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30 Syndrome Paraneoplasique
30 Syndrome Paraneoplasique
Introduction :
des manifestations hétérogènes occasionnées par des tumeurs qui ne sont dues ni à
l’accroissement local des tumeurs ni aux métastases d’une tumeur primaire.
Les syndromes paranéoplasiques peuvent précéder ou apparaître simultanément à la découverte
d’une tumeur, ou même persister après la guérison.
Intérêt de la question :
Mécanismes :
Les syndromes paranéoplasiques peuvent être compris comme manifestation à distance des
tumeurs dues à la sécrétion de différents médiateurs, mais le mécanisme d’action demeure
cependant obscur dans un grand nombre de cas.
Le mécanisme d’action par la sécrétion d’hormones ou de substances hominoïdes est le mieux
étudié, car fréquent, comme par ex. la sécrétion ectopique d’ACTH par le cancer bronchique à
petites cellules ou la sécrétion de peptides n’étant pas sécrétés par une personne saine (par ex.
PTH-related protein).
Il existe par ailleurs des mécanismes d’action dus à la sécrétion d’immunoglobulines, de
cytokines, d’auto-anticorps, et au blocage compétitif des hormones normales
1- L’anémie tumorale :
Elle est due à des étiologies multiples, telle l’action toxique des cytostatiques, les pertes de sang
occultes, les hémolyses, les anémies dues à un hypersplénisme ou à l’infiltration tumorale directe
de la moelle.
Ces différents mécanismes ne correspondent pas à la définition d’un syndrome paranéoplasique ;
Mais la suppression de l’érythropoïèse par la tumeur correspond à un réel syndrome
paranéoplasique. L’anémie lors de maladie chronique correspond à une anémie normochrome,
normocytaire et hyporégénérative avec un taux sérique ferrique diminué et saturation de la
transferrine avec un taux sérique de ferritine normal ou même augmenté.
Différents mécanismes ont été postulés pour cette anémie modulée par des cytokines; Il s’agit
d’une part de l’effet myélosuppresseur des TNF, interféron et interleukine-1, Ceux-ci peuvent
diminuer la formation d’érythropoïétine induite par l’hypoxie. D’autre part, la demi-vie des
érythrocytes est diminuée
2- Une érythrocytose :
la production ectopique d’érythropoïétine lors d’hypernéphrome mais également aussi lors
d’hépatome et d’hémangioblastome cérébelleux.
la formation accrue d’érythropoïétine, une diminution du catabolisme de cette hormone est
également discutée, dont le mécanisme reste obscur.
3- Une leucocytose :
le cancer bronchique ou de tumeurs digestives sont particulièrement concernés.
Les Granulocyte colony stimulating factors (G-CSF), les Granulocyte-Macrocyte colony stimulating
factors et l’interleukine-6 ont été décrits comme médiateurs.
Le traitement est celui de la tumeur primaire.
4- Réaction leucémoïde
une formule ressemblant à une leucémie, mais dont l’évolution permet de réfuter ce diagnostic.
Certains auteurs parlent de réactions leucémoïde à partir de 50 000 Lc/ml d’autres en font
dépendre de la proportion de blastes.
Ce tableau est déclenché par des infections, des intoxications, des hémorragies/hémolyses
sévères ou aussi par des tumeurs malignes.
5- Des leucocytoses
avec une grande proportion de neutrophiles peuvent être observées entre autres lors de M.
Hodgkin, de carcinome bronchique ou de tumeurs surrénaliennes.
Des leucocytoses avec une déviation gauche et en partie des formes immatures ressemblant à
une leucémie myéloïde chronique.
Des formules sanguines ressemblant à celle d’une leucémie lymphatique chronique peuvent
survenir entre autres lors de mélanomes métastatiques, de cancer de l’estomac et lors de cancer
du sein.
6- Une thrombocytose :
de cancer bronchique ou lors de tumeurs gastro-intestinales.
une médiation par l’interleukine-6 et de thrombopoïétine
7- Une éosinophilie paranéoplasique :
de lymphomes malins ou dans le cadre de leucémies.
Une dyspnée secondaire à une infiltration pulmonaire peut survenir lors d’éosinophilie massive.
8- Les thromboses veineuses et des troubles de coagulation intravasculaires disséminés :
Les patients immobilisés pendant une chimiothérapie sont particulièrement exposés, de même
ceux souffrant d’hypernéphrome ou de cancer pancréatique.
Des thrombophlébites mouvantes et récidivantes (Syndrome de Trousseau) sont classiquement
Décrites lors de cancer du pancréas.
Les patients présentant une thrombose idiopathique développeront d’après la littérature une
tumeur au cours de l’évolution jusque dans 7,6%
Les reins et les voies urinaires peuvent être touchés de nombreuses manières au cours d’une
maladie tumorale, soit par des obstructions par le dépôt d’immunoglobulines, d’amyloïde,
d’acide urique ou par une action directement toxique des médicaments et de la radiothérapie.
1- Glomérulonéphrites paranéoplasiques
histologiquement : une glomérulonéphrite membraneuse et se manifestent cliniquement par
une protéinurie.
Les tumeurs les plus souvent associées : le carcinome bronchique et les tumeurs gastro-
intestinales.
L’exception est présentée par une glomérulonéphrite à minimal change, apparaissant comme
syndrome paranéoplasique surtout lors de M. Hodgkin et chez un collectif de patients plus
jeunes.
D’autres manifestations paranéoplasiques observées sont les protéinuries dues aux dépôts
amyloïdes lors de syndrome néphrotique et les néphropathies à IgA.
Une glomérulonéphrite membraneuse paranéoplasique précède la manifestation de la tumeur
dans 40% des cas.
Le traitement est causal, l’évolution de la glomérulonéphrite dépend du type histologique de la
glomérulonéphrite, une rémission étant plus fréquente lors de glomérulonéphrite à lésions
minimes que lors de glomérulonéphrite membraneuse.
2- Syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH (SIADH)
Ce syndrome apparaissant dans différentes maladies du SNC, pulmonaires, endocrinienne,
pouvant être induit par des médicaments, peut également apparaître en tant que syndrome
paranéoplasique.
Il est caractérisé par une hyponatrémie, parfois une hyperglycémie, et par une osmolarité
sérique abaissée et une osmolarité urinaire élevée.
Les troubles nerveux associés à l’hyponatrémie peuvent aller d’une désorientation légère à un
état comateux.
Le SIADH est surtout associé au cancer bronchique à petites cellules, mais il peut aussi être
observé dans un grand nombre de tumeurs telles, les cancers de l’intestin grêle, du côlon ou du
pancréas.
Le traitement consiste en une restriction hydrique suffisante, mais la prudence demande une
correction graduelle des troubles électrolytiques.
Syndrome de Stauffer
Le syndrome de Stauffer apparaît chez environ 15% des patients avec un hypernéphrome.
Cette dysfonction hépatique paranéoplasique n’a pour l’instant été décrite qu’en rapport avec
les hypernéphromes, et avec un cas unique de Leiomyosarcome.
Il est caractérisé par une élévation des phosphatases alcalines et des alphaglobulines, tandis que
le temps de prothrombine et l’albumine sont abaissés et en l’absence de métastases hépatiques.
Les SPN neurologiques au sens strict sont présents dans environ 4–5% des patients oncologiques.
Ils peuvent atteindre aussi bien le cerveau/cervelet, la moelle, le système nerveux périphérique
que les muscles, ou la jonction neuromusculaire.
Les mécanismes auto-immuns jouent un rôle patho-physiologique important, tels qu’ils ont pu
être mis en évidence lors de myasthénie grave et lors de syndrome de Lambert-Eaton
Les SPN doivent être distingués des symptômes neurologiques dus aux métastases et aux suites
de traitement.
1. Le syndrome de Lambert-Eaton
les plus fréquents.
1–2% des patients souffrant de cancer bronchique à petites cellules en sont touchés, les hommes
plus fréquemment que les femmes
Son mécanisme patho-physiologique s’explique par l’inhibition présynaptique par des anticorps
de la libération d’acétylcholine contrôlée par les canaux calciques.
Le tableau clinique : une fatigue générale, des myalgies et une faiblesse musculaire,
particulièrement des membres inférieurs, une ptose et une dysrégulation neurovégétative.
le traitement d’épreuve avec Tensilon® (edrophonium chlorure) reste sans effet.
des anticorps anti-VGCC (anti-voltage-gated calcium channel peuvent être mis en évidence chez
85% des patients, comme occasionnellement des anticorps anti-Hu.
Sur le plan thérapeutique, les immunosuppresseurs peuvent être prescrits, de même que
l’hydrochloride de guanidine et la Diaminopyridine3, 4 qui entraînent un prolongement des
potentiels présynaptiques.
2. Myasthénie grave
La myasthénie grave est un autre SPN influençant la transmission neuromusculaire.
Elle n’apparaît pas seulement en association avec les thymomes malins, mais aussi lors
d’hyperplasie du thymus, lors de thymomes bénins dans le cadre d’une thyréotoxicose, ou d’une
arthrite rhumatoïde.
Contrairement au syndrome de Lambert-Eaton, une myasthénie à l’effort apparaît lors de
stimulations répétées avec diplopie, et troubles de la déglutition qu’s’améliorent rapidement au
traitement d’épreuve d’inhibiteurs de l’acétylcholinestérase tels le Tensilon® (edrophonium
chlorure)
Les anticorps bloquants fortement les récepteurs d’acétylcholine postsynaptiques peuvent être
mis en évidence dans le sérum.
La fièvre est sans doute le syndrome paranéoplasique le plus souvent rencontré en pratique.
La fièvre de Pel-Ebstein est classique, mais rare lors de M. Hodgkin.
Un hypernéphrome, un myxome de l’oreillette, un sarcome et bien d’autres tumeurs peuvent se
manifester initialement par une fièvre inexpliquée.
L’ostéoarthropathie pulmonaire hypertrophique, souvent l’expression d’une maladie
pulmonaire, de vices cardiaques cyanosant ou de maladie digestive chronique peut aussi survenir
comme syndrome paranéoplasique.