Vous êtes sur la page 1sur 27

Introduction aux machines électriques spéciales

Il existe deux types principaux de machines électriques à courant alternatif : les


machines synchrones et asynchrones. Les premières doivent leur nom à la vitesse de rotation
du champ inducteur (roue polaire ou rotor) qui est la même que celle du champ induit ; les
secondes pour cause de vitesse différentes.

La spécificité des machines asynchrones abordées dans ce cours est selon les cas due à
l’asymétrie (cas du moteur synchrone monophasé) par rapport à la machine asynchrone
triphasée (symétrique) ou encore au type de mouvement (cas du moteur asynchrone linéaire)
comparé aux moteurs rotatifs.

Pour les machines synchrones spéciales, leurs particularités par rapport à la machine
synchrone triphasée classique (à rotor bobiné) résident dans le type d’excitation utilisée :

- Par aimants permanents (cas des machines synchrones à aimants permanents) ;


- Absence d’un champ d’excitation (cas des machines à réluctances variables pures) ;

Nous verrons aussi le cas des moteurs pas à pas dont la spécificité est dans le type de
mouvement qui est incrémental).

Les machines supraconductrices sont équipées de matériaux supraconducteurs en lieu et


places du cuivre et de l’aluminium (conducteurs habituels de courant).

Enfin des Selsynes sont tout simplement des dispositifs composés de deux ou machines
asynchrones identiques qui réalisent des mouvements auto-synchrones grâce à un
couplage électrique.

En deuxième partie, nous étudierons ce qu’on appelle les micromachines qui concernent
les machines allant des fractions de watt jusqu’à 750W. D’après le destination et le champ
d’application ; on distingue deux classes de micromachines :

- Micromachines à usage général :


Ce groupe comprend essentiellement les machines à collecteur, asynchrones et
synchrones appelées à assurer la commande individuelle ou par groupe de divers
ensembles et mécanismes ; des appareils d’usage domestique, etc.

- Les micromachines électriques d’automatisme :


Qui suivant leur fonction peuvent être divisées en quatre sous groupes :
1) Micromachines de puissance qui transforment l’énergie électrique en énergie
mécanique.
2) Micromachines d’information qui transforment l’angle de rotation.
3) Micromachines gyrométriques : élément de dispositif et appareil de même nom.
4) Convertisseurs de la valeur et de la nature de la tension, convertisseurs de
fréquence et amplificateurs de puissance.
Les principales normes que doivent satisfaire les machines électriques peuvent être divisées
en deux groupes :

1) Le premier groupe intéresse les normes d’ordre général imposées aux machines
indépendamment de leur fonction, leur principe de fonctionnement et leur
conception. Ces critères sont entre autre :
 Bon rendement et bon facteur de puissance ;
 Longue durée de service ;
 Prix modéré ;
 Conception et technologie de fabrication simples ;
 Adaptation à la réparation.

Pour les machines d’automatisme ces facteurs n’étant pas de première importance,
les exigences qu’on leur impose sont :

 Transformation précise des données initiales ;


 Stabilité des caractéristiques de sortie ;
 Grande rapidité de réponse ;
 Excellente fiabilité.

2) Le second groupe concerne les exigences imposées aux machines en fonction de


leur champ d’application et des conditions de fonctionnement :
 Résistance aux vibrations et chocs ;
 Poids et encombrement minimaux ;
 Adaptation à l’environnement de travail (pollution, humidité ; etc.) ;
 Bas niveau de bruit.
II – Moteur asynchrone monophasé

1) Introduction :
Le moteur monophasé est le plus familier des moteurs électriques car il est le plus
répondu dans les machines-outils portatives et les appareils électroménagers. En
général ; il est utilisé dans le cas où on ne dispose pas d’une alimentation triphasée.
Son principe de fonctionnement est plus compliqué que celui des moteurs polyphasés.

2) Constitution :
Les circuits magnétiques statoriques et rotoriques sont identiques à ceux du moteur
polyphasé. De même pour la cage du rotor. Seul, l’enroulement statorique diffère car
de type monophasé. En général ce bobinage occupe les 2/3 des encoches du stator. Un
tel bobinage est équivalent à la mise en série de deux phases d’un moteur triphasé, la
troisième n’étant pas alimentée. Le nombre de pôles de ce bobinage détermine la
vitesse de rotation de la machine. Ce moteur porte aussi un enroulement auxiliaire par
opposition au premier cité dit « principal », le décalage angulaire entre les deux
enroulements doit être de 90° électriques.
La vitesse synchrone est donnée comme pour les moteurs triphasés par :
avec ns(tr/mn) : vitesse synchrone.
f(Hz) : fréquence d’alimentation.
P : nombre de paires de pôles de la machine.
Le rotor tourne à une vitesse légèrement inférieure à ns.

3) Principe de fonctionnement :
Pour expliquer le principe de fonctionnement d’une machine asynchrone monophasée,
il serait intéressant de partir d’une analyse des f.m.m. produites par un bobinage
monophasé.
a) La f.m.m. du stator en fonction du temps et de la distance :
On alimente l’enroulement monophasé de la figure ci-contre par un courant
continu, la f.m.m. ξ qui résulterait serait fonction de la coordonnée géométrique x
et aurait une valeur maximale aux points x=0 et avec D diamètre du rotor.
D’où : ξ(x)= ξmax cos(P x/D) X=0
stator

rotor
D/2

Par contre si le courant était alternatif alors la f.m.m. serait fonction de la distqnce
x et fonction du temps aussi.
Si i(t)= Imax cos(ωt) , alors: ξ(x,t)= ξmax cos(P x/D) cos(ωt).
b) Equivalence des f.m.m. pulsatoire et tournante :
En utilisant l’identité trigonométrique : cos α cos β = ½ cos(α+β) + ½ cos(α-β)
On peut écrire : ξ(x,t) = ½ ξmax cos(P x/D + ωt) + ½ ξmax cos(P x/D - ωt).
C’est le théorème de Maurice Leblanc : Une f.m.m. d’axe fixe et pulsatoire peut
être considérée comme la résultante de la somme de deux f.m.m. tournantes
d’amplitudes constantes et égales à la moitié de celle de la f.m.m. pulsatoire,
tournant l’une dans le sens directe et l’autre dans le sens inverse à la vitesse
Ω=ω/P.

c) Effet de la f.m.m. d’axe fixe sur un rotor à cage :


Pour le moteur monophasé, les f.m.m. directe et inverse créent chacune des
courants induits au rotor et tendent à l’entraîner chacune dans son sens (opposés).
A l’arrêt, les deux f.m.m. sont égales donc les couples qu’elles engendrent sont
égaux et opposés. Par conséquent, le couple de démarrage est nul.
Le démarrage du moteur monophasé se réalise donc toujours par un artifice
supplémentaire et dès que le moteur tourne dans le sens pris comme sens direct, les
deux couples antagonistes cessent d’être égaux, car si pour la f.m.m. d’axe direct
le glissement est g, pour la f.m.m. inverse, il est de (2-g).
La f.m.m. directe : ξd Ns et

La f.m.m. inverse : ξi -Ns et


On peut se faire une idée de l’allure de la caractéristique mécanique C(g) du
moteur monophasé en soustrayant de la courge Cd= C(g) d’un moteur triphasé
ordinaire, la courbe Ci= C(2-g) de celui-ci(fig.2)

C=Cd+Ci Cd

0 2 g
1
Ci

Fig.2 : caractéristique mécanique du moteur monophasé

On note que C=0 pour g=1. Le couple augmente quand le glissement g diminue ;
puis passe par un maximum et décroît ensuite pour s’annuler pour un glissement g
presque nul (avant que le moteur n’atteigne la vitesse de synchronisme
contrairement aux moteurs triphasés).
4) Circuit équivalent d’un moteur asynchrone monophasé :
A partie du circuit équivalent d’un moteur asynchrone triphasé (fig.3) ; il est facile de
développer le modèle du moteur monophasé.

Fig.3 : Circuit équivalent d’une phase du MAS triphasé ramené au stator.

a) Répartition de la f.m.m.
Le courant alternatif monophasé crée doc une f.m.m. pulsatoire, répartie
sinusoïdalement le log des pôles, et dont l’amplitude varie sinusoïdalement avec le
temps. Contrairement à la f.m.m. d’un moteur triphasé, la f.m.m. d’un moteur
monophasé ne tourne pas mais demeure fixe et son amplitude est pulsatoire.
b) La f.m.m. dans un moteur monophasé
On peut s’inspirer de l’équivalence démontrée par le théorème de M. Leblanc pour
représenter les circuits équivalents des moteurs tournants l’un dans le sens direct et
l’autre dans le sens inverse sans prêter pour le moment aucune attention aux
paramètres des deux circuits (figures 4 et 5).

Fig.4 : Circuit équivalent pour le champ direct.


Fig.5 : Circuit équivalent pour le champ inverse

c) Circuit équivalent du moteur asynchrone monophasé


- A partir des analogies entre les f.m.m pulsatoire et tournantes démontrées
précédemment, nous savons que les f.m.m. tournantes directe et inverse ont la
même amplitude ce qui signifie que les courants dans les deux circuits séparés
sont identiques ce qui veut dire que l’ont peut brancher les deux circuits en
série.
- La somme des tensions Ud associée au champ direct et Ui associée au champ
inverse doit nécessairement égaler la tension Us appliquée aux bornes du stator.
Il s’ensuit que le circuit équivalent du moteur monophasé est tel que le montre
la figue 6.

Fig.6 : Circuit équivalent du moteur asynchrone monophasé.


Pour comprendre la signification des différents paramètres de ce circuit ; il est
plus facile d’imaginer le moteur dans la position à rotor bloqué. Le glissement
est alors égale à 1 et les circuits pour les champ direct et inverse deviennent
identiques (figure 7).
Fig.7 : Circuit équivalent pour le MAS monophasé à rotor bloqué.
Il est facile, dans ce cas, de déduire le sens da chaque élément du circuit
équivalent comme suit :
2RS : résistance de l’enroulement statorique.
2RR : résistance de l’enroulement rotorique ramenée au stator.
2XS : réactance de fuite du stator.
2XR : réactance de fuite du rotor ramenée au stator.
2Rm : résistance correspondant aux pertes fer dans la machine.
2Xm : réactance magnétisante.
N.B. En pratique on suppose XR = XS.

5) Démarrage du moteur asynchrone monophasé :


Pour le démarrer ; on le transforme en moteur diphasé ceci en munissant le stator d’un
enroulement auxiliaire.
 Décalé dans l’espace de 90° électriques par rapport à l’enroulement principal.
 Traversé par un courant déphasé de près de π/2 sur le courant dans l’enroulement
principal.
 La phase auxiliaire est logé dans le 1/3 des encoches non occupées parla phase
principale. Elle est réalisée par un fil fin et, si elle est éliminée après le démarrage ,
on peut y admettre une densité de courant élevée lui permettant de créer une
f.m.m. d’amplitude voisine de celle de l’enroulement principal.
a) Pour les gros moteurs (quelques kilowatts): On insère une résistance en série
avec l’enroulement principal et une inductance ou rien en série avec
l’enroulement auxiliaire (fig.8). Cette solution permet de limiter le courant de
démarrage. Au régime permanent, on élimine R et L pour améliorer le couple
et le facteur de puissance.
V

Ip
IA

Fig.8 : Procédé de démarrage avec L et R et diagramme vectoriel


correspondant.

b) Pour les moteurs moyens (quelques dizaines à quelques centaines de watts) :


On préfère insérer en série avec l’enroulement auxiliaire un condensateur. Au
démarrage, le courant auxiliaire est légèrement déphasé en avant de la tension
par contre le courant principal est nettement déphasé en arrière de la tension ;
l’écart de phase entre les deux courant est voisin de π/2.
Parfois un contact à force centrifuge ouvre la phase auxiliaire lorsque la vitesse
atteint une certaine valeur suffisante.
Si le condensateur est de bonne qualité, donc il peut supporter la tension à ses
bornes de façon permanente, on laisse la phase auxiliaire en service, ce qui
supprime tout contact mécanique et on aura affaire à un moteur asynchrone
monophasé à condensateur permanent (fig.9).
U

IA Ip

Fig.9 : Procédé avec condensateur et son diagramme correspondant.


c) Pour les petits moteurs (quelques watts à quelques dizaines de watts) : on peut
produire le champ elliptique nécessaire au démarrage, en disposant des spires
dites de Frager sur une portion de la carcasse portant l’enroulement principal.
Une partie du flux pulsant est ainsi déphasée (par les courants induits dans les
spires) sur le flux principal et on est ramené aux cas précédents.
Fig. 10 : Moteur asynchrone monophasé à spire de Frager

6) Avantages et inconvénients du moteur monophasé :


 Les avantages :
- Facilité d’emploi (convenant aux matériels « domestiques ») ;
- Simplicité de fabrication.

 Les inconvénients :
- Vitesse non réglable et fixée par le fréquence du réseau ;
- Faible facteur de puissance ;
- Nécessité d’un dispositif de démarrage ;
- Sous utilisation du fer de la machine (50 à 70% de la puissance d’une machine
triphasée de mêmes dimensions ;
- Existence de pertes fer dues au champ magnétique inverse ; ces pertes sont
acceptables du fait de la grande vitesse de ce champ inverse par rapport au
rotor ;
- Augmentation de la résistance secondaire conduit à une diminution du moment
de couple maximal ; d’où un couple réduit au démarrage.
Pour toutes ces raisons, le moteur asynchrone monophasé sera utilisé aux
faibles puissances (quelques watts à quelques centaines de watts) ; le problème
du rendement est dès lors moins important que la commodité de réalisation et
d’emploi
III – Le Moteur linéaire à induction

Introduction :
Depuis le début des années 70, dans le domaine des entraînements électriques, le moteur
linéaire est présenté comme l’une des plus grandes innovations technologiques. Par contre,
son essor véritable n’a eu lieu qu’au début des années 90. Le convertisseur électromécanique,
découvert au milieu du XIXe siècle, a été envisagé sous deux formes différentes :

- La première, plus conventionnelle, est la machine tournante composée de 2 armatures


magnétiques cylindriques, dont l’une est fixe, séparées par un entrefer.
- La deuxième, appelée machine linéaire, est aussi constituée de 2 armatures
magnétiques. Mais elles sont planes, immobiles et séparées par un entrefer dans lequel
glisse une bande conductrice se déplaçant dans un mouvement de translation.

1
1 3

2
2
4 4

Fig. 2 : Machine linéaire.

5 1. Armature fixe, 2. Plaque conductrice mobile,


3. Entrefer , 4. Encoche.

Fig.1 : Machine tournante.

1. Axe de rotation, 2. Rotor, 3. Entrefer, 4. Stator, 5. Socle.

III.1. Principe de fonctionnement :


Soit le moteur linéaire à induction représenté en figure 3. Supposons que l’induit (la plaque
conductrice) se déplace selon l’axe longitudinal ox à la vitesse mécanique V. Dans les
enroulements d’excitation, logés dans les encoches des inducteurs plans, circulent des
courants de direction oz créant un champ principal d’induction magnétique, dirigé selon l’axe
transversal oy. Si ces enroulements, convenablement répartis, sont alimentés par des courants
polyphasés (plus particulièrement triphasés) de pulsation ω, le champ magnétique principal et
la f.m.m. se propagent, selon ox, sous la forme d’une onde glissant à la vitesse linéaire
Vc=ω k-1 (k étant le nombre d’onde : voir le rappel en annexe de ce cours). Le flux
magnétique correspondant, traversant l’entrefer, crée dans l’induit des f.é.m. donc des
courants induits sous forme de boucles ; le flux magnétique dérivant de ces coutants induits
glisse par rapport à l’inducteur et à l’induit, mais reste immobile par rapport au flux principal.
L’interaction de ces deux flux crée une poussée linéaire qui est motrice lorsque la vitesse
mécanique V de l’induit est inférieure à celle Vc du champ. Le principe de fonctionnement est
donc identique à celui de la machine à induction tournante, appelé couplage asynchrone.

z
y

o x

Fig.3 : Moteur linéaire à induction.

III.2. Comparaison entre les moteurs linéaire et tournant :


Malgré l’identité dans le principe de fonctionnement et une conception très proche, il subsiste
quelques différences notables entre le moteur linéaire et tournant à induction qui sont :

- L’inducteur étant ouvert aux deux extrémités, dans le moteur linéaire, offre la
possibilité d’y aménager un nombre pair ou impair de pôles alors que ce nombre est
toujours pair dans les machines tournantes.
- L’entrefer est large et occupe, dans sa majeure partie, l’induit.
- L’induit est constitué d’une masse conductrice homogène et non de conducteurs
isolés.

Toutes ces particularités se répercutent sur le fonctionnement du moteur linéaire et ses


performances où s’introduisent des effets spéciaux, généralement parasites, qui interviennent
peu dans les machines rotatives.

III.3. Effets spéciaux :

III.3.1. Effets d’extrémités :


Dans le moteur linéaire, l’induction n’est que très approximativement représentée par une
onde glissante. En effet, elle varie non seulement en phase mais aussi en module, en de
nombreux points de l’entrefer, car elle est perturbée par des effets d’extrémités, que nous
classerons en deux catégories :

- Effet de longueur finie (discontinuités magnétiques au deux bouts de la machine ;


- Effet de largeur finie (ou effet de bord, dû à la fermeture des courants à l’intérieur de
la partie active de l’induit.
III.3.1.1. Effet de longueur finie : Dans le cas d’un moteur linéaire à longueur
infinie, la répartition de l’induction dans l’entrefer, à vide, serait sensiblement
équivalente à une onde glissante, et aurait pour expression :

Mais les dimensions de la machines étant finies, notamment la longueur, qui implique
une brusque variation de la perméabilité magnétique aux extrémités, ceci se traduit par
non seulement par des flux de fuites mais également par l’apparition de flux
pulsatoires parasites, perturbant l’onde glissante principale. En charge, la distorsion de
cette onde est accentuée par des phénomènes liés à l’induit. En effet, l’induit étant de
longueur infinie, à un instant donné, des courants induits circuleraient dans les limites
hors champ principal. La perturbation correspondante s’étend sur une distance
déterminée par la vitesse de l’induit et de la parité du nombre de pôles de l’inducteur.
Les performances du moteur étant étroitement liées à la répartition de l’induction dans
l’entrefer, donc elles peuvent être modifiées profondément et d’une manière
défavorable si l(on ne prévoit aucun palliatif pour annuler les effets de longueur finie.
III.3.1.2. Effet de largeur finie : Dans une machine à cage, la fermeture des
courants induits se fait dans les barres de la cage d’écureuil (fig.6). Par contre, dans
l’induit d’un moteur linéaire, constitué d’une bande conductrice, les courants induits
se ferment en partie par les bandes latérales et en partie dans la zone active (fig. 7).
Ces derniers courants, qui traduisent l’effet de largeur finie, diminuent la composante
utile selon l’axe oz, donc la poussée du moteur. Leur importance est d’autant plus
grande que la largeur de la partie active est plus faible devant le pas polaire et que la
résistivité des bandes latérales est plus importante devant celle de la partie médiane.

2 2

1 1

2 2

Fig.4 : induit linéarité d’un moteur à cage. Fig.5 : induit d’un moteur linéaire.
1. Partie active de l’induit. 2. Parties latérales de l’induit.
III.3.2. Effet de pénétration :
Cet effet est analogue à l’effet pelliculaire est l’expérience montre qu’il est plus prononcé
dans le cas des moteurs à induit magnétique ou fonctionnant avec des glissements élevés.

III.4. Structures :
Il y a deux grandes familles du moteur linéaires : le moteur linéaire à géométrie plate et à
géométrie tubulaire. Ils peuvent être divisés encore en deux parties selon la géométrie du
primaire : long ou court. Les moteurs linéaires à géométrie plate peuvent être encore sous
divisés selon le nombre de primaire : à primaire double et à primaire simple.

La Figure 6 présente quelques structures à primaire court. La Figure 6(a) présente un moteur à
primaire simple sans circuit magnétique de retour, les lignes d’induction se ferment dans l’air.
La Figure 6(b) présente un moteur linéaire à induit composite constitué d’une feuille
conductrice appliquée sur une plaque d’acier magnétique assurant le retour du flux. La Figure
6(c) présente un moteur linéaire à secondaire en forme d’échelle. Une « échelle » conductrice
est placée dans les encoches du secondaire ferromagnétique. Les barreaux sont équivalents
aux barres des moteurs à cage et les montants aux anneaux de court-circuit. La Figure 6(d)
présente un moteur à primaire simple comportant un circuit magnétique de retour. La Figure
6(e) présente un moteur linéaire à double primaires. Les courants induits se forment en cercles
entre les deux primaires qui créent conjointement le champ magnétique.

Fig. 6 : Différentes structures du moteur linéaire à induction.


III.5. Caractéristiques :
Le moteur linéaire à induction est plus difficile à analyser, à cause des effets spéciaux, par rapport
aux moteurs rotatifs. Néanmoins, il est possible de tenir compte des effets de pénétration sur le
schéma équivalent monophasé du moteur linéaire (fig.7).

Fig.7 : Schéma équivalent monophasé du moteur linéaire.

La signification des éléments du schéma équivalent est :

Rp et Xp : résistance et réactance de fuites des enroulements primaires (inducteur).

Rs et Xs : résistance et réactance de fuites du secondaire (induit).

Xm : réactance de couplage magnétique entre l’inducteur et l’induit.

Zm : une composante de l’impédance de magnétisation propre au moteur linéaire. Sa partie


réelle traduit les pertes électromagnétiques habituelles et celles dues à l’infléchissement des
lignes de force dans l’entrefer. Sa partie imaginaire correspond à la diminution, résultant de
l’effet de pénétration, du couplage magnétique.

Kr : coefficient multiplicateur de Xs introduit, par sa partie réelle, les pertes Joule et, par sa
partie imaginaire, l’augmentation, due à l’effet de pénétration, des fuites magnétiques.

Pour l’identification expérimentale des éléments du schéma équivalent :

En ramenant les éléments du primaire Rp et Xp au secondaire, on peut écrire que :

Xp + Kr Xs = N ω.

 Essai à vide :

Et
 Essai à secondaire bloqué : (avec le glissement g=1)
 Bilan de puissances :

- Le glissement est donné par :


- Puissance transmise au rotor :
- Les pertes Joule secondaires :
- Les pertes Joule primaires :
- La puissance mécanique :
- La puissance utile :
- La force de traction (poussée) :

Pmec Pu
Pr
Pe

Pmec
Pj rot
Pfer
Pj st

Fig. 8 : Bilan de puissances du moteur linéaire à induction.

III.6. Avantages et inconvénients :


Nous citons ci-après quelques avantages et inconvénients liés au moteur linéaire.

III.6.1. Avantages :
- Aménagement mécanique simple et nombre minimum de pièces en mouvement ;
- Une poussée directe donc peu d’usure ;
- Grande force de déplacement ;
- Libre accès au moteur pour sa maintenance ;
- Faible réactance de magnétisation et faible inertie mécanique.

III.6.2. Inconvénients :
- Un faible rendement (30-40 %) ;
- Le jeu mécanique et les difficultés de positionnement ;
- Bruit acoustique élevé ;
- Encombrement élevé ;
- Limite de vitesse maximale faible.

III.7. Applications :
L’utilisation du moteur linéaire à induction a connu une envolée phénoménale depuis le début
des années 90. Actuellement, les marchés sur lesquels on trouve des exemples d’application
sont :

- La traction électrique (train à grande vitesse et métro). En décembre 2002 une liaison
par TGV réalisée par les Allemands en chine incorpore la technologie de lévitation
magnétique qui permet au train de ne pas toucher aux rails et reste suspendu au dessus
(une réduction des bruits et des usures sont notamment notées) ;
- Les machines outils et les petits actionneurs ;
- Propulsion au décollage des avions sur les portes avions ;
- Remplacement des vérins hydrauliques par de petits moteurs linéaires.
Les synchromachines (Selsynes)

Introduction

On appelle synchromachines les systèmes de liaison synchrone qui sont


susceptibles de réaliser une auto-synchronisation et qui sont utilisables de ce fait
dans les systèmes à induction de transmission synchrone en qualité de
transmetteurs et de récepteurs. Ces dispositifs peuvent être classés en deux
groupes :

- Triphasés de puissance
- Monophasés.

Les synchromachines monophasées sont principalement utilisées dans les


installations de commande automatique (téléaffichage et synchro-détection)
mais ces dispositifs feront l’objet d’étude dans la partie consacrée aux
micromachines.

Les synchromachines triphasées sont utilisées dans les montages dits à arbre
électrique qui doivent assurer la rotation strictement synchrone et en phase de
deux moteurs éloignés actionnant ensemble deux portions différents d’un même
appareil rigide. Pour des charges dissymétriques, l’auto-synchronisation est
réalisée grâce à 2 MAS à rotors bobinés constituant la liaison mécanique. Deux
systèmes sont possibles :

 Arbre électrique complet ;


 Arbre électrique simplifié (avec rhéostat de glissement ou avec cascade
hyposynchrone).

1. Principe de fonctionnement

La liaison synchrone est constituée de 2 MAS à rotors bobinés identiques


(MAS1, MAS2) formant l’arbre électrique complet (fig.1). A ces deux machines

ont accouplés mécaniquement 2 moteurs d’entraînement ( M1, M2).


Fig.1 : Arbre électrique complet.

En régime de charge symétrique, les enroulements statoriques des 2 machines


asynchrones (MAS1 et MAS2) créent dans les circuits magnétiques de celles-ci,
des flux magnétiques pulsatoires. Etant donné que les machines sont identiques,
ces flux magnétiques sont égaux. Si on néglige la saturation des circuits et que
l’ont admet une répartition sinusoïdale de l’induction dans l’entrefer, les
variations des flux vont induire des f.é.m. sinusoïdales dans le rotor dont les
valeurs sont fonction du décalage rotorique. Vu que les f.é.m. rotoriques ont la
même phase de temps et sont en opposition dans le circuit rotorique commun,
leur somme algébrique est donc nulle et aucun courant n’y circule d’où le couple
moteur absent et le système reste alors en équilibre.

En régime de charge déséquilibré, le rotor de la machine la plus chargée ralentit.


Le décalage ainsi créé, donne naissance à des f.é.m. différentes (puisque
déphasées) dont la résultante engendre des courants de circulation. L’interaction
de ces derniers avec les flux statoriques crée des couples dirigés en sens inverse
de façon à s’opposer, selon la loi de Lentz, à la cause qui leurs a donné
naissance et tendent à annuler le désalignement (le décalage des deux rotors des
MAS1 et MAS2).

2. Rappels sur les MAS

Soit sur la figure 2, le schéma équivalent monophasé de la MAS à rotor bobiné.


Les équations électriques sont alors :

(1)

(2)

Avec m : rapport de transformation mesuré lors de l’essai à rotor ouvert.


Fig.2 : Schéma monophasé d’une MAS triphasée.

Le couple électromagnétique est donné par :

(3)

Avec Pem : puissance électromagnétique (transmise au rotor).

Pméc : puissance mécanique disponible en bout d’arbre.

Ωs : vitesse de synchronisme (du champ tournant).

Ω : vitesse mécanique du rotor.

Les pertes Joule rotoriques sont :

(4)

Comme le glissement est défini par :

(5)

Alors (6)

D’autre part : (7)

avec (8)

L’expression des pertes Joule rotoriques devient :


(9)

D’où encore l’expression du couple électromagnétique :

(10)

Le couple maximal est obtenu pour le glissement critique gcr qui est calculé par :

(11)

La valeur du couple électromagnétique maximale Γmax est :

(12)

En exprimant le couple électromagnétique en fonction de sa valeur maximale et


du glissement critique, il vient :

Formules de Closs (13)

3. Expression du courant de circulation

Soit θ le décalage des deux rotors des MAS de la liaison synchrones dans
l’espace, alors les f.é.m. seraient déphasées d’un angle α en degré électrique, tel
que :

(14)

avec p le nombre de paires de pôles des machines.


Fig.3 : Schéma équivalent du système à induction de la liaison synchrone.

Lorsque la machine II est plus chargée que la machine I, sa f.é.m. E2II avance de
α par rapport à E2I, alors :

(15)

(16)

Les machines étant identiques et alimentées par une même source :

(17)

Et (18)

L’équation de la maille rotorique du système donne :

(19)

(20)

D’où le courant de circulation Ic dans le rotor :

(21)

Où (22)

Donc : (23)

Avec (24)

Et (25)

γ1 étant le déphasage entre et .

Le déphasage entre et est donc

(26)
En considérant le diagramme vectoriel correspondant (fig.4), on constate que le
courant de circulation a une composante active en phase avec , d’où un
couple moteur dans la machine II qui l’accélère. Par contre le même courant

Fig.4 : Diagramme vectoriel du système en régime de charge déséquilibré.

présente une composante active en opposition de phase avec qui engendre


donc un couple de freinage dans la machine I qui la ralentit. Les couples ainsi
créés par ce courant de circulation tendent à annuler le décalage angulaire entre
les deux rotors. Cela confirme le caractère auto-synchronisant de l’arbre
électrique.

4. Expressions des couples électromagnétiques

La machine I développe un couple électromagnétique :

(27)

Avec (28)

Et (29)

En remplaçant Ic et cos γ1, il vient :

(30)

Sachant que : (31)

Alors : (32)

D’autre part : (33)


D’où :
(34)

Le couple maximal étant : (35)

Donc, l’expression du couple électromagnétique développé par la machine I est :

(36)

Egalement, l’expression du couple électromagnétique développé par la machine


II est :

(37)

5. Expression du couple synchronisant

Le couple développé par chacune des machines est donc une superposition du
couple à l’équilibre et de la composante synchronisant, soient :

(38)

Et (39)

D’où

(40)

Cette relation montre que le couple synchrone est une fonction sinusoïdale de
l’angle α (de décalage). L’angle α=π/2 est un angle limite. La courbe possède
deux points alignés (α=0 et α=π) correspondant à un équilibre stable et instable
respectivement. On remarque aussi que le module de Γsyn dépend du glissement
g mais il est inutile d’avoir de grandes valeurs car une augmentation de 3 à 4
fois gcr laisse sa valeur presque inchangée.

Cette solution (arbre électrique complet) présente l’avantage de supporter des


dissymétries de charges importantes dont la limitation est fixée par le seule
puissance des machines de la liaison synchrone. Comme ces dernières ne servent
qu’à rétablir la synchronisation, dans la pratique, on les choisit d’une puissance
moitié de celle des moteurs d’entraînement. Le seul inconvénient de l’arbre
électrique complet est son encombrement et son prix exorbitant du fait de
l’utilisation de 4 machines.

6. Arbre électrique simplifié avec rhéostat de glissement

Dans cette solution les 2 moteurs d’entraînement sont simplement éliminés car
leur rôle est assuré par les MAS de la liaison synchrone mais pour se faire on
doit rajouter dans le circuit rotorique un rhéostat dit de glissement branché en
parallèle (fig. 5). Ce rhéostat a pour fonction de garantir la synchronisation et le
réglage de la vitesse du système.

Fig.5 : Arbre électrique simplifié avec rhéostat de glissement.

En régime de charge symétrique, les courants rotoriques de même fréquence et


en phase se referment dans le rhéostat commun qui assure la synchronisation et
le réglage de la vitesse.

En régime de charge dissymétrique, des courants de circulation se superposent


aux courant déjà existants (dans le cas d’une charge équilibrée) leur rôle tant le
même que celui dans le cas de l’arbre électrique complet. La figure 6 montre le
schéma équivalent par phase rotorique de l’arbre électrique simplifié avec un
rhéostat de glissement.
Fig.6 : Schéma équivalent monophasé de l’arbre électrique simplifié à rhéostat
de glissement.

Les expressions des courants, pour un décalage α, seraient :

(41)

(42)

Avec (43)

(44)

(45)

D’où les couples électromagnétiques développés par les 2 machines :

(46)

(47)

Avec (48)

(49)

(50)

(51)
L’expression du couple synchronisant est obtenue comme dans le cas de l’arbre
électrique complet :

(52)

La caractéristique du couple synchronisant en fonction de l’angle de décalage


est une sinusoïde dont l’amplitude dépend du glissement et de la résistance de
synchronisation.

On remarque que cette amplitude est nulle pour Rh=0 ( ) : pour que le
système garde sa propriété d’auto-synchronisation, il est nécessaire de ne pas
court-circuiter le rhéostat de glissement.

Le glissement critique donné par =0 est :

(53)

Le couple synchronisant maximum est :

(54)

Cette solution économique car n’utilisant que 2 MAS présente aussi l’avantage
de permettre le réglage de la vitesse en jouant sur la valeur de R h du rhéostat de
glissement. Néanmoins, pour avoir de meilleures caractéristiques, elle exige des
élevés ceci implique des pertes Joule rotoriques importantes ce qui constitue un
inconvénient sur le rendement du système.

7. Arbre électrique simplifié avec cascade hyposynchrone

Afin d’améliorer le rendement du système précédent, on dispose à la place du


rhéostat de glissement une cascade de convertisseurs de courant à commutation
naturelle. Elle offre l’avantage de récupérer l’énergie dépensée dans le rhéostat
de glissement et donne une plage de variation importante du glissement. Il suffit
d’intervenir sur l’angle de retard à l’allumage des thyristors de l’onduleur.

Le convertisseur de courant utilisé dans la cascade hyposynchrone comporte


deux parties fondamentales :

 Un redresseur à diodes triphasé en pont de Graëtz qui transforme la


puissance de fréquence f2 délivrée par les rotors des MAS en une
puissance continue (redresseur 1).
 Un onduleur formé d’un pont de 6 thyristors (redresseur 2) qui transforme
cette puissance continue provenant du redresseur 1 en une puissance
triphasée de fréquence f1 égale à celle du réseau d’alimentation du
système d’arbre électrique (au stator des MAS).

A ces deux parties fondamentales ; il faut ajouter une inductance de lissage qui
permet d’améliorer la qualité du courant continu et aussi un transformateur à
rapport de transformation réglable qui permet d’adapter l’amplitude de la
tension de l’onduleur à celle du réseau. Ces dispositions permettent de réinjecter
l’énergie délivrée par les rotors des 2 MAS dans le réseau électrique.

Fig.7 : Arbre électrique simplifié avec cascade hyposynchrone.

Vous aimerez peut-être aussi