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Méthodologie individuelle 1
METHODOLOGIE INDIVIDUELLE 1
Introduction :
Le propre du travail social est d’intervenir sur les problèmes sociaux vécus par les individus,
les couples et les familles. Les bénéficiaires, couples ou familles ne trouvent pas de solution pour
régler eux-mêmes leur problème, et font donc appel au service social. De manière générale, les
personnes faisant appel à un travailleur social sont DEMUNIS = elles ne peuvent pas résoudre leur
problème avec les ressources dont elles disposent.
On parle aussi de personne cliente. Ces personnes sont en relation avec l’AS. Il y a de
l’interdépendance dans ce statut : sans bénéficiaire l’AS ne peut pas accompagner un bénéficiaire, et
inversement. → c’est la définition de la RELATION.
En tant qu’AS, si l’on pense que l’on va travailler sur des PROBLEMES SOCIAUX, alors on va
considérer les personnes comme des OBJETS PASSIFS. → Erreur. On doit tenir compte des personnes
et travailler avec elles.
⚠ La catégorisation est dangereuse car stigmatisante. Elle omet et lisse les particularités de
chacun.
A la place d’objet on peut parler de SUJET ACTIF = un être autonome qui a le pouvoir de
décision. C’est le bénéficiaire qui doit agir. Il ne doit pas se sentir dépendant de l’AS. Parler de sujet
actif c’est reconnaitre le bénéficiaire comme une personne, c’est-à-dire capable de penser par lui-
même.
L’AS ne doit pas attendre un retour. Faire moins bien parce qu’on n’a pas de retour du
bénéficiaire est une forme de malveillance.
Il vaut mieux accompagner les bénéficiaires dans leurs PROJETS DE VIE que dans leurs
problèmes sociaux. La difficulté de l’autre ne doit pas aveugler l’AS.
Lorsque l’on considère le sujet actif comme une ACTEUR, on doit INDIVIDUALISER.
L’individualisation est fondamentale car elle prend en considération les particularités de chacun.
L’intervention individuelle en travail social vise d’une part à accompagner une personne
dans ses souffrances afin d’y donner un sens et d’autre part, à l’aider à obtenir le plus grand nombre
possible de ressources afin qu’elle puisse participer activement à son devenir individuel et au
devenir collectif de la société en tant qu’actrice sociale.
L’inclusion sociale : lorsque l’individu trouve du sens à la place qu’il occupe dans la société =
devenir collectif = faire partie de la société.
Le sens social et collectif de nos interventions sociales est à considérer. Une personne
confrontée à une difficulté, cela se produit dans un contexte familial et sociétal précis. La personne
aura plus de difficultés à résoudre des difficultés si elle n’a pas de famille ou si elle n’est pas intégrée
dans la société. A l’inverse, une personne intégrée à sa famille et à la société rencontrant une même
difficulté aura plus de facilité à la résoudre.
Pour jouer ces différents rôles, le TS occupe une place centrale de « personne ressource ».
C’est une personne vers qui on peut se tourner lorsqu’on a un problème quelconque ou lorsque
l’on a une demande à réaliser.
Réflexions basées sur les travaux des auteurs Middelman & Goldberg.
Ces deux auteurs disent que « faire du travail social » veut dire accomplir 4 sortes d’activités
et assumer 4 types de rôles complémentaires.
ACTIVITES :
1. Travailler avec une personne bénéficiaire afin d’aider à obtenir les ressources dont elle a
besoin pour changer la situation problème à laquelle elle est confrontée.
L’accent est mis sur le concept de « personne – situation – problème ». On s’intéresse à une
personne qui est dans une situation particulière qui fait naitre un problème. On se
préoccupe d’abord de l’être avant de s’occuper du problème. L’individu a d’abord besoin
qu’on s’occupe de lui, de créer un climat sécure et propice à l’explication du problème.
ROLES :
Dans un certain nombre de cas, les ressources doivent être créées, raison pour laquelle certains AS
créent leur propre ASBL.
(c) Obtenir les ressources soit en réalisant un plan d’intervention ou en les dirigeant ailleurs.
3. AS = médiateur. Principale fonction = favoriser une meilleure interaction entre les paries en
cause.
Exemple : propriétaire/locataire. AS lève les obstacles entre les deux personnes.
Exemple : médiation de dettes entre créancier et débiteur.
Exemple : médiation familiale ou judiciaire.
4. AS = avocat/défenseur des droits. Défendre les droits des bénéficiaires dont l’AS a la charge.
Lutter avec la personne. Défendre un droit à une ressource qui lui est refusée.
Exemple : on reçoit une personne qui n’a pas doit au RIS, mais en analysant la situation, on se
rend compte que c’est une erreur. Il faut se rendre au CPAS pour faire valoir son droit.
Dans ce rôle, les AS prennent parfois la tête de certains collectifs de défense des droits.
1. Courant psycho-dynamique
2. Courant socio béhavioral = courant de socialisation
3. Courant systémique
4. Courant de la libération = courant de l’anti-oppression
RMQ : il ne faut pas obligatoirement choisir un courant. Certaines structures vont influencer le
courant que l’on va utiliser. Exemple : pour un stage dans un syndicat, le courant de l’anti-oppression
sera privilégié par l’étudiant.
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2. Toute personne
possède en elle les
ressources nécessaires
pour se développer et
résoudre ses
problèmes pour peu
qu’on lui fournisse les
occasions et les outils
pour le faire.
Les objets ou Les défaillances, les forces de Les comportements et les perceptions 1. ce sont les obstacles qui bloquent les 1. la conscience des individus et
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cibles la pensée, les attitudes, les observables et jugées inadéquats. Les transactions fonctionnelles avec les autres des groupes
d’intervention sentiments, les stimuli qui donnent lieu à l’acquisition ou systèmes et qui affectent le fonctionnement de la 2. les conditions d’oppression et les
comportements, les ressources à la modification des comportements, des personne. conditions socio-économiques
de la personne qui affectent perceptions ou à l’apprentissage de 3. les rapports de pouvoir entre
son fonctionnement social, son nouveaux rôles. 2. les échanges et la recherche de personnes, groupes et instituions
état de réalisation. Les objets non observables ne peuvent complémentarité entre les différents systèmes en 4. les conditions matérielles
Ce peut être un blocage pas être des objets d’intervention. Dans jeu. d’existence
physique ou psychologique. AS la mesure du possible, on évite la
doit essayer de lever les personnalité de l’autre. On va jouer sur 3. le déséquilibre entre les besoins des individus,
doutes pour lui permettre de les stimuli car ils représentent des leviers ceux des groupes et les ressources du milieu.
se développer. (récompenses matérielles) ou
Exemple : un jeune se immatérielles. On utilise les stimuli pour
présente au CPMS de son faire avancer l’autre.
école car il rencontre des Objectif = apprentissage de nouveaux
difficultés à parler aux filles. AS rôles.
doit lever les barrières pour lui
permettre de se développer et
de parler aux filles.
Les objectifs - Soutenir, modifier, 1. Premier objectif = modifier, Maintenir ou rétablir la réciprocité et l’équilibre 1. conscientiser face aux conditions
d’intervention reconstruire la changer, atténuer, éliminer les entre l’individu et ses systèmes environnants. d’oppression et à l’organisation
personnalité en vue perceptions et les sociale qui engendre ces conditions
d’améliorer le comportements inadéquats. Un
fonctionnement social certain nombre de 2. développer une solidarité entre
de l’individu ou la comportements ne vont pas personnes opprimées en
faculté de gestion de pouvoir disparaitre du jour au collectivisant leurs luttes (permet
ses conflits intérieurs. lendemain. Les faire diminuer est de se faire entendre)
La personne ne se une victoire.
positionne jamais : l’AS 2. Deuxième objectif d’intervention 3. travailler à créer des rapports
doit stimuler la = créer des conditions favorables sociaux plus égalitaires
personne pour qu’elle à l’acquisition de nouveaux
puisse faire elle- comportements et de nouvelles 4. soulager les tensions immédiates
même. perceptions. On va être attentif à produites par le système (dans une
- Favoriser l’environnement d’apprentissage. société donnée il y a toujours des
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1. La syntonisation
2. Le début de l’intervention
3. Le travail
4. La terminaison
1.4.1. La syntonisation
Se préparer mentalement à recevoir un bénéficiaire et à le rencontrer. Dans cette phase, l’AS est seul dans son bureau. Calme et concentration. Phase qui
peut durer quelques minutes.
Cette phase n’est pas forcément pratiquée dans toutes les institutions, surtout par manque de temps.
Exemple : AS stagiaire. Entretien difficile. AS énervé à la fin de l’entretien. On enchaine avec les prochaines personnes : on risque de recevoir la prochaine
personne dans un état d’énervement alors qu’elle n’a rien à voir. Dans ce cas, l’intérêt de la syntonisation est de faire une pause de quelques minutes dans le
bureau pour se ressaisir et remettre son compteur à 0.
La phase de syntonisation permet de mettre de l’ordre sur le bureau, de relire les informations concernant le bénéficiaire. Si on fait ça devant le bénéficiaire,
on envoi de mauvaises informations : pas prêts, pas organisé, débordé, etc.
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1. Le TS sélectionne les données du dossier qu’il trouve pertinentes pour aborder avec la
personne → on ouvre le dossier de monsieur X et on se remémore les démarches effectuées.
2. On tente d’établir un lien entre la situation de la personne qui vient nous voir et des
situations vécues antérieurement
3. On se rappelle les caractéristiques les plus significatives concernant les personnes ayant un
profil semblable
4. On tente de clarifier non propres valeurs, nos préjugés et nos difficultés face aux personnes
qui vivent de telles situations ou problèmes.
5. Il faut percevoir les orientations du service employeur et les orientations de la société en
général
Ces questions permettent de savoir si l’on est ou non compétent pour répondre à la demande. Si on
est compétent, on peut déterminer sur quelles bases on peut travailler avec le bénéficiaire.
Dès le début de l’intervention, on respecte le rythme de la personne. Si la personne est plus lente ou
plus rapide, cela peut parfois nous mettre en difficulté.
En début d’intervention, il faut tenir compte des impératifs du cadre institutionnel : durée moyenne
des entretiens, cadre de l’entretien (seul ? en co-intervention ? visite à domicile ? sortir de
l’institution ?).
Dès lors qu’on est compétent, on va négocier une entente = un contrat = une convention. Le début
de l’intervention est l’occasion idéale pour négocier une entente qui reposera sur le pourquoi nous
travaillons ensemble, comment nous allons travailler ensemble, sur le rôle de chacune des parties,
c’est à dire « qui va faire quoi », et préciser les moments et les critères d’évaluation cad quand et
comment saurons-nous que le travail est terminé.
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Est-ce que la demande d’élaboration générale est nécessaire ? si le bénéficiaire nous contacte
ou prend rendez-vous en expliquant qu’il vient pour un pb financier précis, dans ce cas, on ne va pas
faire une demande d’élaboration générale.
g. demande d’élaboration spécifique (« s’agit-il bien de parler de cela ? »). Ici, on quitte le
général pour aller vers le spécifique. Établir la raison pour laquelle on veut cette élaboration.
Il faut être précis sur ce que l’on veut que la personne développe plus longuement. Laisser la
personne libre de suivre ou non la direction de votre demande. On doit accepter que le
bénéficiaire décide ou non de répondre.
h. insistance sur un point précis du message (« nous allons parler de cela précisément »). Dans
cette technique, on nous demande d’utiliser notre propre confusion pour pouvoir mettre des
éléments précis en relief. On peut utiliser les paroles du bénéficiaire « vous me dites que…
Pouvez-vous m’expliquer ce que vous voulez dire ? ».
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l. reformulation du non-verbal
Le résumé c’est la synthèse générale comme on l’entend en langue française (pas de méthode
précise). Soit c’est l’AS qui fait le résumé, soit c’est le bénéficiaire. ⚠ le bénéficiaire doit avoir la
capacité de le faire.
« Qu’est-ce qui vous semble important de relever dans notre entretien aujourd’hui ? »
⚠ le bénéficiaire peut compléter l’AS quand il fait le résumé, et l’AS peut compléter le bénéficiaire
quand il fait le résumé.
Dernière technique : les questions ouvertes. On pose des questions ouvertes plutôt que des
questions fermées. On va poser des questions qui permettent de mieux comprendre et clarifier sa
situation.
Durant cette phase de travail, on nous dit que l’intervenant social (AS) doit démasquer tous
les consensus artificiels et le travail illusoire.
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Exemple : certains bénéficiaires vont dire « je suis prêt à travailler avec vous », mais ne participeront
pas vraiment = consensus artificiel.
Exemple : le bénéficiaire fait semblant de faire ce qui est prévu = travail illusoire. On peut se
positionner ainsi : « on avait convenu que vous fassiez telle démarche et je remarque qu’il n’en est
rien. Que se passe-t-il ? êtes-vous démotivés ? »
La phase travail va permettre au travailleur social d’aborder des sujets interdits, tabous,
délicats. En service social, une démarche peut en cacher une autre.
- La confrontation. Il faut relever les anomalies que l’on relève dans le discours du
bénéficiaire.
- L’immédiateté. Certains entretiens partent dans tous les sens. « Qu’est-ce qui vous
préoccupe actuellement ? ». Se rattacher au présent en travaillant l’ici et le maintenant.
- L’ouverture de soi. A ne pas confondre avec le fait de dévoiler sa vie prive. Reconnaitre
qu’on peut nous aussi rencontrer des difficultés en tant que travailleur social.
Quand on parle de terme d’intervention, on remarque souvent que c’est un moment bâclé. On le
justifie souvent par le manque de temps.
Le bilan, c’est aussi l’occasion d’aborder les sentiments : « nous avons eu parfois quelques difficultés
à travailler ensemble ».
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Actuellement, dans notre société, nous connaissons des mécanismes d’exclusion sociale qui sont
assez brutaux. D’un côté, nous avons une société et de l’autre, il y a les exclus. Il y a évidemment une
gestion de cette exclusion.
On pourrait se contenter de dire qu’une fois diplômés, les AS sont des techniciens du social. Or, les
AS pourraient être des penseurs du social, en plus d’être des techniciens.
Il faut en effet penser les projets et les actions. L’AS ne doit pas être un simple exécutant.
Lorsque je fais partie d’une catégorie sociale exclue, il est très complexe de retrouver une place dans
cette société. Actuellement les exclus sont OUT de la société, et non IN la société.
Il faut réfléchir au mécanisme de l’inclusion. Comment faire pour que le bénéficiaire puisse trouver
du sens dans sa participation à cette vie en société ? Tout le monde a envie de participer à cette
société, en tant qu’individu à part entière sur le plan de l’échiquier social.
L’inclusion doit donc avoir un sens. Quel est le sens que le bénéficiaire souhaite donner à sa vie ?
On doit se demander : ma façon d’être et les gestes que je pose en tant qu’AS vont-ils aider ou nuire
au développement d’appartenance chez la personne qui se trouve devant moi ? L’AS peut envisager,
en service social, le rapport d’alliance. « Non, je ne vais pas vous imposer un logement, un emploi…
mais que peut-on faire ensemble pour vous aider ? ».
Conclusion :
1. Chaque personne a le statut d’un sujet social qui possède un savoir propre, par rapport à sa
situation et à ses expériences. Déterminer ce qui semble être meilleur pour le bénéficiaire et non
pour l’AS.
3. dans notre société, il y a un rapport (socio pro ?) et symbolique important. Il y a d’une part la
société, et d’autre part les exclus. Y-a-t-il des intérêts communs ? d’un coté une société qui exclue de
plus en plus et de l’autre des personnes qui se sentent de plus en plus exclues. Qu’est-ce qui
raccroche l’individu a la société ?
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Claude Bernard s’est intéressé à ce que l’on appelle le « raisonnement expérimental ». Un de ses
ouvrages s’intitule introduction à l’étude de la médecine expérimentale, 1865.
1. L‘investigation ou l’observation des faits : cette observation, cette investigation, doit réunir
trois caractéristiques :
1. L’observation doit être exacte = vérifiée
Exemple : AS peut être amené à faire copie de CNI d’un bénéficiaire : c’est une
observation exacte.
Exemple : le bénéficiaire dit qu’il bénéficie d’un revenu de 1350 euros : cette information
n’est pas exacte car pas vérifiée. Pour rendre cette information exacte, l’AS doit
demander une preuve, une fiche de salaire par exemple.
Lorsque l’on a procédé à l’observation et à ses trois caractéristiques, on arrive à l’étape suivante :
2. L’hypothèse : l’idée qui établit un rapport entre les faits, qui imagine l’existence d’un lien
jusque-là inaperçu.
L’objectif de l’étude sociale est de comprendre la personne qui a un problème, aussi bien que le
problème lui-même. Dans l’étude sociale, nous essayons de rassembler les faits (il faut que cette
information soit exacte, complète et impartiale). L’étude sociale c’est procéder à un inventaire.
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Cette étude sociale va se réaliser par l’intermédiaire d’entretien avec l’intéressé, mais pas
uniquement. On peut étudier certains documents, et parmi ceux-ci, il y a le dossier social de la
personne. D’autres informations vont provenir des contacts établis avec les proches du bénéficiaire :
réseau familial et social. Enfin, on va également rencontrer des tiers (médecin du bénéficiaire,
administrations…).
Il faut tenter de dégager du sens dans toutes les actions que l’on va réaliser. Les matières étudiées
durant la formation AS sont importantes. Certaines disciplines sont utilisées en service social :
Biologie : notion de stress, situation d’homéostase = recherche d’un équilibre (référence à l’équilibre
dynamique)
Homéostasie : signifie « rester le même » c’est à dire posséder une capacité de stabilisation
dynamique en phase d’exigence interne et externe changeant perpétuellement.
2. Le milieu :
1. Le milieu physique : dans ce milieu, on va étudier trois choses : (en partant du plus petit,
vers le plus grand)
a. Le logement :
> le type d’habitation : tour à appartements, région avec villas, roulotte, tentes,
bidonvilles…
> l’apparence : habitat récent, ancien, salubre, insalubre…
> Aménagement et équipement : pas de machine à laver, pas de lave-vaisselle,
poêle au charbon pour chauffer toute l’habitation, prises avec fils à nu…
b. Le quartier : ce peut être un quartier chic, un quartier défavorisé…
c. La ville : certaines villes vont accorder plus de budget au CPAS que d’autres. Au
sein d’un même territoire, certaines villes ont des spécificités.
2. Le milieu économique :
a. Le milieu économique lui-même :
> l’économie et le chômage : s’intéresser au taux de chômage qui concerne la région
dans laquelle on travaille…
> la possibilité de travail : y a-t-il des opportunités en termes d’emploi ?
> la possibilité de développement technique : est-ce que des développements précis
mis en place risquent de créer de l’emploi ?
> l’ambition de réussir :
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b. le milieu de travail et ses relations : ce sont les relations de travail qui existent
entre l’employeur et ses employés.
3. Les personnes :
1. La composition de la famille : la famille est un ensemble qui représente plus que ce que
chaque partie apporte (courant systémique).
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L’idée est une relation nouvelle et inattendue que l’esprit et aperçoit entre les choses, une sorte de
pressentiment de l’esprit qui juge que les choses doivent se passer d’une certaine manière.
Ce bilan psychosocial doit tenir compte de deux catégories de données : la personne bénéficiaire et
l’environnement dans lequel le bénéficiaire vit.
2.2.1. La personne
Le travailleur social va donc commencer par faire un bilan. Il essaie tout d’abord de localiser les
domaines de vie où se situe le fonctionnement défectueux. Le TS se pose plusieurs questions :
Les ressources peuvent être chez le bénéficiaire lui-même, ou dans son environnement immédiat.
Lorsqu’on parle de ressources, on retrouve la question de la motivation.
Cette motivation peut être très réduite : le bénéficiaire peut être au bout du rouleau, exténué par la
situation problématique.
La motivation est toujours composée, au départ, d’une partie de malaise et d’une partie d’espoir.
Pour que le bénéficiaire se présente au SS, il doit obligatoirement y avoir une dose de malaise, mais
également une dose d’espoir.
→ Si le malaise est trop important, le bénéficiaire ne se déplacera pas au SS car il sera
paralysé par son malaise.
→ Si le bénéficiaire ressent très peu le malaise, il ne se déplacera pas au SS car il se sera
habitué aux problèmes qu’il rencontre.
→ Si l’espoir est quasiment absent chez le bénéficiaire, il ne se déplacera pas chez
l’assistante sociale « à quoi bon améliorer ma situation ? ».
→ S’il y a beaucoup trop d’espoir chez le bénéficiaire, il pourrait avoir un espoir démesuré
vis-à-vis de notre service « dans quelques semaines je ne serai plus surendetté ».
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Être motivé c’est bien, encore faut-il avoir les capacités de résoudre son problème. La motivation
est un élément clé.
Capacités : aptitudes d’ordre affectif, intellectuel, physique, sur lesquelles le bénéficiaire peut
s’appuyer immédiatement ou dans un proche avenir.
Comment peut-on évaluer ces capacités ? à force d’être en relation avec quelqu’un, on commence à
identifier ses capacités, par la simple observation. L’AS peut intervenir sur les capacités. Si le
bénéficiaire n’est pas capable aujourd’hui, il le sera peut-être demain.
Pour développer ces capacités et motivations, on doit tenir compte du milieu humain = social
immédiat qui est composé de l’entourage du bénéficiaire (aire relationnelle du bénéficiaire :
famille, collègues, amis, voisins…). Les personnes de l’entourage du bénéficiaire, doivent pour être
considérées comme entourage, avoir des contacts réguliers et fréquents avec le bénéficiaire.
Pourquoi identifier l’entourage du bénéficiaire ? L’entourage peut aider et donc favoriser le
processus d‘intervention, ou handicaper le bénéficiaire et donc faire obstacle au processus
d’intervention.
L’entourage a un impact plus grand sur le bénéficiaire que l’AS : cela est dû aux contacts rapprochés
que le bénéficiaire et son entourage entretiennent.
Environnement : c’est l’ensemble des composantes du cadre de vie sociale. Il est constitué de
structures, d’institutions, d’organisations qui peuvent le cas échéant, venir en aide aux personnes.
Exemple : environnement & structure politiques qui accordent une somme d’argent aux bas revenus
pour faire face à l’augmentation des prix de l’énergie.
Ces 4 éléments peuvent être utilisés par l’AS pour stimuler la motivation du bénéficiaire.
2.2.2. Le problème
L’élément principal du diagnostic est l’identification du problème. Le diagnostic est crucial dans le
processus d’indentification.
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1. Les problèmes qui proviennent pour une grande part de conditions extérieures. Dans ce
cas-ci, le bénéficiaire est en quelques sorte victime des circonstances.
Exemple : une personne qui se voit notifier son C4 par son entreprise pour cause de
délocalisations de l’entreprise.
3. Les problèmes qui relèvent exclusivement des troubles de la personnalité ou encore des
difficultés de relation.
Exemple : troubles autistiques, troubles psychiques ou mentaux…
2.2.3. La dynamique
Dans le processus intellectuel, l’AS utilise ses compétences et connaissances pour accompagner le
bénéficiaire. La compréhension empathique est différente mais complémentaire de la
compréhension intellectuelle.
Le traitement repose étroitement sur le diagnostic, on peut donc fixer des objectifs de travail et de
traitement.
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Remarque : il faut se méfier de cette situation, le bénéficiaire pourrait être nous demain. Un jour, la
vie bascule pour des raisons de santé, économiques, etc.
Heureusement nous pouvons utiliser les ressources du milieu, soit en indiquant les ressources au
bénéficiaire, soit en assistant la personne dans ses démarches, soit on lui procure directement les
ressources, soit on peut intervenir dans sa situation.
Dans le soutien du moi, il faut savoir que l’individu peut rencontrer des difficultés de
fonctionnement : la personne peut voir son équilibre se rompre à un certain moment, rencontrer
des états transitoires de choc (bouleversement de l’équilibre tellement important que la personne
est en état de choc) (décès soudains d’une personne, accouchement, accident...). Face à ces états
transitoires de choc, il est intéressant de prévoir du soutien pour la personne touchée. La relation de
soutien doit être chaleureuse. Au plus on soutient la personne, au plus on diminue son malaise. Cette
relation met en avant une attitude parentale dans le chef de l’assistante sociale. Le travailleur social
va manifester sa compréhension, son intérêt, son acceptation de la personne et le travailleur social
va même créer un climat dans lequel le bénéficiaire va se sentir libre de parler et libre d’exprimer ses
sentiments.
Quelles seront les taches du travailleur social ? le travailleur social jouera un rôle actif, c’est-à-dire
qu’il va permettre au bénéficiaire de percevoir la réalité sans la déformer. L’AS devra indiquer les
alternatives et choix qui se présentent au bénéficiaire. On pourra émettre des avis ou des
suggestions. Vis-à-vis du bénéficiaire, on doit lui faire prendre conscience des progrès et erreurs
commises.
L’attitude parentale entretient dans le chef du bénéficiaire une certaine dépendance. Toute
dépendance ne signifie pas régression. Ce peut être un besoin momentané de s’appuyer sur
quelqu’un pour pouvoir redémarrer. La dépendance peut être valable, même pour un adulte et par
conséquent, cela nécessite des mesures de soutien.
2.3.1.3. La clarification
Dans la clarification la note dominante est la compréhension. L’objectif c’est que le bénéficiaire
parvienne à une meilleure compréhension de lui-même, des autres et de la situation dans laquelle il
se retrouve. La clarification va permettre de percevoir plus clairement la réalité.
Comment procède-t-on pour clarifier ? on peut soit donner des explications directes, on peut poser
des questions, on peut demander des explications, on peut aider le bénéficiaire à percevoir les
conséquences d’une décision qu’il va prendre, et enfin, on va reconnaitre verbalement ces difficultés
et ces sentiments.
On procède à la clarification parce qu’on vise la compréhension. La compréhension ne suffit pas pour
résoudre le problème. La seule chose qui va permettre de résoudre le problème, c’est la prise de
conscience. On doit rester au niveau conscient et ne pas nous lancer dans des interprétations
psychologiques.
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L’évaluation doit devenir un automatisme. On évalue tout au long du processus d’intervention. Dans
un second temps, on doit évaluer les outils utilisés. Même si l’outil est valable et a donné des
résultats, il faut vérifier si l’utilisation d’autres outils n’aurait pas permis d’obtenir un résultat plus
rapide ou plus efficace.
Conclusion : recueil des données, formulation d’une hypothèse, formulation et exécution d’un plan
d’action, évaluation des résultats et des méthodes utilisées ; tels sont les éléments de la méthode
utilisés par le service social individuelle et familiale.
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Introduction :
La méthode en service social est une entité distincte de la relation. Les deux éléments (méthode et
relation) sont tout à fait complémentaires. Illustration par le corps humain qui représente la
méthode et le réseau sanguin qui représente la relation. Sans la relation, la méthode serait un corps
sans vie.
La relation professionnelle est avant tout une relation interpersonnelle chargée d’affectivités. L’AS
ne va pas être quelqu’un de froid, d’insensible. Les affects, les émotions, les sentiments seront
présents.
L’AS n’est pas libre de choisir ses bénéficiaires, mais on doit travailler avec eux pour arriver à un
certain résultat, tout en leur étant à 100% disponible durant l’entretien.
Le travailleur social doit nouer avec son bénéficiaire un certain type de relation pour réaliser des
objectifs. Ce sont des objectifs prédéterminés à l’avance et sur lesquels le bénéficiaire va tomber en
accord. Les objectifs peuvent être amenés par l’AS ou par le bénéficiaire mais il faut qu’il y ait
consensus entre ces trois parties.
Le but du service social c’est d’aider le bénéficiaire à avoir un fonctionnement social plus
satisfaisant pour lui et pour les autres, à assumer la responsabilité de sa vie, à en retirer tout
l’épanouissement possible, en utilisant les diverses ressources qui existent en lui et dans la société.
3.3.1. L’individualisation
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L’individu que l’on va rencontrer est un individu unique qui a ses caractéristiques propres. Chaque
bénéficiaire est un bénéficiaire différent : c’est ce qui fait toute la variété du travail de l’assistant
social. Par déduction, aucun entretien ne se ressemblera.
Le modèle en spirale nous enseigne que sur tout le temps de travail avec un même bénéficiaire
aucun entretien ne sera semblable.
Deux bénéficiaires différents = deux situations différentes = deux problèmes différents = deux
entretiens différents et ainsi de suite…
Individualisation ≠ individualisme
Biestek Felix dit qu’il y a un « ensemble de sentiments et de réactions qui est commun à tous ceux
qui ont besoin d’aide ».
2. Besoin de se sentir compris et de recevoir une réponse aux sentiments que l’on exprime.
3. Besoin d’être reconnu comme une personne possédant valeurs et dignité sans se sentir
classé d’après ses faiblesses et ses défauts.
4. Besoin d’être traité comme individu plutôt que comme un cas ou comme une catégorie.
Cette idée rejoint l’idée qu’un bénéficiaire est un acteur social, car lorsque l’on considère un
bénéficiaire comme un cas social, c’est un objet social.
5. Besoin de ne pas être jugé comme un incapable et un bon à rien, responsable entièrement
de ses difficultés et de ses échecs. Face au bénéficiaire, l’AS doit montrer qu’il est « capable
de… »
6. Besoin de faire ses propres choix. Il est important pour l’individu de prendre ses propres
décisions. Il a besoin de ne pas être dirigé, de ne pas être commandé, de ne pas être
manœuvré. La liberté de choix appartient au bénéficiaire.
Toutes les relations subissent des influences. Il faut avoir conscience que l’on est en train de tomber
dans la manipulation.
→ Selon Biestek, respecter ces besoins permet de reconnaitre chaque bénéficiaire comme
quelqu’un d’unique.
3.3.2. L’acceptation
Ici, il sera hors de question de formuler des jugements de valeurs, au sens premier du terme. L’AS
ne devrait pas dire « c’est bien d’avoir fait ça ».
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On ne peut pas blâmer certaines attitudes : ce qui est fait est fait, il faut considérer cela comme un
fait. On va travailler avec. Travailler avec ne veut pas dire accepter. Il faut reconnaitre les faits sans
être dans la dramatisation. La personne est déjà au fait de sa situation ou de son comportement. On
peut par exemple amener la personne à une clarification ou à une prise de conscience.
L’AS doit essayer de comprendre les personnes. L’acceptation est très difficile en pratique parce
qu’elle nécessite d’accepter l’autre avec ses défauts, ses émotions négatives, ses coups de gueule,
etc.
Maurice Lévine parle de l’anxiété, de stress. Le bénéficiaire qui va venir vers nous au SS présente un
certain degré d’anxiété. L’AS doit mettre le bénéficiaire à l’aise pour éviter ou réduire ce stress. Il faut
travailler la stabilisation dynamique avec le bénéficiaire. (Cf. homéostasie). L’homéostase est un
essai d’adaptation à l’environnement (milieu externe) et au changement interne (milieu interne).
Le travailleur social doit pouvoir répondre de manière adéquate à la couche de l’anxiété. On dit que
cette réponse doit être humaine, chaleureuse, rassurante et le sentiment d’acceptation va
diminuer l’anxiété. Plus le stress est élevé, plus il faut faire preuve de soutien.
3.3.3. L’autodétermination
Au fur et à mesure des entretiens, le bénéficiaire va se confier de plus en plus. Il va sans doute oser
dire des choses qu’il n’a jamais pu dire auparavant, car il se sent en confiance et car il présuppose
que ce qui se dit dans notre bureau reste dans notre bureau.
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Cette discrétion n’est pas toujours respectée. Exemple : les camionnettes de livraison de repas du
CPAS livrent les repas aux bénéficiaires à la vue de tout le monde. Les camionnettes ne sont pas
banalisées. Idem pour les infirmiers et infirmières à domicile. Idem pour les camionnettes
d’institutions pour personnes handicapées. Les CPAS ont parfois des enveloppes à en-tête. Certains
CPAS font patienter les usagers dans une grande salle d’attente dans laquelle tout le monde se voit.
Plutôt que d’appeler un bénéficiaire par son nom dans la salle d’attente, certaines institutions
utilisent un numéro permettant l’anonymat.
On n’accepterait pas que notre médecin divulgue certaines informations confidentielles nous
concernant.
L’attente trop longue dans une salle d’attente peut conduire à des tensions, des conflits entre les
usagers.
La première réalité est que le TS doit affronter ses limites personnelles et professionnelles. On ne
peut pas aider tout le monde. On a des limites de compétences, des limites de pouvoirs. Exemple :
notre institution peut refuser notre plan d’intervention ou l’aide proposée. Il faut être conscient d’être
limité dans son travail, dans le développement de cette capacité de travail.
3.4.Dynamique de la relation
La relation professionnelle va présenter une dynamique bien caractéristique liée à l’interaction des
personnes. La personne bénéficiaire s’adresse au travailleur social parce qu’elle rencontre des
difficultés, des problèmes, des besoins pour lesquels elle vient chercher une aide plus ou moins
exprimée.
A ce moment-là, soit le TS établit une relation satisfaisante avec le bénéficiaire et celui-ci ira plus
loin dans la communication, soit le bénéficiaire ne se sentira pas en confiance mais en danger et
arrêtera cette communication.
La relation en service social est une relation engagée, communicative, humaine. Cette
communication humaine engage nos valeurs.
Les valeurs sont des références qui nous guident dans nos choix entre diverses actions. On entend
parfois parler de conflit de valeurs lorsque nos valeurs ne sont pas en adéquation avec les valeurs de
la personne de contact.
Le conflit de valeurs qui nous intéresse le plus est le conflit de valeurs dont nous sommes l’objet. On
parlera de dissonance.
Dissonance = conflit de valeurs qui se produit lorsque nous pensons quelque chose et lorsque nous
agissons de manière contraire.
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Le fait de prendre conscience de ses propres valeurs et de les assumer est sans doute l’un des
moyens de progresser vers la maturité professionnelle.
Conclusion :
Valeurs = ce qui est posé comme vrai, beau, bien selon des critères personnels ou sociaux et qui sert
de référence de principe moral.
Jugement de réalité = celui qui constate les faits. Il est l’opposé du jugement de valeur. L’as peut
utiliser le jugement de réalité.
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CHAPITRE 4 :
LA RELATION D’AIDE CENTREE SUR LE CLIENT OU RELATION NON-DIRECTIVE
Introduction :
L’hypothèse de base de l’approche rogérienne c’est que la relation d’aide est une relation
permissive, structurée de manière précise, qui permet au client d’acquérir une compréhension de
lui-même à un degré qui le rend capable de progresser à la lumière de sa nouvelle orientation.
La relation d’aide centrée sur le client, ou non directive, est une relation dans laquelle l’aidé choisit
de se faire aider, mais n’abandonnera ni sa liberté ni sa responsabilité dans la résolution de ses
difficultés. C’est une relation dans laquelle l’un au moins des protagonistes cherche à favoriser chez
l’autre la croissance, la maturité, le développement, un meilleur fonctionnement et une plus grande
capacité d’affronter la vie.
Rogers dit que de nombreux entretiens bien intentionnés échouent parce qu’une relation
satisfaisante n’est jamais établie.
La meilleure façon de commencer la discussion est de considérer ce que la relation d’aide n’est pas.
La relation d’aide n’est pas une relation parent-enfant. Dans la relation parent-enfant, il y a des
liens affectifs extrêmement forts. Ils ne sont pas présents sous la même forme dans la relation
d’aide. D’autant plus que dans la relation parent-enfant, il y a un lien de dépendance très fort. Dans
la relation parent-enfant, il y a une complète dévotion, tandis qu’il existe des limites dans la relation
d’aide.
La relation d’aide n’est pas non plus une relation amicale. Dans la relation amicale, il doit y avoir
une complète réciprocité. Dans la relation d’aide, l’AS a tout à donner sans rien attendre en échange.
La relation d’aide n’est pas une relation enseignant-élève ou professeur-étudiant. D’un côté, il y a
quelqu’un qui délivre du savoir et qui occupe une position haute et de l’autre côté, il y a ceux qui
attendent de recevoir du savoir.
La relation d’aide n’est pas non plus une relation médecin-patient. Le médecin conseille avec
autorité. Il y a une sorte de soumission de la part du patient. Ce n’est pas le cas dans la relation
d’aide.
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La relation d’aide représente un genre de lien social qui diffère de tout ce que le client a éprouvé
jusque-là, c’est pour ça que l’on parle de relation unique.
Ce qui rend possible la relation en service social c’est la chaleur et l’émotion sympathique
manifestées par l’aidant. Cette relation va graduellement évoluer en relation plus profonde.
Du point de vue de l’aidant, cette relation est placée sous contrôle : le lien affectif a des limites. Il y a
un intérêt authentique pour le bénéficiaire et on l’accepte en tant que personne.
La seconde qualité de la relation d’aide est sa permissivité et cela en qu’elle concerne l’expression
des sentiments. L’aidant accepte ce que le bénéficiaire lui dit.
L’absence complète d’attitude morale ou de jugement caractérise cette relation. L’AS adresse au
bénéficiaire ce que l’on appelle une attitude de compréhension. Tous les sentiments et attitudes
sont exprimables. Rogers dira même qu’aucune attitude n’est trop agressive, aucun sentiment
n’est trop coupable ou honteux pour être exprimé dans la relation.
2. La limite de temps : selon Rogers, il faut obligatoirement avoir une fin d’intervention =
une clôture d’intervention.
3. La limite d’affection : on ne peut pas se faire envahir par les émotions de l’autre, par son
problème. Sensibilité oui, mais sous contrôle.
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La relation d’aide est exempte de toute forme de pression. C’est-à-dire que l’aidant s’abstient de
faire part de ses propres désirs, réactions et penchants personnels. L’heure appartient au
bénéficiaire et non à l’aidant.
« Conseiller, suggérer, presser de suivre tel ou tel type de conduite plutôt que tel autre ne sont pas à
leur place dans l’accompagnement. » (Rogers)
Si l’on applique les quatre principes fondamentaux de la relation d’aide, le bénéficiaire pourra être
authentiquement lui-même. Être authentique, c’est se débarrasser des mécanismes de défense. Pour
la première fois de sa vie, le bénéficiaire va pouvoir être lui-même, notamment car l’AS ne va pas
juger le bénéficiaire. Quand je rencontre des difficultés j’ai besoin de tout, sauf de jugement.
Avant que l’aidant ne puisse contribuer au changement du bénéficiaire, il faut être une personne
véritable (être authentique = acceptant inconditionnel, congruent, et empathique).
Être congruent signifie être soi-même, non fixé dans une image que l’on se donne ou dans une
situation stéréotypée, mais un soi-même qui évolue, qui devient de moins en moins défensif de plus
en plus centré sur le bénéficiaire et intéressé par lui.
RMQ : être soi-même n’implique pas la fixité, mais donne au contraire la capacité de changer. Cette
possibilité de changement que chaque individu a en lui fait référence à l’équilibre dynamique.
Lorsque l’aidant est quelqu’un de positif, acceptant l’attitude du bénéficiaire, alors il favorise son
changement. L’aidant se refuse à imprimer une direction quelle qu’elle soit sur un plan quelconque.
Il s’interdit de penser que le client doit penser ou agir de manière déterminée.
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Empathie = se mettre à l’écoute du bénéficiaire pour comprendre le monde intérieur qui l’anime,
pour découvrir le potentiel de ses sentiments, pour suivre le rythme, pour laisser la relation évoluer
selon l’impulsion du consultant.
1. Reflet
2. Réitération
3. Élucidation.
La non-directivité est aussi définie comme une technique de l’entretien qui clarifie la situation.
L’aidant rogérien vise à participer à l’expérience immédiate du bénéficiaire. Il s’ensuit que ces
réponses doivent épouser la pensée de celui-ci, au point de la lui reprendre et de la lui rendre sous
une forme équivalente ou tout au moins reconnaissable comme sienne.
4.2.1. Le reflet
Il est évident que si l’on utilise tout le temps le reflet, cela va ressembler à un simple écho de notre
part (perroquet).
Pour faciliter cette utilisation du reflet, il existe deux autres moyens à notre disposition : réitération
& élucidation.
4.2.2. La réitération
4.2.3. L’élucidation
L’élucidation vise à relever les sentiments et les attitudes qui ne découlent pas directement des
paroles du sujet mais qui peuvent raisonnablement être induits de la communication ou de son
contexte.
Exemple : la personne en face de nous rencontre des difficultés à parler à cause des émotions.
« Madame, je vois que vous avez beaucoup de difficultés à exprimer ce que vous vivez ».
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Conclusion :
Ce qui est essentiel dans le cadre de l’utilisation de ces techniques c’est la foi en la capacité de
l’individu d’évoluer par lui-même. Si la non-directivité maintient une forme momentanée de
dépendance du bénéficiaire à l’égard de l’aidant, elle lui permet de faire face à ses problèmes avec
indépendance et autonomie.
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CHAPITRE 5 : L’ENTRETIEN
Il y a différents types d’entretiens. Il y a une classification des entretiens, selon la méthode utilisée et
selon le nombre de participants.
5.1. Classification
Dans ce cas-là, le professionnel introduit un thème et laisse parler le bénéficiaire autant qu’il le
désire ; le sujet peut être relatif à un problème, un incident.
C’Est un entretien non structuré : le professionnel intervient très peu et se limite à quelques signes
d’encouragements. En fin d’entretien, il lui arrive de poser une ou deux questions.
Ce type d’entretien permet de mieux comprendre les motivations, les conflits, les attitudes des
sujets et permet de percevoir petit à petit l’anxiété, les frustrations, les sentiments du bénéficiaire.
On va inviter le bénéficiaire à formuler à haute voix les démarches de sa pensée, pendant que ce
bénéficiaire résout un problème. Cela va nous permettre d’étudier les processus mentaux dans leur
déroulement et donc d’identifier les causes des succès et des erreurs.
Si l’on reprend l’exemple du jeune voulant agresser son professeur, on peut lui demander comment il
compte résoudre le problème qu’il a rencontré avec son professeur. Le jeune va pouvoir parler de
son problème. L’AS va pouvoir comprendre les processus mentaux.
Cet entretien sert à recueillir de informations d’une façon standardisée. Toutes les personnes
interrogées répondent à des questions identiques. Elles reçoivent les mêmes explications. Les
entretiens se déroulent dans des conditions aussi semblables que possible.
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Différences entre entretien dirigé et semi structuré : Dans l’entretien dirigé, les questions sont
posées dans le même ordre pour tous les participants. Dans l’entretien semi-structuré, on va laisser
la personne développer ses réponses même si ce n’est pas dans le bon ordre ou dans le même ordre
que les autres.
Cf. cours
Il peut être important de savoir conduire des entretiens de groupe, et ce de manière tout à fait
complémentaire aux entretiens individuels.
Dans un entretien de groupe, les personnes qui ont des facilités à s’exprimer risquent d’entrainer les
autres. Une fois que cette stimulation est présente, il peut y avoir de propositions faites par le
groupe, des critiques (positives ou négatives).
Exemple : entretien individuel avec un bénéficiaire qui s’exprime sans difficulté, mais cette même
personne n’intervient pas du tout en entretien de groupe. Cela nous communique des informations
sur sa personnalité.
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Lorsque les sujets sont très précis pour l’individu et concerne sa propre personne, des entretiens
individuels sont possibles. Mais ces mêmes sujets peuvent être traités en groupe. Exemple de la
sexualité.
Exemple du harcèlement scolaire : le harcèlement scolaire ne va pas être traité en groupe, mais en
individuel. Par contre, la prévention au harcèlement scolaire va se faire en groupe.
Existe-t-il une recette pour réaliser un entretien parfait ? NON, mais il existe quelques balises.
3. Langage : Le langage employé ne doit pas être trop technique ni faussement adapté au
niveau de l’interlocuteur. L’AS ne peut pas employer un langage plat et incorrect. Il faut
être prudent à ne pas infantiliser les personnes.
7. Ne pas vouloir faire entendre raison au bénéficiaire : Rien ne sert de s’entêter dans une
discussion. Rien ne sert d’obtenir le dernier mot. Le service social n’est pas un débat
politique. Il ne doit pas y avoir un gagnant et un perdant dans une discussion.
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3. Prendre des notes, juste après l’entretien, une fois que le bénéficiaire est parti :
- Inconvénient : appauvrissement de l’information reçue
→ Il n’existe pas de solution clef sur porte car chaque méthode présente des inconvénients. La prise
de notes ne sera jamais une prise de notes intégrale de tout ce que dit le bénéficiaire.
La prise de note permet de rédiger des rapports sociaux, qui prouvent que l’on a travaillé.
En entretien, lorsque l’on pose les questions, les réponses d’une sincérité entière sont rares. Cela
s’explique parce que le bénéficiaire a un jardin secret, ne peut/veut pas tout dévoiler, surtout si les
questions mettent en cause la personnalité de l’individu.
Le bénéficiaire peut être amené à mentir, à omettre volontairement de dire certaines choses.
Le mensonge peut altérer la relation, mais en service social on ne peut pas se permettre d’altérer la
relation, on devra accepter le mensonge.
Comment comprendre que ces réponses d’une sincérité complète n’existent pas ?
1. Quand on pose une question à un bénéficiaire, se forme directement chez lui une réponse
intérieure, dont il a conscience, ou pas.
2. Le bénéficiaire va opérer des ajustements à la situation particulière dans laquelle il se
retrouve.
3. Il exprime enfin sa réponse, souvent d’ailleurs celle qu’il croit que son interlocuteur désire.
Si la relation de confiance est bien établie entre le bénéficiaire et le travailleur social, rien
n’empêche d’être authentique dans le cadre de l’entretien. On peut ainsi dire « dites-moi si quelque
chose ne vous convient pas dans l’accompagnement ». Si l’on déforme nos réponses, c’est que l’on
ne se sent pas bien dans la relation.
Conclusion :
Il est difficile d’apprécier exactement la déformation ainsi apportée aux réponses formulées.
Exemple : si l’on demande au bénéficiaire s’il se sent bien dans l’accompagnement et qu’il répond
« oui », mais qu’il ne vient plus aux entretiens, on peut supposer qu’il n’était pas authentique dans
ses réponses. Cependant, on ne doit pas lui en vouloir d’etre authentique.
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