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La confrontation

 Autres appellations
double reflet (Miller et Rollnick, 2006)
résumé de lien (Miller et Rollnick, 2006)

 Définition de la confrontation
« comparer, mettre des personnes en présence pour comparer ou vérifier
leurs affirmations » (dictionnaire Larousse)
« tentative de la part de l’aidant de se centrer sur les incongruences, les
distorsions, les déformations, les diversions, etc. » (Lecomte et Bernstein)
« mettre en présence deux versions ou deux perceptions d’un même fait,
dans le but de les comparer et de retenir la plus valide » (Hétu)
« relever les contradictions exprimées par la personne entre ses messages,
entre ce qu’elle dit et ce qu’elle fait, ou encore les comportements
contradictoires qu’elle adopte et qui sont observables » (Fanzolato)
« Les émissions verbales se portent directement et spécifiquement sur les
contradictions dans le comportement de l’aidé… les contradictions
entre ce que l’aidé dit qu’il sent et vit et ce qu’il fait en pratique… les
contradictions entre le dire et l’agir… les contradictions entre ce que la
personne pense et ce que l’autre pense. » (Auger)
« action de rassembler et de mettre en relief des idées, des perceptions,
des expressions ou des comportements contradictoires pour les
comparer et les examiner systématiquement. » (Beaudry et Trottier)
« Mettre côte à côte deux éléments mentionnés par la personne pour
faire ressortir les contrastes ou les oppositions. » (Cameron)
«Un double reflet prend acte de ce que dit la personne et le joint à l’autre
face de sa propre ambivalence (pas la vôtre). Ceci nécessite l’utilisation
de données que le patient a proposées précédemment, parfois même
dans une autre séance. » (Miller et Rollnick)
« Le résume de lien associe ce que la personne vient de dire avec des
éléments d’un discours antérieur, parfois d’une séance précédente. Il
encourage le client à réfléchir aux relations existant entre deux ou
plusieurs sujets abordés précédemment. Il est particulièrement utile
pour clarifier l’ambivalence. » (Miller et Rollnick)

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 Les étapes de la confrontation
1. Présentation de l’incongruence
souligner les éléments contradictoires ou conflictuels entre
 deux ou plusieurs aspects de l’expérience vécue par la personne
(perceptions, pensées, sentiments ou actions)
 une dimension de l’expérience vécue par la personne avec un aspect
de l’expérience de l’intervenant en lien avec ses connaissances, ses
propres expériences ou encore son ressenti au cours de la rencontre
 les informations fournies par la personne elle-même et celles
provenant de d’autres sources (ex. : famille, autres intervenants,
justice, journaux, etc.)
la formulation doit
 mettre côte à côte les éléments en utilisant l’expression « d’un côté…
et de l’autre côté… » ou encore « d’une part… et d’autre part… »
 lier les éléments par « et » et non pas « mais »
note : le « et » met l’emphase sur la présence simultanée des
éléments et permet de maintenir l’équilibre alors que le
« mais » atténue la première partie de la formulation.
2. Recherche de la signification de l’incongruence
Invitation faite à la personne à donner une signification à l’incongruence
présentée et cela en utilisant une question ouverte (ex. : qu’est-ce que tu
en penses ?)

 Conditions d’utilisation de la confrontation


la confrontation est une habilité avancée dont l’aidant prend l’initiative.
 « La confrontation n’est pas une réaction à l’aidé mais bien une
initiative propre à l’aidant, basée sur sa compréhension précise,
son respect profond et son authenticité sans défaillance à l’égard
de l’aidé. Attitude qui surgit non de l’hostilité de l’aidant, mais de
son courage et de son engagement vis-à-vis de l’aidé. » (Auger)
il est important d’utiliser la confrontation quand certaines conditions
sont réunies :
 l’aidant doit ressentir de l’empathie pour la personne
 l’aidant doit être en alliance thérapeutique avec la personne (climat
de respect, de confiance, d’ouverture et d’engagement) et non en
situation d’affrontement contre celle-ci
 la description de l’incongruence doit être objective, spécifique et
adhérer étroitement à ce qui a été dit ou fait précédemment
 l’aidant doit être branché sur la réalité subjective de l’aidé tout en
ayant un recul critique pour se permettre une remise en question
 l’aidant doit procéder avec tact (délicatesse, respect et parfois
humour) : l’incongruence observée peut ne pas être réelle ou
importante pour la personne.
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 Utilité de la confrontation
amener la réflexion
faciliter l’examen authentique et critique de soi
augmenter la conscience de soi et l’engagement
permettre à l’aidant de saisir et comprendre comment la personne vit et
explique certaines incongruences dans sa vie
remettre la personne en question soit dans sa façon de percevoir les
sentiments, soit dans la façon de comprendre le problème, soit dans sa
façon de se situer par rapport à la solution au problème, etc.
permettre à la personne de réfléchir et clarifier la relation existant entre
deux ou plusieurs sujets ou de porter attention sur un aspect particulier
de son expérience
donner le message à l’aidé qu’il est capable de faire des prises de
conscience et de se mobiliser pour changer
permettre à la personne de devenir plus consciente de ses incongruences
ou contradictions et de les interpréter elle-même
surprendre la personne, la mettre en déséquilibre
mettre la personne en face d’un aspect de son comportement qu’il ne voit
pas ou ne veut pas voir
amener la personne vers une résolution de problème en explorant de
nouvelles options
relever ou réduire les incongruences ou incohérences observables et
éliminer les diversions, les distortions, les déformations, etc.)
indiquer à la personne qu’on est là pour le faire réfléchir et le faire
avancer dans l’exploration de soi
aider l’aidant à surmonter les résistances et faciliter le changement

 Effets possibles de la confrontation


note : il est important d’être attentif à la réaction de la personne face à la
confrontation du fait que celle-ci est une habilité avancée qui peut
avoir un impact positif ou néfaste sur la personne
exploration et explication de l’incongruence
augmentation de l’engagement de la personne dans l’exploration de soi
développement d’une certaine méfiance envers l’aidant, agressivité
comportement défensif : aidé cherche à attaquer, se tait, confronte, etc.
sentiment de blâme, se voit menacé, etc.
désorganisation ou déséquilibre prononcé
relation sous le signe de l’affrontement
détérioration temporaire de l’harmonie existant entre l’aidant et l’aidé
etc.

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Bibliographie

 Auger, Lucien (1972). Communication et épanouissement personnel. La relation


d’aide. Montréal, Les Éditions de l’Homme. 172 pages.
 Bernstein, Bianca et Lecomte, Conrad (1982). La confrontation dans la relation
d’aide. Notes de cours, programme de counseling, Université de Montréal, 11 pages.
 Beaudry, Madeleine et Trottier, Germain (2001). Les habilités d’intervention en
service social individuel et familial. Développement et évaluation. Université Laval,
faculté des sciences sociales, école de service social, centre d’appui au
développement des pratiques et de la recherche en service social. 89 pages.
 Cameron, Milton (2008). Savoir écouter. Décodez les messages de vos
interlocuteurs. Les Éditions Québécor. Seconde édition. 129 pages.
 Fanzolato, Sylvie (2003). Les faces cachées de l’intervention en situation de crise.
Mont-Royal, Modulo Griffon. 240 pages.
 Hétu, Jean-Luc (1986). La relation d’aide. Montréal, Edition du Méridien.
 Hétu, Jean-Luc (2000). La relation d’aide. Éléments de base et guide de
perfectionnement. Montréal, Gaétan Morin Éditeur., 3e édition. 189 pages.
 Ivey, Allen E. et Gluckstern, Norma B. (1981). Les habilités fondamentales de
réceptivité. Manuel du participant. Traduction de Jean-Paul Daunais. Micro-
apprentissage. 102 pages.
 Miller, William R. et Rollnick, Stephen (2006). L’entretien motivationnel. Aider la
personne à engager le changement. Paris, InterEdition-Dunods. 241 pages.
 Pauzé, Élaine (1984). Techniques d’entretien et d’entrevue. Montréal, Modulo
Éditeur. 233 pages.
 St-Arnaud, Yves (2004). Petit code de la communication. Montréal, Les Éditions de
l’Homme, collection Alter ego. 126 pages.
 St-Arnaud, Yves (2001). Relation d’aide et psychothérapie. Le changement
personnel assisté. Montréal, Gaétan Morin Éditeur, collection « Pratiques
professionnelles ». 434 pages.

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Notes personnelles

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