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Séquence 1 Le texte théâtral et sa représentation.

Document : aux origines du théâtre : le théâtre antique.


Le théâtre occidental est né en Grèce, à la fin du VI e siècle
avant J.-C.
Les origines de la tragédie grecque restent controversées.
La plupart du temps, on considère qu’elle est issue du
dithyrambe (discours élogieux) prononcé en l’honneur de
Dionysos par un chœur d’hommes déguisés en satyres
(ces créatures qui faisaient partie du cortège du Dieu). On
garde une trace de cette coutume dans l’étymologie du mot
tragédie qui littéralement signifie : « chant du bouc ».
La tradition rapporte que Thespis, auteur du VIe siècle av.
J.-C. révolutionna les dithyrambes : il introduit le premier
acteur, le protagoniste. Pendant que le chœur chante
ceux-ci, l'acteur intercale des vers parlés. Le
protagoniste joue tous les rôles. C'est la forme primitive
du théâtre.
Eschyle (526-456) introduit le deutéragoniste (deuxième
Le théâtre d’Epidaure acteur) et Sophocle (496-406) le tritagoniste (troisième
acteur). Au fil du temps et de l'évolution du théâtre,
l'élément lyrique (chants du choeur) diminua au profit du
Le lieu théâtral dialogue.

Le théâtre, en Grèce est un édifice


à ciel ouvert; les représentations ne
sont donc possibles qu'en plein jour
et quand le temps le permet. Le
théâtre comprend en son centre
l'orchestra dont la forme circulaire
rappelle le cercle que formait la
foule autour des danseurs du
dithyrambe; au centre de l'orchestra
se trouve l'autel en l'honneur de
Dionysos (la thymèlè); l'ensemble
des gradins (théatron ou koïlon)
est installé au creux d'une colline ;
ils sont disposés en hémicycle,
divisés en paliers horizontaux et
comportant des escaliers; aux
premiers rangs, des sièges
d'honneur.

Face au théatron, dont il est séparé


par des passages à ciel ouvert (les
parodoî) se dresse le bâtiment de la
scène (skènè), baraque où les
acteurs changeaient de costume,
puisque plusieurs rôles étaient joués
par un même acteur; ce bâtiment
était précédé par une estrade
légèrement surélevée par rapport à
l'orchestra, le proskenion.
Sur la façade de la skènè on
déplaçait des panneaux mobiles
représentant une façade de maison,
de palais…
Les acteurs portent des masques peints qui leur servent de
porte-voix et indiquent leur rôle dans la pièce ; les acteurs de
tragédie portent aux pieds des cothurnes, chaussures à
semelle haute, et des perruques, qui les font paraître plus
grands. Leur vêtement est une tunique à manches (chitôn) qui
descend jusqu'aux pieds, dont la couleur diffère selon le rôle;
par-dessus cette tunique, ils portent une sorte de châle. Les
acteurs de la comédie ancienne avaient la poitrine et le ventre
rembourré de manière grotesque par des coussins sous leur
tunique. Les acteurs récitent leur rôle sur un ton assez
conventionnel mais les choreutes, eux, chantent avec
accompagnement instrumental. Le "jeu" des acteurs se
borne donc, étant donné les masques, à des gestes du corps
(sorte de mimique) mais surtout des mains et des doigts.
A noter qu'aucune femme n'a jamais joué sur la scène grecque
; les rôles de femmes étaient tenus par des hommes.

A Athènes, les trois principaux festivals de théâtre sont les Dionysies rurales, de décembre à janvier, les Lénéennes, de
janvier à février et les grandes Dionysies, de mars à avril.

Les représentations, organisées par l'Etat, prenaient la forme d’un concours, d'une compétition entre plusieurs poètes
rivaux Cette compétition était du ressort de l'archonte éponyme pour les Grandes Dionysies, de l'archonte-roi pour les
Lénéennes, du démarque (=maire) aux Dionysies rurales. On désignait d'abord les chorèges, c'est-à-dire les citoyens
riches qui sous forme de liturgies payaient ainsi un impôt supplémentaire : les chorèges entretenaient et équipaient à
leurs frais les choeurs, s'occupaient de les faire instruire et assuraient leur rémunération pendant la durée des répétitions.
Ensuite l'archonte choisissait les poètes qui seraient admis au concours ; ceux-ci recrutaient à l'origine eux-mêmes les
acteurs ; puis l'Etat s'en chargea (examen de passage imposé aux candidats) et institua un deuxième concours, celui
d'interprétation, entre les protagonistes. Enfin on attribuait par tirage au sort à chaque chorège un poète et à chaque
poète un protagoniste. Plus tard, au 4ème siècle, chaque protagoniste interpréta une pièce de chaque poète, ce qui
égalisait les chances.

Chaque poète tragique présente une tétralogie, c'est-à-dire trois tragédies (en principe sur le même sujet : ainsi
l'Orestie d'Eschyle, seule trilogie qui nous soit parvenue, comprend l'"Agamemnon", "les Choèphores" et "les
Euménides") et un drame satyrique. Pour les comédies, cinq poètes présentaient chacun une pièce ; les spectateurs
assistaient donc à quinze, voire à dix-sept pièces en quatre jours.

Avant la représentation, la troupe défile devant le public ; la statue de Dionysos est tirée de son temple et placée sur le
théâtre ; enfin arrive un héraut proclamant le nom du poète. La représentation commence très tôt le matin, peu après le
lever du jour. Chaque spectateur reçoit à l'entrée un jeton portant une lettre de l'alphabet désignant la section des gradins
où se trouve sa place (chaque tribu a sa section). Le prix d'entrée est très modique (deux oboles = quelques francs) et
permet d'assister à toutes les représentations de la journée, soit, avant le coucher du soleil, quatre ou cinq pièces,
chacune jouée sans entracte.

Une tragédie comporte : un prologue, l'arrivée du choeur (parodos), des épisodes (ou actes) séparés par des chants
du choeur (stasima) et un acte final avec sortie du choeur (exodos) ; au total, le plus souvent, cinq "actes" qui sont à
l'origine des divisions des tragédies françaises.

A la fin du concours, dix juges tirés au sort votent. Trois prix sont décernés dans chaque catégorie, tragique et comique :
au poète, au chorège et au protagoniste. Les vainqueurs reçoivent une couronne de lierre.

Sur les centaines de pièces jouées aux concours (fête des Dionysies), seules une trentaine, celles que les anciens
considéraient comme les plus réussies, nous sont parvenues.
Ce sont principalement celles des trois plus grands dramaturges antiques ayant vécu à la même époque que Périclès, au
Vème siècle av. J.-C. : Eschyle, Sophocle et Euripide pour la tragédie, auxquels s’ajoute Aristophane pour la
Comédie.

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