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POST’U (2022)

MICI
Prise en charge de la maladie
de Crohn iléale localisée :
chirurgie ou traitement médical ?
Stéphane NAHON
Groupe Hospitalier Intercommunal Le Raincy-Montfermeil - 10 rue du général-Leclerc - 93370 MONTFERMEIL
stephane.nahon@ght-gpne.fr

survenue et les facteurs prédictifs


Introduction d’une complication sténosante et/ ou
pénétrante chez 2 002 patients
atteints de MC (6). En complément,
La maladie de Crohn (MC) est une
l’évolution de la MC entre 1995-2000
maladie inflammatoire chronique de
a été évaluée prospectivement dans
l’intestin qui évolue le plus souvent
une cohorte de 646 patients sur une
vers une destruction intestinale
durée > 5 ans, classée en fonction de
conduisant à une forme sténosante
leur phénotype initial. 1 199 patients
ou fistulisante (1,2).
(60 %) ont développé une sténose
Le traitement chirurgical est habi- (n = 254) ou une fistule (n = 945).
tuellement réservé aux formes sténo- Les taux actuariels sur vingt ans de
santes ou fistulisantes compliquées maladies inflammatoires (B1), sté-
après échec du traitement médical nosantes (B2) et pénétrantes (B3)
et notamment des biothérapies (3,4). étaient respectivement de 12, 18
Cette attitude est justifiée à la fois et 70 %. La localisation initiale des
par une plus grande efficacité des lésions était le principal déterminant
biothérapies par rapport aux traite- du temps et du type de complication.
OBJECTIFS ments conventionnels mais aussi par Dans la cohorte prospective de vali-
— Connaître la définition et l’histoire une récidive après chirurgie estimée dation, l’activité de la maladie et le
naturelle d’une maladie iléale loca- jusqu’à 0 % des cas à 10 ans (5). type de traitement d’une année à
lisée Toutefois ces dogmes ont été boule- l’autre n’avaient pas d’influence sur
versés ces dernières années avec une le changement de phénotype (6).
— Connaître les indications et les
place plus importante des biothéra- Dans un travail publié en 2001 par
résultats du traitement médical
pies dans les formes compliquées E. Louis, parmi les 297 patients
— Connaître les indications de la (sténosantes et fistulisantes) mais atteints de MC suivis régulièrement,
chirurgie et le risque de récidive également de la chirurgie dans les le phénotype et la localisation de
post opératoire formes purement inflammatoires de la maladie selon la classification
— Savoir évaluer le rapport bénéfice/ la maladie. Nous proposons une revue de Vienne ont été déterminés au
risque d’une chirurgie comparée au des données récentes de la littéra- moment du diagnostic et après 1, 3,
traitement médical ture dans la maladie de Crohn iléale 5, 10, 15, 20 et 25 ans de suivi (7).
limitée à moins de 40 cm. Après 10 ans, 15,9 % des patients ont
LIENS D’INTÉRÊTS eu un changement de localisation
(p < 0,001). Une évolution plus rapide
En relation avec cette revue : Abbvie, et un changement plus important du
Celltrion, Abbvie, Ferring Histoire naturelle phénotype a été observé. Il était déjà
de la maladie de Crohn statistiquement significatif après un
an (p = 0,04). À 10 ans, 45,9 % des
MOTS-CLÉS iléale isolée patients avaient un changement de
Maladie de Crohn ; Sténose ; Fistule ; phénotype (p < 0,0001). Le chan-
Anti-TNF ; Chirurgie Selon la classification de Montréal, gement se faisait vers une maladie
la MC est classée en fonction de sa sténosante (27,1 % ; p < 0,0001) ou
localisation et de son phénotype : pénétrante (29,4 % ; p < 0,0001).
ABRÉVIATIONS
inflammatoire (B1 ou non sténosant L’âge au diagnostic n’a eu aucune
MC: maladie de Crohn, RCH: recto- et non pénétrant), sténosant (B2) ou influence sur la localisation ou le
colite hémorragique, MICI: maladie pénétrant (B3 ou fistulisant). Avant phénotype de la maladie. La MC
inflammatoire chronique de l'intestin, l’ère des biothérapies, J. Cosnes et iléale était plus souvent sténosante,
ADA: adalimumab al. ont étudié rétrospectivement la et la MC iléo-colique plus souvent

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pénétrante ; situation déjà observée de chirurgie (p < 0,05). Ces résultats afin de mesurer l’impact sur l’évolu-
au moment du diagnostic et qui s’est sont en faveur d’un effet protecteur tion de la MC, la mesure du score ne
majorée après 10 ans (p < 0,05). des biothérapies sur le changement de doit pas être trop rapprochée ce qui
localisation ce qui pourrait finalement nécessitera de suivre les patients sur
Une étude en population aux États-
améliorer l’évolution de la maladie plusieurs années.
Unis d’une cohorte de 306 patients
chez les patients atteints de MC.
atteints de MC a montré que le risque En résumé, la MC évolue dans plus
cumulé de développer une maladie Au cours de la dernière décennie, le de 80 % vers une forme compliquée,
sténosante ou pénétrante était de groupe IPNIC (International Program sténosante ou fistulisante. Les biothé-
33,7 % à 5 ans et 50,8 % à 20 ans to develop New Indexes in Crohn’s rapies ont probablement la capacité
après le diagnostic de la MC (8). disease) a développé un score de de changer cette évolution notam-
destruction intestinale de la maladie ment si le traitement est débuté pré–
Une étude européenne EPI-IBD a suivi
de Crohn (CD3S) ou indice de Lémann, cocement.
prospectivement 488 patients sur
indice récemment modifié (11). Il
une durée de 5 ans (9). Cette cohorte
prend en compte la localisation, la
s’est intéressée à une population de
sévérité, l’étendue, la progression et
patients non sélectionnés atteints
de MICI provenant de 29 centres
la réversibilité de la destruction intes- Place du traitement
tinale, mesurées par des techniques
européens représentant une popu-
d’imagerie (endoscopie, radiologie)
médical
lation de près de 10 millions d’ha-
et l’historique des résections chirur-
bitants. Au cours du suivi de 5 ans,
49 patients (14 %) diagnostiqués avec
gicales. Maladie iléale non sténosante
une maladie non sténosante et non Des travaux préliminaires ont utilisé non fistulisante
pénétrante (B1) ont évolué vers une ce score afin d’évaluer la réponse Il s’agit de l’indication de choix des
maladie sténosante et/ ou pénétrante. au traitement et son impact sur la biothérapies. Les derniers algorithmes
Ces taux ne différaient pas entre les progression de la maladie. Fiorino français publiés en 2021 recom-
patients d’Europe occidentale et et al. ont étudié les variations des mandent chez les patients ayant une
orientale. Cependant, des différences lésions intestinales chez 30 patients MC d’intensité modérée, non compli-
géographiques significatives ont été traités par anti-TNF et qui ont fait quée et avec des facteurs de mauvais
notées concernant le traitement : les l’objet d’un suivi prospectif pendant pronostic, d’initier un traitement par
patients d’Europe occidentale ont une durée médiane de 32,5 mois (12). corticoïdes suivis d’un traitement
reçu plus de biothérapies (33 %) et Les anti-TNF ont permis de stopper fond dans un premier temps par les
d’immunomodulateurs (66 %) compa- la progression des lésions intesti- thiopurines chez les patients répon-
rativement à ceux d’Europe de l’Est nales chez 83 % des patients. La deurs (14). Toutefois, il est maintenant
(14 % et 54 %, p < 0,01), tandis que progression des lésions intestinales établi que l’efficacité du traitement
les patients d’Europe de l’Est ont était associée à un risque majoré est fonction de la localisation et de
reçu plus de 5-ASA (90 % vs. 56 %, de chirurgie au cours de la période l’ancienneté de la maladie.
p < 0,05). Le traitement par immuno- de suivi (hazard ratio (HR) : 0,19,
La localisation iléale isolée est un
modulateurs a permis une réduction p < 0,005). Bodini et al. ont étudié
facteur prédicteur de moins bonne
du risque de chirurgie (HR : 0,4, IC l’évolution de 104 patients atteints
réponse aux anti-TNF dans plusieurs
à 95 % 0,2 à 0,6) et d’hospitalisation de MC répartis en trois groupes selon
études de cohorte (15). Singh et al. ont
(HR : 0,3, IC à 95 % 0,2 à 0,5). le type de traitement reçu : 1) groupe
effectué une méta-analyse incluant
biothérapie (n = 40 ; 38,4 %),
Une étude danoise en population les programmes de développement du
2) groupe azathioprine (n = 19 ;
a étudié les facteurs prédictifs de Certolizumab pegol, du Vedolizumab
18,3 %) et 3) groupe mésalasine
progression de la MC selon la clas- (GEMINI) de l’ustekinumab CERTIFI
(n = 45 ; 43,3 %) pendant une durée
sification de Montréal (10). Tous et UNITI, seuls essais à rapporter des
médiane de 29,5 mois (13). Le score
les cas incidents de MC dans une résultats spécifiques en fonction de
médian de l’indice de Lemann n’a
zone bien définie de Copenhague, la localisation de la maladie (17). Les
pas changé de manière significative
entre 2003 et 2004, ont été suivis auteurs ont observé que les patients
dans le groupe biothérapie (p 0,543),
prospectivement jusqu’en 2011. Au avec une MC iléale isolée avaient une
alors qu’il a augmenté dans le groupe
total, 213 patients MC ont été suivis ; probabilité de succès de la biothérapie
azathioprine (p = 0,0006) et dans
177 [83 %] patients étaient B1 au plus faible par rapport à ceux ayant
le groupe mésalazine (p < 0,0001),
diagnostic. Les patients, dont la loca- une MC colique (29 % vs. 38 % ; RR :
suggérant que le contrôle de l’inflam-
lisation a changé avaient un risque 0,70 ; IC à 95 %, 0,56-0,87 ; I2 0 %)
mation peut être associé à l’arrêt de
accru de progression de la maladie (17).
la progression des lésions intestinales
([HR] = 3,1, IC à 95 % : ­1,12-8,52). Une
chez les patients atteints de MC. L’étude post-hoc de l’essai rando-
biothérapie était associée à un risque
misé TAILORIX (infliximab chez
plus faible de changement de locali- Ce score a donc toute sa place dans
des patients naïfs de biothérapie)
sation [HR = 0,3, IC à 95 % : 0,1-0,7]. les études épidémiologiques à venir
a montré que les taux de rémission
L’atteinte colique [L2 ou L3 vs. L1] mais aussi pour évaluer l’impact d’un
par segment étaient plus faibles à la
était associée à un moindre risque de traitement sur l’évolution de la MC.
semaine 12 et 54 au niveau iléal qu’au
chirurgie (HR = 0,34/0,22, IC à 95 % : Il devrait probablement faire partie
niveau colique (P < 0,01) et rectal
­[0,13-0,86]/[0,08-0,60]). Tous les des critères au moins secondaires
(P = 0,02 et P = 0,03) (18).
patients atteints de MC dont le phé- d’évaluation des nouvelles molécules
notype a progressé ou qui ont changé afin de mesurer leur impact sur la La durée d’évolution de la maladie
de localisation avaient un risque accru progression de la maladie. Toutefois, est également un facteur prédic-

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MICI
tif de succès des biothérapies. Une notamment grâce à un score permet- très faible en cas de score < 3, bonne
analyse post-hoc de l’essai SONIC a tant de guider le traitement (14,21). en cas de score > 3 et moyenne, en
montré que les patients qui avaient En effet, certaines études anciennes cas de score égal à 3. Ce score permet
une MC évoluant depuis moins de avaient montré que les anti-TNF d’évaluer la réponse au traitement
18 mois avaient une rémission cli- pouvaient être responsables d’occlu- même s’il demande à être validé par
nique dans plus de 80 % des cas à la sion probablement en raison de l’in- des études prospectives.
semaine 26 (19). Ces constations ont troduction trop tardive du traitement.
À la lumière des données de CREOLE,
également été observées avec l’adali- Cependant, les données du registre
le consensus français a recommandé,
mumab à travers les études CHARM TREAT et de l’essai ACCENT I n’ont
pour les patients ayant un score
et EXTEND (16). pas montré de risque accru d’occlu-
CREOLE > 3, un traitement par anti-
sion chez les patients avec ou sans
Plus récemment, dans une cohorte TNF et une dilatation endoscopique
sténose intestinale initiale (1,2,9). De
de vraie vie de patients traités par le si la sténose est < 5 cm (14). Chez les
plus, d’autres études ont montré que
vedolizumab, une durée d’évolution de patients avec un score CREOLE < 3,
les anti-TNF pouvaient entraîner une
la maladie < 2 ans était significative- une dilatation endoscopique a été
réponse clinique et une régression au
ment associée à des taux plus élevés recommandée si la sténose est < 5 cm
moins partielle de la sténose (1,2).
de rémission clinique sans corticoïdes et une intervention chirurgicale si la
et à une cicatrisation endoscopique à sténose est > 5 cm. Cependant, la
L’étude de cohorte CREOLE menée
6 mois (20). Des résultats identiques chirurgie ne doit être pratiquée que
par le GETAID a inclus 97 malades,
ont été observés avec l’ustekinumab chez les patients présentant une
tous traités par adalimumab, 61 %
dans les essais UNITI 1 et 2 (16). atteinte de moins de 50 cm de grêle.
étaient en succès thérapeutique à
Maladie iléale sténosante 6 mois défini par l’absence de recours Dans le cas particulier des sténoses
à un traitement systémique, à une très courtes < 5 cm (le plus souvent
Une sténose iléale évolue d’une forme
dilatation endoscopique ou à une post-anastomotique), une dilatation
préférentiellement inflammatoire
résection chirurgicale, ou à l’absence endoscopique est envisageable (14).
vers une forme préférentiellement
d’arrêt du traitement pour intolé- D’après une revue de la littérature
fibreuse. Le traitement doit être guidé
rance (21). Après un suivi médian de incluant 1 463 patients pour un total
par le caractère symptomatique de la
3,8 ans, 45,7 ± 6,6 % des patients qui de 3 213 procédures, le succès tech-
sténose, symptômes le plus souvent en
étaient en succès thérapeutique à la nique était de de 89,1 %, avec une
rapport avec la composante inflamma-
semaine 24 (c’est-à-dire 29 % de l’en- efficacité clinique dans 80,8 % des
toire. En l’absence de symptôme, une
semble de la cohorte) étaient toujours cas, avec toutefois une chirurgie dans
simple surveillance – par conséquent
en succès thérapeutique prolongé à les 2 ans dans 42,9 % des cas (1). Des
aucun traitement -est recommandée
4 ans. Dans l’ensemble de la cohorte, complications (perforation, sepsis et
par le consensus français (14).
50,7 % ± 5,3 % des patients n’ont pas hémorragies) étaient observées dans
Le traitement initial d’une sténose subi de résection 4 ans après l’inclu- 2,8 % des cas (1).
symptomatique fait appel – en l’ab- sion. Ce travail a permis de bâtir un
Comme pour les formes purement
sence d’une ischémie secondaire à score simple basé sur 1) l’intensité des
inflammatoires, l’impact d’un traite-
une dilatation du grêle d’amont – à symptômes occlusifs, 2) l’association
ment précoce dans l’histoire naturelle
un traitement visant à diminuer l’in- à un traitement immunosuppres-
de la sténose nécessite d’être évaluée.
flammation et donc essentiellement seur, 3) des critères morphologiques
les corticoïdes qu’il faudra relayer évalués par une entéro-IRM (absence Un travail multicentrique et rétros-
par un traitement de fond (4). Si les de fistule, rehaussement tardif après pectif espagnol a inclus des patients
données initiales concernant l’effica- injection de gadolinium et dilata- présentant une maladie de Crohn
cité des anti-TNF au cours de la MC tion modérée du grêle en amont de sténosante symptomatique recevant
sténosantes étaient controversées, les la sténose) (voir tableau 1). Ce score leur premier traitement par anti-TNF,
données de l’étude CREOLE ont permis varie entre 0 et 7 points, la probabi- et donc jamais traités par biothé-
de mieux appréhender le traitement lité d’un bénéfice de l’adalimumab est rapie, endoscopie ou chirurgie (22).

Tableau 1 : Score CREOLE et interprétation d’après (21)

Facteurs Odds-ratio p Nombre de points

Traitement Immunosuppresseur 3,40 0,027 1

Durée des symptômes depuis moins de 5 semaines 4,28 0,036 1

CDOS > 4 4,14 0,018 1

Rehaussement tardif en T1 4,30 0,007 1

Absence de fistule 5,57 0,007 1

Diamètre maximal du grêle en amont de la sténose entre 18 et 9,50 0,0001 1


29 mm

Longueur de sténose < 12 cm 6.04 0,0042 1

Interprétation du score CREOLE : Probabilité d’un bénéfice de l’adalimumab très faible en cas de score inférieur à 3, bonne en cas de score supérieur
à 3 et moyenne, en cas de score égal à 3.

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Tableau 2 : Critères de choix entre le traitement médical ou chirurgical

En faveur du traitement médical En faveur du traitement chirurgical

Sténose longue ou multifocale Sténose courte (< 40 cm)

Présence de facteurs de risque de récidive post opératoire Absence de facteurs de risque de récidive
- Tabac
- Maladie perforante
- Résection antérieure

Facteurs prédictifs de réponses aux anti-TNF : Facteurs prédictifs de réponses aux anti-TNF :
plus de 3 Critères selon l’étude CREOLE moins de 3 Critères selon l’étude CREOLE

L’efficacité du traitement par anti-TNF années d’évolution, la MC fistulisante un suivi de 6 mois, 10 % des patients
était définie par un score composite se complique exceptionnellement de ont eu une récidive de l’abcès et 10 %
combinant la poursuite de l’anti-TNF péritonites généralisées. ont eu une résection intestinale (23).
sans corticoïdes, sans utilisation de À noter toutefois que 52 (27 %) des
nouvelles biothérapies ou immuno- Quelle que soit la stratégie théra- 190 patients initialement sélec-
modulateurs, sans hospitalisation, ou peutique utilisée, le consensus d’ex- tionnés ont été exclus en raison de
intervention chirurgicale ou traite- perts français a proposé dans les l’absence de résolution de l’abcès.
ment endoscopique pendant le suivi. cas de MC compliquées d’un abcès Le consensus français recommande
intra-abdominal, la démarche théra- ainsi logiquement un traitement de
Au total, 262 patients ont été atteints peutique suivante : nutrition entérale, fond par anti-TNF pour les patients
inclus avec une durée médiane prévention des thromboses veineuses ayant présenté un abcès résolutif sous
d’évolution la maladie de 35 mois. Ils profondes par héparine de bas poids antibiotiques et/ou drainage percu-
ont reçu soit de l’infliximab (n = 141, moléculaire et une antibiothérapie tané (14). Dans les cas où l’abcès est
54 %) soit de l’adalimumab (n = 121, par voie parentérale (14). Le drainage apparu sous anti-TNF, une résection
46 %). Le traitement a été efficace radiologique et l’ajustement des anti- chirurgicale est proposée après dispa-
chez respectivement 87 % et 73 % des biotiques en fonction des résultats de rition de l’abcès si la maladie iléale
patients après 6 et 12 mois, et demeu- la culture ne sont recommandés qu’en était < 50 cm et un traitement médi-
rait efficace dans 26 % des cas après un première ligne si l’abcès intra-abdo- camenteux de deuxième ligne plutôt
suivi médian de 40 mois (IQR, 19-85). minal est > 3 cm (14). Une réévaluation qu’une intervention chirurgicale si
Néanmoins, 15 % et 21 % des patients morphologique est recommandée par l’atteinte iléale était > 50 cm (14).
ont été opérés à 1 et 2 ans pour un taux une entéro-IRM après 3 à 4 semaines
global de chirurgie de 32 %. L’initiation de traitement et un maintien des
du traitement par anti-TNF dans les antibiotiques jusqu’aux résultats de
18 premiers mois suivant le diagnostic
de la maladie de Crohn ou l’identifica-
la réévaluation (14). Place du traitement
tion de la sténose était associé à une L’autre étude GETAID d’impor- chirurgical
efficacité plus importante (HR 1,62, IC tance dans la MC avec abcès, l’essai
à 95 % 1,18-2,22 ; et HR 1,55, IC à 95 % MICA (23) a inclus 128 patients (dont Avant de discuter les indications
1,1-2,23 ; respectivement). Cette large 117 analysables) avec initialement un de la chirurgie, les règles suivantes
cohorte de patients montre qu’une abcès abdominal qui a été résolu après doivent être prises en compte avant
forte proportion de patients avec une une antibiothérapie de 3 à 4 semaines d’envisager une chirurgie du grêle
MC iléale sténosante symptomatique +/- associée à un drainage radiolo- en dehors de l’urgence : 1) corriger
peuvent bénéficier d’un traitement par gique et un support nutritionnel. Un les carences et une dénutrition,
anti-TNF notamment si l’introduction traitement par adalimumab était alors 2) discuter l’arrêt et réévaluer le trai-
du traitement est précoce. initié selon un schéma d’induction tement de fond, 3) en cas d’abcès
puis d’entretien classique. Le succès abdominal, un drainage transcutané
Maladie fistulisante/perforante
de l’ADA était défini par : l’absence et une antibiothérapie prolongée (3).
La MC luminale évolue sur un mode d’utilisation de corticoïdes après la
fistulisant dans près de 50 % des cas semaine 12, l’absence de récidive de Par ailleurs, l’évaluation d’une
après 10 ans d’évolution (5-7). Une l’abcès, l’absence de résection intes- récidive post-opératoire doit entrer
fistule intestinale survient alors sur tinale, l’absence de récidive clinique dans la stratégie thérapeutique.
des lésions muqueuses de MC qui (CDAI > 220 ou HBI > 4 et CRP
sont généralement associées à une > 10 mg/L lors de deux visites consé- Support nutritionnel
sténose. Le site de la fistule définit cutives) et la poursuite du traitement Un bilan nutritionnel préopératoire
l’orifice primaire qui est responsable par adalimumab. Le taux de succès doit être réalisé pour tous les patients
de complications intrapéritonéales, du traitement par ADA (n = 117) était atteints de maladie de Crohn néces-
rétropéritonéales ou pelviennes à type de 74 %. En analyse multivariée, les sitant une intervention chirurgicale.
d’abcès, de phlegmon ou de fistule facteurs prédictifs de succès du traite- L’optimisation nutritionnelle avant
interne, l’organe victime étant alors le ment étaient : l’absence de tabagisme chirurgie, par une nutrition idéale-
siège de l’orifice secondaire. En raison actif, un taux de CRP bas et un hyper- ment entérale est recommandée pour
de la sclérolipomatose mésentérique, signal en T2 de la paroi de l’intestin tous les patients ayant des carences
fréquemment observée après plusieurs à l’initiation de l’adalimumab. Après nutritionnelles (3).

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MICI
Traitement préopératoire 1,44-4,97]) et une résection anté- rares, avec une incidence de 3 %
L’utilisation préopératoire de corti- rieure (OR = 3,03 [IC95 % 1,36-7.12]) d’iléus (IC : 0
­ ,01-0,05), de 4 % d’occlu-
coïdes est associée à un risque accru étaient associés à un risque plus élevé sion du grêle (IC : 0,01-0,10), de 1 %
de complications post-opératoires (3). de récidive endoscopique. À l’inverse, de fuite anastomotique (IC : 0,00-0,03)
La diminution des corticoïdes avant la le traitement par anti-TNF postopéra- et de 10 % d’infection postopératoire
chirurgie doit être considérée afin de toire diminuait le risque de récidive (IC : 0,03-0,20). Les données de cette
limiter les complications postopéra- endoscopique (OR = 0,50 [IC95 % méta-analyse sont largement en
toires sans pour autant exacerber les 0,25-0,96]). Ces données confirment faveur de l’anastomose Kono-S chez
symptômes de la maladie (3). les données publiées auparavant. les patients atteints de MC (27).

Traitement de fond Afin de réduire le taux de récidive Cette nouvelle technique d’anasto-
opératoire, une technique récente mose iléo-colique semble prometteuse
Si l’imputabilité des anti-TNF dans l’ap- d’anastomose, après résection et devrait permettre d’envisager plus
parition de complications post-opé- iléo-colique, a été décrite par Kono T, sereinement la chirurgie dans la MC
ratoire a fait débat, les données chirurgien japonais. Cette anasto- iléale en raison du risque significati-
actuelles et notamment les méta- mose latéro-latérale cousue à la main vement plus faible de récidive endos-
analyses suggèrent que le traitement a la particularité d’inclure unique- copique.
préopératoire par les anti-TNF (24), le ment la partie anti-mésentérique du
vedolizumab, ou l’ustekinumab n’aug- grêle (26,27). Tout d’abord une étude Maladie iléale non sténosante
mente pas le risque de complications rétrospective a montré que cette non fistulisante
post-opératoires chez les patients anastomose comparativement à une Les recommandations d’ECCO 2017
atteints de MC ayant eu une chirur- anastomose latérale avec suture méca- pour la chirurgie de la MC publiées
gie abdominale. Ainsi, l’arrêt de ces nique, réduisait significativement un en 2018 ne recommandaient pas
médicaments avant la chirurgie n’est an après chirurgie la récidive endos- de résection chirurgicale chez les
pas indispensable (3). copique et le taux de réintervention patients ayant une atteinte iléale
Évaluation de la récidive pour récidive à 5 ans (26). courte (<40 cm) inflammatoire non
post-opératoire sténosante et non fistulisante (3,4).
Une étude prospective randomisée Deux ans plus tard et après la publi-
En dehors de l’éventuelle réticence a comparé les résultats de l’anasto- cation de l’essai L!RIC les dogmes
des patients vis-à-vis de la chirurgie, mose de Kono S à ceux obtenus par ont bien changé (29,30) ! En effet,
la récidive post-opératoire, notam- une anastomose latérale mécanique le dernier consensus d’ECCO estime
ment après chirurgie iléo-colique, est conventionnelle (28). Le critère de qu’une atteinte inflammatoire isolée
un frein à la chirurgie. jugement principal était la récidive peut être traitée par une résection
endoscopique définie par un score iléale laparoscopique (4).
Les recommandations d’ECCO défi-
de Rutgeerts >= i2 à 6 mois. Au
nissent les facteurs de risque suivants
total, 79 patients atteints de MC L’essai L!RIC est un essai contrôlé
de rechute post-opératoire clinique :
iléocolique ont été randomisés dans randomisé, ouvert, multicentrique
le tabagisme, un antécédent de résec-
le groupe anastomose de Kono S (29 centres aux Pays Bas et en Grande
tion intestinale, l’absence de traite-
(n = 36) ou dans le groupe chirurgie Bretagne) qui a inclus des adultes de
ment prophylactique, un phénotype
conventionnelle (n = 43). Après 18 à 80 ans atteints de MC iléo-cæ-
pénétrant au moment de la chirurgie
6 mois, une récidive endoscopique cale (non sténosante, non fistulisante)
(abcès et/ ou fistule), une atteinte
était observée dans 22,2 % dans le de moins de 40 cm en échec d’un
ano-périnéale ainsi que des critères
groupe Kono-S et dans 62,8 % dans traitement de première ligne (corti-
histologiques comme la présence de
le groupe chirurgie conventionnelle co-résistance ou échec des immu-
granulome sur la pièce opératoire
[odds ratio (OR) 5,91, p < 0,001,]. nosuppresseurs à 3 mois) (30). Les
et des lésions de pléxite myenté-
En analyse par régression logis- patients ont été randomisés soit dans
rique (4). Ces facteurs figurent dans
tique, l’anastomose de Kono-S était le groupe anti-TNF soit dans le groupe
le tableau 3.
la seule variable significativement chirurgie. Le critère de jugement prin-
Dans le travail du groupe REMIND, associée à un risque réduit de récidive cipal était la qualité de vie évaluée par
récemment publié, qui a inclus endoscopique (OR 0,19, P < 0,001). l’IBDQ. L’analyse secondaire incluait
289 patients, une récidive endosco- Enfin, une méta-analyse a étudié les une évaluation endoscopique (CDEIS,
pique est survenue chez 107 (47 %) données de 676 patients qui ont eu score Rutgeerts). Entre 2008 et 2015,
patients (25). En analyse multivariée, une anastomose de Kono-S (27). La 73 patients ont été randomisés dans
le sexe masculin (OR = 2,48 [IC95 % récidive endoscopique après analyse chaque groupe. À 12 mois, l’IBDQ
1,40-4,46]), un tabagisme actif lors de sensibilité était de 5 % (IC : moyen était de 178.1 (171.1-185.0)
de la chirurgie (OR = 2,65 [IC95 % ­0,00-0,15). Les complications étaient vs. 172 (164.3-179.6) dans les groupes

Tableau 3 : Facteurs prédictifs de récidive post-opératoire

• Tabagisme actif
• Antécédent de résection intestinale
• Absence de traitement prophylactique
• Phénotype pénétrant au moment de la chirurgie (abcès et/ ou fistule)
• Atteinte ano-périnéale
• Critères histologiques : présence de granulomes sur la pièce opératoire ou des lésions de pléxite myentérique

41
chirurgie et IFX (p = 0.25). Il a été noté par des mesures conservatrices. Une
4 complications chirurgicales sévères chirurgie en urgence est indiquée Références
et 2 effets secondaires graves dans dans les rares cas d’occlusion intes-
le groupe IFX. La rémission endosco- tinale complète, ou en cas de suspi-
1. El Ouali S, Click B, Holubar SD, Rieder F.
pique était de 84 % dans le groupe cion d’ischémie intestinale (4). En cas
Natural history, diagnosis and treatment
IFX et 79 % dans le groupe chirurgie. d’occlusion intestinale partielle ne approach to fibrostenosing Crohn’s
L’analyse économique était en faveur répondant pas au traitement médical, disease. United European Gastroenterol
de la chirurgie (-8 931 € à 12 mois). la chirurgie peut généralement être J. 2020 Apr;8(3):263–70.
Les auteurs ont, dans un deuxième programmée après une optimisation
2. Lu C, Baraty B, Lee Robertson H, Filyk A,
temps, collecté des données de suivi notamment de l’état nutritionnel (4). Shen H, Fung T, et al. Systematic review:
à long terme pour 134 (94 %) des medical therapy for fibrostenosing
143 patients inclus dans l’essai LIR!C, À noter dans quelques études qu’une Crohn’s disease. Aliment Pharmacol Ther.
dont 69 dans le groupe résection et résection précoce, soit au moment du 2020 Jun;51(12):1233–46.
65 dans le groupe infliximab (29). Le diagnostic, soit peu de temps après
3. Adamina M, Bonovas S, Raine T, Spinelli
suivi médian était de 63,5 mois (IQR le diagnostic était associée à une A, Warusavitarne J, Armuzzi A, et al.
39,0-94,5). Dans le groupe résec- rémission clinique plus longue, une ECCO Guidelines on Therapeutics in
tion, 18 (26 %) des 69 patients ont diminution du risque de chirurgie à Crohn’s Disease: Surgical Treatment. J
répétition et une diminution globale Crohns Colitis. 2020 Feb 10;14(2):155–68.
commencé un traitement anti-TNF et
aucun n’a eu une deuxième résection ; de l’exposition aux corticoïdes et
4. 
B e m e l m a n WA , Wa r u s a v i t a r n e J ,
29 (42 %) patients du groupe résection aux biothérapies (1). Cependant, ces Sampietro GM, Serclova Z, Zmora O,
n’ont pas eu de nouvelle biothérapie données nécessitent d’être confir- Luglio G, et al. ECCO-ESCP Consensus
liée à la maladie, bien que 14 (48 %) mées par des études randomisées on Surgery for Crohn’s Disease. Journal of
chirurgie versus biothérapie comme Crohn’s and Colitis [Internet]. 2017 May
de ces patients avaient reçu un trai- 11 [cited 2021 Oct 3]; Available from:
tement immunosuppresseur prophy- dans l’étude L!RIC. https://academic.oup.com/ecco-jcc/
lactique. Dans le groupe infliximab, article-lookup/doi/10.1093/ecco-jcc/
31 (48 %) des 65 patients ont eu Maladie iléale fistulisante jjx061
une résection iléale, et les 34 autres Les abcès intra-abdominaux doivent 5. Peyrin-Biroulet L, Loftus EV, Colombel J-F,
patients ont maintenu, changé ou être traités initialement par des Sandborn WJ. The natural history of adult
intensifié le traitement par anti-TNF. antibiotiques associés à un drainage Crohn’s disease in population-based
La durée de l’effet du traitement était cohorts. Am J Gastroenterol. 2010
percutané quand l’abcès mesure plus Feb;105(2):289–97.
similaire dans les deux groupes, avec de 3 cm (4,14). Une chirurgie en
une durée médiane sans traitement urgence n’est indiquée qu’en l’absence 6. Cosnes J, Cattan S, Blain A, Beaugerie
supplémentaire lié à la maladie de de réponse au traitement ou lorsque L, Carbonnel F, Parc R, et al. Long-term
Crohn de 33 mois (IC à 95 % 15·1- que le drainage percutané n’est pas evolution of disease behavior of Crohn’s
50·9) dans le groupe résection et de disease. Inflamm Bowel Dis. 2002
réalisable pour les abcès de plus de Jul;8(4):244–50.
34 mois (0·0-69·3) dans le groupe 3 cm (4,14). La place des anti-TNF se
infliximab (log-rank p = 0,52). Dans précise notamment après la publica- 7. Louis E, Collard A, Oger AF, Degroote
les deux groupes, le traitement par un tion de l’essai MICA (23). E, Aboul Nasr El Yafi FA, Belaiche J.
immunosuppresseur, en plus du trai- Behaviour of Crohn’s disease according
to the Vienna classification: changing
tement initial, était associé à la durée
pattern over the course of the disease.
de l’effet du traitement (hazard ratio Gut. 2001 Dec;49(6):777–82.
pour le groupe de résection 0,34 [IC
à 95 % 0,16-0,69] et pour le groupe Conclusion 8. Thia KT, Sandborn WJ, Harmsen WS,
infliximab 0,49 [0·26-0·93]). Zinsmeister AR, Loftus EV. Risk factors
associated with progression to intestinal
On peut retenir de ces études que : Si la maladie de Crohn iléale inflam- complications of Crohn’s disease in a
population-based cohort. Gastroenter-
1) il n’y a pas de différence signifi- matoire évolue majoritairement vers ology. 2010 Oct;139(4):1147–55.
cative à un an concernant la qualité une forme compliquée sténosante ou
de vie (critère principal de l’étude), fistulisante, les biothérapies pour- 9. Burisch J, Kiudelis G, Kupcinskas L,
2) au suivi à 63,5 mois, dans le groupe raient moduler de façon significative Kievit HAL, Andersen KW, Andersen
V, et al. Natural disease course of
des patients opérés, moins de recours cette évolution surtout si elles sont Crohn’s disease during the first 5 years
au traitement comparatif (IFX), 26 % débutées précocement. Les dogmes, after diagnosis in a European popula-
alors que 48 % des patients du groupe pour certains pas si anciens, selon tion-based inception cohort: an Epi-IBD
IFX ont dû être opérés. À la lumière lesquels la maladie de Crohn iléale study. Gut. 2019 Mar;68(3):423–33.
de ces résultats, une résection iléo- inflammatoire relève d’un traitement
10. Lo B, Vester-Andersen MK, Vind I,
caecale laparoscopique peut être médical et la maladie de Crohn sténo- Prosberg M, Dubinsky M, Siegel CA, et
envisagée en première intention chez sante ou fistulisante relève d’un traite- al. Changes in Disease Behaviour and
les patients ayant une iléite terminale ment chirurgical ont été bouleversés. Location in Patients With Crohn’s Disease
peu étendue (< 40 cm) non fistulisante En effet, l’option chirurgical peut être After Seven Years of Follow-Up: A Danish
Population-based Inception Cohort. J
ni sténosante en échec d’une première envisagée au cours de la MC inflam- Crohns Colitis. 2018 Feb 28;12(3):265–72.
ligne de traitement conventionnel. matoire chez certains patients tandis
qu’un traitement par une biothérapie 11. Pariente B, Torres J, Burisch J, Arebi N,
Maladie iléale sténosante (principalement les anti-TNF) peut Barberio B, Duricova D, et al. Validation
and Update of the Lémann Index to
Une occlusion intestinale aiguë causée être envisagé au cours de la MC sténo- Measure Cumulative Structural Bowel
par une sténose inflammatoire ou sante et dans la maladie de Crohn Damage in Crohn’s Disease. Gastroen-
fibreuse doit être initialement traitée fistulisante. terology. 2021 Sep;161(3):853-864.e13.

42
MICI
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43
5
Les cinq points forts
● L’histoire naturelle de la maladie de Crohn iléale à 10 ans est
caractérisée par une évolution sténosante ou perforante dans
près de 75 % des cas.

● Les biothérapies débutées précocement dans les deux ans suivant


le diagnostic semblent modifier l’histoire naturelle de la maladie.

● Les formes iléales inflammatoires non compliquées répondent


habituellement au traitement médical. Le traitement chirurgical
est une alternative envisageable pour des atteintes inférieures à
40 cm.

● L’indication du traitement par anti-TNF des formes iléales sténo-


santes peut être guidée par les critères cliniques et radiologiques
du score CREOLE.

● Après disparition de l’abcès sous antibiothérapie et ou drainage,


les formes iléales perforantes peuvent être traitées par anti-TNF.

44

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