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CHAPITRE 1

CONCEPTS D’INTERACTION SOCIALE, PAROLE


ET ÉMOTION
I. INTERACTION SOCIALE
1. Action réciproque qui peut s’établir entre deux personnes ou
plus.

2. Influence réciproque pouvant s’établir entre deux personnes


ou plus.

3. Action et influence se décomposant en plusieurs séquences,


échanges et tours de parole.
4. Action réciproque dans le sens commun, souvent utilisée en
sociologie comme simple synonyme de relations sociales.

5. Séquence dynamique d’actions sociales (ou conjointes) entre des


individus ou groupes d’individus qui modifient leurs actions et
réactions en fonction des actions anticipées et effectives d’autrui.
6. Echange d'informations, d'affects ou d'énergie entre deux agents
au sein d'un système.

C'est une action réciproque qui suppose l'entrée en contact de sujets.

7. Morin (1977) pense que « les interactions sont des actions


réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments,
corps, objets, phénomènes en présence ou en influence » (p. 51).
8. Relation interhumaine par laquelle une intervention verbale ou
une attitude, une expression significative ou une action provoquent
une action en réponse, qui retentit sur l'initiateur. On peut l’appeler
échange.
Les interactions sont des relations interhumaines verbales ou non
verbales (gestes, regards, attitudes…) qui provoquent une action en
réponse chez l’interlocuteur qui elle-même a un effet sur l’initiateur
de la relation.
En sociologie ou en psychologie, l’interaction sociale est l’influence
réciproque de personnes ou de groupes de personnes entrés en contact
au sein d’un système social.
Peter Berger et Thomas Luckmann (1966) placent ainsi les
interactions entre individus au cœur de la « construction sociale de la
réalité » :

La connaissance du monde est toujours tributaire d’interactions


sociales et d’une construction collective du sens.
Une interaction sociale fait référence à toutes les actions réciproques
entre deux ou plusieurs individus au cours desquelles des
informations sont partagées;

L'acheteur, par exemple, discutera avec le vendeur et ils interagiront


dans un contexte préalable et connu des deux protagonistes :
l'échange marchand.
L'interaction est dite sociale car non seulement elle produira du sens,
mais aussi parce qu'elle s'inscrit dans un contexte qui influence les
actions de chacun.
II. LA PAROLE
« LA PAROLE A UN POUVOIR MAGIQUE »
La parole est le langage articulé humain destiné à communiquer la
pensée, et est à distinguer des communications orales diverses,
comme les cris, les alertes ou les gémissements.

« Articuler la parole » consiste à former des signes audibles, les


syllabes, formant les mots qui constituent des symboles.
Métaphoriquement, la parole est devenue toute communication
s'adressant à l'esprit (parler avec le regard, la gestuelle, le silence).
L'étymologie du mot parole est la même que celle du mot parabole,
en grec le mot παραϐολή signifie « rapprochement, comparaison ».

La parole est le langage incarné de l'Homme.

La parole est singulière et opère un acte de langage qui s'adresse à un


interlocuteur, éventuellement soi-même, mentalement, ou à un
support par l'écrit par exemple.
La parole permet d'exprimer des besoins, pensées, sentiments,
souffrances, aspirations du locuteur.

La parole peut aussi constituer une observation plus ou moins


subjective des faits, ou encore être la formulation d'une demande.

Elle permet de témoigner d'un changement de conception du monde


(épistémè). Dans ce sens, une vérité est la tentative de description de
la réalité à l'aide de la parole.
L'usage social de la parole a déterminé des langages particuliers
nommés idiomes, langues, dialectes, parlers.

L'utilisation d'une langue ou le choix des mots n'est pas neutre parce
que le langage structure la pensée.

Les querelles linguistiques ou atteintes aux langues peuvent être des


tentatives de sujétion de l'Homme en imposant des paradigmes,
comme dans le cas de la langue ou des expressions d'un groupe
dominant.
Une autre hypothèse, déjà portée par Darwin est que les autres
hominidés n'ont pas un cerveau permettant de produire la parole via
le larynx.

Cette théorie pourrait être validée par des travaux récents montrant
que le larynx des grands singes pourrait physiologiquement articuler
des voyelles telles que A, E, I, O, U mais que ces animaux ne disposent
pas du câblage nerveux permettant au cerveau de commander le
larynx pour ce faire.
La parole fait l'autre.

L'exercice de la Parole n'est pas neutre. Pour l'humain, défini comme


un « animal social », c'est un acte de création et de relation par
excellence : Ma Parole crée l'Autre, c'est mon pouvoir et ma blessure.
§ Je peux faire l'Autre comme on fait des garnisons, des disciples ou
des fidèles, tous bien alignés dans mes systèmes.

§ Je peux faire l'Autre comme on fait des exclus, des marginaux, des
murs et des cloisons, contre qui j'appellerai les flics et les prisons.
§ Ma Parole peut aussi faire l'Autre comme un Homme.

§ Mais alors, dès que je l'ai reconnu, il se lève debout de ma Parole et


marche libre comme si ma Parole risquait de lui devenir son
tombeau.

§ Je crée l'Autre, mais c'est lui qui me fait exister, car la relation est
toujours une Parole dépossédée.
§ Croirai-je jamais assez que la parole de l'Autre puisse me construire ?

§ Dans la parole, nous sommes toujours trois.

§ Toi qui me parles, moi qui t'écoute et la Parole qui est aussi
Quelqu’un (Jean Debruynne, Parole, p. 68, Paris 1992, Desclée
éditeur)
Parole et neurosciences:

La communication par la parole est essentiellement prise en charge


par deux aires différentes du cerveau.

L'aire de Broca permet la production des mots parlés et l'aire de


Wernicke permet la compréhension de ces mots.
Dans une étude publiée en 2014 dans la revue Brain, le
neurochirurgien et neuroscientifique Hugues Duffau montrent que «
l'aire de Broca n'est pas l'aire de la parole » et que les fonctions
langagières ne sont pas tant localisées dans une aire précise que
dépendantes de connexions neuronales en reconfiguration constante.
Dans la religion chrétienne:

Dans la Bible, le mot grec de logos, λόγος, désigne la parole de Dieu en


même temps qu'il en vient également à désigner Dieu lui-même, comme
l'illustre l'évangile de Jean dans lequel il est écrit:

Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le


Verbe était Dieu. (Jean 1:1)
Par exemple, au verset 3, chapitre 1, la parole de Dieu apparaît, en
effet, comme l'origine de la lumière quand il est écrit Dieu dit : Que la
lumière soit et la lumière fut et il semble alors que l’extériorisation
de la volonté de Dieu soit l'acte de fondation du réel.
Enfin, selon la tradition chrétienne héritée de l'évangile de Jean, le
Verbe s'est doté d'une matérialité en se faisant chair, c'est-à-dire en
s'incarnant dans la personne de Jésus-Christ, fils de Dieu.

La parole révèle aussi des écritures bibliques.

Ces écritures constituent la Parole écrite.


III. L’ÉMOTION
1. Trouble subit, agitation passagère causée par un sentiment vif de
peur, de surprise, de joie, etc.

2. Réaction affective transitoire d’assez grande intensité,


habituellement provoquée par stimulation venue de
l’environnement.

Les émotions, telles que la joie, la peur, etc. sont également


d'importantes sources de motivations.
« Cela peut arriver à tout le monde de subir une dérégulation quand
une émotion est très forte, constate Nader PERROUD.

Par exemple, quand on divorce, on dit et fait des choses aberrantes.

C’est pour cela que l’on fait appel à un avocat, cela permet de mettre
de la distance ».
En effet, un des conseils principaux pour une meilleure gestion des
émotions est de s’éloigner du stimulus.

Si l’on se fâche avec qqu’un dans un échange de SMS, et que l’autre ne


répond plus, rien ne sert de continuer à écrire.

La dérégulation va s’activer et empirer les choses, au risque de nous


faire regretter ce que l’on a dit.
Mieux vaut faire une autre activité pour se calmer, ce qui permet de
dévier l’attention du stimulus.

« Un moyen que l’on peut mettre en place pour prévenir la


dérégulation est la méditation de pleine conscience. En diminuant
notre sensibilité aux stimuli, elle permet de réduire l’intensité des
émotions à venir ».
Une autre technique est la mentalisation:

Elle consiste à imaginer les états mentaux dans lesquels se trouve la


personne ou soi-même (intentions, émotions, besoins) pour donner
du sens à ses comportements et éviter de réagir trop vite.
Ex.: un ami devient soudainement silencieux et cela vous énerve.

Le risque est de lui attribuer trop vite une émotion (il est fâché).

Par contre, en mentalisant, vous imaginez dans quel état il se trouve (


déçu, triste, fatigué) et quel est l’impact sur vous.
Plus nous sommes proches de qqu’un, plus les émotions sont fortes
et donc sujettes à la dérégulation.

Etre attentif aux émotions des autres comme aux siennes permet
donc de mieux se comprendre et de gérer son état émotionnel.
Les mauvais rêves peuvent améliorer notre capacité à gérer nos
émotions.

« Eviter d’étiqueter votre enfant en fonction de ses sentiments; en lui


disant: « tu es colérique »; « tu es timide »: il risque de s’y conformer.
Les émotions ont 2 conditions:
1. L’occurrence d’un évènement;
2. L’existence d’un intérêt vis-à-vis duquel l’évènement est pertinent, c-à-
d dont la satisfaction ou l’entrave pourrait être affectée par
l’évènement.
Les intérêts sont des variables latentes, silencieuses.
Ce n’est que lorsqu’un évènement excite la sensibilité, faisant surgir
l’émotion, que l’intérêt se dévoile.
La notion d’intérêt inclut: les différents types besoins: faim, soif, chaleur,
valeurs, amitié, amours, etc.
Les 6 catégories d’émotions humaines universelles (Paul EKMAN )

1.Joie 4. Surprise

2.Tristesse 5. Peur

3. Colère 6. Dégoût.
27 émotions distinctes résumeraient l’émotivité:

1. Admiration,

2. Adoration,

3. Appréciation esthétique,

4. Amusement,

5. Colère,
6. Anxiété,

7. Emerveillement,

8. Malaise,

9. Ennui,

10. Calme (sérénité),


10. Confusion,

11. Envie (craving),

12. Dégoût,

13. Douleur empathique,

14. Intérêt étonné,


15. Intrigué,

16. Excitation (montée d’adrénaline),

17. Peur,

18. Horreur,

19. Intérêt,

20. Joie,
21. Nostalgie,

22. Soulagement,

23. Romance,

24.Tristesse,
25. Satisfaction,

26. Désir sexuel,

27. Surprise.

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JE VOUS REMERCIE DE VOTRE AIMABLE ATTENTION

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