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DEVELOPPEMENT HUMAIN

Le développement humain permet de vivre longtemps et en bonne santé, d’accéder au savoir dans ses
différentes dimensions, de disposer de ressources matérielles suffisantes pour mener une vie décente et de
participer librement à la vie communautaire et publique. Il repose sur des valeurs centrales comme la
capacité de satisfaire les besoins de base (alimentation, logement, habillement, santé et protection ou
sécurité), la reconnaissance de la dignité pour les individus et les groupes (liberté de culte, liberté
d’expression et toute autre forme de liberté humaine…) et la capacité de choisir en toute liberté. Plusieurs
indices synthétiques renseignent sur les différentes facettes du développement humain (indicateurs de
développement humain, indice de perception de la corruption, indice de libéralisation de l’économie…).
Le plus connu de ces indices synthétiques est l’indicateur de développement humain (IDH) qui est calculé à
partir de l’espérance de vie à la naissance, du taux de scolarisation et du revenu par habitant. Les valeurs de
l’indice global et de ses composantes sont exprimées sur une échelle de 0 à 1. Plus le pays est développé,
plus son IDH est proche de 1

Les efforts entrepris dans différents domaines sociaux pour relever le niveau de vie et assurer le bien-être
des populations.
Les secteurs sociaux ont connu un regain d’intérêt à partir de la décennie 90, à l’issue du plan d’ajustement
structurel, ainsi qu’en témoigne la part du budget de l’Etat qui leur a été consacrée et qui est passée de 39%
en 1993 à plus de 50% aujourd’hui. Ceci s’est traduit par une amélioration des indicateurs dans la plupart
des domaines du développement humain, à savoir l’éducation, la santé, le niveau et les conditions de vie, les
droits de l’Homme...

Au cours des 25 dernières années, le Maroc a fait des progrès remarquables en termes de réduction de la
pauvreté et de développement humain en général. Ces avancées socio-économiques se sont traduites par une
augmentation de plus 41% de son indice de développement humain qui est passé de 0,46 en 1990 à 0,65 en
2015.

Si l’objectif premier du développement est de créer la capacité de satisfaire les besoins de base, cet objectif -
comme l’a clairement annoncé le Rapport du PNUD, de 1990- est consubstantiel à la création d’un
environnement dans lequel tous les individus et groupes actuels et futurs peuvent s’épanouir et exprimer
totalement leurs capacités et saisir les opportunités qui s’offrent à eux.
L’évaluation du développement humain des individus ne se limite donc pas à leurs aptitudes et aux
ressources. Elle doit prendre en considération la multi-dimensionnalité du contexte national, sinon
international, de leur cadre de vie, de ses atouts et de ses contraintes. Les capacités de choix et exercice des
droits et libertés, la vulnérabilité économique et humaine, la sécurité, la durabilité sociale et écologique,
l’équité inter et intra générationnelle, la résilience économique et sociale ainsi que les inégalités et les
disparités sont autant de dimensions du développement analysées en termes de concept et d’approche de
mesure.
A côté de l’éducation et la santé, la diversification et l’élargissement des choix offerts aux différents
segments de la population deviennent ainsi d’importants éléments de l’expression de la capacité d’une
économie
Le développement humain au Maroc est un sujet complexe qui comporte des forces et des faiblesses.
Forces :
-Croissance économique : Le Maroc a connu une croissance économique stable au cours des dernières
années, ce qui a entraîné une amélioration du niveau de vie de la population et un accès accru aux
opportunités économiques.
-Education : Le Maroc a investi dans l'éducation et la formation, ce qui a conduit à une amélioration du taux
d'alphabétisation et à une augmentation du nombre de personnes qualifiées dans le pays.
-Infrastructure : Le Maroc a également investi dans l'infrastructure, ce qui a amélioré les conditions de vie de
la population, notamment en ce qui concerne l'accès à l'eau potable, l'électricité et les soins de santé.

Faiblesses :
Inégalités socio-économiques : Malgré les progrès récents, le Maroc continue de faire face à des inégalités
socio-économiques considérables entre les différentes régions et les différents groupes sociaux.
-Corruption : La corruption reste un problème persistant au Maroc et peut entraver le développement
économique et social du pays.
-Manque d'emploi : Le Maroc a un taux élevé de chômage, en particulier chez les jeunes, ce qui peut
entraver la croissance économique et le développement humain du pays
- La répartition des fruits de la croissance n’a pas été optimale dans la mesure où les écarts se sont creusés
entre les régions et entre les milieux urbain et rural en matière de ressources humaines, de niveau de vie et
d’infrastructures.
- L’allocation des ressources budgétaires (en dehors des investissements dans la grande hydraulique) n’a pas
privilégié le monde rural qui n’a jamais fait preuve d’une approche intégrée. Cette situation ne manque pas
de se répercuter sur le niveau de développement humain dans les campagnes. L’indice de développement
humain du PNUD pour le milieu rural marocain est même inférieur à la moyenne des pays à faible
développement humain.
- Le monde rural reste en effet marginalisé dans la mesure où il abrite 73% des pauvres au niveau national et
les 2/3 de la population analphabète. Il est caractérisé par un sous-équipement (taux d’électrification par
exemple de 10,6% en 1996) et par un taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans supérieur de 87% à
celui du milieu urbain. Moins de la moitié de la population rurale se trouve dans un rayon inférieur à 6
kilomètres d’un centre de santé.
- La condition de la femme est loin d’être favorable (absence d’un véritable programme national de
promotion de la femme, taux d’analphabétisme de 68% au niveau national en 1994, mortalité maternelle de
330 décès pour 100.000 naissances en 1992, plus de 50% des femmes en milieu urbain travaillent dans le
secteur informel...).
Des inégalités subsistent entre les hommes et les femmes dans la société marocaine tant en termes de
revenus (rapport de 1 à 2,5 en 2001) et d’accès à l’emploi que sur le plan social (vulnérabilité des femmes à
la discrimination légale, à la pauvreté et à la violence). Ces inégalités auront tendance à diminuer avec le
nouveau code de la famille et grâce à l’action d’un mouvement associatif organisé, soucieux de la promotion
des chances, d’un partage plus équitable des richesses et d’une participation plus active de la femme au
développement.

LA CSMD préconise de renforcer le capital humain pour donner à tous les citoyens les capacités de prendre
en main leur devenir, de réaliser leur potentiel en toute autonomie, et de participer au développement du
pays et à son intégration dans l’économie du savoir et de l’immatériel, portées par les compétences”
Il s’agira ainsi d’assurer une éducation de qualité pour tous, un système d’enseignement universitaire, de
formation professionnelle et de recherche axé sur la performance et porté par une gouvernance autonome et
responsabilisante, et ériger des services de santé de qualité et la protection sanitaire comme droits
fondamentaux des citoyens.
Troisièmement, la CSMD prône une transformation par l’inclusion et la solidarité. Objectif : la
participation de tous les Marocains à la dynamique nationale de développement. “ Toutes les populations
doivent être incluses dans l’effort collectif, principalement à travers la participation et l’accès égal aux
opportunités économiques, à travers la protection sociale, et à travers l’ouverture et l’acceptation de la
diversité de la société marocaine”
Pour ce faire, le Maroc devra autonomiser davantage les femmes et assurer l’égalité de genre et la
participation, favoriser l’inclusion et l’épanouissement des jeunes en multipliant les opportunités et voies de
participation, mobiliser la diversité culturelle comme levier d’ouverture, de dialogue et de cohésion, et
assurer un socle de protection sociale qui “renforce la résilience et l’inclusion, et matérialise la solidarité
entre citoyens”.

1. Quelques idées pour le développement du capital humain

Faire du développement humain la priorité de la stratégie économique et sociale du pays.


- Définir une politique appropriée à long terme de la population (avec toutes ses composantes et notamment
la femme) et mettre en place un système d’information intégré impliquant tous les acteurs : en investissant
massivement et de manière planifiée dans le développement du capital humain, la puissance publique
contribue sensiblement à relever les défis de la mondialisation.
- Orienter la politique économique de manière à favoriser le développement de l’emploi notamment parmi la
population pauvre, ce qui permettra entre autres d’accélérer la transition démographique. Parmi les mesures
en faveur des pauvres, il faut évoquer la création d’un environnement favorable pour l’agriculture à petite
échelle et la micro-entreprise.

Equilibrer la croissance économique (moyen puissant de réduction de la pauvreté) pour la rendre


durable afin qu’elle puisse favoriser la création davantage d’opportunités d’emploi

- Stabiliser le cadre macro-économique et libérer les ressources financières nécessaires au développement


du secteur privé censé être le moteur de la croissance économique et de la création d’activités productives et
d’emplois. Cela requiert le lancement de la réforme de l’administration publique en vue d’adapter ses
structures au nouveau rôle de l’Etat, d’améliorer son efficacité et de réduire son train de vie.

- Impulser la croissance économique et l’emploi à travers une meilleure répartition de la charge fiscale entre
les contribuables de manière à favoriser une baisse des taux d’imposition, un élargissement de la base
imposable et une consolidation dans un contexte de démantèlement tarifaire des recettes publiques et
notamment des impôts directs.
- Promouvoir les secteurs à haute valeur ajoutée ou utilisant une main d’œuvre qualifiée (technologies de
pointe/recherche appliquée...) grâce un système d’encouragement spécifique à l’investissement et à
l’importation de hautes technologies.

- Promouvoir le développement régional en vue de relever les défis liés à la mondialisation.


Le monde rural devra bénéficier d’une approche intégrée (prévoir une loi quinquennale pour le monde
rural). Sa mise à niveau devra se faire en généralisant l’accès des populations aux services et équipements de
base, en adaptant l’éducation, en luttant contre l’analphabétisme et en améliorant considérablement la
condition de la femme. Le désenclavement et l’équipement en infrastructures devront constituer des moyens
de création d’emploi et de lutte contre la pauvreté au niveau du monde rural.

- Accélérer la déconcentration des administrations et consolider la décentralisation en profitant du nouveau


contexte institutionnel (loi sur la région), ce qui permettra de doter les régions des ressources humaines et
matérielles nécessaires pour leur développement harmonieux.

- Accroître les performances des systèmes d’enseignement et de santé en mettant en place des
instruments de gestion appropriés, en améliorant l’efficacité de l’enseignement par la révision de la
carte scolaire et les programmes et par le perfectionnement du corps enseignant, en rationalisant le
secteur de la santé et en répartissant équitablement ses ressources sur l’ensemble du territoire.

Les efforts entrepris par le Maroc en matière de développement humain méritent d’être consolidés, dans un
contexte de mondialisation de l’économie, avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs économiques.
Bien que nécessaire, la croissance économique ne serait pas suffisante pour relever tous les défis liés au
développement humain. Elle mérite d’être accompagnée par la formulation d’une stratégie nationale de
gestion dynamique des ressources humaines et par une politique économique orientée davantage vers
l’emploi.

En conclusion, le Maroc a fait des progrès importants dans le développement humain ces dernières années,
mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour surmonter les défis persistants et assurer un
développement équitable et durable pour tous les citoyens.

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