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 INTRODUCTION GENERALE

1. Il était une fois, l’homme qui ressent des besoins et cherche à les

satisfaire.

Le véritable sens de l’économie commence par l’existence de besoins à

satisfaire. Selon Edmond Malinvaud, « l’économie est la science qui étudie

comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des

besoins des hommes vivant en société » (Leçons de théorie

microéconomique, 1986)

Les besoins des hommes et des femmes dans le monde entier reste donc le

point de départ de l’étude économique. Ils constituent une raison d’agir en

menant des activités économiques.

1.1.L’homme ressent des besoins.

1.1.1. Définition du besoin :

Un besoin est le constat d’un manque, d’une carence, d’un sentiment de

privation ou d'insatisfaction, accompagné du désir ou de la nécessité de le

faire disparaître.

Les besoins sont des exigences nées de la nature (besoins naturels) ou de la

vie sociale (besoins sociales), ressenties par un individu (besoins

individuels) ou par une collectivité (besoins collectifs).

1.1.2. Classification des besoins

Les besoins peuvent être d’origine physiologique (se nourrir, se loger, de

vêtir). Il y a aussi des besoins de civilisation : apparaissent avec le progrès

une fois que les besoins physiologiques sont satisfaits (affectif, culturel,

social, intellectuel ou spirituel)

« Les besoins peuvent être d’origine physiologique, d’ordre affectif,

culturel, social, intellectuel ou spirituel ».


1.1.3. Caractéristiques des besoins

Les besoins sont subjectifs et dépendent des circonstances car ils sont

relatifs à une société donnée, à son niveau de développement, à son

système social. Ils ont donc les caractéristiques suivantes :

 Ils sont illimités en nombre, ils se multiplient avec le progrès

technologique. Les besoins sont essentiellement sociaux et culturels car

ils sont relatifs au niveau de développement à l’évolution du système

social d’une économie donnée.

 Ils sont subjectifs car ils varient selon les époques, selon les personnes.
 leur intensité diminue au fur et à mesure qu'ils sont satisfaits.
1.2.L’homme satisfait ses besoins par l'acquisition de biens.

Pour satisfaire leurs besoins, les hommes utilisent des biens (matériels) ou

des services (immatériels).

Certains biens et services sont dits « libres » et sont disponibles dans la

nature et ne nécessite pas d’être transformés. Ce sont des biens

surabondants dont on dispose librement sans devoir renoncer à d’autres

biens (air, eau de source, terre, espace, soleil, flore, faune...)

À cote des biens et services libres, il y a des biens et services économiques.

Ces derniers nécessitent un effort pour l’obtenir. Ils ont besoin d’être

produits et leur production induit des couts (argent, temps) Les biens et

services économiques ont les caractéristiques suivantes à savoir :

 Ils sont utiles : ils sont aptes à satisfaire un besoin.


 Ils sont disponibles : il est possible de s’en procurer
 Ils sont rares : ils sont disponibles en quantité limitée

Les biens peuvent être classés selon plusieurs critères :

1.1.1.1. Le critère de la durée d’utilisation

On a essentiellement :

 des biens durables utilisés sur une période très longue (un bâtiment)

ou assez longue (un meuble, un véhicule)

 des biens non durables détruits immédiatement par l’usage (le pain,

l'électricité, le pétrole)

 des biens semi-durables qui se dégradent assez rapidement par une

utilisation régulière (des vêtements).

1.1.1.2. Le critère d’utilité dans processus de production

On a :

 des biens de consommation (finale) qui sont des biens qui satisfont

directement les besoins de leurs utilisateurs sans engendrer de

nouveaux produits à l’intérieur d’un processus de production


(vêtements, bijoux, meubles, nourriture, vélo, console de jeu, CDaudio). Ils se situent en fin de
processus : on parle de consommation

finale.

 des biens de production qui ne permettent pas de satisfaire

directement les besoins de l'utilisateur. Les biens de production se

décomposent en :

 des biens d’équipement qui peuvent être utilisés dans plusieurs

processus de production sans subir de transformation autre que

l'usure et l'obsolescence (grue de chantier, micro-ordinateur,

les machines, les bâtiments, les équipements). L'emploi de ces

biens d'équipement s’appelle la consommation de capital fixe.

 des biens intermédiaires qui sont des biens qui ne sont utilisés

que dans un seul processus de production soit parce qu'ils sont

incorporés aux produits, soit parce qu'ils disparaissent en cours

de processus (ex : matières premières). L'emploi de ces biens

intermédiaires est appelé consommation intermédiaire.

2. La rareté impose des choix économiques

Les besoins ne se conçoivent que dans le cadre de la rareté. Dans une

société d’abondance, l’état de manque disparaîtrait et avec lui, le besoin. La

rareté peut être celle des ressources financières (contrainte budgétaire d'un

ménage, par exemple) ou celle de biens et services économiques.

2.1.Existence d’un conflit entre besoins illimités et biens limités et

coûteux.

La rareté des biens et services économiques oblige à faire

des choix puisque les besoins sont illimités (ou en tout cas beaucoup moins

limités que les ressources). Un calcul économique s'impose pour :

 satisfaire le plus possible de besoins


 dépenser le moins possible
 effectuer le minimum d’efforts.
2.2.Les sujets économiques doivent faire des choix.

Les choix sont difficiles car les sujets économiques doivent renoncer à

consommer d’autres biens. Ces choix s’imposent à plusieurs niveaux :

- Quels biens produire, comment les produire, avec quoi les produire ?

- Comment répartir entre les individus le revenu dégagé par la vente de

ces produits de sorte à garantir l’équité ?

-Comment les sujets économiques utilisent-ils leurs revenus pour

satisfaire leurs besoins ?

3. En quoi consiste donc l’économique ?

Pour Edmond Malinvaud, « elle s’intéresse d’une part, aux opérations

essentielles que sont la production, la distribution, et la consommation des

biens, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de

faciliter ces opérations » (Leçons de théorie microéconomique, 1986).

L’économie est donc l’étude des mécanismes allant de la création de biens

jusqu'à la satisfaction des besoins et des interdépendances entre ces

mécanismes.

Elle s’appuie, d’une part, sur l’analyse microéconomie qui s’intéresse à

l’affectation de ressources, et de manière plus spécifique, à l’allocation

optimale des ressources et aux décisions des individus (consommateur et

producteur) sur des marchés désagrégés, spécifiques. D’autre part, la

macroéconomie s’intéresse aux effets globaux sur l’économie de toutes les

décisions prises par tous les agents économiques

4. Macroéconomie

Nous aborderons successivement la définition et l’objet, les objectifs et la

méthodologie de la macroéconomie.

4.1.Définition et objet de la macroéconomie

La macroéconomie étudie les relations qui existent entre diverses grandeurs

représentatives de l’activité économique d’une nation (revenu national,


consommation, taux d’intérêt, emploi, inflation) et cherche à comprendre

comment elles sont affectées par la politique économique.

Elle procède à une simplification des comportements en se basant sur des

variables agrégées ou agrégats. Un agrégat est une grandeur économique

qui résulte de l’addition (agrégation) de grandeurs élémentaires ou en

construisant des indices pour un agent représentatif.

4.2.Objectifs de la macroéconomie

La macroéconomie se propose d’analyser certaines questions

fondamentales liées à la marche des activités de l’économie nationale. Ces

différentes questions principales peuvent trouver leur place dans le carré

magique de Nichols Kaldor, économiste britannique et pro-keynésien.


Chaque sommet du carré magique représente les quatre grands objectifs de

la politique économique conjoncturelle d’un pays que sont :

 Stimuler la croissance;
 Réduire le chômage;
 Stabiliser les prix;
 Réaliser l’équilibre extérieur de la balance commerciale.

Le carré est dit magique car les quatre objectifs ne peuvent être atteints

simultanément. Il permet de comparer de façon beaucoup plus visible les

performances économiques d’un pays par rapport à celles des autres pays

ou encore les performances réalisées à une période par rapport aux autres

périodes.

4.3.Méthodologie

La macroéconomie utilise une méthodologie propre à la science

économique.

4.3.1. La macroéconomie est à la fois positive et normative.

L’économie positive cherche à décrire ou expliquer scientifiquement le

fonctionnement de l’économie. On tente de répondre à des question comme, quelles sont les
relations entre consommation / production /

inflation / chômage ? Pourquoi il y a du chômage ?

L’économie normative cherche à donner des prescriptions ou des

recommandations sur la manière dont l’économie devrait se comporter ou

sur ce qu’il y à faire pour que l’économie fonctionne bien. Par exemple,

que faudrait-il faire pour juguler le chômage ? Elle repose sur une norme

car on pose des jugements de valeur.

Le but de la macroéconomie est d’expliquer comment les changements


économiques affectent les consommateurs, les entreprises et l’Etat et tous

les marchés, en suivant la démarche suivante :

 déterminer les variables expliquant le comportement des agents pris

dans leur ensemble ;

 étudier les relations entre les variables afin de déterminer l’existence

de rapports stables, voire de lois, entre ces variables ;

 dégager les conditions de réalisation d’un équilibre entre les agrégats

économiques ;

 analyser les principaux déséquilibres qui apparaissent entre les

agrégats et en rechercher les causes ;

 étudier les politiques économiques et les moyens à mettre en œuvre

pour atteindre certains buts fixés par la société.

Cette démarche scientifique impose aux macroéconomistes de construire

des modèles et d’utiliser des outils d’analyse comme les mathématiques et

les statistiques et l’économétrie pour les tester.

4.3.2. Méthodes

La macroéconomie combine la méthode déductive et la méthode inductive.

 La méthode déductive part de quelques vérités simple et évidente

(axiomes ou postulats) pour arriver à des conclusions par un

raisonnement logique. Elle relève de l’économie théorique et utilise

la modélisation mathématique comme outil d’analyse.

 La méthode inductive qui part de l’observation d’un grand nombre

de faits et recherche à expliquer dans quelle mesure des rapports

existent entre les données enregistrées. Elle relève de l’économie

empirique et utilise la modélisation économétrique comme outil

d’analyse.

4.3.3. Modèles

« Les modèles sont des théories qui posent des relations entre des variables

économiques et en tirent des enseignements sur le fonctionnement de


l’économie. Ce « sont des représentations théoriques des réalités que l’on

souhaite étudier avant d’en évaluer le pouvoir explicatif ».

Exemple du modèle du marché de « garba ». Dans une vision classique, le

marché garba est caractérisé par un équilibre qui égalise l’offre de garba

(QO) et la demande de garba (QD).

La relation (1) est une relation d’équilibre comptable ou équilibre ex-post si

les quantités offertes (QO) et demandée (QD) de garba découlent du résultat

de la transaction entre le vendeur et l’acheteur de garba. Mais, lorsqu’elles

traduisent les projets d’achat/vente on parle d’équilibre économique ou ex-

ante. La relation (1) n’a pas plus de sens parce qu’elle ne décrit pas le

comportement des acheteurs et des vendeurs de garba. Il est donc

nécessaire de définir l’offre (QO) et la demandée (QD). Selon la loi de

l’offre, les quantités offre de garba est une fonction positive de son prix (P)

et d’autres paramètres θ.

Selon la loi de la demande, les quantités demandées de garba est une

fonction négative de son prix (P) et d’autres paramètres λ.

Le système (4) formé par les équations (1), (2) et (3) est un modèle possible
du marché du « garba ».

C’est la forme structurelle du modèle. Les équations (2) et (3) sont des

relations analytiques où (QO) et (QD) sont des variables endogènes c’est-à-

dire expliquées par la variable exogène (P) et l’équation (1) est une relation

d’équilibre. Lorsqu’on résout le système en exprimant les quantités en

fonction des prix on obtient la forme réduite.


CHAPITRE 1 : FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE

Toute économie fonctionne comme un circuit « Production-Revenu-

Dépense », les richesses générées par la production permet de distribuer

des revenus à ceux qui y ont participé et ces revenus ainsi distribués sont à

leur tour dépensés pour acheter les biens et services produits et disponibles

dans l’économie.

Ce fonctionnement sous forme de circuit économique est naturellement

garanti par la réalisation de trois grandes fonctions économiques

fondamentales que sont :

 La fonction PRODUCTION : quels biens produire, comment les

produire, avec quoi les produire ? On produit, on crée des richesses ;

 La fonction REPARTITION : Comment répartir entre les individus le

revenu dégagé par la vente de ces produits de sorte à garantir l’équité ?

On distribue des revenus aux personnes en fonction de leur participation

au processus productif ou à leur situation personnelle ;

 La fonction CONSOMMATION : Comment les sujets économiques

utilisent-ils leurs revenus pour satisfaire leurs besoins ? On utilise ces

revenus pour obtenir des produits de consommation (consommation) ou

des biens de production (investissement).

1. La production

1.1.Définition

La production est l’activité humaine de création de biens et services à partir

de facteurs de production visant à satisfaire les besoins individuels et

collectifs. Elle est source de création de valeur et de richesses.


La production est l’acte par lequel les unités de production combinent des

facteurs de production pour créer de nouveaux biens et services destinés à

la satisfaction des besoins.

1.2. Producteurs et nature de la production

Il y a deux familles de producteurs qui se distinguent par les conditions

économiques dans lesquelles la production est réalisée.

1.1.1.1. Les entreprises et la production marchande

La production marchande est la production qui s’échange sur un marché à

un prix tel qu’il vise à couvrir les coûts de production et à dégager un

profit. Exemple : production automobile, alimentation, …

Elle est le fait des entreprises privées ou publiques que. Une entreprise est

une organisation économique et sociale qui fournit des biens et services en

vue de satisfaire un besoin. Il est possible de regrouper en fonction du type

de biens ou de services :

 Sociétés non financières produisant des biens et services non

financiers (Nestlés, Unilevers, Orange, etc.)

 Sociétés financières produisant des services financiers (Ecobank,

BRVM, Cofina, etc.)  Entreprises individuelles (avocats, Notaires, etc.)

La distinction privé/public porte sur la propriété du capital. Parmi les

entreprises privées, on peut distinguer les entreprises privées à but lucratif

et les entreprises coopératives (économie sociale)

La distinction peut être de nature juridique : entreprise individuelle /

entreprise sociétaire.

 Entreprise Individuelle : elle appartient à une seule personne, qui la

dirige, qui reçoit la totalité du bénéfice mais qui en cas de faillite, est

responsable sur la totalité de ses biens

 Entreprise Sociétaire : le capital de la société est réparti entre

plusieurs personnes (physiques ou morales) qui détiennent chacune

des parts appelées parts sociales. Selon les sociétés, le capital


minimum, le nombre minimum ou maximum d’associés, la

responsabilité en cas de faillite peut varier.

1.1.2. Les administrations et la production non marchande

La production non marchande est la production qui ne s’échange pas sur un

marché. Elle regroupe l’ensemble des services rendus à titre gratuits ou

quasi-gratuits.

Elle est le fait des administrations publiques ou privées. Les

administrations publiques regroupent :

 les administrations centrales (Etat) ;


 les administrations locales (collectivités locales) ;
 les administrations de sécurité sociale (CGRAE, CNPS) ; Les administrations privées sont aussi
appelées institutions sans but lucratif

au service des ménages (ISBLSM). Ce sont par exemple, les associations,

les parti politique, les ONG qui produisent divers services de conseils-

informations, de soins ou de subsistance, etc.

1.2.Les facteurs de production

La production est réalisée en combinant des facteurs de production.

1.2.1. Quels sont ces facteurs ?

Dans l'analyse la plus courante, on distingue deux facteurs de production:

Le travail et le capital.

1.2.1.1. Le travail (noté L)

Le travail est l’ensemble de capacités physiques et intellectuelles des

hommes mobilisées pour la création de biens et de services pouvant

satisfaire leurs besoins. On parle de capital humain déterminé :

 Quantitativement par une série d’élément dont la durée du travail et

des facteurs démographiques.

 Qualitativement par la qualification du travail (formation initiale,

formation permanente et expérience), l’âge (l’efficacité croit puis


décroit ensuite), le sexe (contraintes propres aux femmes : congés

maternité, parentaux, cessation d’activité), l’organisation du travail

et de la motivation des salariés. Il s’agit d’apprécier l’efficacité de la

main d’œuvre dans les entreprises.

1.2.1.2. Le capital

Capital est l’ensemble des biens de production utilisés par une unité

productive. Il se décompose en :

 Capital fixe (noté K) désignant tous les biens de production durable

ou biens d’équipement qui contribuent à la production. Par exemple

ce sont les grues de chantier, les micro-ordinateurs, les machines, lesbâtiments, les équipements
dont dispose une entreprise pour réaliser

sa production. Le capital fixe s’accumule par l’acte d’investissement.

 Capital circulant qui sont des biens et services utilisés dans un seul

processus de production soit parce qu'ils sont incorporés aux

produits, soit parce qu'ils disparaissent en cours de processus

(exemple, les matières premières, l’énergie, etc.). Leur utilisation est

appelé consommation intermédiaire.

1.2.2. Modalité de combinaison des facteurs

Travail et Capital sont toujours utilisés l’un avec l’autre, traduisant ainsi

l’idée de combinaison productive). De manière fonctionnelle, les

économistes écrivent :

Y = F( K ,L,CI)

Travail et Capital sont en proportion variable dans une combinaison

productive. Il revient à l’entrepreneur de choisir sa combinaison

productive pertinente au regard de ses besoins et de ses possibilités.

 Les combinaisons productives sont plus ou moins intenses en

capital;

 Dans une combinaison productive, les facteurs sont plus ou

moins substituables ou plus ou moins complémentaires.


1.3.Comment mesure-t-on la production ?

On reprend la distinction entre la production marchande et la production

non marchande.

1.3.1. Production marchande

Au niveau microéconomique, la production peut fait l’objet d’une mesure

physique (tonnes, hectolitres, mètre) et d’une mesure en valeur. Dans le

deuxième cas, la valeur de la production d’une entreprise durant une

période, au prix de vente ou prix de marché, est appelé le chiffre d’affaires

auquel on ajoute la variation de stocks de produits finis. Le chiffre d’affaire

d’une entreprise durant une période est le prix de vente d’une unité de

produit multiplié par la quantité d’unités produites.

Au niveau macroéconomique, la production marchande totale ne peut être

mesurée par la sommation des chiffres d’affaire réalisés par les unités

productives d’un pays. En effet, pour produire certaines unités productives

utilisent la production d’autres entreprises comme consommations

intermédiaires. Additionner les chiffres d’affaire reviendrait à compter

deux fois les coûts des biens intermédiaires : une première fois comme la

production d’une entreprise, une deuxième fois comme la composante de la

production d’une autre entreprise. Les économistes utilisent plutôt le

concept de valeur ajoutée c’est-à-dire la contribution propre de l’unité

productive à la création de la richesse.

Valeur ajoutée = production – consommations intermédiaires

Ainsi, l’entreprise ajoute de la valeur à des biens intermédiaires utilisés en

mettant en œuvre une combinaison de travail et de biens d'équipement.

Ainsi, au niveau macroéconomique, c’est la valeur ajoutée qui permet de

calculer correctement la production marchande réalisée par l'appareil

productif d'un pays. La production marchande totale s’obtient en agrégeant


les valeurs ajoutées par toutes les différentes unités marchandes.

1.3.2. Production non marchande

La production non marchande est difficile à être évalué à partir de la notion

de valeur ajoutée. En effet, cette production n’est pas vendue et son prix

n'est pas économiquement significatif. Par exemple, on ne peut pas calculer

la valeur ajoutée d'une caserne de pompiers. Par convention, la valeur de la

production de services non marchands est égale au coût de production en travail et en capital de ces
services. Ce coût de production est assimilé à

une valeur ajoutée.

La production non marchande est donc évaluée « au coût des facteurs »

alors que la production marchande est calculée « au prix du marché ».

1.4.Résultat de l’ensemble des activités productives

Résultat final de l’ensemble des activités productives des unités

productrices résidentes d’un pays donné est mesuré par le produit

intérieur brut (PIB).

Il est obtenu par agrégation des valeurs ajoutées des différents agents

économiques augmentée des impôts sur les produits moins les subventions

sur les produits.

C’est le principal agrégat de macroéconomique de mesure de la

performance économique.

2. La répartition

La répartition de la richesse créée décrit comment la valeur ajoutée

engendrée par la production est distribuée puis redistribuée entre les agents

économiques ; elle permet de décrire les différentes étapes de la formation


des revenus.

La répartition des revenus s'effectue donc en deux étapes : la distribution et

la redistribution.

2.1.La distribution de revenus

C’est la répartition fonctionnelle, c’est-à-dire selon la participation de

chaque agent aux processus de production par le travail et/ou le capital.

Tous les agents ont potentiellement des revenus primaires. Par exemple :

 Les ménages reçoivent des revenus du travail salarié, des revenus du

travail non salarié (revenus mixtes) et des revenus du patrimoine

 Les entreprises dégagent le bénéfice non distribué


 Les administrations publiques collectent des impôts sur les produits

2.2.La redistribution de revenus

C’est la répartition personnelle c’est-à-dire en fonction de la situation

personnelle des agents économiques. La redistribution occasionne des

transferts de pouvoir d'achat :

 Verticaux : entre le haut et le bas de l'échelle des revenus. La

redistribution diminue les disparités de revenus primaires : la

disparité des revenus disponibles est plus faible.

 Horizontaux : des personnes non "victimes" du risque vers les

personnes présentant une exposition aux risques de l'existence

L’'Etat, en tant pivot du processus, prélève des impôts, taxes + cotisations

sociales (où prélèvements obligatoires) et il verse des transferts sociaux

pour l'essentiel, en capital (bonification d'intérêt, aides à l'investissement),

mais aussi en nature (fonctionnement des services publics, services fournis

de façon non directement monétaire : les consommations collectives ;

assurance chômage, santé, éducation).

Les transferts sociaux permettent de faire face aux risques de l'existence.

Le terme de risque désigne des événements qui se traduisent par une perte

de ressources et/ou un surcroît de dépenses relatifs :


 à la « santé » (maladie, invalidité, accidents du travail)
 à la « vieillesse » (préretraite et retraite)
 à la « dépendance »
 à la « maternité, famille » (incluant les aides au logement)
 à l’« emploi » (chômage et inadaptation professionnelle)
 aux risques « divers ».

Les risques sociaux peuvent être non couverts, couverts collectivement ou

de façon privative. Les risques sociaux sont pris en change collectivement

selon deux logique :

 Logique de l'assurance (Bismarck)


 Logique de l'assistance (ou de la solidarité) (Beveridge)

2.3.Formation du revenu disponible

La combinaison de la distribution et de la redistribution conduit à la

formation du revenu disponible utilisé pour consommer et épargner.

3. Les dépenses

Les revenus sont dépensés pour obtenir les biens et les services qui ont été

produits.
3.1.Ressources

Dans une économie, les ressources en biens et services sont constituées par

le PIB et les importations. Il représente l’offre globale de l’économie.

3.2.Emplois

Les emplois c’est-à-dire l’utilisation des ressources sont au nombre de trois

: la consommation finale, l'investissement et les exportations. Il représente

la demande globale de l’économie.

3.2.1. La consommation finale (noté C)

Consommer un produit, c'est le détruire par l'usage ; la consommation

entraîne la disparition, plus ou moins rapide, par destruction ou par

transformation, des biens ou services utilisés. Elle comprend :

 La consommation finale des ménages : ce sont les dépenses

effectuées directement par les ménages pour acquérir des biens et

services marchand de consommation finale. On peut y ajouter la

consommation individualisable de services non marchand

déterminée par la part des dépenses individualisables d'éducation, de

santé, de sécurité, de logements, de culture ou de sport restant à la

charge des individus en vue de satisfaire leurs besoins.

 Les consommations collectives : ce sont des dépenses dans les

services non marchands non individualisables liés au fonctionnement

(rémunération des fonctionnaires, entretien des bâtiments…), aux

prestations sociales aux ménages, à l’aides aux entreprises

(subventions, bonification) et au service de la dette. Elles forment la

consommation finale des administrations publiques et des

institutions sans but lucratif au service des ménages. L'achat d'un logement ne rentre pas dans la
consommation : c'est un

investissement, de même que les grosses réparations (au sens du fisc).

Depuis E. Engel au XIX° siècle, on sait que lorsque le revenu augmente, la

part des dépenses alimentaires dans la dépense totale diminue. C'est la loi
d'Engel.

L'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée. C'est le solde

entre le revenu disponible et la consommation finale. L'épargne des

ménages est composée de :

 Leur épargne non financière : les acquisitions de logements et

l'investissement des entrepreneurs individuels, l’investissement

 Leur épargne financière, thésaurisée (détenir son épargne par devers

soi) ou placée (mise à la disposition d'un autre agent économique,

moyennant une contrepartie, rémunération).

Pour les entreprises, l'épargne correspond à leur capacité

d'autofinancement des investissements.

3.2.2. L’investissement (noté FCBF ou I)

En général, tous les agents investissent. Pour les ménages, cela correspond

à leurs achats de logements et aux grosses réparations (définition fiscale).

3.2.2.1. Définition

D'un point de vue individuel (microéconomique), investir, c'est consentir

un coût immédiat en échange d'un gain futur.

D'un point de vue global (macroéconomique), l'investissement correspond

à peu près à la Formation brute de capital fixe (FBCF) c’est-à-dire aux acquisitions nettes d'actifs
corporels (matériels) ou incorporels

(immatériels) issus de processus de production et utilisés dans d'autres

processus productifs pendant au moins un an.

Elle comprend :

 Les biens destinés à être utilisés dans le processus de production

pendant au moins un an

 Les brevets
 Les achats de logiciels

3.2.2.2. Nature de l’investissement

On peut distinguer :
 Investissement de remplacement/Investissement net

L'investissement visant à remplacer le capital existant correspond à

l'investissement de remplacement ou dotations aux amortissements.1 La

formation de capital nouveau est l'investissement net. Par définition, on a

donc :

Investissement brut (FBCF)= Investissement net + Investissement de remplacement

Ou encore

Investissement brut (FBCF)=Investissement net + Amortissements

NB : dans un cadre macroéconomique le terme général d'investissement

correspond à la notion d'investissement brut ou de formation brute de

capital fixe (FBCF), sauf précisions particulières.

 Investissement de capacité/Investissement de productivité

En investissant au-delà du simple motif de remplacement (Investissement

net >0), une entreprise cherche :

 Soit à produire plus, à accroître sa capacité productive : on parle

d'investissement de capacité. L'investissement net est positif et il n'y

a pas de modification de la combinaison productive. Ainsi, la

proportion capital/travail reste inchangée même s’il y a plus de

capital et plus de travail.

 Soit, à production égale, à utiliser moins de facteurs de production

c'est-à-dire à réaliser des gains de productivité : on parle

d'investissement de productivité ou d'investissement de

rationalisation. L'investissement net est positif et il y a modification

de la combinaison productive c’est-à-dire que la proportion


capital/travail est modifiée.

NB : dans les faits, on trouve la plupart du temps des investissements qui

tiennent à la fois de la recherche de capacité et de productivité :

l'investisseur cherche dans la plupart des cas à améliorer ses capacités de

production tout en essayant de réaliser des gains de productivité. En

employant l'expression d'investissement de capacité, de productivité et

même de remplacement, il faut avoir à l'esprit que l'on raisonne en termes

de dominante, d'orientation préférentielle : on indique quel est celui des

objectifs qui l'emporte sur les autres.

3.2.3. Les exportations (notées X)

La troisième manière d'utiliser les biens et services obtenus par l'activité de

production et l'achat aux non-résidents, outre la consommation et

l'investissement, consiste à les vendre auprès du reste du monde : c'est

l'exportation. Elles sont prises ici dans leur sens « réel », c'est à dire un emploi de biens

et services s'analysant en vue d'une sortie du territoire économique (en ce

sens une exportation est bien une dépense) et non dans leur aspect

monétaire, qui est la contrepartie du mouvement réel, et qui s'analyse

comme une ressource en devises (cet aspect monétaire est analysé par la

balance des paiements).

4. Circuit et équilibre emplois-ressources

Les trois fonctions économiques (production, répartition, dépense) sont

étroitement imbriquées dans le circuit production-revenus-dépenses de

sorte à déterminer un équilibre ressources-emplois.

Les ressources sont créées par les résidents, c'est à dire le PIB, ou sont

importées en provenance du Reste du Monde, c'est à dire les biens et

services importés (Importations).

Donc, le total des ressources qui forment l'offre globale, aura été : PIBt +

Importations (Mt).
Les ressources sont employées sous forme de consommation finale,

d'investissement et d'exportations de biens et services. Le total des emplois

qui forment la demande globale, aura été alors : Consommation finale (Ct)

+ Investissement (It) + Exportations (Xt). On aura donc, obligatoirement,

par construction :

Il s’agit d’une identité qui donne son caractère obligatoire à l’égalité entre

les ressources et les emplois. Cette égalité est toujours vraie par

construction, notée avec le symbole « identique » correspondant. Il s'agit

d'un équilibre ex post, c'est à dire en fin de période. C'est une constatation

une fois que toutes les opérations auront été réalisées. On parle d'équilibre

comptable.

5. Le financement du circuit

5.1.La capacité ou le besoin de financement

Par catégorie d'agents, on peut comparer pour une année donnée leurs

ressources et leurs emplois.

 Si Ressources > Emplois, les agents ont globalement une Capacité de

financement (Exemple structurel : les ménages même s’ils

empruntent)

 Si Ressources < Emplois, les agents ont globalement un besoin de

financement (exemple structurel : les entreprises ; l'Etat)

Au niveau national, capacité et besoins de financement s'additionnent pour

former un besoin ou une capacité de financement de l'économie nationale.

5.2.Les circuits de financement


D'un point de vue macroéconomique, les groupes d'agents disposent donc

soit d’une capacité ou d’un besoin de financement.

Comment capacité et besoin peuvent-ils être économiquement compatibles

? Il existe deux circuits de financement :

5.2.1. Les institutions financières

On peut distinguer celles qui sont des banques (IFB) et celles qui sont non

bancaires (IFNB). Elles ont pour rôle de :

 Collecter et gérer des dépôts (IFB seuls)


 Vendre des placements
 Négocier sur les marchés pour le compte de clients (ou leur propre

compte) : activité de courtage.

 Accorder des crédits en recyclant de l'épargne collectée et en créant

des moyens de paiements supplémentaires dans l'économie nets des

remboursements (IFB seuls créent de la monnaie)

La banque centrale est une institution de rang supérieur qui a pour fonction

d'organiser et de contrôle des institutions financières (tutelle), et parfois de

qui les refinancer (Prêteur en dernier ressort) et assurer la conduite de la

régulation monétaire (politique monétaire).

Une banque qui a besoin de liquidités peut se refinancer auprès de la

banque centrale, mais elle peut aussi s’adresser directement au marché

monétaire, lorsque les taux du marché monétaire sont inférieurs aux taux de

refinancement.

5.2.2. Le marché financier

Les marchés financiers sont des lieux fictifs de rencontre entre des offres

de titres et des demandes de titres pour lesquelles un prix (cours) se forme

et des quantités de titres sont échangées. On distingue marché des capitaux

à court et moyen terme (marché monétaire) et marché des capitaux à long

terme (marché financier)

Les agents à besoin de financement se financent en émettant des titres

nouveaux auprès d'agents à capacité de financement qui souscrivent à ces


émissions de titres et apportent ainsi des capitaux et les financent.

Cependant, tout achat / vente de titres n'entraîne pas une opération de

financement. Un achat / vente de titres déjà émis n'est qu'un simple

transfert de propriété qui permet aux opérateurs de modifier leur détention

d'actifs.

5.2.3. Le reste du monde

Le bouclage du circuit se fait aussi au niveau international. En effet :

 Si la nation a une capacité de financement, c'est une capacité à

financer le Reste du Monde (La nation aura un excédent de sabalance des transactions courantes :
elle sera créditrice nette du Reste

du Monde)

 Si la nation a un besoin de financement, c'est un besoin de

financement comblé par le reste du monde (La nation aura un déficit

de sa balance des transactions courantes : elle sera débitrice nette du

Reste du Monde)

NB : Balance des transactions courantes = solde exprimé en unités

monétaires des flux d'exportation et d'importation de biens, de services

ainsi que des flux de revenus des facteurs de production.


CHAPITRE 2 : AGREGATS MACROECONOMIQUES

On mesure l’activité économique d’une nation, durant une période, à l’aide

des concepts appelés agrégats macroéconomiques. Ce sont par exemple le

produit intérieur brut (PIB), le produit national brut (PNB), le revenu

national (RN), etc.

1. Le produit intérieur brut (PIB)

Le PIB se distingue des autres agrégats par sa définition et sa mesure.

1.1.Définition et utilité du PIB

Le PIB englobe l’ensemble de la production réalisée sur le territoire d’un

pays tant par les nationaux que par les non-nationaux. Le critère est celui

du territoire. Ainsi :

 Le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées des entreprises

implantées sur le territoire national.

 Le PIB correspond au montant de la richesse créée par les entreprises

installées sur le territoire national pour une période déterminée.

 Le PIB est un indicateur de la richesse d’un pays à un moment

donné.

Le PIB permet de faire des comparaisons entre pays et il permet aussi de

faire des comparaisons dans le temps, c’est-à-dire de mesurer la croissance

économique (taux de croissance du PIB)

1.2.Mesures
Le PIB se calcule selon trois optiques correspondant aux trois principales

fonctions économiques : production, revenus et dépenses.

L’optique production : le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées

brutes augmentées des imports sur la production et les importations (droits

de douane, taxe à l’importation et TVA) moins les subventions sur les

produits.

L’optique revenus : le PIB est égal à la somme de la rémunération des

salariés (S), des impôts sur la production et les importations (IPI), de

l’excédent brut d’exploitation (EBE) et des revenus mixtes (RM) moins les

subventions à l’exploitation (SE).

L’optique dépenses : le PIB est égal à la somme de la consommation finale,

des investissements, des exportations moins les importations :


Ici Ct désigne la consommation finale des ménages et de l’Etat et It

représente les investissements des entreprises et de l’Etat. It est la

formation brute de capital fixe plus la variation des stocks. On peut écrire

aussi :

Il est également possible de séparer la consommation des ménages de celle

de l’Etat (Gt) qui représente les dépenses de l’Etat ou dépenses publiques.

On aura alors :

La consommation finale des ménages (C), c’est-à-dire tous les achats de

biens et de services opérés par les ménages à l’exception du logement, qui

dépend de l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et de leur

propension à consommer (part du revenu disponible qu’ils consacrent à la

consommation).

La consommation finale des administrations (G) représente tous les achats

de l’Etat qui ne sont pas considérés comme des investissements, qui dépend

des décisions de l’Etat en matière d’évolution des dépenses publiques.


L’investissement en capital fixe (I) des entreprises, des ménages et des

administrations publiques représente l’achat de biens d’équipement

durables, de bâtiments et de logiciels, qui dépend de l’évolution de la

demande, des profits réalisés et anticipés et de leur capacité à les financer.

A cela on ajoute la variation des stocks (un stockage profite à

l’augmentation de la production, un déstockage contribue à son

ralentissement). Les exportations (X) désigne correspondent à la demande adressée aux

pays par des non-résidents et qui dépendent de la compétitivité des produits

nationaux vis-à-vis des produits étrangers et de la croissance du pouvoir

d’achat des non-résidents.

1.2.1. Prix de marché et coût des facteurs

Le PIB au prix du marché est le PIB mesuré par le prix de vente des biens

et services produits. Dans le PIB au prix du marché les impôts directs

(TVA) tendent à augmenter les prix du marché tandis que les subventions

(de l’Etat) tendent à les diminuer.

Le PIB au coût des facteurs est égal à la somme des valeurs ajoutées

brutes :

Le PIB au coût des facteurs est un meilleur indicateur de la capacité

productive d’une économie que le PIB au prix du marché, car il n’y a pas

de distorsions provenant de l’imposition et de l’intervention étatique.

1.2.2. Valeur réelle et valeur nominale


Afin de saisir la croissance réelle entre deux périodes quelconques, on ne

peut pas se baser sur la variation PIB calculé en termes nominaux, en

valeur ou aux prix courants, car cette variation contient : une part reflétant

la variation de la quantité des biens et services produits et une part reflétant

la variation des prix auxquels sont évalués ces biens et services, autrement

dit :

Croissance nominale =Croissance réelle- Effet de variation des prix

Il faut donc calculer le PIB réel ou PIB à prix constant ou encore PIB en

volume. En général, Il est obtenu en déflatant le PIB nominal. Le déflateur

implicite du PIB est défini comme le rapport entre du PIB aux prix courants

et le PIB aux prix constants.

1.2.3. PIB par tête et la productivité apparente du travail

L’analyse de l’évolution du PIB est souvent complétée par une analyse de

l’évolution du PIB par tête. Il est égal au PIB réel divisé par le nombre total

d’habitants (pop).

Ce type d’indicateur est utile à deux titres :

Pour juger de l’évolution du niveau moyen de bien-être individuel des

résidents d’un pays dans le temps. C'est un indicateur usuel du niveau de


vie pour une population. Pour procéder à des comparaisons du niveau

moyen de bien-être entre pays de tailles différentes.

Un autre agrégat par tête (LP) est la productivité apparente du travail :

Où empl est le nombre de la population active occupée c’est-à-dire les

personnes qui travaillent. En général, la productivité d’un facteur de

production est l’efficacité avec laquelle on utilise ce facteur de production

dans l'acte de produire. Cet indicateur permet de savoir si une variation du

PIB réel d’une année à l’autre provient d’une variation du nombre de

personnes actives occupées (Emplt) ou d’une variation de la production par

travailleur, LPt.

1.3.Limites du PIB

Le PIB et sa variation ont fait l'objet d'une véritable religion par de

nombreux économistes, les politiques et la population. Toutefois, cet

indicateur comporte des limites qui ne font de lui une mesure complète de

la richesse et du bien-être

A sa création en 1932, son concepteur S. Kuznets déclarait : "Une mesure

du revenu national telle que celle que nous avons définie [...] peut

difficilement servir à évaluer le bien-être d'une nation ".


Par ailleurs, le Rapport sur la mesure de la performance économique et du

progrès social de janvier 2008 de J. Stiglitz et A. Sen relève des limites à

cet indicateur central dans la vie économique et sociale.

1.3.1. Limites liée à la mesure de la richesse

La production marchande :

 ne prend pas en compte l’économie souterraine : trafic de drogue qui

est une activité illégale ou revenus non déclarés pour échapper au

fisc.

 ne dit rien sur la nature de ce qui fait augmenter la richesse : vente

d'armement, traitements anti-cancéreux suite à des pollutions,

impression de documents publicitaires qui inondent les boites aux

lettres et leur traitement même en recyclage, etc.

 néglige les dommages collatéraux souvent irréversibles sur

l'environnement : l'activité privée de dépollution fait augmenter le

PIB...de la même façon que l'exploitation minière

 néglige l'impact des nuisances au sens large, les sources de bien-être

non quantifiables (promenade en famille) et les externalités positives

ou négatives accompagnant les activités de production et de

consommation. La production non marchande :

 pose un problème de l'évaluation au coût des facteurs : une

augmentation du coût de fonctionnement des services publics accroît

le PIB.

 le travail bénévole y est pris en compte mais il est sous-évalué car il

est mesuré au coût des facteurs...

 Une grande part du travail domestique est délaissée, (mais

l'autoconsommation est prise en compte).

1.3.2. Limites liée à la mesure du bien-être :

Le PIB par tête a toutes les limites du PIB. S'y ajoutent les effets

statistiques de la démographie (par exemple : la contraction démographique


fait augmenter l'indicateur...).

A côté de l'indicateur PIB ou PIB/tête, la tendance est à adjoindre des

indicateurs complémentaires pour mieux saisir l'étendue de la notion de

développement. On peut citer, l’indice de développement Humain qui mixe

PIB/ht avec l’espérance de vie à la naissance et le taux d'alphabétisation

des adultes. En général, le classement par IDH et classement selon le

PIB/tête sont parfois différents.

Cet indicateur permet de prendre en compte la durabilité du

développement, mis en évidence par le Rapport de Commission Brundtland

aux Nations-Unies en 1987 qui a accéléré le retour du débat sur la mesure

de la richesse et du développement. Le développement durable (ou encore

soutenable) est « un développement qui répond aux besoins des générations

du présent sans compromettre la capacité des générations futures à

répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept

de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui, convient
d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des

limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale

impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et

à venir. »

1.3.3. Calcul des deux indices

L’indice des prix à la consommation (IPC) est calculé à partir de plusieurs

méthodes :

Approche de Laspeyres
1.3.4. Le déflateur du PIB

Le déflateur du PIB mesure les prix de tous les biens produits dans le pays

alors que l’IPC se rapporte à un panier de biens consommés par l’individu

moyen

2. Autres indicateurs

Il existe plusieurs autres agrégats et indicateurs qui permettent d’analyser la

situation des pays.


2.1.Niveau général des prix

Le niveau général des prix mesure le coût de la vie dans un pays donné.

Les économistes recourent à l’indice des prix à la consommation (IPC)

pour mesurer le coût de la vie, mais ils utilisent également le déflateur du

PIB.

2.2.Taux de change

Le taux de change nominal (E) est le prix d’une monnaie donnée en termes

d’unités d’une autre monnaie. A l’incertain, en Côte d’Ivoire, le taux de

change du dollar par rapport au FCFA (E$/FCFA) exprime la quantité de

FCFA qu’il faut pour obtenir 1 dollar au change.

On distingue deux régimes de change : un régime de change fixe lorsque la

parité de change est fixe voie d’autorité, par rapport un panier d’autres

monnaies ou une devise forte; un régime de change flottant ou flexible

parce que la valeur externe de la monnaie nationale est déterminée

librement par les forces du marché. Les variations de la valeur de la

monnaie s’appellent dépréciation (perte) ou appréciation (gain) en régime

de change flexible tandis qu’en régime de change fixe on parle de

dévaluation (perte) ou réévaluation (gain)

On calcul aussi le taux de change réel (e) qui est un indicateur de

compétitivité extérieure d’un pays ; c’est un rapport entre le prix étrangers

converti en monnaie nationale (EP*) et le prix intérieur (P) :


Une hausse (baisse) du taux de change réel signifie une dépréciation

(appréciation) de la monnaie nationale et partant une hausse (baisse) de la

compétitivité-prix des biens domestiques par rapport aux biens étrangers.

2.3.Le taux d’intérêt

Le taux d’intérêt peut se définir comme le prix de la monnaie ou des fonds

prêtables. Il est fixé à la rencontre de l’offre et de la demande de monnaie

sur le marché monétaire (taux d’intérêt à court terme) et de l’offre et de la

demande de capitaux sur le marché financier (taux d’intérêt à long terme).

Il présente plusieurs facettes :

 Le taux d’intérêt représente une charge pour l’emprunteur. C’est le

coût de l’endettement. Ainsi, 100 millions d’euros empruntés sur 10ans à un taux d’intérêt de 10%
l’an va provoquer un remboursement

de (100 x 1,110 = 259) 259 millions d’€ sur 10 ans.

 Le taux d’intérêt représente un revenu pour le prêteur. Une somme

laissée pendant un certain nombre d’année à un emprunteur (banque,

entreprise) va rapporter des intérêts composés. Elle va être

capitalisée. C’est donc l’un des revenus de la banque. C’est aussi un

revenu financier pour les placements en obligation, livret

d’épargne…

 Le taux d’intérêt est une mesure approximative de l’inflation future

estimée par le prêteur qui renonce à l’utilisation de ses capitaux pour

un profit dans le futur. Il va donc réclamer un taux d’intérêt qui

couvre au moins l’inflation anticipée. On y ajoute une prime de

risque pour connaître ce que vaut maintenant une somme dans le

futur. Pour connaître le pouvoir d’achat des revenus procurés par

l’intérêt, il faut éliminer l’inflation. On va donc enlever aux intérêts

affichés (taux nominal) la hausse des prix pour savoir ce que le

prêteur a réellement gagné (taux réel).

Le taux d’intérêt réel correspond au taux d’intérêt nominal corrigé de


l’inflation (π). Selon l’équation de Fisher on :

L’égalité entre taux d’intérêt réel et taux d’intérêt nominal n’est possible

qu’en de taux d’inflation anticipée nul.

2.4.Investissement, marge et pression fiscale

Le taux d’investissement mesure la part du PIB d’un pays consacré à

l’investissement
CHAPITRE 3 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE

1. Concepts de bases

Avant de parler de la croissance économique, il est nécessaire de définir

certains concepts clés.

1.1.La croissance

Selon l’économiste français François Perroux (1903-1987), la croissance

économique l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes

longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global

net en termes réels »

1.2.Productivité

Productivité de facteur de production mesure l’efficacité avec laquelle on


utilise un ou des facteurs de production dans l'acte de produire. On

distingue la productivité partielle d'un facteur (du travail, du capital) de la

productivité globale des facteurs.

La productivité totale des facteurs : rapport entre la production et

l’ensemble des facteurs de production. La productivité partielle moyenne : rapport entre la


production et d’un

facteur

Productivité partielle marginale : rapport entre la variation de la production

et la variable d’un facteur :

1.3.Fonction de production et degré de substitution des facteurs

De manière générale, une fonction de production macroéconomique a deux

arguments à savoir les facteurs capital K et travail L.

Fonction de production

La fonction de production peut s’écrire : Où Yt désigne la production, Kt la quantité de capital, Lt la


quantité de

travail et A est la productivité totale des facteurs considérée constante. Le

capital est l’ensemble de biens utilisable sur le long terme pour la

production (machine, bâtiments, terrains). Il augmente avec

l’investissement. Le travail est mesuré par le nombre de travailleur ou le

nombre d’heure de travail. Il augmente avec la population.

Degré de substituabilité entre facteurs

Le degré de substitution entre les facteurs de production joue un rôle

fondamental dans l’étude des possibilités de croissance d’une économie :

 La présence de substitution implique qu’un même niveau de

production peut être atteint en utilisant les facteurs dans des

proportions différentes. Cela induit une souplesse ou flexibilité dans

le processus de production.

 L’absence totale de substitution signifie que les facteurs sont utilisés

dans des proportions fixes. La fonction de production de Cobb-Douglas est un exemple classique de

technologie à facteurs substituables :


1.4.Rendements à l’échelle

Lorsque les facteurs sont tous multipliés par une même constant λ>1, on

aura :

 Si α+β=1 alors la fonction présente des rendements constants à

l’échelle : le produit Y qui en découle est lui aussi multiple de λ. La

fonction Cobb-Douglas est dite linéaire homogène ;

 Si α+β>1 alors la fonction à des rendements croissants à l’échelle : le

produit Y qui en découle est multiplié par une valeur supérieur à λ ;

 Si α+β<1 alors la fonction à des rendements décroissants à l’échelle :

le produit Y qui en découle est multiplié par une valeur inférieur à λ.

2. Taux de croissance

La croissance économique est l’accroissement du Produit Intérieur Brut

réel. Il est mesuré à partir du taux de variation, annuel, moyen annuel,

trimestriel annualisé ou en glissement annuel.

2.1.Le taux de croissance annuel

On suppose l’évolution du PIB réel année après année c’est-à-dire entre

l’année t-1 et l’année t. Le taux de croissance annuel est calculé parIl rend simplement compte de la
progression du volume de biens et services

produits cette année par rapport à celle qui la précède.

2.2.Le taux de croissance annuel moyen

Supposons que le PIB évolue entre une date de départ 0 et une date de fin t,

tel que t-0 corresponde à une période de n années. Le taux de croissance

moyen annuel est calculé par : Cette mesure est caractérisée par une perte d’information au moment
du

calcul de la moyenne annuelle. Pour pallier cette perte d’informations on

peut calculer le taux de croissance trimestriel annualisé et le taux de

croissance en glissement annuel.

2.3.Le taux de croissance trimestriel et trimestriel annualisé


On suppose l’évolution du PIB réel trimestre après trimestre (t=trimestre).

Le taux de croissance trimestriel, également désigné glissement trimestriel,

mesure l'évolution de la production entre deux trimestres consécutifs. D'une grande volatilité, cette
mesure permet cependant de souligner les

inflexions de la croissance. Il permet de qualifier une récession

économique, épisode caractérisé par deux trimestres consécutifs de

contraction du PIB, donc deux glissements trimestriels négatifs successifs.

A partir de cette mesure, se construit par extrapolation le taux de croissance

trimestrielle annualisée, en multipliant le taux trimestriel par quatre. Le

taux de croissance trimestriel annualisé qui rapport les évolutions des quatre trimestres en une
évolution annuelle. Cette mesure de la croissance

capte la tendance de très court terme de l’activité économique réelle

(fluctuation). Toutefois, elle est volatile et reflète les effets d’évènements

passagers.

2.4.Le taux de croissance en glissement annuel

On suppose toujours l’évolution du PIB réel trimestre après trimestre

(t=trimestre). Mais cette fois on ne s’intéresse qu’au premier (t-4) et

quatrième (t) trimestre. Le taux de croissance en glissement annuel est : Ce taux annuel permet
d’exploiter la fréquence trimestrielle des données

des comptes nationaux. Il reflète bien la performance de l’économie au

cours des quatre derniers trimestres (moins volatile).

3. Les sources de la croissance

Le modèle néoclassique étudie l’évolution temporelle du revenu national

sur long terme, en tenant compte des effets de capacité engendrés par un

investissement net croissant (les aspects structurels d’une économie)

Dans la théorie de la croissance économique ce sont les facteurs d’offre qui

sont mis en évidence et non pas les théories conjoncturelles et les facteurs

de demande, sur lesquels se focalise en revanche le modèle keynésien. 49

améliorent l’efficacité de la combinaison productive et la qualité des

produits. Ces changements sont favorisés par la recherche et le


développement, les brevets et l’innovation (de procédé et d’organisation).

Le progrès technique fait augmenter la productivité des facteurs et permet

une augmentation des facteurs de production.

4. Notions de croissance potentielle

La croissance potentielle se définit comme la « croissance maximale que

peut obtenir un pays lorsqu’il mobilise tous ses facteurs de production

(population active, équipement, productivité) sans déclencher de

l’inflation ». Les projections de croissance potentielle reposent sur des

hypothèses qui reflètent les tendances passées observées (elles ne

constituent donc pas des prévisions) de trois (3) dimensions :

 La croissance de la population active occupée qui dépend de la

croissance démographique, c’est-à-dire de la croissance naturelle de

la population (naissance – décès) et du solde migratoire

(immigration-émigration), et du taux d’emploi de la population en

âge de travailler.

 La croissance du stock de capital fixe dépend du rythme des

investissements (achat de nouveaux équipements durables, de

nouveaux bâtiments et de nouveaux logiciels) et du rythme de

l’usure et de l’obsolescence du capital fixe (dépréciation ou

consommation du capital fixe).

 L’évolution du progrès technique, mesurée par celle de la

productivité globale des facteurs, dépend principalement du rythme

des innovations. La croissance économique potentielle est évaluée par le taux de croissance

du PIB potentiel, c’est-à-dire du PIB maximal qui pourrait être réalisé

grâce à la pleine utilisation des facteurs de production disponibles. Le PIB

potentiel est donc une évaluation de la production maximale qu’il serait

possible de réaliser sans tensions inflationnistes ; c’est une mesure des

capacités d’offre de l’économie.

5. Les moteurs de la croissance et la croissance effective


Pourquoi ou pour quelles raisons produit-on plus ? La réponse la plus

évidente à cette question est parce que la demande finale augmente. Les

trois composantes de la demande finale globale (consommation finale,

investissement et demande extérieure) sont au cœur de la croissance

économique effective. La croissance effective correspond à la croissance

réellement obtenue par le pays. Elle dépend essentiellement des variations

de la demande globale qui comprend :

 La consommation finale des ménages (C), c’est-à-dire tous les achats

de biens et de services opérés par les ménages à l’exception du

logement, qui dépend de l’évolution du pouvoir d’achat des ménages

et de leur propension à consommer (part du revenu disponible qu’ils

consacrent à la consommation).

 La consommation finale des administrations (G), c’est-à-dire tous les

achats de l’Etat qui ne sont pas considérés comme des

investissements, qui dépend des décisions de l’Etat en matière

d’évolution des dépenses publiques.

 L’investissement en capital fixe (I) des entreprises, des ménages et

des administrations publiques, c’est-à-dire l’achat de biens

d’équipement durables, de bâtiments et de logiciels, qui dépend de

l’évolution de la demande, des profits réalisés et anticipés et de leur

capacité à les financer. A cela on ajoute la variation des stocks (un

stockage profite à l’augmentation de la production, un déstockage

contribue à son ralentissement).

 Les exportations (X) qui correspondent à la demande adressée aux

pays par des non-résidents et qui dépendent de la compétitivité des

produits nationaux vis-à-vis des produits étrangers et de la croissance

du pouvoir d’achat des non-résidents.


CHAPITRE 4 : CONJONCTURE ECONOMIQUE

1. Définition

Pour mieux comprendre la conjoncture économique il est important de

définir le cycle économique ou cycle conjoncturel.

Le cycle économique décrit les variations à court terme de l’activité

économique dont le déroulement n’est pas uniforme. Plus précisément,

c’est la succession plus ou moins régulière des phases de déclin et de

reprise d’une économie autour de son équilibre de long terme c’est-à-dire

autour de sa tendance temporelle principale.

Ces fluctuations de l’activité économique se trouvent au centre de l’étude

de la macroéconomie dans la mesure où la contraction de l’activité

économique engendre généralement le chômage et l’expansion de

l’économie peut générer des tendances inflationnistes. On distingue trois type de cycles
économiques globalement emboîtés et

dont les noms correspondent aux économistes les ayant identifiés. Ils sont

définis en fonction de leur durée, leur origine et leur ampleur :

Les cycles Kondratieff sont des cycles longs (40-60 ans) et se caractérisent

par des vagues longues de hausse puis de baisse des prix. Ces cycles

dépendent des contraintes techniques pesant sur la production qui

dépendent du rythme du progrès technique et de la durée de vie du capital.

C’est pourquoi l’on dit qu’ils sont provoqués par des innovations.

Les cycles Juglar sont des cycles plus courts (6 à 12 ans) liés au climat des

affaires, c’est-à-dire la confiance en l’avenir durant plusieurs années. Se

succèdent donc des périodes de confiance source d’expansion, elle-même à

l’origine d’excès (crédits, spéculation) qui provoquent une crise et un

renversement de situation (récession) due à une perte de confiance.

Les cycles Kitchin sont des cycles très courts (environ 40 mois – 3 ans) liés

à la gestion des stocks : les entreprises accumulent des stocks en période

d’expansion pour répondre à la demande, puis doivent déstocker par la

suite, d’où la baisse des prix et de la production.


2. Les phases d’un cycle conjoncturel

Selon, les économistes américains Arthur Burns et Wesley Mitchell (1946)

« Un cycle est constitué d’expansions qui se produisent à peu près au même

moment dans de nombreuses branches de l’activité, expansions qui sont

suivies par des phases de récession, des contractions et des reprises, qui

affectent elles aussi l’ensemble de l’activité économique ».

Un cycle conjoncturel peut être divisé en quatre phases : expansion,

sommet, contraction et creux. Chaque fin de phase de cycle se confond

avec le début de la phase suivante. Un retournement conjoncturel marque le

changement de cap observé au sommet ou au creux du cycle conjoncturel.  Expansion (ou reprise) :
l’activité économique, mesuré par le PIB,

augmente et donc le degré d’utilisation des facteurs de production

augmente aussi. Autrement, la production augmente, le chômage

baisse, la consommation augmente, l’investissement croit car les

taux d’intérêt baissent;

 Sommet (crise): la valeur la plus élevée de l’activité économique est

atteinte au terme d’une phase d’expansion et les facteurs de

production sont à leur degré d’utilisation maximal. Elle se caractérise

par une surchauffe de l’économie car les entreprises ont investi et

produit plus qu’il n’en faut. La croissance stagne, le chômage est

faible et l’inflation est élevée.

 Contraction (ou récession) : l’activité économique décline après

avoir atteint un sommet et le degré d’utilisation des facteurs de

production diminue aussi. On assiste à la baisse des investissements,

aux licenciements qui augmente le chômage, à la baisse de la

consommation.

 Creux (début de reprise) : l’activité économique atteint sa valeur la

plus base au terme d’une phase de contraction et les facteurs de

production sont à leur degré d’utilisation minimal. 3. Indicateurs conjoncturels

Ce sont les données statistiques publiées en fréquence mensuelle ou


trimestrielle pour certaines variables macroéconomiques qui résument l’état

de l’économie d’un pays ou d’une région.

Le rôle de ces indicateurs est de permettre aux secteurs privé et public

d’utiliser sous forme compacte l’information statistique la plus récente

concernant l’évolution des conditions de demande et d’offre sur divers

marchés et faire des prévisions macroéconomiques qui sont utiles sinon

indispensables dans la planification de leurs activités.

On distingue les indicateurs conjoncturels individuels et les indicateurs

conjoncturels synthétiques.

3.1.Indicateurs individuels

Il y a des indicateurs avancés (leading) qui tendent à précéder les hauts et

les bas de l’activité économique générale. Ce sont les entrées de

commandes, les agrégats monétaires et les modifications du taux de change

(réel).

Il y a aussi des indicateur concomitants (coïncident) qui tendent à

accompagner l’évolution conjoncturelle générale. Ce sont le commerce de

détail, l’emploi, la production industrielle, le PIB.

Il y a des indicateurs retardés (lagged) qui tendent à suivre la conjoncture et

qui n’ont donc pas de valeur prévisionnelle. L’indice des prix à la

consommation (IPC) est le plus connu d’entre eux.

3.2.Indices synthétiques

On est tout naturellement poussé à utiliser les séries avancées pour prévoir

l’évolution macroéconomique à court terme c’est-à-dire dans les six à

douze mois à venir. Au lieu d’employer de telles séries séparément, la

pratique habituelle consiste à sélectionner les plus fiables d’entre elles et à

les regrouper dans un seul indice synthétique qui devrait fournir lameilleure prévision possible de la
conjoncture à venir. Il est également

possible d’inclure quelques séries concomitantes en tant que composantes

d’un indicateur synthétique, mais l’inclusion des séries retardées n’a pas de
sens.

4. Causes des variations conjoncturelles

Avant de présenter les sources cette section compare la croissance

potentielle et la croissance effective.

4.1.Croissance potentielle et croissance effective

Le cycle économique peut s’analyser à partir des différences entre la

croissance effective (celle qui est mesurée au cours d’une période donnée)

et la croissance potentielle (celle qui peut être obtenue en mobilisant tous

les facteurs de production).

Lorsque la croissance effective est supérieure à la croissance potentielle,

cela conduit à des tensions inflationnistes (on parle de « surchauffe ») car la

demande, alimentée par une expansion des crédits, augmente plus vite que

l’offre car, par exemple, les capacités de production mettent du temps à se

mettre en place, les travailleurs qualifiés peuvent être en nombre

insuffisant. La demande étant supérieure à l’offre de produits, il y a

inflation c’est-à-dire que les prix augmentent de façon durable et

cumulative.

Lorsque la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, on

assiste à une montée du chômage car le niveau de production est insuffisant

pour employer tous ceux qui recherchent activement un emploi. Les

capacités de production sont alors sous-employées. L’offre de produit étant supérieure à la


demande, les prix vont diminuer (déflation) ou

augmenter moins vite (désinflation).

L’écart, ou « gap » en anglais, entre croissance effective et croissance

potentielle permet donc d’appréhender l’instabilité de la croissance. A

court terme, la croissance effective oscille autour de la croissance

potentielle à la faveur des cycles économiques. À long terme, on suppose

que le PIB revient vers son niveau potentiel du fait de l’ajustement des

différents marchés (Cf. analyse néo-classique).


4.2.Chocs d’offre et de demande

Le fonctionnement d’une économie est tout le temps sujet à l’influence de

chocs. Un choc économique est tout évènement inattendu et non anticipé

qui ne constitue pas un changement dans la politique macroéconomique

mais qui déplace quand même :

 La courbe de demande agrégée, on parle alors de choc de la demande

qui se traduit par des changements autonomes dans les

investissements, importations, exportations ou de la demande de

monnaie.

 La courbe d’offre agrégée, on parle dans ce cas de chocs d’offre qui

se traduit par des changements autonomes dans l’offre d’un biend’importance macroéconomique
(par exemple le choc pétrolier) ou

d’un facteur de production.

Les chocs sont positifs lorsqu’ils se traduisent par une accélération de la

croissance à court ou long terme. Ils sont négatifs lorsqu’ils provoquent un

ralentissement de la croissance voire une récession.

Les chocs conjoncturels ont des conséquences sur la production, les prix et

l’emploi. Les économistes considèrent que ces conséquences disparaissent

plus ou moins rapidement en fonction du degré de flexibilité des marchés.

Pour certains cependant ils peuvent laisser des traces durables (effet

d’hystérèse).

Les chocs peuvent avoir une origine endogène (une dévaluation de la

monnaie, par exemple) ou exogène (une guerre, un tremblement de terre,

un accident nucléaire, par exemple) à un pays.

Les chocs sont symétriques lorsqu’ils s’exercent en même temps sur

plusieurs pays à la fois. Ils sont asymétriques lorsque leur incidence ne

s’exerce que sur un certain nombre de pays d’une zone économique.

4.2.1. Chocs d’offre

Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production; ils

découlent notamment de la productivité ou du prix des facteurs. Un choc d’offre négatif se traduit
par une augmentation des coûts de
production des entreprises, ce qui conduit, sur un marché concurrentiel, à

l’élimination des entreprises marginales (celles dont le coût de production

est supérieur au prix du marché), à une baisse de la rentabilité des autres

entreprises qui vont moins investir ce qui va provoquer une diminution de

la production et de l’emploi (montée du chômage).

Les chocs d’offre positifs correspondent notamment aux chocs

technologiques ou chocs de productivité. Une ou plusieurs innovations de

procédé permettent de réaliser des gains de productivité et d’abaisser les

coûts de production car il faut moins de travail et de capital pour réaliser la

même quantité de produits. Cette diminution des coûts de production a

plusieurs effets positifs :

 D’une part, si les prix restent inchangés, les entreprises vont

augmenter leurs profits ce qui va leur permettre d’accroître leurs

investissements matériels et immatériels. L’offre de produit va

augmenter en quantité et en qualité.

 D’autre part, si les entreprises décident de diminuer leurs prix, elles

vont augmenter leur compétitivité vis-à-vis de leurs concurrents et

accroître leurs parts de marché. Enfin, la baisse des prix devrait

entraîner une hausse de la demande. Dans tous les cas, la croissance

va s’accélérer.

4.2.2. Chocs de demande

Un choc de demande est une perturbation de l’activité économique liée à

une hausse ou à une baisse brutale de la demande. Les chocs de demande

résultent des variations des différents composants de la demande globale. Selon Mankiw et Taylor, la
courbe de demande agrégée est décroissante

pour plusieurs raisons :

 L'effet de richesse : un niveau de prix plus bas fait augmenter la

richesse réelle, ce qui encourage les dépenses de consommation.

 L'effet de taux d'intérêt : un niveau de prix plus bas fait baisser le

taux d'intérêt, ce qui encourage les dépenses d'investissement.


 L'effet de taux de change : un niveau de prix plus bas conduit à une

dépréciation du taux de change réel, ce qui encourage les dépenses

d'exportations nettes.

4.3.Cycle du crédit et les crises financières

Les cycles sont également influencés par le cycle du crédit et des crises

Financières

4.3.1. Le cycle du crédit

Le cycle des affaires est fortement lié au comportement des banques qui

relâchent leurs conditions d'octroi de crédit en période d'expansion et qui

les restreignent en période de récession : c'est le cycle du crédit. Il

contribue à expliquer le caractère endogène, c’est-à-dire propre au système

capitaliste, de l’instabilité de la croissance. Il existe traditionnellement une

synchronisation entre cycle d’activité et cycle du crédit. La très forte

progression du crédit lors des phases ascendantes du cycle ainsi que son

retournement brutal lors des phases de contraction alimente et amplifie les

fluctuations de l’activité.

Le recours au crédit dépend en grande partie du taux d’intérêt. La baisse

des taux d’intérêt nominaux peut être due à trois facteurs :

 D’abord, elle peut résulter d’une démarche volontaire de la Banque

centrale qui diminue ses taux d’intérêt directeurs afin de faciliter le

refinancement des banques et de les encourager à réduire leurs taux

d’intérêt. Ceci va permettre de rouvrir « le robinet » de crédit et de

soutenir la croissance de la demande et de la production.

 Ensuite, la baisse des taux d’intérêts sur le marché monétaire et sur le

marché obligataire peut résulter d’un excès de liquidités. Si au

niveau mondial, l’offre de capitaux excède la demande, les taux

d’intérêt à court terme et à long terme diminuent.

 Enfin, la baisse de l’inflation a favorisé la baisse des taux nominaux.

En effet, si les prêteurs anticipent une faible augmentation des prix


dans les années futures, ils sont prêts à consentir des taux d’intérêts

faibles puisque le risque de perte de pouvoir d’achat de la monnaie

est faible. En conséquence, les entreprises, les ménages et l’Etat sont incités à

s’endetter pour financer leurs dépenses d’investissement et de

consommation. Ils le sont d’autant plus que la croissance est forte (leurs

revenus et leurs profits vont augmenter) et que leurs actifs immobiliers et

financiers prennent de la valeur. En période d’expansion économique,

surtout si la situation économique est saine (faible taux d’intérêt, faible

inflation), le « paradoxe de la tranquillité » (H. Minsky) joue : les agents,

qui ont confiance dans l’avenir et des perspectives d’enrichissement,

s’endettent, financent des investissements ou une consommation à crédit,

ce qui dynamise la demande et renforce la croissance donc l’optimisme

général. Cette forte croissance des crédits a plusieurs effets :

 Les agents économiques vont spéculer à la hausse sur le prix des

actifs financiers et immobiliers. Les prix des actions, des obligations

et des maisons vont fortement augmenter. Les agents vont donc

profiter de cet « effet richesse positif » pour s’endetter davantage

provoquant le phénomène de « l’accélérateur financier ».

 Une bulle financière va se former. On parle de bulle spéculative

quand le prix d'un actif s'éloigne de sa valeur « fondamentale »,

définie comme la somme des revenus que cet actif peut rapporter

dans le futur. Lorsque les agents réalisent que les actifs concernés

sont surévalués, leur réévaluation fait apparaître la situation de

surendettement des agents concernés (entreprises ou ménages) car la

valeur de leurs actifs ne leur permet pas d’assurer le paiement des

intérêts et les remboursements.

4.3.2. Les crises financières

Le retournement du cycle va avoir lieu lorsque les taux d’intérêt tournent à

la hausse, en particulier du fait du resserrement monétaire des banques qui

craignent de ne pas être remboursées et de la Banque centrale qui craint


l’inflation. L’endettement qui paraissait soutenable, compte lorsque les

taux d’intérêt étaient bas, devient insupportable pour les agents les moins

solvables. Les agents vont anticiper la baisse et commencer à vendre leurs

actifs ce qui va enclencher la baisse des prix. Les mécanismes qui avaient

accéléré la croissance jouent alors dans le sens d’une amplification de la

déflation, voire de la dépression. La crise financière va avoir plusieurs

effets sur l’économie réelle : D’une part, les banques, qui subissent l’insolvabilité des clients à qui
elles

avaient prêté et la perte de valeur des actifs financiers sur lesquels elles

avaient spéculé pour leur propre compte, vont raréfier fortement leurs

crédits. C’est le « crédit crunch » qui va empêcher les ménages et les

entreprises de mener à bien leurs projets de consommation et

d’investissement. Les entreprises ne peuvent plus se financer (surtout les

PME), elles se restructurent en licenciant ou elles font faillite ce qui

entraîne l’effondrement de la demande globale. D’autre part, les agents surendettés sont contraints
de vendre leurs actifs

financiers et immobiliers ce qui accélèrent la baisse de leurs prix. Cet «

effet de richesse négatif » les pousse à diminuer leur consommation, ou à

repousser à plus tard leurs projets d’investissement et à augmenter leur

épargne de précaution. La baisse des prix augmente le poids réel de la dette

pour les firmes endettées, les faillites se multiplient, ce qui aggrave en

retour la situation des banques. Cette diminution de la demande a des effets récessifs cumulatifs, ce
qui

correspond à la « déflation par la dette » (I. Fisher) : les agents endettés

cherchent à se désendetter, ce qui conduit à une diminution de la demande,

ce qui entraîne une contraction de l’activité qui aggrave la situation des

agents endettés et fragilisent davantage le système bancaire. La déflation

correspond à la baisse des prix, des salaires et de la masse monétaire.

D'après I. Fischer, la déflation conduit à son tour à l'endettement car les

agents économiques se désendettent moins vite que les prix ne baissent. La

charge réelle de la dette augmente donc : « plus les débiteurs payent, plus

leurs dettes augmentent ». Si elle élimine les producteurs les moins


efficaces, la déflation peut créer les conditions de la reprise. La chute de

l’investissement pendant la déflation réduit la demande de crédits et

favorise la baisse des taux d’intérêt, tandis que le chômage contribue à la

diminution des salaires. A un moment, le coût unitaire de production est si

faible que l’activité des producteurs ayant survécu reprend. Mais cette «régulation par la faillite » (J.
Rueff) a fait l'objet d'une vive contestation de

la part de J. M. Keynes pour qui seule l'intervention de l'Etat peut permettre

un redémarrage de l'activité économique.

CHAPITRE 5 : LE CHOMAGE

Authentique phénomène majeur dans la plupart des pays du monde, le

chômage est aujourd’hui une réalité qui touche de nombreuses personnes.

Véritable défi pour les sociétés, notamment en Afrique, le chômage est l’un

des principaux sujets de débats chez les économistes.

1. Définition

Le chômage est l’Etat de personnes sans emploi, disponible pour travailler

et recherchant effectivement un emploi. Cette définition proposée par le

bureau international du travail (BIT) repose sur trois critères : (i) « être sans

travail », (ii) « être disponible pour travailler » et (iii) « rechercher

activement un emploi ».

On distingue différentes formes de chômage dont les causes sont

différentes.
Le chômage de longue durée : ce sont les demandes d’emploi enregistrées

depuis plus de douze mois consécutifs et qui sont sans réponses. Cette

situation peut provenir de l’indisponibilité des postes à pouvoir, par rapport

aux compétences proposés.

Le chômage conjoncturel : Chômage résultant d’un ralentissement de

l’activité économique. Par exemple, en période de récession économique,

le chômage augmente.

Le chômage structurel : chômage lié aux déséquilibres structurels de

l’économie comme les déséquilibres régionaux, l’inadaptation des

qualifications, le déclin d’activités traditionnelles.

Le chômage technique : chômage lié à l’inactivité forcée des entreprises en

raison de circonstance particulières et indépendantes de l’entreprise. Parexemple, en cas de pannes


de machines, de défauts d’approvisionnement en

pièces ou en matières premières, trouble publiques prolongés, catastrophes.

Le chômage partiel : chômage lié à la réduction temporaire par une

entreprise du volume d’heures travaillées à effectif constant à la suite de la

baisse de la conjoncture de l’activité. Elle vise à baisse les coûts en baissant

la production puisque les heures non travaillées font l’objet d’une moindre

rémunération.

Le chômage frictionnel : en situation de plein emploi, chômage

d’adaptation lié à la période entre deux emplois.

2. Le taux de chômage

L’offre de travail dans un pays émane de la population en âge de travailler

précisément de population active, noté L. Cette dernière représente la

frange de la population en âge de travailler qui occupe un emploi (E) ou qui

sont au chômage (U). Pour analyser les caractéristiques du marché du travail on peut également

calculer le taux de participation ou taux d’activité (Tactivité) qui égale au

rapport en pourcentage de la population active et de la population en âge de

travailler et le taux d’emploi (Temploi) qui est égal rapport en pourcentage du

nombre d’emplois et de la population en âge de travailler. 3. Causes du chômage


Les causes du chômage dépendent de la forme du chômage étudiée. Mais,

la théorie économique présente aussi les causes du chômage.

3.1.Causes théoriques

Les causes théoriques diffèrent suivants des courants théoriques classique

et keynésien et bien d’autres arguments.

3.1.1. L’école classique

Dans la théorie classique, la flexibilité des salaires permet de garantir

l’équilibre du marché du travail. Les salaires diminuent pour absorber

l’excédent de demande d’emploi et augmentent pour pouvoir faire face à

l’insuffisance de la demande d’emploi.

Dans ce cas, le chômage est soit volontaire car des personnes qui quittent

leur emploi pour un emploi mieux rémunéré, soit lié à l’existence d’une

rigidité institutionnelle des salaires (SMIG ou SMIC) qui pourrait causer le

sous-emploi de la main d’œuvre, car cette rigidité empêche la baisse du

niveau des salaires.

3.1.2. Les Keynésiens

Pour Keynes, l’entreprise n’embauche de nouveaux travailleurs que si elle

prévoit une augmentation de la demande de ses produits. Le chômage

existe quand il y a un déséquilibre sur le marché des biens et services

(surproduction ou sous-consommation relative) qui entraîne une diminution

de la production et donc des licenciements. Ce type de chômage n’est pas

volontaire.

La solution préconisée par Keynes est alors l’intervention de l’Etat par les

politiques de relance conjoncturelles, qui ont pour objectif d’augmenter la

demande, par suite la production et par suite l’emploi.

3.1.3. Théorie des contrats implicites

La forte aversion pour le risque du salarié amène l’entreprise a lui garantit


un salaire fixe et en se réservant le droit d’ajuster le niveau de l’emploi en

fonction de la conjoncture (chômage conjoncturel). Il s’agit d’un contrat

implicite entre l’employé et l’employeur.

3.1.4. Théorie du déséquilibre

Elle tente d’opérer une sorte de conciliation entre les analyses classiques et

Keynésiennes du chômage. En effet, cette théorie démontre que les deux

types de chômage, keynésien et Classique peuvent coexister à un moment

donné dans un pays : certains secteurs sont en excès d’offre de travail,

tandis que d’autres secteurs génèrent un chômage lié aux contraintes qui

pèsent sur l’offre (niveau du salaire, conditions du travail…). Ainsi, un

secteur peut évoluer d’un type de chômage à un autre: on parle de chômage

mixte. Dans ce cas, on parle de chômage mixte. La mise en place depolitiques mixtes, axées à la fois
sur l’offre et la demande, et différenciées

selon le secteur d’activité peut résorber ce type de chômage.

3.1.5. Théorie de la segmentation

Elle analyse le chômage en termes de sélectivité, et repose sur l’existence

de sous- marché du travail. En fait, confrontées à l’incertitude, les

entreprises mettent en place une gestion de leur personnel de telle sorte

qu’il y ait deux sortes de marchés :

 Un marché primaire regroupant les emplois stables, bien rémunérés,

offrant des perspectives de promotion ;

 Un marché secondaire défini par des emplois instables et mal

rémunérés. Sur ce marché, seraient recrutés les jeunes, les femmes,

etc.

3.2.Causes empiriques

Dans la réalité économique le chômage est expliqué par plusieurs facteurs

empiriques.
3.2.1. La croissance et la concurrence international

L’insuffisance de la croissance, est un facteur essentiel, expliquant la

diminution des offres d’emploi des entreprises. Les PED (pays en voie

développement) et notamment les NPI (nouveau pays industrialisés : Corée

du sud, Taiwan, Mexique…) contribuent à l’aide de coûts de production

très faibles à rendre la concurrence rude dans certains secteurs d’activité

(textile, électronique…). En outre, les entreprises des pays développés

choisissent parfois de délocaliser leur production ou leur gestion dans des

pays à bas coût de main-d’œuvre.

3.2.2. L’évolution démographique

L’importance de la population active fait varier la demande d’emplois.

Depuis 1975, celle-ci augmente car les enfants du baby – boom arrivent à

l’âge de travailler, les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le

marché du travail. Ainsi, il faut créer chaque année des emploissupplémentaires uniquement pour
absorber le poids des « nouveaux

entrants ». Ce solde démographique devrait rester positif jusqu’au début du

XXI siècle.

3.2.3. Le développement de la technologie

Le progrès technique a permis de substituer largement le capital au travail

(y compris dans le secteur tertiaire, avec la Bureautique). Ceci est

globalement un élément d’amélioration, car certaines tâches pénibles sont

réalisées par des robots, mais la main-d’œuvre peu ou pas qualifiée a subi

les conséquences de ces restructurations Industrielles. Le progrès

technologique crée, en nombre insuffisant, de nouveaux emplois,

nécessitant une qualification, que les chômeurs ne peuvent pas toujours

avoir. En outre, la productivité continue à s’accroître alors que la

production est en quasi- stagnation le nombre d’emplois n’augmente pas et

les nouveaux arrivants sur le marché du travail ne trouvent pas de place.


3.2.4. Le salaire de réservation

Le salaire de réservation est le niveau de rémunération en déca duquel un

individu refuse de travailler. Lorsqu’il existe, la flexibilité des

rémunérations (individualisation des salaires) devient un moyen à double

tranchant : il facilite l’emploi (surtout des jeunes diplômés), comme il peut

décourager certains individus à travailler à des salaires inférieurs à ceux de

leurs disciples, et les conduits à être en chômage volontaire, à la recherche

d’une rémunération meilleure.

3.3.Causes liées à la gestion des flux d’obtention et de perte

d’emploi

D’abord, le chômage est la conséquence de deux tendances contraires : la

croissance de la population active et le déclin de l’emploi. Pour illustré

posons L la population active, E les membres de la population active en

emploi et U les membres de la population active au chômage. Par définition

L = E + U. Ce qui nous permet d’écrire

Le taux de chômage est égal à : U/L. Analysons la transition des individus

entre emploi et non-emploi : soit s le taux de perte d’emploi c’est-à-dire la

proportion d’individus occupés qui perdent leur travail chaque mois. Soit

f le taux d‘acquisition d’emploi c’est-à-dire la fraction des individus non

occupés qui trouvent un emploi chaque mois. Supposons que ces taux sont

constants et analysons comment ils déterminent le chômage. Pour que le

taux de chômage soit constant c’est-à-dire que le marché de travail soit en

état stationnaire le nombre d’individus qui perdent leur emploi (noté sE)

doit être égal au nombre d’individus qui trouvent un emploi (noté fU). En remplaçant substituant le
nombre d’individu en emploi E par son

expression en (1) dans le deuxième membre de l’équation (2) et en divisant

les deux membres par L, on obtient : Le rapport U/L mesure le taux de chômage de l’économie. En
résolvant

l’équation (3) en U/L on obtient la relation suivante : Cette relation indique que le taux de chômage
stationnaire est une fonction

du taux de perte de l’emploi s et du taux d’acquisition de l’emploi f. Plus le taux de perte de l’emploi
d’un pays est élevé, plus le taux de chômage est
élevé, inversement plus le taux d’acquisition d’emploi est élevé, moins le

taux de chômage est élevé. Plus la population active croit et plus le taux de

pertes de l’emploi est élevé plus le taux de chômage sera élevé.

4. Les conséquences du chômage

Le chômage de masse est un fléau économique, politique et social qui

concerne désormais toutes les catégories socioprofessionnelles (employés,

ouvriers et cadres). La hausse du chômage de masse à des conséquences

directes et indirectes.

4.1.Les conséquences directes du chômage

La première conséquence directe du chômage est la perte du pouvoir

d’achat et l’endettement des ménages. La seconde conséquence directe est

la perte du lien social. La troisième concerne la santé physique et psychique

du chômeur.

4.2.Les conséquences indirectes du chômage

La première conséquence indirecte concerne la hausse de la délinquance et

de la criminalité. La seconde conséquence indirecte concerne l’impact du

chômage sur les salariés en poste. La dernière conséquence indirecte est

politique et concerne la menace que fait peser la hausse du chômage sur le

processus démocratique.

5. Politiques anti-chômage

Il y a deux types de politiques

5.1.Politique de lutte contre le chômage

La lutte contre le chômage est l’un des objectifs majeurs de la politique

économique globale. Elle passe par une croissance économique solide. En

effet, la loi d’Okun décrit une relation linéaire entre le taux de croissance

du PIB (∆Y/Y) et la variation du taux de chômage (∆U). La lutte contre le


chômage passe avant tout par les politiques destinées à restaurer la

croissance. Il existe un débat sur les politiques de lutte contre le chômage.

5.1.1. La politique libérale

La politique libérale, également qualifiée de politique de l’offre, se

caractérise par une réduction de l’intervention de l’État dans l’activité

économique et par la consécration du rôle majeur de l’entreprise. Le retour

à l’équilibre sur le marché du travail dépend de la flexibilité à la baisse des

salaires. En outre, l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise, par un

allégement des coûts de production (réduction des charges sociales et

fiscales), favorise la résorption du chômage.

5.1.2. La politique keynésienne

La politique keynésienne est aussi qualifiée de politique de la demande.

Elle préconise la mise en œuvre de mesures expansionnistes.

L’augmentation de la demande globale, et par suite de l’emploi, repose sur:

 une politique budgétaire expansive;


 une politique monétaire favorisant l’accès au crédit, en particulier

par la baisse des taux d’intérêts.

5.2.Politique d’emploi

On distingue les politiques d’emploi « actives » et les politiques d’emploi

« passives ».

5.2.1. Les politiques d’emploi actives

Elles visent à augmenter le niveau de l’emploi. Elles sont de trois types et

sont mises en œuvre suivant des phases successives :

1ère phase de défense de l’emploi : elle consiste à freiner les licenciements

et les suppressions d’emplois, éventuellement à réduire le temps de travail

ou à créer des emplois publics. La réduction du temps de travail vise à

augmenter les emplois créés. Si les salariés travaillent moins, il en faudra


davantage pour assurer le même niveau de production. Mais, cette mesure

ne peut avoir d’effet proportionnel et automatique sur l’emploi car les

entreprises peuvent profiter de cette réduction pour mieux organiser la

production. Ainsi, les gains de productivité peuvent venir limiter voire

annuler les créations d’emplois escomptés avec la réduction du temps de

travail, d’autant que les entreprises sont fortement incitées à accroître leur

productivité car les salariés bénéficient de la compensation salariale ;

2ème phase de gestion de la population active : elle consiste à diminuer la

population active à travers la pré-retraites ou les aides au retour pour les

travailleurs étrangers acceptant de regagner leur pays ;

3ème phase de traitement économique et social du chômage, en faveur de

certaines catégories particulièrement affectées (jeunes, femmes, personnes

âgées). Le traitement économique vise à augmenter le niveau d’emploi à

travers par exemple les subventions à l’emploi et la réduction des charges

sociales accordées aux entreprises. Le traitement social vise à réduire le poids l’excédent de
population active sur le niveau de l’emploi en

corrigeant les mécanismes d’exclusion en favorisant l’insertion ou la

réinsertion dans la vie professionnelle à travers la formation en alternance,

stage d’adaptation ou de formation, le congé de conversion pour les salariés

touchés par les restructurations des entreprises.

5.2.2. Les politiques d’emploi passives

Elles se concentrent sur l’indemnisation des chômeurs. Par exemple, en

France, les mesures d’aide au retour à l’emploi combinent l’octroi

d’allocation chômage et l’aide sociale aux personnes sans emploi.

Cependant, selon l’analyse libérale, les seules aides apportées aux

chômeurs peuvent inciter les chômeurs à la paresse et créer ainsi une

« trappe à chômage ».

Ces politiques ont été alors réorientation au cours des années 80 et 90 dans

les pays anglo-saxon vers le concept de « Workfare ». C’est la contraction

de work (travail) et de Welfare (bien-être). Ainsi, le Workfare combine les

aides et l’obligation d’effectuer des travaux d’utilité collective.


5.3.Mesures réglementaires

La flexicurité combine une réglementation du travail suffisamment flexible

pour permettre aux entreprises de s’adapter aux transformations

économiques et une protection sociale suffisamment sécurisante pour

couvrir tous les individus le long de leur parcours professionnel, même

lorsqu’ils se retrouvent sans emploi. Cette sécurisation des parcours

professionnels consiste à garantir aux individus la continuité de leurs droits

sociaux durant les périodes d’interruption d’emploi. Un service public de

l’emploi efficace, permettant le retour à l’emploi et une formation tout au

long de la vie complètent cette « transférabilité » des droits sociaux.

CHAPITRE 6 : INFLATION

1. Définition : inflation, déflation et désinflation

L’inflation est la hausse durable du niveau général des prix à l’intérieur

d’un pays.

D’après cette définition une hausse ponctuelle et localisée des prix, ne peut

être considérée comme de l’inflation, que si elle se propage à toute

l’économie et se poursuit sur la période qui suit. Ainsi, le mouvement de

croissance des prix doit être général et concerner les différents secteurs et

branches de l’économie et se maintenir dans le temps au moins un


semestre.

L’inflation doit être distinguée d’autres phénomènes (déflation,

désinflation, stagflation) qui affectent aussi le niveau général des prix :

 La déflation exprime la diminution du niveau général des prix et

désigne généralement une situation de dépression économique.

 La désinflation désigne la baisse du taux d’inflation. Il intervient

lorsque les prix augmentent toujours mais à un rythme moins

important qu’auparavant.

 La stagflation est un concept qui désigne une accélération de

l’inflation conjuguée à une augmentation du taux de chômage. 2. Mesure de l’inflation

L’ampleur de l’inflation est mesurée par le taux d’inflation, qui correspond

au taux de variation de l’indice des prix entre deux dates. Il s’agit du taux d’inflation annuel. On peut
également le calculer le taux

d’inflation en glissement annuel pour prendre en compte les variations

saisonnières ou en moyenne annuel.

 Le taux d’inflation en glissement annuel compare l’indice des prix

du mois de décembre des deux années.

 Le taux d’inflation en moyenne annuelle compare la moyenne

annuelle de l’indice (moyenne arithmétique des douze indices de

l’année) des deux années.

L’Indice des prix communément utilisée est l’indice des prix à la

consommation (IPC). Cet instrument statistique résume l’ensemble des prix

des biens et services consommés par les ménages (détail). Il ne prend pas

en compte les prix à la production ou les prix de gros contrairement au

déflateur du PIB.

3. Causes et solutions du chômage

Les économistes distinguent plusieurs causes de l’inflation :

3.1.Inflation par la monnaie

Cause : une quantité de monnaie excessive ou, précisément, d’une


croissance de la masse monétaire trop importante par rapport à la

croissance de la production conduit à la hausse des prix (théorie

quantitative de la monnaie). La hausse des prix résulte donc d’une création

excessive de monnaie. Cette explication, apparue dès le XVIe siècle

lorsque l’afflux de métaux précieux d’Amérique provoqua une hausse des

prix. Solution : la réduction de la quantité de monnaie en circulation ou contrôler

la vitesse d’expansion de la monnaie.

3.2.Inflation par la demande

Cause : La hausse des prix résulte d’un déséquilibre entre l’offre de biens,

qui est insuffisante et la demande des consommateurs. Cette demande trop

forte peut être expliquée par une création monétaire, mais également par

d’autres facteurs comme l’augmentation de la population par exemple.

Solution : l’accroissement de l’offre de biens ou l’augmentation des

capacités de production des entreprises sont des remèdes.

3.3.Inflation par les coûts

Cause : elle traite des facteurs qui interviennent dans la fixation des prix de

revient par les entreprises. Elle se traduit par une répercussion sur les prix

de vente d’une augmentation des coûts de production ou coûts des facteurs.

Par exemple, une augmentation du prix des matières premières, des salaires

ou d’autres coûts auxquels les entreprises doivent faire face. Par exemple,

si les salaires augmentent plus rapidement que les gains de productivité, le

coût du travail augmentera et sera peut-être répercuté sur les prix de vente.

Par ailleurs, une hausse du prix du pétrole peut ainsi se répercuter sur

l’ensemble de l’économie.

Lorsque l’inflation par les coûts est liée à l’augmentation du prix des biens

importés on parle d’inflation importée3.4.L’inflation structurelle

Causes sont :

La structure du marché. Par exemple sur un marché oligopolistique

caractérisé par quelques offreurs et un grand nombre de demandeurs, les


entreprises peuvent influencer les prix de marché à la hausse ;

La pouvoir monétaire des banques. En effet, par le biais de la création

monétaire et donc de l’octroi des crédits, les banques encouragent

indirectement la consommation. Si la production n’arrive pas à suivre

l’augmentation de la demande, il y aurait hausse des prix et donc inflation ;

La libéralisation et le commerce international. Avec l’ouverture sur les

marches extérieures, la demande envers les produits nationaux pourrait

augmenter, entraînant ainsi l’augmentation des prix.

La dévaluation compétitive. Elle renchérit les prix à l’importation et peut

de ce fait entraîne l’augmentation de la demande pour les biens intérieurs et

partant celle des prix nationaux.

Les anticipations inflationnistes, de la part des agents économiques, font

que ces derniers préfèrent une consommation immédiate plutôt que de

consommer ultérieurement avec des prix plus élevés. Il en résulte une

inflation aujourd’hui.

4. Conséquences

L’inflation influe sur l’économie et sur la société. Ses effets sont multiples :

elle affecte la compétitivité, la consommation, le chômage, la croissance et

la répartition.

4.1.Pouvoir d’achat

L’inflation correspond d’abord à une diminution du pouvoir d’achat de la

monnaie. Le taux de change réel (e) à l’incertain est un rapport entre le prix

étrangers converti en monnaie nationale (EP*) et le prix intérieur (P) : Une hausse des prix induit
réduit le pouvoir d’achat de la monnaie. On

parle dans une certaine mesure de dépréciation de la valeur interne de la

monnaie.

Comme le pouvoir d’achat désigne la quantité de biens et services qu’un

certain revenu permet d’obtenir, la hausse des prix conduit à une

diminution de la quantité de biens que permet d’acheter une certaine


somme. En période d’inflation, si les revenus augmentent, l’augmentation nominale

est moins importante que la véritable augmentation de pouvoir d’achat.

4.2.La compétitivité-prix

L’existence d’un différentiel d’inflation entre un pays donné et ses

partenaires commerciaux, diminue sa compétitivité-prix. En effet, lorsque

les prix nationaux augmentent plus rapidement que ceux des pays

étrangers, les produits nationaux ne seront plus aussi compétitifs que les

produits similaires étrangers, ce qui pénalise le commerce. Par exemple, une inflation plus
importante en Côte d’Ivoire qu’ailleurs pénalise les

exportations ivoiriennes alors que les prix des importations deviennent

moins élevés que les prix des produits intérieurs. L’inflation s’accompagne

donc d’une modification des prix relatifs.

4.3.La consommation

L’inflation peut avoir soit un effet expansif, soit un effet dépressif sur la

consommation. L’effet dépressif de l’inflation sur la consommation a été

développé par Pigou. Il part de l’idée selon laquelle chaque agent

économique souhaite détenir un montant d’encaisse réelles constant c’est-

à-dire un rapport entre la masse monétaire M et le niveau général des prix P

constant. Si les prix augmentent, M/P diminue. Pour reconstituer son

encaisse, l’agent va être amené à diminuer sa consommation. L’effet

expansif de l’inflation sur la consommation s’explique par les anticipations.

En effet, si les prix augmentent et si l’agent anticipe une accélération de

l’inflation, il va avoir tendance à consommer plus aujourd’hui, accroissant

du même coup le taux d’inflation.

4.4.La spirale inflationniste

Lorsque les coûts augmentent les entreprises peuvent répercuter cette

augmentation sur les prix pour maintenir ou accroître leur profit découlant

de leur activité productive. Ce qui influence sur le niveau général des prix.
Dès lors l’inflation peut aussi s’analyser comme une spirale salaires-profit

(« spirale inflationniste »), la hausse des uns ne faisant que compenser celle

des autres.

4.5.La répartition

L’inflation entraîne toujours de profondes modifications dans la répartition

des revenus : certaines catégories d’agents sont pénalisées par l’inflation,

d’autres au contraire, y gagnent ou ne sont au moins pas affectés par la

hausse des prix. Les agents qui sont pénalisés par l’inflation sont:

 Les détenteurs de revenus fixes comme les rentes foncières et la

redevance féodale en monnaie, qui ont a été surtout répandues au

milieu du XVIème siècle.

 Les retraités, dont les pensions de vieillesse sont réajustées par

période et les salariés dont les contrats de travail sont indexés avec

retard.

Les agents qui tirent parti de l’inflation sont :

 Les agents endettés car ils sont amenés à payer des sommes fixes à

terme (tels que le remboursement des crédits) et continuent de payer

les mêmes sommes suivant un taux d’intérêt préalablement fixé, et

ne seront pas touchés par l’inflation. Bien au contraire, ils

bénéficient de l’augmentation du niveau des prix, puisque la

monnaie perd de sa valeur.

 L’Etat peut aussi bénéficier de l’inflation dans la mesure où la hausse

des prix constitue un « impôt indolore ». En effet, l’inflation conduit

à un alourdissement de la charge fiscale puisque l’imposition pèse

sur le revenu nominal et non sur le revenu réel (pouvoir d’achat).

4.6.La croissance

Entre l’inflation et la croissance, il peut y avoir une relation positive ou

négative :

 L’inflation est un facteur de croissance : dans la mesure où elle


contribue à la diminution des taux d’intérêts réels, et favorise ainsi, le recours à l’endettement des
entreprises et des ménages pour

financer l’investissement et la consommation.

 L’inflation est un symptôme de forte croissance : elle apparaît

lorsque les capacités de production tournent à plein et que le facteur

travail est entièrement mobilisé.

 L’inflation est un frein à la croissance : elle dégrade la compétitivité,

freine les exportations, crée un climat d’incertitude et diminue le

taux d’épargne, ce qui défavorise l’investissement et par suite la

production et la croissance.

4.7.Le chômage

Phillips a publié en 1958 une étude sur la relation entre le taux de chômage

et la variation du salaire nominal en Grande Bretagne de 1861 à 1957.

D’après lui, lorsque le taux de chômage est faible, les hausses de salaires

sont importantes et par suite l’inflation est importante, à l’inverse, lorsque

le taux de chômage est élevé, les hausses de salaires sont faibles voire

négatives et l’inflation n’est pas importante. Cette relation décroissante

peut s’expliquer par le pouvoir de négociation des syndicats : lorsque le

chômage est élevé, les syndicats ne peuvent obtenir de hausse solide des

salaires.
CHAPITRE 7 : POLITIQUE CONJONCTURELLE

La politique conjoncturelle s’insère dans la grande famille des politiques

économiques mise en place dans la plupart des pays du monde.

1. Politique économique

La politique économique exprime les choix et les modalités d’action mis en

œuvre par l’État pour produire des effets à long terme en faisant évoluer les

structures (politiques structurelles) ou pour produire des effets à court

terme pour répondre aux problèmes de conjoncture (politiques

conjoncturelles). La conception d’une politique économique suppose la

définition d’objectifs et la manipulation d’instruments en vue de leur

réalisation.

1.1.Objectifs

Les pouvoirs publics interviennent dans l’économie via des politiques

économiques c’est-à-dire en concevant et en mettant en œuvre un ensemble

d’actions pour atteindre les objectifs économiques et sociaux qu’ils se sont


fixés. Ils s’appuient sur :

 Les politiques conjoncturelles qui visent à orienter, sur du court

terme, l’activité économique dans le sens souhaité par les pouvoirs

publics afin de maintenir ou de rétablir les grands équilibres. Les

deux composantes essentielles de la politique conjoncturelle sont la

politique budgétaire et la politique monétaire.

 Les politiques structurelles qui ont une action à long terme. Elles

visent une modification profonde du fonctionnement de l’économie.

Il s’agit par exemple des politiques de nationalisation ou de

privatisation, des politiques industrielles, des politiques de recherche

et formation, des politiques de réglementation de l’environnement ou

encore des politiques de déréglementation des marchés financiers.

1.2.Les domaines de la politique économique

L’État intervient sur le plan économique pour corriger ou compléter le jeu

du marché. Les domaines d’intervention de l’État dans l’économie se

situent entre les deux conceptions du rôle de l’État. De ces deux

conceptions va découler une intervention plus ou moins importante de

l’Etat dans l’économie.

1.2.1. Le libéralisme

Dans la conception libérale (A. Smith, XVIII), l’intervention de l’Etat dans

l’économie doit être minimale : on parle d’État gendarme qui cherche à

maintenir l’ordre intérieur et extérieur. Ses domaines d’intervention sont :

 la défense nationale ;
 la police ;
 la justice.

Ainsi, l’Etat n’intervient dans le marché que pour en garantir le respect des

règles de fonctionnement et en assurer le bon fonctionnement. En effet, la

doctrine libérale considère que la concurrence exercée sur les marchés

garantit la meilleure efficacité économique possible. Dès lors que les

individus sont laissés libres de poursuivre leurs intérêts personnels sur les
différents marchés (meilleure satisfaction possible des consommateurs et

plus grand profit possible pour les producteurs), il en découle la réalisation

de l’intérêt général. Pour eux, l’intervention de l’État doit être minimale

(État gendarme). L’État doit rester cantonné dans ses fonctions régaliennes

avec toutefois un devoir de prise en charge des activités non rentables

(biens collectifs et externalités) et de création d’un cadre institutionnel qui

permette au marché de fonctionner sans entrave.

1.2.2. L’interventionnisme

Dans la conception interventionniste (JM Keynes), l'État providence doit

intervenir dans l’économie car le marché est incapable de se réguler de

façon autonome. Ainsi, l’Etat intervient afin de réguler le fonctionnement

du marché c’est-à-dire de :

 Stabiliser l’économie et en assurer les grands équilibres : plein-

emploi, stabilité des prix…

 Protéger les individus contre les risques économiques et sociaux :

mise en place du système de sécurité sociale.

John Maynard Keynes est un économiste britannique, né en 1883, mort en

1946, qui va révolutionner la pensée économique en publiant la "Théorie

générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie " (1936). Il se situe au niveau macroéconomique et


raisonne à court terme pour s'opposer aux

politiques libérales qui ne font qu’aggraver le chômage.

2. La politique conjoncturelle

Une politique économique l’ensemble des interventions de l’Etat

susceptibles de modifier à court terme et à moyen terme l’évolution de

l’économie.

2.1.Les objectifs et instruments

Pour la conduite de la politique macroéconomique, les décideurs se dotent

d’objectifs et choisissent les instruments à mettre en œuvre de façon à


réaliser au mieux ces objectifs.

Les objectifs des politiques économiques conjoncturelles ont été

schématisés par l’économiste Kaldor sous la forme d’un carré magique. On

retient les quatre indicateurs correspondant aux quatre principaux

objectifs :

 Améliorer la croissance : hausse du PIB


 Améliorer l’emploi : réduire le chômage
 Assurer la stabilité des prix : limiter l’inflation
 Assurer l’équilibre extérieur : améliorer le solde de la balance

commerciale

Ce carré est qualifié de magique car il est très difficile d’atteindre les quatre

objectifs en même temps, du moins sur le court terme.

2.2.Les instruments

Pour réaliser leurs objectifs, les pouvoirs publics disposent de nombreux

moyens. Les deux principaux instruments utilisés dans le cadre des

politiques contra-cycliques sont les instruments budgétaires et les

instruments monétaires.

2.2.1. La politique budgétaire

Elle est contrôlée par les gouvernements, la politique budgétaire a pour

objectif d’orienter l’activité économique grâce au budget en jouant sur le

montant et la nature des dépenses et des recettes de l’État.

2.2.2. Politique monétaire

Elle est contrôlée généralement par les banques centrales, la politique

monétaire a pour objectif de maintenir les grands équilibres économiques

par le contrôle de l’évolution de la masse monétaire et de celle des taux

d’intérêt.

3. Politique de relance et politique de rigueur

Les politiques conjoncturelles oscillent généralement entre :


 Un politique de rigueur (Stop), d’inspiration plutôt libérale, qui vise

à lutter contre l’inflation et retour à l’équilibre extérieur.

 Une politique de relance (Go), d’inspiration plutôt keynésienne, qui

vise relance de l’activité économique et réduction du chômage.

4. Effets des politiques économiques

Les politiques conjoncturelles assurent la régulation des fluctuations

économiques. Le choix d’une politique économique est fait en fonction de

4.1.Politique de relance

Les politiques de relance d’inspiration keynésienne, visent la lutte contre la

récession et retrouver la croissance économique et la lutte contre le

chômage.

4.1.1. Effets attendus

Les moyens utilisés consistent à développer les revenus des ménages par

une politique de salaire souple et une extension des revenus de transferts;

par ailleurs, la demande publique tend à s’accroître, le déficit budgétaire

étant considéré comme favorable parce qu’il stimule la demande. La

politique monétaire assure une progression des crédits et de la masse

monétaire, les taux d’intérêts sont bas.

4.1.2. Les limites

La politique de relance keynésienne présente d’autres limites importantes:

 La contrainte extérieure : la relance par la demande entraîne une

hausse des importations donc un déficit de la balance commerciale

pour un pays fortement ouvert.

 L’inflation : plus de revenus entraîne plus de demande (plus de

consommation et plus d’investissement) or selon la loi de l’offre et

de la demande, si la demande est supérieure à l’offre l’inflation

augmente.
 L‘effet boule de neige et la soutenabilité budgétaire : la soutenabilité

budgétaire concerne la capacité d’un État à rester solvable. En effet,

il faut que la richesse créée soit suffisante pour payer les intérêts de

la dette sinon ces derniers seront de plus en plus lourds et la dette va

s’aggraver. On appelle cela l’effet boule de neige de la dette.

 L’effet d’éviction des entreprises (Friedman) : pour financer le

déficit, l’État doit emprunter sur les marchés en risquant d’évincer

les acteurs privés : c’est l’effet d’éviction. Le recours à l’emprunt

détourne l’épargne des ménages vers le secteur public au détriment

du secteur privé, ce qui provoque une baisse de l’investissement et,

par-là, un ralentissement de l’activité économique.

 Les anticipations rationnelles des agents économiques (Robert

Lucas) théorie selon laquelle les ménages anticipent une mesure de

relance budgétaire comme une hausse future de leurs impôts et

diminuent en conséquence leur consommation mettant en échec la

relance.

 Le poids des impôts : Laffer présente une théorie qui veut que

jusqu’à un certain niveau, l’impôt est accepté par les contribuables

mais qu’au-delà d’un certain taux d’imposition, les recettes fiscales

diminuent. La figure ci-dessous illustre ce mécanisme : lorsque le

taux augmente jusqu’au point T, les recettes fiscales augmentent et

atteignent un maximum M. Au-delà du point T, le taux devient

dissuasif et les agents économiques sont incités à travailler moins ou

à recourir à des activités non déclarées (baisse des recettes de l’Etat).

Le point M est le sommet de la courbe, il correspond aux recettes

maximales de l’Etat. Ce n’est pas un taux de pression fiscale immuable. On peut résumer cette
théorie ainsi : « trop d’impôts tuent

l’impôt » ou « les hauts taux tuent les totaux ».

4.2.Politique de rigueur

Les politiques de rigueur, d’inspiration plutôt libérale, privilégient la lutte


contre l’inflation, le déficit budgétaire et l’endettement excessif et la

réduction du déficit extérieur. Elles impliquent le plus souvent le freinage

de la croissance et donc de la demande.

4.2.1. Effets attendus

En matière de revenu, c’est la rigueur salariale qui doit permettre un

partage de la valeur ajoutée plus favorable aux entreprises et un

ralentissement de la hausse des coûts et de la demande. La politique

budgétaire recherche l’équilibre ou l’excédent du budget afin de limiter

l’effet inflationniste du déficit et le poids de la dette publique. Une

politique monétaire restrictive se traduit par une limitation du crédit et une

hausse des taux d’intérêt.

4.2.2. Limites

La politique de rigueur libérale présente les limites importantes suivantes :

 Aggrave la récession
 Accroît le chômage
 La baisse des rentrées fiscales à terme à cause de la récession

Ce chapitre montre que pour résorber les déséquilibres les politiques

conjoncturelles sont nécessaires. Mais, chacun de ces politiques à des

limites dont la résolution nécessite une coordination.

 CONCLUSION GENERALE

Ce cours a traité les bases de la macroéconomie. Les deux premiers

chapitres ont mis en évidence le fonctionnement de l’économie basé sur les

trois principales fonctions économiques qui lient les agents économiques

(production, répartition et dépenses) et les agrégats macroéconomiques tels

que le PIB, les indices de prix, le taux de change et le taux d’intérêt. Dans

le chapitre 3 et le chapitre 4 ont abordé les questions de la croissance

économique et de la conjoncture économique. Le chômage et l’inflation ont


fait l’objet de traitement dans les chapitres 5 et 6. Enfin, le chapitre 7 a

présenté les politiques conjoncturelles.

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