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Physiologie végétale
Nutrition Hydrique
SV-S4/ 2022-2023
Sommaire
1 I. INTRODUCTION IV. L’EAU DANS LE SOL
6-9 1. La polarité
6. Notion de potentiel hydrique dans le sol
2. La cohésion
3. Les propriétés de l’eau
4. Tension superficielle et capillarité
26-28 29-35
LES MOUVEMENTS DE L’EAU DANS
V. L’EAU DANS LE VEGETAL VI. LE SYSTEME SOL-PLANTE-
1. Sa détermination et son expression 1. Structure des racines
2. Les formes d’eau dans la plante 2. La zone d’absorption dans la racine:
3. Les besoins de l’eau dans la plante 3. Le rôle des aquaporines dans le transport d’eau
4. Le potentiel hydrique dans la plante 4. Le cheminement de l’eau dans la plante
5. La relation entre la force de succion et le potentiel hydrique 5. Les facteurs de variation de l’absorption
6. Les rôles de l’eau
Introduction
La physiologie végétale est une science qui étudie les les poils absorbants des racines des plantes. Ces miné-
organismes végétaux dans leur dynamique ontogéné- raux peuvent intervenir dans des processus physiolo-
tique : la diversité, les lois et les mécanismes des pro- giques importants pour les plantes : photosynthèse,
cessus physiologiques et biochimiques, leur significa- fructification, perméabilité cellulaire, équilibres io-
tion biologique, leur dépendance aux facteurs environ- niques, etc.
nementaux.
Généralités
I . Organisation de la cellule animale et végétale
Un végétal est un être vivant pluricellulaire, organisé, Les Angiospermes sont des végétaux supérieurs euca-
croît, se nourrit et se reproduit. ryotes dont la cellule eucaryote est constituée d’un vrai
noyau, une paroi pectocellulosique, une grande vacuole,
✓ Il est organisé, c’est-à-dire qu’il est formé d’unités
des plastes et des cytosomes.
distinctes: les cellules
La cellule végétale et la cellule animale peuvent être dif-
✓ Il croit, c’est-à-dire qu’il naît d’un germe minuscule,
férenciées par la présence d’organites en elles. Bien que
grandit et se développe jusqu’à produire un organisme
les deux soient classés comme eucaryotes, la présence de
adulte qui finalement meurt. Contrairement à l’animal, le
la paroi cellulaire, des vacuoles et des chloroplastes sont
végétal vit tout en poursuivant sa croissance.
les composants les plus remarquables et les plus distinc-
✓ Il se nourrit, c’est-à-dire qu’il puise à l’extérieur des
tifs des cellules végétales qui sont absentes dans les cel-
matériaux qu’il transforme chimiquement jusqu’à en
lules animales. La taille de la cellule animale est plus
faire sa propre substance.
petite que celle de la cellule végétale.
✓ Il se reproduit, c’est-à-dire qu’il peut produire d’au-
tres individus qui lui ressemblent.
Les observations effectuées sur des coupes de différents transformation, il en résulte la réalisation de tissus diffé-
organes (racine, tiges, feuilles, …) surtout quand elles renciés.
sont colorées, montrent plusieurs ensembles cellulaires Selon le degré de différentiation ou la spécialisation, les
facilement identifiables; ce sont des tissus. cellules d’un tissu ont souvent des parois minces
Le processus de formation de cellules spécialisées aptes (cellulosiques) et souples ou épaisses et rigides
à remplir une fonction précise à partir des cellules (imprégnation par cutine, subérine ou lignine). Les pa-
souches ou génératrices s’appelle « la différenciation rois peuvent être plus ou moins perforées (cas des tra-
cellulaire ». Les cellules issues de la prolifération de ces chéides).
cellules génératrices ou souches dites mèristématiques
se transforment progressivement en tissus
Un tissu est une association de cellules de même origine aux
adultes par l’acquisition d’une forme, une
structure et une physiologie caractéristiques tailles assez voisines unies par des lamelles moyennes, aux parois
de chaque type de tissue. Au cours de cette d’épaisseur et composition proches et ces cellules remplissent des
fonctions identiques et tendent vers une même fin.
Les tissus de revêtement sont des tissus protecteurs vis a vis du
milieu extérieur, ainsi que vis a vis d'une partie d'un organe. Les
différents types de tissus de revêtement sont l'épiderme, le rhizo-
derme, l'exoderme, l'endoderme.
Les parenchymes sont les tissus de remplissage, ce sont des tissus
fondamentaux dans les différents organes de la plante, on le
trouve partout.
Les écosystèmes sont des entités complexes caractéri- (p.ex. carbone, azote, eau) et des composantes des éco-
sées par des flux de matières et d’énergie et de multiples systèmes terrestres : roche-mère, micro-topographie, mi-
interactions entre composantes vivantes et non-vivantes. cro-climat, faune et microbiote souterrains et aériens.
Au cœur des écosystèmes, les sols et les plantes sont à la
fois sous l’influence de paramètres abiotiques, tels le
climat, la roche mère et la topographie, et de celle des
organismes vivants.
La disponibilité et les flux des ressources du sol (p.ex.
composition et transferts d’éléments minéraux et d’eau
entre les différents horizons de sol) ainsi que la structu-
ration du sol en tant qu’habitat (p.ex. phénomènes éro-
sifs, mélange entre horizons de sol) sont des détermi-
nants majeurs de l’identité et de l’activité des orga-
nismes vivants, en particulier des plantes.
La plupart des plantes sont en effet en interaction directe
avec le sol tout au long de leur existence, de la graine
jusqu’aux débris végétaux, et reposent largement sur lui
pour leur alimentation en eau, leur nutrition minérale et
leur ancrage. En retour, les plantes sont des ingénieures
du sol. Elles influencent notamment les propriétés physi-
co-chimiques (p.ex. pH, agrégation, porosité) et hy-
driques du sol et constituent l’essentiel des apports de
matières organiques aux sols, ce qui les place en amont
de tous les réseaux trophiques.
Ainsi, les sols et les plantes forment des couples dyna-
miques en interaction permanente, s’influençant mutuel-
lement, avec des conséquences multiples et de grande
ampleur sur l’ensemble des cycles biogéochimiques
Physiologie végétale—
Les caractères
physico-chimiques de
la molécule d’eau
I . La polarité
L’eau est pondéralement le constituant le plus important que l’hydrogène, le doublet d'électrons de chaque liai-
des tissus physiologiquement très actifs. L’eau est une son O-H se déplace donc vers l'atome d'oxygène
substance liquide et naturelle inodore, incolore, et Cela se traduit par un excédent de charges négatives
sans saveur à l'état pur. L’eau est une molécule petite sur l’atome d'oxygène (d’où l’apparition de 2 charges
mais complexe. Une molécule d’eau est donc composée négatives partielles) et un déficit sur l’atome d’hydro-
de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène gène (d’où l’apparition de 2 charges positives partielle,
(H2O) (que l'on peut aussi appeler oxyde de dihydro- la molécule étant électriquement neutre). On dit que
gène, hydroxyde d'hydrogène ou acide hydroxyque). les deux liaisons O-H sont polarisées.
L'atome d'oxygène possède 6
électrons périphériques. Sa va-
lence (nb. de liaisons) est égale
à 2. L'hydrogène possède un
électron périphérique et établit
une liaison de covalence. Voici
la structure de la molécule
d'eau.
L'eau est une molécule polaire. La charge de la molé-
cule est nulle mais les électrons des liaisons covalentes
sont répartis de façon différente entre l'oxygène et l'hy-
drogène. L’oxygène étant beaucoup plus électronégatif
Lorsque de l'eau est versée sur une surface en verre, les forces
adhésives et cohésives agissent sur l'eau. Une force adhésive
plus forte a tendance à étaler le liquide sur la surface, tandis
qu'une force de cohésion plus forte a tendance à former des
gouttelettes d'eau sur la surface.
La tension superficielle, qui est une propriété essentielle de sique permettant le transport de l’eau chez les plantes.
Comme la plupart des plantes, en particulier les grands arbres, mesurent plus de 150
centimètres de hauteur, la capillarité seule ne peut pas expliquer le mouvement de l’eau
vers le haut à travers le xylème. De plus, pour que la capillarité marche de façon opti-
male, il doit y avoir un contact direct entre le xylème et l’eau du sol, ce qui n’est pas le
cas.
En raison des gradients de pression, les liquides comme l’eau ont tendance à couler des
zones de haute pression vers les zones de pression plus basse. C’est cette pression éle-
vée dans les racines qui fait que l’eau coule vers le haut à travers la tige.
Généralement, le sol est constitué de trois fractions : ration des roches, de la minéralisation des matières
organiques et des apports par l’homme (apports
¤ Une fraction solide, composée de constituants mi-
d’engrais solubles par exemple),
néraux (sables, argile,...) et de constituants orga-
niques, ¤ Une fraction gazeuse, ou atmosphère du sol, com-
posée des mêmes gaz que l’air, avec en plus des gaz
¤ Une fraction liquide (encore appelée solution du
provenant de la décomposition des matières orga-
sol), composée d’eau dans laquelle sont dissoutes niques.
des substances solubles provenant à la fois de l’alté-
Le sol est un milieu naturel dans lequel vivent les microbes,
se multiplient et meurent. Le sol représente un habitat favo-
rable pour de tels organismes et est habitée par un large
éventail de microbes, y compris les bactéries, les champi-
gnons, les algues et les protozoaires.
Toutes les transformations chimiques ayant lieu dans le sol
implique une contribution active des microorganismes. En
particulier, ils jouent un rôle actif dans la fertilité des sols
en raison de leur implication dans le cycle des éléments nu-
tritifs (comme le carbone et l'azote) qui sont nécessaires
pour la croissance des plantes, et dans la régénération des
sols.
Les microorganismes sont aussi responsables de la décom- Fig. : Les habitats du sol.
La faune : 1. Arthropodes 2. Nématodes 3. Protozoaires
position de la matière organique entrant dans le sol et donc 4.Lombrics ;
La flore : 5. Actinomycètes 6. Algues 7.Bactéries 8. Champignons
dans le recyclage des nutriments dans le sol. Ainsi, la fertili-
té du sol dépend non seulement de sa composition chimique La Microfaune du sol est l’ensemble des êtres vivants
mais aussi de la nature qualitative et quantitative des micro- animaux de petites tailles, présents dans le sol, difficile-
ment visible à l’œil nu.
organismes qui y habitent.
Caractéristiques du sol
Texture : elle permet de quantifier la granulométrie des
constituants. C’est-à-dire la proportion et la taille des
« grains solides » qui composent le sol (argiles, sables,
graviers…) ;
a- Structure glomérulaire : Le sol est constitué b- Structure particulaire : les éléments sableux sont libres
d’éléments minéraux et organiques, qui constituent et le sol est perméable à l’eau.
le complexe organo-humique, qui retient l’eau utili-
sable par les végétaux.
Rétention d’eau : elle correspond à la quantité d’eau qui reste dans un sol au bout de 48 heures d’écoulement de
l’eau vers la nappe phréatique.
II. Les colloïdes
Les colloïdes sont des macromolécules très hydrophiles, celle. Les micelles sont un amas de plusieurs (grosses)
de nature minérale (Argiles= silicates d’aluminium hy- molécules comprenant au centre un noyau compacté et
draté) ou organique (Humus). Les particules colloïdales, vers l’extérieur deux couches de charges électriques.
considérées a l’état élémentaire portent le nom de mi-
Un colloïde est un type de mélange où de petites parti-
cules d’une substance sont suspendues et réparties au
sein d’un milieu continu
Les colloïdes inorganiques sont constitués essentiellement d’argiles de type aluminosilicates, d’oxyhydroxy) des mé-
talliques et de carbonates métalliques, oxydes d’aluminium et de manganèse ainsi que des sulfures de fer.
Propriétés de l’argile : L’argile est hydrophile, c’est-à-dire l’aptitude de fixer l’eau (entoure les micelles ou y pé-
nètre). Cette aptitude entraîne trois autres propriétés de l’argile :
La plasticité, aptitude à être modelée,
L’adhésivité, faculté de coller,
Le gonflement et le retrait, aptitude de l’argile à changer de volume selon l’humidité.
Mécanismes de fixation : Les argiles possèdent des charges permanentes (substitutions isomorphiques) et des
charges variables (par exemple les groupements silanol (Si-OH)) qui leur confèrent la capacité de fixer une grande
variété de cations. Les argiles peu hydratées sont toujours plus faciles à floculer que les humus très hydrates, de la
même façon les cations Ca+2 ou Mg+2 faiblement hydrates ont un pouvoir de floculation plus important que les ions
Na+ ou K+ d’avantage hydrates
Les particules d’argiles restent longtemps en suspension dans l’eau à cause des charges négatives qu’elles portent et
qui provoquent des phénomènes de répulsion entre particules. Par contre, si l’on introduit dans le liquide un acide, qui
libère des ions H+, ou un sel de calcium qui libère des Ca2+, ces ions positifs vont induire la neutralisation des charges
négatives des micelles, qui peuvent alors s’agglutiner et se déposer: ce phénomène s’appelle la floculation
(précipitation).
L’accrochage des argiles (charge négative) avec l’humus (charge négative) se fait par des ions positifs. Cependant,
cette liaison est électrique et instable, notamment en présence d’eau. Un CAH qui n’aurait que les liaisons électriques
des ions positifs pour tenir, ne tiendrait pas longtemps. C’est un CAH instable.
III. L’état hydrique d’un sol
Lorsqu’on se réfère à la géométrie des amas d’eau dans le sol, on distingue essentiellement trois états classiques :
Le domaine funiculaire : la phase liquide est continue tandis que la phase gazeuse se présente essentiellement
sous forme de bulles occluses. Dans ce domaine, les transferts d’eau s’effectuent en phase liquide sous l’ac-
tion de la pesanteur et d’un gradient de pression. C’est aussi le domaine proche de la saturation.
Le domaine pendulaire : les phases liquide et gazeuse sont continuées. L’eau qui s’y trouve est libre et se pré-
sente sous forme de couches superficielles et de ponts liquides entre les grains. Dans ce domaine, les trans-
ferts de matière s’effectuent à la fois en phase liquide et en phase gazeuse. Jusqu’à ce jour, on ne peut déli-
miter les frontières de ce domaine c’est à dire qu’on n’arrive pas à dire si c’est la filtration de la phase li-
quide ou la diffusion de la phase gazeuse qui prédomine.
Le domaine hygroscopique : La phase gazeuse est continue tandis que la phase liquide est discontinue. L’eau y
est présente sous forme de fines couches qui enveloppent les grains. Elle est formée d’une fine pellicule
d’eau de quelques molécules d’épaisseur. Il s’agit de l’eau adsorbée ou eau liée. Dans ce domaine, les trans-
ferts de matière s’effectuent en phase gazeuse essentiellement par diffusion moléculaire, changement de
phase et écoulements par films
¤ des forces d’imbibition (attractions électrostatiques exercées entre les charges – des colloïdes du sol et les
charges + de l’eau) ;
¤ des forces de capillarité (tension superficielle qui retient l’eau dans les interstices fins).
Ces trois dernières sont généralement regroupées sous le vocable de forces de rétention. Lorsque le sol est saturé
d’eau, celle-ci va subir l’action de la gravité et des forces de rétention du sol. Tant que la première est plus forte que
la résultante des autres, l’eau ne reste pas dans le sol. Elle s’infiltre en profondeur. À l’équilibre les forces de réten-
tion sont égales à la force de gravité. La quantité d’eau retenue dans le sol est maximale. Cet équilibre détermine la
capacité de rétention maximale. Le sol va progressivement s’assécher par évaporation et prélèvement d’eau par les
plantes.
V. Aspects agronomiques
Réserve utile = Eau utilisable/disponible par la On pratique, RU est subdivisée en deux fractions : RFU
plante comprise entre : et RDU
RDU = He - HpF
Le réservoir utile en eau est défini comme le volume d’eau entre le point de ressuyage et le point de flétrissement
permanant. Ce réservoir dépond de la somme des surfaces des particules, qui varie elle-même avec la taille des
particules (nommé « texture » ou « granulométrie ») et l’arrangement des particules entre elles (nommée
« structure de sol »).
¤ L’eau utilisable, ou réserve utile RU: Remplis les pores d'un diamètre compris entre 0,2 et 50 µm où formez un
film de 5 à 10 nm sur la surface des particules. La racine l'absorbe jusqu'à un point de flétrissement temporaire et
réversible, puis jusqu'à un point de flétrissement permanent.
¤ Eau inutilisable: En dessous du point de flétrissement permanent se trouve de l'eau que les plantes ne peuvent
pas utiliser. Seule une forte évaporation peut l'éliminer. Cependant, même à des températures élevées, il restera
toujours de l'eau dans le sol et certains minéraux assureront l'hydratation
Principales caractéristiques hydriques
Se sont des humidités particulières correspondant à un état de référence.
Elles servent à évaluer la contribution du sol à l’alimentation hydrique des plantes.
Lorsque l’espace poral est totalement rempli d’eau, le Elle correspond à l’humidité dont l’eau est à l’état
sol est saturé est désigne la capacité de rétention maxi- non libre d’écoulement
3. Humidité équivalente (He) puis une phase de vitesse lente, à la fin le sol est res-
suyé
L’humidité équivalente « He » (équivalente à la capaci-
té de rétention) est définie comme l’humidité d’un sol 4. Humidité au point de flétrissement (HpF)
en cours de dessèchement à un pF = 3.
En deçà d’une certaine humidité, les racines sont inca-
Remarques pables d’extraire l’eau du sol. Les plantes flétrissent et
meurent.
- He : Correspond à l’humidité au point de flétrissement
temporaire. - La succion que développent les racines ne peut dé-
passer une valeur maximale entre 15 à 16 atm (16 Kg/
- L’expérience montre que He ne correspond pas à une
cm² ) « il existe une petites différences entes les diffé-
valeur précise ; selon les sols, le pF varie de 2,6 à 2,8.
rentes espèces végétales »
Comme il est possible de maintenir le sol à un pF
- On défini l’humidité au point de flétrissement « HpF »
donné et de mesurer ensuite l’humidité que d’effec-
comme l’humidité du sol qui correspond à un pF = 4,2
tuer l’inverse, on peut déterminer He
5. Humidité utile « H.U »
Quelques unités de Ψ :
L’humidité utile « H.U » est définie à partir des caracté- 1atm = 1033 cm d’eau
= 1,013 bar
ristiques hydriques du sol par différence
= 1033 g.cm-2
= 0.1013 MPa
H U = Hcc − HpF
= 1.013x103 Pa
H.U : correspond à la réserve utile du sol (R.U)
Exemple :
Un sol exerce une succion de -1000 g.cm-2
pF = Log 1000 = Log 103 = 3
VI. Notion de potentiel hydrique dans le sol
Le potentiel hydrique () (Psi) d’un sol est l’énergie Le potentiel matriciel : Il est généré par matrice de
qu’il faut appliquer au sol pour libérer 1g d’eau. tension, la résultante de pression négative des interac-
tions d'interface qui exercent sur l'eau du sol et qui
Ce potentiel est toujours négatif, et est d’autant plus bas
sont attribuables à deux formes:
que la liaison entre l’eau et le sol est forte. On note que
le mouvement de l’eau va du potentiel le plus haut au
¤ Surface par activité colloïdes sol hydrophile
potentiel le plus bas (du moins négatif au plus négatif), (adsorption l'eau à la surface des colloïdes (humus
et donc de la zone retenant le moins l’eau (la plus hy- et minéraux argileux));
dratée), à la zone retenant le plus l’eau (la moins hydra- ¤ La tension de surface l'eau (due aux phénomènes
tée). de capillarité qui sont la base de la rétention d'eau
dans micropores.
Quand le sol se dessèche on observe donc une diminu-
Le potentiel osmotique ou soluté : Il est généré par la
tion du potentiel hydrique, devenant ainsi plus négatif.
tension osmotique, la force avec laquelle un soluté se
Le potentiel hydrique est constitué de plusieurs poten-
lie à l'eau. L'eau dans le sol est jamais pure, mais est
tiels qui influencent le mouvement de l'eau, qui peuvent
une solution dans laquelle les molécules et ions dis-
agir dans les mêmes directions ou dans des directions
sous exercent des forces d'attraction électrostatiques
différentes. Chaque potentiel est lié à une force agissant
sur les molécules d'eau en réduisant son activité. La
sur l’eau qui modifie son énergie par rapport à celle de
tension osmotique est toujours négative.
l’eau libre et pure.
Dans le cas de sols non salés, le potentiel hydrique est la Le potentiel gravitationnel : Il est généré par la posi-
somme du potentiel matriciel et du potentiel gravitaire, soit tion relative dans l'eau champ gravitationnel. Ce com-
en terme de pression d’eau : posant est d'une importance limitée que les gradients
géométriques que les plantes doivent surmonter sont
= + é
généralement modestes et dans tous les cas ne sont pas
d'intérêt dans le domaine de l'agronomie. Son inci-
Plus ψ est bas, plus les liaisons eau/sol sont fortes. dence est faite pertinente que pour arbres des dizaines
de mètres de haut, parce que le potentiel gravitationnel
Plus la solution du sol est concentrée, plus les Fosm sont fortes
diminue d'un bar tous les 10 mètres de hauteur.
Plus les particules du sol sont fines, plus les Fcap sont fortes
Dans le cas de sols salés, le potentiel total comprend un
Plus un sol est riche en colloïdes, plus les Fimb sont fortes autre terme lié à la présence de sels dissous :
La présence de sel dans le sol impacte son potentiel Pour comprendre l’importance de ces paramètres physi-
hydrique. L’eau pure possède un potentiel hydrique de co-chimiques dans les problèmes de salinité, il faut pren-
0 ; mais dans un sol, l’eau n’est pas pure et contient aus- dre en compte le potentiel hydrique des cellules raci-
si des solutés, responsables de la baisse du potentiel hy- naires. En conditions normales, ces dernières présentent
drique. Il est donc défini : une valeur de potentiel hydrique d’environ -0,5 MPa.
Par sa teneur en eau. Ainsi un sol bien hydraté aura un
potentiel hydrique avec des valeurs d’environ -0,1 MPa,
alors qu’un sol sec aura des valeurs d’environ -1 MPa.
Par la concentration en solutés du sol. Ainsi, cette va-
leur peut atteindre environ -0,4 MPa dans un sol conta-
miné par une solution saline à 150 mM NaCl.
Lorsque le sol est contaminé par une solution saline à Dans une situation extrême où la salinité du sol serait
150 mM NaCl, cette différence de potentiels hydriques plus importante, on pourrait assister théoriquement à
se réduit à 0,1 MPa (Figure B). Or cette différence de une sortie de l’eau des cellules racinaires vers le sol sa-
potentiel hydrique est l’une des forces motrices des flux lin, et à une déshydratation de la plante par ses racines !
d’eau au travers de la membrane cellulaire. On peut esti- Ce phénomène rappelle celui du stress hydrique qui
mer qu’en dehors de toute réponse cellulaire adaptative peut avoir plusieurs causes (sécheresse, gel, …) et inter-
à la salinité, ce moteur est 4 fois moins efficace pour vient lorsque le sol n’est pas en capacité de fournir suf-
transférer l’eau du sol vers l’intérieur des racines en fisamment d’eau liquide aux racines pour assurer l’hy-
conditions de salinité par rapport à la condition nor- dratation des tissus et l’évaporation par les feuilles
male !
Physiologie végétale—
L’eau se présente sous divers états à l’intérieur de la exemple, fixe une quantité considérable de molécules
plante : d’eau, le long des résidus glucidiques de ses chaînes
L’eau libre : à l’opposé de l’eau liée, c’est l’eau d’im- moléculaires.
bibition générale, facilement circulante ou stagnante L’eau de constitution : C’est l’eau la plus liée. Elle
dans les vacuoles. Elle circule dans les parois pecto- participe à la conformation correcte de la structure ter-
cellulosiques, les méats intercellulaires, les vacuoles et tiaire de certaines macromolécules protéiques, et ne
les vaisseaux. C’est cette eau qui est quantitativement peut être enlevée de ces protéines sans en entraîner leur
importante mais aussi la plus facile à déplacer dénaturation.
L’eau liée : C’est l’eau immobilisée dans la cellule par N.B :L’eau liée et l’eau de constitution ne forment que 3 à 5 %
des liaisons hydrogènes autour des groupements alcoo- de l’eau totale d’un tissu.
liques, aminés ou carboxyliques. La cellulose par
Préparé par : Pr. EL RASAFI Taoufik
III. Les besoins de l’eau dans la plante
d’eau et plus l’eau est aspirée. Une partie s’évapore via les Coton il faut plus de 5 000 L d’eau.
feuilles et le substrat.
Il en va de même pour l’humidité et la circulation de l’air.
Le potentiel hydrique cellulaire qualifie l’état hydrique tiel hydrique cellulaire dépend essentiellement de deux
de la cellule. Il est négatif ou nul. Plus il est négatif, paramètres, p, le potentiel hydrostatique ou pression de
plus la cellule est déshydratée. La plupart du temps, le turgescence, et , le potentiel osmotique :
potentiel hydrique cellulaire est en équilibre avec son
environnement. En cas de déséquilibre, le gradient entre = P +
le potentiel hydrique de la cellule et celui de son envi- Le potentiel hydrostatique P dans la cellule, aussi appe-
ronnement détermine la force motrice des flux d’eau en- lé pression de turgescence (souvent notée P), représente
trant ou sortant de ce système. la pression hydrostatique dans la cellule. L’existence de
cette pression est possible parce que la membrane plas-
Le potentiel hydrique d’un organe reflète le potentiel
mique est entourée d’une paroi pectocellulosique qui ré-
hydrique des cellules qui le composent.
siste à cette pression et ainsi empêche la membrane plas-
Défini thermodynamiquement, le potentiel hydrique
d’un système comporte 3 composantes :
= P + + g
A l’échelle de la cellule (quelques dizaines de microns),
la composante gravitationnelle g peut être négligée (1
bar, soit 0.1 MPa pour 10 mètres de dénivelé (Différence
de niveau, d'altitude entre deux points)). Ainsi, le poten-
V. La relation entre la force de succion et le potentiel hydrique
L’eau dans les vacuoles forme une solution de sels mi- entre les deux pressions (o = m) et l’eau ne pénètre
néraux et de métabolites déterminant une pression os- plus. Cette différence entre deux pressions opposées
motique (o) qui attire de l’eau de l’extérieur vers l’inté- était appelée « force de succion » ou « déficit de pres-
rieur de la cellule, les membranes pouvant être considé- sion de diffusion (DPD) ». Elle exprimait la tendance
rées comme semi-perméables. Cependant les parois et nette de l’eau à pénétrer ou à sortir de la cellule.
membranes s’opposent à l’expansion du contenu cellu-
La valeur du est toujours inférieure à 0.
laire en exerçant une pression membranaire (m) oppo-
Plus cette valeur est basse, plus les liaisons sont
sée. Au fur et à mesure que l’eau pénètre la valeur os-
motique décroît (par dilution de la solution) et la pres- fortes.
sion membranaire croit, si bien qu’à la fin, il y a égalité La succion ainsi que le potentiel hydrique sont con-
sidérés comme des pressions et s’expriment par les
La succion est liée à la différence de pression osmotique unités énergétiques (bars, Atm, Pa…) de signe néga-
des vacuoles. tif.
La plante ne peut absorber l’eau que si la succion de ses = -S
racines est supérieure à celle du sol, autrement dit si le
potentiel hydrique de la plante est inférieur à celui du Plus la succion S est grande, plus le potentiel hy-
sol. drique est bas.
Les mouvements
de l’eau dans le système
sol-plante-atmosphère
¤ La zone subéreuse: correspond à la partie la plus âgée de la racine; elle porte les ra-
cines secondaires ou radicelles. Elle est recouverte de suber ou liège ; c’est la plus
longue des régions de la racine
¤ La zone pilifère: garnie de nombreux poils absorbants. Ce sont eux qui permettent l'absorption de l'eau et des
sels minéraux. A mesure que la racine s’allonge, les poils
supérieurs tombent et de nouveaux poils absorbants ap-
paraissent vers le bas.
Tube 3 : Seule la zone pilifère plonge dans l'eau (le reste de la racine dont
l'extrémité est dans l'huile).
Les poils absorbants sont des prolongements filamenteux, de diamètre compris entre
12 et 15 microns et de longueur quelques millimètres, d'une cellule de la couche ex-
terne des jeunes racines du végétal. Leur paroi cellulaire étant très fine et perméable,
l'eau et les substances contenues dans le sol peuvent pénétrer dans la vacuole.
Dans le sol, l'eau est transportée principalement par 2. La voie transmembranaire est la voie suivie par
écoulement massif. Cependant, lorsque l'eau entre en l'eau qui entre séquentiellement dans une cellule d'un
contact avec la surface de la racine, la nature du trans- côté, sort de la cellule de l'autre côté, entre dans la sui-
port de l'eau devient plus complexe. De l'épiderme à vante série, et ainsi de suite. Dans ce chemin, l'eau tra-
l'endoderme de la racine, il y a trois voies par lesquelles verse à moins deux membranes pour chaque cellule sur
l'eau peut s'écouler: les voies apoplaste, transmembra- son chemin (la membrane plasmique à l'entrée et à la
naire et symplaste. sortie). Le transport à travers le tonoplaste peut égale-
ment être impliqué.
1. Dans la voie de l'apoplaste, l'eau se déplace exclusi-
vement à travers la paroi cellulaire sans traverser aucune 3. Dans la voie du symplaste, l'eau se déplace d'une
membrane. L'apoplaste est le système continu de cellule cellule au suivant via les plasmodesmes. Le symplaste
parois et espaces aériens intercellulaires dans les tissus est constitué de l'ensemble du réseau de cellules cyto-
végétaux. plasme interconnecté par des plasmodesmes.
(1) L'eau pénètre dans les racines à travers l'apoplaste (c'est-à-dire dans les parois cellu-
laires et les espaces intercellulaires). La bande casparienne de l'endoderme est parfois
un joint complet qui empêche l'écoulement radial apoplastique de l'eau, mais dans de
nombreux cas, il y a une pénétration d'eau dans l'endoderme qui contribue à l'écoule-
ment de l'eau.
(2) L'eau peut également se déplacer dans le symplaste autour des vacuoles à travers le
cytosol, et de cellule à cellule, via une voie transmembranaire. Ces flux d'eau évitent
la bande casparienne et se déplacent sans interruption dans le brin vasculaire.
Ensemble, ces voies constituent le « modèle de transport composite » de l'eau dans les
racines.
IV.2 Le transport vertical
Au niveau du cylindre central, on a un cheminement vertical qui se fait dans le xylème. Au début, la pression raci-
naire devient importante, au fur et à mesure de l'élévation par un processus physique fondé sur l'existence d'un gra-
dient de potentiel hydrique (différence de potentiel entre le sol et l'atmosphère).
La succion du sol se définit comme un potentiel de ré- absorption convenable de l’eau du sol par la plante de-
tention qu’exerce le sol sur l’eau. Cette succion s’oppose mande que ce dernier soit poreux afin que l’eau puisse
au potentiel hydrique de la plante. En cela, elle provoque circuler.
une diminution de la vitesse d’absorption de l’eau par la À côté des caractéristiques physico-chimiques du sol,
plante, vitesse devenant nulle lorsque les valeurs des po- l’atmosphère joue également un rôle dans l’absorption
tentiels de rétention et hydrique sont égales. de l’eau du sol par la plante. L’humidité atmosphérique
De plus, la composition minérale et la structure du sol ainsi que la température modulent la quantité d’eau va-
impactent la vitesse d’absorption de l’eau par la plante. porisée au cours de la transpiration foliaire. Cette der-
En effet, la présence de sels, d’argiles ou encore d’hu- nière est à l'origine d'un déplacement de l'eau au sein de
mus tend à augmenter la succion du sol, diminuant par la plante.
conséquent la disponibilité de l’eau pour la plante. Une
Physiologie végétale—
Les Mécanismes
de transport de l’eau
Une coupe transversale, effectuée au niveau de la région pilifère d’une jeune racine, montre l’existence de deux
zones concentriques nettement distinctes : écorce ou cortex et cylindre central ou endoderme où se trouvent les
vaisseaux du bois conducteurs de la sève brute.
On appelle transport passif le transport d’une subs- tites molécules non polaires, telles que le dioxyde de
tance au travers d’une membrane sans apport d’énergie, carbone et l'oxygène moléculaire.
selon son gradient de concentration (= du compartiment
où le soluté est le plus concentré vers le compartiment
où il est le moins concentré).
Les membranes cellulaires ont une perméabilité sélec-
tive, donc seules certaines substances peuvent les traver- Gradient = différence
ser passivement. Parmi ces substances, on trouve de pe- Le gradient de concentration entre deux milieux c'est la différence de concen-
tration entre les deux milieux.
Lorsque la substance traverse la double couche lipidique ou passe à travers un tunnel protéique, nous parlons de dif-
fusion simple . Toutefois, si la substance est transportée par une protéine, nous parlons alors de diffusion facilitée.
Diffusion simple
Passage des substances au travers de la bicouche lipi-
dique, concerne essentiellement :
⁂ Les gaz (N2, O2, CO2...)
⁂ Les petites molécules polaires (urée, eau, éthanol...)
⁂ Des molécules apolaires (hormones thyroïdiennes
stéroïdes...).
L’eau passe du sol vers le poil absorbant sous l’effet des diffé-
rences de ψ. II n’y a donc absorption d’eau que si ψ du sol est
supérieur à celui au niveau des poils absorbants.
La diffusion simple est :
Caractéristiques de la diffusion simple
▪ Régie par la loi de Fick (que la molécule soit chargée ou non)
▪ Non saturable, elle dépend uniquement du gradient électrochimique
▪ Non spécifique, car des protéines de transport n'interviennent pas
▪ Relativement lente : les molécules doivent se dissoudre dans la bicouche phospholipidique avant de passer
▪ Passive, car il n'y a pas d'intervention active de la cellule membrane, et pas de véritable interaction entre le soluté et la mem-
brane.
La diffusion simple dépend :
▪ De la liposolubilité des molécules, car la bicouche à traverser est de nature phospholipidique
▪ De l'état d'ionisation de la molécule
- En pratique, la bicouche lipidique est très peu perméable aux molécules chargées car elles ont un caractère hydrophile
→ Ainsi, une molécule qui peut exister sous forme ionisée et sous forme non ionisée ne diffusera que très peu
sous forme ionisée
▪ De la taille de la molécule, donc de sa masse moléculaire
▪ De la surface d'échange
- Certaines cellules sont spécialisées dans les échanges, comme les cellules épithéliales intestinales, qui présentent des
adaptations morphologiques, telles que les microvillosités, qui augmentent la surface d'échanges
▪ Du gradient électrochimique.
o Gradient osmotique: l’eau passe du milieu ou elle est le + concentrée vers celui ou elle est le moins
concentrée), jusqu’à équilibre
o Eau = polaire → passe difficilement la bicouche lipidique
o facilité par canaux membranaire = aquaporines
Exemple:
La diffusion facilité ce
Diffusion facilitée
fait aussi dans le sens du
gradient de concentration et sans dépense d’énergie.
Mais les molécules plus grosses polaires ou ioniques doivent utiliser un transporteur protéique. La protéine
(hydrophiles) ne peuvent passer à travers la membrane fixe la molécule à transporter puis elle subit des défor-
car leurs charges électriques sont attirées par les molé- mations permettant ainsi à la molécule de traverser la
cules d’eau situées de part et d’autre de la membrane. membrane.
Afin de traverser la membrane plasmique, ces molécules
Diffusion facilitée :
Passage des substances au travers de protéines spécifiques à leur transport:
Par canaux : eau (aquaporines), ions (canaux Par perméases : petites molécules organiques :
ioniques). sucres, acides aminés…
Les protéines canal sont en général constituées de plusieurs sous- De façon schématique, les perméases sont des protéines qui vont
unités formant « des pores » au travers de la membrane (comme lier de façon sélective des molécules à transporter (AA, sucre...).
des petits trous). Une fois qu'elles ont lié leur substrat, ces protéines vont subir des
changements conformationnels (= transconformation), ce qui va
permettre aux molécules de traverser la membrane et d'être libé-
rées de l'autre côté de celle-ci.
Il s’ensuit une vitesse maximale de fonctionnement et donc un
phénomène de saturation.
Il est à noter que l’osmose (mouvements d’eau) s’effectue à la fois par diffusion simple et par diffusion facilitée (par
des aquaporines) : les deux phénomènes se superposent et cohabitent dans les cellules.
Transconformation: Modification spontanée, ou sous l'influence d'un facteur exogène, de la conformation tridimensionnelle
d'une protéine la rendant anormale et, parfois, pathogène.
L'osmose et la diffusion ont des défi-
nitions similaires en biologie.
Similitudes Différences
L'osmose et la diffusion sont les processus naturels pour La diffusion peut se produire dans n'importe quel mé-
égaliser la concentration de deux solutions. lange avec ou sans la présence d'une membrane semi-
Ce sont des processus de transport naturels. Par consé- perméable, tandis que l'osmose se produit toujours en
quent, ne nécessitent aucun apport d'énergie pour se pro- présence d'une membrane semi-perméable.
duire une osmose ou une diffusion. Les particules de solvant et de soluté sont libres de se
Dans les deux processus, les particules sont déplacées déplacer en diffusion, mais seules les molécules de sol-
d'une concentration plus élevée vers une région de con- vant ou d'eau traversent la membrane pendant l'osmose.
centration plus faible.
Conséquences sur les cellules végétales
Turgescence et plasmolyse
Les cellules végétales se trouvent physiologiquement en conditions hypotoniques, ce qui permet le maintien d’une
pression de turgescence contre la paroi, maintenant ainsi la forme de la cellule mais aussi plus généralement celle de
l’organisme. En cas de solution hypertonique (si l’osmolarité interne diminue), on tend à observer une plasmolyse de
la cellule et un flétrissement des tissus
Contraction du contenu d’une cellule en raison d’une perte d’eau. La perte d’eau
Plasmolyse entraîne une diminution de la pression de turgescence chez la cellule végétale.
Si une cellule placée dans une solution hypertonique par rapport au milieu intracellu-
laire elle va perdre de l’eau et devient plasmolysée. En revanche, si elle est placée dans
un milieu extracellulaire hypotonique par rapport au milieu intracellulaire, de l’eau pé-
nètre dans la cellule, la vacuole gonfle : la cellule est alors turgescente
Un milieu isotonique est un milieu de même pression osmotique que le milieu intra-
cellulaire, il n'y a donc pas de mouvement net d'eau au travers de la membrane plas-
mique.
Un milieu hypotonique est un milieu dont la pression osmotique est plus faible que la
pression intracellulaire parce que l'osmolarité totale en solutés est plus faible dans le mi-
lieu extracellulaire par rapport au milieu intracellulaire.
Un milieu hypertonique est un milieu de pression osmotique plus forte que la pres-
sion intracellulaire parce que l'osmolarité totale en solutés est plus élevée dans le milieu
extracellulaire par rapport au milieu intracellulaire.
II. Le transport actif
Le transport actif désigne le passage, le déplacement net, d'un ion ou d'une molécule à travers une membrane contre
son gradient de concentration.
Pour cela, il faut une source d'énergie fournie par la cellule, et on distingue :
Le transport actif dit primaire, où l'énergie provient directement de l'hydrolyse de l'ATP
→ C'est notamment le cas des pompes
Le transport actif dit secondaire, où l'énergie provient d'un gradient électrochimique d'un autre élément co-
transporté
→ C'est le cas des co-transports.
Ne peut pas monter plus haut que 1,5 m dans les plus petits
trachéïdes
2. Pression racinaire
L’eau se déplace vers la stèle et pénètre dans le xylème par osmose = pression racinaire.
Ne peut faire monter la sève de plus de 1 à 2 m. Cette force ne joue pas un grand rôle
(sinon aucun) dans la montée de la sève.
Le phénomène ne se produit que si le sol est gorgé d’eau et si l’air est assez humide pour
ralentir l’évaporation au niveau des feuilles.
Ce phénomène ne doit pas être confondu avec la rosée qui provient de la condensation
de l'eau atmosphérique sur la plante
3. Aspiration foliaire
Les lacunes, à l’intérieur des feuilles, sont recouvertes d’une pellicule Aspiration foliaire
d’eau qui s’évapore lorsque les stomates sont ouverts. L’aspiration foliaire est la succion ascendante de
la colonne d’eau transportée dans le xylème lors
L’eau s’évaporant, la pellicule d’eau se rétracte. de la transpiration des feuilles.
Plus l’eau s’évapore, plus la tension est grande et plus l’eau monte dans le xylème.
Le phénomène est aussi facilité par l’adhérence (liaisons hydrogène) des molécules d’eau avec les parois du xylème
Physiologie végétale—
La transpiration :
l’émission de l’eau
Moins de 5% de l’eau absorbée par les plantes, est réellement utilisée pour la croissance, et une quantité encore
moindre est utilisée dans les réactions biochimiques; l’équilibre hydrique de la plante passe par une perte de vapeur
d’eau, un phénomène nommée transpiration. La plus grande partie de l’eau (plus de 90%) s’échappe par les feuilles.
En effet le mécanisme de la transpiration est étroitement lié à l’anatomie de la feuille.
Une plante ou un rameau de plante enfermé dans d’eau résulte d’une aspiration au
un sac en plastique donne lieu à un dépôt de gout- niveau des feuilles, en consé-
telettes sur la surface interne du sac ; cela ne se quence, il existe une véri-
produit pas si la plante est effeuillée : la montée table transpiration foliaire .
Transpiration
La transpiration est la perte d’eau dans l’atmosphère par évaporation à partir des parties aériennes d’une
plante, comme les feuilles.
Potomètre
Un potomètre est un instrument qui détecte et mesure le taux de transpiration.
Un potomètre est constitué d’un tube capillaire avec une échelle de mesure,
d’un réservoir et d’un tube dans lequel on peut maintenir la pousse d'une plante.
Le potomètre fonctionne selon le principe du mouvement ascendant de l’eau dû
à l’aspiration foliaire de la plante.
La transpiration est la perte de vapeur d'eau par évapora- stomatique, tandis que dans les pays chauds et secs elle
tion de la surface d'une plante. Cela se produit principa- peut descendre à quelques pour-cent (laurier : 2 %).
lement à travers des ouvertures dans la feuille appelées C’est donc essentiellement la transpiration stoma-
stomates, qui doivent s'ouvrir pendant la journée pour tique qui sera détaillée, étant bien entendu, que les phé-
permettre les échanges gazeux. nomènes physiques et énergétiques qui interviennent
Il a été établi, depuis plus d’un siècle, qu’il y a en fait dans la vaporisation de l’eau sont les mêmes pour les
deux transpirations : la transpiration stomatique et la deux transpirations.
transpiration cuticulaire (au travers de la pellicule ci-
reuse recouvrant l’épiderme). La cuticule étant d’épais- Stomate: Petit orifice à ouverture variable sur l’épiderme des
seur variable selon les espèces, le rapport entre ces deux feuilles d’une plante ; les stomates permettent les échanges ga-
zeux entre la plante et le milieu extérieur (équivalent aux pores
transpirations est très variable. Généralement, la transpi-
chez les animaux)
ration cuticulaire avoisine les 10 % de la transpiration
L'orientation de la feuille, Nombre total et répartition des stomates dans une feuille.
Facteurs cellulaires L'état hydrique de la plante,
Particularités structurelles de la feuille,
Hydrophytes Espaces d'air - des poches d'air dans les tissus végétaux
Les hydrophytes sont des plantes qui vivent sur l'eau, aident la plante à flotter et peuvent être utilisées pour
comme les nénuphars. Parce que l'oxygène ne se dissout stocker de l'oxygène pour la respiration aérobie.
pas bien dans l'eau, les hydrophytes ont besoin d'adapta- Feuilles et tiges flexibles - la flexibilité des feuilles et
tion pour leur permettre de faire face à de faibles niveaux des tiges aide à prévenir les dommages causés par les
d'oxygène. Ils sont adaptés de la manière suivante : courants d'eau. Contrairement aux plantes terrestres, qui
Stomates sur la surface supérieure - généralement les ont besoin d'une tige solide pour rester debout, les hydro-
stomates se trouvent sur la face inférieure des feuilles des phytes sont soutenus par l'eau qui les entoure.
plantes, mais pour les hydrophytes, ce côté sera immergé
dans l'eau. Au lieu de cela, les hydrophytes ont leurs sto-
mates sur la surface supérieure de leurs feuilles flottantes
pour maximiser les échanges gazeux.
VI. Mécanisme entraînant le mouvement de l'eau dans les plantes
Contrairement aux animaux, les plantes n'ont pas de Du point de vue des transferts hydriques, le sol, la plante et l’at-
pompe métaboliquement active comme le cœur pour dé- mosphère forment un continuum c’est-à-dire un ensemble de
placer les fluides dans leur système vasculaire. Au lieu compartiments qui communiquent entre eux : l’eau du sol tran-
site par les racines à travers plante jusqu’aux feuilles et les
de cela, le mouvement de l'eau est entraîné passivement
autres organes transpirants (bourgeons, fleurs, fruits...) avant de
par la pression et les gradients de potentiel chimique. La
rejoindre l’atmosphère.
majeure partie de l'eau absorbée et transportée à travers
Cet ensemble de trois éléments forme ce qui est appelé le conti-
les plantes est déplacée par la pression négative générée
nuum sol-plante-atmosphère, ou CSPA en abrégé. La plante
par l'évaporation de l'eau des feuilles (c'est-à-dire la est ainsi un élément biologique reliant deux compartiments
transpiration) - ce processus est communément appelé physiques, le sol et l’atmosphère.
mécanisme de cohésion-tension (C-T). Ce système est
capable de fonctionner parce que l'eau est "cohésive" - soluté est restreint par rapport au mouvement de l'eau
elle adhère à elle-même grâce aux forces générées par la (c'est-à-dire à travers les membranes cellulaires semi-
liaison hydrogène. Ces liaisons hydrogène permettent perméables), l'eau se déplace en fonction de son poten-
aux colonnes d'eau de la plante de supporter une tension tiel chimique (c'est-à-dire l'état énergétique de l'eau) par
substantielle (jusqu'à 30 MPa lorsque l'eau est contenue osmose - la diffusion de l'eau. L'osmose joue un rôle
dans les minuscules capillaires présents dans les plantes) central dans le mouvement de l'eau entre les cellules et
et aident à expliquer comment l'eau peut être transportée les différents compartiments des plantes. En l'absence de
vers les cimes des arbres à 100 m au-dessus de la surface transpiration, les forces osmotiques dominent le mouve-
du sol. La partie tension du mécanisme C-T est générée ment de l'eau dans les racines. Cela se manifeste par une
par la transpiration. L'évaporation à l'intérieur des pression racinaire et une guttation - un processus cou-
feuilles se produit principalement à partir des surfaces ramment observé dans le gazon, où des gouttelettes d'eau
humides des parois cellulaires entourées d'un réseau se forment au bord des feuilles le matin après des condi-
d'espaces aériens. Les ménisques se forment à cette in- tions de faible évaporation. La pression racinaire se pro-
terface air-eau, où l'eau apoplastique contenue dans les duit lorsque les solutés s'accumulent à une plus grande
capillaires de la paroi cellulaire est exposée à l'air de la concentration dans le xylème racinaire que les autres
cavité sous-stomatique. tissus racinaires. Le gradient de potentiel chimique qui
Poussée par l'énergie du soleil pour rompre les liaisons en résulte entraîne un afflux d'eau à travers la racine et
hydrogène entre les molécules, l'eau s'évapore des mé- dans le xylème. Aucune pression racinaire n'existe dans
nisques et la tension superficielle à cette interface attire les plantes à transpiration rapide, mais il a été suggéré
les molécules d'eau pour remplacer celles perdues par que chez certaines espèces, la pression racinaire peut
évaporation. Cette force est transmise le long des co- jouer un rôle central dans le remplissage des conduits de
lonnes d'eau continues jusqu'aux racines, où elle pro- xylème non fonctionnels, en particulier après l'hiver
voque un afflux d'eau du sol. Les scientifiques appellent
la voie de transport continu de l'eau le continuum sol-
plante-atmosphère (SPAC). Lorsque le mouvement du
Faculté des sciences Aïn Chock de Casablanca
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