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Dire que le D.I.P. est un droit spécial signifie qu’il ne prend pas
nécessairement en charge le règlement intégral de la question juridique posée. Il
ne traite que des conséquences du caractère international de la relation juridique
litigieuse et renvoie au droit commun de l’un des Etats avec lequel la relation
juridique est en contact. Il joue en quelque sorte un rôle d’arbitre entre deux ou
plusieurs ordres juridiques qui se disputent un titre : celui de régir cette relation
juridique internationale.
Il est à noter d’emblée que le D.I.P. dépasse le cadre des seuls contrats
internationaux et que ses règles trouvent à s’appliquer chaque fois que les
critères de cette définition sont réunis.
L’objet du D.I.P. est donc d’apporter des réponses à toutes ces questions
délicates mais néanmoins primordiales pour le développement des relations
commerciales internationales et leur pérennité.
L’objectif visé est en effet non pas la justice mais la sécurité. Le D.I.P.
ne doit pas concevoir la réglementation la plus juste ou la mieux appropriée,
mais celle dont l’application est la plus conforme aux prévisions des parties.
LES GARANTIES
Certes, l’assuré acquitte une prime comme pour toute assurance, mais la
garantie lui apporte un soutien financier préalable lui permettant d’attaquer un
ou plusieurs marchés en toute sécurité.
L’assurance-crédit
Face aux risques plus graves encore de non paiement que l’on peut
rencontrer dans ce genre d’aventure, la COFACE met à la disposition des
entreprises une assurance-crédit qui couvre les risques à court ou à long terme.
Ces risques peuvent aller de l’insolvabilité des clients étrangers aux risques
politiques ou catastrophiques, aux risques de non-transfert ou de change.
C’est cet état de fait qui procure une grande incertitude quant à la
signification et à la portée des écrits échangés entre les parties. Cette incertitude
est en fait très nuisible pour les co-contractants et il est indispensable pour eux
que soit précisée la portée des différents documents échangés au cours des
négociations.
Dans la conduite des négociations, il existe différents stades qui vont des
simples pourparlers à ce qui est appelé « avant-contrats » ou encore « contrats
ou conventions préalables ». Il ne peut toutefois exister que deux types de
relations. Soit il y a engagement, et cet engagement est de nature contractuelle,
soit il n’y a pas d’engagement et l’on se situe hors du cadre contractuel. Les
litiges susceptibles de surgir à ce dernier stade se règleront donc sur le terrain de
la responsabilité délictuelle.
Il faut donc que les parties précisent au mieux leurs véritables intentions
quant à leur consentement au contrat. L’utilisation de certains termes peut priver
d’effet la volonté réelle de l’auteur du document et celui-ci ne doit jamais se fier
à l’intitulé qu’il lui donne. Le juge appréciera toujours la valeur d’un écrit en
fonction de son contenu et non de son titre.
On s’aperçoit donc que l’intitulé d’un document n’a guère d’effet sur la
portée qui lui est conférée, dans la définition des rapports entre les parties et que
c’est bel et bien son contenu qui déterminera le régime juridique applicable. La
lettre d’intention liera ou non son auteur suivant que les obligations de celui-ci
resteront vagues, ne constituant par là qu’une simple lettre d’information, ou, au
contraire, seront précises. Dans ce dernier cas, en réalité, on est face à une
véritable offre de la part de l’auteur de la lettre et la simple acceptation de son
destinataire suffira à former le contrat.
L’offre
L’offre est une étape très importante car elle se situe à la fin des
négociations et avant la conclusion du contrat qui interviendra au moment de la
rencontre d’une acceptation de la part de l’autre partie.
Ici encore c’est l’étude du contenu des propositions qui sera déterminant
pour la qualification d’offre et non l’intitulé des documents échangés.
Les différents systèmes juridiques exigent tous que l’offre soit expresse,
mais tous n’ont pas la même exigence quant à la forme d’expression.
Une offre ferme est une offre par laquelle son auteur reconnaît que
l’autre partie peut former le contrat par sa seule acceptation et ne se réserve pas
le droit d’en discuter. Une simple déclaration d’intention n’est pas une offre
ferme.
La solution est la même encore en droit français pour une offre contenant
une condition lorsque cette dernière consiste en la rédaction ultérieure d’un
instrumentum.
Mais cette analyse n’est pas partagée par tous les pays et il faudra donc
aux parties la plus grande vigilance dans la rédaction de leur offre selon qu’elles
désirent ou non être liées par elle et, selon le cas, si elles désirent faire de la
condition stipulée un élément affectant son consentement ou simplement une
modalité du contrat à venir.
L’acceptation
Si l’offre doit revêtir certains caractères pour engager son auteur dans
une relation contractuelle dès son acceptation par l’autre partie, l’acceptation
elle-même doit revêtir certains caractères. Elle doit être éclairée, pure et simple,
et exprimée extérieurement.
Comme pour l’offre, qui doit être ferme et précise, l’acceptation doit être
pure et simple pour ne pas constituer seulement une contre-proposition.
Mais les usages sont fréquents dans le milieu des affaires et bien souvent
il sera prudent d’exprimer son désaccord pour éviter les mauvaises surprises. La
jurisprudence considère néanmoins que lorsque les parties appartiennent à des
milieux professionnels différents, elles ne sont pas sensées connaître les usages
de la profession de l’autre.
Ils sont donc obligatoires comme tous les contrats, mais ont un caractère
provisoire car leur objet est de préparer le contrat définitif.
C’est ici le problème des promesses de contrat qui doit être envisagé,
qu’elles soient unilatérales ou synallagmatiques, elles peuvent donner lieu, le cas
échéant, à la constatation par le juge de l’existence d’un contrat définitif,
empêchant les parties de revenir sur leurs engagements.
C’est ici encore le même problème que celui, déjà évoqué, concernant la
fermeté de l’offre. Ces contrats sont-ils définitifs mais soumis à la réalisation
d’une condition ou ne sont-ils que provisoires, le consentement véritable devant
intervenir plus tard ?
Il revient donc aux parties d’être très prudentes dans la rédaction de ces
avants contrats ou promesses de contrat en faisant bien ressortir leur volonté de
voir leur consentement au contrat définitif suspendu à la réalisation de telle ou
telle condition jugée primordiale. Le juge a, en la matière, un grand pouvoir
d’appréciation de la volonté réelle des parties.
Reste que quel que soit le stade des négociations, il pèse d’emblée sur les
parties une obligation d’agir de bonne foi, plus ou moins précisée suivant
l’avancement des relations.
Même si les parties n’en sont qu’au premier stade des négociations, stade
où doit exister pour l’une et l’autre une totale liberté, il est cependant admis
qu’une rupture abusive de ceux-ci peut entraîner une responsabilité de leur part.
Il s’agira d’une responsabilité délictuelle ou contractuelle selon les diverses
conceptions nationales du régime de ces obligations.
Pour être valables, les contrats internationaux doivent avant tout être
dépourvus de vices.
En droit français, les contrats doivent être conclus par des parties ayant
la capacité juridique, dont le consentement est exempt de vice et doivent
posséder un objet et une cause licites.
LA PROTECTION DU CONSENTEMENT
L’erreur
Chaque système juridique connaît cette notion et lui donne un cadre qui
lui est propre, suivant en cela une politique plus ou moins protectrice de la
sécurité juridique.
Les principes d’Unidroit, pour leur part, définissent l’erreur comme étant
» une fausse croyance relative aux faits ou au droit « . L’identité de traitement
entre les deux types d’erreurs s’explique par le fait qu’en raison de la complexité
et de la diversité des systèmes juridiques, l’erreur sur le droit est très fréquente
dans les relations internationales.
Le dol
La question est discutée de savoir si le dol doit avoir engendré une erreur
chez celui qui en est victime, mais il est certain en tout cas que les conditions de
l’article 3.5 des principes Unidroit n’ont pas à être remplies pour que le dol soit
sanctionné.
La contrainte
L’AVANTAGE EXCESSIF
En outre, l’une des parties peut se voir octroyer des dommages et intérêts
si l’autre » connaissait ou aurait dû connaître la cause d’annulation « . Ces
dommages et intérêts ne couvrent toutefois que les frais engagés pour la
conclusion du contrat.
Comment savoir, pour les parties, quelles sont ces lois impératives qui
régissent leurs relations ?
De la même façon les lois de police s’imposent au juge de l’Etat qui les a
édicté de sorte qu’il incombe aux co-contractants d’identifier les juges qui
pourraient être amenés à connaître de la validité de leur contrat et de déterminer
les dispositions que ces derniers tiendront assurément pour impératives.
Mais l’incertitude grandit lorsque l’on sait que les lois de police
étrangères peuvent être prises en compte par le for indépendamment de la loi
applicable et du juge saisi. Il convient donc également pour les parties de
déterminer les lois impératives qui ont objectivement un titre à s’appliquer à leur
contrat et qu’ils devront aussi respecter. Cela est du à l’obligation impérative
particulière de certaines matières comme : le droit de la consommation, de
l’assurance (du côté de l’assuré ), et dans une certaine mesure le droit du travail
qui, en droit français et européen, sont des matières de prédilection des lois de
police.
Elles n’en demeurent pas moins des règles qu’il est nécessaire
d’observer lorsque l’on conclut un contrat international, ce qui engendre une
certaine difficulté pour les parties, qui vient s’ajouter à celle, première, qui
consiste à en connaître l’existence.