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Les attitudes

 Définition :
 « Disposition à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose », « un ensemble de
jugements et de tendances qui poussent à un comportement » (Le Petit Robert)
 « Les attitudes sont constituées d’une combinaison d’éléments cognitifs,
émotionnels et motivationnels par rapport à un objet ou une personne de
l’environnement du sujet … Ce sont des caractéristiques relativement stables
de la personnalité qui sont modelées tout au long de notre existence par notre
appartenance à divers groupes sociaux.» (Pauzé)
 « Disposition psychologique qui se dégage inconsciemment d’une personne et
qui révèle ses émotions, ses intentions et ses pensées réelles. C’est un état
intérieur de l’aidant qu’il communique, à son insu, dans toutes ses relations
par son langage non verbal. » (Portelance)
 « Une prédisposition à percevoir, penser, sentir et agir d’une certaine manière
par rapport à un être quelconque. Elle implique stabilité, permanence et
résistance au changement. » (Lucien Auger)
 Les attitudes sont le miroir de la personne, le reflet de son être. Elles se
forment à partir des valeurs et croyances de la personne de même que sa
conception de la personne humaine.
 Les attitudes amènent les gens à agir dans un sens précis, à opter pour des
comportements qui viennent concrétiser celles-ci.
 Il est important d’être attentif aux réactions de l’autre personne vis-à-vis nos
attitudes et de se soucier de nos propres réactions face aux attitudes des autres.
 Exemples d’attitudes :
confiance ou méfiance
indifférence ou chaleur
tolérance ou fermeture
etc.

Attitudes et intervention
 Les attitudes de l’aidant importent plus que son orientation théorique et elles sont
plus importantes que les techniques utilisées (voir annexe 1).
 Dans une relation, l’aidant et l’aidé ont droit à leurs sympathies et à leurs
antipathies… le plus important est d’être conscient de ses attitudes et de l’influence
qu’elles ont dans l’intervention.
 L’aidant réagit à la personne interviewée et à la structure de la situation telle qu’il
la perçoit, en fonction d’un certaines attitudes inscrites dans sa personnalité.
 La recherche démontre que toute personne s’attarde davantage aux comportements
qu’aux attitudes… sans toutefois oublier que tout comportement est le reflet
d’attitudes et qu’il est difficile de les masquer.

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 Au cours d’une intervention, plusieurs éléments peuvent avoir une influence
positive ou non sur les réactions affectives de l’aidé, ses attitudes et ses
comportements :
l’attitude de l’aidant
le cadre de référence de l’aidant
les techniques utilisées
le cadre de référence de l’aidé
la personnalité de l’aidé
 « Les techniques sont des comportements externes, enracinés ou non dans des
attitudes. Il est possible d’apprendre à utiliser un grand nombre de techniques,
dans quelques domaines que ce soit, sans que, pour autant, les attitudes internes
en soient modifiées. » (Auger)

Attitudes facilitantes et non facilitantes


 L’aidant doit être conscient que ses attitudes spontanées et naturelles tout comme
ses interventions verbales ou non verbales peuvent avoir une influence positive sur
le climat et le contenu de la relation tout comme elles peuvent être un obstacle à
l’expression libre et complète de l’aidé. Il sera alors question d’attitudes ou
réponses facilitantes ou encore d’attitudes ou réponses non facilitantes.
 C’est avant tout l’impact de l’attitude ou de l’intervention verbale ou non verbale
sur l’interlocuteur qui va déterminer si celle-ci a été facilitante ou non pour la
personne.
 Les attitudes facilitantes ou non facilitantes sont des attitudes que l’aidant est
susceptible d’adopter lorsqu’il écoute une personne exprimer ses idées ou ses
sentiments.

A) Attitudes non facilitantes :


 Définition : attitudes considérées comme des obstacles à la communication du
fait qu’elles ne facilitent pas l’expression, l’ouverture de soi et la
compréhension.
note : adoptées par l’aidant, ces attitudes influencent l’attitude de l’aidé dans
ses réponses verbales et non verbales.
 Catégories d’attitudes non facilitantes :
1. investigatrice
2. évaluative
3. autoritaire
4. sauveur
5. paternaliste
6. interprétative
note : la catégorisation a été faite à partir de recherches portant sur les
effets de ces attitudes sur la personne. (voir : effets possibles)

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1. Attitude investigatrice :
 Définition : tendance à rechercher et à connaître les détails pour accroître
sa propre compréhension de la situation, satisfaire sa curiosité,
confirmer ses croyances, obtenir d’autres confidences, etc.
(l’aidant détermine lui-même ce qui est important)
 Effets possibles : frustration, incompréhension, hostilité, réponses en
incluant les détails souhaités, sentiment d’avoir à
répondre à la curiosité d’une personne, sentiment
d’interrogatoire, réponse donnée pour préserver son
image, fermeture, passivité (la personne approfondit peu
et est en attente des questions), etc.
 Alternative : expliquer à la personne les raisons motivant la recherche
d’informations supplémentaires, poser des questions pour
permettre à l’autre de s’exprimer davantage

2. Attitude évaluative :
 Autre appellation : attitude moralisatrice
 Définition : tendance à décider ce qui est bon ou mauvais pour la personne,
à formuler un jugement positif ou négatif sur ce que dit ou fait
la personne, à approuver ou désapprouver un comportement, à
demander à la personne de faire ou de ne pas faire quelques
chose, à blâmer, à faire la morale, à sermonner… et cela à
partir de son propre cadre de référence (normes, valeurs, etc.).
(l’aidant ne cherche pas à comprendre la nature du problème)
 Effets possibles : culpabilisation, sentiment de diminution et d’infériorité,
méfiance, dissimulation, révolte, cristallisation dans ses
prises de position, fermeture, angoisse, diminution de
l’engagement ou de la motivation, indifférence, retenue
ou arrêt dans l’expression, recherche de l’accord, relation
de dépen-dance, agressivité, recherche du jugement positif
dans l’expression d’opinions ou de sentiments, etc.

3. Attitude autoritaire :
 Définition : tendance à réprimander, menacer, ridiculiser, humilier, inju-
rier… à se donner la responsabilité de ramener la personne
dans le droit chemin, de la reprendre, d’utiliser son pouvoir
(l’aidant dirige la rencontre dans la direction souhaitée)
 Effets possibles : acceptation par soumission ou peur, hostilité, opposition,
arrêt du suivi, anxiété, sentiment d’inégalité, etc.

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4. Attitude de sauveur :
 Autres appellations : attitude clé, de solution, aide et conseil
 Définition : tendance à proposer une solution ou des éléments de solution, à
suggérer une techmique, à dire quoi faire, à donner un conseil
et ce, à partir de son propre cadre de référence, etc.
(l’aidant se préoccupe peu de ce que souhaite la personne)
 Effets possibles : la personne choisit la solution proposée pour faire plaisir
à l’autre ou par obligation, accroissement de la soumission
et du manque de confiance, sentiment d’incompétence,
d’inégalité ou d’incompréhension, dépendance, agressi-
vité, insatisfaction, arrêt de recherche de solutions, etc.
 Alternative : proposer à l’aidé un conseil, une technique avec droit de refus

5. Attitude paternaliste :
 Autres appellations : attitude d’appui, de soutien
 Définition : tendance à consoler, rassurer, encourager, exprimer sa
compassion, manifester son intérêt personnel, etc.
(l’aidant est peu orienté vers la recherche de solutions)
 Effets possibles : grand attachement à l’aidant, dépendance, victimisation,
recherche continuel d’encouragement, diminution de la
responsabilisation, en attente d’idées ou de suggestions,
soumission, passivité, hostilité et refus d’être pris en pitié,
augmentation ou diminution des confidences, etc.
 Alternative : varier l’intensité de l’encouragement, rassurer la personne et
par la suite se recentrer sur ses propos

6. Attitude interprétative :
 Autre appellation : attitude explicative
 Définition : tendance à organiser le matériel reçu afin de fournir une
explication logique à partir de son propre cadre de référence, à
analyser pour faire un diagnostic, à imposer son point de vue, à
dire à l’autre ce qu’il ne sait pas, à projeter sa manière de
comprendre, à exprimer ses théories, etc.
 Effets possibles : sentiment d’incompréhension, soumission, résistance,
irritation croissante, changements de sujet, dépendance,
sentiment d’infériorité, accord du bout des lèvres,
étonnement, sentiment de ne pas être concerné par la
réponse, rectification, affrontement, arrêt de la
communication, etc.
 Alternative : faire une interprétation à partir des propos de l’aidé et de son
cadre de référence en vérifiant auprès de celui-ci la pertinence
de l’interprétation ou de l’explication fournie.

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B) Attitudes facilitantes :
 Définition : attitudes facilitant l’expression, l’exploration et la compréhension.
note : adoptées par l’aidant, ces attitudes influencent l’attitude de
l’aidé dans ses réponses verbales et non verbales
 Catégories d’attitudes facilitantes :
1. Empathique
a) les éléments indispensables (page 5 à 8)
 compréhension empathique
 considération positive inconditionnelle
 authenticité (congruence)
b) les éléments souhaitables (page 9 et 10)
c) les éléments à utiliser avec discernement (page 10)
d) les caractéristiques personnelles de l’aidant favorisant une attitude
facilitante (page 11et 12)

1. Attitude empathique :
a) Les éléments indispensables :
 Compréhension empathique
 Définition :
« percevoir le cadre de référence interne d’une autre personne avec
exactitude et avec les composantes émotionnelles et les significa-
tions qui s’y rattachent, comme si l’on était l’autre personne, mais
sans jamais perdre la condition « comme si » … Si la qualité du
« comme si » se perd, alors il s’agit d’identifi-cation. »
(Max Pagès dans Pauzé)
« Capacité d’une personne à rentrer dans le mode subjectif de
l’autre; de saisir ce que l’autre éprouve et ressent; de manifester à
l’autre l’importance de ce qu’il est et fait. L’empathie est une
manière personnelle d’être et non seulement une attitude qu’on
adopte dans l’exercice d’un rôle professionnel. » (Beaudry et Trottier)
« Capacité de comprendre ce que vit la personne, de se mettre à sa
place, de ressentir même ce qu’elle peut ressentir, mais sans le
vivre à sa place. » (Fanzolato)
« Capacité que la personne a de se placer dans la situation d’autrui,
à imaginer ce qu’il ressent … écouter comme si on était à la place
de l’autre en prenant soin de discerner ce qui nous appartient et ce
qui appartient à l’autre…c’est ressentir ce que l’autre ressent avec
un certain détachement pour mieux comprendre le vécu de
l’autre. » (Cameron)
« Se situer dans le cadre de référence de l’aidé pour saisir comment
il vit son problème. » (Auger)
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« Acte par lequel un sujet sort de lui-même pour comprendre
quelqu’un d’autre sans éprouver pour autant les mêmes émotions
que l’autre. » (St-Arnaud)
« S’immerger dans le monde subjectif de l’autre, pour essayer de le
comprendre de l’intérieur, voir la situation avec les yeux de
l’autre. Non pas se mettre à sa place, mais d’une certaine manière,
ressentir ce que lui ressent. » (Abric)
« L’empathie est définie par deux composantes :
 la réceptivité aux sentiments vécus par l’autre ;
 la capacité verbale de communiquer cette compréhension. »
(Abric)

« Essayer de savoir comment on se sent si on l’est l’autre, afin de


ressentir non seulement les choses superficiellement mais aussi
accéder à des significations plus profondes. » ( Rogers)

attitude par laquelle l’aidant sort de lui-même pour saisir l’univers


de l’autre de l’intérieur en adoptant pour un temps son cadre de
référence et en mettant entre parenthèse son propre cadre de
référence i.e. ses propres perceptions, ses propres pensées, ses
propres idées, ses propres émotions, etc., sans pour autant en nier la
présence et la valeur pour soi.
capacité de percevoir avec justesse et sensibilité les sentiments vécus
par l’autre et de lui communiquer ce qu’on a perçu avec des mots
appropriés et ajustés à sa personne, tout en gardant une distance
suffisante pour ne pas devenir cet autre

 Effets possibles :
reconnaissance de soi dans les propos de l’autre
sentiment de compréhension par l’autre
sentiment de sécurité : la personne se sent moins bizarre, moins
seul, moins vulnérable et est encouragée à poursuivre et à aller
dans des régions inconnues (sentiments)
augmentation du désir de communiquer et partager
sentiment de respect dans ce qu’il est et dans ce qu’il vit.
(acceptation de soi et augmentation de la confiance en l’autre)

meilleure compréhension des émotions et sentiments associés à ses


expériences de vie
accroissement des possibilités de meilleures prises de décision et de
réactions plus appropriées dans la vie de tous les jours
note : la compréhension empathique se manifeste par l’utilisation de
techniques précises (reformulation, clarification, reflet,
confrontation, contact visuel, position du corps, etc.)

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 Considération positive inconditionnelle de la personne
 Définition :
accueillir et accepter l’autre dans la totalité de sa personne
(expériences de vie, émotions, besoins, désirs, pensées, etc.) sans
aucun jugement et sans mettre de conditions.
considérer la personne comme un être humain investi d’une valeur et
d’une dignité infinies, quels que soient ses comportements, ses
décisions, etc.
« Sentiment qui porte à valoriser le client; à le reconnaitre comme
une personne ayant de la valeur et de la dignité; à le considérer
comme une personne acceptable, telle qu’elle est. » (Cameron)
accepter la personne dans ses valeurs, ses croyances, son rythme, ses
façons de voir, de vivre, de comprendre et de penser, ses décisions,
ses résistances, etc. et la traiter avec égard, considérat-ion et
courtoisie malgré les différences existantes et la présence de
comportements répréhensibles
« accueil de l’autre tel qu’il est, avec ses limites et ses différences;
sans le juger, le critiquer ou le blâmer…reconnaitre à la personne
sa pleine valeur en tant qu’être humain. » (Beaudry et Trottier)
 acceptation de la personne
 acceptation de la personne dans sa différence
 acceptation de la personne dans ce qu’elle vit.
reconnaissance que la personne a le droit strict de prendre ses
propres décisions et de mener sa vie comme bon lui semble
note : acceptation inconditionnelle ne signifie pas nécessairement
que l’aidant approuve tout et ne met aucune limite à la
relation : la personne doit être congruente avec elle-même et
tenir compte de ses limites.
« Le refus de tout jugement sur ce que l’autre exprime, mais aussi
acceptation du silence éventuel de l’autre. Acceptation incondi-
tionnelle de ce qui est dit, de la manière dont cela est exprimé et du
fait que l’autre ne veut pas exprimer tel ou tel sentiment. »
(Abric)
 Effets possibles :
l’aidé va davantage s’aimer, s’accepter, se respecter
l’aidé reconnait notre intérêt pour lui en tant que personne
l’aidé reconnait notre volonté à travailler avec lui
l’aidé se sent accepté tel qu’il est
 Attitudes contraires : donner des ordres, des directives, des comman-
dements, des avertissements, faire des menaces,
faire la morale, donner des suggestions, ridicu-
liser la personne, se moquer, etc.

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 Authenticité / congruence
 Définition :
« Mon attitude ou le sentiment que j’éprouve, quels qu’ils soient,
sont en accord avec la conscience que j’en ai. » (Rogers)
« Se révéler tel que l’on est : ce qu’on communique correspond
exactement à ce qu’on ressent et pense… » (Cameron)
« Capacité de l’intervenant d’être soi-même, i.e. d’exprimer un
contenu verbal correspondant aux sentiments éprouvés
intérieurement au moment présent. L’intervenant authentique
utilise ses propres sentiments et ses réactions dans la relation avec
le client. » (Beaudry et Trottier)
« Ce qu’on montre (comportement externe) est en accord avec ce
que l’on pense (processus mentaux) et ce que l’on ressent (état
interne). » (Cameron)
« Seule l’authenticité de l’intérêt pour l’autre permet d’être
disponible pour lui, par rapport à ce qu’il dit. Cette authenticité
peut aller jusqu’à devoir exprimer ses propres sentiments dans la
situation d’interaction. » (Abric)
l’aidant est librement et profondément lui-même : spontané dans son
interaction et ouvert à des expériences agréables et pénibles, il utilise
ses propres réactions authentiques de façon constructive pour
comprendre le vécu de l’autre
(expressions synonymes : être soi-même, franchise, honnêteté)
harmonie entre le contenu verbal et le contenu non verbal
 Effets possibles :
incitation pour l’aidé à devenir lui-même authentique
diminution de la distance émotionnelle
l’aidant est perçu comme une personne sensible et chaleureux
encouragement à ouverture et communication interpersonnelle
identification par l’aidé de nouvelles perspectives dans l’analyse de
sa situation personnelle
 Obstacles : avoir peur de l’autre et de nous-même (se réfugier dans un
rôle)
note : l’aidant peut choisir de communiquer ou non ce qu’il pense et
ressent. S’il choisit de la faire, son expression doit être le
reflet fidèle de ce qu’il pense et ressent intérieurement.

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b) Les éléments souhaitables :
 Regard chaleureux : affection pour la personne dans ce qu’elle est, ce
qu’elle dit, ce qu’elle vit, etc.
 Ouverture et tolérance : admettre et accepter chez l’autre la présence
d’idées nouvelles, de valeurs différentes, de
croyances particulières, de perceptions
distinctes, de manières particulières de penser,
de ressentir ou d’agir, etc.; accepter d’être
influencé sans se sentir menacé.
 Confiance en la personne : favoriser l’implication de la personne, faire
ressortir sa participation, la responsabiliser
face aux progrès réalisés, etc.
 Politesse : démontrer, par de petits gestes, notre attention à l’autre
personne, (ex. : offrir un siège, appeler la personne par son
prénom, refuser d’être dérangé, s’assurer que la personne est
confortable, etc.)
 Accueil : créer un climat propice à la confiance (la personne est
bienvenue, elle ne dérange pas et on a du temps pour elle)
 Patience : se rappeler que le changement prend du temps et de
l’énergie, qu’il y a place à l’erreur et à la déception
 Sens de l’humour : ne pas craindre de rire de soi ou d’une situation
particulière
 Flexibilité, spontanéité et créativité :

« capacité d’ajuster son comportement aux comportements et aux


intérets de chaque personne que l’on rencontre dans un contexte
donné; de recourir à une variété d’habilités ou de méthodes
adaptées au client et à sa problématique. » (Beaudry et Trottier)
oser, être à l’écoute de ses intuitions, s’éloigner de la technique,
être ouvert à l’imprévisible
 Implication et engagement : être actif dans le processus et démontrer
un réel désir d’aider l’autre. Assurer un
leadership, sans toutefois devenir écrasant
 Non directivité : donner à la personne l’initiative complète dans la
présentation du problème et dans l’itinéraire qu’elle
désire emprunter. Être centré sur la personne et son
vécu et non sur le problème et les faits évoqués
 Diplomatie et pondération : réagir à une situation de façon appropriée
 Simplicité et douceur
 Reconnaissance du droit à l’autonomie

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 Immédiateté
Définition :
 « capacité pour l’intervenant de décrire ce qui se passe dans le
moment présent de la relation avec le client. L’intervenant vit
intensément le moment présent de sa relation avec le client. »
(Beaudry et Trottier)
 révélation par l’aidant de ce qu’il pense ou ressent au moment
présent, de ses sentiments ou pensées à propos de la relation
avec l’aidé (l’aidant doit être à l’écoute de ses réactions internes
et juger de la pertinence de révéler ses pensées et sentiments)
 donner un feedback à propos des comportements ou des
sentiments de l’aidé qui se manifestent dans l’entrevue
postulat de base : pour l’aidé, ce qui se passe dans la relation n’est
pas nécessairement différent de ce qui se passe
dans la vie de tous les jours

Effets possibles :
 aider l’aidant et l’aidé à mieux travailler ensemble
 amener le client à réfléchir sur ses comportements, ses pensées
ou ses sentiments à partir d’exemples se situant dans le
moment présent
 ramener la personne dans le moment présent afin de lui faire
prendre conscience de sa réalité actuelle par rapport à celle du
passé et de l’avenir
 amener la personne à retrouver sa conscience du vrai présent,
celui se déroulant au moment même où vous discutez elle

c) Éléments à utiliser avec discernement :


 Au cours d’une entrevue, tous les éléments cités précédemment ont
avantage à être bien doser : leur utilisation doit tenir compte de la phase
dans laquelle se situe la relation
Phase initiale : utilisation des éléments à un niveau minimum pour
ne pas effaroucher l’aidé ou le placer en mode défen-
sif ou passif. Éviter confrontation et immédiateté.
Phase intermédiaire : utilisation des éléments à un niveau moyen à
l’exception de la confrontation et de
l’immédiateté (niveau minimum).
Phase avancée : utilisation des éléments à un niveau avancé
 Au cours d’une entrevue, certains éléments ont avantage à être utilisés
avec discernement, tenant compte de la particularité de la situation)
ex. : directivité / non directivité, disponibilité de l’aidant, protection,
fermeté / souplesse, réponse aux besoins exprimés par l’aidé, etc.

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d) Caractéristiques de l’aidant favorisant une attitude facilitante
 Connaissance et conscience de soi :
« capacité de l’intervenant de reconnaitre ses propres sentiments,
ses attitudes, ses valeurs, ses mythes, ses préjugés, ses biais, ses
limites etc. et de saisir leur influence sur son intervention. »
(Beaudry et Trottier)
connaître ses filtres perceptuels (personnalité, croyances, limites,
forces et faiblesses, etc. ) afin de discerner ce qui appartient à soi et
à l’autre dans une entrevue
 Acceptation de soi : être capable d’apprécier de façon réaliste et honnê-
te ses forces et ses limites afin de développer un
amour de soi véritable et être bien avec soi-même.
 Être à l’écoute de son corps : être capable de déchiffrer son propre
langage corporel langage manifesté
envers les autres ou encore ressenti à
l’intérieur de soi-même (tensions,
posture, agitation, mimiques etc.)
 Disponibilité émotionnelle : être présent à ses propres émotions
(anxiété, tristesse, agressivité, etc.) et se
permettre de les exprimer ou de les
nommer
« C’est parce qu’il vit, aime, souffre et pleure dans sa vie personnelle
que l’intervenant peut être à l’écoute des joies et des souffrances des
autres » (Portelance)

 Confiance en soi (sécurité) : être au clair avec ses valeurs, ses


croyances, ses limites, ses idées, ses
émotions, ses actions, ses choix, etc. afin
d’être capable de les exprimer ou de s’en
distancer sans se sentir menacé
 Respect de soi : demeurer soi-même, développer son propre style,
mettre ses limites, reconnaitre le bien fondé de son
propre cadre de référence, etc.
 Digne de confiance : « habilité qui permet à l’intervenant d’être perçu
comme une personne de confiance, sincère,
ouverte, avec qui il est facile d’entrer en contact et
établir une relation. » (Beaudry et Trottier)
 Compétence : « attitude incitant l’aidé à percevoir l’aidant comme une
personne digne de confiance, capable de l’aider à
résoudre son problème en raison des ses connaissances,
de ses comportements et éventuellement de ses
expériences de vie. » (Beaudry et Trottier)

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 Allégeance : confiance de l’aidant dans sa méthode de traitement et
dans les techniques utilisées
 Assurance : se faire percevoir comme une personne solide, fiable et
compétente
note : l’aidé fait parfois des tests de confiance pour s’assurer qu’il
peut compter sur une personne sûre d’elle-même
 Dépassement de ses difficultés personnelles et morales intérieures :
Aller au delà de ses peurs :
 peur de l’entretien
 peur de l’affectivité d’autrui
 peur de ses réactions affectives
 peur de ne pas savoir conduire l’entrevue
 peur de mettre fin à l’entrevue
 peur d’être pris à partie
 peur des confidences
 peur des silences
 peur d’être jugé par l’autre
 etc.

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Annexe 1
Efficacité des psychothérapies
 De multiples revues de littérature et de nombreuses méta-analyses démontrent que
la psychothérapie est efficace :
 « Un patient ayant reçu un traitement psychologique présente une
amélioration supérieure à 80% des patients non traités. »
 50% des clients s’améliorent de façon significative après aussi peu que 8 à
10 rencontres… un autre quart (25%) font de même après 26 sessions ou 6
mois de traitements hebdomadaires
 Les progrès se maintiennent dans le temps
 Les approches possèdent des facteurs communs qui sont curatifs (92% de la
variance est due aux facteurs communs)
les 3 principales approches :
 béhaviorale
 psychanalytique
 humaniste-existentielle
 Asay et Lambert (1999) ont identifié 4 catégories de facteurs communs
influençant le change-ment, et cela quelque soit l’orientation théorique des
thérapeutes :

Facteurs communs
Modèles et Espoir et
techniques anticipation
d’intervention 15%
15%

Relation
thérapeutique La personne
30% elle-même
40%

1. L’espoir et anticipation (15%) :


 attentes de la personne face à l’intervention et effet placébo de celle-ci,
perception positive de l’intervenant, confiance au traitement
« La recherche démontre l’importance de l’espoir dans le
succès, particulièrement lors des premières rencontres. »

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2. La personne elle-même (40%) :
 caractéristiques de la personne : forces, motivations, habilités relation-
nelles, nature et sévérité des difficultés
« Le facteur de succès le plus important en psychothérapie est la qualité de
participation du client. » (Castonguay, 1987)
 réseau social : soutien reçu ou disponible, renforcement positif, ressources
disponibles dans le milieu, etc.
 événements de vie extérieure : nouvelles relations amoureuses, déména-
gement, travail, participation à un cours, etc.
note : cette catégorie fait référence aux rémissions spontanées, aux
changements observés chez des personnes non traitées, à
l’utilisation de livres, etc.
(60% des clients amorcent des changements avant la première rencontre)

3. Les modèles et techniques d’intervention (15%):


 Les principaux modèles de traitement produisent des effets similaires : les
facteurs communs sont plus importants que les aspects spécifiques
 Les recherches sur l’efficacité respectives des modèles ont mis fin à toute
visée de suprématie d’une approche particulière.
 Prises isolément, les techniques utilisées ont peu d’effet sur l’issue du
traitement. Elles ont un effet particulier à chaque personne, selon le contexte
de leur utilisation.
 Les modèles d’intervention sont nombreux et variés : analyse transaction-
nelle, bioénergie, biofeedback, cri primal, gestalt thérapie, psychosynthèse,
thérapie centrée sur le client, thérapie de la réalité, thérapie cognitivo-
comportementale, thérapie émotivo-rationnelle, thérapie expérientielle,
thérapie jungienne, thérapie multimodale, thérapie brève, etc.

4. La relation thérapeutique (30%) :


 La contribution de la personne et du thérapeute est nécessaire à toute
relation thérapeutique
Caractéristiques de la personne pouvant avoir un effet positif sur
l’alliance thérapeutique : implication, collaboration, motivation au
traitement, accord avec les buts de l’intervention, Yavis (young,
attractive, verbal, intelligent, social), etc.

Caractéristiques du thérapeute pouvant avoir un effet positif sur


l’alliance thérapeutique : âge, sexe, personnalité, culture d’origine,
valeurs, croyances, intérêt manifesté envers la personne, authenticité,
disponibilité émotionnelle, empathie, respect de la personne, flexibilité,
capacité à impliquer la personne, allégeance théorique et pratique,
compétence, années d’expérience, confiance, etc.
« C’est la qualité de la relation établie entre la troisième et cinquième
rencontre qui a la meilleure corrélation avec le succès. »

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Bibliographie
Abric, Jean-Claude (2008). Psychologie de la communication. Théories et méthodes.
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Cours : CRI-2811 (19/09/2009) Thème : Les attitudes Chargé de cours : Jacques Proulx 15 de 16
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Notes personnelles

Cours : CRI-2811 (19/09/2009) Thème : Les attitudes Chargé de cours : Jacques Proulx 16 de 16

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