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Lycée ALLAYMOUNE- centre BTS 1er année PME.

EDM : Economie

Savoir 5324 : l’investissement


Comme nous nous intéressons aux facteurs de production des entreprises, nous retiendrons la
notion de capital technique. Une entreprise, pour produire, utilise une certaine quantité de capital
technique (machines…). Pour acquérir ce capital technique, elle procède à des investissements.
L’investissement est un enjeu économique essentiel. Prenant différentes formes, il modèle le capital
technique et plus largement les capacités de production ultérieures. Il conditionne donc en partie le
dynamisme d’une économie, sa capacité à croître et à se moderniser.

I. Notion d’investissement :
1. Définition :
 L’investissement est l’acquisition ou la création des biens capital servant à ajouter du capital
au stock déjà existant par l’accroissement, ou le renouvellement des capacités productives.
 Une définition plus restreinte de l’investissement : les dépenses engagées par l’entreprise pour
améliorer ses capacités de production. . Les investissements permettent aux unités de
production de maintenir, d’augmenter et de moderniser leur capital technique (matériel).
 L’investissement concerne le capital fixe, C’est pourquoi la comptabilité nationale parle de
formation brute de capital fixe (FBCF) : qui est définie comme la valeur des acquisitions
(nettes de cession) d’actifs fixes par les producteurs résidents.

La formation brute de capital fixe (FBCF) reprend :


- le total des investissements productifs des entreprises et les achats immobiliers des ménages
(investissement privé)
- les investissements réalisés par les administrations publiques, comme la construction de routes ou
d’écoles (investissement public)

2. Typologies
On distingue plusieurs modalités d’investissement :
 Les investissements matériels comprennent l’acquisition de l’ensemble des biens de production
physiques (achats de terrains, bâtiments, machines, véhicules…).
On distingue généralement :
- Investissement de remplacement : qui consiste à remplacer une machine ou équipements
usés par d’autre, sans modifier le volume global de production de l’entreprise.
- Investissement de capacité (ou d’extension): qui consiste à acheter des biens de production
supplémentaires à technologie identique permettant de produire des volumes supérieurs.
- Investissement de productivité (ou de rationalisation ou encore de modernisation) : qui
permet d’intégrer les progrès techniques et de rendre la combinaison de production plus performante,
c’est à dire qui permet de produire le même volume à moindre coût.

 Les investissements immatériels (ou incorporels) se distingue de l’investissement matériel par


le fait qu’il n’augmente pas le stock de biens durables de l’entreprise. Il correspond aux achats de
logiciels, de brevets, de marques, aux dépenses de recherche et développement, de formation du
personnel, de publicité, marketing et aux autres dépenses commerciales…

 L’investissement brut est l’ensemble des investissements qui consiste à remplacer des machines
usées ou encore obsolescentes (amortissement); ou à acquérir de nouvelles machines afin
d’augmenter la production de l’entreprise.
 L’investissement net : en retranchant les amortissements de l’investissement brut. pour mieux
cerner l’investissement qui permettra d’augmenter la production de l’entreprise,

 L’investissement productif définit, les seuls investissements des entreprises, puisque, à l’opposé
des dépenses en bâtiment de l’Etat ou des logements des particuliers, ils permettent seuls de
produire des biens.
3. Comptabilisation : FBCF

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 La FBCF comprend l’investissement de l’ensemble des agents économiques résidents : les


entreprises, les ménages (les investissements des ménages au sens de l’INSEE ne concernent que
l’achat de logements, leurs autres achats relèvent de la consommation finale), l’État et les
collectivités locales (équipements collectifs tels qu’écoles, armement…).
La FBCF inclut des biens (investissements physiques) et des services marchands lorsqu’ils
sont inséparables des investissements matériels (par exemple en cas de réparation d’un équipement,
on prend en compte les pièces et la main-d’œuvre).

Ainsi, l’investissement immatériel (les brevets par exemple) n’apparaît pas dans la FBCF.
L’investissement national n’est donc qu’imparfaitement comptabilisé. On considère que la FBCF
correspond à l’investissement national, mais l’importance croissante des investissements immatériels
relativise la pertinence de cette interprétation.

 On calcule aussi un taux d’investissement global qui traduit l’effort national (de l’ensemble des
agents résidents) :

Le taux d’investissement = FBCF x 100


PIB
Ce taux constitue une indication sur l’évolution de la production dans les années à venir, ils
contribuent aux prévisions en matière de croissance.

II. Les déterminants de l’investissement :


Le niveau d'investissement d'un pays est mesuré par le taux d'investissement. On recense
traditionnellement quatre facteurs qui influencent la décision d'investir :
1. La rentabilité :
Un investissement est rentable si son coût est inférieur aux revenus qu’il entraînera. L’entrepreneur
fait donc un calcul de rentabilité en comparant le coût de l’investissement et son rendement espéré, il
en déduit le profit escompté.

Mais ce calcul est incertain car il inclut différentes variables qui ne peuvent être qu’anticipées :
- l’évolution de la valeur de la monnaie (on ne connaît pas le niveau qu’atteindra l’inflation),
- La durée de vie de l’investissement (l’obsolescence est difficile à prévoir)
- La vente de la production qui permettra la réalisation des profits escomptés.

2. L’anticipation de la demande effective


La demande effective (anticipée) est essentielle du point de vue keynésien. Une anticipation à la
hausse a un effet incitatif : une entreprise maintiendra et accroîtra sa production si elle prévoit un
accroissement des débouchés (demande).
La réalisation de l’investissement pour répondre à une telle anticipation suppose toutefois plusieurs
conditions :
-la saturation des capacités de production (sinon, le surcroît de demande sera satisfait par l’utilisation
des équipements actuels),
- l’insuffisance des stocks (sinon, il suffira de les écouler),
- la capacité de répondre en termes de qualité et de prix.
On peut ajouter une condition supplémentaire : le climat de confiance ou de méfiance en l’avenir
dans lequel évoluent les entrepreneurs.

Mais rien ne garantit que les ménages consomment suffisamment et que les entreprises
investissent. Selon Keynes l’Etat doit intervenir donc pour soutenir la demande effective :
 Par une politique de redistribution : une augmentation des prestations sociales ou une diminution
des charges sociales pour accroître les revenus des plus pauvres dont la propension moyenne à
consommer est la plus élevée.

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 Par une augmentation des dépenses publiques directes qui vise à donner des débouchés aux
entreprises ces mesures peuvent être financées par une augmentation des taux d’imposition sur les
ménages les plus aisées dont la propension moyenne à épargner est très élevée.

Remarque : L'investissement peut être considéré comme un moteur de la croissance. En effet,


l'investissement est une des composantes de la demande : la dépense d'investissement correspond à
une demande auprès des producteurs de biens d'équipement. De plus, tout investissement donne lieu
à une distribution de revenus qui stimulera la demande. C'est l'effet multiplicateur : une dépense
d'investissement supplémentaire se traduit par un accroissement plus que proportionnel du niveau de
la demande. Ainsi, on peut dire que la croissance dépend fortement du taux d'investissement.

3. le taux d’intérêt :
Parce que les taux d’intérêts sont faibles : une entreprise doit souvent emprunter pour investir. Cet
emprunt occasionne des coûts (paiement d’intérêts). Plus les taux d’intérêt sont faibles, plus une
entreprise sera donc incitée à investir.
L’endettement contribuant à financer l’investissement, il vaut mieux que le taux d’intérêt (coût de
l’endettement) soit inférieur à la rentabilité, il s’agit du taux d’intérêt réel (taux nominal diminué de
l’inflation). Si le taux d’intérêt est supérieur à la rentabilité, l’entreprise a intérêt à se désendetter ou à
placer son épargne. Un taux d’intérêt réel élevé décourage plutôt l’investissement des entreprises

Remarque : Le taux d’intérêt nominal désigne le montant du taux inscrit sur le contrat de prêt.
En revanche, on parlera de taux d’intérêt réel pour définir le taux d’intérêt diminué de l’inflation.
On appelle taux de profitabilité du capital (donc d’un investissement) la différence entre la
rentabilité du capital productif et le taux d’intérêt.
On prend en considération le taux d’intérêt réel à long terme sur le marché financier. Si la
profitabilité est négative (voire faible), il devient plus intéressant de réaliser des placements que des
investissements. Les entrepreneurs réalisent donc en fait un arbitrage entre ces deux usages alternatifs
de leur épargne.

4. D’autres déterminants :
- La situation financière de l'entreprise a son importance : si elle se rapproche du seuil
d'insolvabilité, elle préfère utiliser les profits réalisés pour se désendetter.
- Des subventions versées par les administrations publiques peuvent dans certains cas favoriser
l’investissement puisqu’elles en diminuent le coût pour l’entreprise.
III. Les moyens de financement de l’investissement :

Pour financer ses investissements, un agent économique dispose de différents moyens


substituables ou complémentaires. L’épargne est le seul fondement du financement de
l’investissement. Mais cette épargne présente des formes diverses sur le marché et donc divers
moyens de financement pour l’investisseur :
 Financement interne : épargne constituée par l’entreprise elle-même (Autofinancement)
 Financement externe indirect (la banque) : L’épargne peut aussi être constituée par les dépôts
des ménages auprès des banques qui octroient des crédits.
 Financement externe direct : L’épargne enfin peut provenir du marché financier (émission des
actions, des obligations…)

1. Financement interne
Le financement interne ou autofinancement : l’investisseur utilise ses ressources propres (partie
de ses revenus épargnés, donc non immédiatement consommée).

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Pour une entreprise, cela suppose qu’ayant réalisé de bons résultats, elle ait donc un excédent brut
d’exploitation (EBE) élevé et donc dispose d’une épargne substantielle (à partir de son EBE,
l’entreprise rembourse ses dettes, distribue des dividendes et constitue une épargne brute).
 On mesure le taux d’autofinancement par le rapport suivant :

Le taux d’autofinancement = épargne brute x 100


Investissement

Un taux de 100 % signifie que l’épargne réalisée couvre les investissements projetés. L’agent
économique a un besoin de financement si son taux d’autofinancement est inférieur à 100 % et une
capacité de financement s’il est supérieur à 100 %.

2. Financement externe, direct ou indirect


Le financement externe consiste à faire appel à l’épargne des autres agents économiques. Il vient
généralement compléter l’autofinancement.
Une entreprise réalise un financement externe soit en augmentant son capital, soit en s’endettant, soit
encore en combinant les deux. Elle fait le pari que sa rentabilité sera suffisante pour lui permettre de
verser des dividendes et/ou de rembourser ses dettes.

 Le financement externe indirect (intermédiation) : recourt à des intermédiaires financiers


auprès de qui on réalise un emprunt. En général, il s’agit d’un emprunt bancaire.
 Financement indirect monétaire : les banques en créant de la monnaie accordent
des crédits aux emprunteurs
 Financement indirect non monétaire : des institutions monétaires (dont les
banques) accordent des crédits à partir des dépôts qu’elles ont préalablement
recueillis.

 Le financement externe direct est réalisé sur le marché financier.


Une entreprise peut y procéder à une émission d’actions qui conduit à une augmentation de
son capital social et donc de ses fonds propres.
Elle peut aussi émettre des obligations (emprunt à moyen et long terme) pour lever des fonds
externes qu’il lui faudra rembourser.

Schéma 1 : mécanisme de financement direct et indirect

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Schéma 2 : les différents moyens de financement

3. Le choix du moyen de financement :


Le choix du mode de financement pour les entreprises relève d’un arbitrage entre : - l’utilisation
des ressources propres - soit utiliser l’épargne pour l’autofinancement (financement interne), soit
augmenter le capital en émettant des actions (financement externe)
- et l’endettement (bancaire ou sur les marchés en émettant des obligations).

Mode de financement Avantages inconvénients


Financement interne Pas de coût de - Les actionnaires attendent
remboursement des profits élevés
-rarement suffisant
Financement externe Les profits futurs Hausse de l’endettement
(emprunt) reviennent aux actionnaires Remboursement et paiement des intérêts
(effet de levier**)
Financement externe il est pratiquement "gratuit" Entraîne le versement de
(Augmentation de dividendes plus importants
capital) qu’auparavant (augmentation du nombre des
actionnaires)
** effet de levier : est l’amélioration de la rentabilité de l’entreprise grâce au recours à
l’endettement. Il est avantageux si le rendement des investissements est durablement supérieur au
taux d’intérêt.

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Conclusion :
1) Les effets sur la demande
L’investissement permet d’accroître la demande, principalement par deux biais :
- L’investissement de productivité permet d’accroître la productivité, est donc augmentation de la
demande, surtout via la hausse des salaires et la baisse des prix ;
- Le mécanisme du multiplicateur, qui montre qu’une variation du niveau de l’investissement a un
impact plus que proportionnel sur la demande.

2) Les effets sur l’offre


 Investissement de remplacement  rajeunissement de capital   du risque de panne et
meilleure réactivité hausse potentielle de la production
 Investissement de capacité   de la quantité de capital productif disponible  hausse de la
production
 Investissement de productivité  modernisation de l’appareil productif 
 de l’efficacité  hausse potentielle de la production

3) Un cercle vertueux investissement/croissance


L’investissement est source de croissance, mais la croissance génère des revenus qui seront à leur
tour source d’une nouvelle demande adressée aux entreprises, ainsi que de nouveaux profits
permettant de financer de nouveaux investissements…

Documents de synthèse :
Au-delà de l’atout émanant de sa situation géographique privilégiée à la jonction de l’Europe, de
l’Afrique et du monde arabe, le Royaume du Maroc bénéficie d’un capital immatériel important
constitué par :
 Sa stabilité institutionnelle, politique et macro-économique (une croissance stable, une
inflation maîtrisée à moins de 2%, et une dette réduite).
 Son ouverture économique (un accès à un marché de près d’un milliard de consommateurs
grâce aux Accords de Libre Echange (ALE) conclus.

Doc 1 :
PROGRAMME INCITATION A L’INVESTISSEMENT
De nombreux efforts ont été déployés pour faire du Maroc une destination attractive pour les
investissements et ce, en mettant en place un certain nombre de stratégies et de réformes notamment :
 Des stratégies sectorielles ambitieuses visant à préparer une offre attractive et à appuyer les
secteurs à forte valeur ajoutée en particulier le secteur agricole, le tourisme, l’industrie, les
technologies de l’information et de la communication, les énergies renouvelables, le
commerce et la distribution, et l’innovation.
 Des réformes nombreuses notamment sur les plans législatifs, réglementaire et institutionnel
pour accroître la compétitivité du pays et attirer les IDE.
 Des efforts massifs dans les infrastructures routières, aériennes, portuaires et industrielles qui
font actuellement du Maroc une nation Multi-Connectée, favorisant la rapidité de
déplacement.
 L’engagement du Maroc pour l’encouragement et la promotion des investissements
étrangers, à travers notamment le lancement de plans sectoriels ambitieux, visant notamment
les secteurs Tourisme (VISION 2020), Agriculture (PLAN MAROC VERT), Industrie

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(PLAN ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE), Énergies Renouvelables (STRATÉGIE


ÉNERGÉTIQUE 2030), Commerce (PLAN RAWAJ), Logistique (STRATÉGIE DE
COMPÉTITIVITÉ LOGISTIQUE), Pêche maritime (HALIEUTIS), et les ports
(STRATÉGIE PORTUAIRE À L’HORIZON 2030).

 Les accords de libre-échange qui font du Royaume une destination importante pour
répondre aux besoins du marché national. Le Maroc a développé un réseau d’accords
internationaux en la matière comportant 63 accords bilatéraux en matière de promotion et de
protection des investissements (APPI),
 Grâce à une politique d’Open Sky, les 18 aéroports du Maroc dont 16 internationaux du
Maroc (première plateforme aéroportuaire de la région) sont desservis par une multitude de
compagnies internationales et sont reliés aux principales capitales économiques et
plateformes d’affaires mondiales.

Doc 2 :
MESURES FISCALES
La simplification du système fiscal à travers la réforme fiscale, acte pour des fins d’incitation à
l’investissement, à promouvoir l’entreprise, améliorer sa compétitivité et à soutenir le pouvoir
d’achat du marché marocain. Le cadre réglementaire et fiscal marocain consacre des mesures
majeures encourageant les IDE, notamment :
 Les entreprises qui s’engagent à réaliser un investissement portant sur un montant égal ou
supérieur à 100 millions de dirhams bénéficient de l’exonération des droits de douane
applicable aux biens d’équipement, matériels et outillages nécessaires à la réalisation de leur
projet dans les 36 mois qui suivent la date de la signature de la convention.
.
 Toute nouvelle société bénéficie d’une exonération d’impôt sur les sociétés pendant 5 ans
pour toutes les exportations de biens ou de services. Passé ce délai de 5 ans, le taux d’impôt
passe à 17,50%.
 Le Maroc a signé avec plusieurs pays des conventions de non double imposition. Ces
conventions établissent la liste des impôts et revenus concernés, les règles d’assistance
administrative réciproques et le principe de non-discrimination.

Doc 3:
ce contexte, l’épargne nationale devrait représenter 28,4% du PIB suite à une amélioration de
l’épargne intérieure qui devrait maintenir son taux à 22,2% du PIB en 2022 et compte tenu des
revenus nets en provenance du reste du monde qui devraient atteindre 6,2% du PIB en liaison avec le
maintien des transferts des MRE à un niveau confortable.
Avec un taux d’investissement brut qui serait de 32% du PIB en 2022, le compte épargne-
investissement dégagerait en conséquence un besoin de financement de l’ordre de 3,6% du PIB, en
creusement par rapport à 2,5% du PIB attendu en 2021.

Doc 4:
Le taux d’investissement du Maroc est parmi les plus élevés au monde, représentant 30% du PIB du
pays, alors que la moyenne mondiale est de 20%, a annoncé Mohcine Jazouli, ministre délégué
chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques.

Les efforts déployés par le Maroc au cours des deux dernières décennies pour améliorer son climat
des affaires ont contribué à faire du pays l’une des meilleures destinations d’investissement en
Afrique, a rappelé le ministre délégué.

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Exercice :
1- mettre une croix dans la case appropriée.
2- classer les opérations de l’investissement en : investissement privé ou publique.
opérations
de consommation D’épargne D’investissement

finale intermé Matériel Immatér Privé ou

diaire iel publique


Lancement d’une grande
compagnie publicitaire par
la SA SALAM
Acquisition de 5 micro-
ordinateurs par la famille
Ahmed pour usage
personnel
Organisation d’un
important stage à l’étranger
par la Sté SOMAF au profit
de ses ingénieurs
Acquisition de logiciels par
l’administration
Achat de farine par la
boulangerie BADRE et
frères
Achat de riz par le ménage
Réda
Construction du barrage
ALWAHDA (Ministère de
l’équipement)
Dépôt de 10 000 DH dans
un compte bloqué à la
BMCE BANK par Nabil
Construction du 2éme étage
d’une maison familiale
(ménage Rizki)
Cotisation à un régime de
retraite complémentaire par
un fonctionnaire
Achat d’actions par la
famille Abrahimi
Achat de fuel par la Sté
SOMAFOR
Repas servis aux élèves
dans l’internat d’un lycée
public
Construction de locaux
dans le siège d’une partie
politique

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Savoir 5325 : La répartition


L’activité de production crée des richesses (= valeur ajoutée) qui feront l'objet d'un partage entre
les différents agents économiques qui ont contribué à leur formation.
La répartition des richesses (Le revenu national) se répartie en deux étapes : d’abord la répartition
primaire des revenus librement organisée dans les entreprises. Puis la répartition secondaire (ou
redistribution) réalisée par les pouvoirs publics pour corriger les inégalités. En dépit de cette dernière,
les inégalités subsistent.

I. La formation des revenus primaires :

1. Répartition primaire :

C’est le partage de la valeur ajoutée, qui après avoir été créée par l’activité productive, doit
ensuite être redistribuée (répartie) sous forme de revenus primaires(les revenus engendrés de
manière directe ou indirecte par les activités de production) .En conséquent, la répartition
primaire des revenus consiste donc à rémunérer les facteurs de production : Le travail est rémunéré
par les salaires bruts et le capital est rémunéré par l’EBE (ou profit au sens large).

VA

Rémunération pour Rémunération du travail Rémunération du capital


l’État

Salaires bruts EBE Ou Profit au sens large

Impôts et taxes Salaires nets Cotisations Profit distribué Profit non


sociales distribué

Intérêts, Epargne brut


dividendes

Si la part des salaires augmente dans la valeur ajoutée c’est donc au détriment de la part des
Profits dans la valeur ajoutée.
En effet, si l’on privilégie les salariés, cela stimulera la consommation et donc la demande
(Keynes). Au contraire, si l’on privilégie les profits, on stimule alors l’offre par l’investissement
(Libéraux).

2. Les types de revenus primaires:

 Revenu d’activité salariale :


Les revenus du travail salarié (salaires) sont la rémunération versée au salarié qui effectue un travail
pour le compte d’un employeur conformément à un contrat de travail.
Cette rémunération comprend un salaire de base, auquel s’ajoute les compléments du salaire
(primes, indemnités, avantages…)

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En théorie, le salaire est fixé sur le marché du travail en fonction de l'offre et de la demande de
travail. Dans la réalité, Les salaires dépendent en grande partie du rapport de force entre les
partenaires sociaux, de la capacité de négocier, de l'évolution de la croissance.

Les salaires évoluent au court du temps en fonction de nombreux facteurs et malgré l’existence
récente de la crise et la remontée du chômage, la baisse du salaire ne se produit pas en raison
principalement :
- De l’existence d’une législation protectrice (SMIG et l’assurance chômage)
- L’influence des syndicats
- La généralisation de la négociation collective (négocier une fois par an les salaires).

 Revenus mixtes ou revenus des entrepreneurs individuels :


Ils peuvent être agriculteur, commerçants membres des professions libérales…Leur
rémunérations est constituée par le bénéfice de leur entreprise. Les non-salariés qui travaillent pour
leur propre compte ne disposent pas d'un revenu aussi régulier que les salariés.

On distingue principalement :
- les bénéfices : ils sont tirés des activités artisanales, agricoles, industrielles ou commerciales. Les
activités de ces entrepreneurs entraînent des coûts et des recettes.
- les honoraires : ce sont les revenus des professions libérales : médecins, avocats, notaires,
architectes. Ces revenus, extrêmement variables, sont très difficiles à évaluer

 Les revenus de la propriété :


Pour un agent économique, la propriété est formée par l'ensemble des biens mobiliers et
immobiliers et des créances. Tantôt désignée le capital, tantôt le patrimoine, la propriété peut
rapporter à son détenteur des revenus.

On distingue généralement deux types de revenus de la propriété :


- les revenus fonciers ou revenus immobiliers : il s'agit du loyer perçu par le propriétaire d'un bien
immobilier (logement, local professionnel) qui le loue. Le propriétaire peut aussi percevoir une rente
foncière lorsqu'il s'agit d'un terrain loué (terre agricole… etc.).
- les revenus mobiliers comme les dividendes (revenus des actions) perçus par les actionnaires ou les
intérêts (revenus des placements financiers, revenus des obligations) perçus par les épargnants.

II . Répartition secondaire des revenus ou redistribution :


1. le système de redistribution
Nommée aussi "opérations de transfert" ou "transferts sociaux", La redistribution est définie
comme « l‘ensemble des opérations par l’intermédiaire desquelles une partie des revenus
primaires est prélevée sur certains agents économiques pour être reversée au bénéfice d’autres
agents ».
C’est une politique d'atténuation des inégalités de revenus opérée au moyen des transferts sociaux.
Elle vise à réduire les écarts de revenu entre les ménages d'une même société.
La « redistribution » concerne davantage les États-providence (Désigne l’ensemble des
interventions de l’État dans le domaine social, qui visent à garantir un niveau minimum de bien-être à
l’ensemble de la population, en particulier à travers un système étendu de protection sociale).

Les ménages ne disposent pas des revenus primaires mais d’un revenu disponible. En effet, des
prélèvements obligatoires sont effectués permettant de financer notamment le versement de revenus
de transfert.
Revenu disponible = revenu primaire – prélèvements obligatoires (impôt et charges
sociales) + prestations sociales (revenu de transfert)
 Revenus disponibles : revenus après impôts directs et prestations sociales, que le ménage
peut consacrer à la consommation ou à l’épargne

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 Revenus de transfert : ce sont des revenus distribués par les administrations publiques. Il
s’agit des prestations sociales pour les ménages.
Exemple : retraites, allocations chômage, allocations familiales…
 Prélèvements obligatoires : ensemble des contributions auxquelles sont assujettis les
entreprises et les ménages (impôts et cotisations sociales) au profit des administrations
publiques.

2. les objectifs du système redistributif :


Le débat sur la légitimité du système de redistribution oppose les libéraux et les Keynésiens.
 Approche Keynésienne: Le marché est imparfait, le secteur privé n'est pas apte.il faut une
intervention étatique (fonction de redistribution) pour réduire les inégalités engendrées par le
marché.

 Approche des libéraux: La redistribution suppose des prélèvements obligatoires qui peuvent
décourager l'épargne et l'effort d’investissement.
La courbe de Laffer (du nom de l'économiste américain Arthur Laffer) montre qu'au-delà
d'un certain seuil de prélèvement fiscal, plus la pression fiscale augmente, plus les recettes
fiscales diminuent, en raison de l'effet décourageant sur l'offre de travail. Elle est résumée par la
formule trop d'impôt tue l'impôt (ou parfois : les hauts taux tuent les totaux).
Les objectifs :
 Mettre en place une justice sociale en protégeant les démunis (personnes sans revenu), les
personnes économiquement faibles .La généralisation de la protection sociale obligatoire à
l'ensemble de la population, pour faire face aux risques de la vie (chômage, maladie…). on
parlera de redistribution horizontale => les cotisations sociales

 Réduire la pauvreté et les inégalités engendrées par la répartition primaire. Cette réduction
des inégalités se fait par le versement de prestations sociales. On parlera alors de
redistribution verticale => impôts et taxe (la fiscalité)

 Etablir une solidarité entre les générations et permettre aux personnes inactives, les retraités
par exemple, de percevoir leurs pensions de retraite, aux étudiants ou lycéens, d’obtenir des
bourses d’études, aux personnes invalides d’obtenir une pension d’invalidité....

3. les outils su système de redistribution :


Le système redistributif est fondé sur des prélèvements obligatoires qui donnent lieux
aux versements de prestations par les autorités publiques .Ces prélèvements sont divisés
en prélèvements sociaux et prélèvements fiscaux :
- Prélèvements sociaux:
Les cotisations sociales sont assises sur les salaires (assurance par ex), une partie
payée par l'employeur et une partie par le salarié. L'ensemble de ces cotisations est reversé
à des organismes sociaux (CNSS, CIMR…)
- Prélèvements fiscaux:
Ils sont votés chaque année avec le budget de l'Etat. Les Impôts indirect sont payés
par tout le monde. Exemple : TVA, TIC (taxe d’imposition à la consommation) et les
impôts directes (IR, impôts sur les sociétés)

Les différents types de prestation:


- Prestation de vieillesse : retraite, minimum vieillesse, retraite complémentaire.
- Prestation familiale : allocations familiales
- Prestation chômage : indemnité de chômage (indemnité de perte d’emploi)
- Prestation santé: AMO (assurance maladie obligatoire
III. Le constat des inégalités
1. Les inégalités économiques et sociales

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 Les inégalités de revenus


Les inégalités de revenus les plus connues sont les inégalités de salaires, elles concernent une
population importante, puisque plus de 80% des actifs sont salariés.
Les inégalités de salaire peuvent s’expliquer du point de vue économique par la rareté de la main
d’œuvre (plus on est diplômé, plus on va être rare) et par des écarts de gains de productivité.
Il faut également tenir compte des disparités à la participation, les primes diverses, les avantages
en natures… etc. D’un montant différent selon les entreprises, les compléments de salaire tend en
générale à s’accroitre avec le niveau hiérarchique et la qualification.

 Les inégalités de patrimoine


Le patrimoine d’un ménage ou tous autres agents économiques peut se définir comme l’état de ses
avoirs et de ses dettes a un moment donné.
Patrimoine = Actif réel (terrain, maison)
+ Actifs financiers (action...)
– Les dettes (crédits immobilier et à la consommation)
Les inégalités de patrimoine sont plus importantes que les inégalités de revenus et
s’expliquent par :
- Héritages.
- Hauts revenus.
- La forte capacité d’épargne et d’endettement des hauts revenus.

 Les inégalités de niveau de vie :


D’autres inégalités économiques et sociales peuvent être observées :
- Inégalités de niveau de vie qui sont en partie le résultat des inégalités de revenus et patrimoine. Le
niveau de vie d’un ménage peut être mesuré par le niveau de consommation par personne.
Toutefois à revenu égale le niveau de vie entre deux ménages diffère en raison du nombre de
personnes à charge.

2. Les exclusions
 La pauvreté
La pauvreté peut être définie de deux façons :
- pauvreté absolue, c’est la situation d’une personne disposant d’un revenu inférieur au seuil (1 dollar
par ex) qui permet de satisfaire les besoins alimentaires.
- pauvreté relative, c’est la situation d’une personne relativement aux autres, avec un revenu inférieur
dont le seuil international est fixé à 2 dollars par personne et par jour.

 La précarité et l’exclusion
La précarité est lié à la difficulté de se maintenir au dessus du seuil de pauvreté, pour des raisons
diverses qui en générale se cumule (instabilité de l’emploi, insuffisance de formation, problème de
santé, problème de logement, séparation familiale).
La précarité peut conduire à l’exclusion, c'est-à-dire la rupture du lien social.

DOC 1 : Les inégalités empiriques au Maroc :


- 3,2 millions de personnes supplémentaires basculent dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité
(2,05 millions) au Maroc sous l'effet de la Covid-19 et de l'inflation.
- Par catégorie sociale, le niveau de vie par personne aurait baissé de 8% pour les ménages les moins aisés entre
2019 et 2022, passant de 7.000 DH à 6.440 DH, de 6,6% à 14.700 DH pour les ménages intermédiaires et de
7,5% à 44.200 DH pour les ménages les plus aisés.
- La vulnérabilité économique a connu une importante hausse. Le taux de vulnérabilité est passé de 7,3% en
2019 à 10% en 2021 au niveau national.
Inflation: - Les prix à la consommation ont augmenté plus vite durant la période allant de janvier à juillet 2022
et le taux d'inflation moyen, en glissement annuel, a atteint 5,5%, soit un niveau 5 fois supérieur à celui
enregistré entre 2017 et 2021.

Prof : ZEMMAHI SOUMIA Page 12

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