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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix – Travail – Patrie Peace-Work-Fatherland


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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
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FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCE
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DEPARTEMENT DE BIOLOGIE DEPARTMENT OF BIOLOGY
BP 454 P.O. Box 454

PARCOURS : BIOLOGIE DES ORGANISMES ANIMAUX


U.E : BIOCHIMIE ET ECOLOGIE PARASITAIRE
NIVEAU : MASTER 2
GROUPE : 4

Les molécules antigéniques


THEME :
chez Fasciola hepatica

EXAMINATEUR : Prof. Borris Rosnay Galani Tietcheu

ANNEE ACADEMIQUE : 2023/2024


N° NOM ET PRENOM MATRICULE SIGNATURE
01 MELOUNA NDJANA 18A412FS
CELESTINE TATIANA
02 MODJI VINCENT DE PAUL 19B214FS
03 NDJANDJO KOUAYIP 21A967FS
STEVE
04 NGUENANBAYE DIDIER 22A813FS
05 SINI MATHIEU 19A612FS
06 SOBDJOLBO MANASSE 17A985FS

1
PLAN DE TRAVAIL
INTRODUCTION...............................................................................................3
I. GENERALITES SUR Fasciola hepatica.................................................4
I.1. Morphologie et anatomie......................................................................4
I.2. Cycle biologique de Fasciola hepatica..................................................7
II. LES MOLECULES ANTIGENIQUES DE Fasciola hepatica ET
LEURS FONCTIONS..............................................................................8
II.1. Les antigènes de surface ou somatiques.......................................8
II.2. Antigènes d’excrétions- sécrétions (E/S) ou métaboliques........10
II.3. Interactions entre les molécules antigéniques de Fasciola
hepatica et celles d’autres parasites....................................................11
III. METHODES DE MISE EN EVIDENCE DES
MOLECULES ANTIGENIQUES DE Fasciola hepatica...............12
III.1. Méthodes immunologiques..................................................12
III.2. Méthodes physicochimiques................................................14
CONCLUSION...........................................................................17
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................18

2
INTRODUCTION
Fasciola hepatica appelé communément grande douve du foie, est un ver plat
(plathelminthe) qui provoque une affection (appelée fasciolose ou distomatose
hépatobiliaire) due à l’invasion du foie et des canaux biliaires. Ce parasite se
caractérise par un cycle parasitaire complexe faisant intervenir des hôtes définitifs,
habituellement des ruminants et un mollusque gastéropode d’eau douce, Lymneae
truncatula comme hôte intermédiaire (Knubben-Schweizer et Torgerson 2015).
L’aire de répartition mondiale de Fasciola hepatica est vaste et correspond
presque à toutes les régions où le climat permet le développement exogène du parasite
dans son hôte secondaire (la limnée tronquée) (Euzéby, 1971), tant dans les pays
tempérés que dans les pays tropicaux.
L’hôte définitif s’infeste généralement par la consommation des plantes
aquatiques comestibles sur lesquelles sont enkystées les formes infestantes (les larves
métacercaires) des douves rejetées par la limnée (Rondelaud et Mage 1990) ou suite à
la consommation d’eau contaminée (Karahocagil et al., 2011). Les douves immatures
sont à la fois histophages et hématophages et leur migration dans le parenchyme
hépatique est assurée par l’action lytique de leurs sécrétions enzymatiques. Les formes
matures sont toutefois hématophages et dès qu’elles s’installent dans les canaux, elles
se nourrissent essentiellement de la dégradation de l’hémoglobine provenant du sang
de l’hôte.
Le parasite Fasciola hepatica est doté d’une structure biologique très complexe,
et contient de nombreuses substances dont le pouvoir antigénique est parfaitement
élucidé par la mise au point de diverses techniques de purification ou de dépistage
sérologique. Ses antigènes peuvent être divisés en deux catégories : les antigènes de
surface ou somatiques qui font partie intégrante de la structure du tégument et des
différents tissus du parasite, et les antigènes d’excrétions/sécrétions (E/S) ou
métaboliques qui sont principalement les produits d’excrétions-sécrétions libérés
spontanément par le parasite dans l’organisme de l’hôte (Lehner et Sewell 1980).
Ce présent travail a pour objectif de présenter les molécules antigéniques chez
Fasciola hepatica. De ce fait, nous présenterons d’abord les généralités sur Fasciola
hepatica, en suite ses molécules antigéniques et leurs fonctions et fin les méthodes de
mise en évidence de ces molécules.

3
I. GENERALITES SUR Fasciola hepatica
I.1. Morphologie et anatomie
I.1.1. Morphologie
Fasciola hepatica, ou la grande douve du foie, est un ver plat d’aspect lancéolé, à
symétrie bilatérale et sans segmentation. Elle mesure 20-30 mm de longueur × 8-13
mm de largeur, blanc au centre et plus foncé en périphérie. Son corps comprend deux
parties ; l’une antérieure qui est un cône céphalique portant un organe de succion dit
ventouse buccale, et l’autre postérieure qui est aplatie et se prolonge vers l’arrière par
une extrémité élargie et foliacée. La ventouse ventrale est distante de 3 à 5 mm de la
ventouse buccale. Elle est musculeuse et permet à la douve de se fixer.

Figure 1:Morphologie générale de Fasciola hepatica

I.1.2. Anatomie
I.1.2.1. Tégument
Le tégument est confluent avec des cellules sous-jacentes par des connexions
cytoplasmiques microtubules bordées. Il se compose d'une membrane tégumentaire
externe, une matrice contenant des corps discoïdes, organismes membraneux,
généralement des mitochondries et une membrane tégumentaire basale. Le tégument
contient souvent des épines entre la membrane externe et basale. Les cellules sous-
jacentes contiennent des noyaux, des mitochondries, le réticulum endoplasmique
rugueux, le complexe de Golgi et les ribosomes (Fried et Graczyk, 1997). La
membrane externe tégumentaire est recouverte d'une couche riche en glucides, le

4
glycocalyx, qui est labile et se compose essentiellement de glycoprotéines avec des
chaînes d'oligosaccharides et de gangliosides. Le rôle du glycocalyx chez le parasite
n'est pas connu, mais il est probablement important dans la protection, l'absorption, et
surtout dans les propriétés immunologiques du tégument qui se renouvelle chaque 2 à
3 heures (Vukman et al., 2013).

Figure 2: Structure du tégument

I.1.2.2. Appareil digestif


Le tube digestif de Fasciola hepatica est constitué de la ventouse buccale, point
de départ de l’appareil digestif, suivi d’un pharynx musculeux puis d’un œsophage. Il
se termine par un intestin ramifié en de nombreux diverticules aveugles : les caeca. Les
formes immatures de Fasciola hepatica sont histophages alors que la forme adulte est
presque complètement hématophage et le contenu de son intestin est vidé dans la bile
au bout de trois à quatre heures régulièrement, ce qui nécessite un système digestif très
efficace (Simpkin et al., 1980).

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Figure 3: structure de l'appareil digestif

I.1.2.3. Appareil reproducteur


L’appareil génital mâle est moins développé ; formé de deux testicules, lobés et
ramifiés. Alors que l’appareil génital femelle est très développé. L’ovaire est relié par
deux glandes vitellogènes lobées et ramifiées. La grande douve est hermaphrodite,
possède à la fois un appareil génital mâle et un appareil génital femelle. On suppose
cependant que la fécondité est dans la plupart du temps de type croisé, nécessitant
donc deux individus. Donc il n’y a pas une autofécondation mais un accouplement
réciproque (Dar, 2004).

Figure 4: structure de l'appareil reproducteur

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I.1.2.4. Appareil excréteur
L’appareil excréteur est de type protonéphridien, d’origine ectoblastique et
baigne dans l’hémolymphe. Il est formé d’un réseau de canalicules ramifiés. Le canal
collecteur commun, pourvu à son extrémité d’une vessie contractile aboutit au pore
excréteur. Cet appareil joue un rôle dans l’excrétion des produits de sécrétion.

Figure 5: structure de l'appareil excréteur (type protonéphridien)

I.2. Cycle biologique de Fasciola hepatica


 Chez l’homme, les douves adultes libèrent des œufs par les canaux biliaires qui
atteignent l’intestin. Les œufs de douves sont excrétés dans les selles ;
 Dans l’eau, les œufs libèrent les larves, qui pénètrent dans les escargots ;
 À l’intérieur des escargots, les œufs passent par plusieurs étapes de
développement pour prendre une forme immature de la douve qui est dotée
d’une queue et qui est capable de nager (cercaire) ;
 Les escargots infectés libèrent des cercaires, qui forment des kystes sur le
cresson d’eau et d’autres plantes aquatiques ;
 Les personnes sont infectées lorsqu’elles consomment des plantes (en particulier
le cresson d’eau) qui contiennent des kystes ;
 Dans l’intestin, les kystes libèrent les larves ;
 Les larves traversent la paroi intestinale pour atteindre la cavité abdominale et le
foie, puis les canaux biliaires. Elles deviennent alors des douves adultes et
produisent des œufs.

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Figure 6: Cycle biologique de Fasciola hepatica

II. LES MOLECULES ANTIGENIQUES DE Fasciola hepatica ET


LEURS FONCTIONS
Fasciola hepatica est une mosaïque antigénique dont la composition change au
cours du cycle évolutif. Les différents antigènes ont été classés comme antigènes de
surface ou somatiques et antigènes d’excrétions- sécrétions (E/S) ou métaboliques.
II.1. Les antigènes de surface ou somatiques
Les antigènes de surface sont obtenus par différents procédés à partir du
parasite entier, vivant ou non ou encore par des fragments parasitaires. Ces antigènes
jouent un rôle évidemment primordial dans la réponse immunitaire, parce qu’ils sont
situés directement en contact avec l’hôte (Golvan et Ambroise, 1987).
Fasciola hepatica libère à sa surface quatre type de molécules contenues dans des
granules sécrétoires :

8
 FhTP (Fasciola hepatica tegumental protein) : elles sont au nombre de trois
(Fh TP1, Fh TP2, FhTP3) et sont présentent dans le tégument du parasite et
peuvent jouer un rôle dans l'interaction avec l'hôte et la modulation de la
réponse immunitaire. Ces molécules varient en fonction du stade de
développement ; Fh TP1 est présent chez le ver juvénile fraichement excysté,
Fh TP2 par contre est présent chez le ver juvénile qui a atteint le foie et FhTP3
chez le ver adulte qui a atteint les canaux biliaires ;
 Molécule de défense des helminthes hepatica 1 (FhHDM-1) : Le premier
HDM (Helminth Defense Molecule) découvert provenait de F. hepatica
(FhHDM-1). Il semblerait que FhHDM-1 ait une structure secondaire
principalement hélicoïdale-α avec une hélice amphipathique et une extrémité
C-terminale présentant une ressemblance structurelle et biochimique avec
cathélicidines des mammifères. De plus, la séquence C-terminale de 34 résidus
de FhHDM1 présente une similitude frappante avec la cathélicidine humaine
(LL37). Comme le LL37, FhHDM-1 et son fragment C-terminal neutralisent le
LPS empêchant l'activation de TLR4 sur les cellules cibles telles que les
macrophages. FhHDM-1 s'associe aux radicaux lipidiques de la membrane
plasmique des macrophages et est endocyté. Dans le macrophage, le FhHDM-1
est clivé par la cathepsine lysosomale pour libérer un peptide C-terminal
pouvant former une hélice amphipathique, et ce peptide peut empêcher
l'acidification des lysosomes par l'inhibition de l'activité de l'ATPase vacuolaire
(vATPase). Les macrophages détruit les antigènes et les présentent au CMHII
sur les lymphocytes T CD4+ ; par conséquent, une altération de ce processus
via l’inhibition de la vATPase empêcherait le déclenchement de la réponse
immunitaire adaptative (Ryan et al., 2020) ;

Figure 7 : Structure de la molécule FhHDM -1

9
 Protéines liant les acides gras : Les protéines de liaison aux acides gras
(FaBP) de F. hepatica sont un groupe de chaperons qui modulent les réponses
lipidiques au sein de la cellule et sont étroitement lié à l’inflammation et au
métabolisme. Quatre isoformes de FaBP ont été identifiés chez F. hepatica et se
sont tous des antioxydants connus avec un rôle nutritif chez le parasite. Des
recherches sur leurs propriétés antiinflammatoires ont démontré que le Fh12 (12
kDa) réduit la production de cytokines proinflammatoires. La molécule Fh15
peut atténuer la production d'IL1β et de TNFα chez les macrophages humains
(Ryan et al., 2020).

Figure 8 : Structure de la molécule FaBP

 Peptide de type mucine : L'analyse du stade préliminaire de l'infection à F.


hepatica a conduit à la découverte de protéines présentant des similitudes avec
les mucines (Fhmuc). Un peptide synthétique dérivé de la mucine qui stimule
les cellules immunitaires non spécifiques (CD11b+MHCII) chez des souris
exposées au LPS. Fhmuc stimule des effets proinflammatoires, avec une
expression accrue de TLR4 induite par le LPS dans les CD et une polarisation
de la réponse des lymphocytes T (Ryan et al., 2020).
II.2. Antigènes d’excrétions- sécrétions (E/S) ou métaboliques
Différents antigènes ont été identifiés dans les produits d’excrétions-sécrétions
de Fasciola hepatica, impliqués dans divers rôles physiologiques : la nutrition,
l’excrétion, la reproduction et l’échappement du système immunitaire de l’hôte. Ce
sont des substances produites par l’appareil digestif et libérées spontanément dans le
tissu de l’hôte, aux différents stades de développement (Moreau et al., 1997).
Certains de ces produits d’excrétions-sécrétions montrent des activités
protéolytiques et contiennent notamment diverses cystéines protéases, ainsi que des
dipeptidylpeptidases (Trap et Boireau, 2000). Ces protéinases jouent un rôle très
important dans la digestion protéolytique de l’hémoglobine de l’hôte, permettant ainsi
la nutrition du parasite. Ces molécules sont responsables de la pénétration chez l’hôte
et de la dégradation des tissus hépatiques par les jeunes larves lors de la migration.

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Ces molécules identifiées dans les produits d’excrétions-sécrétions de Fasciola
hepatica sont entre autres :
 FhHSP70 (Fasciola hepatica heat shock protein 70) : Cette protéine
chaperonne est impliquée dans la réponse au stress et peut également jouer un
rôle dans la modulation de la réponse immunitaire de l'hôte. Il s'agit d'une
protéine de choc thermique qui appartient à la famille des protéines HSP70. Elle
est composée d'une ou plusieurs chaînes polypeptidiques repliées dans une
structure tridimensionnelle spécifique ;

Figure 9 : Structure de la molécule FhHSP70

 FhLysoPL1 (Fasciola hepatica lysophospholipase 1) : Cette enzyme est


impliquée dans la modification des lipides de l'hôte et peut également agir
comme un antigène stimulant la réponse immunitaire. C'est une
lysophospholipase, une enzyme qui catalyse la dégradation des
lysophospholipides. Sa structure est basée sur une séquence d'acides aminés
spécifique qui lui confère son activité enzymatique ;

Figure 10: Exemple de l'action d'une lysophospholipase

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 Les cystéines protéases : Les protéases à cystéine constituent environ 80 % des
enzymes E/S produits par F. hepatica et ils jouent un rôle majeur tout au long
de l’infection. Cinq clades de la cathepsine de F. hepatica (FhCL) ont été
identifiés. Trois sont associés à des vers adultes matures (FhCL1, FhCL2 et
FhCL5) et deux spécifiques aux parasites infectieux stade juvénile (FhCL3 et
FhCL4). L’augmentation de la sécrétion de FhCL3 pendant les premières étapes
de l’infection, aide le parasite immature en empêchant la fixation des
éosinophiles de l'hôte. Inversement, une fois que la douve a atteint le foie, les
sécrétions de FhCL1/2 provoque des effets anticoagulants qui permettent de
nourrir le sang pour le parasite. Il est intéressant de noter que les effets de
FhCL1 entrainent une diminution des médiateurs inflammatoires et des effets
protecteurs dans le choc septique induit par le LPS (Ryan et al., 2020) ;

Figure 11 : Structure de la cystéine protéase

 Inhibiteurs de protéases : Les inhibiteurs de la sérine protéase de Kunitz ont


été identifiés dans l’extrait total et tégument de F. hepatica. De façon
intéressante, la molécule de type F. hepatica Kunitz (FhKTM) possède une
spécificité pour les cystéines protéases et il a été démontré qu'il s’associe avec
la cathepsine L (Ryan et al., 2020).
II.3. Interactions entre les molécules antigéniques de Fasciola hepatica et celles
d’autres parasites
Fasciola hepatica possède des antigènes en commun avec d’autres helminthes
responsables souvent de l’apparition des réactions croisées dans les sérums testés au
cours des tests sérologiques. En plus, cette communauté antigénique est à l’origine
d’une protection réciproque entre différentes espèces parasitaires (Thoury, 1991). La
moitié des antigènes parmi la mosaïque antigénique de Fasciola hepatica est
commune chez les cestodes, la quasi- totalité chez les nématodes et le quart environ
chez les trématodes.

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Ces Communautés antigéniques sont largement exploitées dans la protection des
animaux contre certaines infestations parasitaires. En effet, les bovins infestés avec
Schistosoma bovis acquièrent une résistance à Fasciola hepatica, 10 semaines après
(Sirag et al., 1985). Le même phénomène a été observé par El Azazy et al. (1985) sur
des rats infestés 08 semaines avant par Schistosoma mansoni, dans lesquels le cycle de
Schistosoma mansoni a été interrompu. D’autre part, l’infestation par Cysticercus
tenuicollis a protégé le mouton contre Fasciola hepatica dès la 3ème semaine post-
infestation.

III. METHODES DE MISE EN EVIDENCE DES MOLECULES


ANTIGENIQUES DE Fasciola hepatica
III.1. Méthodes immunologiques
Ces méthodes ont permis d’identifier les véritables antigènes parmi tous les
constituants. L’immunoélectrophorèse, l’immunodiffusion et la méthode
immunoenzymatique sont les techniques immunologiques les plus couramment
utilisées pour la mise en évidence des antigènes de Fasciola hepatica.
III.1.1. L’immunoélectrophorèse
La technique d’immunoélectrophorèse (IEP) est réalisable selon les étapes suivantes :
 Une lame de microscope est recouverte d’agarose percée de deux puits : la
première comporte un sérum de contrôle qui contient les antigènes témoins
et la deuxième comporte le sérum à tester ;
 Découpage d’une gouttière au milieu de la lame, dans laquelle on verse de
l’anti-sérumpolyclonal provenant d’un animal hyperimmunisé, capable de
reconnaître pratiquement tous les antigènes de Fasciola hepatica ;
 Ce système est soumis à un champ électrique qui permet de séparer les
antigènes selon leur charge ;
 Après diffusion, on obtient des différents arcs de précipitation correspondant
aux complexes (Ac-Ag), qui peuvent être colorés et comparés avec les
antigènes témoins (Bene et Faure, 1998).
Par l’emploi de cette technique, Biguet et al. (1962) poursuivirent leurs
investigations à partir du même broyat de douves adultes et arrivèrent à individualiser
15 fractions antigéniques. Tailliez et Korach (1970), en exploitant la même technique,
ont pu mettre en évidence l’existence d’une fraction antigénique correspondant à l’arc
2 d’IEP, spécifique de genre Fasciola et qui s’est avérée très efficace pour le diagnostic
immunologique précoce de la fasciolose animale (Levieux et al., 1992).

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Figure 12: principe de l'immunoélectrophorèse

Ap : Arc de précipitation ; G.As.P : Gouttière avec anti-sérum polyclonal dirigé contre Fasciola
hepatica; L.gA: Lame de microscope couverte d'un gel d'agarose ; Sc: Sérum à tester.

III.1.2. L’immunodiffusion
Cette méthode a été utilisée dans le but de détecter et tester la réactivité des
fractions antigéniques selon la technique de double diffusion ou technique
d’Ouchterlony.
La technique utilise un gel d'agarose coulé sur une plaque de verre de quelques
millimètres d'épaisseur, sur lequel on creuse une série de puits disposés en couronne
(contenant les antigènes) autour d'un puits central (contenant l'anti-sérum). Après une
incubation pendant 48 h, en chambre humide, à + 4 °C, une coloration pendant 10 min
avec l'Amidon-schwartz et une décoloration avec 7 % d'Acide acétique, la lecture peut
révéler :
 Une fusion des arcs, indiquant un même complexe immun ;
 Un éperon (arcs sécants), indiquant deux complexes immuns différents
(les puits périphériques ne contiennent pas les mêmes antigènes) ;
 Des arcs doubles dans le cas de plusieurs anticorps dans le puits central ;
 L’absence d’arcs, indique qu'il n’y a pas d’antigènes dans les puits
périphériques, spécifiques à l'antisérum dans le puits central (Bene et
Faure, 1998).

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Figure 13: principe de l'immunodiffusion

III.1.3. ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay)


La technique de dosage d'immunoabsorption par enzyme liée – en anglais
Enzyme-Linked Immuno Assay – ou test ELISA est un test immunologique qui permet
la détection ou le dosage de molécules dans un échantillon biologique.
Elle fut conceptualisée et développée par deux scientifiques suédois, Peter Perlmann et
Eva Engvall à l'Université de Stockholm en 1971.
Le test ELISA est principalement utilisé en immunologie afin de détecter et/ou
doser la présence de protéines, d’anticorps ou d’antigènes dans un échantillon. Ce test
sérologique détecte notamment les anticorps produits par l’organisme en réponse à la
contamination externe.
L’utilisation d’anticorps pour la détection d’antigènes représente une méthode
spécifique et rapide. La technique ELISA est une technique immuno-enzymatique qui
permet de visualiser, à partir d’un échantillon biologique, les réactions entre un
antigène – corps considéré comme étranger par l’organisme vivant – et un anticorps à
l’aide d’une réaction colorée produite par un marqueur enzymatique – généralement la
phosphatase alcaline et la peroxydase – préalablement fixé à l’anticorps. La réaction
colorée permet de confirmer l’identification de la bactérie isolée ou la présence du
virus recherché et l'intensité de la couleur donne une indication de la quantité
d'antigènes ou d'anticorps dans l'échantillon donné.

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Figure 14: principe de ELISA (sandwich)

III.2. Méthodes physicochimiques


III.2.1. Méthodes chromatographiques
Plusieurs types de chromatographies liquides peuvent être utilisés pour la séparation
et/ou la purification des antigènes solubles de Fasciola hepatica.
La chromatographie d'exclusion-diffusion ou gel filtration est l'une des
méthodes couramment appliquée au fractionnement et à la séparation des antigènes
parasitaires. Cette technique a été réalisée par de nombreux auteurs en utilisant
différents types de matrice solide.
La chromatographie liquide sous haute pression (HPLC pour High pressure
liquid chromatography) en vue de la séparation des produits bruts excrétés-sécrétés de
Fasciola hepatica, ce qui a permis l'obtention d'un grand nombre de fractions,
correspondant à 10 pics distincts, dont la majorité donnent des réactions positives avec
les immun-sérums obtenus sur des lapins expérimentalement infestés par des
métacercaires.
La chromatographie d'échange ionique est quant à elle une technique de
purification facultative dont l'application à l'analyse des antigènes parasitaires s'avère
très intéressante, notamment lorsqu'il s'agit de purifier certaines molécules ayant des
activités spécifiques. Elle permet la séparation de molécules chargées (la séparation est
en fonction de la charge électrique). La phase stationnaire est un solide ayant des
propriétés particulières que l’on appelle un échangeur d’ions constitué par une résine
porteuse de groupements ionisés négativement ou positivement, exerçant des
interactions électrostatiques (ioniques) avec des composés (protéines) ionisées. Les
échangeurs d’ions sont des macromolécules insolubles portant des groupements
ionisables ayant la propriété d’échanger de façon réversible certains de leurs ions au

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contact d’autres ions provenant d’une solution. C’est une séparation des composés
basée sur des interactions ioniques réversibles entre une phase stationnaire appelée
échangeur d’ion, des contres ions échangeables ou mobiles et un soluté ou protéine
chargé.
III.2.2. Méthode électrophorétique
Le principe de base de l'électrophorèse sur les antigènes de Fasciola hepatique
repose sur la migration des antigènes à travers un gel sous l'effet d'un champ
électrique. Les antigènes sont des protéines ou des glycoprotéines spécifiques
présentes à la surface du parasite et qui déclenchent une réponse immunitaire chez
l'hôte infecté.
Les étapes générales de l'électrophorèse sur les antigènes de Fasciola hepatique :
 Préparation des échantillons : Les antigènes sont extraits du parasite et préparés
pour l'électrophorèse. Cela peut impliquer la rupture des cellules du parasite et
la purification des protéines.
 Préparation du gel : Un gel d'agarose ou de polyacrylamide est préparé avec des
puits où les échantillons seront déposés.
 Chargement des échantillons : Les échantillons contenant les antigènes extraits
sont déposés dans les puits du gel.
 Application du champ électrique : Une tension électrique est appliquée aux
extrémités du gel, ce qui entraîne la migration des antigènes à travers le gel en
fonction de leur taille et de leur charge électrique.
 Visualisation des antigènes : Une fois l'électrophorèse terminée, les antigènes
sont visualisés à l'aide de colorants ou d'anticorps spécifiques qui se lient aux
antigènes et permettent leur détection.
Cette technique permet de séparer les différents antigènes en fonction de leur poids
moléculaire et de leur charge, ce qui peut aider à caractériser ces antigènes et à mieux
comprendre la réponse immunitaire induite par l'infection par Fasciola hepatique.

III.2.3. Hémagglutination
Cette méthode utilise le phénomène dans lequel les antigènes de peuvent
agglutiner (c'est-à-dire regrouper) les globules rouges. Ce processus repose sur
l'interaction entre les antigènes et les récepteurs présents à la surface des globules
rouges.
Lorsque les antigènes de Fasciola hepatica sont en contact avec les globules
rouges, ils peuvent se lier aux récepteurs spécifiques présents à la surface des globules
rouges. Cette liaison peut entraîner une agglutination des globules rouges, formant des
amas visibles à l'œil nu.

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Le phénomène d'hémagglutination est souvent utilisé comme technique
diagnostique pour détecter la présence d'anticorps dirigés contre les antigènes de
Fasciola hepatica dans le sérum d'un individu infecté. Dans ce cas, les antigènes de
Fasciola hepatica sont fixés sur des particules porteuses (comme des érythrocytes ou
des particules de latex) et mélangés avec le sérum du patient. Si des anticorps
spécifiques dirigés contre les antigènes sont présents dans le sérum, ils peuvent se lier
aux antigènes fixés sur les particules porteuses, entraînant ainsi l'agglutination visible
des particules.

CONCLUSION
Parvenu au terme de notre travail ou il était question pour nous de présenter les
molécules antigéniques chez Fasciola hepatica, il en ressort notre investigation que ce
parasite est doté d’une structure biologique très complexe, et contient de nombreuses
substances dont le pouvoir antigénique est parfaitement élucidé par la mise au point de
diverses techniques de purification ou de dépistage sérologique. Ses antigènes peuvent
être divisés en deux catégories : les antigènes somatiques qui font partie intégrante de
la structure du tégument et des différents tissus du parasite, et les antigènes
métaboliques qui sont principalement les produits d’excrétions-sécrétions libérés
spontanément par le parasite dans l’organisme de l’hôte.
Les antigènes de surface jouent un rôle évidemment primordial dans la réponse
immunitaire, parce qu’ils sont situés directement en contact avec l’hôte. Ceux
métaboliques sont impliqués dans diverses fonctions physiologiques telles que la

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nutrition, l’excrétion, la reproduction et l’échappement du système immunitaire de
l’hôte. Ce sont des substances produites par l’appareil digestif et libérées
spontanément dans le tissu de l’hôte, aux différents stades de développement. Ce
parasite est capable d’interagir avec d’autres helminthes car possède des antigènes en
commun. Cette communauté antigénique est responsable souvent de l’apparition des
réactions croisées au cours des tests sérologiques et aussi, elle est à l’origine d’une
protection réciproque entre différentes espèces parasitaires. Plusieurs méthodes
permettent la mise en évidence des molécules antigéniques de Fasciola hepatica et
celles-ci peuvent soit immunologiques notamment (l’immunoélectrophorèse,
l’immunodiffusion et la méthode immunoenzymatique) ; soit physicochimiques
notamment (les méthodes chromatographiques, électrophorétiques et
l’hémagglutination)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Knubben-Schweizer G. et P.R. Torgerson (2015). Bovine fasciolosis : Control
strategies based on the location of Galba truncatula habitats on farms. Vet
Parasitol.208(1-2): 77-83. doi: 10.1016/j.vetpar.2014.12.019. Epub 2014 Dec
24.
2. Euzéby J.(1971). Les maladies vermineuses des animaux domestiques et leurs
incidences sur la pathologie humaine. Tome II, Livre 1 : Distomatoses hépato-
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