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Projet de fin d’étude

Sous le thème de la finance islamique partie


entreprises

* Ce travail est présenté par :

-HAFSA BEGGAR -IZA BEGGAR

Encadré par : Monsieur. CHADI


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Dédicace :

Nous dédions ce fameux travail à notre Encadrant


Monsieur CHADI qui a nous beaucoup aidés à
réaliser ce travail et aussi sans oublier Nos Chers
Familles, surtout nos parents qui nous ont aidés
moralement et matériellement pour réussir ce
projet.

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Remerciements

Ce Modeste Travail est le Fruit des Efforts Fournis par Plusieurs Personnes qui
se sont sacrifiées pour sa réussite Nos familles Nos collègues.
En particulier notre grande gratitude s'adresse à notre encadrant Monsieur
CHADI Professeur à la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et
Sociales AIN SEBAA (Université HASSAN II) qui nous a encadrer avec courage
et sincérité malgré ses travaux surchargés, Ses critiques pertinents nous ont
été d'une importance capitale.
Veuillez Monsieur accepter Nos Vifs Remerciement les plus sincères.

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SOMMAIRE :

Dédicace
…………………………………………………………………………………………………
……01.

Remerciement…………………………………………………………………………………
……………02.

Introduction……………………………………………………………………………………
……………06.

Chapitre 1 : Fondements de la finance islamique


…………………………………………………………07
1. Définition de la finance
islamique …………………………………………………………07

A-Piliers de la finance islamique :

2. Principes de la finance
Islamique ……………………………………………………………08

A-Piliers de la finance islamique :

B- l’interdiction de l’incertitude (GHARAR)

Et de la Spéculation (MAYSIR) :

3. Composantes de la finance
islamique ……………………………………………………15
a- TAKAFUL :
b- Produits Islamiques :

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4. L’historique de la Finance
Islamique ……………………………………………………16

A-Finance islamique et développement :

B- La naissance de l’évolution :

C-Caractéristique de la finance islamique :

Chapitre 2 : Produit financier assurance financière niveau


marocain ………………………21.

1.Produit financier banque


islamique……………………………………………………...…21
Chapitre 3 : Produit financier
marocaine ……………………………………………………………………36

1. Les produits financiers


marocaine……………………………………………………………………36

Introduction :
La question que tout un chacun peut se poser, notamment les chercheurs et les opérateurs,
est la suivante : existe-il un véritable système économique propre à l’islam ?

Si l’islam se veut une religion universelle, il se doit d’apporter des réponses aux
préoccupations diverses de l’Homme inhérentes à sa vie sociétale. Pour les théologiens
musulmans, la réponse est positive.

Selon la thèse des Oulémas, l’islam a intégré toutes les dimensions de la vie de l’Homme en
réglementant d’une façon express certains mécanismes que l’on peut amener à utiliser et en
laissant aux croyants une grande marge de manœuvre pour les adapter au contexte dans
lequel ils doivent être déployés.

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Cette liberté est conditionnée par l’attachement au respect de la volonté du créateur et au
bien-être de la collectivité. L’exercice des activités économiques et un examen difficile parce
qu’on doit observer des principes généraux d’éthique exprimés par les textes (Le Coran et la
Sunna). <<L’économie n’est qu’un moyen de prouver sa foi et d’augmenter la grâce du dieu
par des comportements conformes aux préceptes religieux, et non une fin en soi. La seule
finalité est le salut de l’Homme et sa recherche passe, dans l’Islam, par des comportements
permettant la prospérité de la communauté musulmane>>.

La dimension universelle de l’Islam réside dans le fait que ces préceptes ne visent pas
seulement la prospérité de la communauté musulmane. Il s’adresse à tous les individus. La
prospérité recherchée est celle de toute la collectivité indépendamment de la croyance et de
la foi des membres qui la composent.

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Chapitre 1 : Fondements de la finance
islamique

1. Définition de la finance islamique :

La Finance Islamique c’est une finance éthique car on ne peut pas investir dans tout et
n’importe quoi comme les jeux d’argent , l’armement … elle est basée sur 3 piliers
importants :

- Une liaison à une économie réelle (liaison à un actif),


- L’éthique : être transparent avec les clients,
- Cette finance doit être basée sur le droit musulman des affaires.

Tout est autorisé sauf ce qui est explicitement interdit !


Donc ce qui est interdit c’est le RIBA l’intérêt à l’usure ;
- LE GHARAR=le risque excessif
Le DARAR = le préjudice à un client d’une banque à un assuré / un investisseur.
-L’objectif premier du système financier islamique est la mobilisation des ressources
et la gestion du patrimoine privé pour permettre le développement économique
régional et global, ce n’est donc pas dans l’objectif qu’il diffère du système
conventionnel, mais plutôt dans la méthodologie. La révision du système actuel
appelle à un système plus juste, fondé ici encore sur les valeurs morales ; cette
exhortation à une gestion du patrimoine et à un système financier plus éthique, plus
équitable est basée sur plusieurs postulats essentiels ; qui représentent la source des
différences avec le système conventionnel.
Ce qui différencie essentiellement les deux systèmes ; c’est la conception qu’ils ont
du travail et du capital. L’argent et la richesse en Islam sont et doivent rester,
contrairement à la pensée dominante, un moyen et non une fin. Ceci rejoint
l’orientation de l’économie islamique vers la réalisation de ses objectifs, c’est-à-dire
une justice socio-économique conduisant vers la réussite tant individuelle que

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sociale. Et toute fructification d’un capital quelconque, toute acquisition d’une
richesse supplémentaire doit impérativement provenir du déploiement d’un effort,
qu’il soit collectif, d’un échange, d’un don ou encore d’un héritage.

La Finance islamique se veut une alternative aux financements conventionnels, qui prennent
la totale liberté de financer dans n’importe quel domaine, et par n’importe quel moyen. Leur
principal objectif étant la recherche du profit maximum. A la différence, la finance islamique,
fondée sur des valeurs éthiques et conservatrices redéfinit la rationalité économique afin de
prendre en compte également une notion plus large d’intérêt général, un souci qui se
manifeste à travers cinq principes fondamentaux :

-L’interdiction de l’intérêt (Usure=RIBA) ;

-Le partager des pertes et des profits résultats de l’association ;

- L’interdiction de l’incertitude

2. Principes de la finance Islamique :

La finance islamique fait partie d’un tout qui puisse dans la source initiale qu’est la région de
l’Islam. Celle-ci oriente à la fois la morale le droit et l’économie de la communauté islamique
(l’OUMMA). Etant une communauté de juste milieu. La finance islamique se situe au milieu
de la finance conventionnelle qui ne s’intéresse qu’aux aspects concrets du bilan (la
rentabilité matérielle), et la finance éthique et sociale qui ne s’intéresse qu’à l’aspect
rentabilité sociale et environnementale des projets sans se soucier de l’aspect rentabilité
matérielle de celui-ci.

La finance islamique se présente donc comme une convergence des deux tendances, avec la
manifestation de définir des mécanismes destinés à exercer une sorte de contrainte sur

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l’activité financière fondée sur des règles éthiques, sans recours aux autorités publiques, une
sorte de para-réglementation additionnelle dont doivent tenir compte les créateurs des
produits financiers.

L’universalité de l’Islam ne nous empêchera pas de segmenter les divers aspects de la vie,
rien que du point de vue méthodologique, il importe de traiter la finance islamique
isolement de la comprendre séparément. Mais il est primordial de relever les principes
généraux qui serviront de repères pour y faire référer les éléments organisationnels de la

finance islamique.

A – Piliers de la finance islamique :

La Sharia Islamique :

Le terme « Sharia », qui littéralement signifie en arabe « Le chemin à suivre », désigne un


système légal basé sur l’éthique musulmane. Ce système fait figure de référence juridique et

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indique la ligne de conduite dans tous les domaines de la vie des musulmans, y compris le
domaine économique. La Sharia comprend des éléments invariants qui sont les règles
canoniques immuables dans le temps et dans l’espace et des éléments variant que les
juristes musulmans sont capables d’édicter, selon l’analyse des situations particulières et
évolutives.

Les deux principales sources de la Sharia sont :

Le Coran : Le livre saint de l’Islam rend compte du message de Dieu tel que révélé au
Prophète Mohammed (SAWS), il constitue la première source en termes de loi. Tout élément
tiré d’autres sources juridiques doit impérativement être en totale conformité avec la parle
de Dieu dans le Coran.

La Sounna : Ce terme englobe l’ensemble des enseignements transmis par le Prophète


Mohammed (SAWS) via ses paroles, ses expressions, ses actes, et son approbation tacite.

Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant de déterminer la conformité
de toute action avec les règles et la finalité de la Sharia. Toutefois, la Sharia reste ouverte
aux possibles interprétions et développement. Ainsi nous pouvons rajouter deux autres
sources de la Sharia :

L’Ijmaa : Dans sa dimension technique, Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans
sur un point de droit. En pratique, l’Ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran ou
de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.

Le Qiyass (raisonnement par analogie) : cette technique consiste à affecter, sur la base d’une
caractéristique sous-jacente commune, la règle juridique d’un cas existant trouvée dans les
textes du Coran, de la Sounna et/ou de l’Ijmaa à un nouveau cas dont la règle juridique n’a
pas pu être clairement identifiée. Ceci tout en restant fidèles à l’esprit des sources
traditionnelles du droit musulman.

La Zakât (L'aumône obligatoire) :

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La Zakât est le troisième pilier de l’Islam. Il s’agit d’une forme de charité obligatoire pour
tout musulman dans une situation financière au-dessus d’un certain minimum précisé.
Etymologiquement, le mot Zakât signifie purification et accroissement. La Zakât s’inscrit ainsi
dans le principe de partage des richesses prôné par l’Islam. En effet, les biens matériels sont
considérés comme un cadeau de Dieu qui exige de l’homme la responsabilité de savoir les
gérer. Un des objectifs de la Zakât est donc de purifier l'âme humaine de l'avarice, de
l'avidité et de la convoitise et limiter l'accumulation et la concentration de biens chez une
minorité de riches. D’ailleurs, la Zakât fût la première législation organisée qui assura une
sécurité sociale complète, qui stimule l’économie et contribue à atténuer l’écart entre les
classes sociales.

La Zakât constitue une part bien déterminée des biens d’un musulman, il doit s’en acquitter
une fois par an en faveur d’une catégorie de personnes qui la méritent. La loi islamique
stipule que les principaux bénéficiaires de la Zakât sont les pauvres, les nécessiteux, Les
collecteurs de l’aumône, les nouveaux convertis et les personnes endettés; elle stipule
également qu’elle peut servir à l'affranchissement des esclaves musulmans ou en faveur des
voyageurs et des voies de Dieu. Cette dernière catégorie inclue les projets d'utilité publique
tels que la construction d'hôpitaux, d’écoles ou l'achat de fournitures pour les mosquées.

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Le musulman doit s’acquitter de la Zakât dès lors que le montant de son épargne dépasse un
certain seuil que l’on appelle le « nissab ». Ce nissab est indexé sur le cours de l’or ou de
l’argent. Concrètement, il correspond à la valeur monétaire de 85 grammes d’or (595
grammes d’argent pour l’école hanafite). Ainsi une personne devient imposable si le
montant de l’épargne cumulée tout au long d’une année lunaire est supérieur ou égal au
nissab.

La valeur de la Zakât est calculée selon les différentes catégories de biens : métaux précieux,
liquidités, bétail, produits de l’agriculture et le capital commercial. En règle générale, le
montant de la Zakât correspond à 2,5 % du total épargné durant l’année.

Interdiction du RIBA :

Le principe sur lequel repose toute la finance islamique est de faire fructifier le capital
selon les règles du droit musulman. Cela signifie la prohibition de l’usure, ribâ, entendu
comme le profit prédéterminé dans les prêts et dans toute autre transaction économique et
assimilé au taux d’intérêt des banques conventionnelles.

Historiquement :
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Historiquement le prêt à intérêt est bien antérieur au coran et les controverses relatives
à la dette et à l’usure ont animé l’histoire des communautés humaines bien avant l’Islam.
Cas assez significatif d’un phénomène d’osmose entre les civilisations, la Mésopotamie, la
Grèce antique, l’empire romain, de même que les religions monothéistes, ont tous été
préoccupés, à des degrés divers, par les modalités du prêt et son remboursement qu’il soit

en nature ou en espèces, ainsi que par la somme à payer par l’emprunteur au prêteur pour

pouvoir disposer d’une somme d’argent. Le prêt à intérêt fut pratiqué librement en Grèce et
à Rome à des taux variables, ou régulé à des taux autorisés. Bien que licite, on a partout fait
en sorte qu’il ne soit pas exagéré et devienne de la sorte oppresseur. Des prescriptions
spéciales concernant la limitation du taux d’intérêt, les abus du créancier-prêteur et la
condition du débiteur, furent inscrites dans la loi, de même que des règles et des sanctions
furent établies, afin de contrecarrer les stratagèmes aux moyens desquels on cherchait à
éluder les injonctions des lois civiles ou religieuses.

Ainsi, le fondement conceptuel qui détermine toute l’éthique musulmane en matière de


transactions économiques, n’est autre que l’interdiction du ribâ. Dans la langue arabe, ce
terme signifie simplement toute espèce d’accroissement sans la connotation négative qu’il
véhiculera plus tard. Il peut donc avoir un sens positif dans les cas de l’accroissement du blé
ou du capital. D’ailleurs, la même composition sémantique est vérifiée chez les Babyloniens
puisque le mot qui leur sert à désigner l’intérêt est siptu, le croît du blé une fois semé et
l’accroissement d’un capital. L’argent, qui est l’essence du commerce, est ainsi appelé à
s’accroître. Or l’essence du commerce est justement dans l’augmentation du capital. D’où le
recours au prêt à intérêt. Autre similitude avec les Babyloniens, qui ne distinguent pas
l’intérêt et le profit, la langue arabe n’a pas de mot spécial pour désigner les dividendes, ce
qui fait qu’à son tour le terme fâ’ida a fini par avoir des relents de ribâ.

Dans le contexte de la Mecque préislamique, société de marchands imprégnée en


profondeur par l’idéologie du commerce, existaient toutes sortes d’opérations d’échange y

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compris les opérations de prêts divers. Il suffit de parcourir le Coran pour découvrir à quel
point il est émaillé d’expressions qui reflètent l’idéologie des relations d’échanges de
l’époque, comme vendre, acheter et prêter, utilisés la plupart du temps sur le mode
métaphorique, associées aux rapports que la créature doit entretenir avec Dieu. Ainsi, le
terme de prêt, qard, est mentionné dix fois et à chaque fois la personne est dans la situation
de prêteur qui aspire de Dieu le remboursement du double de son prêt (C. 64/17). De même
que le verbe acheter revient 26 fois, toujours pour reproduire l’idée d’un échange sans
contrainte entre l’homme et Dieu. Quant au verbe vendre, il se trouve cité près de neuf fois.
Le recours à de telles analogies est tout à fait normal lorsqu’on cherche à prêcher un
message qui s’adresse à des gens dont le commerce est une activité qui frise l’obsession.
D’ailleurs, le Jour de la Résurrection, celui que les Mecquois craignaient le plus, n’est-il pas
celui où cesse toute activité d’échange, où « il n’y aura plus ni vente ni achat, où il n’y aura
plus ni amitié ni intercession » ? (C. 2/254) Ceci pour rappeler que le crédit était partout
attesté et admis comme une activité annexe et nécessaire au commerce, lorsqu’il est
pratiqué à des taux raisonnables. En revanche, ce qui faisait l’objet de nombreux et subtils
débats, qui était dénoncé et sévèrement condamné, était le prêt à des taux abusifs ou
usuraires.

Au regard de la morale islamique, comme au regard de la morale chrétienne d’ailleurs,


l’usure est considérée comme un pêché grave et une menace contre l’ordre civil. Dans la
tradition musulmane, le ribâ demeure cependant l’un des pêchés les plus graves ; et la plus
vénielle, la plus justifiable de ses nombreuses variantes est aussi grave que l’inceste. Il est
fait allusion au ribâ dans deux passages du Coran (C. III, 130 et XXX, 39) portant sur le délai
consenti à un débiteur qui ne pouvait pas payer au terme échu le capital avec les intérêts qui
venaient s’y ajouter, la somme due était alors doublée. « Ne dévorez pas le ribâ avec le
doublement de nouveau doublé » (III, 130). Il s’agit donc d’un prêt à la consommation
contracté par un emprunteur démuni, de ce fait dépourvu de pouvoir de négociation auprès
d’un prêteur prospère qui ne semble soumis, dans la fixation de l’intérêt, à aucune
contrainte que la solvabilité de son partenaire. Sa condamnation, qui s’est dessinée au fil du
temps, apparait ainsi comme la réponse, au nom d’une exigence de charité, à une forme
d’oppression héritée de l’antiquité et qui s’est prolongée jusqu’à l’avènement de l’Islam et le

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qard hassan, la sadaqa et la zakat sont autant de substituts au ribâ dans la nouvelle
configuration de l’éthique islamique. Enfin, ce qui est refusé dans l’intérêt, c’est le
mécanisme d’un revenu opérant au sein d’une transaction bilatérale, revenu au demeurant
parfaitement distingué du surplus résultant d’une activité, industrielle ou commerciale,
reconnue parfaitement licite (C. II, 275).

A partir de la condamnation du ribâ, sous toutes ses formes, la finance islamique va prêcher
une éthique économique conformément à cette interdiction, qu’on peut résumer
brièvement dans les principes suivants :

- Interdiction du ribâ’, l’usure. Les prêts d’argent doivent être dénués de profit, ce qui revient
à des taux d’intérêts proches du zéro ;

- Interdiction du gharar, l’incertitude dans les transactions, assimilée aux jeux d’argent
maysir basés sur le hasard ;

- Interdiction de tout investissement dans tous les produits illicites, harâm, comme l’alcool,
la viande de porc, la pornographie, etc ;

- Obligation de partage des profits et des pertes : que ce soit entre associés ou entre banque
et client. Le partage des profits et des pertes est obligatoire et se fait selon le contrat initial
ou selon les apports respectifs ;

- L’application du principe de l’adossement à un actif tangible : Les transactions financières


islamiques se doivent d’avoir un lien direct avec un actif réel et tangible donc avec
l’économie réelle.

- Le partage des profits et des pertes :

C’est en quelque sorte le corollaire du principe précédent, le prêt n’est pas interdit, il est
même encouragé par rapport à la thésaurisation stérile et même nuisible. Mais, si le prêteur
veut pouvoir prétendre à une quelconque rémunération, il doit accepter que celle-ci soit
fonction des résultats du projet qu’il finance, et de ce fait partager les pertes et les profits.

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B-L ’interdiction de l’incertitude (GHARAR) et de la spéculation
(MAYSIR) :

L’Islam n’interdit pas le risque, mais il bannit l’incertitude ou la dissymétrie dans les termes
d’un contrat, car ils peuvent être à l’origine de la spéculation interdite. On ne peut par
exemple acheter ou vendre un bien dont le prix ou les caractéristiques seraient définis
ultérieurement. Les produits dérivés et les contrats d’assurance traditionnels ne peuvent
donc être compatibles avec la charia.

3.Composantes de la finance Islamique :

A-TAKAFUL :

Le TAKAFUL est un concept islamique d’assurance, basé sur les normes et règles de la
Shari’a. Il provient du verbe arabe ‘KAFALA’ qui signifie (se garantir l’un l’autre) ou
garantie conjointe.
Le système TAKAFUL est basé aussi sur la coopération mutuelle, la responsabilité
l’assurance, la protection et l’assistance entre des groupes ou des participants. Les
souscripteurs des contrats TAKAFUL sont en tant qu’actionnaires car en fin d’exercice
comptable ont des bénéfices
-La matérialité : toute transaction doit avoir y finalité matériel liée directement ou
indirectement à la transaction économique réelle
-La non-exploitation : les transactions financières ne doivent jamais dans les lieux à
l’exploitation d’une des parties contractantes.

B-Produits Islamiques :
On peut définir les produits islamiques comme tout produit définit dans l’islam *CORAN*
*HADITH* *SUNNAH* appelés « PRODUITS HALAL ».

4-L’historique de la Finance Islamique :

A-Finance islamique et développement :

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-Tout cela a eu début en 1981 l’année de la création de la 1ère banque islamique à Genève est
son nom été (DAR AL AM ISLAMI), avec un capital d’un milliard de dollar stimuler par les
rajustements des prix du pétrole comme elle suivre aux pays du Golf.

Après le troisième sommet islamique à Taif. Les pays du Golf ont mis en vue un objectif, le
renforcement de la coopération économique

L’islam est le développement économique ont eu compatibilité qui a permet d’avoir des
résultats à travers les intuitions financières islamiques qui ont été plus encourageante et
tendant à infirmer la thèse d’une relation négative entre islam et développement. Les
institutions financières islamique ont été à l’origine et restent encore aujourd’hui impulsée
par les pays arabes exportateur du pétrole car chaque analyse financière passe par eux

B -La naissance de l’évolution :

La 1ère tentative sa création d’institut islamique financière en 1962 en Egypte est en 1967 elle
comptait un million de client, malgré tout cela elle fut fermée à cette même date semble-t-il
pour des raisons politiques après cette création le 1er siège a été à Genève en 1981 comme
jais bien avouer avant

C -Caractéristique de la finance islamique

Avant de préciser la doctrine islamique en matière d'intérêt et de banque, il n'est pas inutile
d'analyser brièvement cette doctrine en matière de fonctionnement de l'économie. L'Islam
contient un certain nombre de prescriptions à partir desquelles il est possible de définir un
système économique implicite. Des questions aussi diverses que la fiscalité, les dépenses
publiques, l'héritage, la propriété privée, le bien-être économique et social, l'intérêt, la
propriété foncière, les ressources naturelles, le taux de salaire, etc., ont fait l'objet de
commentaires soit dans le Coran, ou encore dans la SUNNAH', l'UME ou les 2iyas9. Ainsi
dans le domaine de la fiscalité, l'impôt essentiel est la Zakat (impôt sur les fidèles) levée sur
le bétail, l'or, l'argent, les produits du commerce et le produit de la terre. Alors qu'en
théorie, la Zakat s'applique à tous les actifs productifs, en pratique, elle concerne le capital
commercial et agraire. Bref la Zakat est un impôt général sur la richesse", mais est avant
toute chose un acte volontaire de piété à l'égard du pauvre, la base d'un système
d'assurance sociale pour les plus pauvres de la Société islamique. Dans son essence la Zakat

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est une obligation divine en vue du bien-être communautaire et non pas un impôt destiné à
financer les dépenses de l'Etat. L'intérêt est clairement rejeté par l'Islam (RIBA), certains ont
défendu la thèse qu'en réalité, ce rejet ne concernait que l'intérêt ou les prêts conduisant à
l'exploitation économique. Cette attitude de l'Islam envers l'intérêt est dictée par les
éléments suivants :

— tout d'abord l'intérêt et l'usure favorisent la concentration de la richesse et de ce fait


réduisent l'intérêt de l'être humain pour ses semblables ;

— le profit ne peut être la seule sanction de l'activité économique ; la garantie légale d'un
intérêt, même faible, constitue un profit certain excluant toute perte possible ;

— pour l'Islam enfin la richesse ne doit pas résulter d'un « enrichissement sans cause » mais
être le fruit d'une activité personnelle et d'efforts. La recherche égoïste de l'intérêt
maximum est fondamentalement rejetée ;

— dans la même veine, l'orthodoxie condamne comme contraire à la loi islamique, toute
méthode ou procédés aboutissant au résultat précédent. C'est le cas par exemple des
commissions pour services fictifs qui sont légions dans le secteur bancaire. Dans ces
conditions, la banque dans la société islamique doit se limiter à son rôle essentiel de
débouché pour l'épargne et de source pour l'investissement. La prohibition de l'intérêt
entraîne certaines conséquences quant au fonctionnement de la banque islamique : ainsi la
banque ne prêtera pas ses fonds à ses clients mais s'associera systématiquement avec eux.
De la sorte si l'entreprise au sens large prospère, les déposants auprès de la banque (qui ont
pris les risques) se verront affecter une partie des profits. Mais là encore, ils ne sauraient
être au préalable garantis. Cet accent mis sur la prise de participation plutôt que sur le
versement d'intérêts affecte la nature même des techniques utilisées par la banque
islamique. Dans la banque islamique, les départements techniques chargés de l'évaluation
des projets jouent un rôle essentiel. Le raisonnement qui conduit l'Islam à rejeter l'intérêt
(ou selon d'autres l'intérêt en tant qu'instrument d'exploitation économique), conduit aussi
au rejet de la rente fourni par des terres vierges ou des ressources naturelles : là encore si
ces terres ou si ces ressources ont été améliorées, à la suite d'investissements en travail ou
en capital, une rente peut être levée en rapport avec les améliorations apportées. La quasi-
totalité des penseurs islamiques concluent à la reconnaissance par le Coran du droit à la

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propriété privée", mais cc droit n'est pas un droit absolu ; tempéré qu'il est par l'obligation
faite au détenteur de ressources naturelles par exemple de les utiliser de façon productive.
Ce principe de base vise à décourager la thésaurisation. Le droit de propriété privée est donc
essentiellement avant tout un droit de priorité de jouissance et éventuellement de cession
de cette propriété. On voit donc qu'il n'existe guère de différends entre les principes de
l'Islam et les objectifs fondamentaux du capitalisme (profits résultant de l'activité
commerciale, rendements financiers d'investissements à risque, propriété privée, etc.).
L'Islam cependant n'accepte les pratiques capitalistes que dans la mesure où elles ne nuisent
pas au bien-être social. Les préférences de l'Islam vont donc à un capitalisme relativement
égalitaire ; l'Etat étant habilité à prendre des mesures en ce sens. Pour l'Islam enfin, il existe
des limites à l'appropriation des ressources naturelles par l'homme" et à l'exercice au plan
général du droit de propriété. Les prix des produits et les impôts doivent obéir aux principes
ci-dessus". Au terme de cette brève esquisse du modèle islamique, il faut préciser que ces
principes économiques islamiques ont rarement gouverné les pays musulmans". Le
problème est de savoir si ces principes peuvent régir les Etats modernes ou si l'on préfère
s'ils sont compatibles avec un progrès économique rapide. La réponse est difficile faute de
matière, les expériences islamiques actuelles sont trop récentes pour permettre au
chercheur d'en déduire des enseignements rigoureux. Ce qui est incontestable c'est que
l'Islam renferme un certain nombre de principes moteurs de la transformation économique
dans l'histoire : propriété privée, reconnaissance du caractère incitateur du profit, la
tradition du dur labeur, la liaison entre le succès économique et le salut, la nécessité du
bien-être social, etc.

La finance islamique vient de pallier aux carences du cadre de coopération financière


internationale. On ne saurait trop insister à ce sujet sur le caractère historique des mesures
adoptées en 1981 à Tal par l’organisation de la conférence islamique. Réunis en mars 1982 à
Islamabad33 les ministres islamiques de l’industrie ont commencé dans leur domaine à
mettre en œuvre le Programme d’action de Taif. Un système de préférences commerciales
entre nu islamiques va voir le jour. En 1979 on estimait à $136.3 milliards les importations
des pays islamiques dont seulement $13.4 milliards venaient des autres pays islamiques. Les
seules importations de biens capitaux représentaient $80 milliards, soit 24% des
exportations mondiales de ce type de biens. C’est dire qu’un champ vaste s’ouvrage à la

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coopération islamique et partant au renforcement de l’autonomie collective du Sud. La
finance islamique devra cependant prouver qu’elle n’est pas une simple émanation de
l’Arabie-Saoudite. Son développement devra à l’avenir dépendre plus des aspirations des
peuples islamiques que des surplus financiers saoudiens.

Ainsi que les réajustements du prix du pétrole de 1979-1980, allaient conduire les
responsables financiers arabes à prendre directement en main le recyclage de leurs avoirs
financiers devant les réticences exprimées par les Banques occidentales sur les chances du
système financier mondial d’absorber cette <<nouvelle vague de surplus>>. Ainsi fut créée
l’ARAB BANKING corporation>>. (ABC) en 1980 à Manama (BAHRAINE).

Cette institution au capital initial de $ 1 milliard est l’œuvre des gouvernements du KOWEIT,
de Libye et d’ABOU-DHABI, elle recueille les dépôts des investisseurs arabes institutionnels
et les investir de façon optimale21.
La création de l’Arc reflète la tendance actuelle de la finance arabe à une plus grande
indépendance vis-à-vis des grandes banques occidentales (personnel d’encadrement arabe,
dépôts arabes, etc.)
Bien évidement certaines institutions arabes jouent un rôle majeur aujourd’hui dans la
syndication des prêts en Euro Devises. Ainsi pour les six premiers mois en 1981, l’arc venait à
la neuvième place pour ceux qui est des émissions dirigées. Elle a ainsi participé à 34
opérations, évaluées à $ 9.31 milliards, dont d’ailleurs certaines destinées au financement
des déficits de paiements du Brésil ou du Mexique. La Gulf internationale Bank (ON) autre
grand monstre de la finance arabe. Avait de son côté participé à 33 émissions se montant à
$6.690 milliards.
Pour la première institution financière arabe à caractère régional fut le Kuweit FUND FOR
ARAB ECONOMIC DEVELOPMENT (KFAED) créé en 1961.

En 1968 était créé le « ARAB FUND FOR ECONOMIC » and social DEVELOPMENT (AFESD). En
1970, le premier consortium bancaire EURO ARAB était créé sous le nom de « Unions des
banques arabes et françaises (UBAF). En 1972, furent ensuite créés à Luxembourg deux
autres consortiums : « L’EURO-PEAN ARAB BANK » et la compagnie arabe et internationale
d’investissement », d’où émana ensuite la « Banque arabe et internationale
d’investissement » (BAII) à Paris. Ces institutions et consortiums permirent aux Arabes

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d’acquérir un certain know how bancaire et de se familiariser avec les arcanes des marchés
internationaux de capitaux.

Ensuite avec l’accroissement des avoirs financiers découlant des réajustements des prix du
pétrole de 1973-1974, on assiste à une évolution de la finance arabe. Les institutions
financières arabes et de (l’OPEP) renforcèrent leur aide aux autres pays en développement.
Près de $35 milliards seront versés à ces pays par les pays de l’OPEP entre 1973 et 1979, soit
par les fonds arabes, les agences de l’OPEP (Fonds spécial ou encore FIDA) ou les banques de
développement (BADEA par exemple). Les institutions financières arabes de développement
ou de l’OPEP se lancèrent dans les opérations de cofinancement avec les grandes institutions
financières internationales ou nationales. Un véritable réseau de banques arabes s’est établi
au Moyen-Orient à partir de centres financiers régionaux comme BAHRAIN et KOWEIT. Un
réel marché financier secondaire a vu le jour dans ce dernier pays. Le refus de la sit.mn
(SAUDI ARABIAN MONETARY AGENCY) de laisser jouer au rial saoudien, son rôle de monnaie
régionale ont cependant empêché que cette sophistication de la finance arabe soit mise
réellement au service de l’économie moyenne-orientale.

23
Chapitre 2 : produit financier assurance
financière niveau
mondiale
1. Produit financier de la banque islamique

-Produits Participatives :

Le contrat « Salam » :
La Banque qui se mets de la posture de « l’acheteur » met à disposition du client
une somme d’argent en contrepartie d’une livraison ultérieur d’une marchandise. Le
contrat Salam doit prévoir toutes caractéristiques et les volumes de cette marchandise qui,
par ailleurs est disponible sur le marché afin de permettre aux clients de la banque
d’honorer son engagement à l’échéance prévus dans le contrat. Si le client n’est pas en
mesure de livrer la marchandise dans les délais, il peut négocier un délai supplémentaire
sans réviser le prix ou revoir la quantité de la marchandise. Enfin, il peut substituer la
marchandise objet du contrat par une autre après accord de l’acheteur.

1.Produits Islamiques :
On peut définir les produits islamiques comme tout produit définit dans l’islam *CORAN*
*HADITH* *SUNNAH* appelés « PRODUITS HALAL ».

Voici les produits islamiques :

1-MOURABAHA :

Produit phare de la finance islamique, il s’agit du contrat par lequel une banque vend à son
client un bien meuble ou immeuble à son coût d’acquisition qui comprend le prix d’achat, les
frais d’acquisition auquel il faut ajouter une marge bénéficiaire.

24
Le client peut donner l’ordre à la banque d’acheter un bien mobilier ou immobilier en sa
faveur et qu’il va devoir acquérir dans le cadre d’un contrat MOURABAHA. Pour s’assurer
de l’exécution de la promesse d’achat par le client, l’établissement bancaire peut exiger le
paiement d’un montant en numéraire appelé « HAMISH AL JIDDIYA » et ceci en garantie de
l’exécution de la promesse formulée par le client.

2-LA « MOUDARABA » :
La Moudaraba (également appelé Mudaraba ou Moudarabah) est une technique de
financement utilisée par les banques islamiques. Il s’agit d’un partenariat d’investissement où
la banque joue le rôle de l’investisseur (Rab el Mal), en s’engageant à financer intégralement
le projet. En contrepartie, l’entrepreneur (Moudarib) doit assurer la gestion du projet.

La rémunération est fondée sur une clé de répartition fixée au préalable sous forme de
pourcentage de bénéfices de l'entrepreneur. Les pertes éventuelles doivent être supportées par
le seul bailleur de capitaux. Le chef d'entreprise renonce à une rémunération variable de son
travail.

Il s’agit d’un contrat par le truchement duquel une ou plusieurs banques financent un ou
plusieurs personnes associées dans un même projet. Le contrat MOUDARABA peut préciser
les modalités de l’investissement, comme il peut consister en contrat libre qui permet au client
d’investir l’argent qui lui est accordé sans restriction.

25
Un contrat de Moudaraba peut inclure des restrictions de la part du partenaire apportant le
capital. Ces restrictions peuvent porter sur le lieu de la transaction en l’astreignant à exercer
ses transactions dans un lieu déterminé. Elles peuvent aussi porter sur le temps avec une
exigence de n’utiliser les fonds que durant une période déterminée. Elles peuvent également
porter également sur la nature du commerce en lui imposant le secteur ou l’activité où les
fonds seront investis. Aujourd’hui, le Moudaraba peut s'appliquer à diverses activités
économiques, et avec la Mousharaka,

Elles représentent les techniques les plus fidèles à l’esprit du commerce tel que prôné par
l’Islam.

3-AL MOUCHARAKA :

La Mousharaka (également appelé Musharakah ou Moucharaka) est un contrat entre la


banque Islamique et le client en vertu duquel la banque et le client apportent chacun des
capitaux en vue d'un projet spécifique. Tous les pourvoyeurs de fonds propres sont éligibles à
la gestion de l'activité financée, mais n'y sont pas nécessairement tenus.

Les conditions de partage des profits sont prédéfinies par consentement mutuel dans le
contrat. Les modalités de répartition des bénéfices réalisés est au prorata. Le remboursement
obéit à un tableau d’amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés
par la banque pour cette opération. Les éventuelles pertes sont partagées en fonction de la
proportion de sa contribution respective de chaque coactionnaire dans l'apport en capital
investi.

26
Toutefois, les banques peuvent avoir recours à deux formes de mousharaka : une mousharaka
permanente ou une mousharaka dégressive. Dans un contrat de mousharaka permanente, la
banque participe partiellement au capital d’une société ou au financement d’un projet, et en
devient partenaire à part entière : avec notamment les droits de gestion et de supervision. De
l’autre côté, dans un contrat de mousharaka dégressive spécifie qu’une partie des revenus nets
du projet financé par la banque sera allouée au payement du capital principal avancé. Ainsi,
les droits de propriétés de la banque vont progressivement diminuer et le client deviendra à la
fin du contrat le propriétaire final du projet ou pourra le vendre à une tierce personne.

4- AL IJARA :
L’Ijara (ou Ijarah) est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète des
machines et des équipements puis en transfère l’usufruit au bénéficiaire pour une période
durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens.

L’Ijara est l’équivalent du contrat crédit-bail. Toutefois, ce qui le diffère au crédit-bail, c’est
l’absence de pénalité en cas de non-paiement mensuel en cas de retard car les pénalités qui
surviendraient pour ces motifs seraient considérés comme des intérêts, or la Finance
Islamique réfute ce procédé. La Sharia réprouve également toute provision dans un contrat
financier qui pénalise un débiteur de bonne foi déjà en difficulté.

De plus, dans un contrat d’ijara, les paiements ne peuvent pas commencer avant que le
preneur ait pris possession du bien en question. A l’opposé, dans un contrat de crédit-bail, les
paiements peuvent commencer à partir du moment où le bailleur achète l’actif sous-jacent. De
cette manière, le risque de destruction ou de perte de l’actif est porté par le bailleur qui
continue à avoir la responsabilité du bien, sauf cas de malveillance ou négligence du preneur.

D’autre part, dans un contrat d’Ijara, il est possible de déterminer le montant de chaque
paiement non pas préalablement mais à la date où la livraison de l’actif sous-jacent est prévue.
Cette flexibilité rend cet instrument particulièrement utile dans le cas de financement de
projets, une activité où l’incertitude sur la rentabilité future d’un projet d’investissement peut
être importante.

27
De ce fait, le contrat Ijara offre des assurances, mais aussi des contraintes sur le plan juridique
et peut se traduire par une double mutation en cas d’exercice, par l’acheteur final, de son
option d’achat. Ainsi, les conditions de contrat sont prédéfinies, en cas de modification d’une
des conditions, même avec l’accord des deux parties, un nouveau contrat doit être réalisé avec
les nouvelles conditions.

Il s’agit d’un produit qui permet à un client de louer un bien meuble ou immeuble mis à sa
disposition par une banque en contrepartie d’un loyer fixe ou évolutif. Dans ce dernier cas, les
deux parties doivent préciser les fourchettes maximales et minimales du loyer.

Au terme de la durée de la location, la propriété du bien peut être transférée au client


moyennant un contrat distinct.

5-Istisnaa :
L’Istisna’a est un moyen de financement progressif. C’est un contrat de fabrication (ou de
construction) aux termes duquel le participant (vendeur) accepte de fournir à l’acheteur, dans
un certain délai et à un prix convenu, des biens spécifiés après leur fabrication (construction)
conformément au cahier des charges.

28
Cette Technique de financement est très adaptée au financement d’infrastructures, de
construction de bâtiments industriels ou résidentiels, de construction et équipement d’usine ou
d’ensembles industriels. En effet le vendeur s’engage à fournir dans un délai précis et à un
prix convenu préalablement le bien immobilier selon les conditions émises lors de
l’élaboration des cahiers de charges. En contrepartie, l’acheteur s’engage à payer le vendeur
en fonction de l’avancée des travaux.

Les parties concernées par un contrat d’Istisna’a sont : le donneur d’ordre (Moustasni’i) et
l’entreprise qui va réaliser l’opération (Sani’i) et l’institution financière. Cette dernière
assume la responsabilité de la bonne exécution de l’opération. La rémunération de la banque
est liée à sa prestation et aux responsabilités qui lui incombent à ce titre. Le paiement du prix
de l’ouvrage réalisé peut être effectué d’avance ou à la fin de l’opération lors de la remise du
bien, ou bien encore par fraction au fur et à mesure de l’avancement de l’opération.

-Les assurances financières

1 Le pays a mis en chantier plusieurs projets d’investissements lancés dans le cadre des
Marché de l’assurance islamique dans le monde
2 Il existe plus de 250 sociétés d’assurance proposant des produits conformes aux exigences
de la Charia dans le monde. Elles ont réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de plus de 12
milliards de dollars. Ce marché, qui pèse seulement 1% du marché mondial avec plus de

29
20% de la population comme client potentiel, connait une croissance annuelle très
importante.

II-Marché de l’assurance islamique dans le monde


Il existe plus de 250 sociétés d’assurance proposant des produits conformes aux exigences
de la Charia dans le monde. Elles ont réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de plus de 12
milliards de dollars. Ce marché, qui pèse seulement 1% du marché mondial avec plus de
20% de la population comme client potentiel, connait une croissance annuelle très
importante.

A ce jour le marché de l’assurance islamique se concentre principalement au Moyen-


Orient et en Asie du Sud-est. Les pays musulmans du Golfe ainsi que la Malaisie en sont
le berceau. Selon une étude de Moody’s, près de 6 milliards de dollars de primes y ont été
collectés en 2010. Ce marché se partage entre assureurs et bancassureurs dont les
principaux acteurs régionaux et internationaux sont présentés ci-dessous.

La part du marché de l’assurance vie est plus importante que celle en non vie. Selon les
principaux acteurs du marché présents pendant la Conférence annuelle de l’assurance
takaful, cette tendance ne devrait pas changer.

30
-Marché de l’assurance islamique en Europe ?
Le Royaume-Uni, foyer de la finance islamique en Europe, compte des banques
pleinement islamiques (ISLAMIC BANK OF BRITAIN, Bank of London and Middle
East, etc.). Il est tout naturel que les premières assurances européennes conformes aux
principes de la Charia y aient été commercialisées. Après une étude de faisabilité de
plusieurs mois et une validation par le FSA, la compagnie SALAAM HALAL
INSURANCE commercialisait à partir d’avril 2009 une assurance auto. Cette expérience
n’a cependant pas connu de succès : SALAAM Halal INSURANCE n’a pas réussi à
atteindre l’équilibre et a fait face à des difficultés financières importantes. Après 18 mois
d’activités, l’assureur a annoncé qu’il mettait un terme provisoire à ses activités et plaçait
son portefeuille de 10.000 contrats en extinction.

31
Les Marchés financierIslamiques :

Sur le marché financier islamique primaire, les entreprises ont la possibilité de lever les fonds
nécessaires à leur projet sur le principe de la comparaison des anticipations de profits des
différents fonds alloués. On distingue les deux marchés financiers primaires et secondaires : le
premier qui est un lieu de rencontre entre les entreprises qui émettent des titres afin de
réclamer des fonds et de l'autre côté on retrouve les offres de fonds qui émanent des
nombreux établissements bancaires.

En finance islamique l'émission des actions sur le marché se fait via des contrats dits de
Moudaraba: en effet ce type de contrat prend la forme d'une société de participation dans
laquelle on pourrait distinguer les 2 parties : la première qui investit le capital et la
deuxième qui propose un savoir-faire. La méthode de distribution et la date de début de
négociations de titres doivent être bien figurer dans le prospectus pour éviter tout élément
d’incertitude.

Sur le marché financier islamique primaire, les entreprises ont la possibilité de lever les
fonds nécessaires à leur projet sur le principe de la comparaison des anticipations de
profits des différents fonds alloués. Cette comparaison se fait grâce à l’accumulation et à
la diffusion par le marché financier, de l’information relative aux entreprises. Il en
résulterait une amélioration de la répartition, de l’allocation des fonds car du fait de la
sélection, ceux-ci alimenteront les projets les plus rentables. Ce qui est mis en valeur ici,
c’est l’efficacité hors pair d’un système d’allocation des ressources fondé tout d’abord sur
la rentabilité des placements effectués dans le secteur réel de l’économie.

32
Le développement du marché primaire exige cependant le développement simultané d’un
marché secondaire. Ce dernier permet en effet de satisfaire la préférence pour la liquidité des
épargnants détenteurs de titres financiers, en leur présentant la possibilité de les vendre
rapidement. D’où le placement pour le long terme, d’une masse plus importante d’épargne. La
négociation des produits financiers est tolérée dans l'islam et les prix vont être soumis aux lois
de l'offre et de la demande, mais les activités de spéculation sont interdites. Cependant, les
placements ne sont pas sans risques : risque de faillite de l’entreprise et risque lié à la capacité
de l’entreprise d’engendrer des profits.

3 Les Indices Islamiques :

Le premier indice Islamique a été lancé sur le marché en 1998, il s’agit du « socially
aware muslim index » (SAMI). Depuis, les principaux fournisseurs d’indices classiques
ont étendu leur gamme et proposent aujourd’hui un large panel d’indices Sharia pour
accompagner le développement accéléré de la Finance Islamique, et en particulier les
fonds « Sharia Compliant». Standards & Poors propose à ce jour plus de 30 indices Sharia
tandis que la gamme Dow Jones Islamic Market en compte près d’une centaine. A travers
cet éventail d’indices Sharia, toutes les zones géographiques sont couvertes ainsi que tous
les secteurs d’activités et tous les niveaux de capitalisation. On trouve également des
indices représentatifs du marché des Sukuk ainsi que des indices ISR Sharia. Dans leur
majorité, les indices Islamiques sont des sous-ensembles des indices de référence en ce
sens que leur construction résulte d’un filtrage de leur indice parent.

Les indices Islamiques utilisent différentes méthodes de screening des titres à inclure dans
leur sélection. Ainsi, le Dow Jones Islamic Market Index (DJIM), reflète les cours des 2700

33
entreprises, majoritairement appartenant au Dow Jones, mais dont les activités sont
compatibles avec les fondements de la Sharia. L'approche du DJIM se déroule sur plusieurs
niveaux. Le premier niveau examine les ratios d'endettement de la société en question : Le
ratio dette / capitalisation boursière a été fixé par le Sharia Board de Dow Jones à moins de
33%. Ensuite un screening est établit par rapport au niveau des revenus d'intérêts non-
exploitable qui devrait être réduite au minimum; la part Haram du revenu doit être purifiée via
un don de bienfaisance. En termes de liquidité, plusieurs savants musulmans considèrent qu'il
est admissible pour un investisseur islamique d'acheter les actions d'une société dont les
créances ne dépassent pas 45% cent du total des actifs. Le screening Djim stipule également
qu'un investisseur islamique ne peut pas acheter des titres, avec un taux de rendement
prédéterminé et un capital garanti, et il ne peut pas acheter les actions des entreprises dont la
principale activité est illégale. A l’inverse, le Sharia Board de l’indice recommande
l’inclusion des sociétés ayant avec les politiques pro-environnementales, ou qui fournissent
des services humanitaires.

En 2006, le Dow Jones ainsi que le groupe Sam « sustainable asset management » avaient
même lancé le Dow Jones Islamic Sustainability Index. Cet indice a pour particularité de
spécifier des critères d'investissement conformes à la fois aux critères de la finance
islamique et au développement durable. Ceci dans le but de corréler Sharia et
investissement socialement responsables.

Parmi les autres principaux indices utilisés dans le marché, nous pouvons également citer :

● Le Global Islamic Index Series (GIIS) décliné du Financial times Stock Exchange
international. Celui-ci reflète les titres de plus de 1000 entreprises dont les affaires sont
compatibles avec la loi Islamique.

● Le S&P 500 Sharia est composé des valeurs du S&P 500 jugées conformes à la Sharia.
Comportant 257 valeurs au 31 août 2008, il constitue un sous ensemble de son indice parent,
composé quant à lui des 500 plus grosses sociétés américaines de par leur capitalisation
boursière.

34
● Les indices FTSE Global Islamic Index Series, qui sont conçu pour suivre les performances
des principales sociétés cotées en bourse dont les activités sont compatibles avec les
investissements islamiques. FTSE Group travaille collabore avec Yassar Research Inc pour la
définition de la méthodologie et les processus de sélection de cet indice. D’autres indices
FTSE conformes à la Sharia, notamment le FTSE SGX charia Index Series, et le FTSE DIFX
charia Index Series, ainsi que le FTSE Bursa Malaysia Series Index qui ont été lancées en
août 2006.

LES SUKUK :

Les Sukuk (pluriel de Sakk) sont les équivalents islamiques du financement obligataire
pour les entreprises et les émetteurs souverains qui souhaitent se conformer aux principes
de la Sharia. Il s'agit de produits financiers adossés à un actif tangible et à échéance fixe,
le sakk confère un droit de propriété sur les actifs de l’émetteur, et son porteur reçoit une
partie du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent. Ainsi, L'intérêt est remplacé
par un profit prévu à l'avance à risque quasi-nul. Cette forme d'obligation est et similaire
aux asset-backed securities, à la différence que les sukuk ne versent pas d’intérêts mais
des revenus corrélés aux actifs sous-jacents.

35
Les Sukuk sont un moyen de financement mais surtout un moyen de mobilisation de
l’Epargne. Ils permettent de rémunérer un placement en évitant l’usage de l’intérêt (Riba).
Ainsi, l’investisseur possède une part de propriété dans un actif sous-jacent. En échange,
celle-ci lui assure un revenu. Pour cela, la société émettrice doit repérer les actifs destinés
à la vente afin de les proposer aux investisseurs Sukuk. Cette opération se réalise avec
l’intervention d’une société ad Hoc, appelée SPV (Special purpose vehicle). Les
investisseurs percevront alors l’usufruit de ces actifs en fonction du prorata de leur
investissement.
4
5 Dans le cas des financements immobiliers où les Sukuk sont particulièrement utilisés, La
SPV procède à l’acquisition du bien et le donne en crédit-bail à la banque ou l’entreprise
émettrice. Les loyers de crédit-bail constitueront les revenus sur lesquels s’appuiera la
rémunération des porteurs de Sukuk. Et l’opération se clôture soit progressivement par
versement fractionné du capital versé, soit en fin de contrat, avec le rachat du bien par
l’émetteur.
6
7 Les risques de cette opération sont partagés : Les investisseurs supportent les risques de
crédit de l’émetteur et les risques liés aux actifs sont supportés par la SPV. En cas de
défaillance du débiteur, les investisseurs sont protégés par leur titre de propriété, mais ils
peuvent aussi bénéficier d’une option de vente au groupe qui a monté l’opération qui est
parallèle avec l’option d’achat que détient l’entreprise au titre de son crédit-bail.
8
9 Grâce au principe des Sukuk, la technique de titrisation dans l’esprit de la finance
islamique est beaucoup mieux maitrisée puisqu’elle ne peut porter que sur des titres
adossés à des biens tangibles. Selon l’AAOIFI, au moins 14 modalités de structuration des
Sukuk sont possibles. Dans la pratique, les plus usitées sont:
10
11 – Sukuk al Ijara : asset-backed sans garantie de remboursement explicite : la créance et
l’actif sont indissociables.
12 – Sukuk al Musharaka : asset -based avec garantie explicite par l’émetteur.
13 – Sukuk al Wakala/Mudaraba
14 – Sukuk al Istisnaa
15

36
16 On distingue également deux types d’émission de sukuks :
17 - Souverain : Emis par un Etat.
18 - Corporate : Emis par une société, banque.
19
20 Enfin, les Sukuk ont la particularité de ne pas être cotés et notés en fonction du marché
cible.

* Les Opérations Bancaires Islamiques :

Le statut de la monnaie se limite dans la vision islamique à la réserve de valeur et au


moyen d’échange, sans jamais être une marchandise qui se vend où se loue. Ainsi, si
l’Islam reconnaît au temps une valeur monétaire, celle-ci n’est légitime que dans les
échanges de biens (vente à tempérament), pas dans les situations de dette-créance (crédit
en général). L’argent ne peut créer à lui seul de l’argent, sans l’action du capital physique
et du travail. En outre, la relation entre ces facteurs doit être solidaire, et leur rémunération
équitablement partagée.
21
22 Ainsi, la philosophie des banques islamiques doit être basée essentiellement sur ces deux
principes :
23
24 1. Les achats et ventes à tempérament en guise d’alternative au crédit à court et moyen
terme;
25

37
26 2. La participation aux pertes et aux profits comme mode de financement à long terme : “
nul bénéfice sans sacrifice ”. C’est une formule très proche du Venture Capital ou Capital-
risque.
27
28 Le rôle des banques islamique est donc de procéder à la collecte de dépôts sous forme de
contrats de Moudaraba et de les replacer auprès de ses clients en usant de modes de
financement à tempérament ou participatifs, sans oublier les autres services bancaires
traditionnels.
29
30 Les ressources des banques islamiques sont constituées d’une part des ressources internes
telles que le capital, les réserves, les profits, d’autre part des ressources externes telles que
les dépôts à vue, comptes bloqués à rémunération participative ou compte d’épargne et
enfin les revenus des projets et placements et les commissions de gestion.
31
32 Les banques Islamiques utilisent leurs ressources principalement dans les financements
accordés aux tiers et les investissements et placements directs sur le marché immobilier et
boursier. Ces ressources sont également utilisées dans les prêts sans intérêt (Qard Hassan)
et dans la Zakat sur les fonds propres ou la Zakat sur les dépôts sur ordre du client.
33
34 Les financements accordés aux tiers peuvent être accordées pour financer la
consommation ou financer la production.
35
36
37 Ainsi, trois types de financement sont à citer dans ce cadre du financement de la
consommation:
38
39 1. financement des dépenses d’équipement domestique par la vente à tempérament
(Mourabaha).
40 2. financement du logement par la vente à tempérament, voire par le leasing
immobilier, s’il peut s’étendre aux particuliers.
41 3. financement des dépenses de consommation courante par le prêt sans intérêt ou
facilité de caisse gratuite (Qard Hassan).
42

38
43 De plus, quatre types de financement peuvent être prévus dans le cadre du financement de
la production:
44
45 1. Le financement des immobilisations essentiellement par la participation au capital
sous forme d’association (Mousharaka).
46 2. Le financement de l’équipement par le leasing (mobilier), et qui est une forme de
financement légale sous certaines conditions
47 3. Le financement du fonds de roulement et/ou de l’équipement par la vente à
tempérament, et particulièrement la vente d’équipements selon la commande de l’acheteur
donneur d’ordre ou encore par le préfinancement (Salam).
48 4. Le financement du fonds de roulement et/ou de l’équipement par le contrat de fiducie
(Moudaraba). C’est un contrat par lequel un financier met des fonds à risque à la
disposition d’un commandité, qui les gère dans le cadre d’opérations plus ou moins
déterminés, les bénéfices de l’opération étant partagés entre les deux selon un prorata pré-
convenu.
49
50 Le principe inhérent à ces trois de contrat, c’est le partage du risque et du profit entre la
banque et le client. Par rapport à une banque islamique, l’activité d’une banque
conventionnelle repose principalement sur les prêts, les emprunts, les dépôts, les
ouvertures de crédits, etc. Elle compte sur les fonds des dépositaires, sur les intérêts
perçus sur les prêts et sur les commissions perçues en contrepartie des services offerts. Les
intérêts que perçoivent ces banques sont ceux-là mêmes qui sont déclarés illicites par les
banquiers islamiques. Contrairement à la banque conventionnelle, la banque islamique
n’opère pas selon le système de crédit. Elle ne prête pas et n’emprunte pas; elle ne sert pas
d’intérêt et n’en reçoit pas, mais elle finance des projets en tant qu’associée, en assumant
les risques et les pertes et en partageant les gains réalisés. Elle est donc liée officiellement
à ses clients, investisseurs ou épargnants par des liens d’association et de commerce, sans
être débitrice ou créancière. En fait, tout se résume à un changement du statut du
déposant. Celui-ci de client devient actionnaire et au lieu d’une relation prêteur-
emprunteur, on propose une relation où le partage des profits et des risques entre le
prêteur (ex-banque) et le chef d’entreprise (ex-emprunteur-client) devient la norme.
51

39
Chapitre 3 : Les produits financiers
marocaine

1. Les produits financiers marocaine

Les nouveaux produits islamiques, sont des modes de financements qui émane et respecte la
théorie économique islamique et ils se distinguent des produits bancaires traditionnels sur
plusieurs points

Parmi les nombreuses techniques de finance islamiques le Maroc a choisi celles qui ont plus
d'envergure et de succès dans le monde financier à savoir Ijara", "Moucharaka" et
"Mourabaha" agrée par le fameux «The Accounting and Auditing Organization for Islamic
Financial Institutions», institution basée à Bahreïn, qui compte 130 membres, représentant
29 pays, organisme à but non lucratif connu dans le monde de la finance islamique, pour la
consultation et l'orientation dans tous ce qui est liée aux techniques bancaires et financières

40
conforme aux préceptes de l'islam, mais il faut aussi, signaler que les nouveaux techniques
ont été approuvés par le conseil des oulémas du Maroc. Avant d'aller plus loin dans ce sujet
on doit au préalable présenter ces produits alternatifs.

Bank Al-Maghrib (BAM) a approuvé l’usage de cinq produits bancaires islamiques. Il s’agit de
"Mourabaha", "Ijara", "Moucharaka", "Moudaraba" et "Salam". La décision intervient après
la mise en place d’un comité de la charia pour la finance participative. Dans une circulaire
publiée le weekend dernier, la banque centrale souligne que toute opération de finance
islamique doit être approuvée par ledit comité constitué d’experts.

La circulaire de BAM dresse également le cadre réglementaire qui s’applique aux banques
marocaines désireuses de se lancer dans la finance participative. Si Attijariwafa Bank, BMCE
Bank of Africa et la Banque Centrale Populaire ont reçu l’autorisation de créer leurs filiales,
CIH Bank a elle déjà dévoilé le nom de sa future banque, fruit d’une joint-venture avec Qatar
International Islamic Bank, dédiée à la finance islamique: Umnia Bank.

La Murabaha : le terme morabaha est dérivé du mot ribh qui veut dire en jurisprudence
islamique, bénéfice. Ce sens désigne la vente au prix de revient majoré d'une marge
bénéficiaire.

Les ventes dans la jurisprudence islamique se divisent en deux grandes catégories qui sont
les suivantes :

1- Vente avec négociation (musawama) c'est la vente à un prix établi d'un commun
accord entre le vendeur et l'acheteur sans référence explicite au prix de revient de la
chose vendue.
2- 2- vente fiduciaire (bai al amana): elle exige la déclaration par le vendeur du prix
d'achat ou de revient de la chose vendue. Elle peut prendre trois formes : soit la
tawliya ou vente au même fixe déclaré par le vendeur sans bénéfice ni perte, soit la

41
wadhi'ah ou vente avec un rabais sur le prix déclaré, soit la mourabaha ou vente avec
un bénéfice sur le prix déclaré.

La mourabaha est donc une vente fiduciaire basé sur la confiance de l'acheteur dans la
parole du vendeur. Elle rentre dans le cadre général de la vente dont la licéité est approuvée
par la Sunna du prophète (paix et salut soient sur lui) et par l'opinion unanime des
jurisconsultes.

La mourabaha est soumise aux conditions générales de la vente mais aussi à quelques
conditions spécifiques rompant la route aux mauvaises interprétations, qui peuvent conduire
à l'usure condamnée par le droit musulman, et ces conditions sont :

-Le prix de vente doit être connu par les deux parties.

-Le bénéfice à réaliser doit être déterminé avec précision.

-Le vendeur doit être réellement en possession du bien lors de sa revente.

-Le prix ne doit subir aucune modification en cas de retard ou d'anticipation de paiement.

-Le consentement des parties est nécessaire.

Sur le plan juridique la morabaha telle que pratiquée par les banques est composée d'une
promesse d'achat et de vente et d'un contrat de vente morabaha. Tant que la marchandise
objet de la vente n'est pas en possession de la banque, l'opération reste toujours dans le
cadre d'une promesse de la part du client d'acheter aux conditions arrêtées auparavant, et
de la part de la banque de conclure cette vente aux mêmes conditions.

Dans le marché cette technique a été incarné par la banque ATTIJARi-WAFA-BANK, dans le
produit Miftah Al Kheir qui est un contrat par lequel la banque acquiert, à la demande de son
client, un bien immobilier à usage d'habitation ou professionnel en vue de le lui revendre,
immédiatement, moyennant une marge bénéficiaire connue d'avance. Le règlement par le
client se fait en un ou plusieurs versements étalés sur une durée convenue avec la banque,

42
qui peut atteindre 25 ans, et le prix de vente au client est calculé sur la base du coût de
revient de l'immeuble que supporte la banque (prix, frais, taxes...).

Miftah Al Kheir peut couvrir la totalité du prix de l'immeuble. La capacité d'endettement de


l'emprunteur est cependant plafonnée à 40% de ses revenus. Le produit offre par ailleurs la
possibilité de remboursement par anticipation sans pénalité et donne lieu à l'inscription
d'une hypothèque en premier rang pour la banque ainsi que la souscription à un contrat
d'assurance décès et invalidité dont la prime est comprise dans la mensualité. Enfin, il faut
signaler que dans ce produit le bien objet du financement est immédiatement inscrit au nom
du client.

« Ijara wa Iqtinaa »: parmi les modes de financement en vigueur dans les banques islamiques
et qui a été introduit récemment au Maroc, on trouve la formule « Ijara wa Iqtinaa » qui
correspond au terme anglais leasing. Le fiqh a prévu avec beaucoup de détails le louage (ijar)
qui est définis comme la vente de l'utilité d'une chose (bai al-manfa).

Le code Ottoman (majalat al-ahkam al-adliah) qui est l'un des plus vieux codes dans le
monde musulman moderne a consacré au louage 93 articles (de 404 à 496). Mais l'objet du
louage ou de la location, tel qu'il est prévu dans le code Ottoman, ne visait que les
immeubles à usage d'habitation ou agricole, le louage d'animaux et le louage de service ou
de travail. La location d'équipement est quasiment absente et cela s'explique par le contexte
international qui n'avait pas encore connu l'usage du leasing.

Mais avec l'orientation des activités vers l'augmentation de la production à travers les
investissements productifs, il faut trouver de nouvelles techniques de financement tel que le
leasing. C'est une technique financière d'origine anglo-saxonne. Cette formule apparue aux
U.S.A. en 1952 fut introduite en Europe après les années soixante, puis elle s'introduit
lentement aux pays musulmans y compris le Maroc.

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Au Maroc elle est nommée crédit-bail, réglementé par l'article 4 de la nouvelle loi bancaire
qui dispose : « Les opérations de crédit-bail et de location avec option d'achat visées à
l'article 3 concernent :les opérations de location de biens meubles qui, quelle que soit leur
qualification, donnent au locataire la possibilité d'acquérir à une date fixée avec le propri-
étaire, tout ou partie des biens pris en location, moyennant un prix convenu tenant compte,
au moins pour partie ... »

Le nouveau produit qui présente cette technique, c'est le produit Miftah Al Fath, il s'agit d'un
contrat selon lequel Attjariwafa Bank met à la disposition de son client, à titre locatif, un bien
immobilier, assorti de l'engagement ferme du client d'acquérir le bien au terme du contrat.
Le produit s'adresse à la fois aux particuliers et aux professionnels et peut également
financer 100% du bien en question. La durée du contrat varie entre 10 ans et 20 ans au
maximum. Enfin, une différence importante à signaler entre les deux produits : à la
différence de Miftah Al Keir, dans le quelle le bien objet du financement est immédiatement
inscrit au nom du client, Miftah Al Fath (Ijara wa Iqtinaa), il reste dans la propriété de la
banque jusqu'à la fin de la durée de location.

Al MOUCHARAKA : à la différence des deux premiers produits Al MOUCHARAKA n'est pas


encore commercialisée par les banques Marocaines, et elle vient du mot arabe SHIRKAH qui
signifie participation ou association. Les juristes musulmans indiquent que la licéité de la
MOUCHARAKA trouve son fondement dans les trois sources, le Coran, la SUNNAH, et
L’IJMA’A (consensus).

LA MOUCHARAKA : En tant que mode de financement est basée sur la juste réparation des
risques entre les associés. Elle constitue l'une des modes de financement et de participation,
et qui peut être conçue de la façon suivante: un, deux ou plusieurs entrepreneurs approche
la banque pour lui demander de financer un projet sur la base de La MOUCHARAKA. La
banque avec le concours des autres partenaires procure le financement total qu'exige le

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projet. Tous les associés, y compris la banque, ont droit de regard sur la gestion du projet.
Tous les associés y compris la banque se réservent le droit de surveiller la bonne marche de
l'opération et de se retirer si les perspectives ne lui paraissent pas satisfaisantes.

Le partage des profits est fixé à l'avance indépendamment des apports initiaux, C'est-à-dire
que les bénéfices éventuels sont partagés selon les rapports fixé par le contrat et qui ne sont
pas forcément égaux aux rapports des apports de fondements initiaux.

Par contre les pertes éventuelles sont réparties exactement au prorata des apports. De plus
le manager reçoit une rémunération pour la gestion effective du projet avant la répartition
des bénéfices nets. Le manager peut être l'un des associés. D'une manière générale, la
banque n'intervient dans la gestion du projet proposé par le client que pour s'assurer de son
bon fonctionnement, car le client possède une meilleure maitrise des opérations en raison
de son expérience professionnelle.

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CONCLUSION

Il existe des obligations en ce qui concerne l'activité dans laquelle un investissement


demeure conforme à la charia. Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec
L’alcool, avec l'élevage Porcin, avec l'industrie cinématographique (pornographique)
suscitant ou suggérant la débauche ou la déchéance de l'être humain constituent des
secteurs d'investissement prohibés.

La Finance islamique cherche donc à se conformer aux différents aspects de la loi islamique
ayant trait aux transactions commerciales et financières. Pour autant, il est clair que son
horizon est beaucoup plus large, s'inscrivant dans un système religieux où est proposé un
ordre temporel et spirituel particulier, point sur lequel nous reviendrons ultérieurement.

En Somme, la finance islamique est souvent abordée d'un point de vue opérationnel, en ne
s'intéressant qu'aux contraintes, restrictions et modes opératoires de cette finance. Si cette
approche se justifie du fait des interrogations pratiques qu'elle suscite, il paraît important de
ne pas oublier que la finance islamique découle d'une vision religieuse pourvue d'une
cohérence propre.

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MERCI POUR VOTRE ATTENTION

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