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Établissement : Université Constantine 3, Faculté de Génie des Procédés, Département de Génie des Procédés.

Niveau : Licence Semestre 6


Cours : Opérations Unitaires 1.

Chapitre 2. Distillation – Rectification

2.1. Principe :
Les opérations de distillation ont pour but la purification, partielle ou totale, d’un
mélange binaire liquide.
La distillation consiste à porter le mélange à ébullition et à recueillir, après une
succession de vaporisations et de condensations, une fraction dite légère appelée le distillat.
Celui-ci correspond au produit le plus volatil qui a le point d’ébullition le plus bas et qui
distille en premier.
Le principe des différentes techniques de distillation fait appel aux lois qui régissent
l’équilibre liquide - vapeur des corps purs et des mélanges.
2.2. Équilibre liquide vapeur :
Les différents mélanges de liquide peuvent être classés, d’après le nombre de leurs
constituants, en mélanges binaires, ternaires, …etc. Les mélanges binaires, qui ont été les plus
étudiés, seront seuls considérés dans ce chapitre.
Dans les mélanges binaires on distingue :
 Les mélanges miscibles (idéals et réels),
 Les mélanges partiellement miscibles,
 Les mélanges immiscibles.
2.2.1. Cas de mélanges binaires idéaux :
Lorsqu’un mélange binaire, constitué de deux corps purs A et B, est considéré comme
idéal, il doit satisfaire les conditions suivantes :
 Forces d’interaction entre les molécules, identiques ; cela veut dire que les interactions
entre les molécules de A et de B sont de même force qu’entre les molécules de A entre
elles ou entre les molécules de B entre elles : chaque corps se comporte comme s’il
était seul en solution ; ils s’ignorent mutuellement.
 Lorsqu’on mélange deux constituants, formant un mélange idéal, il n’y a aucune
absorption ou dégagement de Chaleur.
 Le potentiel chimique de chaque constituant dans un mélange idéal s’exprime comme
suit :
𝜇𝑖 = 𝜇𝑖0 (𝑇, 𝑃) + 𝑅𝑇 ln 𝑥𝑖 (2.1)
 Chaque constituant de la phase liquide sera caractérisé par sa fraction molaire 𝑥𝑖 :
𝑛
𝑥𝑖 = 𝑛𝑖 (2.2)
𝑖

 Chaque constituant de la phase vapeur sera caractérisé par sa fraction molaire 𝑦𝑖 :


𝑛
𝑦𝑖 = 𝑛𝑖 (2.3)
𝑖

 Les mélanges binaires idéaux sont régis par les lois de Raoult et Dalton.
1 Présenté par : Dr. ZEHIOUA R.
Établissement : Université Constantine 3, Faculté de Génie des Procédés, Département de Génie des Procédés.
Niveau : Licence Semestre 6
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2.2.1.1. Loi de Raoult :


Dans une solution idéale, la loi de Raoult permet d’exprimer la proportionnalité, pour
une température et une pression données, entre la phase vapeur et les compositions de la
phase liquide, comme suit :
Pi = 𝑥𝑖 Pi0 T (2.4)
Dans ce cas pour un mélange binaire idéal (A + B), la loi de Raoult peut être exprimée
comme suit :
PA = 𝑥𝐴 PA0 T et PB = 𝑥𝐵 PB0 T (2.4.1)
Où :
 PA et PB, représentent les pressions partielles des constituants A et B respectivement.
 PA0 et PB0 , représentent les pressions de vapeur des constituants purs A et B
respectivement.
 xA et xB, représentent les fractions molaires des constituants A et B dans la phase
liquide respectivement.
Si on considère que A est le constituant le plus volatil, et sachant que (𝑥𝐴 + 𝑥𝐵 = 1),
l’équation (2.4.1) devient :
PA = 𝑥𝐴 PA0 T et PB = 1 − 𝑥𝐴 PB0 T (2.4.2)
2.2.1.2. Loi de Dalton :
La loi de Dalton s’applique aux gaz parfaits. Si on considère un volume contenant un
mélange de deux gaz parfaits A et B, la pression totale « PT » dans le volume est la somme
des deux pressions partielles des constituants du mélange :
PT = PA + PB (2.5)
On constate que les fractions molaires dans le mélange gazeux sont aussi reliées aux
pressions partielles :
Pi = 𝑦𝑖 PT (2.6)
Pour un mélange binaire (A + B), et sachant que (𝑦𝑖 + 𝑦𝑖 = 1), l’équation (2.6) peut être
exprimée comme suit :
PA = 𝑦𝐴 PT et PB = 1 − 𝑦𝐴 PT (2.6.1)
Où :
 PT : est la pression totale, yA et yB, représentent les fractions molaires des constituants
A et B dans la phase vapeur respectivement.
En combinant la loi de Raoult et la loi de Dalton on peut écrire :
PA = 𝑥𝐴 PA0 = 𝑦𝐴 PT (2.7)
PB = 1 − 𝑥𝐴 PB0 = 1 − 𝑦𝐴 PT (2.8)
D’après l’équation (2.5), on obtient :
PT = 𝑥𝐴 PA0 + 1 − 𝑥𝐴 PB0 (2.9)
Et de l’équation (2.7) on obtient :

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P 0A
𝑦𝐴 = 𝑥𝐴 (2.10)
PT

Pour un tel système, mélange binaire liquide – vapeur, il existe trois diagrammes :
 Diagrammes isothermes (T°fixée) ; on représente les variations de la pression en
fonction de x A et y A (A étant le constituant le plus volatil),
 Diagrammes isobares (P fixée) ; on représente les variations de la température en
fonction de x A et y A ,
 Diagrammes isobares (P fixée) ; on représente les variations de y A en fonction de x A .

2.2.2. Diagramme d’équilibre liquide – vapeur :


2.2.2.1. Diagramme isotherme (T°=Cst) :
A partir des relations précédentes on aboutit facilement aux deux relations qui
permettent de tracer le diagramme, PT = f(xA, yA).
D’après l’équation (2.9) on obtient :
P T −P 0B
𝑥𝐴 = (2.11)
P 0A −P 0B

D’où : PT = 𝑥𝐴 PA0 − PB0 + PB0 (2.12)


D’après cette dernière équation, on constate que la variation de la pression totale avec la
composition du constituant le plus volatil dans la phase liquide est linéaire (voir figure 2.1).
On substitue l’expression de x A (de l’équation 2.11) dans (2.7) on obtient :
P 0A P 0B
PT = (2.13)
P 0A −𝑦 𝐴 P 0A −P 0B

L’équation (2.3), révèle que la variation de la pression totale en fonction de la composition du


constituant le plus volatil dans la phase vapeur est une hyperbole (voir figure 2.1).
Pi PT
Liquide
PT = f (xA)
PA0 Courbe de bulles PA0

PB = f (xB) Liquide + vapeur


PB0 PB0
PA = f (xA) PT = f (yA)
Courbe de rosée
Vapeur

0 xA ou yA 1 0 xA ou yA 1
(a) (b)

Figure 2.1 : Diagramme isotherme d’un mélange binaire : (a) : pression partielle dans le
mélange, (b) : pression totale dans le mélange.

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2.2.2.2. Diagramme isobare (P = Cst):


On peut le construire à travers un calcul complexe qui abouti à des relations entre la
température et xA ou yA, ou bien expérimentalement on réalisant un chauffage de mélanges
liquide de différentes compositions entres A et B et on note la température en fonction du
temps dans des conditions isobares.
On observe que les mélanges arrivent à ébullition à des températures différentes
suivant la composition; à cette température (appelée température d'ébullition du mélange TE)
la première bulle de vapeur se forme. Puis la température continue d'augmenter mais on est
toujours en présence d'un mélange liquide-vapeur dont la quantité de liquide diminue au fur et
à mesure de l'élévation en température. A une température fonction de la composition initiale
du mélange (appelée température de rosée du mélange TR) la dernière goutte de liquide est
vaporisée. Au- dessus de cette température on reste en présence d'une seule phase vapeur.
Pour un corps pur ces deux températures sont identiques (TE=TR), et pour un mélange
les deux sont différentes (TE ≠TR) comme il est figuré dans la figure (2.2).
T
T = f (yA)
Vapeur Isobare de rosée
TE,B
Liquide + vapeur
TE TR
L V

TE,A
PT = f (xA)
Isobare de bulles Liquide

0 x1 y1 1
xA ou yA

Figure 2.2 : Diagramme isobare d’un mélange binaire idéal.


Sous une pression PT et la température T, le mélange M donne une phase liquide L (de
composition x1) à sa température d’ébullition TE et une phase vapeur V (de composition y1) à
sa température de rosée TR (Figure 2.2). Les deux phases étant en équilibre, ces deux
températures sont égales.
A. Construction du diagramme T-xy :
Pour la construction du diagramme, on va commencer par :
a) Trouver une relation entre la température d’ébullition du mélange TE et la
composition du constituant en phase liquide x1 (construction de l’isobare de bulle) :
TE : Correspond au point à laquelle apparaît la première bulle de vapeur. Donc, pour un
mélange binaire (A + B) liquide, la température d’ébullition T E correspond à la composition
de la première bulle de vapeur formée :
D’où : 𝑦𝐴 + 𝑦𝐵 = 1 (2.14)

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Et suivant la loi de Raoult et Dalton, on a :


P 0A P 0B
𝑦𝐴 = 𝑥𝐴 et 𝑦𝐵 = 1 − 𝑥𝐴 (De l’équation 2.10)
PT PT

En substituant les deux dernières équations dans l’équation (2.14), on trouve :


P 0A P 0B
𝑥𝐴 + 1 − 𝑥𝐴 = 1 (2.15)
PT PT

Donc : PT = PA0 𝑥𝐴 + PB0 1 − 𝑥𝐴 (2.15.1)


Puisque les pressions de vapeur des corps purs PA0 et PA0 sont en fonction de la température,
cela fait que l’équation (2.15.1) elle même est en fonction de la température. Par conséquent,
la température d’ébullition du mélange binaire TE de composition xA, est la température qui
vérifie l’équation (2.15.1). La résolution de cette équation fait intervenir des méthodes
numériques.
b) Trouver une relation entre la température de rosée TE du mélange vapeur et la
composition du constituant en phase vapeur y1 (construction de l’isobare de rosée) :
TR : Correspond au point à laquelle apparaît la première goutte de liquide. Donc, pour un
mélange binaire (A + B) vapeur, la température de rosée TR correspond à la composition de la
première goutte de liquide formée :
D’où : 𝑥𝐴 + 𝑥𝐵 = 1 (2.16)
Et suivant la loi de Raoult et Dalton, on a :
PT PT
𝑥𝐴 = 𝑦𝐴 et 𝑥𝐵 = 1 − 𝑦𝐴 (2.16.1)
P 0A P 0B

En substituant les deux dernières équations dans l’équation (2.16), on trouve :


PT PT
𝑦𝐴 + 1 − 𝑦𝐴 = 1 (2.16.2)
P 0A P 0B

1 1 1
Donc : = 𝑦𝐴 + 1 − 𝑦𝐴 (2.16.3)
PT P 0A P 0B

La température de rosée du mélange binaire TR de composition yA, est la température qui


vérifie l’équation (2.16.3).
Il à été bien clair plus haut l’intervention des pressions de vapeur des corps pur dans
différents calculs. Pour cette raison, on va essayer de citer les formules empiriques les plus
utilisés.
B. Équations de pressions de vapeur des corps pur pi0  f (T ) :

Le tableau ci-après fournit la liste de quelques corrélations disponibles pour le calcul


de la pression de vapeur des corps pur. Ces corrélations dépendent de la température.
Chacune de ces corrélations est applicable, et peut donnée des résultats plus au moins
bonnes, pour des conditions de pression et température données.

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Tableau 2.1 : Équations des pressions de vapeur des corps pur pi0  f (T )

Liste de quelques corrélations disponibles Données nécessaires

1. Équation de Clapeyron : Les constantes A, B ;


∆H v A
ln P ° mmHg = − + cst = T +B elles sont tabulées.
RT K

2. Équation d’Antoine : Les constantes A, B, C ;


B
ln P ° mmHg = A − C+T elles sont tabulées.
K

3. Équation de Rankine - Kirchhoff :


Les constantes A, B et C.
° B
ln P = A + T + C ln T

4. Équation de Riedel [1954] :


Les constantes A, B, C et D.
° B 6
ln P = A + T + C ln T + DT

5. Corrélation de Lee – Kesler [1975] :


P° 0 1
ln = f Tr + f Tr
PC
Température critique TC,
Avec :
Pression critique PC
0
6.09648
f Tr = 5.92714 − − 1.28862 ln Tr + 0.169347Tr6
Tr facteur acentrique .

1
15.6875
f Tr = 15.2518 − − 13.4721 ln Tr + 0.43577Tr6
Tr
Tr : Température réduite (T/TC)

2.2.2.3. Diagramme isobare d’équilibre liquide vapeur (y = f(x)) :


Le diagramme d’équilibre y = f(x), représenté par la figure (2.3), est le diagramme le
plus utilisé dans le domaine de la Distillation, il passe logiquement par l’origine et point de
cordonnées (1,1).
A. Construction du diagramme y = f(x) à l’aide de la volatilité :
Soit un mélange binaire (A+B), la relation d’équilibre liquide – vapeur entre la
composition en phase vapeur yA et celle en phase liquide xA, peut être exprimée, si le rapport
entre la pression partielle et la fraction molaire dans la phase liquide est défini comme étant la
volatilité (un paramètre très important pour les calculs de distillation), alors :

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PA P
Volatilité de A = et Volatilité de A = 𝑥 B (2.17)
𝑥𝐴 𝐵

Le rapport de ces deux volatilités est connu comme étant la volatilité relative  A/ B :
P A 𝑥𝐵
𝛼𝐴/𝐵 = (2.18)
𝑥𝐴 PB

D’après la loi de Dalton :


PA = 𝑦𝐴 PT et PB = 𝑦𝐵 PT (De l’équation 2.6.1)
En substituant dans l’équation (2.18), on obtient :
𝑦𝐴 𝑥 𝐵
𝛼𝐴/𝐵 = (2.19)
𝑥 𝐴 𝑦𝐵

𝑦𝐴 𝑥𝐴
D’où : = 𝛼𝐴/𝐵 (2.19.1)
𝑦𝐵 𝑥𝐵

Sachant que pour un mélange binaire 𝑦𝐵 = 1 − 𝑦𝐴 , et 𝑥𝐵 = 1 − 𝑥𝐴 donc :


𝑦𝐴 1−𝑥 𝐴
𝛼𝐴/𝐵 = (2.19.2)
1−𝑦 𝐴 𝑥𝐴

On peut donc exprimer la relation qui relie la fraction molaire du constituant A en phase
vapeur à celle de la phase liquide comme suit :
𝛼 𝐴 /𝐵 𝑥 𝐴
𝑦𝐴 = (2.20)
1+ 𝛼 𝐴 /𝐵 −1 𝑥 𝐴

Cette dernière relation permet de calculer la composition de la vapeur pour n’importe


quelle valeur désirée de x, si 𝛼𝐴/𝐵 est connue. Pour que la séparation soit possible, 𝛼𝐴/𝐵 ne
doit pas être égal à 1 et, compte tenu du constituant le plus volatil A, quand 𝛼𝐴/𝐵 augmente au
dessus de l’unité, yA augmente et la séparation devient beaucoup plus facile.
De la définition de la volatilité d’un constituant (De l’équation 2.17), il est considéré
que, pour un système idéal, la volatilité est numériquement égale à la pression de vapeur du
constituant pur. Ainsi, la volatilité relative 𝛼𝐴/𝐵 peut être exprimée comme :
P 0A
𝛼𝐴/𝐵 = (2.21)
P 0B

Lorsque l’équation (2.20) est utilisée pour construire la courbe d’équilibre liquide
vapeur (figure 2.3), une valeur moyenne de m doit être prise sur toute la colonne.
Généralement, pour une solution idéale, la volatilité relative varie légèrement avec la
température sur l’intervalle de température d’ébullition des deux corps pur du mélange binaire
(A+B). Donc, on peut considérer que 𝛼𝐴/𝐵 est constante sur cet intervalle et égale à une valeur
moyenne m.
On peut également obtenir la courbe d’équilibre liquide vapeur y = f (x), à partir des
isobares d’ébullition et de rosée (figure 2.4).

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yA

Fraction molaire en phase vapeur


Courbe d’équilibre

1ère Bissectrice

xA
0 1
Fraction molaire en phase liquide

Figure 2.3 : Représentation graphique d’une courbe d’équilibre liquide – vapeur d’un mélange
binaire, y = f(x)

T Fraction molaire en phase vapeur, yA


1
Vapeur
T = f (yA)
TE,B y1 y = f(x)
L+V

TE L V
PT = f (xA)

TE,A
Liquide
0 x1 y1 1 0 x1
xA ou yA Fraction molaire en phase liquide, xA

Figure 2.4 : Représentation graphique d’une courbe d’équilibre liquide – vapeur, y = f(x)
obtenue à partir des isobares d’ébullition et de rosée.
2.2.3. Cas des mélanges binaires réels :
Les écarts par rapport à l’idéalité sont dus aux phénomènes d’association entre les
constituants A et B.
2.2.3.1. Écart par rapport à la loi de Raoult :
La plupart des mélanges liquides sont non idéales (c’est-à-dire qu’ils n’obéissent pas
à la loi de Raoult), dans ce cas la relation 𝑃𝑖 = 𝑃𝑖° 𝑥𝑖 doit être modifiée.
 Pour un mélange binaire (A+B) on peut écrire :
PA = γA PA° 𝑥𝐴 et PB = γB PB° (1 − 𝑥𝐴 ) (2.22)
Et en considérant que la phase vapeur produite durant l’opération de distillation obéit à
la loi des gaz parfait, on peut écrire l’équation suivant en se basant sur la loi de Dalton :

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γA P 0A γB P 0B
𝑦𝐴 = 𝑥𝐴 et 𝑦𝐵 = (1 − 𝑥𝐴 ) (2.23)
PT PT

𝛾𝐴 et 𝛾𝐵 : représentent les coefficients d’activité de A et B dans la solution respectivement, ils


peuvent être inférieurs ou supérieurs à 1. Ils expriment l’écart par rapport à l’idéalité, et ils
dépendent de la température, de la composition et de la nature des constituants. Ces
coefficients peuvent être obtenus à partir de modèles représentant l’énergie molaire d’excès
de Gibbs GE. Parmi ces modèles on peut citer celui de Wilson, NRTL, UNIQUAC, ASOG,
UNIFAC, … etc.
2.3. Distillation en continue d’un mélange binaire (Rectification) :
2.3.1. Description d’une colonne de rectification en continue :
Une colonne de distillation (rectification) est constituée de trois parties
principales (figure 2.5) :
1. Le bouilleur « B », situé en bas, qui a pour rôle de générer de la vapeur. cette dernière
est remonte de en haut dans la colonne (ou système de mise en contact).
2. Un condenseur « C », situé en tête, permettant de condenser les vapeurs émises par
l’organe de vaporisation « B ». Les condensats ainsi obtenus sont en partie renvoyés
dans la colonne, constituant le reflux (L0 en mol/h), et croisent les vapeurs remontant
le long de la colonne. Le condensat restant constitue intégralement le Distillat « D ».
Et le rapport (L0/D) est appelé taux de reflux « r ».
3. La colonne ou le système de mise en contact intime des courants liquide et vapeur
générés par le condenseur et le bouilleur. Ce contact permet de réaliser une succession
d’équilibres liquide vapeur : Cette opération permet de séparer le mélange de
constituants de l’alimentation « A », en un Distillat « D » riche en constituant le plus
volatil, et un résidu « R » appauvri en constituant le plus volatil.
En rectification continue, l’alimentation (la charge) est introduite en continu entre les
zones de rectification (partie supérieur de la colonne) et d’épuisement (partie inférieur).
On sait maintenant que la colonne est parcourue, à contre courant, par les débits de
liquide descendant et de vapeur ascendant. Ce contact entre le liquide et la vapeur, qui génère
l’équilibre entre ces deux phases, peut être assuré par des colonnes à plateaux ou à garnissage.
Dans cette présentation, on s’intéressera seulement à l’étude des colonnes de
rectification à plateaux. Donc, lorsqu’on s’intéresse à cette étude, il faut souligner que la
qualité d’une séparation réalisée dans une colonne de rectification, sera directement fonction
du nombre de plateaux de la colonne.
Pour la détermination ou le calcul du nombre de plateaux, plusieurs méthodes
(analytiques ou graphiques) ont été mises en place. Cependant, il faut bien noter que ces
méthodes permettent de calculer le nombre de plateaux théoriques1 (ou étages théorique), et

1
Le plateau théorique correspond au cas idéal où les courants, de vapeur V et de liquide L, qui en sortent, sont à l'équilibre
thermodynamique. Dans des conditions réelles, les courants V et L n'atteignent pas toujours cet équilibre.
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pour déterminer le nombre de plateaux réels d’une colonne on fait appel à la notion
d’efficacité globale (décrite à la fin du chapitre) de la colonne.

QC
Condenseur

Débits de liquides (L) générés par le condenseur, En mol/h


D, xD
Zone de V1, y1 L0, xD
rectification Plateau 1
(enrichissement) V2, y2 L2, x2
Plateau 2
V3, y3 L3, x3
Plateau 3
V4, y4 L4, x4

VP, yP LP-1, xP-1


Plateau P
VP+1, yP+1 LP, xP

Vn, yn Ln-1, xn-1


Plateau n
Vn+1, yn+1 Ln, xn

Alimentation VA, yA
A, ZA LA, xA

Débits de vapeurs (V) émises par le bouilleur, En mol/h


V’m, y’m
Plateau m
Sachant que :
V’m-1, y’m-1 L’m, x’m
A, D et R : Représentent les débits
d’alimentation, du distillat et du résidu
V’p, y’P L’P+1, x’P+1
respectivement, en (mole/h). Zone ’
Plateau P
L0 : Reflux liquide, en (mole/h). d’épuisement L’P, x’m
V’p-1, y’P-1
ZA, xD et xR : Compositions d’alimentation
du distillat et du résidu en constituant le L’3, x’3
V’2, y’2
plus volatil respectivement.
Plateau 2
QC et QR: représentent les quantités de V’1, y’1 L’2, x’2
chaleur à extraire au condenseur et à fournir Plateau 1
au bouilleur respectivement en (cal/h).
V’0, y’0 L’1, x’1
xP, yP et x’P , y’P : respectivement les
compositions de liquide descendant et de la Bouilleur R, xR
vapeur ascendante des différents plateaux de
la section enrichissement et épuisement. QR

Figure 2.5 : Schéma détaillé représentant une colonne de rectification

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2.3.2. Nombre de plateaux théoriques :


Le rôle du plateau théorique est d’enrichir simultanément la vapeur en produit léger (le
plus volatil) et le liquide en produit lourd ; il y a ainsi échange de matière et de chaleur entre
vapeur et liquide.
La détermination du nombre de plateaux théoriques, pour effectuer une séparation
donnée à partir d’un mélange connu et dans des conditions bien définies, peut être faite soit
par voie graphique (méthodes de MacCabe et Thiele, Ponchon et Savarit), soit par calcul
numérique.
Dans ce chapitre seul la méthode graphique de MacCabe et Thiele, sera traitée.
2.3.2.1. Calcul du nombre de plateaux théoriques par la méthode de McCab et Thiele :
Cette méthode présente l’avantage de la simplicité et de nécessiter que peu de
données. Elle permet de calculer graphiquement le nombre d’étages théoriques dans colonne
de distillation pour des mélanges idéaux ou proches de l’idéalité.
L’utilisation de la méthode de MacCab et Thiele repose sur un certain nombre
d’hypothèses (hypothèses de Lewis):
 Solution idéale ou proche de l’idéalité (chaleur de mixtion nulle)
 Colonne parfaitement calorifugée ; elle fonctionne adiabatiquement, c’est-à-dire sans
Échange de chaleur avec l’extérieur.
 Équilibre thermodynamique atteint au niveau de chaque plateau ( étage théorique).
 Les chaleurs molaires latentes de vaporisation des constituants sont identiques.
 Les échanges de chaleurs entre les étages sont nuls : les seuls transferts de chaleur sont
les changements d'état.

A. Construction du nombre d’étage théorique :


Pour la construction des étages théoriques par la méthode de Mac Cab et Thiele, on
doit suivre les étapes suivantes :
1) Tracer la courbe d’équilibre liquide – vapeur isobare y=f(x),
2) Fixer les données : ZA, xD, xR, la température de l’alimentation TA.
3) Tracer la droite d’alimentation
4) Tracer les droites opérations section enrichissement et section épuisement,
5) Fixer le taux de reflux en tête de colonne.
6) Tracer les étages théoriques entre la courbe d’équilibre et les deux droites
opératoires : La construction consiste en un tracé en escalier qui passe
successivement de la droite opératoire à la courbe d'équilibre (figure 2.6).

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1
D

Fraction molaire dans la vapeur, y


I A

R
0 XR ZA XD 1
Fraction dans le liquide, x
Figure 2.6 : Construction des plateaux (étages) théoriques par la méthode de Mac Cabe
et Thiele)
Donc, pour l’application de la construction de MacCab et Thiele, en plus de la courbe
d’équilibre liquide – vapeur (présenté dans la section 2.2), il faut établir les équations des
droites opératoires ; pour cela on écrit successivement les bilans de matière globaux et
individuels sur la colonne, sur le condenseur, autour de l’alimentation et sur le bouilleur.
Le bilan thermique de la rectification en continue à deux intérêts :
 Connaître la quantité de chaleur QC à évacuer au condenseur ce qui permet le calcul du
débit de fluide froid et le dimensionnement du condenseur.
 Connaître la puissance de chauffe à fournir au bouilleur QR.
2.3.2.2. Bilans :
On distingue sur la figure 2.5 les trois parties sur lesquelles nous allons écrire les
bilans de matière et ou de chaleur :
1) zone de rectification,
2) zone d'épuisement,
3) toute la colonne.
Pour chaque partie, le bilan matière (et/ou de chaleur) total et partiel, en régime
permanent et en absence de réaction chimique (ni apparition ni disparition des constituants),
se résume à l'équation simple:
« Ce qui entre = Ce qui sort »
a) Bilan sur toute la colonne :
Les bilans de matière sur toute la colonne (Figure 2.7) sont présentés comme suit :

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- QC

D, xD, hD Produit de
L0, xD, hD tête (léger)

A, ZA, HA

Produit de
R, xR, hR base (lourd)
+ QR

Figure 2.7 : Colonne de rectification à plateau

Bilan de matière individuel par rapport au


Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
A = D + R. (2.24) A.ZA = D.xD + R.xR (2.25)
D’après les équations (2.24) et (2.25) on abouti aux quantités de distillat et de résidu comme
suit :
𝑍𝐴 −𝑥 𝑅
D=A (2.26)
𝑥 𝐷 −𝑥 𝑅
𝑥 𝐷−𝑍 𝐴
R=A (2.27)
𝑥 𝐷 −𝑥 𝑅

Donc, si on a A, ZA, xD, et xR comme données, on peut calculer D et R à partir des équations
(2.26) et (2.27).

Le bilan de chaleur global (Figure 2.7) est exprimé comme suit :


AHA + Q R = Q C + DhD + RhR (2.28)
HA : Enthalpie molaire de l’alimentation en (cal/mole).
h D : Enthalpie molaire du distillat en (cal/mole).
h R : Enthalpie molaire du résidu en (cal/mole).
b) Bilan autour de l’alimentation :
Dans le cas d’une alimentation liquide vapeur (Figure ci-dessous)

VA, H’A, yA

A, HA, ZA LA, hA, xA

13 Présenté par : Dr. ZEHIOUA R.


Établissement : Université Constantine 3, Faculté de Génie des Procédés, Département de Génie des Procédés.
Niveau : Licence Semestre 6
Cours : Opérations Unitaires 1.

Le bilan de matière est donné comme suit :


Bilan de matière individuel par rapport au
Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
A = LA + VA (2.29)
AZA = LA 𝑥A + VA 𝑦A (2.30)
LA = A − VA (2.29.1)

On substitué (2.29.1) dans (2.30) on trouve :


VA Z A −𝑥 A
𝛽= = (2.31)
A 𝑦 A −𝑥 A

 est appelé taux de vaporisation de l’alimentation.

Le bilan de chaleur est exprimé comme suit:


AHA = LA hA + VA HA′ (2.32)
c) Bilan autour du condenseur :

QC
Condenseur
D, hD xD
V1, H1, y1 L0, hD xD

Figure 2.8 : Condenseur total


Pour un condenseur total (figure 2.8), on peut exprimer le bilan de matière comme suit :
Bilan de matière individuel par rapport au
Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
V1 y1 = L0 𝑥D + D𝑥D (2.34)
V1 = L0 + D (2.33)
D’où : V1 y1 = L0 + D 𝑥D (2.34.1)
En substituant l’équation (2.33) dans (2.34.1) on trouve :
y1 = 𝑥D (2.35)
Dans le cas d’un condenseur total.
Le bilan de chaleur est donné comme suit :
V1 H1 = Q C + L0 + D hD (2.36)
En substituant l’équation (2.33) dans (2.36) on trouve :
QC L0
= +1 H1 − hD (2.37)
D D
L0
Sachant que le taux de reflux 𝑟 = , l’équation (2.37) devient :
D
QC
= r + 1 H1 − hD (2.37.1)
D
QC
: est la quantité de chaleur à extraire au condenseur par mole de distillat, en (cal/h.mol).
D
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d) Bilan autour du bouilleur :


V’0, H’0, y’0 L’1, h’1, x’1

Bouilleur R, hR, xR

QR

Figure 2.9 : Bouilleur (rebouilleur partiel2)


Pour le bouilleur (rebouilleur partiel, voir figure 2.9), on peut exprimer le bilan de matière
comme suit :
Bilan de matière individuel par rapport au
Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
L′1 = V0′ + R (2.38) L′1 𝑥1 = V0′ 𝑦0 + R𝑥R (2.39)

En substituant l’équation (2.38) dans (2.39) on trouve :


V ′0 𝑥 𝑅 −𝑥 1
𝜃= = (2.40)
𝑅 𝑥 1 −𝑦0
 : est le taux de rebouillage.

Comme sa été mentionner plus haut le but du bilan thermique est de déterminer les
quantités de chaleurs mises en jeux dans l’opération de rectification. Ici au niveau du
bouilleur, le but est de déterminer la quantité de chaleur à fournir QR. Cette dernière peut être
exprimée à partir d’un bilan de chaleur au niveau du bouilleur, ou bien on peut la déduire
directement à partir du bilan thermique global selon l’équation (2.28) :
AHA + Q R = Q C + DhD + RhR (De l’équation 2.28)

Q R = Q C + DhD + RhR − AHA (2.41)


QR QC D A
= + hD + h R − H A (2.42)
R R R R

QR
: Quantité de chaleur à fournir au bouilleur par mole de résidu, en (cal/h.mole).
R

e) Bilan autour de la zone de rectification :


Le bilan autour de la zone de rectification (section enrichissement), permet de
déterminer l’équation de la droite opératoire de la section enrichissement.
e.1) Droite opératoire section enrichissement :
En effectuant un bilan de matière entre un plateau P et la partie supérieur de la colonne
(condenseur) voir figure 2.10.

2
On dit qu'un rebouilleur est total si toute l'alimentation liquide du rebouilleur est vaporisée. Dans le cas
contraire, on dit que le rebouilleur est partiel. Dans notre cas il faut que le rebouilleur soit partiel pour assurer
l’opération de rectification : Un rebouilleur partiel qui conduit à la formation d'un mélange liquide-vapeur.
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QC
Condenseur
D, xD
V1, y1
L0, xD
Plateau 1
V2, y2 L1, x1

VP, yP LP-1, xp-1


Plateau P

VP+1, yP+1 LP, xP

Figure 2.10 : Une section de la zone de rectification (enrichissement)


Bilan de matière individuel par rapport au
Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
VP+1 yP+1 = LP 𝑥P + D𝑥D (2.44)
VP+1 = LP + D (2.43) D’où :
LP D
yP+1 = 𝑥P + 𝑥D (2.44.1)
V P +1 V P +1

Les hypothèses adoptés par la méthode de MaCcabe et Thiele ; chaleurs de


vaporisation égales, pas de pertes de chaleur (colonne adiabatique) et chaleur de mixtion
nulle, impliquent que lorsqu'une partie de la vapeur se condense sur un plateau, la chaleur
ainsi récupérée n'est pas dissipée vers l'extérieur puisque le système est adiabatique, elle est
donc disponible pour entraîner la vaporisation d'une partie du liquide. Comme les chaleurs de
mélange sont négligeables et que les chaleurs de vaporisation sont égales, la condensation
d'une mole de vapeur conduit à la vaporisation d'une mole du liquide.
On peut donc dire que :
Ln = Ln-1 = L0 (n : nombre de plateaux section enrichissement)
Vn = Vn-1 = V
Dans ce cas les équations (2.43) et (2.44.1) deviennent :
V = L0 + D (2.45)
L0 D
yP+1 = 𝑥P + 𝑥D (2.46)
V V
En substituant l’équation (2.45) dans l’équation (2.46) on obtient :
L0 D
yP+1 = 𝑥P + 𝑥D (2.46)
L 0 +D L 0 +D

En utilisant l’expression du taux de reflux r, l’équation (2.46) devient :


r 𝑥D
yP+1 = 𝑥P + (2.47)
r+1 r+1

D’après cette dernière équation on constate que les courants qui se croisent entre les plateaux
sont des points de coordonnées [xP,yP+1] qui appartiennent a la droite opératoire. L’équation
(2.47) représente la droite opératoire de la zone de rectification en fonction taux de reflux.
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Pour tracer une droite il faut soit connaître deux points, soit connaître un point et la pente.
Donc : Lorsque xP = xD dans l’équation (2.47) on obtient : yP+1 = xD
Donc sur un diagramme y – x, la droite opératoire de la zone de rectification (section
d’enrichissement) passe par le point D de cordonnée (xD ,xD) situé sur la première bissectrice.
f) Bilan autour de la zone d’épuisement :
Le bilan autour de la zone d’épuisement (section appauvrissement), permet de
déterminer l’équation de la droite opératoire de la section épuisement.
f.1) Droite opératoire de la section épuisement :
Faisant un bilan de matière entre un plateau P’ de la section d’épuisement et le bas de
la colonne (Figure 2.11):
V’p, y’P L’P+1, x’P+1

Plateau P’
V’P-1, y’P-1 L’P, x’P

V’1, y’1 L’2, x’2


Plateau 1

V’0, y’0 L’1, x’1


Bouilleur R, hR, xR

QR

Figure 2.11 : Une section de la zone d’épuisement (appauvrissement)


Bilan de matière individuel par rapport au
Bilan de matière globale
constituant le plus volatil
L′P+1 𝑥P+1 = VP′ 𝑦P + R𝑥R (2.49)
L′P+1 = VP′ + R (2.48) D’où :
L′P+1 R
yP = 𝑥P+1 − 𝑥R (2.49.1)
V′P V′P
Et d’après les hypothèses de Lewis adoptés par la méthode de MaCcabe et Thiele ;
On peut donc dire que :
L’m = L’m+1 = L’ (m : nombre de plateaux section épuisement)
V’m = V’m+1 = V’0
Dans ce cas les équations (2.48) et (2.49.1) deviennent :
L′ = V0′ + R (2.50)
L′ R
yP = 𝑥P+1 − 𝑥R (2.51)
V ′0 V ′0

V′0
Sachant que 𝜃 = , l’équation (2.51) devient :
𝑅
𝜃 +1 1
yP = 𝑥P+1 − 𝑥R (2.52)
𝜃 𝜃
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D’après l’équation (2.52) on remarque que les courants qui se croisent entre les plateaux sont
des points de coordonnées [xP+1,yP] qui appartiennent a la droite opératoire. Cette équation
représente la droite opératoire de la zone d’épuisement en fonction taux de rebouillage.
Et pour tracer une droite il faut soit connaître deux points, soit connaître un point et la pente.
Donc : Lorsque xP+1 = xR dans l’équation (2.52) on obtient : yP = xR
Donc sur un diagramme y – x, la droite opératoire de la zone d’épuisement (section
appauvrissement) passe par le point R de cordonnée (xR ,xR) situé sur la première bissectrice.
Les deux droites opératoires (section enrichissement et section épuisement) ainsi
établis, pour un taux de reflux donné en tête de colonne, se rencontrent en un point I (Figure
2.12). On peut montrer également qu'une alimentation à une teneur correspondant à
l'intersection de ces droites opératoires. Par conséquent, le point I est le point de rencontre des
trois droites opératoires.
On verra par la suite que le lieu du point I varie avec la variation du taux de reflux r et
l’état thermique de l’alimentation (T A), on doit donc chercher quel est le lieu du point I.
Étant donné que le point I est le point de rencontre des deux droites opératoires, donc ces
coordonnées (x, y) appartiennent aux équations de ces droite. Donc on peut écrire :
𝐿0 𝐷
𝑦= 𝑥 + 𝑥𝐷 (De l’équation 2.47)
𝑉 𝑉
(2.53)
L′ R
y= 𝑥− 𝑥R (De l’équation 2.51) (2.54)
V ′0 V ′0

1
Courbe d’équilibre D

Droite
d’alimentation

I Droite opératoire
enrichissement
y A
Droite opératoire
épuisement

R
0 xR xA xD 1

Figure 2.12 : Représentation du point de rencontre (I) des droites opératoires sur la courbe
d’équilibre y - x
Les équations (2.53) et (2.54) peuvent être écrites sous la forme :
𝑦𝑉 = 𝐿0 𝑥 + 𝐷𝑥𝐷
(2.55)

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yV0′ = L′ 𝑥 − R𝑥R (2.56)


Si on retranche membre à membre les équations (2.55) et (2.56) on obtient :
y V − V0′ = L0 − L′ 𝑥 + D𝑥D + R𝑥R (2.57)
Si on considère que l’alimentation est une alimentation liquide vapeur, celle-ci va se
repartir dans les deux zones. D’après le bilan de matière effectué au niveau du plateau
d’alimentation, on obtient :
A = LA + VA (De l’équation 2.29)
Précédemment, nous avons cité que le plateau d’alimentation se situ entre les deux
sections enrichissement et épuisement, il reçoit donc les débits liquide et vapeur qui vinent
des deux sections. Dans ce cas, on peut représenter le plateau d’alimentation comme suit :
Alimentation liquide - vapeur

V L0

A VA Figure (2.13) : Plateau d’alimentation L-V


,
LA

V’0 L’

 Bilan de matière : (Figure 2.13)


L′ = L0 + LA (2.58)
V = V0′ + VA (2.59)
D’après les deux équations (2.58) et (2.59) on a :
LA = L′ − L0 (2.60)
VA = V − V0′ (2.61)
Et sachant que : AZA = D𝑥D + R𝑥R (De l’équation 2.25)
L’équation (2.57) devient, en substituant les trois dernières équations, comme suit :
yVA = −LA 𝑥 + AZA (2.62)
En considérant l’équation du bilan de matière global effectué au niveau du plateau de
V
l’alimentation : (A= LA+VA) et la relation du taux de vaporisation :   A l’équation 2.62
A
devient :
β−1 1
y= 𝑥 + ZA (2.63)
β β
Ainsi le point d’intersection des deux droites vérifie l'équation (2.63) qui est l'équation
d'une troisième droite qu'on appelle la droite de l'alimentation. Le point I, se déplace donc sur
 1 1
une droite de pente et d’ordonnée à l’origine Z A
 
Si x= ZA il vient que y = ZA (d’après l’équation 2.63), la droite d’alimentation passe
par un point fixe A (ZA, ZA) et pivote autour du point d’intersection (point I) des deux droites
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opératoires (section enrichissement et épuisement), dont le lieu dépend de la température et de


l’état physique de l’alimentation représentée par.
Vu que l’état de l’alimentation vari suivant sa température, on introduit alors le
facteur, q, qu’on appelle facteur thermique de l’alimentation ; qui tient compte de la
température de l’alimentation TA. Mais avant cela voyons les différentes situations possibles.
T
Vapeur
TA > 𝑇R E
TBB
Liquide
TA = TR D + Soit TA la température à laquelle se
TB < 𝑇A < TR C
Vapeur trouve l’alimentation, TB, sa température
d’ébullition et TR, sa température de
TA = TB
B TBA rosée
TA < TB A
Liquide
0 Figure 2.14 : Représentation de différentes
1
ZA
xA ou yA situations possibles de l’alimentation
Dans le tableau suivant nous allons essayer de résumer les états possibles de l’alimentation
représentés sur la figure 2.14 par les points A, B, C, D et E, qui traduisent l’influence de la
température de l’alimentation.
Tableau 2.1 : Influence de la température de l’alimentation
Point sur la courbe (Figure 2.14) Représentation
Point (A), TA < TB : Alimentation liquide froid (ou sous refroidi)
L’alimentation est entièrement liquide ; étant L0 V
froide, en entrant dans la colonne, elle condense
une partie de la vapeur arrivant de la section
épuisement, et c’est à l’issu de cette condensation A
que la température de l’alimentation atteigne la ,
température d’ébullition ; suite à la chaleur libérée L’’
par la quantité de vapeur, L’’condensée. Donc :
L’ = L0 + A + L’’ L’ V’0
V = V0’ – L’’

Point (B), TA= TB : Alimentation liquide saturé (à son point


L’alimentation est entièrement liquide à sa d’ébullition)
L0 V
température d’ébullition :
Alors : A
’ ,
L = L0 + A
V0‘ = V

L’ V’0

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Point (C) : TB < TA< TR : Alimentation liquide - vapeur


L’alimentation est à l’état liquide –vapeur. Donc L0
V
le bilan nous donne :
A = LA +VA A VA
L’ = L0 + LA ,
V = V0’ + VA LA

V’0 L’

Point (D), TA= TR : Alimentation vapeur saturée (à sa température


L’alimentation est entièrement vapeur à sa de rosée)
L0 V
température de rosée, dans ce cas le bilan de
matière peut être exprimé comme suit :
A
L’ = L0 ,
V = V0‘ + A

L’ V’0

Point (E), TA > TR : Alimentation vapeur chaude (ou surchauffée)


L’alimentation est entièrement vapeur ; étant
L0 V
surchauffée, elle entraînera la vaporisation d’une
certaine quantité du liquide, descendant de la zone
A V’’
de rectification. La quantité de liquide évaporée
,
V’’, fait que la température de l’alimentation soit
abaissée et atteigne la température de rosée.
L’ = L0 - V’’ L’ V’0
V = V0’ + A + V’’

g) Droite d’alimentation en fonction du facteur thermique q :


Pour établir l’expression du facteur q, nous allons considérer la situation ou la
température de l’alimentation soit inférieur à sa température d’ébullition (alimentation liquide
sous-refroidi).
Soit : HA est l’enthalpie par mole de l’alimentation à la température TA et HB l’enthalpie de 1
mole de l’alimentation à sa température d’ébullition TB ; donc la quantité de chaleur que reçoit
l’alimentation liquide froid pour atteindre la température T B est A(HB – HA) et le nombre de
mole de vapeur qui doit être condensée pour libérer cette chaleur est : A(HB – HA)/, sachant
 est la chaleur latente de vaporisation, (une mole de vapeur qui se condense fournit ).
Donc :
L′ = L0 + A + L′′ (2.63)
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V = V0′ − L′′ (2.64)


A HB −HA
L′′ = : est le nombre de mole de la vapeur condensée pour libérer la chaleur, qui

élève la température de l’alimentation de T A à la température d’ébullition TB. Donc :
A H B −H A
L′ = L0 + A + (2.65)

′ A HB −HA
V= V0 − (2.66)

D’après l’équation (2.65) :
H B −H A
L′ = L0 + A 1 + (2.67)

H B −H A
Posons : q= 1+ (2.68)

q : est le facteur thermique de l’alimentation [-].
D’après les équations (2.66 & 2.67) on obtient :
L′ − L0 = Aq (2.69)
V0′ − V = A q − 1 (2.70)
En utilisant l’équation d’intersection des droites opératoires :
y V − V0′ = L0 − L′ 𝑥 + D𝑥D + R𝑥R (De l’équation 2.57)
Et en substituant les deux équations (2.69) et (2.70), on obtient :
y 1 − q A = −qA𝑥 + A𝑍A (2.71)
q 𝑍A
D’où : y= 𝑥− (2.72)
q−1 q−1
L’équation (2.72) est l’équation qui traduit l’expression de la droite d’alimentation en
fonction du facteur thermique q. Et d’après l’équation (2.63) on tire déduit la relation entre le
facteur thermique de le taux de vaporisation de l’alimentation comme suit :
𝛽 =1−𝑞 (2.73)
On présentera maintenant, les différentes pentes possibles de la droite d’alimentation
en fonction de l’état de l’alimentation (température de l’alimentation TA). On peut donc
déduire le lieu de rencontre des droites opératoires (point I).
Toutes ces possibilités ont été regroupées dans le tableau 2.2 et illustrées par la figure 2.15.
Tableau 2.2 : États de l’alimentation en fonction de la température.
TA<TB TA=TB TB<TA<TR TA=TR TA>TR
Température de l’alimentation
Point A Point B Point C Point D Point E
q >1 1 0<q<1 0 <0
 <0 0 0<<1 1 >1
Pente de la droite d’alimentation >0 ∞ <0 0 >0

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Cours : Opérations Unitaires 1.

y : Fraction dans la vapeur


B

0 ZA 1

x : Fraction dans la phase liquide


Figure 2.15 : Différentes figures de la droite d’alimentation en fonction de la température de
l’alimentation
2.3.3. Nombre de plateaux minimum « Nm » :
Le nombre de plateaux minimum s’obtient lorsque la colonne fonctionne à reflux
total ; toute la vapeur en tête est retournée dans la colonne.
a) Graphiquement :
Si la droite opératoire exprimée en fonction d’un taux de reflux « r » est :
r 1
yP+1 = 𝑥P + 𝑥D (De l’équation 2.47)
r+1 r+1
Où bien :
1 1
yP+1 = 1 𝑥P + 𝑥D (2.74)
1+ r+1
r

Lorsque (r ∞), la pente tend vers « 1 » et l’ordonnée à l’origine tend vers 0,
l’équation précédente se réduit à : y P1  xP

La droite opératoire sera donc confondue avec la première bissectrice. Il en est de


même pour la droite d’épuisement (puisque les droites se rencontrent au point I, qui dans ce
cas se trouve sur la première bissectrice).
Puisque la colonne fonctionne à reflux total, le débit de distillat est nul (D = 0). Le
nombre de plateaux minimum Nm est construit entre la première bissectrice et la courbe
d’équilibre (Figure 2.16).

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Cours : Opérations Unitaires 1.

1 D

y : Fraction dans la vapeur


3

5
R

0 XR XD 1
x : Fraction dans le liquide

Figure 2.16 : Nombre d’étage minimal


b) Nombre d’étage théorique à reflux total : équation de Fenske
Analytiquement, le nombre de plateaux minimum peut être calculé à partir l’équation
de Fenske comme suit :
 x   x 
Ln DA    RB 
 x DB   x RA 
N m 1   (2.75)
Ln m

Sachant que : xDA+xDB = 1 et xRA+xRB = 1.


2.3.4. Taux de reflux minimum « rm » :
Le reflux minimum à utiliser pour faire une séparation correspond au cas où l’on
disposerait d’une colonne idéale munie d’un nombre infini de plateaux. Graphiquement, un
nombre de plateaux infini s’observe lorsque le point d’intersection des droites opératoires se
situ sur la courbe d’équilibre (Figure 2.17).
Notant que la valeur du taux de reflux « r » imposé en tête de colonne doit être
supérieur à la valeur du taux de reflux minimum « rm », pour assurer le fonctionnement de la
colonne : (r > rm).
Pour une séparation donnée le taux de reflux minimum peut être calculé à partir de
l’ordonnée à l’origine de la droite passant par les points (Figure 2.17) :
 Le point D (xD, xD), situé sur la bissectrice,
 Le point de la courbe d’équilibre ayant pour abscisse xA.
𝑥𝐷
𝑦𝑚 = (2.76)
𝑟𝑚 +1

24 Présenté par : Dr. ZEHIOUA R.


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𝑥𝐷
Donc : 𝑟𝑚 = −1 (2.77)
𝑦𝑚

La valeur ym à x = 0 ; qu’on peut lire graphiquement.


Si la droite d’alimentation rencontre les deux autres droites opératoires sur la courbe
d’équilibre en un point I de coordonnées (xA, yA) ; la pente de la droite passant par les point D
et I est :
𝑟𝑚 𝑥 𝐷 −𝑦 𝐴
= (2.78)
𝑟𝑚 +1 𝑥 𝐷 −𝑥 𝐴

Plus particulièrement, si on est dans le cas ou la droite d’alimentation est à sa


température d’ébullition (verticale) : xA = ZA, la pente de la droite DI sera :
𝑟𝑚 𝑥 𝐷 −𝑦 𝐴
= (2.79)
𝑟𝑚 +1 𝑥 𝐷 −𝑍 𝐴
𝑥 𝐷 −𝑦 𝐴
D’où : 𝑟𝑚 = (2.79.1)
𝑦 𝐴 −𝑍𝐴

1
D

I
Fraction molaire vapeur, y

yA

ym

0 xR ZA xD 1
Fraction molaire liquide, x

Figure 2.17 : Représentation du nombre d’étages infini correspondant à un taux de reflux


minimal.
2.3.5. Relation entre le nombre d’étage « N » et le taux de reflux « r » :
Pour un taux de reflux donnée « r », on peut rectifier en continu un mélange d’une
alimentation A, pour aboutir à un distillat D et un résidu R, respectivement riche et pauvre en
constituant le plus volatil. Et pour chaque taux de reflux imposé, correspond un nombre
d’étage théoriques.
Notant que, plus la valeur du taux augmente, plus le nombre d’étages diminue.

25 Présenté par : Dr. ZEHIOUA R.


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On constate également que le taux reflux impose la quantité de chaleur QR à fournir au


bouilleur et la quantité de chaleur à extraire au condenseur Q C, qui sont d’une grande
importance dans l’évaluation des frais opératoires ou de fonctionnement de la colonne.
QC
= (r +1) (H1 –hD) (De l’équation 2.37)  quand r, Q c  et Qr 
D
 Comme nous l’avons déjà vu précédemment, dans le cas ou le taux de reflux est
minimal (égal à rm), le nombre de plateaux est infini et donc la hauteur de la colonne
est infini. Par conséquent, les frais d’installations sont infinis (Figure 2.18),
 Pour un taux de reflux « r » qui tend vers l’infini, le nombre de plateaux est minimal
(égal à Nm), et la hauteur de la colonne est minimal. En revanche, son diamètre doit
être infini (diamètre  ∞) et donc les frais d’installations sont aussi infinis (Figure
2.18),
𝐿0
 D’après 𝑉1 = 𝐿0 + 𝐷 = 𝐷 +1 =𝐷 𝑟+1 et d’après l’équation (2.37) on
𝐷
remarque que les frais opératoires de la colonne augmentent avec le taux de reflux.
 Lorsque « r » varie entre « rm » et l’infini le coût total de la colonne (frais
d’installation + frais opératoires) passe par un minimum correspondant au taux de
reflux optimal avec lequel doit fonctionner la colonne (Figure 2.18).

Coût H∞
Coût total

Frais
d’installatio
ns

Frais
opératoires

Taux de reflux
rmin ropt
Figure 2.18 : Influence de taux de reflux sur les frais de la colonne
2.3.6. Notion d’efficacité :
Afin de comparer les plateaux réels à leurs modèles idéals, on introduit la notion
d’efficacité.
2.3.6.1. Efficacité globale de la colonne :
L’efficacité globale «  » d’une colonne est définie comme étant le rapport du nombre
de plateaux théoriques (NPT) nécessaires pour réaliser la séparation au nombre de plateaux
réels (NPR) :
N
  PT (2.8)
N PR
26 Présenté par : Dr. ZEHIOUA R.

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