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8 - Neurobiologie Du TOC
8 - Neurobiologie Du TOC
INTRODUCTION
LES NEUROTRANSMETTEURS
Hypothèse de la sérotonine
Hypothèse de la dopamine
ASPECTS IMMUNITAIRES
LES FACTEURS NEURONANATOMIQUES
CONCLUSION
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INTRODUCTION
En dépit de nombreux travaux à ce niveau, les bases neurobiologiques du TOC
demeurent inconnues.
Certaines preuves impliquent une activité neuronale anormale ainsi qu’une altération
des neurotransmetteurs, mais nul ne peut dire à ce jour s’il s’agit d’une cause ou d’un
effet du TOC.
Certaines études suggèrent l’existence d’une composante génétique dans son étiologie,
mais aucun gène ni produit génique anormal n’a encore pu être identifié, cependant il y
a une forte croyance dans l’existence d’une base neurologique pour le TOC, croyance
issue de données mettant en cause les ganglions de la base et liées au succès relatif de
la psychochirurgie chez certains patients.
LES NEUROTRANSMETTEURS
L’implication des systèmes de neurotransmission est supportée par les données issues
des études pharmacologiques.
HYPOTHÈSE DE LA SÉROTONINE
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serait associé à un hyperfonctionnement sérotoninergique. Il a été ainsi démontré que
le trouble obsessionnel compulsif était corrélé avec une concentration accrue de 5-
hydroxyindolacétique (5-HIAA, métabolite principal de la sérotonine) dans le liquide
céphalo-rachidien.
HYPOTHÈSE DE LA DOPAMINE
Près de 40% des patients souffrant de TOC ne répondent pas aux ISRS. Chez eux, la
dysrégulation de la fonction sérotoninergiques ne semble pas évidente. Par conséquent,
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il existe certainement d’autres neurotransmetteurs(NT) impliqués dans la
physiopathologie du TOC, au moins chez certains patients.
Des études chez l’animal ont montré que de fortes doses de divers substances
dopaminergiques, comme l’amphétamine, la bromocriptine, l’apomorphine et la L-
DOPA induisent des mouvements stéréotypés qui ressemblent aux comportements
compulsifs des patients .L’augmentation de la neurotransmission dopaminergique en
serait responsable.
L’élément le plus en faveur d’un rôle de la DA dans le TOC provient de la relation qui
existe entre les symptômes obsessionnels-compulsifs et plusieurs maladies
neurologiques associées à une dysfonction dopaminergique au niveau des ganglions
de la base (Syndrome de Gilles de la Tourette, Chorée de Sydenham, encéphalite de
Von Economo). Il existe même des preuves récentes qu’une atteinte auto-immune des
ganglions de la base chez certains enfants vulnérables pourrait être liée au
développement du TOC.
La relation la plus intrigante que l’on puisse établir entre la DA des ganglions de la
base et le TOC vient du lien qui existe entre les symptômes obsessionnels-compulsifs
et le syndrome de Gilles de la Tourette. Ce dernier est une pathologie
neuropsychiatrique chronique caractérisée par de nombreux tics moteurs et verbaux.
45 à 90% de ces patients ont aussi des obsessions et des compulsions. Si par ailleurs
on ne considère que ces seuls symptômes, un pourcentage très élevé de patients
atteints de Gilles de la Tourette réunirait les critères diagnostiques du TOC.
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réduire la sévérité des symptômes obsessionnels-compulsifs chez les patients résistant
aux ISRE seuls, surtout chez ceux qui souffrent d’un syndrome de Gilles de la
Tourette concomitant, ces observations sont donc un argument supplémentaire en
faveur de l’implication de la DA dans la physiopathologie du TOC.
A partir d’études dans le TOC portant à la fois sur la 5HT et la DA, il semble probable
que tout au moins dans certaines formes de TOC (c.-à-d. TOC associé à un syndrome
de Gilles de la Tourette ), les systèmes sérotoninergiques et dopaminergiques soient
impliqués tous les deux .
Il semblerait donc qu’une diminution de l’influence inhibitrice du tonus 5HT sur les
neurones DA conduirait à une augmentation de la fonction dopaminergique du fait de
l’existence de connexions fonctionnelles entre les neurones DA et 5HT des ganglions
de la base.
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ASPECTS IMMUNITAIRES
L’OBSERVATION DE SYMPTÔMES OBSESSIONNELS COMPULSIFS ASSOCIÉS À LA
PALLIDUS OBSERVÉE CHEZ CES PATIENTS EST COMPATIBLE AVEC UNE RÉACTION
LYMPHOCYTAIRE D8/17 CHEZ 22 % DES TOC ET CHEZ DES SUJETS AVEC DES
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L’implication de perturbations fonctionnelles au niveau d’un ensemble de structures
sous-corticales, les ganglions de la base, et de ses relations avec les réseaux fronto-
sous-corticaux est suggérée, en particulier le circuit « ventral » qui implique le cortex
orbito-frontal et les noyaux caudés.
Ce circuit est considéré comme faisant fonction d’interface entre le circuit dorsal
(impliquant le cortex préfrontal) et les systèmes affectifs
La discussion concerne les circuits neuronaux qui joueraient un rôle dans les
obsessions et le caractère hypo ou hyper métabolique du fonctionnement de ces
circuits, un hyper métabolisme reflétant un fonctionnement accru dans une région
d’intérêt, un hypo-métabolisme reflétant un fonctionnement diminué.
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Ainsi, l’hyperactivité métabolique retrouvée au PET SCAN, principalement dans le
noyau caudé droit, ne représenterait pas une perturbation structurale stable (un trait)
mais plutôt un marqueur d’état obsessionnel étant donné sa disparition sous traitement
pharmacologique ou psychologique.
Différentes études familiales ont abouti à l’hypothèse d’un facteur génétique dans
l’apparition d’un TOC. Les études de jumeaux ont mis en évidence un risque plus
important de TOC chez le jumeau d’un sujet atteint que dans la population générale
(avec une concordance supérieure à 80% pour les jumeaux homozygotes et proche de
50%pour les hétérozygotes). De même, une histoire familiale de TOC ou de syndrome
de Gilles de la Tourette serait plus fréquemment retrouvée chez les sujets souffrants de
TOC d’apparition précoce avant l’âge adulte.
Il n’existe pas d’étude d’adoption qui permette d’examiner l’influence du milieu sur
des jumeaux élevés dans des familles différentes.
Des études de polymorphismes ont suggéré un lien éventuel entre une modification de
la séquence du gène (région 11q du chromosome 22) codant la catéchol-o-
méthyltransférase et le TOC, plus spécifiquement chez les hommes homozygotes.
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variation du gène codant pour le récepteur 5HT serait associée au TOC. Ces résultats
contribueraient à confirmer le rôle de la catéchol-o-méthyltransférase (COMT) comme
celui du récepteur 5HT dans le TOC.
CONCLUSION
Les arguments en faveur d’un support neurobiologique aux TOC s’accumulent aujourd’hui,
même si de nombreuses zones d’ombre persistent. Certains recouvrements existent avec la
dépression et l’anorexie mentale. En termes de structure, les circuits fronto-striataux
semblent impliqués. En termes de neuromédiateurs, les arguments en faveur d’une
implication des systèmes sérotoninergiques sont nombreux, mais indirects. Il apparaît en fait
peu vraisemblable qu’une anomalie de la sérotonine soit l’anomalie primaire dans le TOC.
L’implication des systèmes dopaminergiques et glutamatergiques commence à être
documentée. En revanche, la place du stress, des neuropeptides et des mécanismes de
régulation immunitaire mériterait d’être mieux élucidée.