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MASTER DROIT DES AFFAIRES

MATIERE : COMMERCE INTERNATIONAL


Pr : MLLE DARBALI SABRINE

EXPOSE SUR LE CREDIT DOCUMENTAIRE

Etabli par : MME KARMOUNI IBTISSAM & MME BENJELLOUN


LAMIAA

ANNEE UNIVERSITAIRE 2023/2024

INTRODUCTION :
Les échanges internationaux sont de plus en plus nombreux, cependant lors de ces derniers, la garantie
de la sécurité financière peut être assurée par différents instruments de paiement, et plus la sécurité est
élevée plus le coût de la mise en œuvre sera élevé. Ces techniques apportent une sécurité aux deux parties.
Les formes de paiements à l’international, sont exclusivement utilisées dans les transactions à
l’international et elles sont nombreuses, nous pouvons énumérer quelques moyens à savoir l’encaissement
direct, qui consiste à payer le vendeur directement sans passer par l’intermédiaire de la banque et le
règlement est effectué sur l’initiative de l’acheteur.
L’importateur doit payer après la réception de la facture et non pas après la réception de la marchandise.
La remise documentaire qui est une technique simple et efficace « il s’agit d’une remise des documents
précités par le vendeur à sa banque. Elle les transmet à la banque de l’acheteur qui les donnera à ce dernier
en échange du paiement des marchandises. » Cependant les banques n’interviennent que comme
mandataires de leurs clients, elles ne s’engagent pas à payer le vendeur si l’acheteur est insolvable.
Ces deux techniques énumérées au-dessus présentent des limites c’est pour cela que la Chambre de
commerce Internationale a mis en place une méthode nommée le crédit documentaire qui veille au bon
déroulement d’une transaction internationale.
Le crédit documentaire (ou lettre de crédit) correspond à une technique de paiement qui facilite et sécurise les
transactions internationales. Concrètement, une banque s'engage, pour le compte de son client (l'importateur), à payer
dans un délai déterminé à un bénéficiaire (l'exportateur) le prix de marchandises ou de services ; en contrepartie,
l’exportateur transmet une remise de documents préalablement convenus et conformes prouvant la valeur et
l'expédition des marchandises ou services.

Le crédit documentaire, également appelé Credoc, est utilisé lorsque les montants de la
transaction sont très importants ou lorsqu'une des parties possède des doutes sur la moralité ou la
solvabilité de l'autre. De cette manière, il permet de sécuriser les transactions à l’international et
constitue une garantie pour l'exportateur et l'importateur.

Dans ce cadre, nous nous sommes intéressés à l’étude de ce moyen de financement (Credoc)
plus clairement que possible, nous essayerons de traiter plusieurs angles afin d’approfondir nos
connaissances et enfin aboutir à une meilleure compréhension de l’importance du crédit
documentaire et les conditions de sa réalisation.
Pour cela nous avons jugé indispensable de s'intéresser dans notre première partie au crédit
documentaire en tant qu’une technique de paiement internationale (Première partie) ainsi que dans
notre deuxième partie au déroulement du crédit documentaire (Deuxième partie).

Plan :
PREMIÈRE PARTIE : LE CRÉDIT DOCUMENTAIRE: UNE TECHNIQUE DE PAIEMENT
INTERNATIONAL

Chapitre I : Présentation générale du crédit documentaire

Section 1: Les caractéristiques du crédit documentaire

Section 2 : Les différents types du crédit documentaire

Chapitre II : Le cadre juridique du crédit documentaire

Section 1: A l'échelle internationale

Section 2: A l'échelle nationale

DEUXIÈME PARTIE : DÉROULEMENT DU CRÉDIT DOCUMENTAIRE

Chapitre I : Les étapes pour ouvrir un crédit documentaire

Section 1 : La mise en place du Crédit documentaire

Section 2: la réalisation du crédit documentaire.

Chapitre II: L'évaluation du crédit documentaire

Section 1 : Les avantages et inconvénients du crédit documentaire

Section 2 : Les risques du crédit documentaire

PREMIÈRE PARTIE: LE CRÉDIT DOCUMENTAIRE : UNE TECHNIQUE DE


PAIEMENT INTERNATIONAL

Il existe plusieurs instruments et techniques de paiement à l’international, la qualité du choix adéquat est
proportionnelle au degré de confiance qui règne entre l’importateur et l’exportateur ainsi que le degré de sécurité et la
garantie de paiement qu’il procure.

Il faut établir une distinction entre un instrument et une technique de paiement : L’instrument de paiement est la
forme matérielle sous laquelle le paiement sera effectué tandis que la technique de paiement est la procédure à suivre
pour que ce dernier puisse être réalisé.

Parmi ces techniques de paiement on trouve le crédit documentaire qui a pour objet de sécuriser le paiement au profit
du vendeur, tout en assurant une sécurité de livraison pour l'acquéreur. Les intérêts des deux parties ne sont en effet de
prime abord pas nécessairement compatibles, le vendeur souhaitant être payé, et l'acheteur, quant à lui, étant désireux
de recevoir le bien dans les quantités, qualités, et délais contractuels voulus. Il protège donc non seulement le vendeur
mais aussi son client.

Dans cette partie nous présenterons le crédit documentaire d’une maniéré plus détaillée (Chapitre I) et nous essaierons
d’aborder le cadre juridique qui le réglemente (Chapitre II).

Chapitre I : Présentation générale du crédit documentaire

Selon RAYLOND BARRAINE, le crédit documentaire est défini comme étant « Le crédit à court terme consenti au
destinataire marchandise importées, par un banquier qui règle l’expéditeur contre remise des documents
prouvant la livraison de ces Marchandises. »
D’après la définition, le crédit documentaire communément appelé Lettrer of credit est un engagement pris vis-à-vis de
l’exportateur par la banque de l’importateur et sous conditions qu’elle reçoit des documents conformes prouvant
l’expédition des marchandises convenues5.

Pour mieux comprendre cette notion de "crédit documentaire” nous nous intéresserons dans ce chapitre aux
caractéristiques du crédit documentaire (Section 1) et aux différents types du crédit documentaire (Section 2).

Section 1: Les caractéristiques du crédit documentaire

Le crédit documentaire a plusieurs caractéristiques, parmi ces dernières on trouve qu’il est :

 Un instrument de paiement : puisque le paiement est organisé par la banque de l’acheteur et celle du vendeur.
 Un instrument de garantie : puisque les banques s’engagent
 Un instrument de financement : lorsqu’un exportateur bénéficie d’un crédit documentaire qui
est confirmé, il peut tout à fait quand le Credoc est réalisé et les documents ont été reconnus
conformes demandés à sa banque l’avance des fonds mais encore une fois il y a des
conditions.
Ces conditions sont les suivantes : le crédit documentaire doit être confirmé et il doit être réalisé avec des documents
soit conformes ou soit des réserves ou levés par l’importateur. A partir de là dès que la banque émettrice a confirmé de
manière officielle le règlement à l'échéance, la banque confirmatrice pourra procéder à l’avance des fonds.

Section 2 : Les différents types du crédit documentaire

Il existe plusieurs formes de crédit documentaire.

Selon le degré de sécurité pour l’exportateur et de coût plus élevé pour l’importateur, les crédits documentaires se
classent en 3 catégories :
1- Le crédit documentaire révocable :

Selon les Règles et Usances Uniformes de la Chambre de commerce internationale, un crédit


documentaire révocable est une des formes du CREDOC dans laquelle la banque émettrice peut
amender ou annuler (révoquer) à tout moment ses engagements sans que le bénéficiaire en soit
averti au préalable. La banque ne souscrit aucun engagement en faveur du bénéficiaire. Il offre peu
de garanties pour l’exportateur.

Ce type de crédit est très rarement utilisé, car il n’apporte aucune sécurité pour le vendeur.

Il est à signaler que cette forme révocable a été exclue par les R.U.U 600.

2- Le crédit documentaire irrévocable :

Il ne peut être annulé qu'avec un accord de la banque émettrice et du bénéficiaire. Cette formule
est donc plus sûre, car elle constitue un engagement ferme de la banque émettrice. Cependant, le
vendeur reste à la merci (pays à risques), de problèmes politiques qui peuvent empêcher le
règlement, mais aussi de problèmes d'interprétation des documents par la banque étrangère, si le
crédit est réalisable aux caisses de cette dernière.

3- Le crédit documentaire irrévocable confirmé

Il est arrivé que l’exportateur, ne connaissant pas la banque émettrice, désire avoir un engagement
d’une banque de son propre pays. Lors de la conclusion du contrat de vente, il fera part de son
désir à l’importation, et sur instrument de celui-ci, la banque du donneur d’ordre ouvrira un
priant celle-ci de notifier l’ouverture du crédit au bénéficiaire en ajoutant sa confirmation.

En confirmant au crédit, la banque de l’exportateur prend à l’égard du bénéficiaire, un


engagement personnel identique à l’engagement de la banque donneur d’ordre.

En résumé, le crédit documentaire irrévocable confirmé comporte un double engagement


bancaire. La banque confirmatrice (de l’exportateur) garantit le bénéficiaire contre les défaillances
éventuelles tant de l’exportateur que de la banque donneur d’ordre.

Selon le critère de réalisation, les crédits documentaires se classent


également en 4 catégories:

1- Le crédit réalisable par paiement à vue

Il est réalisable à présentation des documents reconnus conformes.

2- Le crédit réalisable par paiement différé

Le vendeur accorde un délai de paiement à l'acheteur (paiement à terme sans


création de traite). Le paiement intervient à l'échéance du délai fixé.

3- Le crédit documentaire réalisable par acceptation

Le schéma est semblable à celui d'un Credoc réalisable par paiement différé, mais avec création par
le bénéficiaire d'un effet de commerce tiré sur la partie requise au crédit documentaire (banque
notificative/confirmatrice ou banque émettrice). L'exportateur se voit retourner un effet accepté,
soit par la banque notificative/confirmatrice, soit par la banque émettrice. L'acceptation vaut
garantie de paiement à l'échéance11.

4- Le crédit documentaire réalisable par négociation

Le crédoc est négociable soit à vue, soit à terme auprès de toute banque dans le pays de
l'exportateur (négociation ouverte), soit auprès d'une seule banque toujours dans le pays de
l'exportateur (négociation restreinte). La banque négociatrice peut escompter les documents et/ou
la traite en faisant l'avance à l'exportateur sous déduction d'agios. Dans le cas de crédit notifié,
cette avance est effectuée sauf bonne fin ; dans le cas de crédit confirmé, la négociation ferme et
définitive est dite sans recours.

Selon le critère de financement, on distingue 5 crédits documentaires spéciaux :


1-Le crédit documentaire transférable

Il permet au premier bénéficiaire de demander à la banque chargée de la réalisation du crédit de le


transférer, en faveur d'un ou de plusieurs bénéficiaires, sous-traitants ou fournisseurs réels de la
marchandise qui bénéficient ainsi d'une garantie de paiement.

Ce type de crédit à des avantages et des inconvénients. Si ce dernier est facile à mettre en œuvre,
permet de gérer des affaires sans disposer de la trésorerie nécessaire (car cette technique ne
mobilise pas de la ligne auprès de la banque transférante), cependant, il n’est pas toujours possible
et ne permet pas toujours de préserver la confidentialité, sauf montage spécifique.

2-Le crédit documentaire revolving

C'est un crédit documentaire dont le montant se reconstitue automatiquement après chaque


utilisation par le bénéficiaire et ce, jusqu'à son échéance. Cette technique permet notamment de
respecter une cadence de livraisons tout en assurant au bénéficiaire l'engagement irrévocable de la
banque émettrice sur l'ensemble du contrat. Le crédit peut être revolving en montant et/ou en
durée14.

3-Le crédit documentaire adossé ou back to back


C’est un second crédit documentaire donné par la banque, et dont le donneur d’ordre est
bénéficiaire d’un crédit documentaire initial, et ce pour permettre la réalisation de la transaction.
Le vendeur en tant que bénéficiaire du premier crédit, offre à la banque notificatrice une
« Garantie » de l’émission du second crédit. En qualité de donneur d’ordre pour ce crédit, il est
responsable vis-à-vis de cette banque du remboursement des paiements, qu’il soit lui-même réglé
ou non, dans le cas du premier crédit.
4-Le crédit documentaire red clause ou clause rouge

C’est un crédit documentaire qui autorise la banque notificatrice à donner des avantages à
l’exportateur avant la réception des documents pour satisfaire ses besoins de trésorerie, en
contrepartie de la garantie d’un engagement de restitution d’acompte.

5-Le crédit documentaire stand-by

Cette forme de crédit est utilisée notamment aux Etats-Unis et en Asie ; la banque se met à côté
de la transaction et garantie le paiement du bénéficiaire en cas de défaillance de l'acheteur.

Chapitre II : Le cadre juridique du crédit documentaire


Plusieurs moyens de paiement peuvent être utilisés dans les relations commerciales
internationales. Parmi eux, le crédit documentaire tient une place prépondérante et est
largement utilisé dans le monde entier. Bien maîtrisé, il offre sans conteste la meilleure
sécurité de paiement et est utilisable pour tout type de contrat, de marchandises ou
d’opération commerciale.

Afin de garantir une utilisation correcte et uniforme de ce crédit documentaire, un ensemble de


règles étaient créées pour le réglementer. Il est donc intéressant de voir le cadre juridique du crédit
documentaire tant à l'échelle internationale (Section 1) qu'à l'échelle nationale (Section 2).

Section 1: A l'échelle internationale

En vue de réglementer l’utilisation du crédit documentaire, la Chambre de commerce


internationale a créé les Règles et Usances uniformes (RUU) qui sont des règles pratiques pour
les lettres de crédit.

Ces Règles et Usances s'appliquent à tous les crédits documentaires. Elles lient toutes les
parties intéressées, sauf dispositions contraires expressément modifiées ou exclues par le
crédit.

Il s'agit ainsi d'une codification privée, établie pour la première fois en 1933 et qui est
régulièrement revue. Ces règles font l'objet d'une adhésion extrêmement large à travers le
monde et sont un outil de référence en la matière.

Pour s'en prévaloir et pour éviter toute controverse, les parties s'y réfèrent de manière explicite dans
leur convention. En pratique, le crédit documentaire doit porter la formule suivante : ‘’ Cette lettre
de crédit est soumise aux Règles et Usances Uniformes de la CCI - publication no ... ‘’, ou plus
communément en anglais : ‘’This letter of credit is subject to the “ Uniform Customs and Practice
for documentary credit- International Chamber of Commerce - Publication no … ‘’

Cependant, ni les dispositions contractuelles, ni le renvoi aux RUU ne peuvent régler toutes les
questions. Il est donc utile de pouvoir faire référence à un corps pré constitué de règles de droit
applicables, étatiques le plus souvent.

Il est à signaler que les parties ont la possibilité de désigner expressément le droit dont elles veulent
se prévaloir. A défaut, la loi du lieu de l'exécution du crédit documentaire est une référence souvent
prise en considération en cas de litige.
Section 2 : A l'échelle nationale
Au niveau national, la Commission des Marchés a été saisie concernant le problème que soulève le
règlement par crédit documentaire de certains marchés relatifs à la fourniture de matériel technique
passés avec des entreprises installées à l’étranger qui exigent ce mode de règlement et le considèrent
comme condition sine qua non dans leurs transactions et ce suite au refus opposé par les services de
la Trésorerie Générale du Royaume estimant que la pratique suivie pour le règlement par crédit
documentaire n’est pas conforme aux dispositions du règlement général de la comptabilité publique.

Dans ce cadre, la Commission des Marchés a émis l’avis n° 247/02 CM du 01/10/2002. Cet avis
dispose que le crédit documentaire est une opération courante dans le commerce international qui
permet de garantir à la fois le paiement de l’exportateur et la livraison de la marchandise à
l’importateur.
Par ailleurs, le code du commerce marocain prévoit également le principe du crédit documentaire
dans son article 524 qui dispose que ‘l’ouverture de crédit est l’engagement de la banque de mettre
des moyens de paiement à la disposition du bénéficiaire ou de tiers, désigné par lui, à concurrence
d’une certaine somme d’argent ».

DEUXIÈME PARTIE : DÉROULEMENT DU CRÉDIT


DOCUMENTAIRE

La procédure de déroulement de réalisation du crédit documentaire suscite une grande


importance.

C’est une procédure qui comporte beaucoup d'étapes lourdes et complexes. Pour bien
comprendre cette procédure nous présenterons dans le chapitre ci-dessous les étapes pour ouvrir
un crédit documentaire (Chapitre I) et ensuite nous aborderons l'évaluation de ce dernier
(Chapitre II).

Chapitre I : Les étapes pour ouvrir un crédit documentaire

La procédure d’ouverture et le dénouement du crédit documentaire peuvent faire obstacle à


plusieurs entreprises pour en bénéficier. Ainsi il nous résulte utile de s'intéresser en premier lieu à
la mise en place du crédit documentaire (Section 1) et en deuxième lieu à la réalisation du crédit
documentaire (Section 2).
Section 1 : La mise en place du Crédit documentaire
1- Le contrat :

L'étape la plus cruciale du crédit documentaire et celle de la signature du contrat entre


l’exportateur et l’importateur.

Dans ledit contrat en trouve les mentions suivantes :

- Les marchandises
- Les conditions de transport et d’expédition
- Le délai de livraison
- Les documents à fournir par l’acheteur
- La technique de paiement (bien évidemment dans notre cas c’est le
crédit documentaire)

Le crédit documentaire va se baser sur le contrat : plus le contrat est complet plus le crédit
documentaire aura la chance de bien se passer et d’être bien fait.

Ainsi, dans le contrat il faut être exhaustif parce que l’acheteur quand il va donner instruction à sa
banque d’ouvrir le Credoc cette dernière va se baser sur ce que l’acheteur a mis dans le contrat.

Cependant il est à signaler que le Credoc et le contrat sont deux choses qui sont autonomes l’un
et l’autre et la banque se base uniquement sur le crédit documentaire.
2- Le demande d’ouverture de crédit documentaire :
L’acheteur demande l’ouverture à sa banque.

Sur la demande d’ouverture du crédit documentaire deux cas de figures : Soit c’est une demande
de papier (ça existe encore mais en en a de moins en moins), soit l’acheteur utilise un logiciel dit
Banking où il va saisir en ligne ça demande d’ouverture du Credoc, la banque le reçois en ligne et
derrière elle met en forme les informations que lui avait transmis l’acheteur dans l’ouverture.
Une fois cela est fait, la banque émettrice vérifie un certain nombre de choses de cohérence, de
date… Elle vérifie toutes les informations nécessaires, elle vérifie également que l’acheteur est en
droit de solliciter l’ouverture d’un Credoc.

3- L'émission du crédit documentaire

La banque de l'importateur émet le crédit documentaire conformément à la demande reçue de son


client. Dans le cas d’un crédit irrévocable, la banque ne peut plus se rétracter à partir de cette phase.
Elle s'engage ainsi à payer le bénéficiaire contre la remise des documents énumérés dans le
crédit documentaire.
4- La notification du crédit documentaire confirmé ou non

La banque notificatrice informe le bénéficiaire qu'un crédit documentaire a été ouvert en sa faveur
ou non. Lorsque la banque notificatrice confirme le CREDOC, elle s'engage à payer le bénéficiaire,
si les documents qui lui seront présentés sont conformes.

Dans le cadre du crédit documentaire, les banques exigent plusieurs documents qui doivent être
conformes aux termes du crédit. Les principaux documents à présenter sont les suivants:

- Facture commerciale
- Documents de transport (Ça peut être un connaissement (Bill of lading), un contrat
de transport international de marchandises par route (CMR) ou bien une lettre de
transport aérien (Airway bill)
- Certificat d’assurance
- Note de poids
- Liste de colisage
- Certificat d’origine/ d’inspection/ sanitaire…
- Éventuellement effet de commerce (Draft)

Section 2: la réalisation du crédit documentaire: exécution du contrat et paiement contre


remise de documents strictement conformes

Cette étape est la deuxième grosse période du crédit documentaire.


5- L’expédition des marchandises

Le bénéficiaire remet la marchandise au transporteur, avant la date limite d'expédition. S'il ne peut
respecter cette date limite, il doit prévenir l'acheteur et, avec son accord, faire amender le
CREDOC pour fixer une nouvelle date limite d'expédition.

6- La remise des documents

Le transporteur, une fois en possession de la marchandise, remet tous les documents


mentionnés dans le contrat à sa banque dans un délai de 21 jours. Il s'agit notamment des
documents commerciaux, des documents techniques, des documents de transport et des
documents financiers.

7- L’envoi des documents

À réception des documents, la banque notificatrice dispose d’un délai de cinq jours ouvrés pour
examiner le document et au bout de ces cinq jours elle doit donner sa position est-ce que les
documents sont conformes ou est-ce qu’il y a des irrégularités (dans ce cas la banque va dire que
son engagement est suspendu puisque les documents ne sont pas conformes et elle va interroger
l’importateur pour lui annoncer les réserves et lui demander s’il accepte de lever ces réserves).
Éventuellement certaines régularités peuvent être corrigées si par exemple on a pas le numéro de
crédit documentaire, la référence de la banque émettrice n’est pas reprise sur la facture… Il peut y
avoir aussi un document manquant et là il faut le représenter à la banque et cette dernière remet en
conformité les documents, mais parfois malheureusement ils ne peuvent pas être mis en conformité
c’est le cas par exemple de la personne qui a expédié au-delà de la date limite d’expédition.

8- Remise des documents:

La banque de l'importateur remet les documents complets à son client. Une fois ces
documents en main, il peut prendre possession des marchandises et effectuer leur
dédouanement.24

9-Débit du compte du donneur d’ordre effectué par la banque étrangère à son client:

La banque émettrice débite le compte de son client du même montant que le crédit en y
ajoutant ses frais.

10- Remboursement à la banque notificatrice :

La banque notificatrice se remboursera comme indiqué dans le crédit documentaire (en débitant le
compte de la banque émettrice domicilié chez elle ou dans une autre banque, dite banque de
remboursement).

11- Le paiement de l’acheteur :

Dernière étape du processus de crédit documentaire, le paiement réalisé par l’importateur varie
en fonction de sa capacité à payer immédiatement ou non. L'importateur peut rembourser
immédiatement les sommes versées par sa banque à l'exportateur.

Chapitre II: L'évaluation du crédit documentaire

Dans ce deuxième chapitre, nous aborderons d’abord les avantages et inconvénients du crédit
documentaire (Section 1) et ensuite ses risques (Section 2).

Section 1 : Les avantages et inconvénients du crédit documentaire

La technique du crédit documentaire se caractérise par un certain nombre d'avantages et


inconvénients.

Les avantages du crédit documentaire:


Le crédit documentaire est un moyen de paiement très sécurisé. Ajoutant également que c'est une
technique de paiement universelle, il sécurise les transactions de commerce international. Il
apporte la sécurité de la garantie d'une banque dans un contexte où les acteurs, leurs pratiques et
leur solvabilité sont des facteurs de risque difficilement appréhendables par un acteur hors du pays.
Donc, il permet de contrôler la conformité apparente des prestations documentaires.

Les inconvénients du crédit documentaire :

Le crédit n'est qu'un engagement à payer sur présentation des documents. Il ne constitue en rien
un engagement sur la conformité de la marchandise.

L'acheteur n'a aucun recours si les documents sont conformes mais pas la qualité de la
marchandise. L'acheteur (qui aura dû couvrir la banque du paiement effectué) ne se trouve
néanmoins pas démuni, dans la mesure où il pourra toujours agir contre le vendeur en vertu de
leur contrat de vente sous-jacent, duquel l'acte de crédit documentaire est donc abstrait.

Pour pallier ce risque, l'acheteur peut demander une inspection et/ou une analyse par un laboratoire
indépendant, ce qui entraîne généralement une augmentation des délais de livraison.

La lettre de crédit est une technique de paiement qui relève d'opérations très procédurières.
Le coût est élevé comparativement à d'autres techniques de paiement internationales (ex.:
remise documentaire) mais la sécurité de paiement est également élevée.

Sans oublier de mentionner que les formalités administratives du crédit documentaires sont très
lourdes et complexes.
Le crédit documentaire n'est pas exempt de risques pour les parties au contrat. Il subsiste deux
types de risques : les risques documentaires et le risque de non-paiement.

Risques documentaires

Les risques documentaires proviennent d'une différence entre les mentions portées sur les
documents et la marchandise réellement expédiée.

- Mauvaise qualification des produits.

- Escroquerie sur la marchandise.

- Erreur de déchiffrage des documents.

En cas de doute au moment de la vérification des documents, le banquier du bénéficiaire


ou son correspondant doit interroger l'acheteur afin d'obtenir son accord malgré
d'éventuelles irrégularités dans les documents.
Toutefois, si le banquier est responsable de la vérification des documents, il ne l'est pas de la
non-conformité des marchandises reçues avec celles qui sont annoncées dans les documents.

● Risques de non-paiement

Le banquier correspondant en payant le vendeur court le risque de ne pas être remboursé


par son donneur d'ordre (le banquier de l'importateur). Il peut en effet, par exemple, y
avoir des difficultés de transfert du pays du vendeur vers le pays acheteur ou un risque
d'insolvabilité de l'importateur.

Le banquier de l'importateur risque, en tout état de cause, de ne pas être remboursé par son
client sauf s'il a pris la précaution de bloquer les fonds correspondants ; à ce risque, il faut
ajouter éventuellement le risque de change si une couverture à terme n'a pas été prévue.

La lettre de crédit attente by est amenée de plus en plus à se substituer aux autres garanties
internationales. Son mécanisme s'apparente à celui du crédit documentaire et elle peut
servir utilement comme instrument de paiement par défaut et le remplacer dans certains cas.

Liste de Bibliographie :

Textes législatifs :

- Avis n 247/02 du 1er octobre 2002 de la commission des Marchés


- RÈGLES ET USANCES UNIFORMES DE L’ICC RELATIVES AUX CRÉDITS
DOCUMENTAIRES (RUU 600)

Ouvrage :

- S. Oulounis, «Gestion financier internationale », édition : 4.01.4785, office


des publications universitaire 09_2005
- MICHEL Rainelli, le commerce international, 9éme édition-paris : la
découverte, 2003
- ZOURDANI-S, « le financement des opérations de commerce extérieur en Algérie
», Mémoire deMagister, Université de Tizi-Ouzou 2011-2012

Mémoires de fin d'études :

- Massimo KHALDI, Le crédit documentaire, 2009


- MOULA Anis, Le financement du commerce extérieur par le « Crédit documentaire »,2017

Webographie :

- https://maochan.typepad.fr/files/m%25C3%25A9moire-credoc-et-remdoc-2010.pdf
- https://agicap.com/fr/article/credit-documentaire-transactions-internationales/
- http://www.sgg.gov.ma/Portals/1/commissions-marches/avis_247-02_fr.pdf
- http://services.esc-alger.dz/escbiblio/docs/MAS513.pdf
- https://www.ummto.dz/dspace/bitstream/handle/ummto/10314/mémoire%20de%20fin
%20d%27études.pdf?sequence=1&isAllowed=y
- http://commerce-equitable.over-blog.org/article-2194983.h

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