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I- Les glucides
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Figure 5 : Classification des glucides
1.1 Les oses
Leur classification repose sur deux critères :
• Nombre d’atomes de carbone de l’ose (le premier élément ayant 3C)
• Nature de la fonction carbonylique ou réductrice.
La combinaison de ces deux critères permet de caractériser un ose (voir tableau ci-après).
B-2. Cétoses
La nomenclature est définie par rapport à la position de l’hydroxyle porté par le carbone
asymétrique voisin de la fonction alcool primaire la plus éloignée de la fonction cétone en
référence au cétotétrose.
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✓ Les énantiomères, dits inverses optiques, représentent 2 composés stéréo-isomères qui
sont image l’un de l’autre dans un miroir. Ils ont les mêmes propriétés physiques et
chimiques et un même pouvoir rotatoire mais de signe différent (déviation de la lumière
polarisée d’un même angle mais dans un sens opposé).
✓ Les diastéréo-isomères représentent le cas des composés qui ont au moins 2 carbones
asymétriques et qui ne sont pas énantiomères.
✓ Les épimères représentent les diastéréo-isomères qui ne diffèrent que par la
configuration spatiale d’un seul carbone asymétrique.
✓ Si les substituants des carbones sont rencontrés dans un même sens, le diastéréo-isomère
est dit érythro. Si les substituants des carbones sont rencontrés dans un sens inverse, le
diastéréo-isomère est dit thréo. La configuration érythro optiquement inactive est dite
méso.
- Un mélange racémique est un mélange dont l’activité optique globale est nulle.
1.1.2 Formule cyclique des oses : modèle de HAWORTH
a- Cyclisation des oses
Dans le cas des formules cycliques d’oses, il y a dans le cycle un atome d’oxygène, qu’on
appelle parfois « pont oxygéné ». La cyclisation est réalisée par réaction de la fonction
aldhéhyde ou cétone avec une fonction alcool portée par la même molécule. Il se forme ainsi
un hémiacétal cyclique.
On appelle hémiacétal le produit de la condensation d’un aldéhyde ou d’une cétone avec un
alcool
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Figure 10 : Cyclisation du glucose sous forme pyranique.
Les substituants des carbones qui se trouvent à droite de l’axe des carbones dans la
représentation de Tollen se retrouvent en dessous du cycle dans la représentation d’Haworth
alors que ceux à gauche de l’axe des carbones figurent au-dessus. Les atomes de carbone non
inclus dans le cycle sont placés au-dessus dans la représentation d’Haworth si le pont oxydique
est à droite dans la représentation de Tollen et en dessous si le pont oxydique est à gauche dans
la représentation de Tollen (voir Fig. 8). La cyclisation crée un nouveau carbone asymétrique
avec 2 anomères possibles.
Cycle pyranique : quand le cycle résultant comporte 6 sommets, il est hexagonal et porte le
nom de cycle pyranique par homologie avec le noyau organique appelé pyrane. On dit dans ce
cas que l’ose est un pyranose.
Cycle furanique : quand le cycle est pentagonal, il est appelé furanique par homologie avec le
noyau furane. L’ose est alors appelée furanose.
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Figure 12 : β-D-Fructopyranose. α-D-Fructofuranose.
C. Oxydation ménagée
La fonction aldéhydique est la plus facilement oxydable. L’iode en milieu basique la transforme
en fonction acide : l’ose est transformé en acide aldonique. Dans le cas du glucose l’acide formé
est l’acide gluconique.
En oxydant l’ose, l’iode est réduit. Les oses simples et les diholosides ayant un carbone
hémiacétalique libre sont réducteurs de par leur fonction aldéhyde.
D. Oxydation plus intense
L’oxydation plus poussée des aldoses transforme la fonction carbonyle et la fonction alcool
primaire en fonctions carboxiliques. On obtient un diacide appelé acide glycarique ou aldarique.
Si la fonction carbonyle est au préalable protégée (par combinaison à l’UDP, l’uridine
diphosphate) seul la fonction alcool primaire est oxydée. On obtient des acides uroniques.
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b. Tétroses
Le seul tétrose d’intérêt est l’aldose D(-) érythrose. Il s’agit d’un intermédiaire de la voie des
pentoses phosphates.
c. Pentoses
L-arabinose : c’est l’un des rares sucres naturels de la série L. On le trouve dans toutes les
plantes, on trouve aussi le D-arabinose. Non métabolisé par l’homme, il est éliminé directement
dans les urines.
D-ribose : avec son dérivé de réduction le D-2-désoxyribose, ils entrent dans la composition
des acides ribonucléiques et désoxyribonucléiques (ARN et ADN).
d. Hexoses
Les hexoses importants, isomères de la série D, sont le glucose, deux de ses épimères le
galactose et le mannose ainsi qu’un cétose, le fructose et des dérivés aminés.
D(+) glucose : c’est la molécule carburant du monde vivant et par là le prototype des études de
structure et propriétés des oses. Il est abondant à l’état libre dans le miel, les fruits. Il est
hydrosoluble dans les liquides biologiques. Sous forme polymérisée à partir de l’α-D-
glucopyranose, il constitue les réserves énergétiques (amidon végétal, glycogène animal) de la
plupart des organismes supérieurs. Le polymère formé à partir de l’anomère β donne un
polyoside aux propriétés physiques et biologiques radicalement différentes des polymères α :
la cellulose.
D(+) galactose : le plus répandu après le glucose, il entre dans la constitution du lactose du lait
des mammifères. On le trouve combiné dans certains oligosides, hétérosides et glycoprotéines.
D(+) mannose : peu abondant à l’état libre si ce n’est dans l’écorce d’orange, il entre dans la
constitution de polymères tels les mannanes, ou encore de glycoprotéines.
D(-) fructose : c’est l’un des rares sucres cétoniques naturels, on le trouve à l’état naturel dans
les fruits et le miel auquel il donne sa consistance à cause de sa cristallisation difficile. Il entre
dans la composition du saccharose.
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Les osides sont solubles dans l’eau. On peut les obtenir sous forme cristallisée. Les
cristaux de saccharose (sucre raffiné) sont bien connus pour leur utilisation alimentaire.
1.2.3 Propriétés chimiques
a. Pouvoir réducteur
On se souvient que les oses simples sont des réducteurs. C’est une propriété de la
fonction hémiacétalique libre. Lorsque cette fonction est bloquée par la présence d’un pont
osidique, elle perd son caractère réducteur.
b. Hydrolyse
In vitro, l’hydrolyse des osides, catalysée par les ions H+, libère les oses simples constitutifs. In
vivo, l’hydrolyse des osides est réalisée par des enzymes spécifiques, les osidases.
1.2.4 Étude des diholosides
Pour décrire la structure d’un diholoside, il faut d’abord indiquer la nature des oses qui
le constituent (glucose, galactose, mannose, etc.), leur série D ou L (seuls les oses de la série D
sont présents dans les holosides naturels), la nature de leur cycle (pyrane ou furane), le numéro
des carbones sur lesquels est fixé le pont oxygéné. Il faut également indiquer la configuration
de ce pont (α ou β) sur le carbone anomérique.
Deux cas de figures sont possibles :
Si le diholoside n’est pas réducteur, la liaison osidique est établie entre les carbones
anomériques de deux oses. Par contre, le diholoside est réducteur si la fonction hémiacétalique
de l’un deux oses est libre.
b. Structure des principaux holosides
Le nom systématique des holosides est établi en considérant que l’ose qui réagit par sa fonction
hémiacétalique (x) est un substituant de l’une des fonctions alcool de l’autre ose (y)
[ anomérie-série-x. . . osyl (1 n) ] y. . . ose
[ anomérie-série-x. . . osyl (1 1) ] y. . . oside
Pour les cétoses le carbone anomérique est en position 2, il suffit d’adapter cette formule
générique et pour le cétose, remplacer 1 par 2.
b.1. : Saccharose : Le saccharose (sucre de table ou sucre blanc) est un sucre au goût très doux
et agréable, très largement utilisé pour l’alimentation, extrait de certaines plantes,
principalement de la canne à sucre et de la betterave sucrière, et transformé en de petits cristaux
blancs. Ce glucide non réducteur de la catégorie des diholosides est formé par la condensation
de 2 oses :
une molécule de α-D-glucose et une molécule de β-D-fructose.
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fructose (- 92°) est supérieur au pouvoir rotatoire dextrogyre du glucose (+ 52°). Cette propriété
a valu au mélange le nom de sucre interverti.
• Le saccharose est hydrolysable par voie enzymatique avec une α- glucosidase ou une β
fructosidase.
b-2 : Lactose : Le lactose est le principal sucre du lait. C’est un diholoside constitué par deux
oses différents : le β-D-galactose et le α/β-D-glucose unies par une liaison
β 1-4 osidique.
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réserve comme le tubercule de pommes de terre, le grain de blé, les graines de légumineuses
(haricot, pois, lentille, etc.).
L’amidon n’est pas un corps pur, c’est un mélange de deux polyosides dont les structures sont
légèrement différentes : l’amylose et l’amylopectine. Dans l’amidon de pommes de terre, par
exemple, il y a 20% d’amylose et 80% d’amylopectine
a-1 : L’amylose
L’amylose résulte d’un enchaînement linéaire d’unités d’α-D-glucose unies par des liaisons
osidiques α (1-4). L’indice de polymérisation n, c’est-à-dire le nombre d’unités de glucose
réunies dans chaque chaîne dépasse la centaine
L’amylose est un polyoside linéaire : il n’a pas de branchements. La longue chaîne prend dans
l’espace une structure en hélice contenant 6 résidus de glucose par tour (figure 19)
a-2 : L’amylopectine
L’amylopectine est le second polyoside constituant l’amidon. Il diffère de l’amylose par la
présence de nombreux branchements. Les glucoses sont liés de manière linéaire par des liaisons
alpha α-(1-4) et les ramifications apparaissent avec une liaison α-(1-6) tous les 24 à 30 résidus.
L’amylopectine a donc la forme d’un « buisson ».
b. Le glycogène
Le glycogène est le polyoside de réserve des cellules animales. Il est particulièrement abondant
dans les hépatocytes et les myocytes.
Le glycogène, comme l’amylopectine, est un polymère de résidus D-glucose avec des liaisons
α-(1-4) et des liaisons α-(1-6) à l’origine de ramifications, mais ces dernières y sont plus
nombreuses, une tous les 8 à 12 résidus.
c. La Cellulose
• C’est un polyoside linéaire qui représente 50 % du carbone végétal.
• Il est formé de l’union de 2 Glucoses unis en β 1-4 (cellobiose).
Il est hydrolysé par une β glucosidase (cellulase) non présente dans le tube digestif chez
l’homme.
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Fig 21 : Motif de structure de la Cellulose
3.2.6 Hydrolyse enzymatique des osides et polyosides
Cette hydrolyse est réalisée par des osidases qui sont spécifiques :
— de la nature de l’ose
— de la configuration anomérique α ou β de la liaison osidique
— de la dimension des unités attaquées dans le polyoside.
a. Hydrolyse des polyosides lors de la digestion
L’amidon représente la moitié des glucides apportés par l’alimentation chez l’homme. Sa
digestion se fait dans le tube digestif grâce à différents enzymes spécifiques.
• Les a amylases (α(1-4) glucosidases).
Elles agissent en n’importe quel point de la chaîne sur les liaisons α(1-4) pour donner des
molécules de maltose et des dextrines limites car leur action s’arrête au voisinage des liaisons
α(1-6). Il existe une amylase salivaire, peu active car elle est inactivée par le pH acide de
l’estomac et, surtout, une amylase pancréatique très active.
• L’enzyme débranchant ou α(1-6) glucosidase
Il scinde la liaison α(1-6) glucosidique c’est-à-dire les points de branchement. Il est présent
dans la bordure en brosse de l’intestin.
•La maltase
Tous les maltoses obtenus précédemment sont hydrolysés en 2 molécules de glucose par la
maltase (α(1-4) glucosidase).
b. Hydrolyse des diholosides
•La β fructosidase (saccharase ou invertine) hydrolyse le saccharose :
Saccharose Glucose + Fructose
•La β galactosidase (lactase intestinale du nourrisson) hydrolyse le lactose :
Lactose Glucose + Galactose
•La β-glucosidase, absente chez l’homme, hydrolyse la cellulose.
• La maltase est une α (1-4) glucosidase spécifique qui hydrolyse le maltose en 2 molécules de
glucose.
3.2.7 : Les hétérosides :
Résultent de l’association d’un sucre et d’un composé non glucidique appelé aglycane. La
fonction semi-acétalique d’un ose peut se lier par exemple à l’hydroxyle alcoolique (sérine ou
thréonine d’une protéine) ou phénolique de l’aglycane (O-hétérosides) ou à l’azote d’une base
purique ou pyrimidique ou à l’asparagine d’une protéine (N-hétérosides)
La partie glucidique des glycoprotéines est directement impliquée dans le système des groupes
sanguins. Dans ce système, les déterminants antigéniques spécifiques sont de nature glucidique
:
- L'antigène H est la structure de base, présent chez les individus de type 0 (Fig. 30) ;
- L'antigène A diffère de H par la présence supplémentaire d'une N-acétyl-D-galactosamine
terminale ;
- L'antigène B diffère de A par la substitution du résidu terminal par le D-galactose.
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Fig 22 : Structure glucidique des antigènes du système sanguin ABO
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