FFA Sénégal
Circulaire 2018/04
REFORME FISCALE 2018
TOUR D’HORIZON DES PRINCIPALES MODIFICATIONS DU PROJET DE
LOI ADOPTE PAR L’ASSEMBLEE NATIONALE
Le projet de loi portant modifications de
certaines dispositions du CGI1 vient d’être
adopté2 par le Parlement.
En attendant la promulgation du texte final au
Journal Officiel, la présente circulaire fait le
point sur les modifications majeures.
A ce stade, il importe de relever que les
changements en matière d’impôts directs
seraient d’application rétroactive au 1er janvier
de l’année 2018. Ainsi, les règles de
détermination du résultat fiscal de l’exercice
clos au 31 décembre 2017, à déclarer au plus
tard le 30 avril 2018, ne devraient pas être
impactées par lesdits changements.
La nouvelle Contribution Economique Locale
(CEL)3 qui devrait remplacer l’ancienne
contribution des patentes serait acquittée au
plus tard le 30 juillet 2018 sur la base des
données au 1er janvier de l’année 2018 et/ou
de l’exercice 2017.
Sans préjuger des options définitives qui
seront retenues en pratique par
l’Administration, le dépôt de déclarations
rectificatives au titre de la CEL devraient dès
lors être inscrit dans l’agenda des entreprises
redevables de ce nouveau prélèvement.
De la même façon, le régime des intérêts non
dispensés de la retenue à la source prévue à
l’Article 211 du CGI devrait théoriquement
s’appliquer à tout paiement d’intérêts
intervenu, à compter du 1er janvier 2018, de
telle sorte que leur sort entre cette date et la
1 4
Loi 2012-31 du 31 décembre 2012 portant Code général
des impôts (CGI).
2 Le texte a été voté le mardi 22 mars courant par les
députés siégeant à l’Assemblée Nationale du Sénégal.
3 Dans composante Contribution sur la Valeur Ajoutée
(CVA).
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date d’entrée en vigueur de la loi devrait être
réglé.
Quant aux modifications en matière de taxes
indirectes et taxes assimilées, elles devraient
être d’application immédiate par référence au
fait générateur, sous réserve du respect des
délais applicables en matière d’entrée en
vigueur des lois au Sénégal4.
I. MODIFICATIONS EN MATIERE DE
CONTRIBUTIONS LOCALES
La CEL est due par toute personne qui exerce
une activité économique ou une profession
imposable au sens de l’ancienne contribution
des patentes qu’elle remplace.
La CEL comporte deux contributions. La
Contribution sur la Valeur Locative des locaux
professionnels (ci-après désignée (la (« CVL »))
et la Contribution sur la Valeur Ajoutée (ci-
après désignée la (« CVA »)).
La CVL frappe la valeur locative des locaux
dont dispose une personne imposable à la CEL.
Cette valeur locative est constituée par
l’agrégation des deux rubriques ci-dessous, que
nous désignons, pour la clarté de notre propos,
par la Rubrique A et la Rubrique B :
 Rubrique A : Total des loyers des locaux
occupés à usage professionnel5 ;
Voir la loi n°70-14 du 6 février 1970 fixant les règles
d’applicabilité des lois, des actes administratifs à caractère
réglementaire et des actes administratifs à caractère
individuels.
5
A l’exception des locaux à usage d’habitation ou de
logement.
1
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 Rubrique B : 7% du prix de revient des
locaux, installations commerciales et
industrielles, constructions, terrains et
agencements figurant au bilan du
redevable de la CEL au 31 décembre de
l’année précédant celle de l’imposition.
Par exemple, pour le calcul de la CVL, le taux
est de 15% au titre de la Rubrique A et de 20%
au titre de la Rubrique B.
La formulation du dispositif de la CVL laisse
raisonnablement penser que les locaux ainsi
que les installations industrielles ou
commerciales passibles par ailleurs de la CFPB
en seraient exonérés dès lors que lesdits actifs
figurent au bilan d’un redevable de la CEL.
Des clarifications sur ce point seraient
vivement attendues au même titre que sur les
modalités pratiques d’implémentation du
dispositif de la CEL, d’une façon générale 6.
Quant à la CVA dont le taux est de 1%, elle est
assise sur la valeur ajoutée de l’entreprise au
31 décembre de chaque année précédant
l’année d’imposition. Par exemple la CVA de
l’année 2018 payable au plus tard le 31 juillet
2018 sera calculée sur la base de la valeur
ajoutée de l’exercice 2017.
Cette valeur ajoutée s’obtient en retranchant
des produits de l’exercice, les charges admises
comme déductibles listées à l’Article 336
nouveau. Autrement dit, doivent être compris
dans la valeur ajoutée, les produits ou charges
correspondant à des postes comptables du
SYSCOHADA révisé en vigueur qui sont inclus
ou peuvent être rattachés à l’une des rubriques
énumérées par ledit Article 336.
De même, les définitions fournies par l’Article
336 précité de la valeur ajoutée pour les
banques et les entreprises d’assurances
s’inspirent respectivement du Plan Comptable
Bancaire et du Code CIMA.
6
Les déclarations déjà souscrites au 31 janvier 2018 ne
seraient pas pertinentes pour le calcul de la CVL et/ou de
la CVA. De nouveaux imprimés devraient être mis à
disposition des redevables.
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En substance, dans le calcul de la valeur
ajoutée, il importe de retenir que :
 les transferts de charges, lorsqu’ils
correspondent à des charges déductibles
de la valeur ajoutée ou à des refacturations
de coûts, doivent être pris en compte, au
titre des produits, pour le calcul de la
valeur ajoutée ;
 les loyers de biens pris en location pour une
durée de plus de trois [3] mois ne peuvent
être retranchés, au titre des charges, pour
le calcul de la valeur ajoutée.
En ce qui concerne les banques et les
entreprises d’assurance, les frais de personnel
ne sont pas pris en compte.
La valeur ajoutée prise en compte pour le
calcul de la CVA au taux de 1% est plafonnée à
70% du chiffre d’affaires.
La CVA due au titre de l’année ne peut être
inférieure à un minimum égal à 0,15% du
chiffre d’affaires. Ce taux est ramené à 0,075%
du chiffre d’affaires pour les secteurs à faible
marge ou dont les prix sont réglementés 7.
Pour certains secteurs d’activités assez
spécifiques, la CVA est assise sur le chiffre
d’affaires avec des taux qui varient entre 0,3%
(sociétés de télécommunications) et 1,5%
(exploitants d’installations portuaires).
Remarque : Les sociétés redevables de la CVA
sur la base du chiffre d’affaires seraient, par
ailleurs, taxables à la CVL au titre des loyers
des locaux à usage professionnel et au titre des
postes du prix de revient des actifs imposables
inscrits à l’actif du bilan, ci-dessus exposé.
Même si le texte de la loi votée ne le précise
pas, le chiffre d’affaires à prendre en compte
devrait être le chiffre d’affaires HT de
l’exercice précédent.
Dans l’intérêt des contribuables mais
également du Trésor Public, certaines notions,
7
Tels que les secteurs de la distribution des produits
pétroliers, des exploitants sous forme de concession de
services…..
2
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devraient être clarifiées en raison des enjeux
financiers non négligeables.
Par exemple, le traitement de certaines
charges ou produits à caractère exceptionnel,
comme c’est le cas des indemnités payées ou
reçues, des abandons de créances, des
subventions d’équilibre, gagnerait, dans
l’intérêt de cette réforme, à être reprécisé. Il
en est de même de la déductibilité pour le
calcul de la valeur ajoutée des redevances de
crédit-bail ainsi que de la situation des sociétés
qui ne peuvent être classées dans aucune des
catégories de l’Article 336 ainsi que de la
nature des frais de personnel non déductibles
de la valeur ajoutée des banques.
La CFPB a subi une vraie cure de jouvence. Elle
est désormais établie sous un taux unique et
harmonisé pour tous les assujettis, fixé à 5% et,
il est mis fin à la taxation, longtemps décriée,
des matériels et outillages des entreprises
industrielles.
Le nouveau dispositif de la CFPB8 confronté à
celui édicté en matière de CEL permet-il de
soutenir que les constructions figurant au bilan
des entreprises imposables, par ailleurs, à la
CEL au titre de la CVL ne sont pas taxables, par
répétition, à la CFBP. La lecture de l’exposé
des motifs de la loi conforterait une telle
lecture, plus conforme, selon nous, aux
travaux préparatoires.
Nota : Les impositions locales9 non acquittées
dans les délais légaux donnent lieu à
l’application d’un intérêt de retard égal à 10%.
II. AUTRES MODIFICATIONS
MATIERE D’IMPOTS DIRECTS
Au titre de l’Impôt sur les Sociétés, les
modifications portent principalement sur les
règles de sous-capitalisation ainsi que les
obligations documentaires en matière de prix
8
Les nouvelles dispositions du point 2 de l’Article 284 qui
définissent les propriétés imposables à la CFPB sont
articulées comme suit : « les installations commerciales ou
industrielles assimilées à des constructions ».
9 10
CFPB et CEL (CVL+CVA).
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de transfert au titre des transactions
intragroupes. La logique était d’aligner le cadre
fiscal sénégalais aux standards internationaux,
notamment les accords BEPS.
Sous ce chapitre, il importe de relever que les
charges financières susceptibles d’être
frappées des limitations de déduction au titre
des comptes courants actionnaires et/ou
associés ont été étendues aux intérêts des
prêts consentis par des personnes avec
lesquelles l’entreprise a des liens de
dépendance ou de contrôle au sens du nouvel
Article 17.
Concrètement, le paiement d’intérêts de prêt à
des personnes non associées ou actionnaires
mais ayant tout de même avec la société
débitrice des intérêts un lien de dépendance ou
de contrôle au sens de l’Article 17 suffit
désormais à déclencher l’application des règles
destinées à lutter contre la sous-capitalisation.
Le plafond classique de base portant sur les
taux d’intérêts des prêts en cause a été
reconduit à l’identique. Ce plafond demeure le
taux des avances de la BCEAO, plus trois
points. Il s’applique à tous les prêts visés par
les règles de sous-capitalisation.
En sus de ce plafond de base lié au taux
d’intérêts, le législateur a instauré de
nouveaux plafonds en fonction du statut de la
personne créancière ou débitrice des intérêts.
Le plafond applicable aux intérêts versés à des
associés ou actionnaires ayant le statut de
personnes physiques ne doit pas dépasser le
montant du capital entièrement libéré.
EN
En ce qui concerne les associés personnes
morales, le plafond de déduction est fixé à une
fois et demie [1 et1/2] du capital social libéré
et, simultanément, à 15% du RAO10 majoré
desdits intérêts, des amortissements et des
provisions pris en compte dans le calcul du
RAO de la société débitrice.
Ces plafonds ne s’appliquent pas aux banques
et établissements financiers ainsi qu’aux
sociétés non imposables à l’IS pourvu que les
Résultat des Activités Ordinaires.
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associés bénéficiaires soient imposables à l’IR
au Sénégal au titre desdits intérêts.
La nouveauté réside dans le fait que la fraction
des intérêts versés à des personnes morales,
non déductible en application du plafond lié au
capital et simultanément de celui égal à 15% du
RAO tel que ci-dessus exposé, peut être déduite
sur les exercices suivants dans la limite de cinq
[5] ans dans le respect de ces conditions. Le
bénéfice de ce dispositif ne s’applique pas aux
intérêts payés à des associés personnes
morales établies dans un pays à fiscalité
privilégiée au sens de l’Article 18 du CGI.
Toujours sous le registre des nouveautés, le
montant total des intérêts nets déductibles 11
dus annuellement au titre des dettes
contractées par une entreprise membre d’un
groupe de société est plafonné à 15% du RAO
majoré desdits intérêts, des amortissements et
des provisions pris en compte dans le calcul du
RAO.
Ce plafond portant sur les intérêts payés ou
dus par les entreprises membres de groupe de
sociétés ne s’applique pas :
 aux sociétés qui sont membres de groupes
de sociétés composés d’entreprises
résidentes au Sénégal ;
 lorsqu’il est apporté la preuve que le ratio
de charge nette d’intérêts du groupe est
supérieur ou égal à celui de la société
établie au Sénégal, débitrice des intérêts
en cause ;
 lorsque le total net des intérêts payés ou
dus à des créanciers sans lien de
dépendance ou de contrôle tel qu’indiqué
supra est inférieur à FCFA 50 millions.
Cette dérogation ne s’applique aux intérêts
payés à des créanciers établis dans un pays
à fiscalité privilégiée au sens de l’Article 18
du CGI.
Faudrait-il relever une définition plus large par
le législateur fiscal du vocable « intérêt »
11
Il est égal à la charge d’intérêt minorée des intérêts non
déductibles en vertu de la limitation par rapport aux
limitations applicables et du produit d’intérêt.
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lequel couvre toute dépense relative à des
créances de toute nature déductibles en
principe de la base imposable à l’IS.
En outre, les intérêts, même payés à des
personnes n’ayant pas le statut d’associés,
d’actionnaires ou à de tierces personnes sans
liens de dépendance ou de contrôle mais dont
le remboursement est garanti par une sureté
accordée par une entreprise avec des liens de
dépendance ou de contrôle rentrent bien dans
le périmètre des règles de sous-capitalisation.
Les obligations déclaratives en matière de prix
de transfert ont été renforcées avec
notamment l’instauration de la déclaration
« pays par pays »12.
La documentation sur les prix de transfert en
même temps que la déclaration de résultat,
doit être déposée, au plus tard, le 30 avril de
chaque année, sous peine d’une amende de
FCFA 10 000 000. Le défaut de dépôt de la
déclaration pays par pays dans les délais
emporte aussi l’application d’office d’une
amende de FCFA 25 000 000.
Nota : Il est établi une amende égale à 0,5% du
montant des transactions concernées, en cas
de défaut de réponse et/ou de réponse partielle
aux demandes de l’Administration en matière
de prix de transfert prévues à l’Article 570 du
CGI.
En définitive, en matière d’Impôt sur les
sociétés, il importe de relever que :
 Le réinvestissement en immobilisations
financières est exclu du régime des
plus-values à réinvestir.
 La déductibilité des provisions pour
remise en état ou pour travaux
d’abandon des sociétés minières et
pétrolières est subordonnée au
versement effectif de son montant à la
CDC13.
 La non-déductibilité de certains frais
payés ou dus à des sociétés au sens
12
Country by Country Report.
13 Caisse des Dépôts et Consignation.
4
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des dispositions de l’Article 17 du CGI
par les succursales des sociétés
étrangères.
 Le taux de l’IS des sociétés dont le
chiffre d’affaires provient de la
production et de la vente de biens
destinés à la production d’énergies
renouvelables ou de la production de
telles énergies a été réduit de neuf [9]
points.
Au titre de l’impôt sur le revenu, il convient de
noter que le dispositif de la dispense de la
retenue IRC sur les intérêts payés d’une façon
générale aux établissements de crédits et aux
OPCVM s’applique sous réserve que les
banques et organismes financiers bénéficiaires
des intérêts soient agréés au Sénégal.
Pour autant que cette limitation tranche
définitivement le débat de la soumission des
intérêts versés à l’étranger à l’IRC, dans le
contexte de l’UEMOA, des précisions utiles
seraient, à notre avis, attendues sur le sens de
« banques agréées au Sénégal ».
Par ailleurs, seules les cotisations ou primes
afférentes, d’une part, à l’assurance
complémentaire et, d’autre part, à l’assurance
décès ou maladie sont prises en compte dans
l’appréciation du plafond de 10% du salaire
brut imposable du bénéficiaire aux fins du
calcul de l’IS.
III. PRINCIPALES MODIFICATIONS EN
MATIERE D’IMPOTS INDIRECTS ET
TAXES ASSIMILEES
Relativement à la TVA, la liste des
exonérations a été élargie et comprend
désormais dans son périmètre :
 les livraisons de matériels destinés à la
production d’énergies renouvelables ;
 les livraisons d’énergies renouvelables par
leurs producteurs ;
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 les intérêts et commissions sur prêts et
avances consentis à l’Etat ;
 jusqu’au 31 décembre 2019, les livraisons
de matériels agricoles ainsi que les
aménagements et prestations agricoles
fixés par arrêté conjoint des Ministres de
tutelle. La TVA suspendue portant sur des
matériels agricoles livrés après le 1er
janvier 2013 bénéficie de droit de cette
exonération.
 Le cadre exonératoire avec
conservation du droit à déduction de la
TVA d’amont des entreprises orientées
vers l’exportation a été réaménagé. Le
nouveau dispositif fait référence « aux
prestations rendues à l’étranger ».
Cette nouvelle rédaction semble
exclure du bénéfice de l’Article 380 du
CGI (exonération avec conservation du
droit à déduction de la TVA d’amont),
les services rendus au Sénégal mais
utilisés à l’étranger.
Les commentaires de l’Administration seraient
très attendus sur ce point ainsi que sur les
exonérations nouvellement consacrées pour
lesquelles la conservation du droit à déduction
n’a pas été explicitement proclamée,
contrairement à celles portant sur les
livraisons agricoles.
Sous un autre registre, contrairement à
l’ancien dispositif qui faisait référence « aux
opérations financières soumises à la TAF »
aux fins de l’exonération de TVA, le nouveau
point 6 de l’Article 361 du CGI consacre
l’exonération de TVA suivant les termes ci-
après : « les opérations financières
imposables à la TAF sont exonérées de TVA ».
Ce recadrage n’est pas hasardeux ! En effet,
une application rigoureuse de cette nouvelle
formulation ferait que les opérations
financières qui relèvent du champ d’application
de la TAF mais qui sont exonérées en vertu
d’une disposition expresse de la loi, en
l’occurrence l’Article 402 du CGI seraient
exonérées de TVA. Cette clarification
permettrait de solutionner beaucoup de
difficultés d’interprétation dans le secteur des
banques, notamment les commissions et les
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intérêts versés ou perçus des établissements
financiers confrères établis à l’étranger et au
Sénégal.
Les ventes de produits de la pêche ont été
extirpées des activités imposables à la TVA par
option. Dorénavant, seules les ventes par les
agriculteurs de leur production14 ainsi que les
opérations de transport public de voyageurs
réglementées sont imposables à la TVA par
option.
Pour clore ce chapitre sur la TVA, la disparition
programmée du précompte est reportée au 31
janvier 2020. Dès lors, les concessionnaires ou
exploitants de services publics doivent
appliquer le précompte de TVA sur les factures
de leurs fournisseurs non immatriculés à la
DGE15 ou à la DME16.
La TAF a été très « légèrement » impactée
par les nouvelles modifications. Seuls les
intérêts et commissions perçus sur les
opérations de financement agricole réalisées
par la CNCA sont rajoutées dans la liste des
exonérations de TAF prévues à l’Article 402 du
CGI.
Par contre, les droits d’accises ont été
largement réaménagés. Le champ de la taxe
sur les boissons et les liquides alcoolisés a été
élargi aux jus obtenus à partir de fruits ou
légumes et le taux a été rehaussé pour les
boissons et liquides non alcoolisés, lequel est
passé de 3% à 5%. Les taux de la taxe sur le
tabac ainsi que de la taxe sur les corps gras ont
également été rehaussés.
IV. PRINCIPALES MODIFICATIONS EN
MATIERE DE DROITS
D’ENREGISTREMENT ET TAXES
ASSIMILEES
14
Les sociétés agricoles peuvent bénéficier du droit à
remboursement de la TVA supportée sur les livraisons
d’énergie, à l’exclusion du supercarburant.
15 Direction des Grandes Entreprises.
16 Direction des Moyennes Entreprises.
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En matière de droits d’enregistrement
stricto-sensu, il convient de retenir que le délai
d’enregistrement des actes de notaires portant
sur les mutations de propriétés immobilières
est ramené à dix [10] jours. Ce délai était d’un
[1] mois.
Par ailleurs, les formalités requises par les
établissements de finance islamique agissant
en tant que tels dans le cadre de leur contrat
de financement sont dispensés de la formalité
de publicité foncière.
Le champ d’application de la taxe sur la plus-
value immobilière a été réajusté afin de
couvrir toutes les situations visées par la loi.
Les termes de calcul de cette plus-value ont
été à l’occasion reprécisés, notamment pour
les cessions de titres miniers et pétroliers. En
outre, la taxe payée par un cédant au titre des
plus-values immobilières est désormais
déductible, le cas échéant, de l’IR dû au
Sénégal sans préjudice du bénéfice du report
sur les trois années suivantes. Le reliquat non
imputé dans ce délai de trois [3] n’est pas
restituable.
Les actes des entreprises d’exportation ainsi
que tous les actes portant mutation de
propriété d’immeubles ont été rajoutés aux
actes exonérés du droit de timbre.
Au terme de ce tour d’horizon, l’on est tenté
d’observer que le projet de texte voté par le
Parlement modifie substantiellement les
contributions locales ainsi que les règles de
déduction des charges intragroupes.
L’assiette de calcul des contributions locales
qui constitue le profil le moins flatteur des
impositions locales nécessitera de la part des
pouvoirs règlementaires des clarifications
constructives et raisonnables, conformément à
la volonté du législateur fiscal. Sans jouer au
Cassandre, la base de calcul des contributions
foncières (CFPB, CEL (CVL + CVA)) devrait être
l’un des axes prioritaires de contestations et
contrôles fiscaux à venir.
6