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4 10 18 Réformer,
un enjeu
majeur !
D
epuis le retour à l’ordre constitutionnel, la Grande
île retrouve progressivement le chemin de la crois-
sance. Ce, grâce aux efforts accomplis par toutes les
parties prenantes. Les indicateurs émanant du Doing
6 14 20
Business indicators de la Banque Mondiale – un ther-
3
momètre annuel de référence permettant de mesurer
la faciliter de conduite des affaires au sein de chaque
État – mettent en relief des avancées notables qui nous encouragent
à redoubler d’effort.
Tel est le but de Reformer, une publication sur les réformes et sur
le climat des affaires que nous ambitionnons de publier pério-
Reform, a major
diquement. Essentiellement, ce magazine mettra en exergue les
3 4 6 10
réformes légales, administratives et procédurales mises en œuvre
challenge!
conjointement par le Gouvernement malgache et les acteurs du
secteur privé, sous l’impulsion de l’EDBM et soutenues activement
S
par nos partenaires : l’Ambassade du Japon, l’International Finance
Réformer, un enjeu Groupes techniques Doing Business Banques primaires : Corporation ainsi que la Banque Mondiale. Les avancées partagées ince the return to constitutional order, the Big Island
majeur ! de travail Indicators : réduire l’asymétrie dans ce cahier participent à l’amélioration du climat des affaires, gradually regains the path of growth. This, thanks to
Reform, a major challenge! Technical working groups focus sur l’indicateur des informations un élément clé pour la promotion des investissements dans un pays the efforts made by all the stakeholders. Indicators from
« Obtention de prêt » Primary Banks, à fortes potentialités comme Madagascar. Car, nous en convien- the World Bank’s Doing Business indicators - an annual
Doing Business Indicators: reducing informations’ drons, qu’importeront nos efforts de promotion, si le climat des reference thermometer to measure business facilitation
focus on “Obtaining loans” asymmetry affaires n’est pas idéal et sain, ils demeureront vains. within each state - highlight significant advances that encourage us
indicator to redouble our efforts.
Au-delà de différents sujets gravitant autour des finances, ce pre-
mier numéro fera un focus sur l’indicateur « Obtention de prêts » Such is the purpose of Reformer, a publication on reforms and the
14 18 20 24
du Doing business indicators et mettra l’emphase sur la mise en business climate that we hope to publish periodically. Essentially,
place d’une Centrale des Risques Unique au sein de la Banky this magazine will highlight the legal, administrative and procedural
Foiben’i Madagasikara. Une grande (r)évolution répondant à une reforms implemented jointly by the Malagasy government and the
Institutions de Kailash Sharma Stéphane La course à l’inclusion exigence de notre temps. Les institutions bancaires et les institu- private sector players, under the impetus of the EDBM and actively
microfinance : un coup Ramnauth : Ramanandraibe : financière tions de microfinance soulignent déjà les retombées positives de supported by our partners: the Embassy of Japan, the International
d’accélérateur pour la « Les reformes mènent « Un bond significatif de The race for ce dispositif. Finance Corporation and the World Bank.The progress made in this
notebook contributes to improving the business climate, a key ele-
microfinance au progrès ! » la bancarisation grâce au financial inclusion
Microfinance institutions, Kailash Sharma Ramnauth: mobile money » Des résultats sont palpables, à présent, il s’agit surtout de mainte- ment in promoting investment in a country with strong potential, such
a boost for microfinance “Reforms lead to progress!” Stéphane Ramanandraibe: nir le cap. Les améliorations doivent être constantes et les efforts as Madagascar. For, we will agree, that our promotion efforts, if the
“A significant jump in banking soutenus. La réussite des réformes dépend de l’implication active business climate is not ideal and healthy, will remain vain
through mobile money” et effective de toutes les parties prenantes, l’EBDM en est le cata-
lyseur. Beyond various finance-related topics, this first issue will focus on
the Doing Business Indicators’ “Obtaining loans” indicator and will
Au nom de toute l’équipe, je vous souhaite une excellente lecture. put the bombast on the implementation of a Single Credit infor-
mation bureau within the Banky Foiben’I Madagasikara. A great
EDBM
Directeur général EDBM | EDBM General Manager Eric Robson ANDRIAMIHAJA • Directeur de publication | Publication Director Dominique (r)evolution responding to a demand of our time. Banking institutions
RANDRIANARIVONY ANDRIAMBALO • Comité de lecture | Reading committee Lisivololona RAZANAJAHOLY, Directeur des Réformes et du Développement du and microfinance institutions are already highlighting the positive
Secteur Privé - Director of Reforms and Private Sector Development / Sylvia M. RASOARILALA, Directeur de la Direction de la Documentation et des Centrales d’Information
(DDI) - Director of the Management of the Documentation and Information Centers effects of this system.
BECOM
Directeur général fondateur | Founding Executive Director Tanteliarimiza RAKOTOMALALA • Directeur de création | Creative Director Toky RAJAONA Results are tangible, now it is mainly to maintain the course. The
• Rédacteur en chef | Editor in Chief Andriamanambe RAOTO • Chef de publicité | Head of Advertising Miangaly ANDRIANALY • Directeur artistique | improvements must be constant and the efforts sustained. Successful
Art Director Nirilanto RAMANAMISATA • Infographiste | Graphic Designer Santatra RANDRIAMPENOMANANA • Attaché de production | Production Attaché
Mampionona Rasoloarinony
reform depends on the active and effective involvement of all stake-
holders, and EBDM is the catalyst.
Eric Robson Andriamihaja
Reformer est une publication de | is a publication of Photos BCM • BNI • EDBM • Henitsoa Rafalia Directeur Général EDBM / Chief Executive Officer EDBM On behalf of the entire team, I wish you an excellent reading.
2 3
Groupes techniques de travail / Technical working groups
GTT
Identifier et
planifier les
réformes
© EDBM
Améliorer les pratiques nationales
Dans le cadre de l’amélioration des indica- Technical working groups Le tourisme entame
teurs Doing Business1 , l’un des outils utili- également des réformes
Identify and plan reforms
sés pour identifier les réformes nécessaires Le secteur du tourisme opère sa mue,
pour améliorer l’environnement des affaires, Improve the national practices. As part à l’initiative des groupements des
des Groupes Techniques de Travail (GTT) of the improvement of the Doing Business acteurs œuvrant dans le domaine.
ont été mis en place, à raison d’un Groupe indicators1 , one of the tools used to identify La Confédération du Tourisme de
technique par indicateur. the reforms needed to improve the business Madagascar a été instaurée pour
défendre les métiers du tourisme, aussi
environment, the Technical Working Groups
diversifiés que prometteurs, tout en
Représentants du public et du privé (TWGs) have been set up, on account of a les valorisant et en les promouvant au
Chaque Groupe technique est composé des Technical group per indicator. niveau des jeunes. Cinq groupements
représentants du secteur public et du secteur ont adressé une requête aux bailleurs
privé, concerné par l’indicateur et présidé Public and private representatives. Each de fonds, dont la Banque Mondiale,
par l’un des membres : le GTT création d’en- Technical Group is made up of representa- pour la mise en place d’une structure
treprise, par exemple, est composé des dif- tives of the public sector and the private sec- rassemblant tous les groupements
de tourisme à Madagascar. Pour
férents départements du Guichet Unique de tor, concerned by the indicator and chaired by
Patrice Raoul, le président du Conseil
l’EDBM, des cabinets juridiques et des grou- one of the members: the TWG new business d’administration de la Confédération : « la
pements professionnels (GEM, FIVMPAMA, start-up, for example, is composed of the dif- priorité est d’améliorer la compétitivité du
EFOI…), le GTT Commerce transfrontalier ferent departments of the Single Window of secteur au niveau international. Pour ce
est constitué de la Direction Générale des the EDBM, law firms and professional asso- faire, une stratégie sur une période de
Douanes, le Ministère du Commerce et ciations (GEM, FIVMPAMA, EFOI, etc.), the trois ans sera mise en œuvre à compter
de la Consommation, le Groupement des GTT Cross-border Trade is made up of the du début de 2018 ». Les organisations
de droit privé (associations, entreprises)
Entreprises Franches et Partenaires (exporta- Head office of Customs, the Ministry of Trade
exerçant directement ou indirectement
teurs), GasyNet, le Madagascar International and Consumption, the Grouping of Free and dans les métiers du tourisme, adhérentes
Container Terminal Services Ltd (MICTSL), Partners ( exporters) Companies, GasyNet, au statut, au règlement intérieur et
l’Association Professionnelles des Madagascar International Container Terminal code éthique, ayant une licence, et
Transporteurs Routiers, Groupement des Services Ltd. (MICTSL), Professional manifestant leur volonté à adhérer à la
Commissionnaires Agréés en Douanes et le Association of Road Transporters, Grouping confédération peuvent grossir les rangs
Syndicat des Industries de Madagascar. of Commissionaires Licensed in Customs and de l’organisation.
the Trade Union of Industries of Madagascar.
Méthodologie Tourism is also reforming
En tenant compte de la méthodologie d’éva- Methodology. By taking into account the
The tourism sector has taken sweeping Obtention des prêts
Madagascar s’engage
changes at the initiative of the groupings
luation de la Banque Mondiale, le GTT est World Bank’s evaluation methodology, the of actors working in the domain. The
chargé d’identifier et de planifier les réformes TWG is responsible for identifying and plan- Tourism Confederation of Madagascar
nécessaires afin d’améliorer la procédure et
le cadre juridique. Le Groupe assure égale-
ment le plaidoyer, le lobbing et le suivi de
ning the necessary reforms to improve the
process and the legal framework.The Group
also assures the plea, the lobbying and the
has been established to defend tourism
professions, as diversified as promising,
while valuing and promoting them at the
sur la pente ascendante Obtaining loans:
youth level. Groupings in the number of
Madagascar enters the
la mise en œuvre des réformes identifiées et monitoring of the implementation of identified ascending grade
five have sent a request to the funders,
planifiées. Depuis 2015, relance des réformes and planned reforms. Since 2015,re-launch-
including the World Bank, to implement
Doing Business et les travaux des GTT, plus ing of the Doing Business reforms and the a structure gathering all the tourism
Les réformes enclenchées sur le volet de l’« obtention The reforms initiated on
d’une vingtaine de réformes procédurales ont work of the TWG, more than twenty proce-
été mises en œuvre et une dizaine de cadre dural reforms have been implemented and a
consortium in Madagascar. For Patrice
de prêts » ont permis, entre autres, à Madagascar the aspect of “obtaining
Raoul, Chairman of the Board of Directors loans” allowed, Madagascar
juridique et réglementaire ont été amendés dozen legal and regulatory frameworks have of the Confederation: “The priority is to d’améliorer son classement au chapitre du Doing business. to improve its rank on the
permettant les gains de points et amélioration improve the competitiveness of the sector
been amended allowing for the earnngs of
at the international level. To do this, a Zoom sur ces réformes et ces acteurs. section of Doing business.
progressive de nos pratiques par rapport aux points and progressive improvement of our Focus on these reforms and
strategy over a period of three years
meilleures pratiques internationales. practices in relation to international best
will be executed starting from 2018“. Par / by Raoto Andriamanambe et Misaina Rakotondratsima these actors.
1 practices. Private law organizations (associations,
Les 10 indicateurs Doing Business : création
d’entreprise, protection des investisseurs mino- 1
The 10 Doing Business indicators: new business companies) exercising directly or indirectly
ritaires, obtention de crédit, obtention de permis start-up, protection of the minority investors, obtai- in tourism professions, adhering to the
de construire, transfert de propriété, raccorde- ning credit, obtaining building permits, ownership statutes, internal regulations and code of
ment à l’électricité, paiement des taxes et impôts, transfer, connection to electricity, payment of ethics, having a license, and expressing
Commerce transfrontalier, Exécution des contrats, taxes, Cross-border trade, Execution of contracts, their will to join the confederation can
Règlement de l’insolvabilité Insolvency Regulations swell the ranks of the organization.
4 5
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
Par ailleurs, cette interface web leur per- table aux informations entre les prêteurs et des données sur les antécédents de crédit des
met également de consulter les informations les emprunteurs. emprunteurs auprès de tous les créanciers, sur
aussi bien positives que négatives sur les cré- leur habitude de paiement auprès des entités
dits. Les informations positives concernent, Renforcement à la contribution à l’in- non supervisées par BFM à l’instar des opé-
entre autres, celles relatives au prêt à l’instar clusion financière rateurs de la téléphonie, la JIRAMA, etc. Il
du type de crédit, de la date de règlement En perspective, la BFM entend mettre en fournira des services à valeur ajoutée tels que
effectif, date de l’échéance finale du prêt, du place un Bureau d’Information sur le Crédit le « Credit Scoring » en vue d’asseoir une
montant octroyé et du remboursement effec- ou BIC en vue de favoriser l’inclusion finan- garantie de réputation. Un cadre légal cor-
tif/cumulé/anticipé, encours du prêt. Tandis cière. Le BIC aura pour mission de collecter respondant appelé à régir le BIC est prévu.
que les informations négatives concernent
Doing Business Indicators les données sur les retards de paiement
Source : BFM
I
la distribution et l’évolution des crédits par rational way.
Corporation (IFC) et de l’Ambassade du Japon. Ces réformes concernent secteur d’activités et géographique. n the long term, with the entry • and on the other hand, to facilitate access
notamment la mise en place d’une Centrale des risques unique et l’adoption into force of law 2014-038 of to credit in Madagascar by supplying finan-
Avancées notables 9 January 2015 on the protection cial services at a lower cost and thus dis-
d’une nouvelle Instruction y afférente. À l’heure actuelle, des avancées notables of personal data, these reforms tributing credit to wider segments of the
À
sont d’ores et déjà constatées depuis la mise will facilitate the business practice economy.
en œuvre de ces réformes. En effet, par rap- in Madagascar insofar as they will allow to The Unified Credit information bureau is
terme, avec l’entrée en La Centrale des Risques unifiée (CdR) est ainsi du crédit à des segments plus larges de port au projet Doing Business de la Banque improve the methods of centralization, data a major challenge for financial inclusion.
vigueur de la loi n° 2014-038 opérationnelle depuis septembre 2016 et le l’économie. mondiale, si le taux de couverture d’une processing and dissemination of credit infor- Indeed, a good control of the risks through
du 9 janvier 2015 sur la pro- texte d’application correspondant, en l’oc- La Centrale des risques unifiée présente un Centrale des risques requis est au moins mation in Madagascar. the quality of the information provided by the
tection des données à carac- currence l’Instruction n°001-DDI/2016 du enjeu majeur pour l’inclusion financière. En égal à 5% pour que les réformes entreprises Bureau, allows lending institutions to reduce
tère personnel, ces réformes 24 novembre 2016 relative à la centrale des effet, une bonne maîtrise des risques à tra- soient prises en compte, ce taux est actuel- A single credit information bureau. To their financing costs and thus make the
faciliteront la pratique des risques est mise en vigueur depuis décembre vers la qualité des informations fournies par lement de 5,04% pour la CdR. Et 97% des enhance reliability of the data and reduce loans more accessible to economic agents.
affaires à Madagascar dans 2016. Les objectifs de cette consolidation la Centrale, permet aux Établissements prê- établissements de crédit ont contribué acti- the asymmetry of the information, in 2016, By providing creditors with a source of reli-
la mesure où elles permettront d’améliorer sont : teurs de réduire leurs coûts de financement vement à l’alimentation de cette Centrale. BFM undertook to unify the two bureaus able, comprehensive and up-to-date infor-
les modalités de centralisation, de traitement • d’une part de réduire l’asymétrie de l’in- et donc à rendre les prêts plus accessibles Il est à préciser que le taux de couverture already existing at its level, the Micorfinance mation on the basis of which their granting of
des données et de diffusion des informations formation sur le crédit en fournissant une aux agents économiques. En mettant ainsi est exprimé en pourcentage de la popu- Credit information bureau (MCB) and the credit decisions will be made, the new Credit
sur le crédit à Madagascar. information de qualité sur le crédit et la à la disposition des créanciers une source lation adulte (plus de 15 ans selon les Banking Credit information bureau (BRB) in information bureau contributes to the devel-
performance financière des consommateurs. d’informations fiables, exhaustives et mises Indicateurs de Développement Mondial – order to improve the quality of credit data opment of inclusion and financial stability.
Une centrale des risques unique La version consolidée des Centrales des à jour sur la base desquelles seront prises World Development Indicators (IDM) – de to be collected and disseminated. This
Pour fiabiliser les données et réduire l’asy- Risques intègre, non seulement les informa- leurs décisions d’octroi de crédit, la nouvelle la Banque Mondiale). Pour Madagascar, improvement joins in line with the establish- A fair access of the lenders and the bor-
métrie de l’information, en 2016, la BFM a tions liées aux endettements des emprun- Centrale des risques contribue à développer la population totale de Madagascar était ment of a modern financial infrastructure in rowers to the information on credit risk.
entrepris d’unifier les deux Centrales déjà teurs, mais également celles relatives aux l’inclusion et la stabilité financière. estimée à 24 235 390 personnes en 2015 compliance with the international best prac- From now on, this single Credit information
existantes à son niveau, la Centrale des incidents de paiement sur chèques et effets. selon les IDM avec une croissance avoisi- tice in managing and controlling the risks bureau allows credit institutions (Banks,
risques de la Microfinance (CRM) et la Les créanciers disposent ainsi d’informa- Un accès équitable des prêteurs et nant les 333 000 adultes par an. À moyen associated with borrowers’ indebtedness. MFIs, financial institutions) to send their data
Centrale des Risques Bancaires (CRB), afin tions complètes, non fragmentées, mises à des emprunteurs aux informations long terme, le nouveau système ambitionne The unified Credit information bureau(CiR) on third parties (individuals and companies),
d’améliorer la qualité des données sur le cré- jour, fiables et d’un outil facile à manipuler sur le risque de crédit de mettre en place des systèmes de « credit has been operational since September 2016 credits and guarantees via the dedicated
dit à collecter et à diffuser. Cette évolution leur permettant d’apprécier les risques de Désormais, cette Centrale des risques scoring » et de « credit reporting », gage de and the relevant implementing legislation, web interface of BFM.
s’inscrit dans le droit fil de la mise en place crédit d’un emprunteur de manière précise unique permet aux établissements de crédit soutien efficace à la solidité et à l’équité du namely Instruction No 001-DDI / 2016 of In addition, this web interface also allows
d’une infrastructure financière moderne et et rationnelle, (Banques, IMF, établissements financiers) développement du crédit au sein de l’écono- 24 November 2016 relating to the Credit them to view both positive and negative
conforme aux bonnes pratiques interna- • et d’autre part, de favoriser l’accès au cré- d’envoyer leurs données sur les tiers (par- mie. La BFM poursuit ainsi son soutien à information bureau, has been in force since information about credits. The positive infor-
tionales, pour la gestion et la maîtrise des dit à Madagascar en fournissant des services ticuliers et entreprises), les crédits et les l’émergence d’un système financier efficient December 2016. The objectives of this con- mation relates, inter alia, to loan informa-
...
risques liés à l’endettement des emprunteurs. financiers à un coût plus faible et distribuant garanties via l’interface web dédiée de BFM. et résilient en encourageant l’accès équi- solidation are: tion such as the type of credit, the effective
6 7
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
...
settlement date, the final maturity date of
the loan, the amount granted and the actual
/ cumulative / anticipated repayment, out-
standing of the loan. While the negative Le mot du Gouverneur
information concerns late payment data (30, The word of the Governor
”
60, 90 days), doubtful and contentious debts
(DCD) amount written off, check payment
incidents. Information on loan guarantees or Le coût et l’accès au crédit ont toujours été un goulot d’étranglement pour
security is also available at the CiR level. le développement du pays. Aussi, nous sommes-nous attelés à le réduire
The public (individuals, professionals, inves- par l’amélioration des infrastructures du crédit, dont la centrale des risques
tors), for their part,will have the possibility constitue une pièce majeure.
to consult concrete information on unpaid
via their banker in order to prevent the risks Cost and access to credit have always been a bottleneck for the
associated with their liabilities. If, for the development of the country. Therefore, we are working to reduce it by
banking and financial Authorities, this Credit
improving the credit infrastructures, of which the credit information bureau
information bureau favors the automation of
controls in the context of supervision, for
is a major part.
the State, it contributes to the knowledge of Alain H. Rasolofondraibe
the distribution of credits to the economy.
As for donors and research organizations, it
provides a source of information and statis-
tics on the distribution and trend of credits La CdR, un outil primordial
by sector of activity and geographical area. Le plan national de développement (PND) prévoit une croissance économique
soutenue. Ce défi repose en grande partie sur le financement des activités
Significant advances. At present, signifi- économiques. La BFM, dans son plan stratégique, s’est attelée à améliorer
cant progress has been made since the l’infrastructure financière afin d’accroitre l’inclusion financière et de créer un
implementation of these reforms. Indeed, environnement économique favorable au développement.
compared to the Doing Business project of Dans ce cadre, face au coût des crédits et aux primes de risques élevés
the World Bank, if the rate of coverage of enregistrés, constituant ainsi un frein à l’accès au crédit, BFM a lancé un défi en
a Credit information bureau of the required vue de développer le crédit par l’amélioration de l’infrastructure de partage de
risks is at least equal to 5% for the reforms données sur le crédit.
undertaken to be taken into account, this rate Ainsi, la BFM a fusionné les centrales des risques bancaires et de microfinance
is currently of 5.04% for the CiB. And 97% en vue de mettre à la disposition des prêteurs des informations sur le crédit non
of the credit institutions contributed actively fragmentées, mises à jour, fiables et complètes. Cette Centrale des Risques
to the feeding of this Bureau. It should be unique (CdR) va réduire l’asymétrie d’information existante entre les prêteurs et les
noted that the coverage rate is expressed as emprunteurs, permettant aux établissements de crédit de contrôler correctement
a percentage of the adult population (over 15 le niveau d’endettement de leurs clients, de faciliter leur prise de décision d’octroi
years according to the World Development de crédit, d’améliorer la qualité de leur portefeuille et de réduire la prime de
Indicators - World Development Indicators risque et le coût de crédit in fine. Cette nouvelle infrastructure constitue une
(IDM) of the World Bank). For Madagascar, source d’information pertinente pour les Autorités monétaires dans le cadre de
the total population of Madagascar was esti- ses missions fondamentales de supervision bancaire et financière, de politique
mated at 24,235,390 people in 2015 accord- monétaire, d’études et d’analyses statistiques. La CdR est un outil primordial
ing to IDM with a growth rate of around pour la supervision bancaire basée sur les risques. Elle permet d’identifier la
333,000 adults per year. In the medium-long concentration de risques afin d’éviter le risque systémique du système.
term, the new system aims to set up “Credit
scoring” and “Credit reporting”, a guaran-
tee of effective support for soundness and The CiB, an essential tool
equity in credit development within the econ- The National Development Plan (NDP) provides for sustained economic growth.
omy. BFM so continues to support the emer- This challenge relies heavily on the financing of economic activities.BFM, in its Banques primaires
gence of an efficient and resilient financial strategic plan, has worked to improve the financial infrastructure to increase
system by promoting equitable access to
information between lenders and borrowers.
financial inclusion and create a favorable economic environment for development.
In this context, faced with the cost of loans and the high risk premiums recorded,
Réduire l’asymétrie PRIMARY BANKS:
8 9
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
être consultées par les différentes encourageons toujours des améliorations Ceci dit, pour les acteurs de la micro-finance,
Centrales des risques agences de chaque établissement de cré- périodiques. la CdR permettra d’avoir des informations sur
Un outil de prise
dit ? les encours bancaires de leurs clients. Donc
Xavier Chidaine_La BNI Madagascar fonc- pour nous, l’avantage est surement moindre
Harinaivo Razafinjatovo_Pour nous, la tionne peu sur le segment de la micro-finance. que pour les institutions de microfinance.
mètre de partage en place, alimentée par les banques et les sement en vue de favoriser l’inclusion presque toutes les institutions financières helps us a lot in decision-making with the Xavier Chidaine_If we have a client who
d’informations. En effet, si les banques pri- institutions de la micro-finance, qui pour- financière ? Pensez-vous qu’elle réduit et les banques alimentent déjà le CdR et data available concerning the customer, the has outstanding amounts in a microfinance
maires étaient amenées à financer les clients rait s’en charger. Actuellement, les sources l’asymétrie d’information et qu’elle contri- qu’elle soit déjà opérationnelle depuis des situation of his liability, his overdues as well institution, this would enrich the information
de la microfinance, elles sauraient, grâce à principales d’informations sont le client ou bue ainsi à l’élargissement de la dis- mois. Nos agents travaillent déjà avec la as the information on his guarantees. This on his global outstanding. The advantage
cette centrale des risques, le niveau de leurs les confrères. Nous faisons des croisements tribution de crédit étant donné que les plateforme. Nous constatons aussi les amé- information allows us to verify the creditwor- of the CB is to have reliable data. Indeed, it
...
engagements. d’informations et nous analysons s’il n’y a informations sur un emprunteur peuvent liorations apportées sur le système. Nous thiness of the borrower, despite the fact that would be interesting to have more qualitative
10 11
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
...
data on relegated, doubtful or contentious customer approach. Indeed, without the vices. Further information on the sustain-
outstanding amounts. CB, our credit officers must make 3 to 5 ability and soundness and solvency of the
visits to the customer to have the informa- company could possibly support our deci-
Are you satisfied with the services pro- tion that exists on the platform. At present, sion and ensure that our decisions are as
vided by the CiB ? they may be limited to one or two visits per reasonable as possible and avoid disasters.
client only. The CB also allows us to pre- Presently, the distribution of credits is still
Xavier Chidaine_We are satisfied with the vent the infernal cycle of over-indebtedness, restricted for commercial reasons and not
CiB. which could lead to other higher costs. This because of the information available in the
contributes to the decrease of the arrears CiB or because of the non-existence of the
What should be improved? which would have forward impacts on the Central Balance Sheet Office.
accounting.That will reduce the allocations
Xavier Chidaine_It is necessary to put of provisions and there will necessarily be In your opinion, are the objectives of
accent on the reliability of the figures. costs cutting. But the reduction is not only of the implementation of a single CiB
Nevertheless, the CiB is very much linked financial order. It also concerns exploitation achieved?
to the reliability of information provided by insofar as this will reduce the costs allo-
banks. cated to the collection department, bailiffs Harinaivo Razafinjatovo_We can say that
and other firms. The establishment of CiB the goals are reached. Given that almost all
In your opinion, does the existence of has effects on the operation and the finan- financial institutions and banks are already
the CiB contribute to the reduction of cial aspect, not to mention other earnings on feeding the CiB and have already been oper-
the cost of financial services in process- the cost of resources. As for the asymmetry ational for months. Our agents are already
ing credit applications in your institution of information, the setting up of the CiB will working with the platform. We are also notic-
in order to promote financial inclusion? really contribute to its reduction: all financial ing improvements in the system. We always
Do you think it reduces the asymmetry institutions will be on the same wavelength encourage periodic improvements.
of information and thus contributes to regarding a customer. But this will only be
the expansion of the credit distribution possible if all registrants - MFIs and banks Xavier Chidaine_The BNI Madagascar has
since the information on a borrower can - comply with its obligations regarding the little to do with the microfinance sector.
be consulted by the different agencies of declaration of all their clients. However, for the micro-finance players, the
each credit institution? CiB will provide information on the outstand-
Xavier Chidaine_Today, the information ing amounts of their clients’ bank deposits.
Harinaivo Razafinjatovo_For us, the reduc- concerns only outstanding loans and is not So for us, the advantage is certainly lesser
tion in cost is mainly found in the cost of yet involved in the reduction of financial ser- than for microfinance institutions.
Chiffres
Zoom sur
l’inclusion Institutions de microfinance
financière
Un coup d’accélérateur
Focus on Financial
Inclusion
pour la microfinance MICROFINanCE INSTITUTIONS:
A boost for microfinance
12 13
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
genre de situation, qui permettra aux insti- aboutira forcément à un rejet. La CdR y Ils perdent un temps précieux. Maintenant,
tutions financières de prendre les mesures contribue à réduire les risques au niveau ce n’est plus le cas. Avec des outils infor-
Pour vous, quels sont les avantages de nécessaires. Personnellement, je trouve que des banques durant la prise de décision. Elle matiques, comme les tablettes ou les ordina-
Microfinances le renforcement des contrôles des données est accélère l’octroi de crédit pour les clients. teurs portables, ils peuvent se connecter sur
la consolidation des deux centrales des
risques (CRM et CRB) en une Centrale des
risques unique ? Amoindrir très important parce que cela fiabilise la CdR.
Actuellement, certaines institutions traitent
Pour les institutions, la disponibilité des
informations accroit le temps alloué à la
le site du CRM et procéder aux vérifications
avec une simple carte d’identité nationale.
les risques
leur rapport manuellement quand d’autres le prospection. Si auparavant un client a besoin L’agent peut alors décider de stopper ou de
Herinirina Jean font déjà d’une manière automatisée. La CdR de trois jours en moyenne, par exemple, pour continuer le processus. Le système apporte
Michaël Rakotovao, impose des outils de contrôle tels la CIN ou compléter son dossier, désormais, les infor- un gain financier certain. Sur le chapitre de
autres. mations sont suffisantes. C’est à peine si l’inclusion financière, je vais aller à contre
Directeur de crédit,
Ac c è s B a n q u e_ À
La réforme de la Centrale des Risques augure nous prévoyons quelques formalités. Bien sens. J’estime qu’à terme, cet outil pour-
mon avis, le pre- de nouvelles opportunités pour les Institutions Jean Marc Ravelomanantsoa_Notre ardeur sûr, cela accélère le processus dans le temps rait quelque peu couper l’élan de l’inclusion
mier avantage des de microfinance (IMF). Le point avec quelques-uns est parfois tempérée par des difficultés d’ac- et développe l’inclusion financière. financière même si la qualité des données
CdR unifiées est cès à la CdR. C’est peut-être dû au réseau. est plus que vitale pour les institutions.
que, dorénavant, des acteurs du secteur. Néanmoins, la satisfaction est bien réelle. Jean Marc Ravelomanantsoa_Le fait que Globalement, nous accueillerons positive-
toutes les institu- La déclaration unique sur une personne la CdR permette d’avoir des informations ment, les quelques améliorations auxquelles
tions financières ont ceux des microfinances. Maintenant, tout est tique se résumait ainsi : dès que les critères physique ou morale nous permet d’avoir fiables ne va pas automatiquement baisser la banque centrale procèdera.
accès à un seul rap- lié. Une simple vérification de la CIN permet étaient négatifs, il était peu probable qu’un une vision d’ensemble sur l’entité, sur ses les coûts des crédits même si cela peut y
port. Elles ont le même niveau d’informa- d’avoir des données analytiques sur le client. client obtienne un prêt. Néanmoins, depuis dirigeants et sur l’endettement global. Pour contribuer. Dans tous les cas, ce n’est pas Selon vous, les objectifs de mise en place
tion. Actuellement, ces structures obtiennent la révision de la politique de crédit, il aura nous, un régime automatique complet et encore perceptible à l’heure actuelle. Chez d’une CdR unique sont-ils atteints ?
une information additionnelle qui permet En tant qu’outil de prise de décision, encore sa chance. Nous avons quelque peu des corrections régulièrement apportées Solidis, nous militons activement pour cette
d’évaluer la solvabilité, la moralité et le trouvez-vous que la CdR vous aide dans assoupli nos règles tout en étant très poin- concourent à rendre le système et les don- réduction de coûts du crédit. Toutefois, Herinirina Jean Michaël Rakotovao_À ma
comportement de paiement d’un client. À votre prise de décision sur une demande tilleux : combien le client a-t-il des encours nées disponibles de plus en plus fiables et, nous n’octroyons pas directement des cré- connaissance, les objectifs sont atteints.
ma connaissance, toutes les institutions d’octroi de crédit ? Trouvez-vous que les ? Combien d’échéance lui reste-t-il ? A-t-il ce, dans un délai raisonnable. Maintenant, il dits, mais des garanties, et le coût final d’un Premièrement, l’unification a été faite. C’est
accordent désormais des crédits respon- informations fournies permettent d’appré- des retards de règlement ? etc. Les agents faut que la Banque centrale améliore l’accès crédit se joue, en grande partie, au niveau un grand pas en avant. Ensuite, les insti-
sables. Elles évitent au client des risques de cier la solvabilité des emprunteurs ? procèdent alors à leurs analyses financières. à cette plateforme. des banques et des institutions de microfi- tutions financières œuvrant dans le crédit
surendettement dans le cadre de l’inclusion À partir de cela, le comité de crédit décidera nance en fonction de plusieurs paramètres ont désormais accès aux informations néces-
financière, ce qui est très important pour Herinirina Jean Michaël Rakotovao_ si le crédit sera accordé. Si un seul membre Mamy Randrianirina_Nous développons des qui sont propres à chaque établissement. saires. On profite même du partage d’infor-
AccèsBanque. Avec les rapports unifiés, Effectivement, c’est un outil qui nous aide du comité s’oppose, la demande sera refu- outils pour les déclarations. Le comporte- Certes, la CdR est un outil participant à mations. Tout le monde peut y accéder et
nous nous efforçons d’éviter cette situation à prendre des décisions. Auparavant, le fait sée. Il y a dess partages des risques. Jusqu’à ment de la CdR a posé quelques difficul- la réduction des risques puisque tous les prendre les bonnes décisions pour chaque
de surendettement. que seules les banques primaires pouvaient maintenant, les informations fournies par la tés vis-à-vis de la concordance des outils. acteurs sont au même niveau d’information situation. Le principal objectif, dans le
avoir accès aux informations contenues dans CdR sont vraiment adaptées à nos besoins. Heureusement, nous ne traitons que les per- (réduction de l’asymétrie d’information). cadre de l’inclusion financière, selon moi,
Jean Marc la CRB, constituait un handicap. Nous avi- Dans un futur proche, les données de la CdR sonnes physiques. Il faut également que tous Toutefois, de manière générale, la faculté est d’éviter le surendettement. La « Smart
Ravelomanantsoa, ons rencontré quelques difficultés pour nous seront très fiables si tout le monde fait sa les établissements respectent les règles du pour une banque ou pour une institution de Campaign » a été ratifiée par plusieurs ins-
Directeur géné- procurer ces informations. Or la plupart de déclaration. Prenons un exemple : certains jeu et que la Banque centrale applique réel- microfinance de distribuer plus de crédits titutions financières. AccèsBanque accorde
ral, Solidis_Deux nos clients ont un historique au niveau des clients ont réglé leur prêt alors qu’ils sont lement les pénalités en cas de retard. Nous ne dépend pas uniquement de la disponibi- des crédits tout en considérant quels seront
faits saillants sont institutions de microfinance. Nos informa- toujours inscrits dans les données. Il appar- estimons que la CdR est est très fiable. C’est lité des informations sur la CdR mais elle les impacts sociaux sur le client. Je pense
à noter : la fiabilité tions étaient alors relativement limitées. tient à chaque l’établissement d’être pointil- un véritable outil de décision. est surtout tributaire de sa situation intrin- que l’objectif est atteint sur ce point.
des informations et C’est pourquoi cet outil nous aide énormé- leux dans les déclarations. sèque, de sa politique globale, notamment,
l’accès à des don- ment dans la prise de décision. Les informa- Selon vous, l’existence de la CdR contri- en matière de risques et de développement Jean Marc Ravelomanantsoa_Assurément
nées consolidées, sur tions dans la CdR sont, à mon avis, fiables et Concernant la déclaration dans le nou- bue-t-elle à la réduction du coût des ser- commercial, de l’étendue de son réseau et le niveau de l’information va s’améliorer au
les microfinances et détaillées. Elles nous permettent d’évaluer la veau système CdR unique, expliquez dans vices financiers dans le traitement des de son organisation interne (délégation de fur et à mesure. Pour ce qui concerne l’in-
sur les banques, par moralité et le comportement de paiement du quelle mesure les changements apportés demandes de crédit dans votre établis- pouvoir). Ainsi, un établissement peut, par clusion financière, la CdR participera bien
rapport à un client. On peut avoir une vue client ainsi que son historique. Au final, les ci-après puisse être avantageux : la décla- sement en vue de favoriser l’inclusion exemple, avoir plus d’inclinaison à soutenir sûr à cet objectif. Toutefois, ce n’est pas
consolidée sur la question, surtout avec les institutions financières limitent les risques ration unique pour les emprunteurs : PP financière ? Pensez-vous qu’elle réduit les PME qu’une autre structure, sachant que le seul facteur déterminant et il est encore
PME. et évitent les pertes financières. Les infor- et PM, le renforcement des contrôles des l’asymétrie d’information et qu’elle contri- les banques, en comparaison avec les ins- trop tôt pour porter un jugement définitif
mations données par la CdR sont complètes. données (rejet automatique de toutes les bue ainsi à l’élargissement de la dis- titutions de microfinance, sont globalement sur l’impact d’une CdR unique en la matière.
Mamy Randrianirina, données incomplète et non conforme) et tribution de crédit étant donné que les en retrait dès que l’on parle de PME et qu’il Nous sommes cependant sur la bonne voie,
IT Manager, Jean Marc Ravelomanantsoa_C’est effecti- le rajout de données positives et néga- informations sur un emprunteur peuvent ne faut pas non plus occulter la situation du surtout si l’on considère également les autres
Première Agence vement le cas. On peut voir ce que le client tives. être consultées par les différentes client final demandeur du crédit. La CdR chantiers en cours, telle que la mise en place
de MicroFinance a déjà contracté dans d’autres institutions et agences de chaque établissement de cré- améliore l’information, mais ce n’est pas le du Bureau d’Information de Crédit (BIC) qui
(PAMF)_Le principal on peut confronter les données avec les états Herinirina Jean Michaël Rakotovao_ dit ? seul déterminant dans la décision d’octroi va se faire d’ici 2019. Nous pourrions nous
avantage reste l’in- financiers si, effectivement, les informations Dorénavant, nous pouvons l’utiliser comme un d’un crédit par une banque ou une institu- prononcer sur le sujet d’ici deux ou trois ans
terconnexion de ces reçues sont conformes avec celles que l’on outil de croisement d’informations. Certaines Herinirina Jean Michaël Rakotovao_Cela tion de microfinance et il en est de même car les résultats actuels sont encore assez
deux outils. Quand trouve dans la CdR. Cela nous aide énormé- personnes sollicitent un crédit en tant que diminue les coûts financiers rapportés au pour Solidis pour sa décision sur chaque mitigés.
un client contacte ment pour vérifier les antécédents du client personne physique. Ultérieurement, elles le temps consommé par les institutions finan- demande de garantie qui lui est présentée.
la PAMF pour un au niveau de chaque établissement bancaire font en tant que représentant d’une société cières dans les prises de décisions car toutes Mamy Randrianirina_Pour l’APMF, l’objec-
prêt, notre premier ou de microfinance. C’est une phase essen- pour contracter un autre crédit. Finalement, les informations sont disponibles. La CdR Mamy Randrianirina_Pour les institutions tif est atteint. Même si la CdR doit s’amé-
réflexe est de véri- tielle dans notre processus d’analyse de une seule personne se trouve derrière ces accélère la prise de décision. Sans elle, on financières, la CdR est un pas de plus ten- liorer dans le temps. Notre structure est
fier la CdR. Avant la mise en place de la risques. deux crédits, avec un seul comportement et devrait demander au client de délivrer plu- dant vers la diminution des coûts, surtout encore assez fragile. Elle doit se conformer
plateforme, nous étions un peu embarrassés une seule moralité mais des historiques de sieurs informations avec tous les documents au niveau du processus. Habituellement, les aux règles et aux réglementations en vigueur
car nous n’avions pas accès aux clients des Mamy Randrianirina_C’est un critère d’éli- crédits différents. C’est l’avantage principal y afférents. Certains n’auront pas la possi- agents doivent faire des allers-retours entre afin de ne pas être pénalisée. Nous essayons
banques primaires. Nous étions limités à gibilité d’un client. Notre ancienne poli- d’un seul rapport qui permet d’identifier ce bilité de délivrer les informations, ce qui le client et le bureau pour vérifier une donnée. continuellement d’être à jour.
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GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
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GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
faudra mettre les ressources, la coordination vail est bien amorcé mais nécessite plus d’ef- Madagascar can do better and those actors
et l’effort dans certains éléments. Que le forts pour mener efficacement des réformes whom I mentioned know it perfectly well. How
gouvernement s’approprie cette responsabi- importantes. La course à la compétitivité to do better? The advantage of the Doing
lité tout en facilitant le travail de l’EDBM dans le monde est rude. Madagascar pour- Business methodology is that it allows for
”
et en favorisant un dialogue réel basé sur rait viser d’avoir des réformes qui touchent comparative analyses between economies
une obligation de résultats et non de moyen. au foncier, à l’accès à l’électricité et à la jus- and highlights good practices in other coun-
Il est aussi souhaitable qu’une culture de tice commerciale afin d’améliorer substan- tries. To improve its score, Madagascar can
mènent au nue d’apporter son appui aux partenaires, le even of the Indian Ocean region. Rwanda
Quelles sont les perspectives pour cette Gouvernement, l’EDBM et le secteur privé and Mauritius island are examples of which
année 2018 ? pour créer plus d’emplois et améliorer le sort practices can be adopted and adapted in
la Grande île et de l’EDBM pour “Reforms lead the strong commitment of the Government,
especially in facilitating the issuance of
améliorer l’environnement des
affaires. Satyam Ramnauth, le
to progress!” building permits through the streamlining of
processes at the single window, has allowed
a real qualitative leap regarding reforms of
Country manager, nous parle des IFC (International Finance Corporation) works
the business climate. Cote d’Ivoire was, still
behind Madagascar in 2012 (167th place,
progrès effectués par Madagascar alongside the Big Island and EDBM to improve the against 137th for Madagascar), has climbed
© EDBM
et des étapes à franchir. business environment. Satyam Ramnauth, Country to 139th place in the 2018 ranking, surpass-
ing Madagascar’s performance in four Doing
Manager tell us about progress made by Madagascar Business indicators and in five indicators in
Comment mesurer les impacts des évo- la facilitation d’entreprendre et (II) le score gie Doing Business est qu’elle permet des and steps to take. terms of border distance (+50).As you can
lutions des indicateurs dans l’économie de la Distance de la frontière qui indique la analyses comparatives entre économies et see, for better results, we will need to put
malgache ? distance de chaque économie par rapport à met en exergue les bonnes pratiques dans resources, coordination and effort into some
une « frontière », qui représente la meilleure d’autres pays. Pour améliorer son score, How to measure the impact of the indica- Doing Business ranking of one country with elements - that the government takes own-
En fin novembre 2017, la Banque Mondiale performance observée à travers l’ensemble Madagascar peut donc s’inspirer des bonnes tors progression in the Malagasy econ- regard to 190 others in the area of facilita- ership of this responsibility while facilitating
a publié son dernier bulletin économique des pays couverts par Doing Business depuis pratiques, en particulier au niveau du conti- omy? tion to undertake and (ii) the score of the the work of the EDBM and promoting a real
qui montre clairement, que malgré deux- 2005. La mesure permet d’observer l’écart nent africain et même de la région océan border Distance that indicates the distance dialogue based on an obligation of results
catastrophes naturelles sévères en 2016-17, entre le rendement d’une économie par rap- indien. Le Rwanda et l’île Maurice sont In late November 2017, the World Bank of each economy from a “border”, which and not of means. It is also desirable that a
Madagascar a renoué avec la croissance port à la meilleure performance globale à des exemples dont les pratiques peuvent published its latest economic bulletin which represents the best performance observed culture of responsibility is more widespread
(4,1%) tirée par le secteur tertiaire et une travers le temps. La distance de la frontière être adoptées et adaptées à Madagascar. clearly shows that despite two severe natu- across all countries covered by Doing in certain circles!
appréciation de l’ariary principalement tirée de l’économie est calculée sur une échelle de Ces deux exemples montrent que l’ancrage ral disasters in 2016-17, Madagascar has Business since 2005.The measure allows
par le prix de la vanille et le taux de référence 0 à 100, où 0 représente la performance la politique et institutionnel est capital. À returned to growth (4.1%) driven by the ter- to observe the gap between the economic What are the prospects for this year
entre le USD et l’euro. La même tendance est plus basse et 100 représente la « frontière ». Madagascar, nous avons cependant constaté tiary sector and appreciation of the Ariary performance compared to the best overall 2018?
enregistrée concernant l’amélioration du cli- Madagascar se hisse certes à la 162ème place, un certain déficit à ce niveau et je voudrai mainly driven by the price of vanilla and performance over time. The distance of the
mat d’investissement. D’un point de vue de grâce à des réformes mises en œuvre par le en profiter de cette opportunité pour faire the benchmark rate between the USD and economy boundary is calculated on a scale Better to undertake to advance Madagascar.
classement, Madagascar gagne 5 places pour Gouvernement, mais le chemin reste long appel à la plus haute instance du pays pour the Euro. The same trend is recorded con- from 0 to 100, where 0 represents the lowest For three consecutive years, Madagascar
se hisser à la 162ème place dans le classe- et périlleux. que des dispositions soient prises. La Côte cerning the improvement of the investment performance and 100 represents the “bor- has recorded an increase in the classifica-
ment Doing Business 2018. Au-delà du rang, d’Ivoire est un autre exemple intéressant climate. From a classification point of view, der”. Madagascar raises itself certainly on tion of Doing Business. The work is well
l’amélioration de la distance de la frontière Madagascar a gagné 5 places et améliore où le fort engagement du Gouvernement, Madagascar gained five places to climb to the 162nd place, thanks to reforms imple- underway but requires more effort to lead
représente une avancée considérable. Sur cet son score Distance de la frontière de notamment dans la facilitation de la déli- 162nd place in the Doing Business 2018 mented by the Government, but the path effectively to important reforms. The race
aspect, Madagascar a amélioré son score de 3 points : comment analyser cette pro- vrance des permis de construire à travers la ranking. Beyond rank, the border distance remains long and perilous. for competitiveness in the world is tough.
44,6 à 47,6. Corrélation certainement – si on gression ? rationalisation des processus au niveau du improvement represents a considerable Madagascar could aim to have reforms
prend comme référence la période de transi- guichet unique, a permis un véritable saut advance. On this aspect, Madagascar Madagascar has gained five places and affecting land, access to electricity and
tion 2009-13. Le message est clair et sans En premier lieu, je profite de cette oppor- qualitatif en matière de réformes du climat improved its score from 44.6 to 47.6. improves its score border Distance by commercial justice to substantially improve
appel : les réformes mènent au progrès ! tunité pour féliciter toutes les parties pre- des affaires. La Côte d’Ivoire, encore placée Correlation certainly - if we take as a ref- 3 points: How to analyse this progress? Madagascar’s positioning. The World Bank
nantes qui ont travaillé dur et sans relâche derrière Madagascar en 2012 (167ème place, erence the transition period 2009-13: the Group continues to support partners, the
Quelle est la méthodologie et la grille de – elles sont nombreuses et je ne vais pas les contre 137ème pour Madagascar), se hisse message is clear and without appeal: the First and foremost, I take this opportunity Government, the EDBM and the private sec-
lecture des indicateurs? citer de peur d’en oublier et d’en faire des à la 139ème place dans le classement 2018, reforms lead to progress! to congratulate all the stakeholders who tor to create more jobs and improve the lot
déçus. Elles se reconnaitront. Néanmoins surpassant la performance de Madagascar worked hard and relentlessly- they are of the most deprived. Therefore, we want
Les Indicateurs du climat des affaires – je pense sincèrement que Madagascar peut dans quatre indicateurs Doing Business et Methodology and reading indicators? numerous and I will not quote them for to propose a programmatic approach. We
Doing Business publient deux mesures : (I) faire mieux et ces acteurs que j’ai cités dans 5 indicateurs en termes de distance de fear of forgetting them and making them invite our partners to follow us on this adven-
le classement Doing Business d’un pays par le savent pertinemment. Comment alors la frontière (+50). Comme vous le voyez, The Business Climate Indicators - ‘Doing disappointed. They will recognize each ture and remain united and focus on our
rapport aux 190 autres dans le domaine de faire mieux ? L’avantage de la méthodolo- pour avoir de meilleurs résultats, il nous Business’ publishes two measures: (i) the other. Nevertheless, I sincerely believe that mission in 2018.
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GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
opérateurs de mobile money, filiales des institutions de microfinance, peuvent éga- de manœuvre financière plus consé-
trois opérateurs en téléphonie mobile établis lement émettre de la monnaie électronique quente. Toutefois, les autorités monétaires
”
à Madagascar, de conjuguer leurs efforts de sous certaines conditions. Une nouveauté et de supervision seront confrontées à
Un bond digitalisation de leurs produits et de mettre
en œuvre ensemble les nouveaux business
dans le contexte malgache mérite d’être
mentionnée : l’introduction d’un dispositif
d’autres défis. Il s’agit en particulier de
la surveillance et de la supervision de
de nouveaux métiers de la finance dans la du secteur informel - lequel mérite aussi de monnaie électronique sont disponibles.
chaîne de valeur économique. Le décret une attention particulière au niveau des D’autres instructions relatives à la gouver-
n° 2017-851 du 26 septembre 2017 précise retraitements de la comptabilité natio- nance des EME, aux obligations déclara-
Avec l’émergence de l’économie numérique, le mobile money et le mobile banking le niveau de capital social minimum, les nale - dans la formation du produit inté- tives et aux agents de distribution sont en
sont en plein essor à Madagascar. Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) et la exigences de sécurité informatique et les rieur brut (PIB) de Madagascar. Avec cours d’élaboration avec celle précisant les
Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) accompagnent cette principes de compétitivité des établisse- 23 800 agents de distribution répartis à modalités d’intervention de certains éta-
ments de monnaie électronique (EME). travers le pays, il est possible de réduire blissements de crédit dans cette activité.
nouvelle économie à travers une série de réformes. Le point avec Stéphane En particulier, le minimum légal de la distance et les barrières psychologiques
Ramanandraibe, Directeur de la Règlementation et des Études. 500 millions d’ariary exigé des promoteurs imputables aux murs physiques ! Il s’agit Les opérateurs de mobile money ne
de ce type d’entreprises est relativement là de l’un des avantages des business s’adosseront plus aux banques. Quelles
À travers la Loi sur la monnaie électro- Pourquoi l’inclusion financière est-elle estimé à 41 % de la population globale accessible. Son adoption vise essentielle- models prévalant dans l’économie numé- sont les garanties tangibles pour l’ar-
nique et les établissements de monnaie si vitale pour une économie ? en 2016 d’après l’enquête Finscope, traduit ment l’émergence de nouvelles initiatives rique. Bien au-delà de la technologie, avec gent des utilisateurs ?
électronique, quels sont les apports la nécessité d’encourager les initiatives en privées et encourage la diversification des l’intégration des activités commerciales et
du mobile money sur l’économie mal- Il est globalement admis que, lorsque les faveur d’une meilleure inclusion écono- acteurs. financières, il y a de la création d’emplois Dans le contexte de crise socio-politique
gache ? services bancaires deviennent accessibles mique et sociale. Ainsi, la diversification au niveau des communautés et un renfor- de 2009, le modèle d’intermédiaires en
à la population et que les flux financiers des services financiers offerts, notamment Quelles en sont les spécificités ? cement des relations de proximité exis- opérations de banque (IOB) a permis l’ex-
Pour soutenir l’inclusion financière de la augmentent, l’évolution des activités à l’aide de supports digitaux ou mobiles, tantes avec la clientèle et l’achalandage pansion de l’activité de mobile money à
population malgache et le développement génératrices de revenus impacte à terme permet de limiter le recours aux services De manière pratique, la loi a défini la de consommateurs de services financiers. Madagascar. La relation avec la banque
économique de Madagascar, il est béné- la qualité de vie des citoyens et améliore informels, de réduire l’extrême pauvreté monnaie électronique, les principaux Ainsi, la fluidification des échanges - P2P mandante changera de nature juridique.
fique de tirer profit de l’innovation techno- sensiblement le tissu économique. Ainsi, et de promouvoir une prospérité partagée acteurs et les principales règles du jeu. À ou person to person, B2B ou business to Positivement, au-delà du compte global,
logique en favorisant l’accès des ménages il demeure crucial de soutenir le taux pour le secteur financier. titre d’exemple, la loi définit la monnaie business, P2G ou person to government - l’établissement de monnaie électronique
et surtout des Micros et petites entreprises de bancarisation de la population active, électronique comme étant « une valeur est en bonne voie compte tenu des encla- (EME) ne sera plus assujetti à l’obligation
(MPME) individuelles ou familiales aux estimé à 12 % en 2016 d’après l’enquête Quelles ont été les bases de la réforme monétaire, (…) émise par un établissement vements de beaucoup de localités et de la d’avoir le cautionnement d’une banque
services financiers. À la fin du 1er semestre Finscope, pour stimuler la croissance menée sur la monnaie électronique et de monnaie électronique, contre la remise question de la sécurité. Par rapport aux pour pouvoir exercer le métier. Le mobile
2017, le volume total des transactions en économique de notre pays. L’inclusion les établissements y afférents ? de numéraires par les utilisateurs (…). transactions en espèces, au-delà de la lutte money est toujours en mode prépayé. Le
mobile money s’établit à 1 183,9 milliards financière constitue une évolution dans la [Elle] est acceptée comme un moyen de anti-blanchiment de capitaux d’origine système repose sur un équilibre parfait
d’ariary représentant 3,3 % du PIB. Le vision du développement des services et En permettant à de nouveaux entrants paiement par une personne physique ou criminelle, la traçabilité des opérations en entre la monnaie fiduciaire et les unités
développement de cette activité témoigne des produits financiers offerts à la popu- d’intervenir sur le marché de la gestion morale autre que l’établissement émetteur. monnaie électronique permet une meil- de valeur électronique en circulation.
notamment des premiers pas d’une par- lation en général et aux microentreprises. des moyens de paiement, en l’absence (…) ». Elle consacre le pouvoir libératoire leure sécurisation de ces actes. Concrètement, le système exige que de
tie de la population non bancarisée vers L’objectif principal consiste à répondre à d’une réglementation spécifique desti- d’une unité de monnaie électronique et la monnaie sonnante et trébuchante soit
l’usage des services financiers. Comparé l’ensemble des besoins financiers de base nés au mobile payment, Banky Foiben’i son équivalence à un ariary ! Quels seraient les grands changements déposée dans un compte global ouvert
au secteur bancaire constitué de onze (11) de la majorité de la population afin que Madagasikara et la CSBF ont accueilli et Par ailleurs, les principaux acteurs de qui vont s’opérer pour les opérateurs auprès de banques agréées par la CSBF
banques et regroupant 1 055 483 clients celle-ci accède plus facilement et plus accompagné avec bienveillance les initia- l’émission de la monnaie électronique sont de mobile monnaie ? préalablement à l’émission de la monnaie
déposants après plusieurs décennies d’ac- largement à d’autres services financiers tives du secteur privé. Les articles 62 et clairement définis et les rôles de chacun électronique d’une valeur équivalente et
tivités à Madagascar, le développement et non financiers essentiels tels que la 63 de la loi n° 95-030 du 22 février 1996 sont clairement distribués et délimités. Actuellement, les professionnels du mobile de son stockage dans un porte-monnaie
des opérations liées au mobile money est microassurance santé ou décès, l’électricité ont concrètement occasionné le décollage Ainsi, seuls les établissements de monnaie money sont dans une phase transitoire. Ils électronique (téléphone cellulaire ou carte
plus que prometteur. En effet, un bond et surtout l’éducation dans le sens plein du d’une activité en pleine croissance à l’heure électronique agréés par la CSBF peuvent ont encore un statut d’intermédiaires en bancaire prépayée). En cas d’une difficulté
significatif a été constaté : en moins de terme. Dans cette optique d’empowerment actuelle. Dans le cadre de mandats d’inter- émettre de la monnaie électronique et leur opérations de banque (IOB) et opèrent d’un établissement de monnaie électro-
dix ans, les statistiques sur les services de d’une frange non négligeable de la popu- médiaires en opération de banque (IOB), fonctionnement sera également soumis à en qualité de mandataires des banques. nique (EME) ou bien d’un établissement
mobile money font état de plus de sept (7) lation, l’éducation financière accompagne sur la base de ces deux dispositions à carac- des règles précises fixées par la CSBF. Une fois agréés en qualité d’établisse- de crédit, le solde d’un compte global est
millions d’utilisateurs dont environ 16 % la démarche. Le pourcentage des adultes tère général de la loi bancaire, les Autorités Parallèlement, les établissements de crédit ment de monnaie électronique (EME), insaisissable par les créanciers sociaux de
...
d’usagers réguliers. financièrement exclus à Madagascar, monétaires ont permis aux banques et aux déjà agréés, notamment les banques et les ces opérateurs disposeront d’une marge ces derniers. Matériellement, l’exigence du
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GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
...
placement des fonds auprès de plusieurs sements financiers et les institutions de to support the banking rate of the labour mobile money operators.With the approval utable to physical walls! This is one of the beyond the global account, the electronic
banques de la place sécurise davantage microfinance. En bref, les établissements force, estimated at 12% in 2016 accord- of future electric money institutions and advantages of business models prevailing money institution (EMI) will no longer be
l’argent du public. La surveillance per- de crédit interviennent foncièrement dans ing to the Finscope survey, to boost the their distribution agents, this law aims to in the digital economy. Beyond technol- subjected to the obligation of having a
manente de la masse de monnaie électro- l’intermédiation financière en collectant economic growth of our country. Financial integrate new financial professions into ogy, with the integration of commercial bank guarantee to be able to exercise
nique par Banky Foiben’i Madagasikara les dépôts de leur clientèle pour financer inclusion is an evolution in the vision of the economic value chain. Decree No. and financial activities, job creation is at the trade. Mobile money is always in
et la supervision des activités des établis- les activités d’autres agents économiques the development of financial services and 2017-851 of 26 September 2017 speci- the community level and a reinforcement prepaid mode.The system is based on a
sements de mobile money par la CSBF demandeurs de crédits bancaires. Il en products for the population in general and fies the level of minimum share capital, of the existing proximity relationships with perfect balance between fiduciary money
complètent le dispositif en constituant des est aussi ainsi dans la nanofinance. Pour microenterprises. The main objective is to the requirements of IT security and the the clientele and consumer traffic flows of and the electronic value units in circula-
garanties supplémentaires de la solidité du leur part, les établissements de monnaie meet all the basic financial needs of the principles of competitiveness of electronic the financial services.Then, the fluidifica- tion. Specifically, the system requires real
dispositif mis en œuvre. électronique (EME) servent de canaux de majority of the population so that they money institutions (EMIs).In particular, tion of the exchanges - P2P or person to money to be deposited in a global account
distribution alternatifs de services finan- can more easily and widely access other the legal minimum of 500 million Ariary person, B2B or business to business, P2G opened with banks approved by the CSBF
Concrètement, l’obtention d’un prêt à ciers en mettant à la disposition du public essential financial and non-financial ser- required from promoters of this type of or person to government - is on the right prior to the issuance of the electronic
partir d’un compte mobile money serait- des moyens de paiement sur supports vices such as microinsurance health or business is relatively accessible. Its adop- track considering the enclosing of many money of an equivalent value and its stor-
t-il du domaine du possible dans le électroniques (téléphones mobiles, cartes death, electricity and especially education tion essentially aims at the emergence of localities and the question of security. age in an electronic purse (cell phone or
futur ? bancaires, opérations en ligne). Dans ce in the full sense of the term.In this per- new private initiatives and encourages the Compared to cash transactions, beyond prepaid credit card). In the event of a dif-
sens, pour la gestion de flux entre les éta- spective of empowerment of a non-neg- diversification of the actors. the fight against money laundering of ficulty with an electronic money institution
Il conviendrait de distinguer les divers blissements de crédit et leur clientèle, ils ligible fringe of the population, financial criminal origin, the traceability of transac- (EMI) orcredit institutions, the balance of
métiers de la finance. Dans la réglementa- facilitent les transferts d’argent en pro- education accompanies the process. The What are specificities? tions in electronic money allows a better a global account is unseizable by the part-
tion bancaire, les établissements de mobile venance de l’étranger ou sur le territoire percentage of financially excluded adults security of these acts. nership’s creditors of the latter. Materially,
money exercent une activité de gestion de national. Enfin, en parlant de finance digi- in Madagascar, estimated at 41% of the In a practical way, the law has defined the requirement to invest funds with sev-
moyens de paiement. Les établissements tale et bien au-delà du nanocrédit, l’octroi global population in 2016 according to electronic money, the main actors and the What would be the big changes which eral banks in the area secures more the
de monnaie électronique (EME) diffèrent et le remboursement d’un crédit accordé the Finscope survey, reflects the need to main rules of the game. For example, the are going to take place for the mobile money of the public. The constant moni-
des établissements de crédits dans lesquels par un établissement de crédit sont déjà encourage initiatives for greater economic law defines electronic money as “a mon- money operators? toring of the electronic money supply by
sont catégorisés les banques, les établis- d’actualité. and social inclusion.Thus, the diversifica- etary value, (...) issued by an electronic the Central Bank of Madagascar and the
tion of the financial services offered, in money institution, against the delivery of Currently, mobile money professionals are supervision of the activities of mobile
particular by means of digital or mobile cash by users (...). [It] is accepted as a in a transitional phase. They still have money institutions by the CSBF complete
supports, allows to limit the use of infor- means of payment by a natural or legal the status of intermediaries in banking the system by providing additional guar-
“A significant leap in the mal services, to reduce extreme poverty
and to promote shared prosperity for the
person other than the emitting institu-
tion. (...)”.It dedicates the in full discharge
operations (IBO) and act as agents of the
banks. Once approved as an electronic
antees of the robustness of the system
implemented.
banking sector thanks to financial sector. power of an electronic money unit and its
equivalence to an ariary! In addition, the
money institution (EMI), these operators
will have more financial room for manoeu- Concretely, obtaining a loan from a
mobile money” What were the bases of the reform
led on the electronic money and the
main actors in the issuance of electronic
money are clearly defined and the roles of
vre. However, monetary and supervisory
authorities will face other challenges. This
mobile money account would it be the
realm of the possible in the future?
With the emergence of the digital economy, mobile money and related institutions? each are clearly distributed and delimited. concerns in particular the monitoring and
mobile banking are in full swing in Madagascar. Banky Foiben’i Therefore, only electronic money institu- supervision of these institutions at the It would be appropriate to distinguish the
By allowing new entrants to intervene tions approved by the CSBF can issue level of the Central Bank of Madagascar different jobs in finance. In the banking
Madagasikara (BFM) and the Commission de Supervision Bancaire
on the market of the management of electronic money and their functioning will and CSBF. Concretely, the democratiza- regulations, the mobile money institutions
et Financière (CSBF) are supporting this new economy through a
the means of payment, in the absence also be subjected to specific rules set by tion of digital financial services and the exercise a management activity of means
series of reforms. The point with Stéphane Ramanandraibe, Director of a specific regulation intended for the the CSBF. At the same time, previously processing of mass transactions imply of payment. Electronic money institu-
of Regulation and Studies. mobile payment, The Central Bank of approved credit institutions, including the establishment of a set of adequate tions (EMIs) differ from credit institutions
Madagascar and CSBF welcomed and banks and microfinance institutions, may mechanisms. This year, instructions in which are categorized banks, financial
Through the Law on the electronic with the banking sector of eleven (11) supported with benevolence private sec- also emit electronic money under certain No. 002/2017-CSBF on the approval of institutions and microfinance institutions.
money and the electronic money insti- banks, which includes 1,055,483 custom- tor initiatives. Articles 62 and 63 of the conditions. A novelty in the Malagasy con- electronic money institutions and No. In short, credit institutions play a funda-
tutions, what are the contributions of ers depositors after several decades of law n ° 95-030 of February 22, 1996 con- text deserves mention: the introduction 003/2017-CSBF of 29 September 2017 on mental role in financial intermediation by
the mobile money on the Malagasy activity in Madagascar, the development cretely caused the take-off of an activity of a consumer protection system on the the global account of electronic money collecting deposits of their clientele to
economy? of mobile money operations is more than in full growth at the moment. In the con- electronic money law. This is the first time institutions are available. Further guid- finance the activities of other economic
promising.Indeed, a significant leap has text of intermediaries mandates in bank- in Madagascar that a specific framework ance on the governance of EMIs, report- agents seeking bank credits.This is also
In order to support the financial inclusion been noticed: in less than ten years, the ing operation (IOB), on the basis of these has been developed with provisions aimed ing requirements and distribution agents the case in nanofinance. For their part,
of the Malagasy population and the eco- statistics on mobile money services report two general provisions of the banking at protecting the rights of consumers of is under development along with that electronic money institutions (EMIs) serve
nomic development of Madagascar, it is more than seven (7) million users includ- law, the Monetary Authorities allowed the financial services, in the current process specifying the procedures of intervention as alternative distribution channels for
beneficial to take advantage of techno- ing about 16% of regular users. banks and the operators of mobile money, of financial inclusion, and which are sup- of certain credit institutions in this activity. financial services by making available
logical innovation by promoting access subsidiaries of the three mobile phone posed to concern the widest part of the to the public means of payment on elec-
for households and especially individual Why is financial inclusion so vital for operators established in Madagascar, population.In addition to financial inclu- Mobile money operators will no longer tronic media (mobile phones, bank cards,
or family Micro and small enterprises an economy? to combine their efforts to digitize their sion, the objectives are also the gradual rely on banks. What are the tangible online transactions).In this sense, for the
(MSMEs) to financial services.At the end products and to implement together the formalization of the informal sector - which guarantees for users’ money? management of flows between credit insti-
of the first half 2017, the total volume of It is generally accepted that when bank- new business models of mobile money also merits particular attention at the level tutions and their clientele, they facilitate
mobile money transactions amounted to ing services become accessible to the and mobile banking.In the light of interna- of reprocessing of the national accounting In the context of the 2009 socio-political the transfers of money from abroad or
1,183.9 billion Ariary representing 3.3% population and financial flows increase, tional best practices, Law No. 2016-056 - in the formation of the gross domes- crisis, the intermediary model in banking on the national territory. Finally, speak-
of GDP. The development of this activity the evolution of income-generating activi- of 2 February 2017 on electronic money tic product (GDP) of Madagascar. With operations (IBO) allowed the expansion ing of digital finance and well beyond the
reflects in particular the first steps of ties ultimately impacts the quality of life and electronic money institutions and its 23,800 distribution agents spread across of mobile money activity in Madagascar. nanocredit, the granting and repayment of
part of the unbanked population towards of citizens and significantly improves the texts of application crystallize in Malagasy the country, it is possible to reduce the The relationship with the principal bank a credit granted by a credit institution are
the use of financial services.Compared economic fabric.Thus, it remains crucial positive law the experiences of national distance and psychological barriers attrib- will change of legal nature. Positively, already of current events.
22 23
GRAND DOSSIER / KEY TOPIC
Banking Interopérabilité,
financial inclusion
Transférer de l’argent depuis un
opérateur vers un autre constituait un
blocage pour les usagers du « mobile
banking ». Ce n’est plus le cas depuis
Financial inclusion is a national chal- mechanisms. Only 12% of these adults rec- 2016. Dorénavant, les différents services
lenge for development. Madagascar has ognize using commercial banking products de paiements par mobile sont désormais
a delay to catch up. But the Big Island and services. Among the products and ser- compatibles entre les trois principaux
is committed to it in double quick time. vices offered by banks, current accounts are opérateurs téléphoniques à Madagascar.
T
Bancarisation used by nearly 29% of banked adults, com- La Grande île fait figure de pionnier
La course à
he Big Island is today pared with 15% for sight savings. dans le domaine de l’interopérabilité en
launched in the race for finan- Afrique. Il a été seulement le deuxième
cial inclusion. Banking makes Synergy. The dynamics of financial inclu- pays sur le Continent noir à mettre
financière
ing for more inclusive growth. the emergence and adoption of microfi- substantielle l’inclusion financière ainsi
nance, as well as the boom in mobile bank- que l’utilisation du « mobile banking »
Gap. The banking rate in Madagascar remains ing. “Microfinance has allowed flexibility on dans le quotidien et au travers de
fairly low. 4% of the population have a bank the process of granting of credits. It has diverses prestations. Désormais, les
account and there are about 8 bank coun- in fact accelerated access to financial ser- usagers du service financier n’auront
ters per million inhabitants. The number of vices. This has led to increased financial plus de souci à effectuer un transfert
banknotes held per inhabitant or capita is inclusion over the past decade”, explains vers d’autres opérateurs. Pour les
31 units, according to data issued by the Herinirina Jean Michaël Rakotovao, Credit opérateurs, le lancement de ce service
BFM.By way of comparison, the banking rate Manager at AccèsBanque. For Stéphane était dans leur politique de « cash less »
© Henitsoa Rafalia
of the Member States of the West African Ramanandraibe, Director of Regulation ou de laisser l’utilisation des cash au
Economic and Monetary Union (WAEMU) and Studies of the Commission Financial profit des monnaies électroniques.
has increased from 8% to 15% between Banking Supervision, financial inclusion will Les divers partenariats établis entre
2011 and 2014. That of Côte d’Ivoire currently involve synergy between financial services, les établissements bancaires et les
L’inclusion financière est un enjeu national pour le développement. Madagascar a exceeds 20%. The Finscope survey carried even the most basic ones, and existing opérateurs téléphoniques ouvrent
un retard à rattraper. Mais la Grande île s’y engage au pas de charge. out in 2016 highlighted the enormous gap that technologies such as mobile telephony. “In également d’autres perspectives pour les
L
existed.The FinScope tool is a national repre- 10 or 15 years, almost 90% of the popula- usagers.
sentation survey on how individuals over the tion will be covered by mobiles. Thanks to
a Grande île est aujourd’hui lan- financière. Les enquêtes FinsCope jouent permis la flexibilisation du processus d’octroi age of 16/18 earn income and manage their this, telecom will be at the service of the Interoperability, The Big Island
cée dans la course à l’inclusion un rôle clé depuis de nombreuses années de crédits. Elle a accéléré de fait l’accès aux financial lives. FinsCope surveys have played financial sector. This will create synergy that makes a great leap
financière. La bancarisation per- dans les programmes d’inclusion finan- services financiers. Cela a conduit à accroitre a key role in financial inclusion programs will improve the country’s position in rela- Transferring money from one operator
met pour l’État d’avoir de nou- cière. Il s’agit d’un outil de recherche qui l’inclusion financière depuis ces dix dernières for many years.It is a search tool that inte- tion to financial inclusion“. Madagascar is to another was a blockage for “ mobile
velles sources de financement intègre les informations en provenance années », explique Herinirina Jean Michaël grates information from demand and supply. the second country in Africa that has been banking” users. This has been no longer
au service d’une croissance plus de la demande et de l’offre. Ainsi, sur les Rakotovao, Directeur de crédit auprès d’Ac- Thus, of the 11 million adults in Madagascar, committed to the interoperability of mobile the case since 2016. From now on, the
inclusive. 11 millions d’adultes que compte cèsBanque. Pour Stéphane Ramanandraibe, 3.6 million, or 71%, live on agriculture, with money services since September 2016. This various mobile payment services are
Madagascar, 3,6 millions, soit 71%, vivent Directeur de la Règlementation et des études an estimated income of 48,000 ariary per allows a development of the exchanges of now compatible between the three main
Gap de l’agriculture, avec un revenu estimé à de la Commission Supervision Bancaire month. 41% report that they do not use any services between mobile phone operators. telephone operators in Madagascar.
Le taux de bancarisation à Madagascar 48 000 ariary par mois. 41% déclarent Financière, l’inclusion financière passera of the formal or informal financial products Other developments, such as the legislative The Big Island is a pioneer in the field
demeure assez faible. 4% de la population n’utiliser aucun des produits ni des services par la synergie entre les services financiers, and services, while 30% use only informal framework, will fill the gaps. of interoperability in Africa.It has been
ont un compte bancaire et il existe envi- financiers, qu’ils soient formels ou infor- même les plus élémentaires, et les technolo- only the second country on the Black
ron 8 guichets de banque pour un million mels, tandis que 30% ont recours à des gies existantes comme la téléphonie mobile. Continent to implement this system
d’habitants. Le nombre de billets de banque mécanismes uniquement informels. Seuls « Dans 10 ou 15 ans, près de 90% de la that promotes trade and substantially
détenus par habitant est de 31 unités, selon 12% de ces adultes reconnaissent utiliser des population seront couverts par les mobiles. increases financial inclusion and the
les données émises par la BFM. À titre de produits et des services commerciaux ban- Grâce à cela, la télécom sera au service use of “mobile banking” in everyday life
comparaison, le taux de bancarisation des caires. Parmi les produits et services offerts du secteur financier. L’ensemble permettra and through various services. From now
États membres de l’Union Economique et par les banques, les comptes courants sont d’avoir une synergie qui améliorera la situa- on, users of the financial service will no
Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est utilisés par près de 29% des adultes banca- tion du pays par rapport à l’inclusion finan- longer have to worry about transferring
passé de 8 % à 15 % entre 2011 et 2014. risés, contre 15% pour l’épargne à vue. cière ». Madagascar est le deuxième pays de to other operators. For operators, the
Celui de la Côte d’Ivoire dépasse actuel- l’Afrique qui s’est engagé dans l’interopéra- launch of this service was in their policy
lement les 20 %. L’enquête Finscope réali- Synergie bilité des services de monnaie mobile depuis of “cash less” or to let the use of cash
sée en 2016 a mis en lumière l’énorme gap La dynamique de l’inclusion financière est septembre 2016. Cela permet un développe- for the benefit of electronic money .The
existant. L’outil FinScope est une enquête portée par trois phénomènes à Madagascar : ment des échanges de services entre les opé- several partnerships established between
de représentation nationale sur la manière la diversité des offres bancaires, l’émergence rateurs mobiles. D’autres évolutions, comme banking institutions and telephone
dont les individus âgés de plus de 16/18 et l’adoption de la microfinance ainsi que le le cadre législatif, permettront de combler operators also open other perspectives
ans gagnent des revenus et gèrent leur vie boom du mobile banking. « La microfinance a les lacunes. for users.
24 25
LE POINT SUR... / FOCUS ON...
interlocutrice. Et c’est cette complémenta- merciaux a été créée », ajoute la Présidente Procedure (CPC) has been subject to several
rité qui a été renforcée. Le tribunal et les du Tribunal de commerce d’Antananarivo. amendments to limit the period and number
juges proposent dans certains cas la possibi- Ainsi, malgré sa simplicité, sa rapidité et of referrals. In 2013, the number of referrals
lité de recourir à la médiation. « Le Centre son moindre coût, la procédure d’injonction for commercial litigation was unlimited and
d’Arbitrage et de Médiation de Madagascar de payer n’avait pas vu l’adhésion de tous à the hearings were held on a monthly basis
(CAMM) propose une justice complémentaire cause probablement du fait de l’impossibi- (the usual referral period was 1 month). One
à la justice. Étatique, permettant, s’agissant lité de prendre des mesures conservatoires of these changes made since the 2016 reform
de la médiation, de ne pas cristalliser le litige comme la saisie. L’absence de pratique de was first to confirm the limitation of the num-
et de faire parvenir les parties à un consensus l’injonction de payer, et l’absence de procé- ber of referrals to no more than two for each
dans sa résolution. Le traitement est ainsi dure spécifique pour les petits litiges, avaient party, the hearings are now fortnightly and not
rapide et s’exécute par la volonté des parties, eu pour conséquence la saisine systématique
Justice commerciale sans nécessité de rapport de force », explique du Tribunal de commerce (au fond) pour tous
monthly anymore. Today, the referral period
is reduced to 15 days instead of 1 month2 .
transparence ailleurs).
Petits litiges
ront suivre un suivi simplifié de traitement
judiciaire.
The reform is therefore to ensure a specific
treatment of commercial cases,” says Salohy
Norotiana Randrianarisoa Rakotondrajery.
2
Porte 202
Cette pratique est consacrée par des textes juridiques
notamment par la circulaire Nr 16 du 25 mai 2016, ARBITRATION CENTERS. At the same time as
vont jusqu’à la réforme des procédures et confirmée récemment par le Code de Procédure Civile these reforms within the State Justice, the
modifié par la loi N° 2016-039 promulguée le 17 janvier
des textes. « Une procédure spécifique pour 2017 et publiée au JO Nr 3738 en date du 27 février
Commercial Court opens its door to the devel-
le règlement des petits litiges civils ou com- 2017 opment of Alternative Dispute Resolution
© Henitsoa Rafalia
(MARL). “There is an opinion stating that state
justice and MARL are on competition. This is
wrong. On the contrary, arbitration and media-
COMMERCIAL JUSTICE said Lisivololona Razanajaholy, Director of
Reforms and Development of the Private tion are complementary processes,” explains
Dans le monde des affaires, la justice commerciale est une composante essentielle et Equity, transparency Sector at EDBM. Claire Dollmann, an interna- our interlocutor. And it is this complementarity
incontournable. Les entreprises ont besoin d’un environnement juridique stable qui les aide and speed tional consultant, added: “The aim is to deal that has been reinforced. In some cases, the
dans leur développement et qui pourrait trancher de manière impartiale dans les litiges. Court and the judges propose the possibil-
A
more expeditiously with the cases brought
Commercial justice is an essential and before the Commercial Court, to improve the ity of mediation. “The Center of Arbitration
uparavant, le traitement des de l’EDBM. Claire Dollmann, consultante matériels informatiques permettant l’infor- unavoidable component of today’s busi- quality of judicial proceedings and to better and Mediation of Madagascar (CAMM) offers
dossiers commerciaux sui- internationale, rajoute : « il s’agit de traiter matisation de la chaîne commerciale, ce qui ness world. Companies need a stable reconcile the interests involved in companies’ a justice complementary to justice. By the
vait le même circuit que avec davantage de célérité les affaires portées constitue une avancée notable dans le trai- legal environment that can help them to difficulty to resolve insolvency.” Few of the State, allowing, as regards of mediation, to
celui de toutes les affaires devant le Tribunal de commerce, d’améliorer tement des dossiers. Toujours dans le cadre develop and can also resolve all conflicts key measures were the empowerment of not crystallize the dispute and to bring the
civiles soumises au tribunal, la qualité des procédures judiciaires et de de l’accélération du traitement des affaires impartially. the registry in charge of commercial affairs parties to a consensus in its resolution. The
P
à Madagascar. « Les affaires mieux concilier les intérêts en présence en portées devant le Tribunal de commerce, le and the establishment of a new commercial processing is fast and executed by the will of
commerciales passaient par matière de difficulté des entreprises en vue Code de Procédure Civile (CPC) a fait l’objet reviously, in Madagascar, registry dedicated to commercial conflicts. the parties, without the need for a balance of
différents services généraux éparpillés dans du règlement de l’insolvabilité ». L’une des de plusieurs amendements visant à limiter la the processing circuit of The PIC 2 project by the World Bank also power,” explains Gerard Ramangaharivony,
des endroits différents. Ce qui occasionnait mesures phares a été l’autonomisation du durée et le nombre des renvois. En 2013, le commercial files was the supported the willingness to implement this Secretary General of the CAMM, on this sub-
des lenteurs considérables », décrit Salohy greffe en charge des affaires commerciales nombre de renvois en matière de litiges com- same as that of other civil reform. Since January 15, 2016, all stages of ject (see interview elsewhere).
Norotiana Randrianarisoa Rakotondrajery, et la mise en place d’un greffe commercial merciaux était illimité avec des audiences cases submitted to the the circuit from the referral to the Court until
Président du Tribunal de commerce d’Anta- dédié aux litiges commerciaux. Le projet PIC mensuelles (le délai de renvoi habituel était court. “Business affairs were treated by dif- the notification of decisions and the exercise SMALL DISPUTES. Progress has been made not
nanarivo (TC). 2 de la Banque Mondiale a appuyé l’enga- de 1 mois). L’un des changements entrepris ferent general services scattered in different of remedies are centralized in a single regis- only in organizational matters, but also in the
gement de cette réforme. Depuis le 15 jan- depuis la réforme de 2016 a été tout d’abord places and this caused considerable delays,” try office1 . “Since the reforms were initiated, reform of these procedures and texts. “A spe-
Goulot d’étranglement vier 2016, toutes les étapes du circuit après de confirmer la limitation du nombre de ren- says Salohy Norotiana Randrianarisoa we have been able to significantly shorten the cific procedure for the settlement of small civil
Cela représentait un véritable goulot d’étran- la saisine du Tribunal jusqu’à la notifica- vois à deux au maximum pour chaque partie Rakotondrajery, President of the Commercial processing time. From now on, decisions can or commercial litigation has been created,”
glement administratif pénalisant les parties tion des décisions et l’exercice des voies de avec des audiences à quinzaine et non plus Court of Antananarivo (CT). be notified within 15 to 20 days, especially adds the President of the Commercial Court
en litige. Ainsi, une décision de justice com- recours sont centralisées en un seul bureau mensuelles. Aujourd’hui, le délai de renvoi when the balance of the provision paid at of Antananarivo. Thus, despite its simplicity,
merciale n’était notifiée que 4 à 8 mois plus de greffe1 . « Depuis que les réformes ont été est ramené à 15 jours au lieu de 1 mois2 . A BOTTLENECK EFFECT. This represented a real the beginning of the proceeding is sufficient. speed and low cost, the order for payment
tard voire plus. Un besoin urgent de refonte initiées, on a pu nettement raccourcir le délai « Les délais de traitement sont réduits pour administrative bottleneck penalizing both of Economic actors have an interest in hav- procedure didn’t get the support of everyone
se faisait sentir pour fluidifier cette insti- de traitement. Désormais, on peut notifier les parvenir à un an chacun pour la procédure the disputing parties. Thus, the commercial ing their cases settled as soon as possible,” probably because of the fact that it does not
tution. Ainsi, engagée dans la concertation décisions dans les 15 à 20 jours, notamment en appel et en cassation. La réforme consiste court decision was notified only after 4 to 8 explained the President of the Antananarivo allow to take provisional measures such as
depuis plus d’un an par la Ministre de la lorsque le reliquat de la provision payée au donc à garantir un traitement spécifique aux months or even more. There was, therefore, Commercial Court. seizure. This unavailability of the practice of
Justice, la réforme de la justice commerciale moment de l’introduction de l’instance est affaires commerciales », se félicite Salohy an urgent need for recasting, to make the the order to pay, and the absence of a specific
s’inscrit dans l’objectif commun du gouver- suffisant. Les acteurs économiques ont intérêt Norotiana Randrianarisoa Rakotondrajery. institution more fluid. Subjected to the con- SETTING UP AN AUTONOMOUS REGISTRY. To procedure for small disputes, had resulted in
nement et du secteur privé d’amélioration du à ce que leurs affaires soient réglées dans les sultation of the Minister of Justice for more ensure the treatment of commercial affairs, a systematic referral to the Commercial Court
climat des affaires et de développement de plus brefs délais », explique la Présidente du Centres d’arbitrage than a year, the reform of commercial justice 7 clerks are henceforth specially assigned (on the merits) for all commercial conflicts,
l’investissement, de la Grande île dans le Tribunal de commerce d’Antananarivo. Parallèlement à ces réformes au sein de la is part of the common goals of the govern- to this service. In the first half of 2016, this even with low financial stakes. From now on,
classement Doing business. « Notre souhait justice Étatique, le Tribunal de commerce, ment and the private sector, with the aim to reorganization was reinforced by the provi- these small disputes will go through a simpli-
est que les réformes engagées en la matière Mise en place d’un greffe autonome s’ouvre au développement des Modes alter- improve the business climate and the devel- sion of IT equipment which allowed the com- fied follow-up of judicial treatment.
par l’EDBM et ses partenaires permettent Pour assurer le traitement des affaires com- natifs de règlement de litige (MARL). « Il y a opment of business investment of the Big puterization of the commercial chain, and this 1
Door 202
d’améliorer l’environnement des affaires merciales, 7 greffiers sont dorénavant spé- cette idée que la justice étatique et les MARL Island in the Doing business ranking. “Our is a significant step forward in the processing 2
This practice is enshrined in legal texts, in particular by
à Madagascar », soutient Lisivololona cialement affectés à ce service. Au premier sont concurrents. Cette vision est erronée. Au wish is that the reforms initiated by the EDBM of files. Still in the context of the acceleration circular Nr 16 of 25 May 2016, recently confirmed by the
Code of Civil Procedure amended by Law N ° 2016-039
Razanajaholy, Directrice des Réformes et semestre de l’année 2016, cette réorga- contraire, l’arbitrage et la médiation sont des and its partners in this sector will improve the of the processing of cases brought before promulgated on 17 January 2017 and published in OJ Nr
du Développement du Secteur Privé au sein nisation a été renforcée par la dotation de procédés complémentaires », explique notre overall business environment in Madagascar,” the Commercial Court, the Code of Civil 3738 dated of February 27, 2017
26 27
PERSPECTIVES
2018
Une année
de challenges
L’
Cette année amélioration des procédures
administratives est toujours
solutions par rapport aux problématiques évo-
quées au niveau de la plateforme DPP. Les
s’annonce parmi les priorités évo-
quées pour que la Grande
réformes ont pour ambition d’être relayées
au plus grand nombre. Ainsi, cette année,
charnière dans la île continue à performer. Y l’EDBM mettra en œuvre un plan de com-