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Transistors, portes logique, processeur

1 Atome
Un atome est constitué d’un noyau et d’électrons qui gravitent autour. Pour rappel, les électrons sont de charge
négative et les protons, à l’intérieur du noyau sont de charge positive si bien qu’un atome est électriquement
neutre.
La position des électrons autour du noyau ne peut pas être n’importe laquelle. Ils se répartissent en bande
c’est-à-dire une zone dans laquelle les électrons peuvent se trouver.
Bande de conduction

Zone interdite

Bande de valence
• La bande de cœur ne peut contenir que 2 élec-
trons ;
Électrons de cœur • La bande de valence ne peut contenir que 8 élec-
Noyau
trons ;
• La bande de conduction ne peut contenir que 8
électrons ;
• Dans les zones interdites, comme son nom l’in-
dique, il ne peut pas y avoir d’électrons.

On distingue 3 types d’atomes, les isolants, les conducteurs et les semi-conducteurs.

Conducteur Semi-conducteur
Isolant
La zone interdite entre la bande
de conduction et la bande de va-
La zone interdite entre la bande de lence est très petite si bien qu’il y a
La taille de la zone interdite est conduction et la bande de valence une certaine probabilité que les élec-
grande si bien qu’il est impossible est inexistante. Ces deux zones sont trons circulent spontanément entre
pour les électrons de circuler entre collées voir légèrement superposées. ces zones et à coup sûr si on ap-
la zone de conduction et la zone Les électrons circulent librement li- porte assez d’énergie. Ces atomes
de valence. Ces atomes ne peuvent brement entre ces zones. Ces atomes laissent circuler le courant s’il y a
donc pas faire circuler du courant. laissent circuler le courant. assez d’énergie.

2 Jonction PN
Le silicium (SI) est un atome semi-conducteur. Il possède 14 électrons, 2 dans le cœur, 8 dans la bande de
valence et 4 dans la bande de conduction. La zone de conduction n’est pas pleine et les atomes cherchent à ce
que toutes leurs bandes le soient. Lorsqu’on chauffe très fort (plusieurs milliers de degré Celsius) ces atomes de
silicium, ils s’assemblent en une structure que l’on appelle un cristal de silicium. Ils forment ce qu’on appelle
des liaisons covalentes c’est-à-dire qu’ils vont se partager des électrons de cette zone de conduction si bien que
chacun d’eux auront cette zone remplie.
Cristal de silicium
En rouge les noyaux et en vert les électrons partagés de la zone de conduction. On n’a pas représenté la bande
de valence et la bande de cœur pour ne pas surcharger le dessin.

Ce cristal est électriquement neutre et on va remplacer des atomes de silicium par des atomes de phosphore
d’un côté et par des atomes d’aluminium de l’autre. Ce processus s’appelle le dopage du silicium. Les atomes
de phosphore ont 15 électrons, c’est-à-dire un de plus que le silicium, et les atomes d’aluminium en ont 13,
c’est-à-dire un de moins que le silicium.

Cristal de silicium dopé


En rouge les atomes de silicium, en bleu ceux de phosphore et en jaune ceux d’aluminium.

Remarques :
• Il y a un électron en plus du côté du phosphore et un en moins du côté de l’aluminium ;
• On dit que du côté du phosphore on a fait un dopage négatif (N), car la charge y est négative, et un
dopage positif (P) du côté de l’aluminium, car la charge y est positive.
Comme on l’a déjà dit, les atomes cherchent à avoir leurs bandes remplies. Comme il y en a en trop du côté
du phosphore et en moins du côté de l’aluminium, les électrons vont migrer d’un côté à l’autre pour combler
les trous. Malheureusement, sans apport d’énergie externe, seuls les électrons des atomes à la jonction des deux
côtés vont pouvoir migrer.
On va donc obtenir une zone neutre au milieu, une zone chargé positivement d’un côté et négativement de
l’autre ce qui s’appelle une jonction PN.

Jonction PN
En gris, la zone neutre.

Finalement on peut schématiser cette jonction PN de la manière suivante :

P N

Dopage positif Zone neutre Dopage négatif

Schéma d’une jonction PN

• Dopage positif avec des trous, il manque des électrons ;


• Zone neutre avec des trous comblés ;
• Dopage négatif avec des électrons en trop.

À présent donnons un peu d’énergie à cette jonction on y mettant une pile. Selon le sens du branchement il y
a deux cas possibles. On rappel que le sens conventionnel du courant va de la borne + vers la borne − mais le
flux d’électrons suit le chemin inverse.
− + + −

Des électrons sont envoyés par la borne − de la pile et Des électrons sont envoyés par la borne − et ajoute
viennent combler les trous de la zone P tandis que la dans la zone N encore plus d’électrons libres qui sont
borne + attire les électrons libres de la zone N. On ob- eux mêmes attirés par la borne +. Certains viennent
tient à nouveau un cristal contenant des atomes avec combler les trous mais il y a toujours des électrons
toutes leurs bandes remplies et le courant ne circule libres et le courant circule.
plus.

3 Transistors bipolaires
Un transistor est l’association de deux jonctions PN. Il y a trois broches métalliques, la Base, l’Emetteur et
le Collecteur. L’analogie que l’on peut retenir c’est que l’émetteur envoie des électrons tandis que le collecteur
attire les électrons et la base attire ou en envoie en fonction du sens de branchement de la pile, comme si
l’émetteur était un robinet d’eau et le collecteur une pompe et la base une pince qui peut pincer le tuyau. Il y
a deux possibilités : soit PNP soit NPN.

Transistor PNP Transistor NPN


B B
+ +
C − E C − E

En branchant la pile sur la base dans ce sens, on ajoute En branchant la pile sur la base dans ce sens, on ajoute
des électrons dans la zone P qui en contient déjà des des électrons dans la zone N qui en manque, cela comble
libres, ajoutés à ceux qui arrivent de l’émetteur, il y a les trous, on augmente la zone neutre et le courant ne
assez d’énergie et le courant circule entre l’émetteur et circule pas entre l’émetteur et le collecteur.
le collecteur. B
B
C − E
− +
C + E

Par contre, en branchant la pile dans l’autre sens, les


Par contre, en branchant la pile dans l’autre sens, les électrons libres de la zone P sont attirés par la borne +,
électrons libres de la zone P sont attirés par la borne on comble les trous de la zone N mais on continue à at-
+, on augmente donc la zone neutre et le courant ne tirer des électrons et le courant circule entre l’émetteur
circule pas entre l’émetteur et le collecteur. et le collecteur.
Il faut donc retenir pour la suite que ces deux types de transistors ont un comportement symétrique et que le
PNP laisse passer le courant quand le « − arrive à la base » ou une autre façon de le dire quand il y a un 0, et
que le NPN laisse passer le courant quand le « + arrive à la base » ou une autre façon de le dire quand il y a
un 1.
De plus les symboles sont les suivants :

PNP NPN

4 Portes logiques
On va voir comment associer des transistors PNP et NPN pour faire des portes logiques.
Dans tous les schémas suivants les transistors PNP sont tous dans la moitié supérieure et les NPN dans la moitié
inférieur.
De plus ils sont branchés entre le + (ou le 1) en haut et le − (ou le 0) en bas.

4.1 Inverseur (NOT)


Le but de l’inverseur est comme son nom l’indique d’inverser le bit en entrée c’est-à-dire obtenir un 1 en sortie
si l’entrée est à 0 et inversement.

Schéma électrique

Symbole

Table de vérité

Entrée Sortie

0 1
1 0

Explications :
• Lorsque l’entrée est à 1, il y a donc un 1 (un +) qui arrive sur la base des deux transistors est seul le NPN
laissera circuler le courant entre son émetteur et son collecteur. Il y aura donc un 0 en sortie.
• Lorsque l’entrée est à 0 (un −), c’est l’inverse et seul le PNP laissera circuler le courant entre son émetteur
et son collecteur. Il y aura donc un 1 en sortie.
4.2 OU (OR)
On souhaite faire une porte OU c’est-à-dire obtenir un 1 si au moins l’une des deux entrées est à 1. Pour cela
on va faire des branchements en parallèle et en série.

Schéma électrique Symbole

Table de vérité

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
Explications :
• On branche les PNP en série. Les deux doivent donc être passants pour que le 1 passe c’est-à-dire lorsque
les deux entrées sont toutes les deux à 0 en même temps.
• On branche les NPN en parallèle. Au moins un des deux doit être passant pour que le 0 passe c’est-à-dire
qu’il y ait un 1 qui arrive.
• On obtient alors une « première sortie » qui correspond à l’inverse de ce que l’on veut. Il suffit donc de
mettre un inverseur juste après.

4.3 ET (AND)
On souhaite faire une porte ET c’est-à-dire obtenir un 1 si les deux entrées sont à 1. Pour cela on va faire des
branchements en parallèle et en série comme précédemment. On vous laisse le soin de faire l’explication.

Schéma électrique Symbole

Table de vérité

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0
0 1 0

1 0 0
1 1 1
4.4 OU EXCLUSIF (XOR)
On souhaite faire une OU EXCLUSIF, c’est-à-dire obtenir un 1 quand seulement une des deux entrées est à 1.
On ne représente pas le schéma électrique qui est un peu plus complexe que les précédents (amusez-vous à le
construire), seulement le symbole et la table de vérité :

Symbole Table de vérité

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0
0 1 1
1 0 1

1 1 0

À présent on va voir comment associer ces portes logiques pour faire processeur, qui n’est rien de plus qu’un
additionneur binaire.

5 Processeur
2 2 2
On va prendre un petit exemple, l’addition de 9 + 5 = 14 c’est-à-dire 1001 + 0101 = 1110 .

On rappelle que l’addition binaire se fait comme l’ad-


dition décimale et qu’on se base sur la table d’addition
suivante :

+ 0 1

0 0 1

1 1 10

La dernière case signifie qu’on pose 0 et qu’on propage


une retenue. Donc pour le premier bit du résultat on a :

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0
0 1 1
1 0 1

1 1 0

On reconnaît en fait la table de vérité d’une porte XOR.


On en met donc une entre les deux premiers bits et on
comprend bien qu’il en sera de même pour les autres.
À présent il faut savoir s’il y a une retenue et il y en a une
à l’unique condition que les deux bits qu’on additionne
sont à 1 c’est-à-dire si on a :

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0

0 1 0
1 0 0
1 1 1

On reconnaît la table de vérité d’une porte AND.

Maintenant il va falloir regarder si les deux opérations


précédentes propagent une retenue à l’aide de portes
AND.
Il y aura une retenue à la condition qu’au moins l’une
des deux précédentes en propage une c’est-à-dire si on
a:

Entrée 1 Entrée 2 Sortie

0 0 0
0 1 1

1 0 1
1 1 1

On reconnaît la table de vérité d’une porte OR.

À présent il suffit de dupliquer cette construction pour


2
pouvoir finir et on obtient bien le résultat 1110 .

Sur l’exemple précédent il n’y avait que 4 entrées. Pour une architecture 64 bits comme c’est le cas dans la
plupart des ordinateurs actuels, il y a 64 entrées !

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