Vous êtes sur la page 1sur 3

TD n°3 : la SARL

Importante en nombre, c’est une société extrêmement réglementée (inverse de la SAS). Articles
L.223-1 et suivants du CCom. Règles sur les cessions de part et les agréments + conventions
réglementées sont importantes. Cessions de titres à des tiers = L.223-14  QUESTIONS DE COURS
IMPORTANT.

Les agréments et conventions sont source de contentieux.

Conventions : L.223-19. C’est l’idée qu’il existe des conventions qui peuvent amener à des conflits
d’intérêt qui font l’objet d’un traitement spécifique dès lors. Pour obliger les gérants de mettre en
avant ces conventions, l’article prévoit un régime juridique spécifique à ces conventions. Il est assez
clair puisqu’il prévoit à la fois la définition de la convention, son régime avec la double particularité
qui sont l’AGO a posteriori et l’intéressé qui ne prend pas part au vote. Ce régime est assez risqué et
source de conflits car l’AGO peut décider de ne pas reprendre la convention, l’approbation intervient
a posteriori. Le risque est le refus des associés alors même que la convention a été passée et
effectuée. L’article prévoit les sanctions également : ce n’est pas la nullité du contrat, il demeure
valable tant pour la société que pour le tiers. Le gérant ou la personne intéressée supporte
individuellement (ou solidairement si plusieurs signataires) des conséquences préjudiciables à la
société du contrat :

- Il n’est tenu que des éventuelles conséquences préjudiciables du contrat.

L’article L. 223-20 du CCom porte sur les conventions libres. Les deux articles vont ensemble car il
prévoit des cas de figure ou des conventions réglementées qui rentreraient dans l’article 223-19 sont
exonérées de son régime juridique.

Déroulement en 3 étapes en cas pratique A FAIRE SYSTEMATIQUEMENT en matière de


conventions :

- 1° : Se prononcer sur l’application des dispositions applicables aux conventions


réglementées au cas d’espèce, regarder s’il en exist. Il faut savoir si on entre dans le champ
d’application de l’article L.223-19.
 Dans les faits d’espèce, retrouve-t-on une convention qui entre dans l’article L223-19 ?
 Il faut également se poser la question de l’article L.223-20. Est-ce une convention
libre/exonérée ? Rappeler que ce sont des conditions cumulatives de l’article, si on en
manque une on n’est pas exonérés :
 Activités courantes : Une activité qui relève de l’objet social mais qui est une activité
réalisée quotidiennement. Exemple : boulanger qui vend du pain ou des croissants.
 Conditions normales : la prestation réalisée se réalise-t-elle dans les conditions
usuelles de la pratique ? Exemple : changement de prix de vente ou d’achat, délais
de livraison…

- 2° : L’application du régime juridique. Il faut contrôler la régularité de la convention sous


l’empire de l’activité L223-19. 3 cas de figure possibles :
 Soit le gérant n’a jamais soumis au vote des associés ;
 Soit il est soumis au vote mais refus ;
 Soit soumission au vote mais irrégularité du vote (notamment faire voter l’intéressé de la
convention).
- 3° : les conséquences de la violation de l’article L.223-19. Il faut bien détailler les
conséquences dommageables du contrat. Il peut y en avoir comme ne pas en avoir. Ne pas
seulement dire que l’intéressé est responsable, il faut bien détailler. Exemple : acheter 100
croissants 2 euros pièce au lieu d’1 euro habituellement : c’est de l’argent en plus qui coûte à
la société (soit 100 euros que l’on peut devoir à la société).

Si on identifie une convention interdite, il ne faut pas développer en amont tout le régime des
conventions réglementées, puisque les conventions interdites sont également des conventions
réglementées. On applique directement l’article L.223-21 et la JP de 2006 (document 2).

Correction du cas pratique :


I. La rémunération de Pierre
Pierre est associé et gérant de la société. Applique-t-on le régime des conventions réglementées au
cas d’espèce ?

L’article L. 223-19 du CCom et l’arrêt du 4 mai 2010. En m’espèce l’AG s’est réunie pour voter à
l’unanimité à la rémunération de Pierre, la JP considère que la fixation par AG ne procède pas d’une
convention, cela exclue l’application de l’article L.223-19 (on s’arrête donc à la première étape). Il
n’existe aucune disposition légale qui interdit à pierre de ne pas participer au vote. En tout état de
cause, quand bien même l’article L2323-19 aurait été applicable, la nullité n’aurait pas été possible
car ce n’est pas la sanction prévue.

II. Le contrat de vente du logiciel ‘’Infotron’’


L. 223-19 : on rentre dans le champ d’application de l’article car convention passée entre deux
associés.

L. 223-20 : on doit trancher et argumenter si on pense que c’est des conditions normales ou activité
courante. On ne dit pas ‘’si’’.

Vu que l’on ne connait pas le prix d’achat du logiciel en l’espèce, pour les conditions normales, on
peut considérer qu’elles étaient normales car tout le monde a accepté, mais il faut surtout dire que
l’on n’a pas d’informations.

C’est surtout sur l’activité courante qu’il fallait se prononcer (c’est l’activité usuelle la plus
fréquemment réalisée quasiment quotidiennement). Acheter un logiciel n’est donc pas une activité
courante pour la société Trobon car elle ne le fait pas tous les jours (société spécialisée dans la vente
de produits gastronomiques), même si cela rentre dans l’objet social. En l’espèce, la convention de
vente ne peut être exonérée de l’article L. 223-20. La convention a été irrégulièrement approuvée en
violation de l’article L. 223-19.

Pour les sanctions, on cite l’arrêt L. 223-19, en l’espèce ils veulent la nullité des actes et des
délibérations mais ce n’est pas possible. En l’espèce, les conséquences préjudiciables que le gérant
pourra supporter sont celles qu’il faudra que les associés déterminent car on n’en voit pas en
l’espèce (le prix n’a pas l’air trop élevé, + l’achat n’est pas tant démesuré, il est même plutôt utile au
vu des faits que l’on nous a apporté).
Arrêts :
Cass. Com. 28 juin 1988

On a des AG en espèce qui fixe la rémunération des gérants de la SARL. On s’est demandé si ce
n’était pas une convention réglementée.

Que dit la CA en l’espèce ? Elle dit qu’on applique le régime des conventions réglementées lors des
AG. En l’espèce cela n’était pas appliqué donc elle a annulé des délibérations.

La CCASS ne répond que sur les conséquences, elle casse l’arrêt de la CA qui a prononcé la nullité.
Elle rappelle que la sanction prévue à L ;223-19 est la mise à la charge de l’intéressé des
conséquences préjudiciables et non pas de la nullité. Elle répond sans pour autant s’exprimer sur
l’application du régime : c’est une validation implicite de l’application du régime juridique des
conventions réglementées aux fixations des rémunérations des gérants en AG.

Cass. Com. 25 avril 2006  ARRET A CONNAITRE

L. 223-21 prévoit les conventions interdites.

La sanction est la nullité absolue, c’est une disposition d’ordre public. Cela ne peut être aménagé
contractuellement ni statutairement. Elle est censée donc n’avoir jamais existé. C’est une sanction
puissante, personne ne peut y déroger.

Cass. Com. 4 mai 2010  ARRET A CONNAITRE

Met fin au débat doctrinal sur la nature de la fixation du gérant par rapport à l’application du régime
des conventions réglementées.

La CCASS se prononce lorsqu’il y a fixation de la rémunération du gérant par AG ce n’est pas une
convention réglementée. Car elle ouvre la possibilité pour le gérant peut prendre part au vote s’il
est associé. La rémunération peut aussi se faire s’il est salarié (donc dans ce cas c’est une convention
réglementée).

Le gérant est souvent associé, surtout majoritaire. La fixation a donc une conséquence pratique très
concrète, cela l’empêche de fixer son salaire dans sa propre société alors même qu’il est majoritaire.
Cela veut dire que des associés avec seulement 1% de parts pouvaient décider de la rémunération
d’un gérant qui en détenait 99%.

Cass. Com. 4 octobre 2011  ARRET A CONNAITRE

Dit environ la même chose que celui d’avant.

Vous aimerez peut-être aussi