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METHODOLOGIE DU TRAVAIL UNIVERSITAIRE

Chargé de cours Dr Guillaume KOUASSI, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane


Ouattara

Introduction générale
Aider les étudiants à devenir plus actifs dans leur travail, en leur proposant de réfléchir sur
leur mode de fonctionnement personnel et leur apprentissage, pour leur faire comprendre que
l’on peut agir sur ce que l’on fait plutôt que d’avoir une attitude passive et fataliste, bref,
qu’un étudiant est responsable de la qualité de son travail, qu’il doit être actif, avoir une
attitude d’ouverture d’esprit et être capable de gérer ses études.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un cours traditionnel « à contenu ». Donc, pas de cours à
apprendre, mais une aide méthodologique à l’apprentissage. Vous devez lire convenablement
le support du cours, faire le plus honnêtement possible les ‘expériences’ proposées (par
exemple, observer comment vous occupez votre temps, vous faire un planning de travail et
essayer de le suivre, essayer de prendre des notes différemment de votre méthode habituelle,
etc..) et voir quelle est l’efficacité de ces différentes méthodes pour vous. Et bien sûr, en tirer
des enseignements… Il ne s’agit pas pour nous de vous proposer des recettes miracles qui
vont vous rendre ultra-performant, mais de vous offrir des pistes qui peuvent rendre votre
travail personnel plus efficace, et donc moins contraignant, vous aider à envisager votre
investissement personnel d’un point de vue qualitatif plutôt que quantitatif. Car votre réussite
dépend en grande partie de l’efficacité et de la nature de votre travail.

Le cours s’articulera autour des principaux points suivants :


Module 1: Organisation et gestion de temps de travail
Module 2: Les techniques de mémorisation
Module 3: La concentration, l’écoute et l’attention
Module 4: Lecture et prise de notes
Module 5 : savoir lire un énoncé ou une consigne
Module 6 : Argumenter une réponse
Module 7 : La dissertation
Module 8: L’exposé oral

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 Présentation des objectifs généraux
Le diplôme de la Licence, a pour but de fournir aux étudiants les fondements théoriques et
méthodologiques en Economie et Gestion leur permettant de comprendre et d’analyser le
fonctionnement d’une économie, en développant notamment les compétences suivantes :
 La formation a pour particularité de combiner de façon équilibrée des enseignements
en économie et en gestion. Elle permet donc de donner aux étudiants une vision
globale des problèmes économiques, de gestion et de régulation des organisations tant
privées que publiques. Par ailleurs, elle a pour particularité de préparer aux métiers de
l’enseignement dans le domaine des sciences économiques et sociales et de la gestion.

 Délibérément généraliste mais aussi tournée vers le monde professionnel, la Licence


en sciences de gestion permet d’acquérir les fondamentaux de la gestion indispensable
à la poursuite d’études en Master Sciences de Gestion comme à l’accès à des carrières
dans des entreprises privées ou publiques, notamment dans les groupes favorisant la
formation interne et la promotion.

 La formation est conçue pour permettre aux étudiants d'acquérir une bonne
connaissance du fonctionnement de l'entreprise via l'utilisation d'outils traditionnels
(contrôle de gestion, fiscalité…), mais aussi à l'aide de nouveaux concepts destinés à
familiariser l'étudiant avec les enjeux d'une économie caractérisée par des
changements rapides et non prévisibles.

 La formation est conçue aussi pour répondre à une forte demande des entreprises en
personnel de gestion d'un niveau intermédiaire. Elle a pour objectif de former des
cadres et futurs cadres de gestion généraliste et/ou spécialisé.

 Compétences et savoirs à acquérir


Les objectifs généraux de ce diplôme en termes de compétence à acquérir sont les
suivants:
 Capacité d’analyse et de synthèse des données économiques, statistiques
comptables et financières : Maîtrise des outils d’analyse statistique, des logiciels
de traitement des données statistiques, des logiciels de conception d’enquête et
d’acquisition des données.

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 Capacité d’analyse et de synthèse des phénomènes économiques contemporains :
Maîtrise des concepts fondamentaux en économie en gestion et en sciences
humaines, capacité d’abstraction, aptitude à modéliser une situation économique, à
traiter et à synthétiser différentes sources d’information.
 Capacités transversales : capacité de rédaction de documents de synthèse, aptitude
à travailler en groupe, à communiquer à l’oral, maîtrise des outils de bureautique.
 Capacité d’analyse et compréhension des entreprises et des organisations, ainsi que
leurs interdépendances.
 Capacité d’analyse et compréhension des enjeux des mécanismes économiques à
l'œuvre au niveau national ou mondial.
 Connaissance des institutions économiques, leurs rôles et leur fonctionnement.
 Capacité d’analyse et compréhension du fonctionnement des organisations, et la
maîtrise des outils de leur gestion de base.
 Acquisition et maîtrise des techniques d’expression écrite et orale, et des langues.
 Acquisition et maîtrise de l’outil informatique et des techniques quantitatives.
 Acquisition des méthodes de recherche, et développement des capacités de
synthèse, d'analyse et de critique.

Au-delà de la maîtrise des outils, cette formation entend donc, développer l'ouverture d'esprit
et la capacité à réfléchir, toutes qualités indispensables lorsqu'il s'agit d'exercer des métiers en
constante évolution.
Ainsi, après acquisition des savoirs disciplinaires fondamentaux, les étudiants ont la
possibilité de profiler leurs études futures et/ou d'orienter leur parcours vers la
professionnalisation (Master professionnel) ou vers l’approfondissement des connaissances
(Master).
Les étudiants issus de cette formation seront aussi, particulièrement aptes à exercer dans les
PME -PMI, et de manière générale dans les organisations de taille moyenne en leur apportant
des compétences dans les domaines indispensables pour le fonctionnement d'une organisation,
à savoir le pôle économique et le pôle management.
Les fonctions occupées pourront être, à titre d'exemple, Assistant de gestion comptable et
financière, Assistant Chef de produit, Commercial pour la Licence Générale, Assistant Chef
de marché ou Assistant de Responsable Export pour l'option Commerce International ou
Assistant de Responsable Financier pour l'option Finance.

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MODULE 1 : ORGANISATION ET GESTION DE TEMPS DE TRAVAIL
Comment organisez-vous votre travail, gérez-vous votre temps ? Notez pendant quelques
jours, sur une feuille, comment vous procédez, avec honnêteté, sans rien omettre de vos
activités de la journée. Observez ensuite ce que vous avez noté : mise au travail, temps dévolu
à chaque activité, horaire, pertes de temps, activités dévoreuses de temps, imprévus, etc…
L’objectif de la gestion du temps est de s’attribuer un pouvoir dans l’organisation de ses
études, d’éviter la passivité, de se sécuriser en traitant le temps sous l’angle qualitatif, et non
plus quantitatif.
o Adopter de bonnes habitudes d’organisation et se maintenir à jour peut s’avérer être un
réel défi.
o Fais des listes de choses à faire et trouve-toi une façon significative d’identifier que la
tâche est terminée (surligne en noir, barbouille, efface, etc.);
o Fais-toi un plan de travail pour chaque travail à remettre ou examen à préparer;
o Affiche un calendrier universitaire (4 mois consécutifs) de grande taille au mur de ton
espace de travail pour y inscrire les choses à faire;
o Une fois tout le travail terminé, offre-toi une récompense. Crois-moi, à la suite de tous
tes efforts, cette récompense sera bien méritée !;
o Utilise l’agenda de ton téléphone intelligent pour organiser ton temps;
o Utilise le chronomètre pour respecter ta période de travail et réserve-toi une pause
lorsque le temps est écoulé;
o Réserve-toi du temps pour faire des activités qui te permettront de relaxer et de mettre
ton cerveau en mode arrêt (exemple : écouter de la musique, faire du yoga, etc.) ;
o Découpe chaque tâche en sous-tâches. De cette façon, tu auras moins l’impression
d’être devant une montagne lorsque tu débuteras un travail.
o À partir de la première semaine de cours, non seulement tu dois déjà avoir en main tes
outils, mais tu devrais déjà avoir commencé à les utiliser.

1. Les ingrédients d'une bonne organisation


Évite la procrastination : apprends à en avoir horreur d'être à la dernière minute;
Planifie bien le temps consacré à chacune des tâches;
Élimine les distractions (réseaux sociaux, télévision) pendant que tu travailles ou étudies;

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Prévois autant d'heures de travail personnel que d'heures de cours;
Choisis bien le moment de la journée que tu consacreras à l'étude.
Assure-toi de planifier suffisamment de temps pour tes travaux, tes lectures et tes périodes
d’études. Voici comment calculer le temps que tu devras y consacrer par semaine. :

(nombre d'heures de présence en classe) X 2


= nombre d’heures consacrées à l’étude, à la préparation et à la
rédaction des travaux

2. Planifie ton horaire : (Gérer son temps de travail)


Il vous faut d’abord analyser l’utilisation actuelle de votre temps grâce à une grille
d’observation. Pour pouvoir repérer vos caractéristiques personnelles (quel type de travailleur
vous êtes, quels sont vos moments favorables, etc…) et prendre conscience de votre manière
d’utiliser le temps. Le but est de s’attribuer un pouvoir dans l’organisation de sa semaine, de
ses études, de maximaliser le temps de travail dont on dispose, non pas l’augmenter, mais
mieux l’utiliser. Cette grille d’observation des activités quotidiennes sert de base pour votre
gestion du temps.
Ensuite, il vous faut établir des plans de travail. Pourquoi ? Parce que le travail personnel d’un
étudiant n’est organisé ou contrôlé que par l’examen final. Il n’y a pas d’autre contrôle, et il
est facile de « se fourvoyer », ou de travailler en pure perte.
Organiser son travail en gérant son temps permet d’éviter les erreurs et les activités peu
rentables. Il faut s’organiser en jugeant de la pertinence des activités prévues, c’est à dire
réfléchir à ce que l’on va faire avant d’établir le planning, ne prévoir qu’une seule chose à la
fois, se poser quelques questions avant de commencer chaque tâche (pourquoi je fais…, ce
que je veux obtenir…), prévoir du temps dans la journée pour faire le point sur ce qui a été
accompli. Le planning peut s’ajuster, se modifier, on peut utiliser des garde-fous : faire le
point avec un ami, se fixer des dates butoirs…
Prends des pauses régulières (10 minutes) après 45 minutes ou 60 minutes d'étude; Ne prévois
pas plus de 5 heures de travail dans une même matière par jour; Limite-toi à un maximum de
10 heures de travail intellectuel par jour (incluant les heures de cours).
Donc, pour un cours de 3 crédits, il faut consacrer 6 heures de travail et d’études en dehors
des heures de classe, et ce, à chaque semaine. N’oublie pas d’ajuster le temps en fonction du
degré de difficulté de la matière.
Sur une période représentative de votre vie d'étudiant d’une ou deux semaines, enregistrez
toutes vos activités quotidiennes. Pour ce faire, utilisez la grille ci-dessous en la reproduisant
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en autant d'exemplaires qu'il vous faudra. Relevez ensuite les heures consacrées à un même
type d'activité.
Calculez ensuite : - le temps immobilisé par les activités fixes et les contraintes. – le temps
para-universitaire. - le temps consacré à vos études dans lequel interviendra votre temps de
travail personnel. - N'opérez aucune censure puisque vous n'aurez à rendre compte de cet
exercice à quiconque.

Plage lund mardi mercredi jeudi vendredi samedi dimanche


Horaire i
6h à 7h
7à8
8à9
10 à 11
11 à 12
12 à 13
13 à 14
14 à 15
15 à 16
16 à 17
17 à 18
18 à 19
19 à 20
20 à 21
21 à 22
22 à 23
23 à 24

3. Le planning à long terme :


C’est un planning au mois, au semestre. Préciser pour chaque cours les travaux indispensables
à réaliser, définir les priorités, établir quels sont les travaux quotidiens, ou hebdomadaires,
ceux qui exigent un investissement sur le long terme, etc… Afficher ce planning quelque part
sous vos yeux.
4. Le planning à court terme :
Le tableau de répartition des heures de la semaine vous permet de constater que l’on a du
temps à consacrer à ce que l’on veut faire. Si nous avons l’impression de manquer de temps,
c’est souvent parce que nous l’organisons mal. Le planning à la semaine, même s’il n’est pas
toujours respecté, permet de repérer quand, où et pourquoi nous perdons du temps.

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Un bon planning à la semaine doit être personnalisé, tenir compte de vos objectifs prioritaires,
vos objectifs de vie (différencier les objectifs immédiats et les objectifs lointains, les objectifs
inculqués par l’environnement, parents, enseignants…, les objectifs personnels, ce que vous
souhaitez vraiment), tenir compte de vos contraintes propres, vos caractéristiques
individuelles. Il doit être diversifié (prévoir toute activité nécessaire à votre équilibre),
équilibré (entre études et distractions, entre différentes matières), souple (il peut y avoir des
imprévus, mais en fin de semaine, le travail prévu doit être terminé, quels que soient les
changements intervenus), réaliste (ne pas trop être ambitieux, surtout au début) et contrôlable
(objectifs précis que l’on peut vérifier en fin de semaine).
Il faut organiser le temps par périodes de 40-50 mn suivies d’une pause de 10 mn. Les petites
pauses sont préférables aux périodes de repos plus longues. Après 40-50 mn de concentration,
la fatigue augmente, la mémorisation et le rendement diminuent, une pause est nécessaire si
l’on veut rester efficace. Reprendre le travail après une pause par une brève révision de ce qui
vient d’être mémorisé. Prévoir des pauses plus longues après 3 ou 4 périodes de 40-50 mn
(sport, ballade, repas …).
Il faut établir son planning en tenant compte des fluctuations du rendement intellectuel durant
la journée (voir document n° 3) et du respect des heures de sommeil. La matinée, si elle est
libre, est un moment privilégié pour les activités exigeantes, après le repas, on peut classer,
revoir, recopier, bref effectuer des tâches beaucoup moins exigeantes…. Il y a, bien entendu,
des variations selon les individus.

Exemple :
1 semaine = 160 heures
8h par jour x 7 : sommeil 56 heures 56
3h par jour x 7 : repas 21 heures 21
2h par jour x 5 : déplacement 10 heures 10
Activités extra-scolaires,
Sorties, sports, etc. 20 heures 20
107
Il reste 61 heures pour les études, c'est à dire environ 7 journées complètes de 8h.
Cours, TD, TP, etc 30 heures 30
137
Pour l'étude personnelle, vous bénéficiez donc encore de 31 heures soit quatre fois une
journée de 8 heures de travail !

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5. Les avantages de bien s’organiser
o Diminue le stress
o Réduit la surcharge de travail;
o Moins de frustration associée au syndrome de dernière minute;
o Meilleure santé physique et psychologique;
o Plus d'énergie et de motivation;
o Du temps pour les loisirs;
o Plus de chance de réussir.
Des études démontrent que les étudiantes et les étudiants qui gèrent bien leur temps et qui ne
remettent pas à plus tard obtiennent de meilleurs résultats que les autres.

Conclusion
Gérer son temps permet d’améliorer ses habitudes de travail et de gagner du temps. Si vous
refusez la contrainte imposée par un planning, ou le moindre changement dans vos habitudes,
bref, s’il y a une résistance en vous, vous trouverez peut-être l’explication de votre attitude
dans le chapitre deux.

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MODULE 2 : LES TECHNIQUES DE MEMORISATION

Introduction
La mémoire est la faculté de stocker l’information et d’y avoir accès lorsqu’on en a besoin.
Comprendre comment se fait la mémorisation permet de pouvoir l’améliorer.
D’après des chercheurs américains, on retient : 10% de ce qu’on lit, 20% de ce qu’on lit et
écoute, 30% de ce que l’on voit, 50% de ce que l’on voit et écoute, 70% de ce que l’on dit,
90% de ce que l’on fait.
En outre, il faut savoir que 60% de l’information est oubliée en 24 heures si on ne la réactive
pas d’une manière ou d’une autre, d’où l’importance de la régularité et de la répétition dans
l’apprentissage pour que l’oubli ne s’instaure pas.
L’oubli fonctionne comme une sorte de soupape de sécurité, il évite la surcharge d’un système
de stockage qui a des limites. Oublier, ce n’est pas vraiment perdre l’information mais être
incapable de la retrouver. Le souvenir fonctionne comme une reconstruction, une recréation
de l’information, réinventée chaque fois qu’elle est évoquée.
Varier les techniques de travail permet de rester motivé et attentif ainsi que d’identifier les
méthodes efficaces d’un point de vue personnel et selon les matières étudiées.

1. Comment essayer d’améliorer sa mémoire ?


Il est intéressant, tout d’abord, de repérer ses caractéristiques personnelles : La mémoire peut
avoir une dominante d’ordre imagée ou visuelle (dans ce cas, on intègre plus facilement ce
que l’on voit ou ce que l’on visualise dans sa tête et l’on fait appel à l’image mentale pour se
souvenir), verbale ou auditive (on s’appuie sur ce que l’on entend, sur le déroulement du
discours pour mémoriser), spatiale, rythmique. Il faut savoir qu’utiliser plusieurs types de
canaux améliore l’assimilation
De plus, une vocalisation naturelle accompagne la mémorisation et lui est essentielle. Toute
lecture s’accompagne de cette vocalisation intérieure, qui est inconsciente, mais que l’on peut
repérer si l’on enregistre l’activité électrique des muscles du larynx. Pour vous en convaincre,
essayez de lire tout bloquant cette vocalisation en répétant mentalement « la la la la … », vous
constaterez qu’il vous est difficile de comprendre ce que vous êtes en train de lire, bref, que la
lecture est quasiment impossible. Ce qui signifie pour vous, étudiants, que la mémorisation est

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forcément moindre si la vocalisation naturelle est gênée, voire bloquée, par des interférences
(radio, conversations, bruits divers…). De plus, la mémoire verbale repose sur deux systèmes
distincts, lexical (mot) et sémantique (sens) qui sont complémentaires (exemple du mot que
l’on a « sur le bout de la langue » : seul l’un des systèmes fonctionne). Les interférences
perturbent le bon fonctionnement des deux systèmes.
Pour une bonne mémorisation, il faut compléter ses prédispositions personnelles, et donc,
comprendre comment fonctionne la mémoire.

2. Fonctionnement de la mémoire :
On parle de mémoire mécanique, le ‘par-cœur’, de mémoire affective - la plus porteuse, on
retient mieux ce qui nous a touché, frappé -, de mémoire conceptuelle - qui développe la
structuration de la pensée par la logique, le raisonnement, l’analyse -, et de mémoire
sensorielle, visuelle, auditive, olfactive et tactile.
La mémoire a trois étages :
M.T.C.T : mémoire à très court terme.
M.C.T : mémoire à court terme.
M.L.T : mémoire à long terme

Expérience 1 :
 Fixez du regard un objet de votre environnement.
 Fermez ensuite les yeux.
Remarquez que l’image que vous avez captée s’est maintenue un très court moment avant de
s’évanouir.
Expérience 2 :
 Regardez rapidement la photo ci-dessous :
 Quel est, à votre avis, l’âge du personnage ?

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Voir et interpréter sont deux choses bien différentes
Ces informations sont cependant choisies, décodées, interprétées, « reconnues » en fonction
des connaissances déjà présentes en mémoire et des attentes de la personne. On voit en
général un personnage, jeune ou vieux, dans la photo. Pour voir plus, il faut se concentrer,
manifester l’intention de voir l’autre personnage. Il en va de même pour toute information,
même un cours. Il est donc profitable de manifester de l’intérêt ou une motivation quelconque
pour ce que l’on va découvrir et apprendre.

Expérience 3
M.T.C., ou mémoire de travail.
L’expérience 3 porte sur le laps de temps : L’information est acheminée de la M.T.C.T. à la
M.C.T. et stockée environ 30 secondes.
A. Lisez une seul fois les six mots ci-dessous, puis cachez-les immédiatement.
BATEAU CERCLE ETOILE LUNE PAPIER LIVRE
B. Calculez les opérations suivantes, notez les résultats.
102 x 9 = ; 96 – 48 =
C. Inscrivez le ou les mots retenus.
La mémoire à court terme est la mémoire que nous utilisons dans nos activités de tous les
jours, celle qui nous permet de fonctionner. Elle est cependant limitée. Elle a un empan
(nombre d’éléments traités en une seule fois) de 7 éléments.

Expérience 4 (porte sur l’empan)


Lisez une seule fois les lignes de lettres ci-dessous ; après chacune d’elles, cachez les lettres et
essayez de les redonner de mémoire immédiatement.
ZI
OPGH
XTGADRJ
HJZXGACOMFNJYERQ*

Expérience 5
L’expérience 5 montre qu’il est utile, pour mémoriser plus d’informations plus facilement, de
relier les éléments entre eux, ce qui diminue le nombre d’informations et permet d’en traiter
plus en une seule fois. Le nombre d’éléments est passé de 35 à 8, puis à 1, ce qui permet
d’augmenter l’empan.

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Essayez de mémoriser les éléments suivants de trois manières différentes.
qltaern
ueersis
acstsse
nhtiodn
dapluat
 Lire et mémoriser les lettres par lignes. Notez le temps nécessaire à la rétention des 35
lettres dans l’ordre.
 Lire et mémoriser les lettres par colonnes. Remarquez qu’elles forment des mots !
 Lire et mémoriser les lettres par colonnes. Remarquez que l’ensemble des mots est un
dicton bien connu.
Techniques pour diminuer le nombre d’éléments : N’étudier que les mots-clés, le plan des
chapitres, l’enchaînement des idées, faire une liste hiérarchisée (pour l’apprentissage du
vocabulaire, par exemple).
Expériences 6 :
M.L.T. : Il s’agit d’un stockage durable, qui se fait après plusieurs opérations importantes:
Pendant quelques secondes, écrivez les mots qui vous viennent à l’esprit à partir du mot
TABLE.

Texte
« En ayant engagé des pierres précieuses pour son financement, notre héros affronte les rires
moqueurs qui tentent d’empêcher son projet. « Vos yeux vous abusent, dit-il, un œuf plutôt
qu’une table, symbolise cette planète inexplorée. » « Trois sœurs robustes s’élancent alors à
la recherche de la preuve. Allant de l’avant, parfois à travers l’immensité calme, plus souvent
sur des pics et des vallons turbulents, les jours s’écoulèrent pendant que les incrédules
répandaient des rumeurs terrifiantes sur la côte. »

 Structurer l’information : la comprendre et la relier à des connaissances déjà


acquises.

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Lisez le texte de l’expérience. Le comprenez-vous ? Cette expérience vous montre que sans
pouvoir relier l’information nouvelle à des informations déjà acquises, à des réseaux de sens,
elle est plus difficile à comprendre et à mémoriser. Car nous stockons essentiellement des
concepts, d’où l’importance des configurations sémantiques. La M.L.T. est un vaste réseau,
organisé, centré sur le sens des mots et à partir duquel chaque élément peut être retrouvé par
quantité d’autres. Le titre manquant du texte est : ‘Colomb découvre l’Amérique’. Tout
s’éclaire alors.
 Réactiver l’information de temps en temps, pour éviter l’oubli dû à la sous-
utilisation.
Répétitions, révisions (un minimum de trois répétitions) sont nécessaires pour mémoriser.
Souvent, c’est la méthode qui est en cause lorsque l’on ne se souvient pas, non la capacité à
mémoriser, car c’est la réactivation qui ancre l’information.
Le contexte joue aussi un rôle : les informations sont associées au lieu, au moment, aux
sentiments, à leur ordre… L’expérience 7 montre comment ce sont des concepts qui sont
stockés (peu d’articles, de formes conjuguées, de pronoms…) et comment on dispose
d’indices nombreux pour passer d’un mot à l’autre (liens : type de…, similaire à…, opposé
à…, proche de…). Ces relations sont centrées sur le sens des mots.

 Fonctionnement de la mémoire
L’information passe de la M.L.T. à la M.C.T. : Les concepts et leurs relations sont alors
retransformés en mots et phrases.

 Expérience 7:
Essayez de noter, le plus rapidement possible, le plus grand nombre de capitales mondiales
que vous connaissez. A la fin de l’exercice, analysez les procédés que vous avez utilisés pour
en retrouver le plus possible.
Combien de fenêtres y a-t-il à votre maison ?
Comment fonctionne cette opération ?
Le cerveau commence par juger s’il peut retrouver l’information. (De même pour un cours : Il
faut qu’il soit stocké en mémoire pour être retrouvé). Ensuite, on a recours à un plan de rappel
pour récupérer l’information.
Cette expérience montre que ce plan peut être de toute sorte : alphabétique, géographique, par
association… Pourtant, certaines villes reviennent d’emblée à la mémoire, sans aucun effort
apparent. Pourquoi ? Parce que plus un élément a été rappelé, plus sa recherche est rapide,

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efficace et facile. Ce qui signifie que plus on mémorise, plus on apprend, mieux on apprend.
C’est un effet qui va en s’amplifiant.
Elle, nous rappelle qu’il est préférable d’utiliser plusieurs canaux pour mémoriser. Un rappel
visuel, un schéma, peut compléter une prise de notes linéaire, par exemple.

Conclusion
L’oubli peut provenir d’un dépassement de l’empan dans la M.C.T., ou d’une extinction
passive due à une sous-utilisation de l’information, ou à des interférences avec d’autres
informations dans la M.L.T. Plus on s’éloigne dans le temps, plus on se souvient du sens
plutôt que de la forme exacte. Pour bien mémoriser l’information, il faut utiliser plusieurs
codes, répéter (une répétition le jour même, une dans les 24 heures, une dans la semaine, dans
le mois), s’approprier, reconstruire.

Il existe aussi des procédés mnémotechniques :


• Méthode des lieux : Préconisée dans l’Antiquité pour aider les orateurs à se souvenir
de la structure de leurs discours. Associez à chaque étape d’un trajet bien connu un des
éléments à mémoriser (par exemple, les objets du couloir à votre chambre, ou à la
cuisine). Chaque objet doit être bien visible et le trajet toujours le même.
• Méthode des associations : Formez un mot avec les premières lettres de chaque mot
clé, ou une phrase, une histoire avec les mots à retenir.
• Elaboration d’images : intégrez l’ensemble des éléments à mémoriser dans une
image, une scène unique. L’image est efficace si les éléments sont reliés entre eux, pas
seulement juxtaposés. Elle doit être claire, précise, détaillée et peut être exagérée,
absurde.
Ces méthodes peuvent se révéler utiles pour étudier, par exemple, des listes descriptives. Il
faut aussi savoir se mettre en état d’ouverture vis à vis du savoir :
- Soyez tolérant avec vous-même : découvrir et mémoriser des notions nouvelles peut
être déstabilisant, fatigant. Vous ne pouvez pas tout savoir immédiatement.
- Soyez motivé pour ce que vous allez apprendre.
- Travaillez régulièrement et à petites doses.
- Ménagez-vous un cadre matériel et émotionnel favorable, qui vous donne envie de
- Travailler

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- Faites des liens avec d’autres connaissances, relier toute nouvelle connaissance à
d’autres. Par exemple, cherchez systématiquement toutes les acceptions des mots de
vocabulaire nouveaux dans le dictionnaire.
- Reformulez ce que vous avez appris, parlez-en à votre entourage, enseignez-le à
quelqu’un d’autre, et prenez plaisir à montrer vos connaissances.

Voici quelques techniques de travail à tester pour retenir ses cours efficacement :

1. Créer des histoires mémorables


Il est possible de créer des histoires, des rimes, des chansons mémorables à partir des
informations apprises. Ces histoires peuvent prendre la forme de petits films imaginés, d’une
succession de photos ou images, de phrases mnémotechniques concentrant les mots d’une
liste à retenir (par exemple pour les pluriels d’exception en OU: Viens mon chou, mon bijou,
sur mes genoux, avec tes joujoux, et ne jette pas de caillou sur ce hibou plein de poux.)

On appelle également cette technique “storytelling”. En effet, les humains ont besoin de se
créer des histoires pour susciter des émotions, pour donner à l’individu un ressenti qui va lui
permettre de s’identifier à des personnages et pour ancrer les nouvelles informations dans le
réel.

2. Elaborer des schémas

Le schéma permet de visualiser une synthèse facile à comprendre et à retenir et est donc bien
plus efficace qu’un long discours.
Le schéma permet d’utiliser les différents canaux de perception des informations (ouïe, vue,
kinesthésie…).
La présence d’images a par ailleurs un rôle positif dans la mémorisation (l’association d’une
image à un texte augmente la mémorisation de 82% par rapport à un texte seul). Il est
nécessaire que l’image produise du sens en rapport avec le texte parce que le cerveau a besoin
de sens.
On peut commencer par retenir ses cours à l’aide de schémas trouvés sur Internet pour se
donner des exemples et de l’inspiration.
Ensuite, on peut se lancer soi-même dans l’organisation des idées principales d’une leçon à
apprendre, dans le choix des mots clés et des dessins (symboliques ou figuratifs), des traits ou
des flèches, des couleurs.

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Les dessins n’ont pas besoin d’être parfaits, seulement d’être compréhensibles au moment de
“relire” le schéma. On peut aussi trouver des symboles plus faciles pour représenter une idée.
Par exemple, pour symboliser un pays, on peut dessiner le drapeau plutôt que la forme du
pays. Des photos ou des illustrations peuvent aussi être découpées ou imprimées, le plus
efficace restant tout de même de solliciter la mémoire corporelle par le geste de la main avec
le dessin.

3. Inventer des acronymes


Il est efficace d’inventer des acronymes pour retenir des éléments à mémoriser dans un ordre
précis. En effet, la mémoire humaine peut retenir 7 éléments nouveaux à + ou – 2, c’est-à-dire
entre 5 et 9. Il est avantageux de structurer l’information sous formes d’acronymes afin de
regrouper plusieurs éléments en un seul (il ne restera alors plus qu’à “dérouler” les
informations liées à l’élément principal). Plus ces acronymes sont personnels et
humoristiques, plus ils seront efficaces et mémorisés à long terme.
Voici un exemple : Me Voici, Toute Magnifique, Je Suis Une Nébuleuse pour les planètes du
système solaire dans l’ordre (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus,
Neptune).

4. Agir dans le texte/ la leçon (surligner, souligner, annoter)


a- Dans le texte
Pour retenir efficacement des informations à partir d’un texte, il peut être utile d’identifier les
différents thèmes (des catégories) et de les surligner/ souligner chacun d’une couleur
spécifique.
Toutes les informations clés identifiées (mot, expression, phrase) en lien avec une catégorie
seront mises en valeur par une même couleur.
Cette stratégie du code couleur peut ensuite servir à d’autres stratégies de révisions
complémentaires :
 Chaque couleur peut correspondre à une branche d’une carte mentale et les mots clés
surlignés à des sous branches
 Chaque couleur peut correspondre à une fiche de révision sur un sous-thème
 Chaque couleur peut correspondre au titre d’une colonne où les informations seront
reportées sous forme de tableau…

16
Il est aussi possible d’annoter les textes pour y ajouter des idées, des questions, des liens avec
d’autres concepts, des accords ou désaccords, des sources vers d’autres ouvrages sur le même
thème…

b- Lors de la prise de notes


Que ce soit en salle de classe ou pendant la lecture, tu prends en note l’information qui va te
servir d’aide-mémoire et qui va te permettre de mieux comprendre la matière.
En classe, en plus de prendre des notes, il est aussi important de comprendre ce que le
professeur dit. C’est donc essentiel de poser des questions en classe et de demander des
exemples afin de clarifier la matière non comprise.

Afin d’avoir des notes bien organisées et espacées, il est suggéré de diviser chaque feuille sur
laquelle les notes de cours seront prises. De cette façon, il sera plus facile de distinguer les
idées principales, les explications, les exemples et les commentaires.
Ceci facilitera également la révision et la mémorisation puisque tes notes de cours et de
lecture deviendront des guides pour te préparer à un examen. N’oublie pas de laisser des
espaces entre les idées principales afin que tu puisses compléter tes notes si nécessaire ou y
ajouter des exemples et des explications supplémentaires; ceci t’évitera de tout recopier.
Utiliser un code couleur peut également être efficace lors de la prise de notes.
ll est possible de se créer un système personnel qui permet, avant même de lire une
information, de savoir quelle est sa nature. Un “bon” code couleur est donc un outil précieux
quand il est personnel, stable (le même dans le temps et commun à toutes les matières
étudiées) et bien conçu (une structure cohérente et signifiante).
Exemples : les titres d’une couleur précise, les sous titres d’une autre couleur; les définitions
d’une couleur différente que le corps de texte (ou bien encadrées); les théorèmes d’une
couleur et les exemples d’une autre couleur; les noms de personnes d’une couleur différente
ou signalées par un picto (une tête, un bonhomme fil…).
Ces couleurs peuvent prendre plusieurs formes : des stylos de couleurs différentes, des feutres
surligneurs, des couleurs pour souligner…
Ce code couleur peut être enrichi avec des typographies et casses différentes selon la nature
des informations : écrire un certain type d’informations en majuscule, en italique, souligner
d’un trait ou de plusieurs traits…
Il s’agit de marquer visuellement grâce à ce code visuel les informations essentielles et la
structure d’un chapitre (se rappeler les titres et sous titres des chapitres sert d’indices
récupérateurs pour dérouler le contenu et est utile dans le cas de construction de dissertations).

17
Il existe plusieurs méthodes pour prendre efficacement des notes de cours. Tu peux t’inspirer
des exemples ci-dessous pour construire ta propre méthode.

MÉTHODES DE PRISE DE NOTES

18
19
5. Etudier en groupe de travail
Etudier en groupe de travail permet de s’interroger entre étudiants, de partager des astuces de
mémorisation et de se motiver mutuellement. Pour rester productifs et concentrés dans un
groupe de révision, il peut être utile de varier les stratégies pour retenir les cours :
o Expliquer/ résumer un thème chacun son tour
o Partager ses notes avec les autres et vérifier l’exactitude des données clés
o Transformer les informations en quiz et faire des jeux de révisions
o Créer des déclencheurs de mémoire à plusieurs (des histoires, des acronymes, des
phrases…)
o Essayer de prédire le maximum de questions de l’examen sur les chapitres à réviser
o Trouver des exemples pratiques et des liens avec d’autres thèmes

6. Faire des fiches de révisions


Les fiches de révisions sont des grands classiques pour retenir les cours efficacement : il s’agit
de noter des informations importantes sur des petites fiches cartonnées. Ces fiches peuvent
prendre de nombreuses formes :
o Les titres, sous titres, mots clés, dates clés et définition clés sont reportées
o Les fiches de révisions prennent la forme de flash cards (les questions d’un côté, les
réponses de l’autre)
o Des fiches avec des schémas…
Ces fiches pourront être utilisées pour tester les connaissances.

7. Regarder et écouter
Il peut être utile, pour compléter les cours dans une démarche active, d’aller sur internet pour
se documenter sur un sujet. Combiner images et son favorise la mémorisation à long terme
(texte illustré ou non, vidéo, article de journal, blogs, archives de sites officiels…).

8. Utiliser des méthodes visuelles de réorganisation des informations


Les méthodes visuelles présentent des avantages pour la compréhension et la mémorisation.
On peut mentionner :

20
Les cartes mentales

21
Le Sketchnoting

22
Le Lapbook

9. Bouger pour apprendre


L’apprentissage gestuel est souvent oublié et pourtant il est à la base de nombreux métiers
(artisans, athlètes, danseurs, chirurgiens…).
Or bouger aide à apprendre. Les élèves qui font au moins une heure d’activité physique après
l’école améliorent leurs capacités d’attention et d’apprentissage, selon une étude américaine
parue dans Pediatrics. Bougé après les cours améliorent les capacités de :
o Concentration,
o Abstraction des distractions,
o Passer d’une tâche cognitive à une autre.
Ainsi, il est possible de rattraper un ballon au moment de répondre à une question, de mimer
des scènes historiques ou littéraires, de mémoriser les mesures des angles en ouvrant plus ou
moins les bras, d’apprendre ses leçons en marchant de long en large, d’inventer des repères
gestuels pour mémoriser ses leçons…

23
10. Faire un palais de mémoire
Le palais de mémoire est un procédé mnémotechnique efficace pour retenir ses cours
efficacement et à long terme. Cette technique s’appuie sur plusieurs principes de base :
o Donner du sens aux informations en les transformant en images,
o Associer de nouvelles informations à des informations déjà maîtrisées et inscrites dans
la mémoire à long terme,
o Réactiver les informations en parcourant ses palais plusieurs fois.
L’efficacité du procédé mnémotechnique connu sous le nom de “palais de mémoire” s’appuie
sur la mémoire visuelle et les associations. Voici 6 étapes pour créer un palais de mémoire
(mémoriser efficacement à long terme).
 Représentation visuelle (trajet, maison, carte géographique…)
Le palais de mémoire consiste à visualiser clairement dans sa tête un trajet ou un endroit
parfaitement connu et maîtrisé (par exemple, une ligne de métro, le trajet maison/ école, un
trajet souvent emprunté en voiture, le parcours de la cuisine à la salle de bain, les différentes
pièces de la maison…).
 Réceptacles à souvenirs (objets, pièces de la maison, pays…)
Ensuite, il s’agit d’imaginer autant de réceptacles à souvenirs que d’éléments à mémoriser le
long de ce trajet. Selon la nature du trajet, ces réceptacles peuvent prendre différentes formes
(panneaux de signalisation, maison précise, poubelle, magasin, arbre, marches d’escalier,
meubles…). L’important est de pouvoir retrouver et visualiser facilement chacun de ces
réceptacles lors de l’évocation mentale du trajet.
 Création d’une image mémorable
Pour chaque élément à mémoriser, il faut créer une image mentale qui associe cet élément au
réceptacle à souvenir qui se trouve sur le trajet. Il s’agit donc de transformer une information
en image.
 Reparcourir son palais plusieurs fois en s’arrêtant à tous les réceptacles
 Évoquer les images mémorables (association entre le réceptacle à souvenir et
l’information stockée
 Retrouver l’information associée (faire le lien entre l’image inventée et la
connaissance à mémoriser)
L’efficacité du palais de mémoire repose sur le fait que, quand les éléments mémorisés
devront être restitués, il suffira de retraverser chaque étape du trajet en revisualisant
mentalement l’image déposée dans les réceptacles à souvenir le jalonnant.

24
Pour qu’un palais de mémoire soit utile, il est nécessaire de choisir un trajet absolument
maîtrisé, des réceptacles à souvenir marquants et des images associées à l’élément à
mémoriser efficaces et explicites (personnelles, amusantes, bizarres, exagérées). Plus les
images associées aux réceptacles à souvenirs sont créatives, détaillées, surprenantes, plus elles
sont efficaces.
En utilisant un palais de mémoire, on crée à la fois des images mémorables en elles-mêmes et
ces images sont articulées les unes aux autres grâce au trajet choisi. Les images mémorables
peuvent d’ailleurs être utilisées pour mémoriser des mots/ concepts sans forcément passer par
un trajet (exemple : le nom difficile d’une capitale d’un pays, le nom d’un atome, des
formules chimiques). Dans le palais de mémoire, on associe les deux pour plus d’efficacité.
La technique du palais de mémoire est utile pour mémoriser des éléments “par cœur” mais ne
sert pas l’objectif de compréhension. Un palais de mémoire peut être utilisé pour apprendre
une liste de mots dans l’ordre, pour apprendre une carte en géographie, pour mémoriser une
poésie (chaque vers est déposé dans un réceptacle à souvenirs) …
Un des inconvénients est qu’il peut être nécessaire de refaire tout le trajet pour retrouver un
élément stocké en respectant l’ordre choisi parce que l’élément est mémorisé dans un
ensemble et difficilement restituable isolément.

25
MODULE 3 : LA CONCENTRATION, L’ECOUTE ET L’ATTENTION
Comment développer son attention pour bien recevoir l’information, être attentif, notamment
en cours, se concentrer pour lire, pour un travail écrit ou oral ? Nous allons essayer
d’encourager plutôt que de donner les injonctions classiques (‘concentrez-vous, écoutez), trop
souvent entendues au cours du secondaire. Pour développer ses capacités de concentration et
d’écoute, pour mettre en place des stratégies d’amélioration, il faut essayer de comprendre les
mécanismes qui altèrent habituellement la concentration et l’attention.

1. La concentration :
Le manque de concentration, c’est courant, banal. La pensée, au lieu de se porter sur l’objet
de la concentration, ‘vagabonde’, se fixe sur d’autres objets. On pense souvent à tort que ce
sont des perturbations extérieures qui empêchent le sujet de se concentrer, le bruit, par
exemple. En fait, les sources de distraction proviennent tout autant de lui que de son
environnement. Ces perturbations peuvent être d’ordre physique (faim, douleur, fatigue…),
psychologique (problème affectif à régler…) ou intellectuel (préoccupation parce que l’on a
un commentaire de texte oral à faire en cours…) ou proviennent d’une résonance
émotionnelle liée au message ou à l’émetteur. Il faut donc d’abord identifier les sources de
distraction et, si possible, les éliminer, manger si l’on a faim, dormir si l’on est fatigué, régler
les problèmes qui peuvent l’être, ou les inventorier pour pouvoir les ‘mettre de côté’
momentanément (une liste de tâches sur un bout de papier ou un post-it permet de se
débarrasser des pensées qui risquent de parasiter la concentration.)
Ensuite, il faut savoir qu’il existe une grande corrélation entre motivation et concentration.
Qualité et vitesse d’apprentissage varient selon l’intérêt que suscite le cours. Motivez-vous
pour ce que vous allez apprendre. Il semble évident que si la difficulté à se concentrer
concerne tous les cours, ou presque, il faut revoir son projet, se poser des questions sur ce que
l’on souhaite vraiment faire, envisager un changement d’orientation.
Pour se concentrer, il faut observer ses cycles psychophysiologiques : déterminer les moments
de la journée les plus propices à la concentration, variables selon les individus (être plus en
forme le matin ou le soir, somnolent en début d’après-midi…), tenir compte de la durée
maximale durant laquelle on peut se concentrer (40 mn ? 50 mn ?), prévoir des pauses,
déterminer comment on fonctionne le mieux, dans la durée, ou dans l’urgence. L’anxiété de
performance, la proximité de l’échéance créent une forme de stress qui peut inciter à l’action

26
et rendre certains très productifs. Il faut donc s’observer et se connaître pour savoir comment
travailler.

2. Présentation des deux notions:


L'écoute est une fonction neuro-sensorielle intervenant sur notre attention, notre
concentration. C’est elle qui permet ou non à l'individu de rester concentré. POURQUOI ?
Parce que être à l’écoute de ce qui nous entoure est un héritage de notre évolution, et c’est un
réflexe de survie. Il faut entendre si un danger survient.
L’écoute est essentielle à la réussite d’études supérieures. Etre attentif en cours, c’est savoir
écouter. Entendre et écouter sont deux choses bien différentes. Ecouter, c’est entendre,
interpréter, évaluer et réagir, c’est à dire comprendre de façon active.L’écoute est une
technique de communication très importante, difficile à acquérir, mais jamais enseignée, bien
que nous passions environ 45% de notre temps à la pratiquer (et 80% à communiquer).
L’écoute active demande un apprentissage et une pratique.

 Qu’est-ce que l'attention ? Il en existe deux.


 La première désigne l’intérêt dirigé intentionnellement.
 La seconde désigne l'intérêt provoqué par des stimuli extérieurs : c'est celle-ci qui nous
distrait.
Nous sommes en général de mauvais auditeurs, voici quelques-uns de nos défauts les plus
courants :
o Nous jugeons, souvent mal, l’orateur (aspect physique, diction, maladresse…).
o Nous nous laissons influencer par nos idées, nos préjugés, notre émotivité.
o Nous avons tendance à être distrait, à rêvasser si l’orateur est lent, car notre cerveau
travaille quatre fois plus vite que nous parlons.
o Nous avons tendance à juger trop vite le contenu, avant d’avoir pris le temps de
comprendre.
o Ou bien, nous interrompons, nous discutons trop vite.
o Nous n’écoutons pas les sujets arides, ne cherchons pas un point d’intérêt.
o Nous prenons beaucoup trop de notes, parfois tout en notes. (c’est rassurant, mais mauvais
pour l’attention et la concentration).
o Nous écoutons passivement, sans montrer aucune énergie.
o Etc…

27
Une écoute active demande concentration, attention et ouverture à l’autre. L’attention est
essentielle. Il est important d’être sur la même ‘longueur d’ondes’ que l’orateur.

 Comment ?
o S’intéresser à ce qu’il va dire. Avant un cours, par exemple, revoir, même rapidement, le
cours précédent pour arriver en ayant une idée de ce dont il va être question et développer
des points d’ancrage pour l’attention.
o Etre proche de l’orateur, lui faire face, le regarder.
o Réagir, lui fournir, par des messages verbaux ou non-verbaux, des indices sur la
perception de l’information. C’est ce que l’on appelle ‘feed-back’. La qualité de l’orateur
s’améliore si, en face de lui, il a un public actif, stimulant, des auditeurs intéressés, actifs
et réactifs, de véritables interlocuteurs.
o Avoir une écoute active, écouter en essayant de reconstituer les étapes logiques du
discours, d’en voir le fil directeur, de redoubler d’attention au moment de la synthèse
finale.
o Etre attentif aux messages non-verbaux fournis par l’émetteur, qui renseignent sur la
signification personnelle qu’il donne aux idées qu’il transmet.

3. Les outils de l’écoutant


 Le silence
Laissez un temps de silence pour vous assurer que l’interlocuteur a eu l’espace pour partager
tout ce qu’il avait à dire. Évitez de vous jeter telle une affamée sur le premier silence venu
pour reprendre la parole et l’attention.
 La posture
Montrez que vous êtes attentive par des hochements de tête ou autres signaux non verbaux.
Ne faites rien d’autre en même temps, comme regarder votre téléphone, par exemple. Faites
comprendre que vous écoutez, que vous ressentez son discours.
 La reformulation
Reformuler ce que vous pensez avoir entendu a deux bénéfices : pousser la personne dans une
réflexion plus profonde et vous assurer que vous avez bien compris ce qu’elle voulait vous
dire. Cela peut être exprimé sous forme de questions.
Écouter vraiment l’autre, c’est offrir et accueillir un bouquet de vulnérabilités. Il ne s’agit pas
d’une stratégie mise en place pour manipuler ou obtenir ce que l’on veut. C’est rencontrer,
tisser du lien, accompagner l’autre en ne marchant ni devant ni derrière, mais juste à côté.

28
Conclusion
La réussite de la bonne transmission d’un message dépend, bien sûr, de l’enseignant mais
aussi des étudiants, qui, en tant qu’auditeurs actifs, ont une responsabilité dans la qualité de
l’enseignement. Ne laissez pas des ‘filtres’ personnels ou extérieurs altérer la qualité de la
transmission, essayez d’être ouvert à la nouveauté et actifs.
MODULE 4 : LECTURE ET PRISE DE NOTES
Une méthode de travail efficace comprend la lecture de textes et la prise de notes, souvent
sous forme de fiches de lecture.
Un ouvrage académique ne s’aborde pas comme une lecture de loisir car il faut repérer les
informations pertinentes dans le cadre du travail à effectuer et retenir les notions et les idées
importantes pour enrichir sa propre connaissance dans le domaine.
I. La lecture
Lire est un art. Ce n’est pas un acte instinctif. L’acte de lecture demande l’acquisition de
méthodes adaptées à chaque type de lecture. Lire, c’est savoir pourquoi on lit, gérer son temps
de lecture, organiser sa lecture en fonction de ce que l’on veut en faire, prendre des notes.
Plus on dispose de temps, plus on en prend au-delà même de ce qui est nécessaire. En
revanche, moins on dispose de temps, mieux on l’utilise. Il faut donc décider du budget temps
affecté à la lecture. Avant de lire un livre, demandez-vous combien de temps vous voulez y
passer.
1. Gérer ses lectures :
Pour bien gérer sa lecture, il faut :
 Organiser son temps de lecture, toutes les 45 - 90 mn, prendre une pause.
 Doser son effort : si on a du mal à lire, se demander si la lecture est utile, profitable.
Si la fatigue et la saturation s’installent, ne pas s’obstiner. Etre attentif au seuil au-
delà duquel on est improductif. Décomposer les lectures en séquences.
 Mieux se connaître, pour choisir les types de lecture en fonction du moment, classer
les lectures selon les genres lus le plus facilement le matin, l’après-midi, le soir.
 Avoir des lectures variées, ne pas oublier de lire la presse régulièrement. Consultez
des sites internet qui vous proposent des extraits de la presse étrangère.
Evidemment, acheter livres et magazines finit par coûter cher, mais il y a les bibliothèques.
Les bibliothèques sont un excellent moyen pour apprendre à développer un comportement de
recherche : savoir utiliser un fichier, consulter des catalogues, des ouvrages de référence, des
bibliographies…
2. Comment choisir un livre en bibliothèque ?
29
 Notez ce que vous savez déjà sur le sujet.
 Faites une liste de ce que vous voulez savoir.
 Faites une liste des ouvrages trouvés sur le sujet et planifier l’ordre des lectures.
 Commencez par les ouvrages de vulgarisation.
 Passez ensuite à des ouvrages plus spécialisés pour approfondir certains aspects
intéressants.
 Finissez par un ouvrage de synthèse pour renforcer la mémorisation.
Il vaut mieux toujours évaluer un livre grâce à un survol rapide du contenu pour éviter le
désagrément de tomber sur un auteur obscur, pédant ou un ouvrage inintéressant ou
inaccessible.
 Etre à l’aise pour lire, confortablement installé sur un siège plutôt dur. Les
mauvaises positions entraînent des tensions musculaires et une fatigue
intellectuelle prématurée. Evitez de courber la tête excessivement, lisez dans le
calme et le silence pour favoriser la concentration, évitez le surmenage visuel, par
un éclairage adapté, la gymnastique visuelle, la relaxation et les cillements.

 Exemple d’exercices :
Détente visuelle
Objectifs
Détente visuelle et mentale, pour éviter la fatigue, couper une lecture longue, favoriser
la mémorisation à la fin de chaque chapitre.
Consignes
L'exercice est fondé sur l'alternance action/détente, lumière et obscurité:
- mettre les paumes en creux, les placer sur les yeux
- fermer les yeux pour favoriser l'obscurité complète
- détendre le corps
- respirer lentement et concentrer son attention sur les mouvements respiratoires
- revenir progressivement à la lumière pour ne pas blesser le système nerveux
- s'étirer et bailler.
Durée
Garder la position environ 5 minutes.
Commentaires

30
Après quelques instants dans l'obscurité, des "flashes" lumineux oranges ou jaunes peuvent
apparaître. Ils témoignent de la fatigue visuelle. Ils disparaissent ensuite pour laisser place au
noir complet.
L'exercice permet de sentir un réel repos et de constater une amélioration des capacités
visuelles.
 Ne pas laisser son esprit vagabonder lorsqu’on lit. Permettre à son esprit de
vagabonder est une (mauvaise) habitude, soyez ferme avec vous-même.
 Enfin, ne pas attendre que l’auteur déverse son savoir dans votre tête, prenez
l’initiative en ayant une attitude active face à la lecture.

3. Comment lit-on ?
Par anticipation : Le cerveau complète, à partir d’indices (de sens, syntaxiques, la silhouette
des mots, l’organisation de la phrase…) qui mettent sur la piste. Le choix est très rapide et
non-conscient.
On fait un lien avec les connaissances antérieures : C’est le lecteur qui produit le sens, c’est la
raison pour laquelle il faut être un lecteur actif, savoir pourquoi on lit.
On a une vision panoramique. L’œil procède par bonds (qui sont des mouvements purement
physiologiques), ne perçoit qu’en état d’immobilité.
Fixation bond Fixation bond Fixation bond…
La succession rapide des bonds (1/4 de seconde) et arrêts (1/4 de seconde) donne au lecteur
l’impression d’une continuité. La fixation s’appelle l’empan. Il est d’amplitude variable. Plus
un lecteur est expérimenté, plus l’amplitude est grande. En effet, le champ visuel est composé
de trois zones, distincte, floue, périphérique. Dans la zone distincte, le lecteur voit jusqu’à 25
signes (cinq à huit mots), dans la zone floue, jusqu’à 35 signes, ce qui implique une activité
mentale accrue pour compenser l’imprécision : identification rapide des mots, anticipation,
déduction, reconstruction du sens). Dans la zone périphérique, on voit jusqu’à 50 signes.
L’entraînement joue un rôle clé : le lecteur actif, rapide est habitué à utiliser simultanément
les trois zones, il évite les retours en arrière qui font perdre temps et compréhension et sont en
général dus à l’anxiété, le manque de confiance, la peur de ne pas comprendre. Lire vite, avec
confiance est le résultat d’un entraînement approprié.

4. Stratégies pour lire efficacement :


o Repérer les idées principales et les idées secondaires.
o Noter les passages importants et les numéros de pages correspondants.

31
o Être attentif aux particules de transition qui ajoutent une idée, marquent une
restriction, motivent un jugement ou annoncent un exemple (voir une liste de
marqueurs de relation).
Par ailleurs, ne pas hésiter à :

o Interrompre une lecture qui ne suscite pas d'intérêt ou qui s'éloigne de ses besoins.
o Faire une lecture sélective en fonction de l’objectif poursuivi.
o Relire des passages jugés importants pour bien comprendre les idées de l’auteur.
o Laisser de côté un ouvrage qui nécessiterait des connaissances préalables.

5. Comment améliorer la vitesse de lecture ?

Lire plus vite, c’est lire mieux, et donc, comprendre mieux. Il existe toutes sortes d’exercices pour
augmenter la vitesse et la souplesse de lecture, prendre confiance en soi, éviter les retours en arrière
qui gênent la compréhension.
Tout d’abord, testez votre vitesse de lecture. Prenez un texte de deux pages, et lisez-le montre en main.
La vitesse se mesure en mots/minute. Convertissez le temps enregistré en secondes, prenez le nombre
total de mots du texte, multipliez-le par 60, divisez ce nombre par le temps en secondes. Si vous avez
lu moins de 500 mots/minute, vous êtes bien en deçà de vos aptitudes, vous pouvez augmenter votre
vitesse de lecture. Le lecteur actif appréhende rapidement les informations visuelles et s’appuie
presque complètement (à 80%) sur ses connaissances en prélevant le minimum d’indices visuels pour
construire le sens. Il pratique l’anticipation et la déduction.
Le lecteur lent s’accroche et s’englue à 80% dans les signes écrits, ce qui entrave et réduit
l’activité mentale à 20%. Il lit par déchiffrement. On peut élargir le champ visuel, contrôler le
parcours des yeux, réduire ainsi le nombre de bonds et augmenter la vitesse. La vitesse varie
selon les facteurs suivants :

Lecteur :
- motivation
- curiosité, ouverture
- domaine connu du lecteur
- vocabulaire familier ou inconnu

Document :
- présentation claire
- difficulté du texte, du style, de la construction syntaxique…

32
Pour exercer la flexibilité et la rapidité de lecture, il existe trois types de balayage :
o Le balayage horizontal : on parcourt les lignes de gauche à droite. Pour accélérer la
vitesse, commencer le parcours au deuxième mot et le terminer à l’avant-dernier.
o Le balayage vertical : on parcourt les lignes de haut en bas. Pour accélérer, fixer le
milieu des lignes, saisir deux lignes à la fois.
o Le balayage diagonal : parcourir un texte en zig-zag en sautant des lignes

6. Organiser les fiches de lecture


Pour gérer efficacement son temps, il est conseillé de recueillir méthodiquement l’information
amassée au cours de la lecture sous forme de fiches. Les fiches de lecture servent non
seulement à retrouver un document ultérieurement, mais aussi à prendre des notes en vue de
la rédaction du travail de recherche.
Il est préférable de développer une seule idée par fiche. L’étude d’un document pourrait donc
exiger plusieurs fiches de lecture. Les fiches sous format électronique peuvent être produites
avec un logiciel de traitement de texte, un tableur ou un logiciel de gestion bibliographique
(consulter cet exemple avec EndNote).
Plusieurs applications Web offrent aussi des alternatives intéressantes avec des fonctions
enrichies :
o Evernote
o Simplenote
o Notesync
o Memonic
Exemple d’organisation d'une fiche de lecture
Une bonne fiche de lecture se décompose en 3 parties. La 1ère consiste à faire une brève
présentation de l'auteur et du contexte de l'ouvrage, la 2nde doit être un résumé du livre
(analyse du champ lexical, des personnages, de leur relation, des citations, le type de
narration et le registre).

7. Différents types de lecture


On regroupe les façons de lire des lecteurs actifs en cinq stratégies. Chacune définit un
parcours visuel, des comportements de lecture et des objectifs différents.
 L’exploration :
Elle permet de déceler le contenu, de s’orienter, de trouver les passages correspondants à vos
objectifs.

33
Comment procéder ? Examiner le titre, le nom de l’auteur, la page de couverture. Vérifier la
date de parution. Parcourir l’avant-propos, la préface, l’introduction, la conclusion. Regarder
la table des matières, le sommaire, l’index. Regarder les endroits stratégiques, les titres, les
sous-titres, début et fin de chapitres. Lire quelques pages au hasard pour tester la lisibilité de
l’ensemble.

 L’écrémage :
Il conduit à l’essentiel et à ce qui est important, nouveau, intéressant. Il est adapté aux textes
courts, aux articles.
Ne lisez que le titre, les sous-titres, le premiers et dernier paragraphe, la première et la
dernière phrase des autres paragraphes et noter les idées retenues. Soyez attentif aux mots de
liaison chargés de baliser le raisonnement du texte. La différence avec une lecture complète
réside dans la mémorisation de détails, la lecture complète n’apporte rien de nouveau quant
aux idées principales.
La presse est un terrain de prédilection pour la stratégie de l’écrémage, pour plusieurs raisons:
 Le style journalistique. Le lecteur sait l’essentiel dès les premières lignes, ce qui suit
n’est plus que du détail.
 La présentation, l’utilisation des titres, des inter-titres, caractères gras facilite la
sélection rapide de l’information.
 L’anticipation, car le contexte est en général en partie connu.

 Le repérage :
Il vise la recherche d’informations précises, trouver une citation, dégager un nombre
d’éléments. On procède par balayage. Pour y arriver, il faut déterminer a priori ce que l’on
recherche, faire preuve d’agilité visuelle et mentale, rester confiant et vigilant pour gagner du
temps.
 Le survol :
Il permet de dégager les idées principales, le plan, la structure, d’avoir une vue globale du
texte. Il concerne les ouvrages longs. C’est à la fois une exploration de l’ouvrage et un
écrémage de l’introduction, de la conclusion d’abord, qui permettent un questionnement et
une anticipation du contenu, puis un écrémage des chapitres (début et fin des chapitres), suivi
d’une évaluation et d’un bilan. Le survol permet de repérer la structure du document.

 La lecture approfondie :

34
L’approfondissement répond au besoin d’analyse du détail, d’étude mais aussi de
structuration des connaissances. Il consiste à analyser le contenu d’un texte, à comprendre et
assimiler. Il porte rarement sur la totalité du document, mais sur des passages importants.
La méthode est sensiblement la même que pour un commentaire de texte, une synthèse, un
résumé ou une analyse. On commence par survoler le texte, ce qui mobilise le cerveau droit et
rassure (sensation de dominer le sujet). Le survol permet de dégager la structure, de
rechercher les passages à approfondir. Toujours reformuler, à l’écart du texte, le thème, les
articulations, les idées principales.
Puis on se questionne sur ce que l’on veut savoir, ce qui permet une attitude mentale active :
établir la liste des ponts précis à approfondir, reprendre les difficultés apparues lors du survol,
repartir avec des questions précises. Puis vient l’analyse : On retrouve les grandes parties,
détecte les mots-clés, repère les connecteurs d’articulation (mots de liaison) qui donnent la
logique interne du texte, on note les faits, les exemples précis, on résout les passages
difficiles. L’étape suivante est la reformulation et la structuration des informations pour leur
donner une cohérence, essentielle dans le processus d’appropriation, de mémorisation.

Conclusion partielle
La signification d’un texte n’est pas contenue littéralement dans le texte, mais élaborée par
l’étudiant au cours de sa lecture, en fonction de son objectif, de ses connaissances antérieures,
de ses caractéristiques intellectuelles. Plus le traitement de l’information est profond, plus on
s’approprie le texte. Le meilleur moyen de s’approprier l’information est la prise de notes.

II. La prise de notes


La prise de notes présente le double avantage de fixer l’attention du lecteur et de traiter
l’information. C’est une activité plus élaborée et plus efficace que le soulignement ou le
surlignement.
 Comment prendre des notes ?
Avant la lecture, noter les références du document, lire le texte introductif, reconnaître le plan
du texte. Au cours de la lecture, pour être efficace, la prise de notes doit être une
reformulation dans les termes même du lecteur, être aussi une synthèse et opérer une
hiérarchisation des informations. On note sur des feuilles numérotées (ce qui permet d’utiliser
le verso pour ajouter des informations complémentaires), en utilisant abréviations, symboles,
style télégraphique. Le plan doit être clair, on garde les informations essentielles, peu
d’exemples. Le texte est cité entre guillemets, avec référence à la page. Après la lecture, on

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doit se demander s’il reste des points obscurs, si l’information est suffisamment organisée, si
on peut l’organiser de manière différente, plus personnelle.
 La prise de notes est fonction du projet :
Soit on veut mémoriser, alors il faut savoir qu’il faudra plusieurs réactivations avant que les
informations ne soient fixées dans la mémoire à long terme. La prise de notes doit donc,
même si elle est étoffée, permettre de parcourir les titres et les sous-titres, ou les idées-clés
lors des révisions.
Si en revanche il s’agit de prise de notes faite en vue d’un travail écrit, il faut pouvoir choisir
la structure de ce travail, la prise de notes doit donc être moins structurée, permettre
l’élaboration d’une problématique personnelle.
Pour un exposé oral, la prise de notes se présentera comme une sorte de plan, sans phrases
rédigées.
 Quelles méthodes choisir ?
o L’annotation :
On peut, tout d’abord, annoter le document lu, ce qui favorise l’attention et introduit de la
rigueur dans le traitement de l’information. Il faut alors avoir un code d’annotations, par
Exemple :
Cod Equivalenc
e e
? non compris
I intéressant
R retenir
A approfondir
V vérifier
Ex exemple
Ar argument
Déf définition
Cit citation
Non pas d’accord
O.K. d’accord

Pour annoter de façon efficace, il faut écrire dans la marge tout ce qui vient à l’esprit, rédiger
des résumés courts, souligner les idées à conserver. Si c’est un livre de bibliothèque, annoter
sur des fiches que vous référencez avec précision.
36
o Les méthodes séquentielles :
• La prise de notes par phrases-formules : On prend des notes sous forme de phrases courtes
et numérotées. Excellent pour mémoriser, développe l’esprit d’analyse.
• Par feuillets superposés : Les feuilles sont partagées en deux verticalement au tiers de leur
largeur, et numérotées. On prend les notes dans la colonne de droite et à la relecture, on donne
à chaque paragraphe un sous-titre. La suite des sous-titres constitue un résumé des notes.
Excellent pour réviser, les sous-titres pouvant être transformés en questions, et permettant des
révisions dans l’ordre logique du texte, ou par points.
 La prise de notes fonctionnelle : La page est divisée en trois colonnes. Dans la
première, les mots-clés, la deuxième, les données et connaissances, la troisième, l’avis
personnel, l’analyse. En civilisation, par exemple, on peut noter 1°) les faits, 2°) leur
signification, 3°) le sens général. Méthode qui s’applique bien à un chapitre de
manuel, un polycopié, un texte, un article.
o Les schémas :
Ils permettent de visualiser le cheminement de la pensée, mettre en relief les relations
logiques au sein du raisonnement. Excellents car ils sollicitent plutôt l’hémisphère droit du
cerveau et complètent les prises de notes séquentielles.
• le schéma en réseau : Consiste à identifier les idées-clés et les relations entre elles. Ce qui
est intéressant, c’est qu’il y a similitude entre ce modèle et la structure de la mémoire à long
terme qui, elle aussi, fonctionne par réseaux.
• Le schéma heuristique : Fonctionne en réseau, mais par associations libres. On place l’idée
centrale au centre du schéma, les idées sont liées à d’autres par association, en se ramifiant.
Le schéma terminé, le lecteur peut relier les mots ou idées-clés par des courbes.

Conclusion
On prend des notes différentes selon que l’on prépare un examen, que l’on veut documenter
un travail personnel, ou compléter un cours, ou faire un exposé oral. La prise de notes est
aussi fonction du type de document, et fonction de la source. Si l’on prend des notes pendant
l’écoute, contrairement à une source écrite, il faut noter un maximum d’informations, que l’on
retravaillera ensuite en les sélectionnant et en les organisant. Pensez dans ce cas à utiliser un
maximum d’abréviations.
Il vaut toujours mieux, pour une meilleure mémorisation, utiliser des techniques diverses de
prise de notes et les combiner pour qu’elles se complètent.

37
L’acquisition d’une méthode de travail efficace implique de savoir comment lire les
documents et comment compléter cette lecture par la compilation de commentaires dans des
fiches bien organisées.
Voici 7 techniques qui vous aideront à tirer le maximum de vos lectures :
1) Surligner avec une intention
Pendant longtemps, j’ai eu tendance à souligner beaucoup de passages d’un livre que ce soit
en format papier ou Kindle.
Depuis quelques mois, je surligne un passage lorsqu’il répond à un de ces 3 critères :
Un enseignement sur lequel j’ai envie de réfléchir
Une citation que j’ai envie de réutiliser, m’approprier dans le futur
Un conseil pratique / utilisable, une action que je veux prendre après ma lecture
2) Créer votre propre index à la fin du livre (ou au début)
Utilisez les pages vierges souvent présentes à la fin d’un livre pour noter les passages que
vous avez soulignés en utilisant un code pour facilement revenir dessus ensuite. Voici le mien
qui reprend les 3 critères du premier point :
o Réflexions
o Citations
o To Do
Je peux également selon mes lectures utiliser : LV (pour le club Longue Vue), Histoire (pour
des histoires que je vais envie de relire/réutiliser).

J’y ajoute aussi quelques mots qui serviront à convoquer ma mémoire long terme lorsque
j’étudierai le livre et le numéro de la page (ou des pages).
3) Ecrivez dans les marges du livre
Un livre n’est pas un objet sacré. On a souvent peur d’écrire dedans et encore plus dans le
texte.
Pourtant, si vous voulez lire activement et engager une conversation avec l’auteur, il faut se
permettre de mettre des idées, mots, symboles (étoiles, points d’interrogation/d’exclamations
etc) dans les marges.
J’y mets également des raccourcis (Ref, Cit, Todo) en référence au code de mon index (point
précédent).
4) Les leçons clés de chaque chapitre
À la fin de chaque chapitre, prenez le temps d’écrire les 2-3 leçons / idées clés que vous avez
retenu soit directement dans le livre ou dans un document extérieur.
Très bon exercice pour faire travailler sa mémoire et apprendre à reformuler des idées.

38
5) Rafraîchir sa mémoire lorsque l’on reprend sa lecture
Avant de reprendre votre lecture, prenez quelques minutes pour revenir sur les passages
surlignés et vos notes prises lors de votre dernière session de lecture.
Cela vous permet de faire travailler votre mémoire et de mieux comprendre ce que vous vous
apprêtez à lire.
6) Faire un résumé des leçons clés juste après avoir fini votre livre
Même exercice qu’après la fin d’un chapitre, prenez le temps de formuler les 3 à 6 idées clés
que vous retenez à chaud quelques jours après votre lecture.
7) Transformer ses leçons en actions concrètes
Les leçons d’un livre peuvent parfois être abstraites. Si tel est le cas, c’est à vous de les
transformer en action applicable dans votre vie pro ou perso.
Vous pouvez les noter directement dans le livre ou sur vos fiches de notes.
Utiliser des verbes d’actions : faire X, tester Y, apprendre Z.

39
MODULE 5: SAVOIR LIRE OU COMPRENDRE UN ENONCE OU UNE CONSIGNE

Objectifs :
 Amener les élèves à réfléchir, à sortir des réponses impulsives et mécaniques
 Faire prendre conscience qu’une lecture efficace et pertinente de la consigne permet
une élaboration plus facile de la réponse

Pour comprendre un énoncé, il convient de se fabriquer une représentation extrêmement


précise de ce que dit le texte avant de rechercher la façon dont on va devoir procéder pour
résoudre le problème. L’énoncé de problème est un type de texte particulier, pas tout à fait un
récit, ni une explication, ni un texte procédural. Il ne dit pas jusqu’au bout ce qu’il faut faire.

1. Savoir distinguer une énoncé et une consigne


Il s’agit, tout d’abord, de s’assurer que les élèves connaissent la différence entre un énoncé
(informatif, il soumet des données, des éléments à considérer) et une consigne (injonctive, ou
incitative, elle demande à l’élève d’accomplir certaines tâches). On peut leur faire effectuer ce
type de repérage sur des sujets empruntés à toutes les disciplines.
2. Repérer et comprendre les verbes (à l’impératif, à l’infinitif, au futur) qui doivent
guider la démarche de réponse.
Ainsi, il serait souhaitable que les élèves puissent définir le sens de mots tels que « Analyser,
justifier, commenter, préciser, illustrer, exposer, développer, étayer, réfuter, discuter,
comparer, répertorier, recenser, expliquer… » et soient capables d’expliciter les démarches
qu’ils recouvrent ; il faut noter que ces mots ont parfois un sens différent d’une discipline à
l’autre, sans compter les interprétations individuelles dont il font parfois l’objet au sein d’une
même discipline : il nous faut donc clarifier notre propos ! On peut proposer chacun des
verbes cités en colonne, face à des définitions, en désordre, sur une autre colonne : l’élève

40
devra mettre en relation fléchée chaque mot avec une définition, en expliquant les nuances
qu’il fait entre les termes.
3. Identifier et comprendre les mots clefs ou indices importants d’un énoncé, d’une
consigne et, à partir d’eux, évaluer les contraintes et les libertés d’un sujet.
Dans le sujet suivant : « quel est l’enjeu de ce débat ? Reformulez les thèses respectives de
chacun des protagonistes » chacun des mots en gras doit être identifié et faire sens pour
l’élève.
Dans le sujet « A l’aide d’exemples précis, vous tenterez convaincre un de vos camarades
réticents que la lecture d’œuvres du passé peut-être utile et passionnante pour un adolescent
de 2006 », les formes de l’argumentation sont libres (lettre, dialogue, pamphlet, …) le succès
de l’avocat est également incertain (« vous tenterez ») le sujet du débat, et sa dimension
actuelle (2006) sont en revanche imposés.
Soit le sujet : Deux ami(e)s d’enfance, séparé(e)s par la vie, se retrouvent après bien des
années d’absence. Racontez... La liberté est laissée par l’indice grammatical (e) : le dialogue
unira deux femmes ou un homme et une femme, ou deux hommes. La nature de la
conversation en sera évidemment modifiée ! La durée de la séparation est également laissée
au choix de l’élève : la scène de retrouvailles en sera plus ou moins facilitée et ralentie :
l’identification est plus laborieuse avec le temps ...
4. Identifier les compétences et les connaissances supposées préalablement
maîtrisées pour pouvoir répondre à la question posée ou pour traiter le sujet :
Soit le sujet : « Imaginez un bref récit fantastique »
Pour traiter le sujet, il faut :
 Maîtriser les procédés d’écriture du registre fantastique, dont la définition doit être par
ailleurs connue.
 Connaître les techniques du récit
 Etre capable de concision
 Avoir des qualités d’imagination
Ce type d’exercice prend tout son sens pour amener les élèves à choisir de manière pertinente
entre plusieurs sujets.
5. Etablir des liens pertinents entre les différentes données de l’énoncé et entre
l’énoncé et la consigne.
Soit le sujet : « Dans la rue, un adolescent circulant en mobylette percute le rétroviseur d une
voiture neuve à l’arrêt, conduite par un vieux Monsieur, en costume. Imaginez la scène et leur
dialogue.»

41
 1ère mise en lien, internes à l’énoncé :
- « Adolescent / vieux Monsieur » (conflit de générations)
- « Mobylette / voiture neuve » (conflit social)
- « Jean -baskets (?) / costume »
 2ème mise en lien, entre les données de l’énoncé et la consigne :
- « Dans la rue » (énoncé) : demande l’évocation d’une scène de rue (sons, lumières,
mouvements, passants, décor) et des circonstances de l’accident : … -> « imaginez la scène »
(consigne)
- Mise en lien du ton et de la teneur du dialogue (consigne) avec les données de l’énoncé :
conflit de générations (repéré dans l’énoncé)
Ö vouvoiement, tutoiement
Ö registres de langue employés
Ö les clichés respectifs (tranche d’âge et modes de conduite)
- « Percute le rétroviseur » (énoncé) : scène à imaginer de l’incident ? de l’accident ? : quel
poids, quelle gravité le dialogue (consigne) choisira-t-il de donner à l’événement ?
(mise en relation avec la plus ou moins grande violence de l’échange, et avec le choix du
dénouement)
Les élèves peuvent ensuite découvrir qu’en inversant les codes attendus, ils produiront des
effets comiques (le vieillard tutoie, s’exprime familièrement quand le jeune vouvoie,
s’exprime dans un langage châtié ...)
6. Comprendre un énoncé
Au ski, il y a plusieurs moyens d’éviter la chute. Déjà, en s’abstenant de faire du hors-piste.
Au bac, c’est pareil ! Votre réussite passe par le respect du sujet. Vous devez le lire
attentivement. Ensuite, il sera temps de réfléchir. Et de composer.
 À quoi ça sert ?
La lecture attentive de l’énoncé est un moment primordial de l’épreuve. C’est là que les
premières idées vont apparaître dans votre tête. Pour éviter d’en rester à de vagues
considérations et de passer à côté du sujet, vous devez vous imprégnez du sujet.
 Imprégnez-vous du sujet
Il faut prévoir au moins une bonne vingtaine de minutes pour vous concentrer sur l’énoncé. –
Laissez votre stylo sur la table. Soufflez un bon coup, et commencez par lire et relire le sujet
plusieurs fois sans noter ni encadrer quoi que ce soit. – Quittez le sujet des yeux et posez-vous
la question : de quoi s’agit-il ? que me demande-t-on ? – Sous les mots de l’énoncé se cachent
les consignes des examinateurs pour composer votre devoir. Demandez-vous toujours :

42
qu’est-ce qu’ils attendent ? Pourquoi évoquent-ils cette date et pas une autre ? – Quand vous
avez répondu mentalement à ces questions, reformulez, avec vos mots à vous, la consigne des
examinateurs que vous décryptez. Comme si vous l’expliquiez à quelqu’un qui plancherait à
votre place sur le sujet… C’est un bon moyen de sentir si vous avez parfaitement compris ce
qu’on attend de vous. – Revenez alors à l’énoncé et comparez : ne vous êtes-vous pas trop
éloigné de la question ? C’est à ce moment précis que vous allez éviter l’écueil du hors sujet :
prenez votre temps
 Les mots-clés comme repères
Vous pouvez maintenant mettre en évidence les mots importants et les termes d’articulation.
Définir chaque mot de l’énoncé peut vous sembler inutile, pourtant c’est un bon moyen de
cibler juste sur ce que l’on vous demande. Pour cela, précisez sur votre brouillon le sens de
chaque terme. Rappel des principaux verbes de directives : – Analyser : dégagez le thème,
l’idée directrice, ses limites et la problématique qu’il implique, avec objectivité. – Commenter
: à l’aide d’exemples, expliquez la citation, ou la proposition. Vous pouvez donner votre
position personnelle, mais elle doit être argumentée. Attention à la paraphrase ! – Démontrer :
vous devez aboutir à une conclusion, à une thèse, par un raisonnement rigoureux. –
Expliquer : ce verbe demande d’analyser, d’étudier une formule, un jugement, la discussion
est secondaire. – Illustrer : vous devez fournir des exemples significatifs pour éclairer le sens
d’une citation, d’une thèse… Attention aux contresens ! Les causes ne sont pas les modalités,
le rôle ne veut pas dire les moyens, effets est différent de buts. Le sens caché des mots Une
fois les mots-clés identifiés, assurez-vous que vous avez envisagé tous leurs sens. Exemple :
dans le libellé court « L’Afrique face aux défis du développement », vous devrez les
interroger sur leurs sens cachés. De quel développement parle-t-on ? Économique, social,
culturel ? Quels défis ? S’affirmer, se spécialiser, s’agrandir, se moderniser, devenir
compétitif… ?
 Le sens caché des mots
Une fois les mots-clés identifiés, assurez-vous que vous avez envisagé tous leurs sens.
Exemple : dans le libellé court « L’Afrique face aux défis du développement », vous devrez
les interroger sur leurs sens cachés. De quel développement parle-t-on ? Économique, social,
culturel ? Quels défis ? S’affirmer, se spécialiser, s’agrandir, se moderniser, devenir
compétitif… ?
 Cernez le sujet

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Trois étapes sont ici conseillées pour faire définitivement la peau au sujet sans vous en
éloigner. – Réfléchissez au domaine de connaissance dans lequel se situe votre sujet. Si l’on
vous demande : « Analysez l’évolution des programmes de divertissement télé depuis la
diffusion de Loft Story sur M6 », le thème, ce sont les programmes de divertissement télé, et
non M6. En vous grattant la tête un peu plus, vous pouvez même déduire que l’on vous
demande de parler de la télé réalité. – Passez du thème au sujet, en balisant votre champ
d’étude : il faut vous fixer des limites. Ce sont ces repères qui vous protègeront du hors sujet.
Les limites de notre sujet sont : 1) « l’évolution » (des programmes de divertissement) :
L’idée est de comprendre quelles sont les modifications, les nouveautés de ces programmes,
pas de les répertorier tous. 2) (programmes) « de divertissement » : tous les autres
programmes sont exclus : infos, documentaires, films… 3) « depuis la diffusion de Loft Story
» : on ne vous demande pas de faire une histoire de la télé et de remonter aux lunettes de Léon
Zitrone… – Enfin, dégagez la problématique : il faut questionner la question ou le sujet. Les
programmes de divertissement télé ont-ils changé depuis le Loft 1 ? N’est-ce pas l’acte de
naissance de la télé réalité en France ? Cette merveilleuse émission n’a-t-elle pas fait des
petits sur toutes les chaînes, sous d’autres formes ? Quelles sont les différences et les
similarités de ces nouveaux programmes… La problématique ouvre vos pistes de réflexion.
Limitez-vous à trois questions essentielles. En prenant la consigne contenue dans le verbe de
l’énoncé (défini plus haut), construisez enfin votre plan (cf. fiche « Bâtir un plan »).
 À faire, à ne pas faire

 À faire
– Prenez le temps de souffler après votre première lecture du sujet. C’est souvent le stress qui
pousse à se précipiter et à mal interpréter le sujet. – Triez vos brouillons en numérotant
chaque page !
 À ne pas faire
– Inventer une réponse quand on ne sait pas. – Remplir sa copie pour faire joli : raconter sa
vie ou faire des commentaires qui n’ont aucun rapport avec la choucroute. – Utiliser un mot
dont on n’est pas sûr du sens.

44
MODULE 6 : ARGUMENTER UNE REPONSE
Avant de répondre à une question vous devez :
1) Lire attentivement la question posée et définir (au brouillon) les concepts présents dans la
question. Dans certaines questions le concepteur du sujet vous suggère de répondre à la
question posée d’une certaine manière. Par exemple lorsqu’on vous dit « à l’aide du tableau
ET de vos connaissances expliquez… » vous devez obligatoirement faire référence au tableau
ET à vos connaissances, c’est-à-dire aux concepts étudiés en cours. Ici, on vous suggère
également de façon précise les étapes à suivre. Il faut dans un premier temps faire référence
au tableau, c’est-à-dire en tirer les informations principales (constats) et ensuite il faut les
expliquer à l’aide des connaissances que vous avez acquises en cours.
2) Vous devez être capable de repérer les enjeux de la question. Pour cela vous devez la
reformuler. Vous devez également vous demander à quel(s) concept(s) la question fait
référence. Par exemple la question : « Qu’est-ce qui caractérise la démarche scientifique » fait
directement référence aux règles auxquels les chercheurs doivent se soumettre pour expliquer
et comprendre la réalité. Vous allez donc devoir, au cours de votre démonstration, définir et
présenter chacune des règles de la démarche scientifique.
3) Vous devez ensuite vous demander quels sont les autres concepts que vous allez pouvoir
mobiliser (utiliser) pour répondre à la question posée. Par exemple dans la question ci-dessus,
il faut notamment faire référence aux concepts suivants : « prénotion », « jugement de fait », «
jugement de valeur », « langage scientifique », « langage courant », « concept », « notion », «

45
hypothèse », « causalité ». Attention, il n’est pas nécessaire de tous les définir. Seuls les
concepts qui font directement référence au sujet doivent être définis.
En SES, lorsque vous répondez à une question vous devez absolument utiliser (de
manière pertinente) les concepts étudiés en cours. Cela permettra d’une part, de
montrer au correcteur que vous maîtrisez le cours et d’autre part, cela vous permettra
d’être précis et rigoureux dans votre réponse.

4) Vous devez ensuite structurer votre réponse, c’est-à-dire l’organiser. Il faut qu’en lisant
votre réponse le correcteur puisse voir le fil directeur de votre raisonnement. Vous devez
procéder par étape. Pour cela vous devez dans un premier temps vous demander quels sont les
arguments que vous allez mobiliser, puis, dans un second temps vous devez vous demander
comment (de quelle manière et dans quel ordre) vous allez les mobiliser pour répondre à la
question posée. Il faut qu’il y ait une cohérence (une logique) entre les arguments et chaque
argument doit être un élément de réponse à la question. Vous devez également veiller à ne pas
vous répéter. Autrement dit, vous ne devez pas utiliser plusieurs fois le même argument.
Remarque 1 : A chaque nouvel argument développé, n’oubliez pas d’aller à la ligne.
Remarque 2 : Il est inutile de réciter son cours (ce qui montre qu’il est inutile de l’apprendre
par cœur). Ce qu’il faut faire c’est utiliser de manière pertinente son cours ou des parties de
son cours pour répondre à la question posée et UNIQUEMENT à la question posée. Les
connaissances ne doivent jamais être présentées pour elles-mêmes mais pour leur contribution
à la résolution du sujet.
Remarque 3 : Vous devez faire des phrases claires, donc simples et courtes.
Remarque 4 : Les citations d’auteurs ne doivent pas apparaître comme « artificielles »,
(énoncées sans explication) ; elles doivent s’intégrer à l’argumentation développée. En ce
sens, elles doivent venir appuyer votre raisonnement (elles doivent donc être expliquées).
5) Une fois que vous savez de quelle manière vous allez répondre à la question posée, vous
pouvez commencer à rédiger.
6) Une fois que vous avez terminé de répondre à la question posée vous devez impérativement
vous relire afin de vérifier si :
- Vous n’avez pas fait de fautes d’orthographe
- Vos phrases ont un sens (pas d’oubli de mots…)
- Vous n’avez pas utilisé un langage familier
Remarque 5 : Il ne faut pas oublier que votre copie est écrite pour le correcteur. Vous devez
donc soigner votre présentation.

46
Quelques conseils pour réviser :
1) Avant de relire votre cours, vous devez dans un premier temps vous demander quels sont
les enjeux du cours ? Qu’est-ce qui a été étudié ? Qu’est-ce que le cours vous permet de
comprendre ?
2) Ensuite vous devez relire tous les documents étudiés en cours et refaire par écrit les
questions.
Cela vous permettra de vous entraîner à rédiger et à répondre de manière organisée à une
question. La comparaison entre les réponses que vous avez rédigées et les réponses données
en cours vous permettra de voir si votre raisonnement est correct.
3) Vous devez ensuite relire les fiches de définitions. Il est inutile d’apprendre les définitions
par cœur. L’enjeu est de faire les liens entre les différentes définitions. Par exemple : quel lien
peut-on faire entre les concepts de jugement de fait et démarche scientifique…. Cela vous
permettra de redonner du sens aux cours. Les connaissances acquises ne sont utiles que dans
la mesure où elles peuvent être reliées les unes aux autres pour construire une argumentation
cohérente.
4) Ensuite vous devez vous demander de quelle manière vous pouvez utiliser les concepts
pour répondre à une question. Autrement dit, vous devez vous poser la question suivante :
Comment pourrais-je mobiliser ces concepts, ces connaissances pour répondre à une
question ? Par exemple, les concepts de prénotions, jugement de fait, jugement de valeur,
langage scientifique… ont été étudiés dans le cadre de la présentation de la démarche
scientifique. Ils permettent donc de répondre par exemple à la question : « Qu’est-ce qui
caractérise la démarche scientifique ? », « Comment distinguer énoncé scientifique d’un
énoncé non scientifique ? »
5) Vous devez ensuite relire les synthèses. Dans chacune des synthèses distribuées, les
concepts appris en cours sont mobilisés. Vous devez donc regarder de quelle manière ils ont
été employés pour arriver à faire de même.
6) Pour finir, vous devez lire attentivement le diaporama qui a été projeté et commenté en
classe.
A l’issue de chaque partie d’un chapitre, une diapositive intitulée « Ce que vous avez appris
dans cette partie et que vous devez maîtriser » liste les savoirs (définitions des concepts et
mécanismes) que vous devez être capable de présenter et d’expliquer. Vous devez donc
vérifier, à la fin de chaque partie, que vous maîtrisez ces savoirs.

47
MODULE 7 : LA DISSERTATION

Les exigences fondamentales de la dissertation


- Nécessité d’une rédaction personnelle : Ne pas réciter le cours !
- Nécessité d’avoir recours à des exemples.
- Nécessité d’être clair et cohérent. Éviter les termes difficiles, les phrases trop longues.
- Problématiser.
Le plan thèse-antithèse-synthèse ne convient pas toujours. Par contre, une dissertation est
toujours organisée autour d’un problème. Si le problème n’est pas explicitement formulé dans
le sujet, c’est au candidat de le dégager. Savoir cerner le sujet et dégager le problème qu’il
contient est ce qu’il y a de plus difficile dans une dissertation.
La méthode de la dissertation comporte quatre étapes :
- Analyser le sujet ;
- Rechercher les idées et les exemples et formuler la problématique ;
- Établir le plan détaillé et préparer l'introduction et la conclusion ;
- Rédiger.

1. L'analyse du sujet
a- Principes

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Il s'agit d'éviter le hors-sujet, en respectant la règle suivante : « traiter le sujet, tout le sujet,
rien que le sujet ».
Traiter tout le sujet, c'est éviter de se focaliser sur tel mot ou telle idée en oubliant une partie
de l'énoncé.
Ne rien traiter d'autre que le sujet, c'est ne pas dévier vers un propos général, ne pas plaquer
des développements tout faits empruntés au cours ou aux livres critiques, ne pas réciter ses
connaissances sur l'œuvre.
b- Une grille pour bien analyser un sujet de dissertation : les 4 D
- Définir : expliciter les termes-clés
- Délimiter : cerner le sujet, relever les éléments du libellé qui limitent le champ d’exploration
- Déduire : exploiter au maximum les termes du sujet
- Détecter : quel est le problème qui se cache derrière la citation ? quel est l’enjeu ?

c- Comment procéder ?
Il faut d’abord réfléchir au sujet de manière abstraite, sans se demander : quelles œuvres,
quels textes puis-je convoquer pour le traiter ?
L’analyse du sujet se fait en 4 temps :
Observer les références de la citation
Il faut d’abord interroger les références de la citation (son auteur, sa source, sa date) afin de la
situer : qui est l’auteur de la citation ? est-ce un écrivain, un critique, un auteur qui fait de la
critique ? de quelle époque date la citation ? à quel courant de pensée se rattache-t-elle ?
Analyser la forme de la citation
On procède à une véritable explication de texte portant sur la citation, en se concentrant sur
deux aspects :
- Les indices d'énonciation et marques de jugement du locuteur (modalisateurs), qui
permettent de repérer comment se situe l’auteur par rapport à la thèse qu’il avance :
est-il prudent ou péremptoire ? Est-ce une simple hypothèse, une prise de position
polémique ? Y a-t-il de l’ironie ?
- La tournure syntaxique de la phrase, les articulations logiques, les liens de
subordination, les relations logiques d’opposition, de cause, de conséquence…
Définir les mots-clés

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On souligne les mots-clés dans la citation, puis on les définit au brouillon. Même pour un
travail à la maison, il n'est pas nécessaire de consulter dictionnaires et encyclopédies : les
mots employés dans l’énoncé d’un sujet sont dans la plupart des cas immédiatement
compréhensibles. L'important, à ce stade, est le travail de réflexion personnelle sur les termes
fondamentaux du sujet. Il s’agit d’accumuler du matériel conceptuel et lexical qui sera ensuite
réinvesti dans la rédaction du devoir.
On peut définir les mots-clés de plusieurs manières :
- par périphrase,
- par inclusion du terme dans une notion plus générale,
- par recherche des réalisations concrètes de la notion,
- par les synonymes et les antonymes,
- par l'étymologie.
Ensuite, lors de la rédaction du devoir, où devra-t-on définir les mots-clés du sujet ? S'il est
possible de définir ce vocabulaire en quelques mots, on peut placer cette mise au point dans
l'introduction. Si les définitions demandent un développement supérieur à quelques lignes, on
les placera au début du développement, ou à l'endroit où le terme qui pose problème est
employé. Dans certains cas, la définition d'un mot-clé peut constituer une partie du devoir.
Reformuler
Au terme de cette première étape d’analyse du sujet, il est bon de reformuler la citation afin
de fixer l’effort de compréhension qu’on vient de produire. On peut soit le reformuler en une
phrase, en utilisant des synonymes et de nouvelles tournures de phrase ; soit — pour une
citation longue et complexe — mettre la citation sous forme d’un schéma qui en clarifie les
relations logiques et les implications.
2. La recherche des idées et des exemples. L'établissement de la problématique
a- La collecte des matériaux
C’est un travail de réflexion et de mémoire qui doit se faire vite, par associations d’idées : ne
pas employer un style télégraphique.
On note au brouillon, en écrivant une idée par ligne et en n’utilisant que le verso des pages,
les idées, exemples, citations qui viennent à l’esprit en réfléchissant au sujet. Pour enrichir la
réflexion, quand on pense à une idée ou à un exemple qui vont dans un sens argumentatif, on
peut essayer d’imaginer un autre argument ou une autre référence qui tendraient à prouver le
contraire.
On peut soit noter toutes ses idées dans le désordre, en les juxtaposant simplement à mesure
qu’elles se présentent ; soit commencer dès cette collecte à suivre une démarche organisée

50
(une esquisse de plan, dialectique ou thématique) en notant les idées à l’intérieur de quelques
domaines prédéfinis (on emploie alors une page par domaine).
b- La problématique
Au fur et à mesure qu’on accumule des idées et des références sur le sujet et qu’on avance
dans sa réflexion, on voit se dégager une problématique.
Qu'est-ce qu'une problématique ?
o Sens 1 : au moment de la recherche des idées (inventio)
C'est la question centrale que le sujet amène à se poser. Le sujet équivaut toujours,
explicitement ou implicitement, à une hypothèse. Or, une hypothèse est par définition
conditionnelle. La question que l'on doit poser porte sur la validité de l'hypothèse contenue
dans le sujet. Problématiser, c'est mettre en question l'hypothèse contenue dans le sujet.
o Sens 2 : au moment de l'établissement du plan (dispositio) et de la rédaction
(elocutio)
La problématique est la thèse que l'on défend dans l’ensemble de son devoir, c'est-à-dire la
réponse que l'on apporte à la question posée par le sujet. Un devoir problématisé est une
dissertation organisée selon une orientation argumentative claire et unique : tout le devoir doit
contribuer à affirmer une thèse, formulée sous forme conditionnelle dans l'introduction, puis
reformulée sous forme assertive dans la conclusion.

3. L'établissement du plan détaillé


a- Principes à respecter
Il faut avoir une conception dynamique et non statique du plan : ce n'est pas une juxtaposition
de paragraphes, mais un mouvement qui oriente l’ensemble de l’argumentation, de
l'hypothèse initiale à la conclusion.
Le plan doit ménager une progression du raisonnement, qui part d’un point de départ (la
problématique initiale) pour aller vers un point d’arrivée (le bilan final) en suivant une
démarche logique et organisée. Lorsqu’on classe les arguments à l’intérieur du plan, il faut
suivre un principe d’approfondissement progressif de la réflexion : on place d’abord les
arguments qui tombent sous le sens, qui se présentent tout de suite à l’esprit, et on garde ses
arguments les plus forts, les plus convaincants ou originaux, pour la fin. On va de ce qui est
évident vers ce qui est caché; de ce qui est simple à ce qui est complexe.
Les parties du plan doivent être équilibrées et comporter un nombre à peu près égal de
paragraphes. (La longueur d'un paragraphe est à peu près celle de l'introduction ou celle de la
conclusion, soit une dizaine à une quinzaine de lignes.)
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b- Démarche à suivre
Au terme de la deuxième étape, on a formulé une problématique qui constituera l'axe
directeur du devoir, et l'on a rassemblé un stock d’idées et d’exemples (éventuellement déjà
plus ou moins regroupés en domaines). Il faut ensuite définir trois parties (ou deux parties et
une conclusion développée). Chaque partie est centrée sur une idée principale, que l'on
formule en une phrase.
On répartit l’ensemble des arguments et des exemples entre les deux ou trois parties ainsi
délimitées. (On peut utiliser pour cela, au brouillon, un code de couleurs : par exemple, on
souligne en vert tous les arguments et exemples qui iront dans la première partie ; en rouge
ceux qui iront dans la deuxième partie, etc.)
Certains exemples ne trouveront peut-être pas de place au sein de ce plan : on les laisse alors
de côté, car il faut préférer la netteté de la ligne argumentative au foisonnement des
références.
Les idées principales devront être étayées chacune par deux ou trois idées secondaires. Et
chacune de ces idées secondaires doit être illustrée et justifiée par au moins un exemple. Dans
le cas d'une dissertation littéraire, les exemples sont des références précises à des œuvres : un
exemple peut être le résumé d'un épisode (mais il ne faut pas le raconter en détail),
l’évocation d'un personnage ou encore l'analyse d'un procédé stylistique. Si on utilise des
citations, on ne les choisit pas trop longues et très représentatives.
Établir le plan détaillé, c'est donc :
- définir une progression qui permette de répondre à la problématique ;
- formuler l'idée principale de chaque partie ;
- choisir et classer les idées secondaires et les exemples à l'intérieur de chaque partie.
On établit clairement le plan détaillé au brouillon en utilisant un code afin de hiérarchiser
parties et sous parties : I. A. 1°) a]
c- Les plans-types
 Principes
Afin de trouver plus facilement comment organiser les idées au sein d’un plan, on peut s’aider
de schémas argumentatifs prédéfinis qu’on appelle des plans-types.
Aucun plan type n’est pas applicable systématiquement : il doit être adapté au sujet posé.
Certains types de sujet appellent tel ou tel type de plan.
Le plan-type n’est qu’un canevas sur lequel on brode et qui est destiné à disparaître sous la
tapisserie : c’est-à-dire qu’un plan de dissertation ne s’affiche pas explicitement comme plan-

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type (On n’annonce pas : « je vais suivre un plan thématique ou un plan comparatif »). Les
plans-types interviennent au moment de la dispositio, mais non à celui de l’elocutio.
 Les principaux plans-types
- Le plan dialectique
C’est sans doute le plan-type le plus couramment utilisé en dissertation. Ses trois parties sont
la mise en scène d'un dialogue. Face à une opinion autorisée, même si on ne la partage pas, on
doit envisager ce qui peut la justifier dans un certain contexte historique et littéraire. On doit
ensuite en montrer les limites dans un autre contexte. On aboutit ainsi à une contradiction
(thèse/antithèse). La synthèse n'est pas la recherche d'une vérité moyenne, mais la mise au
jour d'un point de vue nouveau, qui permet de dépasser la contradiction (en apportant, par
exemple, une explication de cette contradiction).
Les défauts à éviter pour le plan thèse-antithèse-synthèse sont de juxtaposer de manière
simpliste deux thèses opposées, de terminer par une synthèse inconsistante ou par une
troisième partie conciliatrice et plate.
 Quelques autres plans sont souvent possibles :
- Le plan en éventail (ou plan thématique) consiste à appliquer une même idée à différents
domaines de plus en plus larges.
- Le plan par approfondissement suit une direction argumentative unique, en présentant les
arguments dans un ordre gradué, du plus anecdotique au plus convaincant, du plus simple au
plus complexe.
- Le plan comparatif confronte deux notions sur différents points de rapprochement.
- Le plan explication / illustration / commentaire
À propos d'une citation longue et complexe, on peut suivre la démarche suivante : dans la
première partie, on explique la formule ; dans la deuxième partie, on recherche les différents
domaines d'application de cette formule ; dans la troisième partie, on propose une
appréciation personnelle. Il faut veiller à bien répartir les exemples sur l’ensemble des trois
parties, notamment dans la première, qui ne doit pas être une définition abstraite des termes
du sujet.

4. La rédaction
Une fois établi le plan détaillé, il faut rédiger directement au propre. Seules l'introduction et la
conclusion doivent être préparées au brouillon.
a- L’introduction

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En l’écrivant, on part du postulat que le correcteur ne connaît pas le sujet, et on procède en
quatre temps :
- D'abord, amener le sujet, par une idée générale, dont le sujet représente un aspect particulier.
Cette idée ne doit pas être trop générale. Elle peut être liée à une perspective historique, ou
bien évoquer une anecdote littéraire.
- Puis, poser le sujet. S'il s'agit d'une citation courte, on la recopie intégralement ; si la citation
est longue, on en cite les passages essentiels.
- Ensuite, formuler la problématique, par une phrase claire et nette, affirmant une
contradiction, ou posant une question.
- Enfin, annoncer le plan, sans lourdeur didactique excessive, mais tout de même de manière
explicite et sans ambiguïté : le correcteur doit savoir à quoi s’attendre dans la suite de la
copie.
Attention : en annonçant le plan, il ne faut pas avoir l’air de régler le problème d’emblée :
quel serait alors l’intérêt d’en débattre sur huit ou dix pages ? Pour éviter ce défaut (expédier
la solution en posant le problème), l’idée directrice de la dernière partie du plan doit être
annoncée de manière ouverte (par exemple par une phrase interrogative), qui laisse en suspens
la réponse au problème.
L’introduction se présente sous la forme d’un seul paragraphe : ne pas aller à la ligne !

b- La conclusion
Elle dresse un bilan du devoir. Il ne faut pas résumer tout le devoir, mais répondre au
problème posé dans l'introduction. Il faut éviter les redites et pour cela, veiller à reformuler
les conclusions partielles énoncées à la fin de chaque partie.
Éventuellement, la conclusion se termine en ménageant ce qu'on appelle une ouverture. Il
s'agit d'un élargissement de la discussion, consistant à insérer le problème dans une
perspective plus large. Mais en aucun cas, la conclusion ne doit contenir d'exemples ou
d'idées nouvelles.
c- Le développement

* Les parties du développement


Chaque partie du développement commence par l’énoncé de l’idée directrice de la partie.
Puis sont développés, à l’appui de cette sous-thèse, deux, trois ou quatre arguments, qui se
présentent chacun sous la forme d’un paragraphe.

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La structure du paragraphe de dissertation est constante : il commence par une phrase qui
l'accroche au sujet traité de manière explicite (l’agraphe), puis formule une idée suivie d'un ou
deux exemples analysés à la lumière de cette idée ; il se termine par une phrase conclusive.
* Les transitions
A la fin de chaque partie du développement (sauf la dernière), on fait une transition vers la
partie suivante. Une transition est le rappel de l'idée directrice à propos d'une idée nouvelle
qu'on introduit. Le but des transitions est d'éviter au correcteur de se demander :
Quel rapport cela a-t-il avec le sujet ?
* Les exemples
L’exemple doit toujours être au service d’une idée. Il ne suffit pas de mentionner une
référence à une œuvre, mais il faut aussi l’analyser — c’est-à-dire en dégager ce qui est utile à
ce qu’on veut démonter. Il est nécessaire de ne jamais perdre de vue une orientation générale
unique : un exemple bien utilisé est un exemple orienté.
Les exemples doivent être de première main : il faut parler des œuvres qu’on a lues soi-même,
et de préférence intégralement plutôt qu’en extraits. Les exemples empruntés à des
anthologies ou des essais critiques sentent l’emprunt et sont souvent mal maîtrisés.
d- Présentation, rédaction
* Disposition du texte sur la page
Chaque paragraphe est signalé par un alinéa. Une partie comporte entre deux et quatre
paragraphes. Les parties sont séparées par une ligne blanche. L'introduction et la conclusion
sont séparées du développement par deux lignes blanches. Il n’y a pas lieu de détacher, au
début d’une partie, l’énoncé de l’idée directrice, et à la fin, la transition : de trop petits
paragraphes de deux ou trois lignes ont souvent pour effet de morceler inutilement l’aspect
visuel du texte et d’en brouiller la clarté.
Soigner l’écriture et la présentation : majuscules, titres soulignés à la règle, etc.
* Style
Quant au style à employer, il ne convient pas de pratiquer une « prose artiste ». Le style d'une
dissertation ne doit pas être familier, mais ne doit pas être non plus oratoire ou pathétique
(éviter les phrases exclamatives). Il interdit la mise en scène du sujet écrivant (on évite de dire
« je »). On évitera les phrases sans verbe, les répétitions de mots, ainsi que le jargon inutile.

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MODULE 8: L’EXPOSE ORAL
Introduction
L’exposé oral est une présentation verbale devant la classe ou devant l’enseignante ou
l'enseignant. En plus des qualités requises pour un travail écrit, l’exposé oral exige la maîtrise
de la parole en public. Pour plusieurs, l’idée de parler devant un auditoire représente une
importante source de stress. La préparation soigneuse de l’exposé permettra de relever ce défi
et de faire de l’exposé une réussite. Cette dernière réside autant dans la préparation du support
écrit que dans la prestation devant un public.

I. SE PRÉPARER EN VUE DE L’EXPOSÉ


1. Élaborer un plan
L’exposé oral est soumis aux mêmes règles que l’exposé écrit. Il comporte une introduction,
un développement et une conclusion.
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Le plan doit être simple. Éviter de vouloir tout dire : trois ou quatre idées essentielles
suffisent. S’en tenir au plan durant la présentation.
Confectionner des notes pour l’exposé. Privilégier des fiches documentaires plutôt que des
feuilles. Une quinzaine de fiches suffisent pour un exposé de 15 minutes : une fiche-titre, une
deuxième pour l’introduction, une douzaine pour le développement, une fiche ou deux pour la
conclusion.
2. Adapter votre exposé à votre auditoire
• Rédiger des phrases courtes.
• Ne pas copier ou paraphraser des textes.
• Définir les mots techniques.
• Chercher des exemples clairs.
3. Gérer le temps
• Se conformer au temps alloué.
• Prévoir une partie amovible : selon le temps dont on dispose, ajouter une partie à l’exposé
ou en supprimer une. S’entraîner à présenter l’exposé est le meilleur moyen de vérifier le
minutage.
• Se rappeler que le trac accélère le débit.
4. Utiliser les supports visuels
Voici quelques règles à suivre concernant l’utilisation des supports visuels.
Utilisation du tableau
• Écrire au tableau les mots difficiles et les idées principales.

• Éviter de rester longtemps le dos tourné à l’auditoire.


• Si possible, mettre au tableau les informations avant l’exposé.
• Soigner la calligraphie.

5. Présentation à l’aide du logiciel PowerPoint (ou autre moyen informatique)


• Éviter de surcharger l’écran. Présenter une seule idée par diapositive. Séparer un élément
complexe en plusieurs écrans.
• Ne pas mettre un texte complet sur écran. Utiliser des mots clés plutôt que des phrases
complètes. Éviter de faire suivre plusieurs diapositives ne contenant que du texte.
• Employer des polices de caractères sans empattements pour faciliter la lecture (par exemple,
Arial). Utiliser une taille de 36 points pour les titres et de 32 points pour un texte sur un écran
d’ordinateur.

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• Choisir un fond pâle pour les caractères foncés, un fond de couleur foncé pour les caractères
pâles.
• Uniformiser la mise en page.
• Limiter les effets spéciaux pour ne pas détourner l’attention de l’auditoire.
• Porter une attention particulière aux cartes, aux schémas et aux graphiques. S’assurer de la
lisibilité des légendes, des chiffres, etc.
• Surveiller la qualité de la langue : éviter les fautes d’orthographe, les anglicismes, le langage
familier et les expressions à la mode.

6. Répéter son exposé


• S’entraîner seul ou avec les coéquipiers pour une présentation collective.
• Surveiller le rythme : il doit être ni trop lent ni trop rapide. Respirer bien.
• Parler suffisamment fort. Varier l’intonation de la voix. Articuler correctement.
• Vérifier le minutage afin de ne pas dépasser le temps alloué pour l’exposé.

II. LORS DE L’EXPOSÉ


1. Gérer le stress
• Le stress est incontournable, mais il ne dure pas si on s’est bien préparé pour l’exposé.
• Afficher un sourire.
• Respirer en profondeur. Ralentir son débit.

2. Posture, regard et voix


• Se tenir debout, face à l’auditoire. Utiliser les mains et les bras pour accompagner l’exposé.
Bouger et se déplacer de façon naturelle.
• Regarder l’auditoire. Ne pas arrêter le regard sur une seule personne, mais le distribuer
également sur les auditeurs. Éviter d’avoir les yeux fixés sur ses notes ou sur l’écran.
• S’assurer que les gens assis au fond de la salle entendent bien.

3. Capter l’attention
• Entamer l’exposé par un élément déclencheur : une phrase choc, une statistique révélatrice,
une citation bien choisie.
• Annoncer le sujet, présenter l’objectif, expliquer le plan de l’exposé.

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• Conclure brièvement et de manière dynamique : résumer les principaux points de l’exposé,
rappeler l’idée directrice, celle que les auditeurs doivent retenir.

4. Période de questions
• Signaler à l’auditoire que l’exposé est terminé et que débute la période de questions.
• Être bref et précis dans ses explications. Ne pas hésiter à dire qu’on ne connaît pas une
réponse.
• Terminer la période de questions en remerciant l’auditoire.

III. EXPOSÉ EN ÉQUIPE


Le succès de l’exposé en équipe repose sur une bonne planification et une bonne coordination.
Dans un premier temps, lire la section « Travailler en équipe ».

1. Avant l’exposé
• Impliquer tous les membres de l’équipe dans la planification et la présentation de l’exposé.
• Répartir les éléments de contenu entre les membres de l’équipe. Veiller à ce que ces
éléments constituent un tout. Il faut éviter que l’exposé ne devienne une juxtaposition de
présentations individuelles.
• Planifier au moins une répétition avec le matériel avant le jour de l’exposé.

2. Pendant l’exposé
• Un des membres de l’équipe coordonne la présentation en présentant ses coéquipiers,
introduisant le sujet et en concluant l’exposé.
• Un autre membre de l’équipe s’occupe de l’appareillage technique.
• Il faut éviter de couper la parole pendant l’exposé d’un coéquipier.

IV. ÉVALUATION
L’évaluation, qu’elle soit faite par des collègues ou par l’enseignant, se fait selon deux
critères:

• Le fond : la maîtrise du sujet (pertinence et cohérence de l’information et des idées).


• La forme : l’habileté à communiquer l’information et les idées, l’attitude et la qualité de la
langue.
Pour bien évaluer l’exposé, l’auditoire doit :
• écouter attentivement;

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• participer s’il y a lieu;
• juger honnêtement

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