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La plupart du temps, les fonctions A(p) et B(p) ne sont pas choisies, elles sont imposées par la
conception du système. Parfois seul le gain statique est réglable, d’autres fois aucun paramètre
n’est réglable. Si l’on s’en tenait là, on ne pourrait que prédire et constater les performances du
système bouclé, sans pouvoir les améliorer si nécessaire. Il y aura très peu de chance que le
cahier des charges soit respecté.
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2. Actions correctives élémentaires.
Il existe trois types d’actions correctives élémentaires, simples à réaliser individuellement,
mais qui dégradent les autres performances. Elles sont utilisables dans un cahier des charges
peu exigeant ; dans le cas contraire, il faut envisager une combinaison de ces actions
correctives, ce qui devient plus complexe.
𝐶(𝑝) =
Le correcteur intégral ajoute un pôle nul à la FTBO. On en déduit que l’erreur de position
sera nulle (car un système dont la FTBO possède un pôle nul aura une erreur de position
nulle, cf. chapitre précédent).
Le correcteur intégral améliore la précision d’un système asservis.
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Ces opérations sont illustrées à la figure suivante :
C(p) = p
qui a pour rôle d’ajouter un zéro nul à la fonction de transfert en boucle ouverte.
Si le système possède un ordre élevé, le déphasage peut tendre vers des valeurs
négatives très importantes ; la remontée de phase peut alors être sans effet sur
l’amélioration de la marge de phase, voire la dégrader et même rendre le système
instable (courbe grise en trait plein).
Si au contraire l’ordre du système est faible, la remontée de phase peut se traduire par
une nouvelle courbe 𝜑 (𝜔) qui tend vers une valeur située largement au-dessus de
−𝜋 (courbe grise pointillée).
Pour finir, la précision du système, liée au gain statique va être dégradée par l’action dérivée
puisque le gain aux basses fréquences diminue fortement.
En conclusion, seule la rapidité du système est améliorée par l’introduction d’un correcteur
à action dérivée. Toutes les autres performances sont diminuées ou susceptibles de l’être.
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3. Inconvénients des actions correctives élémentaires.
Reprenons le diagramme de Bode étudié précédemment et essayons d’imaginer quel serait
l’action d’un correcteur idéal.
Pour une meilleure précision, il faudrait pouvoir augmenter le gain statique uniquement au
voisinage des basses fréquences.
Pour une meilleure rapidité, il nous faudrait choisir une pulsation de coupure à 0 dB un peu
plus grande.
Pour améliorer la marge de phase, l’idéal serait de pouvoir corriger la courbe de phase
uniquement au voisinage de 𝜔 .
Toutes ces modifications devant, bien sûr, être localisées uniquement dans certaines zones de
fréquence. Car tel est l’inconvénient majeur de chacune des actions correctives élémentaires
que nous venons d’étudier : leur action porte sur l’ensemble du spectre de fréquences de 0
à l’infini et toute action corrective menée à un endroit précis pour corriger telle ou telle
performance agit également à d’autres endroits en en dégradant certaines autres.
Les correcteurs idéaux, s’ils existent, devront être caractérisés par une action localisée en
vue de corriger une des performances, sans influencer les autres, chose que ne peuvent pas
réaliser des correcteurs simples qui modifient l’ensemble du diagramme de Bode.
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Pour mieux comprendre l’action de ce correcteur, traçons son diagramme de Bode.
Il y a deux pulsations de coupure : 1⁄𝑇 et1⁄𝑎𝑇, telles que : 1⁄𝑎𝑇 < 1⁄𝑇 .
Le tracé des diagrammes de Bode est le suivant :
Exemple :
Considérons un système de fonction de transfert 𝐺(𝑝) placé dans une boucle à retour
unitaire, avec :
𝐾
𝐺(𝑝) =
𝑝
1 + 100
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On commence par régler K pour satisfaire à la condition sur la marge de phase :
Comme :
𝐾
𝐺(𝑗𝜔) =
𝑗𝜔
1 + 100
On a :
∆𝜑 = 𝜋 − 3 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 =
Calculons à présent l’erreur de position obtenue en boucle fermée dans ces conditions : ´
𝐾
𝜀 = lim [1 − 𝐻(𝑝)] = lim 1 −
→ → 𝑝
𝐾 + 1 + 100
Donc :
𝐾 1
𝜀 =1− = = 0,26 = 26 %.
1+𝐾 1+𝐾
La précision constatée ne satisfait pas au cahier des charges.
Pour obtenir une erreur de position de 5 %, il est nécessaire de disposer d’un gain statique
K tel que :
1
𝜀 = = 0,05 ⟹ 𝐾 , = 19 ⇒ 20 𝐿𝑜𝑔 𝐾 , = 25,6 𝑑𝐵.
1 + 𝐾,
Introduisons un correcteur à retard de phase dans la chaîne directe (figure suivante).
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On a :
𝑎(1 + 𝑇𝑝)
𝐶(𝑝) =
1 + 𝑎𝑇𝑝
avec 𝑎 > 1.
La nouvelle fonction de transfert en boucle ouverte est :
𝑎(1 + 𝑇𝑝) 2,8
𝐺 (𝑝) = 𝐶(𝑝)𝐺(𝑝) = ∙
1 + 𝑎𝑇𝑝 𝑝
1 + 100
avec 𝑎 > 1.
Le nouveau gain statique est : 𝐾 , = 2,8 𝑎.
Par conséquent, il est nécessaire de régler le paramètre a de sorte que :
𝑎 = 19⁄2.8 = 6,8 et donc 20 𝐿𝑜𝑔 𝑎 = 16,7 𝑑𝐵 .
Il suffit, pour finir, de choisir T de manière à ce que 1/T soit très inférieur à la pulsation de
coupure à 0 dB. Nous pouvons prendre, par exemple, T = 10 s.
On a finalement :
6,8 (1 + 10 𝑝)
𝐶(𝑝) =
1 + 68 𝑝
Le correcteur à avance de phase est un correcteur qui, comme son nom l’indique, permet
d’augmenter la marge de phase d’un système. Il s’agit de compenser un trop faible déphasage
autour de la pulsation de coupure à 0 dB.
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Sa fonction de transfert est :
1 + 𝑎𝑇𝑝
𝐶(𝑝) =
1 + 𝑇𝑝
avec 𝑎 > 1.
Pour mieux comprendre l’action de ce correcteur, traçons son diagramme de Bode.
Il y a deux pulsations de coupure : 1/T et 1/aT, telles que : 1/aT < 1.
Le tracé des diagrammes de Bode est le suivant :
Exemple :
Considérons un système de fonction de transfert 𝐺(𝑝) placé dans une boucle à retour
unitaire, avec :
100
𝐺(𝑝) =
(𝑝 + 1)
Soit :
1 𝑟𝑎𝑑 1 𝑟𝑎𝑑
= 18,9 𝑒𝑡 = 5,3
𝑇 𝑠 𝑎𝑇 𝑠
Finalement :
1 + 0,19𝑝
𝐶(𝑝) =
1 + 0,053𝑝
La nouvelle fonction de transfert en boucle ouverte est :
1 + 0,19𝑝 100
𝐺 (𝑝) = 𝐶(𝑝)𝐺(𝑝) = ∙
1 + 0,053𝑝 (𝑝 + 1)
La figure suivante présente les diagrammes de Bode comparés du système initial et du
système corrigé. Rappelons que les diagrammes de Bode de 𝐺(𝑝) et de 𝐶(𝑝)
s’additionnent pour former celui du système corrigé 𝐺 (𝑝).
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Remarque : Le correcteur à avance de phase a une influence sur le diagramme de gain du
système. Cette influence est visible sur la figure 8.10 autour de la pulsation de coupure à 0 dB
: la pulsation de coupure à 0 dB du système corrigé est légèrement plus grande que celle du
système non corrigé. Par conséquent, la remontée de phase maximale que l’on a calculée ne se
produit plus véritablement à 𝜔 . On a alors le choix de négliger cette augmentation ou
encore de l’anticiper en majorant la remontée de phase calculée de quelques degrés, par
exemple 5◦.
la précision, matérialisée par une valeur maximale de l’erreur de position : 𝜀 < 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙,
la rapidité, matérialisée par une valeur maximale du temps de montée : 𝑡 < 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 ,
la marge de stabilité, matérialisée par une valeur minimale de la marge de phase :
∆𝜑 < 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙
la limitation du dépassement d%< 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 , ce qui se traduit par une valeur minimale
∆ °
du coefficient d’amortissement en boucle fermée, donc, étant donné que 𝜉 ≈
par une valeur minimale de la marge de phase. Entre cette valeur et celle dictée
précédemment, on prend bien sûr la plus élevée.
Une des méthodes les plus intéressantes pour régler le système de sorte qu’il satisfasse au
cahier des charges est la suivante :
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6. Exercices.
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On place ce système dans une boucle à retour unitaire. On souhaite avoir à la fois une marge
de phase supérieure à 45◦ et un temps de montée plus petit que 0,5 s.
Calculer la valeur de K qui assure, en boucle fermée, un temps de montée de 2,15 s. Calculer,
pour cette valeur de K la valeur de la marge de phase. En déduire l’expression de la fonction
de transfert du correcteur à avance de phase qu’il faut introduire dans la chaîne directe.
On place ce système dans la chaîne directe d’une boucle de régulation, en cascade avec un
correcteur C( p) = K. La boucle de retour est assurée par un système de fonction de transfert
B( p) = 3.
Déterminer la condition nécessaire sur K pour que le système possède une marge de phase
supérieure à 45◦. Déterminer l’expression du nouveau correcteur C( p) qui permet d’avoir à la
fois une marge de phase de 45◦ et une erreur de position inférieure à 0,2.
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