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Progrès en Urologie (1997), 6,

Chapitre V
La transplantation

LE TRAITEMENT MEDICAL selon les équipes selon des modalités variables avec
des résultats qui, lorsqu’ils sont étudiés de manière
Résumé rétrospective, semblent sensiblement équivalents [5].
Les protocoles d'immunosuppression d’entretien font a) Les corticoïdes
appel aux corticoïdes, aux antimétabolites à la ciclo -
sporine, ou à ses équivalents. Ces traitements devront Ils ont été utilisés pour la première fois en transplanta-
être pris tant que le greffon fonctionne. Les traitements tion chez l’homme en 1960 et ont été associés dans les
d'induction ou de la crise de rejet font appel aux corti - années qui ont suivi à l’Azathioprine pour prévenir les
costéroïdes à fortes doses et aux globulines antilym - crises de rejet. Bien qu’il semble possible actuellement
phocytaires. Il n’existe pas d’immunosuppression spé - de réaliser avec succès des transplantations en l’absen-
cifique et l’utilisation des immunosuppresseurs dont ce de toute corticothérapie, les stéroïdes sont cependant
nous disposons, même si elle permet une survie des encore à la base de la majorité des traitements immuno-
transplants rénaux de l’ordre de 85% à un an et de suppresseurs tant d’entretien que lors des crises de rejet.
70% à cinq ans se fait parfois au prix de complications Mode d’action
infectieuses et tumorales. Il faut prendre garde aux
interférences médicamenteuses qui peuvent exister Il est double :
lorsqu'on prescrit des médicaments chez des malades • effet anti-inflammatoire, particulièrement utilisé lors
greffés en per-opératoire. Le remplissage est un élé - du traitement des crises de rejet par la prescription par
ment décisif : si le malade est correctement rempli pen - voie parentérale de stéroïdes à hautes doses,
dant la transplantation, le taux de nécrose tubulaire
aiguë est plus faible. • effet immunosuppresseur : il s’agit essentiellement
d’une diminution de l’expression de nombreuses cyto-
1. L'immunosuppression kines : (IL1, IL2, IL6 et Interféron Gamma), c’est
notamment l’inhibition de l’expression des gènes de
L’allogreffe rénale d’origine cadavérique a été rendue l’Interleukine 2 qui va empêcher l’amplification de la
possible par le développement à partir du début des réponse immune.
années 60 des thérapeutiques immunosuppressives au
premier rang desquelles sont apparues l’utilisation des Pharmacocinétique
corticostéroïdes et de l’Azathioprine. Les drogues les plus volontiers utilisées sont la
Les progrès considérables dans la compréhension des Prednisone (Cortancyl®), la Prednisolone (Solupred®)
mécanismes de tolérance et du rejet de l’allogreffe et la et la Methylprednisolone (Solumédrol®), cette derniè-
découverte de nouvelles molécules susceptibles de pro- re étant notamment utilisée pour les traitements par
téger le greffon de la réaction de rejet sont apparus au voie parentérale.
début des années 80 et ont permis l’explosion quantita- L’absorption digestive des gluco-corticoïdes est rapide.
tive de la transplantation d’organes, notamment rénale, Si le pic plasmatique est obtenu en une à trois heures
et une amélioration qualitative des résultats. après l’absorption par voie orale, la demi-vie biolo-
Il n’en reste pas moins vrai que, sauf cas particuliers, il gique persiste plus de 24 heures. Ces données justifient
n’existe pas d’immunosuppression spécifique et que la prise unique quotidienne des gluco-corticoïdes
l’utilisation des immunosuppresseurs dont nous dispo- (Tableau 1).
sons, même si elle permet une survie des transplants Tableau 1.
rénaux de l’ordre de 85 % à un an et de 70% à cinq ans,
fait payer un lourd tribut en terme de complications Molécule Spécialité Administration
infectieuses et tumorales à moyen et long termes à la
population des transplantés. Prednisone Cortancyl® Comprimés 5 et 20 mg

Dans un souci de schématisation, les drogues immuno- Prednisolone Solupred® Comprimés 5 et 20 mg


suppressives utilisées en transplantation rénale peuvent Méthylprednisolone Solumedrol® Ampoules 500 mg
être regroupées sous quatre groupes différents associés

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Utilisation Clinique survenue de complications oculaires à type notamment
de cataracte.
Les corticoïdes font encore partie du traitement pré-
ventif du rejet dans la majorité des centres de trans- Il est enfin important d’insister sur les problèmes posés
plantations où ils sont actuellement utilisés à des doses par la survenue éventuelle d’une insuffisance surrénale
plus faibles qu’au début des années 80 (0,3 à 0,5 aiguë lors du sevrage ou d’un stress important telle
mg/kg/jour) en association dans les traitements dits “ qu’une intervention chirurgicale chez le greffé. Il
classiques ” avec l’Azathioprine et de plus en plus fré- semble recommandé dans ces conditions de la prévenir
quemment actuellement dans le cadre d’une trithérapie par l’administration dans la période péri-opératoire
associant Stéroïdes, Azathioprine et Ciclosporine. Les d’Hydrocortisone, soit par voie intra-veineuse, soit par
doses prescrites diminuent avec le temps pour atteindre voie orale pour compenser le freinage de la sécrétion
un plancher de 5 à 10 mg par jour chez l’adulte. d’hormones par la corticosurrénale.
Dans certains centres, ils peuvent être interrompus, aux Enfin, la prescription concomitante de médicaments
alentours du terme de la première année après la trans- inducteurs enzymatiques, tels que certains anti-tuber-
plantation, la surveillance doit dès lors être particuliè- culeux, doit conduire à augmenter leurs doses pendant
rement soigneuse du fait de la fréquence des crises de la période où ils sont prescrits.
rejet survenant à leur arrêt.
b) Les anti-métabolites
Les corticostéroïdes par voie injectable - et plus parti-
Ils sont représentés essentiellement par l’Azathioprine
culièrement la Methylprednisolone - restent le traite-
ment le plus fréquemment utilisé pour traiter les crises (Imurel‚ ou Imuran®) et plus récemment par les déri-
vés de l’Acide Mycophénolyque (Cell-cept®) [29].
de rejet. Ils sont d’autant plus efficaces qu’il s’agit de
crises de rejet cellulaires et sont par contre d’une effi- Mode d’action
cacité discutable dans les rejets vasculaires. Le proto- L’Azathioprine agit par inhibition de la synthèse des
cole habituel comprend généralement l’administration purines. Elle bloque la multiplication des cellules en
trois jours de suite de bolus de Methylprednisolone à la phase de multiplication rapide, notamment du système
dose de 10 à 15 mg/kg/jour ou même 10 mg/kg/jour, immunitaire et hématopoïétique. Son action porte plus
puis 5 mg, 4 mg, 3 mg, 2 mg/kg/j en intra-veineux. Ils sur les cellules T que sur les cellules B.
sont volontiers associés alors à la prescription de glo-
bulines antilymphocytaires mono ou polyclonales. A l’inverse, les dérivés de l’Acide Mycophénolique ont
une action plus spécifique sur la multiplication des cel-
Effets secondaires lules lymphocytaires B et T.
Ils sont extrêmement nombreux et justifient les tenta- Pharmacocinétique
tives de diminution, voire de suppression, des corti-
coïdes de l’arsenal thérapeutique immunosuppresseur. C’est essentiellement celle de l’Azathioprine qui sera
envisagée ici.
Outre l’obésité, le diabète cortico-induit est d’autant
plus fréquent que le sujet greffé est plus âgé. Il réagit Son élimination est essentiellement urinaire et il est
favorablement à la diminution des doses administrées. recommandé en cas d’insuffisance rénale, comme on
peut l'observer en cas de nécrose tubulaire aiguë anu-
L’atteinte osseuse a longtemps posé des problèmes dif- rique post-transplantation, de diminuer, voire d’inter-
ficiles et si une fréquence de l’ordre de 18% de nécro- rompre ce médicament pour éviter une accumulation
se de la tête fémorale est observée au début des années de ses métabolites, dont la myélotoxicité peut conduire
80, celle-ci a diminué pour n’être observée que chez 4 à des leucopénies profondes.
à 5% des transplantés depuis que des doses plus faibles
sont utilisées. Utilisation clinique

La pathologie ulcéreuse gastro-duodénale sous corti- L’Azathioprine est volontiers prescrite en pré-opératoi-
coïdes est d’autant plus fréquente qu’il existe des anté- re immédiat à la dose de 2 à 6 mg/kg en une prise par
cédents ulcéreux et que la dose est plus importante. voie orale.
Même si le rôle propre des stéroïdes est discuté dans la En post-transplantation, en cas de traitement conven-
survenue d’un ulcère gastrique ou duodénal, la plupart tionnel associant Stéroïdes et Azathioprine, la dose
des équipes de transplantation associent un pansement recommandée est de 2 à 3 mg/kg/jour en ne dépassant
et un protecteur gastriques à la prescription de sté- pas 150 mg par jour du fait de sa toxicité.
roïdes.
Dans un délai variable selon les équipes, de 2 à 5 ans
Par ailleurs, ils ont une responsabilité indiscutable dans suivant la transplantation, la dose peut être réduite à 1,5
la survenue de complications infectieuses, qu’elles à 2 mg/kg/jour sans qu’il semble exister de risque de
soient bactériennes, virales ou parasitaires et dans la rejet important.

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Lorsque l’Azathioprine est utilisée dans le cadre d’une L’absorption de la Ciclosporine se fait dans la partie
tri-thérapie d’entreti en, la dose est réduite à 1 haute de l’intestin grêle et dépend de la présence de
mg/kg/jour pour éviter un excès d’immunosuppression. sels biliaires. Son métabolisme se fait dans le foie sous
la dépendance d’iso-enzymes du cytochrome P450.
Il est généralement recommandé d’interrompre la pres-
Son excrétion est essentiellement biliaire.
cription d’Azathioprine en cas de complications infec-
tieuses intercurrentes ou, a fortiori, de complications L’insuffisance rénale ne modifie pas l’élimination de la
Ciclosporine et ne justifie donc pas, la modification des
tumorales quelles qu’en soient la localisation et la natu-
doses.
re.
Effets secondaires Les dosages de la Ciclosporine sont utilisés en pratique
courante pour l’adaptation des doses et le dépistage
Ils sont avant tout hématologiques, caractérisés par une éventuel, devant une aggravation de la fonction rénale,
atteinte de la moëlle osseuse et notamment par la sur- de la responsabilité de cette drogue. Il est habituelle-
venue d’une leucopénie. ment recommandé en transplantation rénale d’utiliser
Il est ainsi recommandé, dès lors que le chiffre de glo- le dosage des taux résiduels à la 12ème heure ou à la
bules blancs devient inférieur à 3500/mm3, d’inter- 24ème heure selon que la Ciclosporine est administrée
rompre pour quelques jours l a prescription en une ou deux doses au cours du nycthémère. Il est
d’Azathioprine. habituel de prescrire 2 prises orales et il ne faut pas
dépasser 150 ng de ciclosporinémie à T0 lors de pres-
Cette drogue a par ailleurs un effet hépatotoxique et des cription de ciclosporine en une dose et 400 ng lors-
anomalies hépatiques, à type notamment d’hépatite qu'elle est prescrite en 2 doses.
cholestatique, ont été rapportées. Leur survenue doit
conduire à interrompre la prescription d’Azathioprine Utilisation clinique
en lui substituant, si le patient bénéficiait d’une bithé- Elle est variable selon les équipes, certaines utilisant
rapie d’entretien, une drogue moins hépatotoxique telle des protocoles d’immunosuppression d’entretien sans
que la Ciclosporine. Ciclosporine ont des résultats comparables à ceux qui
sont observés avec son utilisation [3].
c) La Ciclosporine et ses équivalents
Lorsque la Ciclosporine est utilisée en post-greffe
La Ciclosporine (Sandimun®), utilisée à partir de 1978 immédiat avant la reprise du transit, elle est adminis-
en transplantation, a été le prototype d’une nouvelle trée à une dose de 1 à 4 mg/kg/jour par voie intra-vei-
classe de médicaments qui s’est enrichie récemment neuse. Le relais est pris ensuite per-os à une dose, de 5
par l’arrivée du FK506 (Prograf®) qui en transplanta- à 8 mg/kg/jour, ces doses étant progressivement
tion rénale ou pancréatique peut être utilisé dans le trai- réduites avec le temps pour aboutir à un traitement
tement du rejet cortico-résistant . d’entretien entre 2 et 4 mg/kg/jour [9].
L’utilisation de la Ciclosporine a permis non seulement L’utilisation de la Ciclosporine peut être retardée dans
l’amélioration des résultats de la transplantation rénale le temps et débutée seulement lorsqu’une fonction
à partir des années 80, mais surtout d’élargir les indica- rénale normale a été récupérée.
tions de la transplantation à d’autres organes tels que le
coeur, le foie et le pancréas notamment. Pour ce dernier Les résultats actuels montrent une plus grande efficaci-
organe, l’utilisation de la Ciclosporine est indispen- té du Neoral® et du Prograf® sur le rejet, en compa-
sable. raison avec le classique Sandinun®.
Mécanisme d’action Interactions médicamenteuses
La Ciclosporine, comme le FK506, agit par inhibition Leur existence fait toute la difficulté de sa prescription
de la transcription de différentes cytokines et notam- dans les suites de transplantation. En effet, de très nom-
ment de l’Interleukine 2. Cette action prédomine au breuses drogues dont l’utilisation est fréquente sont
niveau des lymphocytes T et même si elle existe aussi susceptibles d’interagir, du fait d’un métabolisme inté-
sur les lymphocytes B et sur d’autres cellules, cette ressant aussi le cytochrome P450, avec les taux circu-
action est bien moindre [31]. lants de Ciclosporine.
Pharmacocinétique Parmi les médicaments induisant des augmentations
importantes des taux sanguins, il faut citer les dérivés
La Ciclosporine peut être administrée soit par voie imidazolés, les macrolides à l’exception de la roxithro-
intra-veineuse, soit per os. Par cette dernière voie, il mycine (Rulid®) et certains antibiotiques telle que la
existe des variations très importantes d’absorption et Pyostacine® (Tableau 2).
ceci a conduit très récemment à la mise sur le marché
d’une nouvelle forme de Ciclosporine (Néoral®) per- D’autres drogues inductrices de certains iso-enzymes
mettant d’obtenir une absorption plus régulière. du cytochrome P450 entraînent une diminution des

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Tableau 2. Ciclosporine : interaction médicamenteuse. tubulaires rénales des lésions vasculaires plus ou moins
marquées avec une fibrose dans les cas les plus sévères
1. Augmentation des taux sanguins de ciclosporine ou les plus tardifs.
- Kétoconazole - thiazidiques - contraceptifs oraux Cette toxicité semble être essentiellement sous la
dépendance de la vaso-constriction induite par la
- érythromycine- inhibiteurs calciques - furosémide
Ciclosporine et la seule thérapeutique est la diminution
- josamycine - cimétidine - coumarine des doses.
- doxycycline - métoclopramide
Il semble cependant déconseillé d’interrompre définiti-
- peflacine - ranitidine vement la prescription de Ciclosporine du fait de la fré-
- norfloxacine quence des crises de rejet aigu.
- pristinamycine Le FK 506 d'introduction plus récente a lui aussi une
2. Diminution des taux sanguins de ciclosporine certaine toxicité : troubles neurologiques et risque
d'hyperglycémie.
- rifampicine - carbamazépine
- phénytoïne - cortimoxazole IV d) Globulines antilymphocytaires
- Phénobarbital et autres barbituriques Les globulines antilymphocytaires ou sérum antilym-
3. Addition d’effets néphrotoxiques
phocytaire sont des produits d’origine biologique obte-
nus par immunisation d’animaux avec des thymocytes,
- amphotéricine B des lymphocytes ou des lymphobl astes humai ns.
- aminoglyosides (gentamicine, ...) Malgré les précautions prises, les sérums antilympho-
- melphalan cytaires contiennent volontiers des anticorps contami-
nants pouvant entraîner des effets indésirables telle que
- triméthoprime la maladie sérique.
- colchicine
Ils sont parfois responsables, après quelques jours
- aciclovir, ganciclovir? d’utilisation, de production par le système immunitaire
du patient d’anticorps dirigés contre les immuns
sérums d’origine animale pouvant conduire à leur inef-
taux sanguins circulants. Il en est ainsi de certains anti- ficacité.
convulsivants dont le Phénobarbital‚ et de certains
antibioti ques dont la Rifampicine‚ et du Ils ont été utilisés dès la fin des années 60 dans des pro-
Sulfamethoxazol Trimethoprime. tocoles de prévention et de traitement des rejets d’allo-
greffes rénales chez l’homme. Il s’agissait au début
Devant une modification des taux sanguins de d’anticorps polyclonaux et le développement du génie
Ciclosporine ou devant l’apparition d’une altération de biologique a permis à partir du début des années 80 la
la fonction rénale chez un patient sous Ciclosporine, production de globulines antilymphocytaires plus spé-
l’hypothèse d’une interaction médicamenteuse doit cifiques dirigées contre un marqueur particulier porté
toujours être évoquée et recherchée. par les lymphocytes. La drogue de ce type la plus fré-
Effets secondaires quemment utilisée est l'OKT3® qui est un anti CD3.
Ils sont multiples et certains sans gravité propre telle Mécanismes d’action
que l’hypertrichose et l’hyperplasie gingivale. Une Plusieurs mécanismes participent à l’effet immunosup-
toxicité neurologique avec un tremblement fin des presseur des globulines antilymphocytaires. Il en est
extrémités a aussi été rapportée. Quant à l’hyperten- ainsi d’une lymphopénie portant essentiellement sur
sion artérielle, elle semble être la conséquence de la les cellules T qui sont opsonisées et phagocytées par le
vasoconstriction engendrée par la Ciclosporine. système réticulo-endothélial. Les globulines antilym-
La néphrotoxicité de la Ciclosporine doit toujours res- phocytaires monoclonales agissent directement sur la
ter présente à l’esprit du fait de son rôle éventuelle- molécule CD3 portée sur les lymphocytes (B et T).
ment aggravant de la nécrose tubulaire aiguë post- Utilisation clinique
transplantation et de son rôle dans l’altération de la
fonction rénale au long cours en l’absence d’un suivi Les globulines antilymphocytaires peuvent être utili-
correct de sa prescription. Cette toxicité, si elle peut sées lors de thérapies d’induction pour prévenir la crise
de rejet. Les traitements préconisés varient de 10 à 14
être aiguë, est le plus souvent chronique et son dia-
jours en association avec soit une bithérapie classique
gnostic est affirmé sur la coexistence de taux sériques
soit une trithérapie comprenant de la Ciclosporine [10].
élevés et des données de la ponction biopsie rénale
montrant l’existence de vacuolisation des cellules Lorsqu’elles sont utilisées dans le cadre d’un traite-

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ment d’une crise de rejet avéré, les globulines antilym- Il semble cependant que l’attitude actuelle aille plutôt
phocytaires sont prescrites pour une durée plus brève, en faveur des anticorps polyclonaux que monoclonaux,
de l’ordre de 7 à 10 jours et lors de l’utilisation d’un du moins en transplantation rénale et dans l’état actuel
anticorps monoclonal type anti CD3, certaines inter- de nos connaissances [15].
rompent la Ciclosporine, ou l'imurel selon les équipes,
pendant la période de prescription pour éviter une 2. L'antibiothérapie
immunosuppression trop importante.
Lorsqu'il n'y a pas d'infection il semble souhaitable de
Effets secondaires prescrire une antibiothérapie prophylactique comme
Ils existent avec toutes les globulines antilymphocy- lors de toute chirurgie chez un immuno-déprimé, car le
taires et sont particulièrement notables lors de la pre- taux d'infection urinaire notamment un mois après
mière administration de globulines anti CD3 et sem- greffe est important (74% avec 7% de septicémie) [11,
blent en relation directe avec la lyse des lymphocytes. 23]. Les abcès de paroi sont plus rares avec une pro-
Cette réaction peut être diminuée par la prescription phylaxie antibiotique (p<0,02). Avec le trimethoprime
une heure avant la première administrat ion de sulfamethoxazole ou la norfloxacine les infections uri-
Methylprednisolone à la dose de 500 mg. naires sont moins fréquentes, 54% versus 24% [4, 5, 6,
7, 27]. La prophylaxie antibiotique est donc recom-
Secondairement, la prescription de globulines antilym- mandée pour réduire les infections pariétales et uri-
phocytaires peut être responsable de maladie sérique, naires.
associant fièvre, arthralgies, voire purpura et thrombo-
pénie. La survenue d’une réaction de ce type impose Par contre il n'est pas démontré qu'il faille injecter des
généralement l’interruption de la prescription de la glo- antibiotiques dans la vessie [27].
buline antilymphocytaire utilisée et son remplacement En cas d'antécédents infectieux : urinaires, dérivation
par une autre. cutanée des urines, ou d'antécédents de péritonite sur
Ont été enfin signalées dans les effets secondaires la DPCA il faut prescrire une antibiothérapie à visée cura-
survenue de leucopénie et la fréquence des infections à tive. Cependant nous pensons qu'une infection urinaire
cytomégalovirus. patente au moment de l'appel pour la greffe est une
contre-indication temporaire à la transplantation.
Dans tous les cas, comme il a été dit plus haut, il peut
survenir une immunisation contre les globulines anti- 3. Le remplissage, les diurétiques
lymphocytaires d’ori gine xénogénique, conduisant
alors à leur l’inefficacité. Cette immunisation semble Le remplissage est un élément décisif : si le malade est
survenir dans 11% des cas, que la globuline soit mono correctement rempli pendant la transplantation, le taux
ou polyclonale. de nécrose tubulaire aiguë diminue : 45 à 19% [18, 30].
e) Les autres immunosuppresseurs Pour assurer un bon débit dans le greffon il faut veiller
à ce que le malade n’ait pas été trop asséché par la dia-
En dehors des quatre classes médicamenteuses dont il a lyse pré transplantation, ce qui est parfois le cas lors-
été question plus haut, d’autres immunosuppresseurs qu'il faut réduire une hyperkaliémie.
sont en cours de développement, mais on ne dispose
pour ceux-ci que de peu de résultats cliniques en trans- Lorsque le malade est hémodialysé dans les 24h avant
plantation rénale. Il en est ainsi : la greffe, le taux de NTA est de 67% et lorsqu'il n'est
pas dialysé il est de 47% [2, 26].
• de la Rapamycine, macrolide issu d’un champignon
dont les propriétés immunosuppressives sont connues Les anesthésistes guideront ce remplissage per opéra-
depuis environ vingt ans et qui pourrait être utilisée soit toire, sur la pression veineuse centrale, la pression arté-
dans le cadre de la prévention et/ou du traitement du rielle pulmonaire ou l'échographie cardiaque trans-
rejet, oesophagienne [13].
• la 15-Déoxyspergualine est un immunosuppresseur L'hématocrite souvent bas chez les insuffisants rénaux
dérivé du bacillus latérosporus. Il semble qu’elle dimi- chroniques est augmenté par l'utilisation d'érythropoïe-
nue la réponse cellulaire aux lymphokines et son effet tine : un hématocrite trop élevé est facteur de nécrose
in-vivo chez l’animal paraît particulièrement intéres- tubulaire aiguë et de thrombose vasculaire, c'est un élé-
sant, ment nouveau dont il faut aussi tenir compte pour gui-
der le remplissage. 43% des receveurs ont maintenant
• enfin, les inhibiteurs de la synthèse de novo des bases une hématocrite supérieur à 30%, le risque d'échec est
pyrimidiques, tels que le Brequinar de Sodium ou des alors multiplié par 3 [28].
anticorps monoclonaux dirigés contre la partie constan-
te ou variable du récepteur T ou contre le récepteur de Au déclampage faut-il utiliser du Lasilix, du Mannitol,
l’Interleukine 2, sont encore en cours d’étude. du bicarbonate ?

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Un grand nombre d'équipes utilisent 20 min avant de Ch. CHATELAIN : Transplantation rénale sans Ciclosporine en
1991. In “ La Presse Médicale ”, 30 mai 1992, 21, n° 20 (lettre).
déclampage vasculaire (schématiquement le temps
nécessaire pour les anastomoses), 500 mg de Lasilix 4. BOTTO H. Antibioprophylaxie en urologie. Urologie chirurgicale et
auquel certains adjoignent du Mannitol. Le taux de endo scopiqu e. Litho trie. Trans plantations . Ann. Fr. Anesth .
Reanim., 1994, 13, 5, 110-117.
nécrose tubulaire aiguë passe de 58 à 21% avec le furo-
semide [14, 17]. 5. COHEN J., REES AJ., WILLIAMS G. A prospective randomized
controlled trial of perioperative antibiotic prophylaxis in renal trans-
Le Mannitol injecté juste avant le remplissage a un plantation. J. Hosp. Infect., 1988, 1, 4, 357-363.
effet intéressant : si l'on compare trois groupes de 6. FOX B.C., SOLLINGER H.W., BELZER F.O., MAKI D.G. A pros-
malades transplantés avec un remplissage différent, un pective, randomized, double blind study of trimethoprim-sulfame-
premier groupe avec un remplissage modéré (1 litre), thoxazole for prophylaxis of infection in renal transplanttion : clini-
un deuxième groupe avec un remplissage modéré et cal efficacy, absorption of trimethoprim-sulfamethoxazole, effects
250 ml de Mannitol (à 20%) et un troisième groupe on the microflora, and the cost-benefit of prophylaxis. Am. J. Med.,
1990, 89, 3, 255-274.
avec un remplissage important (2,5 litres) et 250 ml de
Mannitol (à 20%), le taux de nécrose tubulaire aiguë est 7. GREKAS D., THANOS V., DIOUDIS C., ALIVANIS P., TOUR-
KANTONIS A. Treatment of urinary tract infections with cipro-
respectivement de 43%, 53% et 4,8%. Une hydratation
floxacin after renal transplantation. Int. J. Clin. Pharmacol. Ther.
importante et du Mannitol diminuent le taux de nécro- Toxicol. 1993, 31, 6, 309-311.
se tubulaire aiguë.
8. HICKEY D.P., VIVAS C.A., JORDAN M.L., LOPATIN W.B., HRE-
La dopamine (3 gamma/kg/min) (effet rénal) ne modi- BINKO R., O'DONOVAN R., HAKALA T.R. Highly sensitized
fie pas le taux de nécrose tubulaire aiguë : 33% avec de patients with delayed graft function : a management protocol. J.
Urol., 1991, 145, 1, 131-134.
la dopamine contre 33% sans, mais à 3 mois dans 93%
des cas la fonction rénale est normale avec de la dopa- 9. HIESSE C., FRIES D., CHARPENTIER B., NEYRAT N., RIEU
mine contre 77% sans dopamine [12]. PH., CANTAROVICH M., LANTZ O., BELLAMY J., BENOÎT G.
optimal results in cadaver renal transplantation using prophylactic
Les inhibiteurs calciques améliorent aussi la diurèse. ALG, ciclosporine (CsA) and prednisone (P). Transplantation Proc.,
1987, 19, 5. 3670-3671.
Le taux de nécrose tubulaire aiguë est de 41% sans dil-
10. HIESSE C., PREVOST P., BUSSON M., LANTZ O., CANTARO-
tiazem, de 30% avec diltiazem per os et de 10% avec VICH M., BELLAMY J., BENOÎT G., CHARPENTIER B., FRIES
du diltiazem intra-artériel [15]. La nifedipine, la felodi- D. Multidrug combination with 'low dose" ciclosporin for renal
pine (antagonistes des canaux calciques) ont un effet transplantation. Transplant Int., 1988, 3, 1 199-154.
identique. Donnés avant l'ischémie ils protègent la fil- 11. JASOVICH A., VAZQUEZ L., CASSETTI I., BARCLAY C.,
tration glomérulaire, diminuent la sévérité de l'isché- CAVALLI NH., LOPEZ BLANCO O., STAMBOULIAN D.
mie, réduisent le taux de nécroses tubulaires aiguës. Il Analisis de la infeccion urinaria en el primer mes postrasplante
n'y a pas d'antagoniste supérieur à un autre [1, 19, 20, renal. Valor de la profilaxis corta con norfloxacino. Enferm. Infecc.
Microbiol. Clin., 1990, 8, 8, 496-500.
21, 25]. Le facteur natriurétique auriculaire (atrial
natriuretic factor) n'a pas d'intérêt : car s'il est élevé 12. KADIEVA V.S., FRIEDMAN L., MARGOLIUS L.P., JACKSON
chez les malades hémodialysés il va baisser avec la S.A., MORRELL D.F. The effect of dopamine on graft function in
patients undergoing renal transplantation. Anesth. Analg., 1993, 76,
diminution de la créatininémie [22]. 2, 362-365.
Faut-il attendre que la fonction rénale ait repris pour pres- 13. KLINTMALM G.B., CRONESTRAND R., WENNMALM A.,
crire la ciclosporine qui a un effet vasoconstricteur ? LUNDGREN G., GROTH CG., Human renal allograft blood flow,
Lorsque la créatininémie chute rapidement (30% à J1) on oxygen extraction, and prostaglandin release : their bearing on graft
peut donner la ciclosporine avec la prednisolone, mais function. Surgery, 1984, 95, 4, 427-432.
lorsqu'elle ne chute pas rapidement mieux vaut attendre 14. LACHANCHE S.L., BAREY J.M. Effect of Furosemide on dialysis
pour la donner car le nombre de dialyse sera moins requirement following cadaveric kidney transplantation. J. Urol.,
1985, 133, 950-951.
important. On a donc intérêt à attendre la reprise de fonc-
tion pour mettre le malade à la ciclosporine [8, 16]. 15. LANG Ph. : Les thérapeutiques immunosuppressives. In “ La trans-
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758
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1987, 10, 170-177. sibility of drug interactions when prescribing drugs to trans -
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20.
____________________
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23. RENOULT E., AOURAGH F., MAYEUX D., HESTIN D. ,
HUBERT J., L'HERMITE J., AMICABILE C., WEBER M., ZER- Elle débute par l’examen du rein sur table, et notam -
ROUKI-BELLOU M., BLECH MF et al. Infections urinaires du pre- ment de ses vaisseaux. La veine rénale droite plus
mier mois post-transplantation rénale. Agressologie, 1992, 33, 3, courte a été prélevée avec la veine cave et son allon -
147-150. gement va diminuer les complications vasculaires.
24. ROBLES N.R., GALLEGO E., ANAYA F., FRANCO A., VAL- Lorsqu'il y a plusieurs artères la réparation se fait sur
DERRABANO F., Profilaxis antibiotica pretrasplante renal. Enferm. table au froid, plutot que chez le receveur afin de rédui -
Infec. Microbiol. Clin., 1990, 8, 2, 74-77. re la durée de l'ischémie chaude.
25. RUSSELL J.D., CHURCHILL D.N. Calcium antagonists and acute L'incision se fait à droite, la lymphostase est soigneu -
renal failure. Am. J. Med., 1989, 87, 3, 306-315. se, le site des anastomoses vasculaires doit être testé
26. SAARINEN O., AHONEN J., ISONIEMI H., SALMELA K? afin d'éviter toute plicature artérielle. On doit s'assurer
EDGREN J. Acute rejection in kidney grafts with delayed onset of que les conditions hémodynamiques du receveur sont
graft function. A duplex-Doppler study. Transplant. Int., 1992, 5, 3, correctes. On effectue l'anastomose veineuse termino
159-161.
latérale sur la veine iliaque externe, la reconstruction
27. SALMELA K., EKLUND B., KYLLONEN L., ISONIEMI H., artérielle en latéro terminale sur l'artère iliaque exter -
KORSBACK C., HOCHERSTEDT K., AHONEN J. The effect of ne. Le rétablissement de la continuité urinaire est fait
intravesically applied antibiotic solution in the prophylaxis of infec-
tious complications of renal transplantation. Transpl. Int., 1990, 3, 1,
par la majorité des équipes par implantation urétéro -
12-14. vésicale selon la technique de Lich Gregoir éventuelle -
ment intubée par une endoprothèse.
28. SCHMIDT R., KUPIN W., DUMLER F., VENKAT KK., MOZES
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til study group. Mycophenolate Mofetil for the prevention of acute ne et la troisième greffe dans la fosse iliaque droite en
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30. STREEM S.B., NOVICK A.C., HODGE E., DURIAK K., NALLY Introduction
J. Preoperative hospitalization to hydrate living kidney donors can be
omitted without sacrificing graft function. J. Urol., 1993, 150, 6, C'est au milieu du XlXe siècle qu'est réalisée la pre-
1779-1781. mière néphrectomie réglée (SIMON 1859), il va falloir
31. VINCENTI F., LASKOW DA., NEYLAN JF., MENDEZ R., attendre près de 100 ans pour que la première trans-
MATAS AJ. One-year follow-up of an open-label trial of FK 506 for plantation rénale soit réalisée [40]. La technique initia-
primary kidney transplantation. A report of the US Multicenter FK lement proposée de transplantation hétérotopique du
506 Kidney Transplant Group. Transplantation, 1996, 61, 1571- rein dans la fosse iliaque droite reste parfaitement d'ac-
1581.
tualité. Cette région est la seule à même de permettre le
____________________ rétablissement d'une continuité vasculaire dans des
SUMMARY
conditions chirurgicales aisées avec un débit artériel
suffisant et avec une proximité du bas appareil urinaire
Immunosuppressant maintenance protocols consist of corticoste - permettant selon des techniques ayant varié selon les
roids, cyclosporin antimetabolites, or its equivalent; these treat - époques d'y dériver les urines sécrétées par le trans-
ments must be continued for as long as the graft continues to plant [48, 28].
function. Induction treatments or treatments of rejection use
high-dose corticosteroids and antilymphocyte globulins. There is La description qui va suivre des différents temps et
no specific immunosuppresion and the available immunosup - aspects techniques de la transplantation rénale chez

759
l'adulte ne prendra en compte que ceux caractérisant la
greffe d'u n allotransplant en fosse iliaque laissant
volontairement de côté les aspects particuliers posés
par l'autotransplantation et ceux tout à fait exception-
nels de transplantation orthotopique comme elle a pu
être décrite par les auteurs espagnols [31, 32].

1. Préparation du greffon
C'est un temps fondamental de la transplantation. Il a
été débuté immédiatement au décours du prélèvement
d'organe mais doit être vérifié et complété par le chi-
rurgien transplanteur pour assurer une sécurité maxi-
male au moment du déclampage. Il est souhaitable que
cette préparation se fasse sur une table à part, elle
nécessite la présence de deux opérateurs.
Après avoir sorti le greffon on prélèvera le milieu de
conservation pour un examen bactériologique, comme
on peut le faire aussi avec la graisse périrénale, un frag-
ment veineux ou artériel.
Le rein est installé sur un lit de glace stérile où il baigne
dans une solution de conservation. La préparation du
greffon comprend, un temps d'inspection avec controle

Figure 2. Aspect, après reconstruction veineuse, de l’allonge -


ment de la veine rénale droite. Dans ce cas particulier, il a été
choisi de prévoir la future anastomose veino-veineuse sur la
tranche de section inférieure de la veine cave.

du dégraissage qui doit être complet en périphérie, en


évitant le hile qui risque d'être source de saignement,
notamment veineux, au moment du déclampage. On
vérifiera l'absence de pathologie rénale apparente pou-
vant être passée inaperçue lors du prélèvement
(tumeur, cicatrice de pyélonéphrite chronique, etc...).
On examinera les artères en notant leur nombre, l'exis-
tence ou non d'un patch aortique commun dont la lon-
gueur excessive, lorsque les artères sont multiples, peut
être réduite. Il sera préparé à l'aide de ciseaux de Potts.
On prendra soin, lors de la dissection artérielle, de res-
pecter les artères polaires, inférieures en particulier car
c'est généralement à partir de celles-ci que naissent les
artères vascularisant l'uretère du greffon.
On examine la lumière artérielle afin de vérifier qu'il
n'y a pas de lésion de l'intima [41].
Ce temps doit être fait par le chirurgien transplanteur
car lui seul connaît les particularités anatomiques de
son receveur et sera en mesure de décider s'il allonge la
Figure 1. Aspect d’un greffon rénal droit, prélevé avec la veine veine rénale et de quelle longueur, s'il recoupe le patch
cave inférieure infra-rénale devant permettre l’allongement de
aortique ou non.
la veine rénale droite.

760
a) L'allongement de la veine rénale
On examine alors la veine du greffon. Il faut dans tous
les cas repérer soigneusement et lier ses collatérales
éventuelles.
Lorsqu'il s'agit d'un rein gauche, il existe une collatéra-
le supérieure (veine surrénalienne moyenne) et une col-
latérale inférieure (veine génitale) et souvent une
branche postérieure participant au cercle réno-azygo-
lombaire de Lejars, qu'il faut lier de manière soigneuse.
Le rein droit doit toujours être prélevé avec la veine
cave inférieure infra-rénale pour pouvoir l'allonger. La
technique que nous utilisons consiste à retailler le bord
gauche de la veine cave en la tendant dans l'axe de la
veine rénale droite pour constituer un tube de même
diamètre que l'on fermera avec un surjet de prolène 6/0
(Figures 1 et 2). Figure 3. Aspect d’un greffon rénal droit à deux artères préle -
vé sans patch aortique et de la réparation artérielle utilisant la
Nos résultats, comme ceux de CORRY , de CHOPIN, mon- technique dite “ en canon de fusil ”. A noter que le prélève -
trent que cette technique réduit les complications vas- ment avait aussi omis un tube cave pour allonger la veine
culaires (thrombose et sténose de l'artère rénale) de rénale droite.
10% car on évite la plicature artérielle due à l’incon-
gruence de longueur de l'artère et de la veine rénale [3, greffés avec plusieurs artères : 57 artères rénales
6, 20, 21, 27, 36]. On peut aussi fermer l'extrémité avaient été réparées, 2 malades décéderont d'une com-
supérieure de la veine cave et de l'ostium de la veine plicati on vasculai re, 10 seront détransplantés, 14
rénale gauche. On prendra un soin tout particulier au retourneront en hémodialyse, seuls 40% de ces reins
repérage et à la ligature d'une collatérale postérieure de sont fonctionnels à 5 ans. Il considère que la réparation
la veine cave, source d'hémorragie importante au d'artères multiples est un facteur défavorable, en parti-
déclampage lorsqu'elle a été oubliée. Si la veine cave culier en cas d'artères triples et propose d'en tenir
n'a pas été prélevée on peut aussi allonger une veine compte pour accepter un rein [42]. Ce n'est pas l'expé-
rénale courte avec un fragment de veine iliaque externe rience de la littérature, si cette réparation est faite au
: il faut donc prélever la veine iliaque externe à chaque froid sous loupe avec un fil fin les résultats semblent
fois que la veine rénale a été coupée trop courte [50]. comparables qu'il y ait une ou plusieurs artères, qu'elles
Certains font cette réparation avec des pinces à suture aient ou non leur patch [7, 16, 46, 8, 10, 11, 15, 16, 45].
automatique TA 30 V 3, nous ne jugeons pas utile de la Benedetti avait comparé 3 groupes de reins : une artè-
recommander [23]. re et une anastomose, plusieurs artères et une anasto-
mose, plusieurs artères et plusieurs anastomoses, il n'y
Pour des raisons de sécurité au moment du déclampa- avait pas de différence entre ces 3 groupes, pas plus
ge, il peut être utile de s'assurer de l'absence de collaté- d'hypertension, de nécrose tubulaire aiguë, de rejet, de
rale veineuse oubliée, soit en reperfusant le rein ou en complication vasculaire ou urologique. Seul le nombre
laissant gonfler la veine rénale, en injectant directement de sténoses de l'artère rénale était plus élevé s'il y avait
dans celle-ci, à l'aide d'une seringue de 20 cm3, du plusieurs artères [5].
liquide de conservation.
Si les artères sont relativement proches la technique qui
b) Les réparations artérielles doit être privilégiée, est l'anastomose en canon de fusil,
Lorsqu'il existe un athérome de l'artère rénale il faut en suturant l’une à l’autre les deux artères préalable-
recouper l'artère plutôt que de faire une endartériecto- ment spatulées (Figure 3).
mie [43]. Lorsque les deux artères sont de calibre très différent
La présence d’artères multiples sans patch va poser des où siègent à une distance telle l’une de l’autre que cette
problèmes variables selon leur nombre et leur situation technique est irréalisable, on peut avoir recours soit à
les unes par rapport aux autres. Les réparations doivent deux implantations séparées sur l’artère iliaque exter-
se faire sur table plutôt que de faire plusieurs anasto- ne, soit à deux anastomoses termino-terminales sur les
moses chez le receveur, ce qui augmente la durée d'is- branches de l’artère hypogastrique, soit l’anastomose
chémie chaude. latéro-terminale de la branche la plus fine dans la
branche principale [8], mais l'on peut aussi interposer
L'utilisation de reins avec des artères multiples n'a pas un greffon artériel tel que l'artère hypogastrique du
une bonne réputation. Lechevallier a repris 140 reins donneur qu'il faut penser prélever avec ses branches

761
pour permettre une réparation vasculaire [53]. C'est transplantation, orifice de stomie urinaire, etc..., dans
dire l'intérêt que l'équipe de prélèvement soit aguerrie d'autres cas il peut être guidé par l'hypothèse de réin-
en transplantation pour en cas de difficulté, préparer tervention secondaire pour complications vasculaires
des solutions de repli pour l'équipe de transplantation. ou urinaires. Certaines équipes choisissent ainsi, de
greffer les reins droits en fosse iliaque gauche et les
Cette notion doit être connue et faire choisir, devant la
notion d’artères multiples, un receveur sans pathologie reins gauches en fosse iliaque droite, de telle sorte que
artérielle iliaque. la voie excrétrice soit toujours facilement accessible en
étant la plus antérieure. En fait l'habitude est de réaliser
Le problème de la réparation est identique pour les don- la première transplantation en fosse iliaque droite car la
neurs vivants apparentés : en cas d'artères multiples une veine iliaque externe droite y est plus longue et plus
réparation ex vivo avec l'artère hypogastrique du rece- facile d' accès, surtout si l 'opérateur est droitier.
veur est possible [23]. L'incision est centrée sur le point de Mac Burney. Elle
s'étend sur 7 à 8 cm, obliquement en haut et en dehors
c) L'examen de l'uretère et se recourbant vers le bas en crosse de hockey pour
La voie excrétrice sera disséquée en laissant la graisse suivre le bord supérieur du pubis.
péri-urétérale de telle sorte que sa vascularisation soit Après avoir franchi les tissus cellulaires sous-cutanés
préservée. Pour éviter les complications urétérales il et le fascia superficialis, le muscle oblique externe sera
faut revasculariser toutes les artères polaires. On s'as- ouvert dans le sens de ses fibres. On utilisera ensuite
surera du caractère unique de l'uretère, il sera laissé une discission dans le sens transversal des fibres de
long. S'il est double, les 2 uretères spatulés seront ana- l'oblique interne et du transverse pour introduire l'ex-
stomosés en canon de fusil pour faire l'anastomose uré- trémité d'un écarteur de Farabeuf dans l'incision ména-
térovésicale. gée et refouler au doigt le cul de sac péritonéal en
dedans. Les plans musculaires de l'oblique interne et du
2. Préparation du greffé transverse seront alors sectionnés au bistouri élec-
Elle débute par la mise en place d'une sonde vésicale. trique, ce qui pose peu de problèmes vers le haut et va
On utilise généralement une sonde de Foley en silastic conduire vers le bas à rencontrer les vaisseaux épigas-
placée avec des précautions d'asepsie chirurgicale dont triques inférieurs d'une part, le ligament rond ou le cor-
le ballonet est gonflé à 10 ml d'eau distillée. Cette don d'autre part. Les vaisseaux épigastriques seront
sonde va permettre de gonfler la vessie avec 100 à 180 sectionnés entre deux ligatures, de même que le liga-
CC de sérum physiologique pour faciliter l'implanta- ment rond. Il est indispensable de conserver le cordon,
tion urétéro-vésicale. Il faut insister sur la prudence en évitant de le disséquer de trop près pour éviter le
avec laquelle la vessie doit être gonflée, en effet, chez risque d'une hydrocèle ou d'une atrophie du canal défé-
les patients anuriques de longue date, la vessie est sou- rent.
vent peu extensible et le remplissage doit être fait à Après refoulement du cul de sac péritonéal en dedans
basse pression et interrompu dès la moindre résistance. aussi loin que possible, on aborde aisément les vais-
La sonde est laissée clampée en dehors du champ opé- seaux iliaques externes, au milieu de l'incision. Il
ratoire. importe dès ce temps opératoire de libérer soigneuse-
Après badigeonnage cutané soigneux, le champ opéra- ment le dôme vésical, prévoyant ainsi l'implantation
toire est délimité, l'utilisation de Stéri-draps étant affai- urétéro-vésicale et de ménager vers le haut l'espace qui
re d'école. Il est souhaitable d'assurer une bonne isola- recevra le greffon après les anastomoses réalisées.
tion de la zone opératoire du fait de l'immunosuppres- Cette libération de l'espace rétro-péritonéal est généra-
sion . lement facile pour peu que l'on ait choisi le bon plan de
clivage. Elle est plus difficile chez le diabétique, du fait
Dans le cas particulier des patients en dialyse périto- d'un aspect fibreux des tissus rétro-péritonéaux.
néale, l'orifice de sortie du cathéter de dialyse sera soi-
gneusement préparé, isolé du champ opératoire et b) Le site des anastomoses vasculaires doit être prépa-
fermé , son ablation ne survenant que six semaines ré. Le plus souvent on débute la libération des vais-
après la transplantation, sauf phénomène intercurrent. seaux iliaques par la veine iliaque externe. Il est impor-
tant de réaliser une lymphostase péri-veineuse parfaite
3. Technique chirurgicale chez l'adulte à l'aide de clips en titane pour éviter le risque ultérieur
de lymphocèle. La veine iliaque sera libérée depuis son
a) Le choix du côté de l'incision peut-être discuté passage sous l'arcade fémorale jusqu'à l'arrivée de la
Si, dans certains cas, le choix est simple car on évite veine iliaque interne. On est souvent conduit à section-
d'inciser du coté de l'orifice d'un cathéter de dialyse ner entre ligatures des collatérales veineuses. Il impor-
péritonéale, d'une cicatrice témoin d'antécédents chi- te d'être particulièrement doux et soigneux dans ces
rurgicaux de la région sous péritonéale : deuxième ligatures dont le dérapage pourrait conduire à des pro-

762
blèmes hémorragiques. Certaines équipes avaient prôné
la libération de la veine iliaque interne et sa section
entre double ligatures, permettant ainsi "de faire mon-
ter" la veine [28], cet artifice opératoire, s'il apporte
effectivement un confort important, n'en rallonge pas
moins le temps de l'intervention et expose parfois à des
problèmes d'hémostase. Il semble être de moins en
moins utilisé.
La libération de l'axe artériel sera variable selon le site
prévu de l'implantation des vaisseaux. La topographie
des implantations vasculaires doit être faite de façon à
prévoir l'avenir, car la durée moyenne d'un greffon de
cadavre est de moins de 10 ans, les retransplantations
seront donc de plus en plus fréquentes. Pour la premiè-
re transplantation les vaisseaux sont réimplantés en
position basse, veine dans la veine iliaque externe, artè-
re en latéro terminale dans l'artère iliaque externe ou en
termino terminale dans l'artère iliaque interne. La
deuxième transplantation est faite en position gauche
selon la même méthode. Le choix entre l'artère iliaque
externe et iliaque interne est l'objet d'un débat qui a
commencé très trop puisque René KÜSS prônait la
transplantation avec anastomose termino terminale et
DUBOST la transplantation avec anastomose latéro ter-
minale [39]. L'anastomose termino terminale est aisée
lorsque l'artère rénale est unique, elle a l'inconvénient
d'interrompre le flux des branches des artères iliaques
internes, en particulier de l'artère honteuse interne chez
l'homme. L'implantation dans l'artère iliaque externe ne
présente pas de risque pour le membre inférieur; elle
permet un flux plus important dans le greffon [18, 19,
Figure 4. Aspect, après réalisation des anastomoses vascu -
32]. Les résultats de ces techniques sont à peu près laires, de la transplantation d’un rein en fosse iliaque droite.
identiques sur le risque de sténose et de thrombose. Le On notera l’existence d’une veine rénale droite allongée et le
type d'anastomose devra donc s'adapter à la particulari- décalage l’une par rapport à l’autre des deux anastomoses vas -
té anatomique et à l'état de chaque malade : athérome culaires.
artériel, préservation de l'érection chez l'homme.
La région est alors prête pour recevoir le greffon. Celui- basculera alors le rein en dedans puis, après clampage
ci est amené dans le champ opératoire volontiers entouré des vaisseaux artériels iliaques de part et d'a utre du site
d'un lacs en tissu, permettant sa préhension et sa mobili- choisi, on pratiquera une artériotomie longitudinale de la
sation faciles. DESGRANCHAMPS a proposé un système longueur du patch aortique [18, 19] (Figures 4, 5 et 6).
ingénieux pour réduire l'ischémie chaude, mais qui a l'in-
convénient de provoquer un brutal réchauffement du rein, L'anastomose sera menée comme sur la veine, les deux
c'est la raison pour laquelle il nous semble que l'on puis- hémisurjets étant réalisés, en arrière pour le surjet pos-
se entourer le rein d'un champ que l'o n arrosera avec le térieur et en avant sur le surjet antérieur pour plus de
produit de conservation froid pour ralentir son réchauffe- commodité. Dans des cas exceptionnels une artère
ment pendant les anastomoses [22]. polaire peut être réimplantée dans une artère épigas-
trique inférieure, mais avec cette technique les vais-
On s'assure dans un premier temps de la bonne position seaux se thrombosent fréquemment, aussi semble-t-il
entre les extrémités de ses vaisseaux et ceux du receveur. souhaitable que toutes les réparations soient faites sur
La première anastomose est réalisée sur la veine, après table avant greffe [24].
clampage de part et d'autre du site choisi. La veinoto- Après s'ê tre assuré que les conditions hémodyna-
mie sera faite à l'aide de ciseaux de Potts coudés sur le miques du receveur en terme de remplissage vasculai-
plat et emportera une pastille de paroi veineuse. re, de pression artérielle, étaient satisfaisantes, on va
L'anastomose sera ensuite conduite par deux hémisur- pouvoir procéder au déclampage vasculaire. Il est pru-
jets d'un monofil non résorbable 5 x 0. dent de mettre en place un clamp de "bull-dog" sur la
Tout en ayant laissé les vaisseaux veineux clampés, on veine dans le hile et de déclamper d'abord la veine

763
Figure 6. Aspect de la transplantation d’un rein droit en fosse
Figure 5. Aspect de la transplantation d’un rein droit en fosse iliaque droite. On notera que le rein était porteur de deux
iliaque droite. On notera qu’il existe un coude sur l’artère. artères sur un patch aortique qui a été utilisé pour réaliser
L’opérateur aurait dû soit faire l’anastomose en amont sur l’anastomose artérielle latéro-terminale.
l’artère iliaque primitive, soit recouper l’artère en faisant une
anastomose sans patch sur l’iliaque externe ou en termino-ter - hilaire, dont l'hémostase sera faite par électrocoagula-
minal sur l’iliaque interne. tion, mise en place de clips ou suture. D'éventuelles
fuites sur l'anastomose artérielle, si elles sont suffisam-
iliaque pour s'assurer de l'étanchéité de l'anastomose ment importantes, seront aveuglées par des points sup-
veineuse. Si celle-ci est satisfaisante, on enlèvera alors plémentaires de monofil non résorbable 5 ou 6 x 0.
le "bull-dog" et on déclampera l'artère iliaque. On va
Une fois l'hémostase réalisée, le rein est placé dans le
alors assister à un gonflement du rein, qui prendra une
coloration rose et une tension dont l'importance dépend décollement sous péritonéal dans la place qu'il occupe-
du débit et de la pression artérielle. ra définitivement.

Cette technique de déclampage classique permet une c) Le rétablissement de la continuité urinaire


perfusion du rein à pression physiologique. Un travail Les premières techniques de rétablissement de la conti-
récent propose de le perfuser à petite pression : 60 mm nuité urinaire ont utilisé des anastomoses urétéro-urété-
de mercure pendant une durée de 20 min. pour lui évi- rales : l'uretère était sectionné à son croisement avec les
ter de travailler et lui permettre de reconstituer son vaisseaux, l'extrémité d'amont de l'uretère était lié sans
stock énergétique avant de le perfuser à une pression risque particulier, l'u retère d'a val était disséqué sur
normale et de le faire travailler : le clamp artériel infé- quelques cm et l'anastomose faite en termino terminale
rieur est levé, alors que le clamp artériel supérieur reste par une série de points de fil résorbable monobrin 5/0 [4].
clampé 20 min supplémentaires. Cette technique utili- La survenue de complications, à type de fuite anastomo-
sée chez l'animal n'a pas encore été expérimentée chez tique et de sténose, de lithiase sur fils non résorbables ont
l'homme [35]. fait préférer depuis de nombreuses années à la majorité
Il est rare au déclampage de ne pas être confronté à un des équipes de transplantation, la réalisation d'anastomo-
saignement artériel ou veineux dans la graisse péri- se entre l'u retère du greffon et la vessie du receveur.

764
ro-muqueuse est faite par deux hémisurjets d'un
Monobrin résorbable 5 x 0, la suture de la musculeuse
vésicale au-dessus de l'uretère est faite avec un fil
résorbable 2 x 0. Le trajet sous muqueux doit être long,
3 cm pour éviter le reflux qui est plus fréquent avec la
techni que de Grégoir qu'avec la t echnique de
Leadbetter [8, 13, 45, 54]. Ce type d'implantation uré-
téro-vésicale a pour avantage principal la rapidité. Il
donne dans des mains entraînées des résultats plus
favorables que les techniques plus classiques
employées auparavant : l'intervention de Leadbetter
donnait environ 9 % de complication contre 3,7% avec
la technique de Gregoir [10, 39, 51, 55].
Une endoprothèse double J, 16cm, 7F peut être mise en
place pour faciliter l'anastomose et la protéger. Elle
devra être retirée un mois après l'intervention [9, 25].
Avant l'utilisation de sonde JJ nous avions 4,1% de
complications avec la technique de Lich Gregoir, avec
une endoprothèse nous n'avons plus que 1% de compli-
cation. C'est la raison pour laquelle nous utilisons main-
tenant la technique de Lich Grégoir intubée par une
endoprothèse. Chez l'enfant les endoprothèses dimi-
nuent aussi les complications urinaires [12] (Figure 7).
La sonde vésicale est alors déclampée, l'hémostase
vérifiée et la fermeture va commencer. On laisse volon-
tiers deux redons situés de part et d'autre du rein qui
seront retirés au 3è jour postopératoire. La fermeture
est faite plan par plan au matériel résorbable. La peau
est fermée par un surjet de fil non-résorbable qui sera
retiré vers le 15è, 20è jour post-opératoire.
Figure 7. Schéma d’une réimplantation urétéro-vésicale par
voie extra-vésicale pure selon la technique de Lich-Gregoir. A 4. Cas particuliers
noter que cette anastomose est intubée par une sonde double J.
Plusieurs cas doivent être envisagés :
On dispose donc l'uretère sur le dôme vésical et on a) Selon l'état du transplant
repère l'endroit de l'implantation urétéro-vésicale. On
utilisait autrefois des implantations urétéro-vésicales • La découverte lors d’un prélèvement multi-organes
par voie endo-vésicale type Leadbetter Politano, la d’un rein en fer à cheval ne doit pas forcément condui-
technique comprenait une cystotomie, puis la réalisa- re à ne pas le greffer sous réserve d’avoir respecté la
tion d'un trajet sous-muqueux par voie endovésicale, règle du prélèvement monobloc et que la dissection sur
dans lequel était couché l'uretère dont l'extrémité table ultérieure, ait permis soit la division en deux
recoupée était amarrée à la paroi vésicale par 6 à 8 blocs du rein malformatif, soit sa greffe en monobloc
points d'un fil résorbable de faible calibre, la cystoto- selon les cas. Le problème majeur posé dans les suites
mie était ensuite refermée. La majorité des équipes de de transplantation de ce type de greffon est représenté
transplantation rénale utilise actuellement des implan- par la fréquence d’une anomalie obstructive de la jonc-
tations urétéro-vésicales par voie extra-vésicale pure tion pyélo-urétérale [2, 17, 26, 38].
selon la technique de Lich Grégoir [30, 56] (Figure 7) : • La découverte d’un syndrome de la jonction pyélo-
on procède alors à la section, après électrocoagulation urétérale sur le rein greffé doit être l’indication de la
préventive, de la paroi séro-musculaire de la vessie jus- réalisation d’une anastomose pyélo-urétérale lorsque
qu'à la muqueuse facilement reconnaissable par sa l’uretère propre du receveur le permet.
coloration bleutée. Cette section séro-musculaire est
menée sur 25 à 30 mm et lorsqu'elle est terminée, la • Lorsque l'examen du rein montre qu'il est décapsulé il
muqueuse est incisée au Ténotome sur environ 7 à 8 peut être entouré par un filet de vicryl.
mm à la partie antérieure de l'incision. L'uretère spatu- • Si les reins sont prélevés chez des enfants de moins
lé est suturé à l'incision muqueuse. L'anastomose urété- de 15 kg, il est souhaitable de les réimplanter en bloc.

765
L'aorte proximale ayant été fermée par un surjet non VERNET [31, 32]. Par lombotomie gauche, la néphrec-
résorbable, sa partie distale est réimplantée en latéro tomie est faite en liant les branches de l'artère rénale
terminale dans l'artère iliaque externe, la partie distale dans le hile pour préserver la vascularisation de l'uretè-
de la veine cave inférieure est fermée par un surjet non re et du bassinet, ce dernier est sectionné au ras de la
résorbable et sa partie proximale est anastomosée en naissance des tiges calicielles, la veine rénale est cou-
termino-latérale dans la veine iliaque externe. MERKEL pée dans le hile, la néphrectomie est faite en laissant le
a proposé une technique qui nous parait particulière- bassinet ouvert. L'artère splénique est identifiée au
ment intéressante : interposer l'aorte du donneur dans bord supérieur du pancréas. Elle a un diamètre très
l'artère iliaque externe sectionnée et patcher la veine proche du diamètre de l'artère rénale et pourra être sec-
cave inférieure ouverte sur la veine iliaque externe [1, tionnée dans le méso pancréatico-splénique. La partie
37, 49, 52]. proximale de l'artère splénique servira à réimplanter
Le rein droit est fixé contre le psoas par 2 points de fil l'artère rénale. La veine rénale sera réimplantée en ter-
à résorption lente, l'autre rein est glissé par une ouver- mino terminale dans la veine rénale du receveur et le
ture péritonéale dans la cavité péritonéale pour éviter bassinet du rein transplanté qui aura été sectionné, sera
toute torsion, source de thrombose artérielle. anastomosé au bassinet du receveur par 2 surjets de
monobrin résorbables, drainé par une endoprothèse.
Les 2 uretères sont anastomosés l'un à l'autre en canon Mais si les veines rénales ne sont pas utilisables, la
de fusil pour être anastomosés avec un seul tunnel dans greffe pourra être faite en position orthotopique dans la
la vessie selon la technique de Lich Grégoir. fosse lombaire droite par voie trans péritonéale, l'artè-
En règle, ces reins d'enfants vont augmenter de volume re rénale étant réimplantée dans l'aorte, et la veine
et seront le siège d'une hyperfiltration, c'est dire l'inté- rénale dans la veine porte, le bassinet réimplanté dans
rêt d'apparier le volume des petits reins au volume des le bassinet du receveur [57].
receveurs. c) Selon l'état urinaire du receveur
La survie à un an de 132 reins de donneurs de moins de Si ni la vessie, ni l'uretère ne sont utilisables une iléo-
5 ans greffés en bloc est de 75%, ce qui est identique stomie continente ou incontinente ont été réalisées en
aux résultats des reins prélevés sur des donneurs plus pré-opératoire. La stomie doit être positionnée de
âgés [1, 2, 37]. Avec les reins d'enfant le taux d'hyper- manière à ne pas gêner les incisions de greffe, nous
tension artérielle et de complications artérielles est proposons que la stomie sorte au niveau de l'ombilic et
moins important lorsqu'un patch est utilisé : 100% d'hy- que l'anse intestinale soit extra péritonisée et fixée au
pertension artérielle lorsqu'on utilise des artères sans contact des vaisseaux iliaques pour que leur abord soit
patch , contre 60% d'hypertension artérielle lorsqu'on facile au cours de la transplantation. Habituellement
utilise un patch. Il faut donc prélever les reins d'enfants nous préférons que sa partie distale soit fixée dans la
avec un patch aortique et l'utiliser pour la greffe. fosse iliaque droite pour que la première greffe y soit
b) Selon l'état vasculaire du receveur faite. Le rein est placé en position inversée tête en bas,
pour que l'anastomose urétéro intestinale ne soit pas
Si les axes artériels sont athéromateux, si l'athérome ne plicaturée. Le greffon intestinal est intubé avec une
permet pas un clampage pour faire l'anastomose il fau- sonde vésicale, lavé avec du sérum bétadiné, le bal-
dra faire une endartériectomie en prenant soin que celle lonnet est gonflé pour être palpé, si on ne le retrouve
ci soit étendue pour libérer l'ensemble de l'axe iliaque, pas il faut ouvrir le péritoine pour mieux le percevoir.
en fixant l'intima par des points en U et en héparinisant La musculeuse intestinale est incisée, séparée de la
l'axe jambier. Lorsque l'endartériectomie n'est pas pos- muqueuse pour faire une réimplantation anti-reflux
sible il faudra faire un pontage avec un greffon prélevé intubée par une sonde autostatique sortant par lasto-
chez le même donneur ou une prothèse en PTFE dans mie.
lequel le rein sera réimplanté dès l'hémostase obtenue.
Si un remplacement prothétique a été préalablement Si la vessie était scléreuse de petite taille, non com-
réalisé, la réimplantation se fera en latéro-terminal dans pliante, et agrandie nous réimplantons l'uretère selon la
la prothèse en excisant une pastille de paroi prothé- technique de Lich Grégoir dans la paroi vésicale [43] .
tique. Si la vessie est incontinente, et qu'il est prévu de mettre
Si les axes veineux iliaques ne sont utilisables ni à droi- un sphincter artificiel, nous pensons qu'il vaut mieux
te ni à gauche il faut faire la réimplantation dans la implanter ce sphincter dans un deuxième temps [30].
veine cave inférieure. Si la veine cave sous rénale n'est d) Chez l'enfant
pas utilisable, le bilan phlébographique pré opératoire
devra être suffisamment précis pour connaître l'état des Chez l'enfant des problèmes spécifiques peuvent se
veines rénales, si elles sont libres la greffe peut se faire poser, il faut parfois réaliser une néphrectomie per
en position orthotopique selon la technique de GIL transplantation, ou l'urétérectomie d'un méga uretère.

766
La disproportion entre le volume du transplant, la taille 4. BAQUERO A. , GINSBERG PC., KASHAK D., RAJA R. ,
SCHNEEBERG A., SOLISH L., BANNETT A.D. Experience with
de l'enfant peut poser des problèmes particuliers. Il faut
pyeloureterostomy associated with simple ligation of native ureter
que les anastomoses soient faites à points séparés sur without ipsilateral nephrectomy in renal transplantation. J. Urol.,
les artères de petit diamètre pour ne pas favoriser une 1985, 133, 386-387.
sténose lors de la croissance des pédicules. Mais il faut
5. BENEDETTI E., TROPPMANN C., GILLINGHAM K., SUTHER-
surtout utiliser un patch qui va réduire le risque de sté- LAND D.E., PAYNE W.D., DUNN D.L., MATAS A.J., NAJARIAN
nose de l'artère rénale [29]. J.S., GRUSSNER R.W. Short and long-term outcomes of kidney
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En cas d'anomalie du bas appareil urinaire, il peut être 406-414.
nécessaire de faire des réparations particulières.
6. BENOÎT G., HAMMOUDI Y., BELLAMY J. BENSADOUN H.,
Comme chez l'adulte ces transplantations sont réalisées HIESSE C., CHARPENTIER B., FRIES D., JARDIN A. Value of
en position extra péritonéale dans la fosse iliaque, les procuring the right kidney with the infrarenal inferior vena cava for
gros reins étant placés plus haut, l'artère rénale pouvant transplantation. Presse Med.,1988, 18, 17, 24, 1264.
être réimplantée sur l'aorte du receveur et dans la veine 7. BENOÎT G., HAMMOUDI Y., MOUKARZEL M., BELLAMY J.,
cave inférieure pour que le rein puisse se glisser vers la BENSADOUN H., CHARPENTIER B., FRIES D. Renal transplant
fosse lombaire [14]. reparative ex vivo surgery : prevention of vascular complications.
Clin. Transplantation, 1989, 3, 190-193.
Les petits reins doivent être réimplantés bas pour être 8. BENOÎT G. Transplan tatio n rén ale, techniqu e chirurgicale.
immobilisés et éviter de tordre leur pédicule. Recherche en Transplantation d'organes et greffe de tissus. Les édi-
tions INSERM, 1994, 655-681.
e) Les transplantation itératives : 3è et 4è transplan -
9. G. BENOIT, P. BLANCHET, P. ESCHWEGE, L. ALEXANDRE, H.
tations BENSADOUN, B. CHARPENTIER. Insertion of a double pigtail
Il faut insister sur le cas des troisièmes transplantations ureteral stent for the prevention of urological complication in renal
transplantation : a prospective randomized study.J. Urol., 1996, 156,
du fait de leur plus grande fréquence. On peut soit uti-
881-884.
liser une voie d'abord intrapéritonéale médiane, soit
reprendre l'incision iliaque en l'agrandissant vers le 10. BENOÎT G., HAMMOUDI Y., BELLAMY J., BENSADOUN H.,
CHARPENTIER B., FRIES D., JARDIN A. La chirurgie ex situ en
haut pour décoller plus facilement le péritoine. Lorsque transplantation rénale. Ann. Urol., 1988, 6, 22 452-454.
la première transplantation a été faite en position basse
à droite, la deuxième à gauche, la troisième transplan- 11. BENOÎT G., HAMMOUDI Y., MOUKARZEL M., BELLAMY J.,
BENSADOUN H., CHARPENTIER B., FRIES D., Renal transplant
tation peut se faire en position haute par implantation reparative ex vivo surgery.: prevention of vascular complications.
de la veine dans l'origine de la veine cave inférieure, Clinical Transplantation, 1989, 3, 190-193.
implantation de l'artère dans l'artère iliaque commune.
12. BERGMEIJER J.H., NIJMAN R., KALKONAN E., NANTA J.,
Quand la première transplantation à droite a été faite en WOLFF ED., MOLENAAR J.C. Stenting of the uretero vesical ana-
position haute, comme on le faisait il y a quelques stomosis in pediatric renal transplantation. Transplant. Int., 1990, 3,
années, la troisième transplantation peut se faire en 146-148.
position basse, implantation veineuse dans la veine 13. BERGREN C.T., TOLEDOPEREYRA L.H., MONTGOMERY
iliaque externe et implantation artérielle dans la partie B.T., CHAN DA., TORRIGLIA J. Comparative analysis of uretero
basse de l'artère iliaque externe, c'est dire l'importance neocystostomy : option in renal transplantation. Transplant., 1990, 1,
de bien connaitre les techniques préalablement utili- 3, 96-99.
sées. Il est donc nécessaire d'avoir un uretère long ou 14. BEURTON D., QUENTEL P. CHARBIT L., CUKIER J. Les techniques
s'il est court de réaliser une anastomose urétéro-urété- de la transplantation renale chez l'enfant. Guide Prati que de la trans-
rale si l'uretère propre du receveur le permet. la qua- plant ation rénale et pancréatique. Du Pont Pharma ed., 1991, 257-267.
trième transplantation se fera alors par voie transpérito- 15. BRANNEN G.E., BUSH W.H., CORREA R.J., GIBBONS R.P,
néale; les auteurs n'ont jamais été amenés à faire d'allo- CURNES D.M. Microvascular management of multiple renal arte-
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____________________
SUMMARY
The kidney must be examined on the operating table, especially
the vessels. The shorter right renal vein is harvested with the
vena cava and elongation of this vein decreases vascular com -
plications. When there are several arteries, repair is performed
on the table while cooling, rather than in the recipient in order
to reduce the duration of warm ischaemia.
The incision is made on the right side with thorough lymphosta -
sis. The site of vascular anastomoses must be tested in order to
avoid any arterial plication. Satisfactory recipient haemodyna -
mic conditions must be ensured. End-to-side arterial reconstruc -
tion is performed on the external iliac artery. Restoration of
continuity of the urinary tract is performed, by the majority of
teams, by ureterovesical implantation according to the Lich
Gregoir technique, possibly with insertion of a stent.
The first transplant is generally performed in the right iliac fossa
in the pelvic position on the external iliac artery, the second
transplant is performed in the left iliac fossa in the pelvic posi -
tion on the external iliac artery and the third transplant is per -
formed in the right iliac fossa in the iliac position on the com -
mon iliac artery.
____________________

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