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Réalisé par :

Chaimae azarkan
Boutaina ben Dahman
Mariem Afzaz
Asmaa Aarab
Safae Sabri.

Encadré par :
Mr. Ahmed Mouana
Introduction

Le terme « madhhab » qu’on traduit en général par école ou doctrine, désigne


couramment les écoles de pensée juridique en Islam, et signifie littéralement « aller
vers » ou « prendre la voie de ».

Dés les premières générations de musulmans, il y avait plusieurs écoles juridiques.


Chaque Compagnon qualifié, ainsi que chaque Suivant considéré comme savant, avait
sa propre école.

A l’époque des successeurs des suivants (troisième génération de musulmans), on


pouvait compter pas moins d’une dizaine d’écoles : l’école malékite, hanafite,shâfi‘ite,
hanbalite, celles de l’Imâm Awzâ‘î, de Sufyân At-thawrî, de Al-layth Ibn Sa‘d, d’Ibn Jarîr
At-tabarî, d’Ishâq Ibn Râhawayya, d’Ibn dâwûd et d’autres…Il y avait aussi l’école des «
Ahl Al-bayt », les descendants et partisans de Hasan et Husayn (que Dieu les agréent)
petits fils du Prophète (paix et salut sur lui), considéré alors comme une branche
orthodoxe (la différenciation sunnisme/chiisme n’existait pas encore).

Les doctrines se justifiaient surtout par les besoins nouveaux et les sujets d'actualité
surtout en terre conquise par les musulmans.

Depuis l'époque des Umayyades le monde musulman en pleine expansion connut


l'influence des diverses philosophies et cultures étrangères. Les sectes apparaissent et
font rage profitant de l'ignorance de la masse des musulmans. L'absence de règles
strictes -qui organisent et authentifient les fatwas (les efforts d’interprétation
juridique)- a favorisé l'anarchie en matière de jurisprudence surtout dans les régions
les plus éloignées.
Née à Médine, l’école mâlikite sera assez vite connue en Egypte, en Haute-Egypte
surtout. Elle rayonnera de là sur l’ensemble de l’Afrique musulmane. Si le hanafisme
continue d’avoir des représentants en Tunisie et en Algérie, qui furent sous la tutelle
ottomane, le mâlikisme y reste l’école de beaucoup la plus suivie, et la seule
reconnue au Maroc. C’est sous sa forme mâlikite que l’Islâm est le plus répandu en
Afrique noire. On en trouve enfin des traces sur la côte est de la péninsule arabique.
L’école Mâlikite s’est à un moment divisée en trois tendances différentes : celle de
Kairouan, fondée par Sahnûn ; celle de Cordoue, fondée par Ibn Habîb ; celle de l’Irâq,
fondée par le cadi Ismâ‘îl et ses disciples. Ni les Maghrébins, ni les Espagnols,
n’acceptèrent le jugement des Irâqiens, s’il n’était pas appuyé par une tradition
remontant à l’imâm Mâlik ou à l’un de ses disciples. Plus tard, ces trois tendances se
fondirent en une seule, notamment grâce aux efforts d’Abû Bakr at-Turtûshî et, plus
tard, d’Ash-Shârimsâhî.
Chapite 1 : « L’école Malikite »

Les spécificités Malikisme :


L’école mâlikite est assez singulière dans l’établissement de ses règles et sa façon de traiter
les situations. Son choix s’est porté sur des règles simples mais efficaces, toujours en
adéquation parfaite avec l’esprit de l’Islam.

Caractéristiques fondamentales

Le dynamisme du rite mâlikite passe par sa capacité à réunir et concilier des sources très
différentes qui oscillent entre la fidélité du texte et la véridicité des avis émis. D’ailleurs, la
diversité de ses principes révèle à la fois une résistance à considérer les textes comme une
matière immuable et un refus de recourir excessivement à la raison. C’est précisément dans
cette orientation que réside le secret de la sagesse et du juste milieu spécifiques à l’école
mâlikite. En fait, les sources se complètent pour faciliter le travail aux savants puisque ces
derniers disposent des outils les plus appropriés à l’interprétation et à la déduction de lois. En
ce qui concerne le Coran et la sunna, les juristes ne se limitent pas à une lecture littérale : ils
adoptent au contraire une démarche comparative qui fait appel à une analyse précise du
contexte et de ses corrélations.

Aussi, le rite mâlikite accorde une grande importance au raisonnement par analogie et a
étendu son champ à des questions éludées par les autres écoles. Ainsi, les cas relevant de
sanctions ou d’expiations, de causes ou de conditions, d’autorisations ou d’empêchements
trouvent des réponses au sein de la doctrine mâlikite, qui devient par conséquent la plus
exhaustive.

Caractéristiques jurisprudentielles

1 - Une ouverture sur les autres


Une règle de base régit l’école mâlikite : « La loi de ceux qui nous ont précédés est la nôtre
tant qu’elle n’est pas abrogée par un texte. » C’est ce principe fondamental qui distingue le
mâlikisme puisqu’il lui confère une ouverture constructive sur les autres rites et les religions
précédentes : le rite mâlikite est donc naturellement prédisposé à la cohabitation et à la
recherche d’intérêts communs. La jurisprudence y est considérée comme un devoir d’effort
de la part de tout un chacun et non pas comme une simple imitation des lois.

Les mâlikites intègrent à leur doctrine le concept de légitimité du gage (« al-ja‘âla ») et de la


caution (« al-kafâla ») suivant l’engagement du prophète Yoûssouf : « (…) Et quiconque la
rapportera recevra la charge d’un chameau et je m’en porte garant », s.12 Yoûssouf, v.72. Ils
reconnaissent l’idée de partage convenu au préalable à l’exemple de Çalih : « Voici une
chamelle, leur dit-il : il lui appartient de s’abreuver un jour convenu et à vous de boire un autre
jour », s.26 Ach-Chou‘arâ’ (Les Poètes), v.155, de même que la notion d’échange
conformément à la proposition que le sage de Madiane fit à Moûssâ : « Je voudrais te donner
en mariage l’une de mes deux filles que voici contre huit années de service auprès de moi »,
s.28 Al-Qaçaç (Le Récit), v.27.

Les adeptes mâlikites ont la possibilité de prier derrière un imâm appartenant à une autre
doctrine, même si son opinion diffère, tant qu’il ne considère pas sa divergence comme une
obligation ou une condition. C’est le cas pour un imâm qui s’endormirait un moment après
avoir accompli ses ablutions ou celui qui omet de prononcer « Allâhou Akbar » en début de
prière (cf. rite hanafîte).

La divergence est pleinement respectée au point que tout est mis en œuvre pour prévenir
toute relation conflictuelle : la « basmala » est prononcée à voix basse durant la prière, signe
d’indulgence vis-à-vis de l’école chafi‘îte. D’ailleurs, les mâlikites n’hésitent pas à avoir recours
aux préceptes chafi‘îtes ou hanafites s’ils ne disposent d’aucune référence propre.

Cette petite anecdote résume parfaitement l’état d’esprit de l’imâm Mâlik et de son école :
un jour, il se rendit à la mosquée après la prière de l’açr et s’assit sans accomplir la prière de
salutation. Interpellé par un enfant au sujet de cette soi-disant négligence, il se leva et
s’exécuta. Questionné sur son agissement, il répondit : « Je crains d’être concerné par cette
parole de Dieu : « Et quand on leur dit : Inclinez-vous !, ils ne le font pas », s.77 Al-Moursalât
(Les Envoyés), v.48.
L’excommunication d’un musulman à cause d’un péché ou d’une tentation ne trouve pas sa
place au sein du rite mâlikite. D’ailleurs, lorsque Mâlik était interrogé sur le statut des
mou‘tazilites, il répondait : « C’est la mécréance qu’ils ont fuie. »
Aussi, malgré son statut honorable, Mâlik Ibnou Anas n’a jamais exigé des imâms qu’ils
suivent son rite, même si c’était l’avis du calife abbasside de l’époque.

2 - Une aptitude à se renouveler sans cesse


Rechercher l’intérêt général, prévenir les actes illicites et préserver les bonnes mœurs sont
les facteurs dynamiques de l’évolution du rite mâlikite. Les cas problématiques sont
considérés relativement à leur situation spatio-temporelle. Cette approche permet donc
d’apporter des solutions en complète adéquation avec la conjoncture, en toute conformité
avec l’esprit de l’Islam. Toutefois, cette prédisposition au renouveau se cantonne à des
circonstances bien précises telles que l’absence de texte, l’existence d’avis divergents ou
d’options alternatives. En revanche, toutes les injonctions ou interdictions formulées
explicitement par les sources scripturaires et les pratiques reconnues comme légales sont
intouchables, car immuables.

3 - Une souplesse à toute épreuve


L’adaptabilité est une des caractéristiques de l’école mâlikite ; elle se concrétise dans la
résolution de cas isolés en considérant l’avis différent, selon les fondements de la doctrine.
Ainsi, le rite mâlikite prend en compte des situations invalides mais controversées, et les
réhabilite en y appliquant les effets d’un cas authentifié valable par ordre d’importance. Par
exemple, certains actes de mariage caduc au départ sont authentifiés après consommation ;
la paternité s’applique à la progéniture ; les deux conjoints bénéficient d’un droit de
succession réciproque ; le divorce est reconnu. Cette procédure s’applique également à tout
autre type de contrats, contrairement au rite chafi‘îte qui préconise une résiliation, voire

l’application des peines prescrites.

4 - Indulgence et simplification
C’est dans le Coran et la sunna que les mâlikites tirent ces principes de bienveillance et de
facilité : « (…) Dieu tient ainsi à vous faciliter l’accomplissement de vos devoirs religieux et non
à vous le rendre difficile (…) », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.185 ; « Dieu n’impose à une âme
que selon sa capacité (…) », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.286 et le Prophète a dit : « Facilitez
et gardez-vous de compliquer les choses. »
Le système mâlikite s’est de surcroît fondé sur certains principes généraux comme :
- « tout embarras doit être levé » ;
- « la difficulté engendre la facilité » ;
- « la nécessité lève l’interdit » ;
- « tout est permis tant qu’aucun texte ne signifie le contraire ».
Ces bases apportent une touche positive au culte, aux transactions, aux affaires familiales, et
bien d’autres sphères de la vie du musulman.

5 - Sagesse et juste milieu


La modération caractéristique de l’école mâlikite apparaît en filigrane dans tous ses aspects
(fondements, opinions, études de cas). Elle se concrétise par le refus de l’exagération,
l’indolence, l’extravagance, le débordement, l’excentricité, la déviation, etc. mais préconise
plutôt le raisonnement par analogie, donne la priorité à la facilité, rejette l’absurde et combat
les innovations malavisées. Evidemment, il réprouve l’utilisation de procédés dévoyés dans le
but de se dérober aux obligations ou tomber dans le répréhensible déguisé. De manière
générale, la malhonnêteté est formellement condamnée.

6 - Importance de la finalité
C’est dans les détails que le rite mâlikite a saisi l’esprit de la loi islamique, ses buts et en a
anticipé les changements. Ainsi, il respecte le mieux ses décrets et ses finalités, qu’elles soient
évidentes ou obscures, dès qu’il s’agit d’en constituer les fondements, surtout relativement
aux cinq besoins élémentaires : la religion, la vie, la raison, l’honneur et les biens matériels.
Mieux que bon nombre d’autres rites, le malikisme a su déployer les grands moyens pour
préserver ces besoins de toute violation. L’exemple du droit à la vie témoigne clairement de
l’aptitude de l’école mâlikite à allier avec finesse la lettre à l’esprit, afin d’en extraire la notion
essentielle qui servira à l’élaboration optimale des règles. Le droit à la vie englobe la
protection de la personne et la sanction rigoureuse des criminels qui porteraient atteinte à
quelque innocent en invoquant ce précepte coranique : « C’est dans le talion que vous aurez
la préservation de la vie, ô doués d’intelligence, peut-être serez-vous pieux. », s.2 Al-Baqara
(La Génisse), v.179.

Ces objectifs ont été atteints pour le rite mâlikite qui a su mettre en œuvre les principes
nécessaires avec sagesse, parvenant même à contenir la progression du taux de criminalité
dans les sociétés qui l’ont suivi dans leurs législations :
- en imposant l’application de la loi du talion pour tout homicide volontaire avec
préméditation, considérant celui commis indirectement au même degré que celui perpétré
directement : ainsi, commanditer un assassinat, contraindre quelqu’un à tuer, révéler la
cachette d’une personne recherchée ou encore la livrer à son meurtrier.

Entrent dans cette même catégorie le fait de priver de subsistance ou de vêtements, le faux
témoignage suscitant l’homicide de même que l’euthanasie.

L’école mâlikite applique la loi du talion sur tous les complices d’un assassinat. Les
circonstances atténuantes sont minimisées au maximum pour que le criminel n’échappe pas à
la sentence ; de même le mâlikisme se contente d’« al-qasâma » pour reconnaître un
homicide ou le prix du sang. Il refuse également toute grâce émanant d’un tuteur ou d’un
imâm (faute de tuteur). Avec cet équipement législatif, l’homicide devient quasiment
impraticable, assurant l’immunité et la paix pour l’ensemble de la société.
- de toute l’histoire du mâlikisme, très peu de tentatives de meurtre ont été répertoriées.
L’efficacité de la prévention est donc probante.
Le résultat n’est pas aussi positif pour les rites qui ont simplifié l’idée de complicité, grossi la
liste des présomptions, rejeté le qiyâs concernant les sentences requises et affermi les
présomptions dans le cas d’un meurtre sans préméditation. N’importe quel criminel peut
ainsi parvenir à ses fins en passant outre la législation et se dérober à toute peine.

7 – Dimension du savoir et de la connaissance


Cet aspect du mâlikisme est lié à sa maîtrise approfondie des textes de loi. En réalité, le fiqh
ne se borne pas à une connaissance rudimentaire des affaires de la vie, mais il est plutôt une
compréhension subtile et intelligente des réalités. Allâh dit dans le Coran : « Et c’est Lui Qui
disposa pour vous les étoiles pour que vous vous guidiez dans les ténèbres du continent et de
la mer. Nous exposons les signes pour des gens qui savent. Et c’est Lui Qui vous a créés à
partir d’une âme unique : il vous faut un gîte et un réceptacle. Nous exposons les signes pour
des gens qui comprennent », s.6 Al-An‘âm (Les Bestiaux), v.97-98. Lorsque Dieu parle
َ َ َ
َ ‫»ي ْعل ُم‬
d’éléments concrets (étoiles, mer), Il utilise le verbe « ‫ون‬ (savoir) ; mais quand Il
َ َ ْ
mentionne des notions invisibles (âme unique, gîte, réceptacle), Il emploie le verbe « َ‫ون‬ َ ‫» َيفق ُه‬
(comprendre). D’ailleurs ces paroles du Prophète illustrent parfaitement la prévalence d’une
compréhension perspicace : « Lorsque Dieu choisit de couvrir quelqu’un de Ses grâces, Il lui
fait don de l’aptitude à bien comprendre les choses de la religion ». Avec une telle conception
de la connaissance, l’école mâlikite se rapproche le plus du Coran et de la sunna. Ibnou
Taymiyya la trouve la plus en adéquation avec les ahâdith authentiques ; l’imâm Ach-Châfi‘î la
qualifie de plus judicieuse et de plus compétente au niveau du raisonnement par analogie et
l’imâm Ahmad la considère comme la plus fiable concernant la jurisprudence.

8 - Dimension pragmatique et sociale


Cette sphère du rite mâlikite transparaît à travers l’intérêt porté à l’utilité publique et aux
bonnes mœurs. Ces deux critères servent de base à l’élaboration de la législation. À partir de
là, dès qu’une pratique ou une utilité sert l’intérêt général tant religieusement que
socialement, et qu’elles ne contredisent aucunement les principes de la loi islamique, l’école
mâlikite les intègre volontiers dans son système juridictionnel, même sans preuve. Cela dit, ne
sont considérées comme utilités que celles qui présentent des intérêts légitimes, non pas
celles qui concrétisent les intérêts passionnels des hommes, car les leurs sont bien souvent
contradictoires. Allâh dit à juste titre : « Et si la Vérité correspondait à leurs passions, les cieux
et la terre ainsi que ce qu’ils contiennent seraient corrompus (…) », s.23 Al-Mou’minoûn (Les
Croyants), v.71.

9 - Logique et rationalisme
Logique et rationalisme participent à la déduction des principes mâlikites dans la mesure où
ces idées ne ternissent pas la lucidité ni les lois universelles. L’école mâlikite bannit
formellement tout ce qui s’oppose à ces principes fondamentaux comme dans des cas de
filiation, de témoignage ou de contentieux.

10 - Réalisme
Le réalisme qui sous-tend toutes les sphères du mâlikisme se révèle clairement dans la
différenciation opérée entre des questions concrètes (réelles) et des interrogations
potentielles (théoriques). L’imâm Mâlik avait pour habitude de répondre à celui qui
s’intéressait aux deux sortes de questions : « Pose tes questions sur ce qui est et ne
t’intéresse pas à ce qui pourrait être ». Il arrivait même qu’il ne répondît pas et si son
interlocuteur insistait, il rétorquait : « Je t’aurais répondu si tes questions avaient porté sur ce
qui pourrait t’être utile. »

Finalement, les caractéristiques de l’école mâlikite dégagent un esprit de tolérance à toutes


épreuves et un désir profond de faciliter la vie du musulman où qu’il soit. Il apparaît
clairement que l’objectif essentiel de ce rite est de préserver l’unité des fidèles, cultivant
plutôt ce qui réunit les cœurs, non pas ce qui pourrait les diviser. L’école mâlikite est en fin de
compte à l’image de son fondateur : humble, rigoureuse et clairvoyante.
Les Marocains et le Rite Malékite :

Le Malékisme constitue la pierre angulaire de la culture religieuse marocaine. Des Idrissides


jusqu’aux Alaouites, en passant par les Almoravides, les Almohades, les mérinides et les
Saadiens, toutes les dynasties qui se sont succédées sur le trône du Maroc ont consolidé
cette école et l’on considérée comme la doctrine officielle de l’état.
Les prééminence millénaires du rite de l’imam Malek au Maroc, voir même dans les pays du
Maghreb, a intrigue plusieurs penseurs islamiques et historiens qui se sont penchés sur les
raisons qui ont poussé les marocains a le choisir ,parmi d’autres rites, avec conviction et sans
crainte aucune s’y attacher douze siècles durant.
Certains chercheurs pensent que cet attachement s’explique en partie par la forte
personnalité de l’imam Malek lui-même. Grand savant de Médine. Il est connu pour sa piété,
sa conduire exceptionnelle, sa crainte de dieu et son dévouement aux sciences religieuses.
Outre la haute considération des Marocains vis-à-vis l’imam Malek, d’autres chercheurs
attribuent cet attachement à la nature même du rite malékite et à sa convenance à l’esprit
général des Marocains. Le rite malékite est connu pour son contenu scientifique et juridique
ainsi que sa haute portée didactique. Il est également caractérisé par sa nature pragmatique
et réaliste et par son aptitude à assimiler la vie quotidienne des sociétés dans leurs réalités
spécifiques et leur évolution effective.
Le rite malikite se base sur les fondements rationnels et scripturaires caractérisés dans leur
ensemble par l’étendue et la souplesse.
Les marocains sont connus de leur part pour leur tendance à la simplicité et a la clarté, ils
ont rejeté les rites dits d’opinion et ont opté pour le Malékisme. rite de l’imam de Médine,
qui tient compte des coutumes et des particularités et qui constitue un prolongement de la
sunna incarnant ainsi les faits et dires des Medinois.
Chapitre 2 : « les fondements de l’école Malikite »
La source première sur laquelle s’appuyait l’Imâm Mâlik dans sa jurisprudence fut le Noble
Coran. C’est dans les versets de la Sage Révélation qu’il cherchait les jugements légaux et les
preuves juridiques. Il estimait que toute personne qui se penchait sur l’interprétation des
versets coraniques devait absolument avoir une grande maîtrise de la langue arabe, la langue
de la révélation. "Si on m’amène un homme qui interprète le Coran sans être savant en
langue arabe, je le punirai très certainement", disait-il. Par ailleurs, il ne tenait pas compte des
israélismes en matière d’exégèse.

Mais la maîtrise de la langue, outil indispensable pour l’exégète, ne suffit pas à elle seule pour
puiser les jugements divins dans le Noble Coran. La Tradition du Prophète - paix et
bénédiction de Dieu sur lui - illustre les versets, les expose, les explique et en revèle le sens.
C’est pourquoi l’Imâm Mâlik voyait en la Sunnah la deuxième source fondamentale de la
Législation islamique.

 l’Énoncé (nass) : L’énoncé est ce qui est porté, dans son explication, à ses fins ultimes.
Ou bien, il se définit par : des termes qui expriment une signification, à l’exclusion de
toute autre.

 Le caractère général (‘umûm) : C’est ce qui s’applique à tout ce que les termes
englobent.

 La déduction du contraire (mafhum al-mukhâlafa) : C’est la limitation de la règle


exprimée à ce qu’elle concerne et la déduction d’une règle opposée pour ce qui a été
passé sous silence.

 La compréhension a fortiori (al-mahfum bi al-awla) : Le fait de savoir que ce qui a


été passé sous silence s’applique plus à la règle que ce qui a été exprimé dans celle-ci.
On l’appelle aussi la finalité du discours.

 La prise en compte du motif (al-tanbîh ‘ala al-‘illa) : C’est de rattacher un cas à une
règle juridique, sachant que si les caractères de ce cas ne s’intégraient pas au motif de
cette règle, le rattachement serait blâmé par qui comprend aisément les objectifs du
discours, du fait qu’il ne cadrerait pas alors avec ce qui est éloquent.

 Le consensus (ijmâ‘) : C’est l’accord des grands jurisconsultes de la Communauté des


croyants (umma), après la mort du Prophète Muhammad (‫)ﷺ‬, à une époque donnée,
sur n’importe quelle question.

 Le rapprochement analogique (qiyâs) : C’est imputer ce qui est connu à ce qui est
connu, en raison de sa similitude avec lui pour ce qui est du motif de la règle
juridique, au regard de celui qui l’a imputé.Il peut se définir de même par l’imputation
d’un des deux facteurs connus à l’autre, pour confirmer ou infirmer un caractère
juridique, du fait d’une relation commune entre les deux.
 L’unanimité des gens de Médine : C’est l’accord des grands jurisconsultes de
Médine, à une époque donnée, sur n’importe quelle question. Elle prend deux formes
:
– Ce dont on parvient par ce qui a été transmis et rapporté du Prophète (‫;)ﷺ‬
– Ce dont on parvient par référence aux sources et suite à l’effort d’interprétation.

 L’avis du Compagnon du Prophète (‫ )ﷺ‬: C’est ce qui nous a été transmis d’un
Compagnon du Prophète (‫ )ﷺ‬et a été attesté, comme avis ou décision sur une
question juridique pour laquelle il n’y a pas de référence énoncée dans le Coran ou la
Sunna, ni d’unanimité (ijmâ‘) établie.

 La primauté (istihsân) : C’est de prendre en compte, parmi deux références, la plus


concluante

 La prévention du risque de voie préjudiciable (sadd al-dharâ’ï‘) : Cela signifie de


faire obstacle à ce qui peut constituer un moyen conduisant au préjudice, pour
prévenir celui-ci.

 La prise en compte de l’avis juridique divergent (murâ‘ât al-khilâf) : C’est


appliquer une référence à ce à quoi elle se rapporte nécessairement, sachant que
pour une question opposée, une autre référence a été appliquée. On peut aussi la
définir par l’application par le grand jurisconsulte de la référence de qui s’oppose à
lui dans son avis.

 L’application de l’intérêt général en conformité avec la Loi (al-masâlih al-


mursala) : Il s’agit de la solution adéquate dont on ignore la prise en compte par la
Loi, du fait qu’il n’y ait pas de source de référence dans celle-ci indiquant sa prise en
compte ou sa suppression.
Conclusion

Le rite (madhhab) mâlikite n’est pas une simple méthodologie juridico-religieuse reposant
sur des « fondements » (manhajiyya usûliyya), aux fins de déduction et d’argumentation en
matière de fiqh, ni un ensemble de normes juridico-religieuses (ahkâm) énoncées par Mâlik
b. Anas − Dieu l’agrée − puis reconduites et suivies par les oulémas par la suite, après avoir
été déduites d’une manière nouvelle (mukharrijîn ‘alayha wa mujaddidîn). Il est plus que
cela : il constitue un patrimoine civilisationnel, et social, une identité religieuse, une force
unifiante (sur les plans psychologique, sociologique, politique.
Plan de l’éxposé :

 Introduction .
 Chapite 1 : « L’école Malikite »
Les spécificités Malikisme .
Les Marocains et le Rite Malékite
 Chapite 2 : « les fondements de l’école Malikite »
 Conclusion .

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