Vous êtes sur la page 1sur 5

Peut-on créer des environnements capacitants ?

exam écrit avec nico


qu’est-ce qu’un environnement capacitant,en quoi peut-il nous aider
dans notre manière d’agir professionnellement.

1/ L’approche par les capacités de Sen

modèle qui permet d'arrêter de dire que le problème est l’institution. C’est nous les
protagonistes principaux qui permettent de changer la trajectoire de vie des
individus.

La capacité de choix : c’est la liberté que les personnes en situation de handicap ou


de perte d’autonomie “ont réellement de choisir parmi différents modes de vie
auxquels elles peuvent avoir des raisons d’accorder de la valeur”. (Sen,1993,p.218).

Un choix suppose une évaluation autonome

Exemple: rester chez soi, partir en établissement, participer à des activités, voir sa
famille ou des amis, rester seul, etc

La capacité de choisir son mode de vie met l’accent sur le caractère plus ou moins
étendu de la liberté. Sen distingue deux versants dans la concept de liberté : un
aspect “opportunités” et un aspect “processus”:

-Opportunités : un vrai éventail d’options doit être présenté à la personne pour qu’il y
ait un choix véritable. Le degré d’une liberté dépend donc du nombre et de la nature
des mondes possibles qui lui sont offerts.

Processus: La démarche du choix doit se faire de manière autonome, détachée de


toute interférence d’autrui.

Règle de l’évaluation autonome et des opportunités possibles.

La capacité comme potentiel d’épanouissement:

La liberté ne se vise pas elle-même, elle vise un épanouissement personnel (un


rapprochement vers nos valeurs). La liberté ne s’épuise pas dans son acte (risque
d’anomie).
La liberté est finalisée par l’épanouissement humain : se nourrir, être en bonne
santé, participer à la vie de sa communauté, avoir une bonne estime de soi, être une
personne honnête, etc.

La capacité vise dans cette acceptation des finalités : capacité de vivre en bonne
santé, capacité de manger à sa faim, capacité d'être instruit, capacité de s’engager
comme citoyen, capacité de s’associer, capacité de mener une vie sexuelle
épanouis, capacité de se faire des amis, etc.

toutes ces capacités déclinent les facettes concrètes d’une vie épanouie, non d’une
liberté tautologique (centré sur elle-même).

Liberté axiologique =/ Liberté tautologique

Les capacités sont alors définies non seulement par la possibilité de choix mais par
les valeurs qu’elles visent et qui donnent sens à ces choix.

1.3 la capacité de réalisation:

Mais la capacité, selon Sen, n’est pas seulement celle de choisir la vie que l’on
désire mener (opportunités et choix); elle n’est pas seulement le potentiel d’une vie
épanouie (guidée par des valeurs); elle est aussi celle de mener réellement la vie
qu’on s’est choisie.

La question est aussi celle de la réalisation, c'est-à-dire l’accès effectif à des mondes
possibles (conversion des capacités en accomplissements).

Ce n’est pas une seule question de choix, c’est une question de pouvoir.

Entre la finalité visé (valeur comme respecter autrui) et les accomplissements


réalisés vont se glisser des médiations, négatives et positives, dont l’analyse est
cruciale pour une évaluation des capacités.

Quels sont les facteurs qui facilitent ou inhibent la “réalisation” de cette valeur
centrale (facteurs internes/externes) ?

Les facteurs de conversion sont au centre de la définition de la capacité. Qu’est ce


qui rend vraiment possible la réalisation de cette capacité?

tout le monde ne possède pas les mêmes moyens de conversion afin d’atteindre la
finalité souhaitée.
Il ne s’agit plus seulement de la légitimité des droits mais du devenir-réel des idéaux
du droit. Une personne en situation de handicap peut légitimement avoir le droit de
faire ses courses… mais sans pouvoir le réaliser effectivement.

Les capacités, en ce sens, se définissent comme l’ensemble des conditions qui


permettent de réaliser ces droits (le pouvoir faire).

Liberté(choix), Finalité(valeurs), Réalisation(conversion).

Avoir la capacité, c’est avoir des choix à faire qui font sens pour nous, et de pouvoir
réaliser de manière effective ces choix.

“la capacité doit aussi, pour fonctionner, comme cadre évaluatif, être contextualisée.
Ce qu’est, concrètement et empiriquement, une capacité dans une société donnée
ne découle pas de la définition substantielle qu’en pourrait donner un théoricien en
fauteuil, ni même un expert dans une salle de réunion de l’ONU. Il faut plonger le
concept de capacité en situation.

3 questions centrales:

-Les personnes en situation de handicap et ou de perte d’autonomie ont-elles


différents choix possibles dans cette situation sociale?

-Ces choix possibles correspondent-ils aux valeurs des personnes concernées ?

-Les facteurs de conversions (ou parfois “compensations”) sont-ils vraiment mis en


œuvre pour qu’ils puissent réaliser ces choix ?

II Contexte et situations capacitantes.

La situation est le contexte sont deux concepts souvent confondus, mais notons
qu’en aucun cas ces deux notions ne peuvent se substituer l’une à l’autre.

La différence fondamentale entre la situation sociale et le contexte est que la


première est une entité temporelle. Début, déroulement, fin. Ce n’est pas le cas du
contexte.

En fonction du contexte dans lequel s’insère l’acteur, certains choix s’offrent à lui,
tandis que d’autres sont implicitement prohibés. Le contexte ouvre des possibilités,
des perspectives d’actions, et montre la voie quant aux actions appropriées à
accomplir.

Contexte: il y a 30 tables; 1 bureau; 31 chaises: 50m2 disponibles…

Situation: c’est la rencontre entre le contexte et les acteurs. Ce qu’il se passe de


manière effective pendant ces deux heures de cours!

L’environnement n’est rien d’autres que la somme des situations sociales que
peuvent traverser les personnes dans un espace donné, auxquelles s’ajoutent les
lieux où une personne peut se retrouver seul.

Socialement, un individu désorienté se trouve encore dans un environnement, mais


plus dans une situation sociale.

Par exemple, un EHPAD représente un environnement pour le résident. il peut


s’engager dans des situations sociales repas, soins, activités diverses, discussions
avec d’autres patients).

Un environnement capacitant est “un environnement qui permet aux personnes de


développer de nouvelles compétences et connaissances, d’élargir leurs possibilités
d’actions, leur degré de contrôle sur leur tâche et sur la manière dont ils la réalisent,
càd leur autonomie”.

environnement capacitant permettrait de faire des choix qu’ils valorisent.

deux nécessité se font jour pour créer un environnement capacitant:

-que l'institution et les organisations s'engagent dans ce processus de capacitation


des acteurs.

Vous aimerez peut-être aussi