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L’INGÉNIEUR L’INGÉNIEUR
TECHNICIEN ECONOMISTE
À chaque niveau sont associés des critères relatifs à l’échelle et aux conditions
opératoires, ainsi que les acteurs impliqués dans le développement
Echelle de maturité technologique TRL d’un procédé
Caractéristiques d’innovations en procédés
Trois grands types d’innovations peuvent être mentionnés: les innovations d’usage, de
transfert, et en rupture.
Les innovations d’usage concernent la manière de produire, lorsque des évolutions
de pratique sont mises en place sur un procédé industriel pour répondre à une
évolution du marché, de la réglementation, etc.
Procédé mis en place dans les années 1960: son application aux conditions des fumées de
combustion a nécessité de nombreuses adaptations dans l’industrie électrique à partir des
années 2000. En effet, les solvants et les procédés utilisés historiquement sont inadaptés, du fait
des conditions opératoires drastiquement différentes des applications usuelles: débit de fumées
conséquent à traiter (de l’ordre de plusieurs millions de Nm3/h), présence d’espèces oxydantes
(en particulier O2, SO2et SO3) et de cendres dans les fumées, faible pression partielle en CO2 (de
l’ordre de 0,04 a 0,15bar), nécessité d’obtenir du CO2 purifié et comprimé pour transport et
stockage (>97% sec de CO2, 110bar), importance prépondérante de la consommation
énergétique du procédé pouvant réduire de 30% la production d’une centrale électrique et
impact environnemental amplifié par la taille des installations.
Ces aspects ont conduit à des travaux de recherche à partir des années 2000 sur trois
volets techniques principaux : solvant, architecture de procédé et intégration
énergétique, avant que la technologie ne soit adaptée et démontrée sur des
installations réelles (TRL>7) dans la fin des années 2010
Caractéristiques d’innovations en procédés
Les innovations en rupture concernent l’utilisation d’un nouveau concept
technologique. Ce concept peut émerger par la mise en œuvre de phénomènes
physiques encore non industrialisés, par exemple l’application de micro-ondes
pour l’intensification de réactions.
Le procédé conventionnel comprend un réacteur catalytique suivi de huit colonnes de distillation du fait
de l’existence de deux azéotropes.
Le procédé intensifié utilise une unique colonne de distillation réactive. La distillation réactive est une
opération intensifiée par l’hybridation: réaction et séparation.
Elle permet ici d’augmenter la conversion de la réaction et de contourner les azéotropes par
déplacement d’équilibre. L’intensification concerne ici la compacité (passant de 27 à 3 équipements
principaux) ainsi que des réductions de coûts énergétiques et d’investissement, tous deux divisés par
cinq.
Caractéristiques d’innovations en procédés
Ces types d’innovation ont en commun de faire appel à des objets technologiques
méconnus pour les quels peu voire
aucun retour d’expérience n’est disponible pour réaliser une
Evaluation technico-économique.
Classes d’estimations selon les phases d’un projet
Importance des études économiques selon les phases d’un projet industriel
Bien que les informations accessibles soient incertaines, il est alors crucial de réaliser
des évaluations technico-économiques dès les premières phases d’un projet
industriel et d’actualiser de manière régulière ces évaluations au cours du projet.
Classes d’estimations selon les phases d’un projet
[2] Association for the Advancement of Cost Engineering. Cost estimate classification system –As applied in engineering, procurement,
and construction for the process industries. AACE International Recommended Practice No.18R-97(2011).
Classes d’estimations selon les phases d’un projet
Classe I : projet complet finalisé avec évaluation déterministe de tous les coûts.
Synonymes courants : projet définitif.
Classes d’estimations selon les phases d’un projet
Classes d’estimations selon les phases d’un projet
Pour résumer
C’ est l’ensemble des dépenses d’un projet engagées avant que celui-ci ne
commence à produire.
Il inclut les dépenses liées à :
– l’ensemble des équipements, des travaux de génie civil et d’installation du
procédé ;
– l’aménagement du site ainsi que les bâtiments liés aux fonctions support et les
infrastructures d’accès au site ;
– les études d’ingénierie et les licences d’utilisation des technologies ;
– les provisions pour risques;
– les frais financiers : assurances.
CAPEX
Terrain
Surveys (arpentage)
Taxes
Coûts à l’achat
Développement de site
Clearing
Routes
Trottoirs
Chemin de fer
Stationnement
Clôtures
CAPEX
Buildings
Control
Cafeteria
Administration (bureau)
Entrepôts
Shipping
Safety medical, …
Building services
Plomberie, chauffage, ventilation,
lumières, télécommunications, …
CAPEX
Équipements (non-procédé)
Meubles (bureau)
Cafeteria
Shop
Laboratoire
Stockage
Lockers (Casiers)
Extincteurs
…
CAPEX
Accessoires de procédé
Pipeline
fittings, valves
Isolation
Instrumentation
Électrique
Switches, motors, wires, fittings, feeders, wiring
CAPEX
Utilities
Boiler plants
Boiler feed water treatment
Électrique génération
Réfrigération
Air plant
Primary waste water treatment – filtration,
aération..
Secondary waste water treatment – pH,…
Les coûts d’exploitation, ou OPEX (OPerational EXpenditures),
Parmi les diverses techniques de calcul des investissements de base d’une installation,
on peut faire la distinction entre:
- Les méthodes globales qui permettent, à partir d’investissements connus
d’installations complètes ou de parties d’installations de déterminer par
extrapolation les investissements d’unités nouvelles;
- Les méthodes des ratios
Les méthodes employant des facteurs multiplicatifs constants pour passer de la valeur des
équipements principaux à l’investissement total de l’installation;
Les méthodes qui utilisent dans le même but des facteurs multiplicatifs variant suivant la
nature des matériels employés.
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode d’extrapolation
N.B: Cette méthode est valable pour les coûts d’achat d’équipements ainsi que
pour les coûts d’installation d’usine ou de procédé.
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode d’extrapolation
Quel est le prix d’achat d’un échangeur de 180 m2. Prendre n=0,7
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode d’extrapolation
X = 180 m2.
n=0,7
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode d’extrapolation
[7] CHAUVEL (A.), FOURNIER (G.) et RAIMBAULT (C.). – Manuel d’évaluation économique des procédés. Editions Technip (2001).
[23] PERRY (R.) et GREEN (D.W.). – Perry’s Chemical Engineers’ Handbook. 8th edition, McGraw-Hill (2007).
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode d’extrapolation
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode des ratios
La méthode des ratios est utilisée pour passer du coût des équipements
principaux produits en usine à l’investissement total de l’installation selon :
MÉTHODES D’ÉVALUATION GLOBALE : Méthode des ratios
Pour l’évaluation des procédés innovants, le coût de chaque composant est estimé
préférentiellement par la méthode des ratios.
La méthode repose sur trois échelles d’évaluation, à savoir :
le coût des équipements les plus courants peut être obtenu à partir de :
– bases de données de la littérature [1-6].
– bases de données payantes : Aspen, Process Economic Analyzer (Icarus), etc. ;
– réponses de constructeurs, à la suite d’appels d’offres
[1] CHAUVEL (A.), FOURNIER (G.) et RAIMBAULT (C.). – Manuel d’évaluation économique des
procédés. Editions Technip (2001).
[2] PETERS (M.S.), TIMMERHAUS (K.D.) et WEST (R.E.). – Plant Design and Economics for
Chemical Engineers. Fifth Edition.McGraw Hill (2013).
[3] PERRY (R.) et GREEN (D.W.). – Perry’s Chemical Engineers’ Handbook. 8th edition, McGraw-Hill
(2007).
[4] TOWLER (G.) et SINNOT (R.). – Chemical Engineering Design, Principles, Practice and Economics
of Plant and Process Design. Second Edition, Elsevier (2013).
[5] TURTON (R.), BAILIE (R.), WHITING (W.), SHAEIWITZ (J.) et BHATTACHARYYA (D.). Analysis,
Synthesis, and Design of Chemical Processes. Fourth Edition, Prentice Hall Publishing (2013).
[6] ULRICH (G.) et VASUDEVAN (P.). – Chemical Engineering Process Design and Economics : A
Practical Guide. Second Edition, Process Publishing (2004).
Coûts des équipements installés
Pour chaque composant, le coût installé tient compte d’une part de matériels et d’une part de
main-d’œuvre. Il est décomposé de la façon suivante :
Les caractéristiques du sol (argile, sable, roche, granite, etc.) ainsi que les
données sismiques et météorologiques moyennes et extrêmes (température,
pression, humidité, vent, etc.) sont également à prendre en compte avec
soin compte tenu de leurs effets sur le coût de construction.
Le calcul de l’OPEX, on prend en compte les charges fixes et les coûts d’exploitation incluant la
main-d’œuvre et les charges variables :
– charges fixes, liées à l’installation qu’elle soit en production, ou non , pour la maintenir en état
et en assurer la protection.
– charges variables, dont l’importance est liée à la production et au rendement de l’installation,
les produits chimiques, électricité, vapeur, eau de refroidissement, etc.
- La main-d’œuvre correspond principalement aux dépenses des personnels en poste sur
l’installation en charge du fonctionnement et de la maintenance des composants. Le nombre
d’employés dépend de l’automatisation et de la complexité de l’installation, ainsi que du site et
des conditions locales, modes de gestion : 2 x 8h , 5 jours sur 7, …
- Pour les Aléas, la quantification des incertitudes dans l’estimation des couts d’exploitation tient
compte d’un pourcentage d’incertitude (de 1 - 5 %) à appliquer aux coûts d’exploitation en
fonction du retour d’expérience. ( installations similaires sont exploitées par l’entreprise : 1 % ;
des installations similaires sont exploitées dans le secteur industriel : 2 % ; …)
Actualisation des coûts d’investissement
Il faut prendre en compte l’évolution au cours du temps des prix des matériaux,
les coûts des équipements et de la main-d’œuvre qui interviennent dans le
calcul des investissements.
I1 IC1
=
I2 IC2
L'indice du coût des équipements Marshall & Swift a été créé pour établir des
comparaisons entre deux années antérieures.
Les comparaisons d'indices sont développées en divisant l'indice pour la date
pour laquelle un coût est souhaité par l'indice pour la date du coût connu et
en multipliant le facteur résultant par le coût connu.
Les indices de coût des équipements Marshall & Swift sont basés sur une
moyenne nationale pour 47 industries différentes.
Un indice de coût est constitué d'un panier d'équipements et indique la direction
générale dans laquelle évoluent les coûts des équipements. Ils représentent
une estimation de l'évolution des coûts des équipements installés de 1914 à
ce jour.
Indices de Marshall & Swift
1992 943
800 1993 964
600 1994 993
1995 1027
400 1996 1039
200 1997 1056
1998 1061
0
1999 1068
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
2000 1089
Year 2001 1093
2002 1104
2005 1261
Indice de : Chemical Engineering Plant
Cost Index (CEPI)
L’indice de Chemical Engineering (CE plant cost index) est la moyenne pondérée
de 4 composantes principales:
-Équipements et structures (61%)
-Construction (22%)
-Bâtiments (7%)
A. Equipment Index, includes the following sub-indexes:
-Conception (10%)
•Heat exchangers and tanks
•Process machinery
•Pipe, valves & fittings
•Process instruments
•Pumps & compressors
•Electrical equipment
•Structural supports & miscellaneous
C. Buildings Index
1) Évaluation préliminaire
- Étude de faisabilité
- Choix entre 2 procédés
(détail grossier de conception)
2) Évaluation pour autorisation
- Pour obtenir les fonds nécessaires à une conception détaillée.
(liste des équipements majeurs et leurs dimensions)
3)Évaluation détaillée
- Coût du projet ou coût clé en main.
(conception détaillée et coût des équipements avec devis)
Évaluation préliminaire : Les méthodes des blocs
Ces méthodes permettent d’évaluer très rapidement, mais avec un faible degré de
précision, les investissements d’une unité à partir d’un schéma de procédé de
principe.
ZEVNIK (F.C.) et BUCHANAN (R.L.). Generalized correlation of process investment. Chemical Engineering Process. p. 59 (1963).
évaluation de l’investissement d’une usine d’oxyde d’éthylène
par la méthode de Zevnik et Buchanan
Exemple :
FT, = 0,04
FP = 0,15
FM = 0,1
N=
F=
P=
C = en M$ de 1963.
Évaluation du procédé par la Méthode de Zevnik et Buchanan
FT, = 0,04
FP = 0,15
FM = 0,1
P : capacité de production exprimée en kg/an = 15000*8000 = 120106
C : coût d’investissement en M$ de 1963.
On utilise suite le CEPCI pour extrapoler cette estimation de 1963 (CEPCI = 100) à
l’année considérée 2000 (CEPCI = 394,1) et la parité euro-dollar pour faire une
estimation en M€ 2000
Évaluation d’une usine d’oxyde d’éthylène
par la méthode Pré-estime
CHAUVEL (A.), FOURNIER (G.) et RAIMBAULT (C.). – Manuel d’évaluation économique des procédés.
Editions Technip (2001).
Évaluation d’une usine d’oxyde d’éthylène par la méthode Pré-estime
Le coût d’un équipement n’est pas, a priori, une fonction directe de ses
propriétés d’intérêt pour le procédé.
Le coût d’un équipement est une fonction complexe de la quantité de
matières nécessaire à sa construction, de son coût, de sa complexité
structurelle et des méthodes mises en œuvre pour la transformation des
matériaux ainsi que de l’état de l’offre et de la demande.
Pour une technologie donnée (plaques, tubes et calandres, spiralés), il est beaucoup
plus fiable de choisir la surface d’échange (A) comme grandeur dimensionnante car
elle couvre plus de cas possibles.
[7] CHAUVEL (A.), FOURNIER (G.) et RAIMBAULT (C.). – Manuel d’évaluation économique des procédés. Editions Technip (2001).
[23] PERRY (R.) et GREEN (D.W.). – Perry’s Chemical Engineers’ Handbook. 8th edition, McGraw-Hill (2007).
Conclusion