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Proposition de correction de la contraction de texte et de l’essai (sujet George Sand)

Contraction

Dans nombre de ses écrits, George Sand s'est engagée pour l'égalité des droits entre les femmes et les
hommes. Si elle défend l'institution du mariage, censée garantir aux épouses et à leurs enfants une
existence rassurante et harmonieuse, elle n'en réclame pas moins pour elles le [50] droit au divorce, qui
leur permettrait de s'émanciper de la tutelle de leurs maris. De même milite-t-elle contre les
discriminations de classe.
Certes, bien des femmes de son temps sont allées plus loin dans leurs revendications, demandant par
exemple l'égalité en matière politique, que refuse George Sand [100]. En comparaison, ses idées paraissent
ainsi plus conventionnelles, quand elle défend des valeurs traditionnelles comme le mariage, qu'elle a
pourtant peu respectées dans sa vie.
Mais ce qui la distingue des autres militantes, ce sont sa célébrité et son talent littéraire, qu'elle met à
profit pour faire valoir [150] ses idées. Elle utilise ainsi des formes d'écriture très variées : articles
journalistiques, textes argumentatifs divers, romans dont les héroïnes sont libres, égales aux hommes et
dotées comme eux de qualités positives.
182 mots

Essai

Aujourd'hui, une nouvelle génération de jeunes militants, portés par l'exemple de Greta Thunberg,
tente d'agir contre l'urgence climatique, mais les gouvernants tardent à prendre des mesures radicales et
leur lenteur montre que les changements sont parfois longs à obtenir. En est-il de même dans le domaine
plus particulier du combat pour l'égalité ? Peut-on espérer une efficacité immédiate, ou seul le temps peut-
il remédier aux problèmes d'injustice ?
Dans un premier temps, nous verrons que l'on peut, en s'engageant activement, obtenir des résultats
rapides. Puis nous montrerons que ces combats demandent pourtant de la patience et que l'action est
donc aussi une affaire de transmission.

Si ceux qui se battent pour l'égalité n'avaient pas l'espoir de progrès rapides, on peut craindre qu'ils
ne s'engageraient pas avec autant de ténacité. C'est en effet, le sentiment d'urgence qui anime ces
militants : combattre des situations d'inégalité, c'est vouloir changer l'existence souvent difficile de millions
de personnes, c'est même parfois sauver des vies. Aux États-Unis, en 2020, l'affaire George Floyd, un afro-
américain mort étouffé pendant une interpellation policière, a provoqué de nombreuses manifestations
qui ont montré combien la communauté noire subit encore précarité et racisme de manière inquiétante, et
qu'elle espère de rapides changements de mentalité et de comportement pour que les Noirs, comme les
Blancs, puissent enfin vivre en paix et en sécurité.
On comprend alors pourquoi le combat pour l'égalité possède une intensité particulière et se fait
parfois de manière violente. Dans les années 1980-1990, l'association Act Up s'est battue pour l'égalité de
traitements en matière médicale, accusant les laboratoires pharmaceutiques et les gouvernements de ne
pas assez s'engager dans la lutte contre le sida sous prétexte que les homosexuels en étaient les principales
victimes. L'activisme de ses membres a souvent choqué, mais ce sont ces provocations qui ont permis
d'alerter l'opinion et d'obtenir des avancées significatives dans le domaine de la médecine et de la
prévention, pour tous sans distinction.

Cependant le combat pour l’égalité implique un changement de mentalité qui, souvent, ne peut se
faire rapidement. Dans toute société, il existe en effet des formes de résistance qui empêchent les progrès.
Parfois même, c'est la société tout entière qui n'est pas prête au changement. Ainsi, quand Olympe de
Gouges écrit sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour lutter, notamment, contre les
préjugés sexistes, elle s'attaque radicalement aux vieux fondements d'une société patriarcale. On
comprend hélas pourquoi cette œuvre est passée inaperçue en son temps, voire pourquoi elle a été
méprisée par des hommes qui refusaient de partager leurs droits et leurs pouvoirs avec les femmes.
Ainsi, les militants ne peuvent pas toujours obtenir des résultats immédiats et doivent accepter que
l'évolution se fasse progressivement, étape par étape. C'est ce que montre l'action de George Sand, très
engagée pour que les femmes obtiennent plus de droits civils, mais persuadée qu'il était trop, au XIXe
siècle, pour qu'elles acquièrent des droits politiques. Il a d'ailleurs fallu attendre 1944 pour que le suffrage
soit universel en France, quand Charles de Gaulle a signé une ordonnance accordant aux femmes le droit
de vote.

Ainsi, le combat est aussi affaire de transmission sur le long terme. Chaque combat doit être
considéré au moment de son déroulement mais aussi à long terme : il sert d'abord à transmettre des
valeurs et des modèles de lutte, dont les générations suivantes pourront s'inspirer.
En effet, ceux qui se battent activement contre toutes les formes d'inégalité sont comme les
maillons d'une longue chaîne : chacun reprend l'héritage de ses prédécesseurs et poursuit la lutte. Quand
le président et poète sénégalais Léopold Sédar Senghor écrit « Élégie pour Martin Luther King » en 1979, il
rend hommage au grand militant de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour
s'approprier ce combat et le relancer. Dans le domaine des inégalités sociales, Victor Hugo a montré, dans
son épopée poétique La légende des siècles (1859), que chaque siècle a dû combattre de nouvelles formes
de despotisme et d'injustice, et que chaque héros est redevable des efforts réalisés par les combattants
des générations précédentes.
Certains militants deviennent même des figures emblématiques, qui servent d'exemples inspirants
aux générations suivantes, parfois des siècles après : l'efficacité de ces modèles peut donc être double, à la
fois immédiat et sur le long terme. C'est le cas de Rosa Parks qui, en refusant de céder sa place de bus à un
Blanc, comme la loi l'exigeait en 1955, est très vite devenue une figure majeure de la lutte contre la
ségrégation raciale aux États-Unis : son image a été reproduite sur des timbres postaux ; on a donné son
nom à de nombreuses écoles ; son visage est presque connu de tous aux États-Unis.

Ainsi, même si parfois la lutte ne s'accompagne pas de changements immédiats dans une société
trop figée, il ne faut pas désespérer pour autant : les effets peuvent se produire sur le long terme,
notamment par le souvenir de grandes figures du combat, devenues, avec le temps, des icônes inspirantes.
A chacun, donc, d'être vigilant et de s'engager pour faire partie de cette longue histoire de la justice et de
l'égalité.

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