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INTRODUCTION............................................................................................................................

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I. DEBUT DU ROMAN IVOIRIEN (1900 – 1960)....................................................................2
II. L'EMERGENCE D'UNE VOIX PROPREMENT IVOIRIENNE (1960-1980)...............3
III. LES ANNEES DE MATURITE (1980-2000)......................................................................4
IV. LA DIVERSIFICATION DES VOIX DE 2000 A NOS JOURS.......................................5
CONCLUSION.................................................................................................................................6

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INTRODUCTION
L'histoire du roman ivoirien est un parcours fascinant qui témoigne de l'évolution de la
société ivoirienne à travers les décennies. Né dans un contexte colonial, le roman ivoirien
a rapidement trouvé sa voix en explorant les thèmes de la colonisation, de l'identité et de
la quête de liberté. Au fil des années, il a évolué pour refléter les changements sociaux,
politiques et culturels en Côte d'Ivoire, devenant un miroir de la société et de ses
préoccupations.
Les débuts du roman ivoirien remontent à l'époque coloniale, lorsque les premiers
écrivains ont commencé à émerger et à écrire sur les réalités de la colonisation. Parmi les
pionniers de cette période figurent des écrivains tels que Boubou Hama, Félix Couchoro et
Camara Laye, dont les œuvres ont posé les fondations de la littérature ivoirienne moderne.
Leurs romans, souvent écrits en français, ont exploré les thèmes de l'aliénation, de la perte
d'identité et de la résistance à l'oppression coloniale.
L'accession à l'indépendance de la Côte d'Ivoire en 1960 a marqué le début d'une nouvelle
ère pour le roman ivoirien. Les écrivains ivoiriens ont alors été confrontés au défi de
définir une identité nationale et de raconter l'histoire récente de leur pays. C'est dans ce
contexte que des écrivains majeurs tels que Bernard Dadié, Ahmadou Kourouma et
Véronique Tadjo ont émergé, apportant une contribution majeure à la littérature
ivoirienne.
Bernard Dadié, considéré comme l'un des pères de la littérature ivoirienne, a abordé dans
ses œuvres des thèmes tels que la tradition africaine, la colonisation et la quête de liberté.
Son roman "Climbie" (1956), par exemple, raconte l'histoire d'une jeune fille qui défie les
normes sociales pour poursuivre son rêve d'éducation. Cette œuvre est emblématique de la
lutte des femmes africaines pour l'égalité et l'autonomie.
Ahmadou Kourouma, quant à lui, s'est distingué par son style narratif innovant et son
exploration des thèmes de la folie, de la guerre et de la politique en Afrique. Son roman
"Les Soleils des Indépendances" (1968) est devenu un classique de la littérature africaine
en raison de sa critique acerbe des régimes postcoloniaux en Afrique de l'Ouest.
Véronique Tadjo, pour sa part, a apporté une perspective féminine à la littérature
ivoirienne, explorant des thèmes tels que la famille, la mémoire et la migration. Son
roman "L'Ombre d'Imana" (1999) offre un aperçu poignant de la vie quotidienne en Côte
d'Ivoire à travers les yeux d'une jeune fille confrontée à la maladie et à la perte.
La littérature ivoirienne contemporaine continue d'être marquée par une diversité de voix
et de styles. Des écrivains tels que Zahia Rahmani, Josué Guébo et Koffi Kwahulé ont
émergé comme des voix importantes dans le paysage littéraire ivoirien, explorant des
thèmes tels que l'exil, l'identité et la mémoire collective. Zahia Rahmani, par exemple,
dans son roman "Musulman" (2005), offre un regard profond sur l'expérience de l'exil et
de la quête d'identité à travers l'histoire d'une famille algérienne en France.

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I. DEBUT DU ROMAN IVOIRIEN (1900 – 1960)
Les débuts du roman en Côte d'Ivoire, entre 1900 et 1960, sont profondément liés à
l'histoire coloniale de la région et à l'émergence des premiers mouvements littéraires en
Afrique francophone. Cette période a été caractérisée par l'éveil d'une conscience littéraire
et culturelle chez les écrivains ivoiriens, qui ont commencé à explorer les thèmes de la
colonisation, de l'identité et de la résistance.
Au début du XXe siècle, la Côte d'Ivoire était sous domination coloniale française, et la
littérature écrite par les autochtones était encore rare. Cependant, quelques écrivains ont
commencé à émerger, parmi lesquels Félix Houphouët-Boigny, qui allait devenir plus tard
le premier président de la Côte d'Ivoire indépendante. Avant de se lancer en politique,
Houphouët-Boigny a écrit plusieurs ouvrages littéraires qui reflétaient les réalités de la vie
sous le régime colonial.
Parmi les autres écrivains ivoiriens de cette époque, on peut citer Tiémoko Garan
Kouyaté, un intellectuel et écrivain engagé qui a utilisé la littérature pour critiquer le
système colonial et promouvoir les idées d'émancipation. Ses œuvres étaient souvent des
pamphlets politiques dénonçant les injustices de la colonisation et appelant à la libération.
Un autre écrivain important de cette période était François-Joseph Amon d'Aby,
journaliste et écrivain prolifique, qui a abordé des thèmes sociaux et politiques dans ses
écrits. Ses romans et essais reflétaient souvent les préoccupations de la société ivoirienne
de l'époque, notamment la question de l'identité culturelle et l'aspiration à l'indépendance.
La littérature ivoirienne de cette période était également marquée par l'émergence de
journaux et de revues littéraires qui servaient de plateformes pour les écrivains locaux.
Ces publications ont joué un rôle crucial dans la diffusion des idées et des œuvres des
écrivains ivoiriens, contribuant ainsi à l'éveil d'une conscience littéraire nationale.
En parallèle, l'influence des mouvements littéraires et culturels en Afrique francophone,
tels que la négritude, a également eu un impact sur la littérature ivoirienne de l'époque.
Des écrivains comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas ont
contribué à promouvoir une vision de l'identité africaine basée sur la fierté de la culture et
de l'histoire africaines, ce qui a inspiré de nombreux écrivains ivoiriens à écrire sur des
thèmes similaires.
Malgré ces développements, la production littéraire en Côte d'Ivoire restait relativement
limitée jusqu'à la période qui a précédé l'indépendance en 1960. Cependant, les écrits des
premiers écrivains ivoiriens ont posé les bases d'une tradition littéraire qui allait se
développer après l'indépendance, marquant ainsi le début d'une période d'épanouissement
de la littérature ivoirienne moderne.

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II. L'EMERGENCE D'UNE VOIX PROPREMENT
IVOIRIENNE (1960-1980)
L'émergence d'une voix proprement ivoirienne dans le roman entre 1960 et 1980 est une
période charnière de l'histoire littéraire de la Côte d'Ivoire. Après l'accession à
l'indépendance en 1960, le pays connaît une effervescence culturelle et littéraire sans
précédent, marquée par l'émergence de nouveaux écrivains et la diversification des thèmes
abordés.
Ahmadou Kourouma est l'une des figures majeures de cette période. Son roman "Les
Soleils des Indépendances" (1968) marque les esprits par sa critique acerbe des régimes
postcoloniaux en Afrique de l'Ouest. Kourouma utilise un style narratif innovant, mêlant
le récit traditionnel à des éléments modernes, pour dépeindre les luttes et les
contradictions de la société ivoirienne post-indépendance. Ce roman contribue à définir
une nouvelle esthétique littéraire africaine, ancrée dans les réalités locales tout en étant
ouverte aux influences mondiales.
Bernard Dadié est un autre écrivain majeur de cette période, reconnu pour son
engagement politique et social. Son roman "Climbie" (1956), bien que antérieur à
l'indépendance, reflète les préoccupations de la société ivoirienne de l'époque, notamment
la question de l'éducation des femmes. Dadié continue d'écrire après l'indépendance,
abordant des thèmes tels que la tradition, la modernité et la quête d'identité dans une Côte
d'Ivoire en pleine transformation.
Véronique Tadjo est une autre voix importante de cette période, bien que sa carrière
littéraire ait véritablement décollé dans les années 1990. Son œuvre explore la condition
humaine à travers des thèmes tels que la famille, la mémoire et la migration. Son roman
"L'Ombre d'Imana" (1999) offre un regard poignant sur la vie quotidienne en Côte d'Ivoire
à travers les yeux d'une jeune fille confrontée à la maladie et à la perte.
Les années 1960-1980 voient également l'émergence d'une littérature féminine ivoirienne,
avec des écrivaines telles que Werewere Liking et Tanella Boni. Werewere Liking est
connue pour ses romans expérimentaux qui mêlent tradition et modernité, explorant des
thèmes tels que l'identité, la spiritualité et la sexualité. Tanella Boni, quant à elle, se
distingue par son écriture poétique et introspective sur la condition humaine, abordant des
sujets tels que l'amour, la mort et la quête de sens.
La scène littéraire ivoirienne est également marquée par l'émergence de nouvelles maisons
d'édition et de revues littéraires, qui offrent une plateforme aux écrivains pour partager
leurs œuvres. Cela contribue à la diversification de la production littéraire en Côte d'Ivoire
et à la promotion d'une identité littéraire ivoirienne distincte.

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III. LES ANNEES DE MATURITE (1980-2000)

1980 à 2000 marquent une période de maturité pour le roman ivoirien, caractérisée par
une diversification des thèmes, des styles et des voix littéraires. Cette période voit
l'émergence de nouveaux écrivains ainsi que la consécration de certains auteurs déjà
établis, contribuant ainsi à enrichir la scène littéraire ivoirienne.
Parmi les écrivains majeurs de cette période, on peut citer Ahmadou Kourouma, dont
l'œuvre continue d'avoir un impact significatif sur la littérature africaine. Son roman "En
attendant le vote des bêtes sauvages" (1998) est acclamé pour sa satire politique et sociale,
et il est récompensé par le prestigieux Prix Renaudot. Kourouma explore dans ses œuvres
les thèmes de la folie, de la guerre et de la quête de pouvoir, offrant ainsi une critique
acerbe de la société contemporaine.
Véronique Tadjo est une autre figure importante de cette période, dont l'œuvre continue
d'explorer les thèmes de la mémoire, de l'identité et de la diaspora. Son roman "Reine
Pokou" (2005) est une réinterprétation poétique de l'histoire de la reine Abla Pokou,
fondatrice du royaume baoulé en Côte d'Ivoire. Tadjo utilise le pouvoir évocateur de la
langue pour donner vie à cette histoire ancienne et en faire une réflexion sur la condition
humaine.
Werewere Liking est également une voix importante de cette période, avec des romans
tels que "La Mémoire amputée" (2000), qui explore les conséquences de la guerre civile
en Côte d'Ivoire. Liking mêle le fantastique au réalisme social pour créer des récits riches
en symboles et en métaphores, offrant ainsi une réflexion profonde sur les traumatismes
collectifs et individuels causés par la guerre.
Tanella Boni continue également d'écrire et de publier des œuvres poétiques et
philosophiques qui explorent les thèmes de l'amour, de la mort et de la quête de sens. Son
recueil de poèmes "L'Os de seiche" (2005) est salué pour sa profondeur et sa beauté
poétique, offrant une méditation sur la condition humaine à travers des images poétiques
riches et évocatrices.
Parallèlement à ces voix établies, de nouveaux écrivains émergent, apportant une diversité
de perspectives et de styles à la littérature ivoirienne. Josué Guébo, par exemple, est
connu pour ses romans et poèmes qui explorent la vie urbaine en Côte d'Ivoire, offrant
ainsi un regard sur les réalités complexes de la société contemporaine.
Les années 1980-2000 voient également l'émergence de nouvelles formes de narration et
de styles littéraires, avec des écrivains expérimentant des formes hybrides et des
techniques narratives innovantes. Cette période est également marquée par une plus
grande visibilité de la littérature ivoirienne sur la scène internationale, avec de nombreux
écrivains recevant des prix littéraires prestigieux et étant traduits dans plusieurs langues.

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IV. LA DIVERSIFICATION DES VOIX DE 2000 A NOS
JOURS
La période allant de l'an 2000 à nos jours marque une diversification encore plus grande
des voix dans le roman ivoirien, avec l'émergence de nouveaux écrivains explorant une
variété de thèmes et de styles. Cette période est également marquée par l'impact de la
mondialisation sur la littérature ivoirienne, avec une plus grande ouverture aux influences
et aux idées du monde entier.
Parmi les écrivains majeurs de cette période, on peut citer Zahia Rahmani, dont le roman
"Musulman" (2005) offre un regard profond sur l'expérience de l'exil et de la quête
d'identité à travers l'histoire d'une famille algérienne en France. Rahmani explore les
thèmes de l'identité, de la religion et de la mémoire collective, offrant ainsi une réflexion
sur les défis de la migration et de l'intégration dans la société contemporaine.
Josué Guébo est un autre écrivain important de cette période, dont les romans et poèmes
explorent la vie urbaine en Côte d'Ivoire, offrant un regard sur les réalités complexes de la
société contemporaine. Son roman "Le Théâtre des opérations" (2011) est acclamé pour sa
capacité à capturer l'essence de la vie urbaine et à donner voix aux personnes
marginalisées de la société.
Koffi Kwahulé est un dramaturge ivoirien de renommée internationale, dont les pièces
théâtrales explorent des thèmes tels que la violence, la sexualité et la quête de pouvoir.
Son œuvre, qui est souvent marquée par un langage cru et poétique, offre une réflexion
sur les réalités sociales et politiques de l'Afrique contemporaine.
La diversification des voix dans le roman ivoirien est également marquée par l'émergence
de nouvelles voix féminines, telles que Tanella Boni, dont l'œuvre poétique et
philosophique explore les thèmes de l'amour, de la mort et de la quête de sens. Son recueil
de poèmes "L'Os de seiche" (2005) est salué pour sa profondeur et sa beauté poétique,
offrant une méditation sur la condition humaine à travers des images poétiques riches et
évocatrices.
La littérature ivoirienne contemporaine est également marquée par une plus grande
diversité de genres et de styles littéraires, avec des écrivains expérimentant des formes
hybrides et des techniques narratives innovantes. Cette période est également marquée par
une plus grande visibilité de la littérature ivoirienne sur la scène internationale, avec de
nombreux écrivains recevant des prix littéraires prestigieux et étant traduits dans plusieurs
langues.
Cette période est également marquée par l'impact de la mondialisation sur la littérature
ivoirienne, avec une plus grande ouverture aux influences et aux idées du monde entier.
Les écrivains de cette période continuent d'enrichir la scène littéraire ivoirienne par leur
créativité et leur engagement, contribuant ainsi à faire de la littérature ivoirienne une voix
importante dans le paysage littéraire mondial.

6
CONCLUSION
La littérature ivoirienne, à travers l'évolution du roman, est le reflet vibrant de l'histoire,
de la culture et des aspirations du peuple ivoirien. Des débuts marqués par la résistance à
la colonisation et la quête d'identité après l'indépendance, jusqu'à une période de maturité
et de diversification des voix, la littérature ivoirienne a su s'imposer sur la scène
internationale par sa richesse et sa diversité.
Les écrivains ivoiriens, tels que Ahmadou Kourouma, Véronique Tadjo, Tanella Boni, et
bien d'autres, ont contribué à façonner une esthétique littéraire africaine moderne, ancrée
dans les réalités locales tout en étant ouverte aux influences mondiales. Leurs œuvres
explorent une variété de thèmes, allant de la politique à la spiritualité, de l'amour à la
guerre, offrant ainsi une vision complexe et nuancée de la société ivoirienne et de
l'expérience humaine en général.
La diversification des voix dans le roman ivoirien, notamment avec l'émergence de
nouvelles voix féminines et la mise en lumière de nouvelles réalités sociales et politiques,
témoigne de la vitalité et de la créativité de la littérature ivoirienne contemporaine. Cette
diversité des voix et des styles contribue à enrichir le paysage littéraire ivoirien et à offrir
aux lecteurs une expérience littéraire riche et variée.
En définitive, la littérature ivoirienne, à travers son histoire mouvementée et ses écrivains
talentueux, continue de jouer un rôle crucial dans la construction de l'identité nationale et
dans la promotion de la diversité culturelle en Côte d'Ivoire et au-delà. Elle reste une
source d'inspiration et de fierté pour le peuple ivoirien, tout en étant une voix importante
dans le dialogue littéraire mondial.

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