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Dr D. ZEGHDOUD
EHS SALIM ZEMIRLI
SERVICE D’ANESTHESIE REANIMATION
1
Les dyskaliémies
2
INTRODUCTION
Le potassium est le principal cation intracellulaire dont l'homéostasie est essentiellement réglée par le rein.
Les dyskaliémies et particulièrement l'hyperkaliémie exposent à des risques cardiaques allant jusqu'a l'arrêt
circulatoire.
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Le métabolisme du potassium
A. La répartition du potassium ( K+)
Le stock potassique de l'organisme est estimé à 50 mmol /Kg dont 80% est échangeable
( essentiellement réparti au niveau du muscle, foie, Globule Rouge.)
La concentration du K+ dans le secteur intracellulaire est environ 20 fois plus élevée que le k+ extracellulaire
(100 à 150 mmol/l).
Cette répartition inégale est liée à un processus actif membranaire: le système Na+/k+ ATPase (fait sortir le
Na+ à l'extérieur et entrer le potassium à l'intérieur 3 ions Na+ contre 2 ions K+).
L‘élimination :
5
C. La régulation du métabolisme potassique
Le poule k+ et la kaliémie sont maintenus stables grace à une régulation qui assure la nullité du bilan
entrées-sorties .
Plusieurs facteurs influencent les mouvements du potassium de part et d'autre de la membrane cellulaire :
- L'alcalose favorise l'entrée du k+ dans la cellule et donc l'hypokaliémie ,l'acidose fait l'inverse.
- L' hyperosmolarité plasmatique entraine un passage d' eau du milieu intra vers le milieu extracellulaire ; le K+ est entrainé
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o Les métabolismes :
- Le métabolisme glucidique :
. Anabolisme glucidique favorise l'entrée du k+ en intracellulaire.
. La glycogénolyse favorise la sortie du k+ en extracellulaire.
- Le métabolisme protidique :
. Anabolisme protidique augmente le k+ intracellulaire
. Le catabolisme protidique fait l'inverse.
- Le métabolisme hormonal : l' insuline , les corticoïdes et l' adrénaline favorisent l'entrée intracellulaire du K+, Glucagon et
les α adrénalines entrainent la sortie intracellulaire du K+
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- Le métabolisme cellulaire :
• Toute altération du métabolisme énergétique cellulaire, entraine une altération du fonctionnement du système
ATPasique Na+/K+ dépendant : les MVTS Na+/ K+ à travers la membrane cellulaire se font selon le gradient de
concentration (entrée de Na+ et sortie de K+).
Ainsi, lors des états de souffrance cellulaire (état de choc, hémolyse, rhabdomyolyse ...),on assiste à une sortie du K+
. Le gradient k+ intra/k+ extracellulaire est le principal déterminant du potentiel de membrane avec ses différents aspects
( potentiel de repos, potentiel seuil et potentiel d'action après stimulation)
. Le k+ joue ainsi un rôle majeur dans le phénomène d'excitabilité. Ainsi, en cas de dyskaliémies, il peut y avoir des
conséquences électrophysiologiques
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Activité des Cellules Myocardiques
Phase 0: Dépolarisation:
ouverture d’un canal sodique rapide
Phase 1: Repolarisation initiale rapide et courte
L'hypokaliémie entraine une hyperpolarisation avec L'hyperkaliémie entraine une diminution de la polarisation avec
un potentiel de repos plus négatif et un allongement un potentiel de repos moins négatif et une diminution
de la durée de la repolarisation de la pente et de la durée potentiel d'action
(augmentation de l'excitabilité). (troubles conductifs). 10
2. La régulation à moyen terme par le rein (dans les 4 à 6 h)
• Secrétion modulée
- Principalement par l'aldostérone (augmente l'absorption de Na+ et de Cl- et stimule la secrétion de K+ et de H+)
- Secondairement par l'augmentation du poule potassique, l'augmentation du débit urinaire, la rétention Na+,
l'alcalose.
La kaliémie
● est la concentration du K+ au niveau plasmatique. Elle est comprise entre 3.5 et 5 mmol/l.
● La définition de l'hypo ou l'hyperkaliémie n'est qu‘arbitraire et toute dyskaliémie doit être évaluée en
fonction du contexte clinique +++.
● 1g KCL: 13 mmol de K+
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Hypokaliémie
Les signes cliniques sont plus tardifs que les signes ECG
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Hypokaliémie
A/ Critères de gravité
- Manifestations cliniques
- Profondeur Hypokaliémie
- Vitesse d’installation
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B/Manifestations cliniques
1)Troubles musculaires
● Muscles stries
- Asthénie, myalgie, crampes)
- Douleurs musculaires
- Abolition ROT
- Si carence associé en magnésium : fasciculation musculaires ± Signes de tétanie
Fatigue
Kaliémie
- Rhabdomyolyse avec myoglobinurie
< 2,5 mmol/l
- Tétraplégie
- Arrêt respiratoire
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2) Les troubles rénaux
Hypercalciurie
Néphrite interstitielle
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Conséquences Electrophysiologiques
Hypokaliémie
Le potentiel de repos est plus négatif
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2)Troubles Cardiaques ECG +++ : Les anomalies ECG principales portent sur l'onde T , l'onde U et le segment ST
Indispensable devant toute dyskaliémie, car les manifestations cardiaques sont
Potentiel Action
ECG peut être normal
Excitabilité myocardique
Insuffisance Cardiaque
TRT par digitalique anti-arythmique
Risque Majoré si :
Caractère récent de l'hypokaliémie
Hypomagnésémie associée 17
Hypokaliémie Onde U ample et positive
Modérée Domine l’onde T
Onde T inversée
Hypokaliémie sévère Aspect en S Italique couché
Allongement QT
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onde U > onde T
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Sous décalage segment ST
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C/ Diagnostic étiologique
La cause de l’hypokaliémie est évidente dans plus de 90% des cas : usage de médicaments hypokaliémies
(diurétiques, laxatifs), existence de troubles digestifs : diarrhée, vomissements.
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03 grandes étiologies
Rare
• Jeûne total.
• Alcoolisme
• Anorexie mentale
• Alimentation parentérale
mal conduite
• Malade en réanimation sans apport K
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Déplétion potassique
(Pool K+ diminué) Transferts intracellulaires du K
Carence d’apport (pool K+ normal)
Digestives Rénales
(Ku<20mmol/l) (Ku˂ 20mmol/l)
• Vomissements • Diurétiques
• Aspirations gastriques • Tubulopathies toxique (ampho B)
• Diarrhées importantes • Syndrome de levée d’obstacle
• Fistules • Polyurie osmotique
• Laxatifs • Hyperaldostéronismes I,II(avec ou sans HTA)
• Syndrome de liddele et tubulopahie héréditaire
• Déficit en Mg
• Acidose métabolique chronique
• Acidose tubulaire et trait par Diamox
•Diurétique thiazidique et de l’anse
•Apport important en NACL
•Diurèse osmotique (glucose-mannitol-calcium)
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03 grandes étiologies
• Alcalose métabolique
• Perfusion de glucose / insuline
• β.stimulants adrénergiques
• Paralysie périodique familiale (Westphal)
• Crise aiguë d'hyperthyroïdie
• Intoxications chloroquine...toluène
• Stimulation de l'hématopoïèse (Tt anémie...)
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D/ Démarche diagnostique étiologique
Traitement à l’origine de l’hypokaliémie ?
Troubles acido-basiques associés ?
Conséquences ECG et/ou musculaires?
Troubles digestifs associés ?
Hypertension artérielle associée?
Résultat ionogramme récent (trouble aigu ou chronique) ?
Prélèvement Urinaire
- Kaliurie
- Créatinurie
Calcul Uk/Ucréat
- Orientation diagnostique
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E/ Traitement en Urgence
Attention !
- Terrain cardiaque
- Evolution prévisible fonction rénale
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1)Traitement Symptomatologique
2- Compenser le déficit en k+
La baisse de la kaliémie est proportionnelle au déficit en potassium ;
(à chaque baisse de 1 mmol/L de la kaliémie correspond un déficit d’au moins 100 mmol de potassium
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Hypokaliémie Modérée Apport Potassiques Oraux
Sans traduction Clinique
Indication : kaliémie > 2,5 mmol/l et absence de trouble du rythme ou de trouble digestif.
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Hypokaliémie Modérée KCL
Avec traduction Clinique Forme Injectable
Hypokaliémie Sévère < 2,5 mmol/l
- A Faire en complément:
o Surveillance cardioscopique
o Bilans réguliers + Magnésémie
A Faire en complément:
o Surveillance cardioscopique
o Bilans réguliers + Magnésémie
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KCL
Hypokaliémie Profonde Forme Injectable
Kaliémie < 2 mmol/l Sur Voie Veineuse Centrale
Troubles de rythme Ventriculaires Menaçants
A Faire en complément:
o Surveillance cardioscopique
o Bilans réguliers + Magnésémie
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Hypokaliémie Profonde
KCL
Et
Forme Injectable
Arrêt circulatoire
1 à 2 g KCL en 2 à 3 min
Chlorure de Potassium A renouveler si Kaliémie reste < 4 mmol/l
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2)Traitement Etiologique ++++++
3)Traitement Préventive
Alimentation riche en K+ et/ ou le KCI oral sont utiles en cas de traitement hypokaliémiant (corticoïde ou
diurétique).
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HYPOKALIEMIE
C.A.T.
Arbre décisionnel
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Hyperkaliémie
L'hyperkaliémie: concentration plasmatique en potassium supérieure à 5 mmol
• Mineure : entre 5 et 6 mmol
• Modérée: entre 6,1 et 6,9 mmol
• Sévère pour des valeurs ˃7 mmol · L-1.
La démarche diagnostique et le traitement sont réalisés en urgence pour contrôler les conséquences
cardiaques de l'hyperkaliémie
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A/ Etiologies
1) Pseudo-hyperkaliémie :
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2) Excrétion Rénale Diminuée
a/Atteinte Rénale
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b/Hypoaldostéronisme
Atteinte surrénale :
- Diminution libération Aldostérone (Addison)
40
Hypoaldostéronisme induit par médicaments
41
3)Libération Cellulaire De Potassium
a/ Acidose Aigüe
Métabolique ou Respiratoire
- Rétention d’Acide Sulfurique
- Rétention d’Acide phosphorique
- Acidose lactique
- Acidocétose diabétique
- Intoxication par le Méthanol
b/Hyperosmolarité - Défaut d’Insuline
Rhabdomyolyse
Brûlure étendue
Hémolyse intravasculaire
Chimiothérapie des hémopathies malignes
e/ Médicaments
43
4) Excès d’Apport De Potassium
a/ Exogène
Sel de régime - Transfusion sang conservé
KCL oral ou intraveineux - Alimentation entérale
- Sels potassique de pénicilline
b/ Endogène - Rhabdomyolyse
- Brûlure étendue
Lyse cellulaire
- Ecrasement de membre
Hypercatabolisme
- Syndrome de lyse tumorale
- Hémorragie digestive
- Transfusion massive
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B/Signes clinique
2) Trouble digestifs
Nausées
Vomissement
Iléus digestif
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3) Conséquences Electrophysiologiques
Hyperkaliémie
Le potentiel de repos est moins négatif
Diminution de la pente 0 de dépolarisation
Accélération de la repolarisation avec un
retour plus rapide au potentiel négatif de
Hyperpolarisation repos
ECG
Complexe QRS élargi
Segment ST raccourci
Aspect en tente indienne de l’onde T
Excitabilité
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4) Signes cardiaque
ECG EST indispensable devant toute dyskaliémie, car les manifestations cardiaques sont longtemps cliniquement
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Signes Electrocardiographiques
Gravité ECG Kaliémie Nature des anomalies
Rythme sinusal
Stade 1 5,5 < K+ < 6,5 mmol/l Onde T ample, pointue, à base étroite
symétrique (en toit de tente)
Espace QT court
BAV 1
Stade 2 6,5 < K+ < 8 mmol/l Aplatissement des ondes P
Elargissement modéré des QRS
Abaissement du point J
Elargissement franc des QRS
Stade 3 K+ > 8 mmol/l Echappement jonctionnel
Bloc sino auriculaire, ESV
Onde T plate
QRS très larges
Stade 4 Fibrillation Ventriculaire
Asystolie
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Hyperkaliémie
Stade 2
50
Hyperkaliémie
Stade 3
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Hyperkaliémie
Stade 4
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Diagnostic étiologique de
l’hyperkaliémie
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C/ Traitement
C'est une urgence vitale, immédiate lorsqu'il existe des signes ECG et/ou cliniques et dès que la kaliémie atteint 6,5 mmol/l.
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1. Le traitement est avant tout préventif
2. Le traitement étiologique
Il consiste a traiter une contusion musculaire , un hématome, une hémolyse, une acidose ...etc.
3. Le traitement curatif
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Principes du traitement en Urgence
Traitement Agressif
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1- S’opposer aux conséquences
électriques toxiques direct
La vitesse de
conduction du PA Excitabilité membranaire
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1- S’opposer aux conséquences
électriques toxiques direct
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2- Faire baisser la kaliémie en faisant Alcanisation
rentrer le K dans les Cellules ( forcer du l’entrée k )
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2- Faire baisser la kaliémie en faisant
rentrer le K dans les Cellules ( forcer du l’entrée k )
Activation de la
BETA MIMETIQUES Stimule la captation de K+
Na+/K+ ATPase
• Moins d’effets secondaires en aérosol •Inefficace chez 40% des Insuffisants Rénaux Dialysés
• Synergie avec Insuline/glucose •Efficacité discutée patients sous Bêtabloquants
•Effets secondaires fréquents
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2- Faire baisser la kaliémie en faisant
rentrer le K dans les Cellules ( forcer du l’entrée k )
la sécrétion de K
Posologie Délai d’action Durée d’action
BICAR de NA 8,4% 50 à 100 ml IV 15 à 30 min 1à2h
INSULINE
INSULINE
GLUCOSE
GLUCOSE
Intérêt association avec Insuline
+
+
BETA MIMETIQUES Bicarbonate de
Sodium
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3- Favoriser l’élimination du K en Excès
63
3- Favoriser l’élimination du K en Excès
Résines Echangeuses d’ions
•Critère de Décision:
Absence de reprise de la Diurèse malgré restauration de la volémie et
élimination d’un globe vésical
65
Conclusion
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Les dysnatrémies
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Introduction
Les dysnatrémies sont des désordres hydroélectrolytiques fréquents.
elles peuvent être un motif d’hospitalisation en réanimation lorsqu’elles sont profondes ou d’installation rapide,
ou une complication acquise pendant l’hospitalisation.
Une analyse soigneuse de leur mécanisme est le préalable indispensable à une action thérapeutique cohérente.
Elles constituent en elles-même un facteur pronostique (la valeur de la natrémie entre dans le calcul des scores
de gravité tel que APACHE et IGS).
La natrémie représente la concentration plasmatique en sodium (Na+). Selon l'équation d'Edelman, elle est
l'expression du rapport :
NA échangeable +K échangeable
Eau total
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RAPPELS PHYSIOLOGIQUES-DÉFINITIONS
1) COMPARTIMENTS LIQUIDIENS
Eau totale
60% poids
Intracellulaire
40% Extracellulaire
Riche en K 20%
Pauvre en Na
Interstitiel Plasmatique
15% 5%
(volémie circulante)
pauvre en protéines++++
Riche en Na, Protéines
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2) MOUVEMENTS DE L’EAU DANS L’ORGANISME
• Les mouvements d’eau entre secteurs intracellulaire et extracellulaire ,dépendent des concentrations en ions Na+
et K+ .
• L’eau circule selon un gradient osmotique transmembranaire(ou pression osmotique) La diffusion de l’eau
du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré
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HYDRATATION EXTRACELLULAIRE : LOI DE STARLING
• Les mouvements d’eau entre secteurs plasmatique et interstitiel sont régis selon la loi de Starling : balance entre
pression hydrostatique et pression oncotique ( gradient de pression transmurale)
capillaire
Pression Pression
hydrostatique oncotique
(Pi-Pe) (πi-πe)
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MILIEU EXTRACELLULAIRE MILIEU INTRACELLULAIRE
1/3 eau 2/3 eau
PLASMA INTERSTISIUM
5% 15%
protides protides
70 g/l 0-20 g/L
Pression oncotique
P art P interst
70 mm HG 0-10 mm HG
Pression hydrostatique
Pression osmotique 72
Troubles de l’hydratation possibles
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3) Bilan de l’eau - Régulation de la balance hydrique
Balance hydrique normale/jour
ENTRÉES SORTIES (apport standard de 70 g de protéines
alimentation Eau totale Eau totale urines et 4 g de sodium
boissons
Obligatoire
Habituel
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Malgré de nombreuses variations des entrées et des sorties journalières d’eau, le volume et la composition électrolytique
de l’organisme sont maintenus dans des valeurs quasi constantes, grâce à un bilan hydrique nul (entrées = sorties)
La régulation de la balance hydrique, qui est une régulation de concentration des substances osmotiques, contrôle ainsi
le SIC de l’organisme. Elle est assurée par deux mécanismes principaux :
● Hormone antidiurétique (antidiuretic hormone (ADH)
● Soif.
ADH
La sécrétion d’ADH dépend de différents stimuli :
-Stimulus osmotique :
• C’est le plus important et le plus sensible.
• Toute hypotonie plasmatique inhibe la sécrétion d’ADH et inversement.
• Pour une tonicité plasmatique entre 280 et 295 mOsm/L, la quantité d’ADH libérée est corrélée de façon linéaire à
l’élévation de la tonicité plasmatique.
• ˂ 280 mOsm/L, la sécrétion d’ADH est indétectable
• ˃ 295 mOsm/L, les capacités de rétention d’eau par le rein sont au maximum (1200 mOsm/L)
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ADH 03 types de récepteurs : membranes cellulaires de canaux à eau
V1a ,V1b ,V2
Soif
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BILAN DU SODIUM:
excrétion rénale
inhibition Activation
natriurèse
+
+
Angiotensin Sympathiqu
aldostérone FAN ➶ PA PGE2
e II e
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5)Osmolarités et tonicité plasmatiques
Osmolarité plasmatique (OsmP) : Concentration de particules osmotiques, (osmoles) contenues dans un litre de plasma
(mosm/L).
Osmolalité plasmatique : Concentration de substances osmotiques / kilogramme d'eau plasmatique (mosm/kg).
En pratique, ces deux termes sont généralement confondus car peu différents.
Les mouvements d'eau transmembranaires sont passifs obéissant aux lois de l'osmose, donc du gradient osmotique.
Les substances osmotiques sont de deux types :
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Selon le type d’osmoles considéré, on définit plusieurs OsmP:
- l'OsmP calculée est la somme de toutes les osmoles plasmatiques actives et inactives dosées en routine par l'ionogramme
sanguin ; OsmPc (mosm/L) = [(natrémie x 2) + glycémie + urée] (mmol/L) = 280-295 mosm/L
- la tonicité plasmatique est la somme des seules osmoles actives dosées par l'ionogramme sanguin.
Elle est calculée sans tenir compte de l'urée : [(natrémie x 2) + glycémie] (mmol/L) = 275-290 mosm/L
80
en pratique,
• L’OsmP mesurée n’a qu’un intérêt limité (surveillance d’un traitement par mannitol, diagnostic de certaines intoxications).
5) Pression osmotique
La pression osmotique règle l’hydratation des cellules,
• L’eau passe du secteur de plus faible osmolarité au secteur de plus forte osmolarité
•La natrémie n’est pas le reflet du contenu en Na de l’organisme ;Elle s’interprète en fonction de l’hydratation extracellulaire
82
Hyponatrémie
A/ Définitions
• Na+ < 135 mmol/l
•Il existe toujours une surcharge en eau par rapport au contenu en sel (qui peut être diminué, augmenté ou normal
83
B/ Classification des hyponatrémies
Hyponatrémie
Toujours faire :
- une glycémie, une protidémie et un bilan lipidique
84
85
Les hyponatrémies hypoosmolaires ou vraies hyponatrémies sont:
- toujours hypotoniques ( 270 mosm / L) et donc s'associent à une hyperhydratation intracellulaire.
Il existe 3 mécanismes :
Les hyponatrémies hypotoniques à VEC normal ( hyponatrémie par dilution)
• Inflation hydrique secondaire à une perte d’eau insuffisante/ entrées.
• Le capital sodé est conservé, de sorte que l’hyperhydratation intracellulaire s’associe à une volémie normale
86
C/ Conséquences physiopathologiques des hyponatrémies hypotoniques
Seules les hyponatrémies hypotoniques entraînent un gradient osmotique transmembranaire responsable d’une
hyperhydratation intracellulaire.
Les variations de tonicité plasmatique sont particulièrement préoccupantes au niveau cérébral dont les modifications
brutales de volume sont mal tolérées.
En cas d'hypertonie plasmatique, il existe une déshydratation intracérébrale avec risque d'hémorragie intracérébrale.
87
Trois étapes de l’osmorégulation cérébrale
en cas d’hypotonie plasmatique.
Tonicité plasmatique
Hypotonie plasmatique
normale
cerveau
(1)
Hyperhydratation
eau
100% eau intracérébrale
100% osmoles
100% osmoles
15-30 minutes actives
actives
102 % eau
osmoles actives eau 2
acides aminés, 24-48 heures osmoles Hyperhydratation
polyols, Hypotonie actives
triéthylamines
intracérébrale modérée
plasmatique chronique Na, K, Cl
3
Hydratation intracérébrale 88
quasi normale
Au total :
Les mécanismes d’adaptation du volume cérébral imposent de distinguer troubles aigus et chroniques. L’hypotonie
plasmatique aiguë, installée en moins de 24 à 48 heures, induit une osmorégulation incomplète.
Le tableau neurologique est d’autant plus grave que l’hypotonie est brutale, expliquant la nécessité d’un traitement actif
et rapide.
Lorsque l’hypotonie plasmatique est chronique, installée en plus de 48 heures, l’efficacité de l’osmorégulation cérébrale
est variable.
Si l’hypotonie est chronique mais symptomatique, le traitement actif est aussi nécessaire. Si elle est chronique mais
asymptomatique, l’osmorégulation cérébrale est complète et la normalisation du trouble doit être lente.
89
D) Symptomatologie
Dépend de la rapidité d’installation des troubles
Hyponatrémie aiguë :
• Signes digestifs
• Signes neurologiques (HIC)
• Hypovolémiques
• Isovolémiques
• Hypervolémiques
I / Hyponatrémie hypovolémique
Hyponatrémie avec VEC (HIC + DEC) = hyponatrémie par déplétion : La plus fréquente Liée à :
• Perte de Na rénale ou extra-rénale
• ou perte isotonique d’eau et de sel compensée par un soluté hypotonique
91
Pertes extra-rénales Pertes rénales
92
II/ Hyponatrémie isovolémique
Hyponatrémie avec VEC normal (HIC pure) ,Liée à un excès d’eau libre = hyponatrémie par dilution
Hyponatrémie isovolémique
= Excès d’eau libre
93
SIADH ( syndrome de Schwartz-Bartter)
Traitement par :
• Ocytocine, desmopressine, chlorpropamide, carbamazépine, antimitotiques, neuroleptiques,
IMAO, amitriptyline, tolbutamide
Autres
• • Période postopératoire, sida, sevrage d’alcool, idiopathique
94
C/ Hyponatrémie Hypervolémique
Hyponatrémie avec VEC (HIC + HEC) = hyponatrémie par inflation
• syndrome néphrotique
- Iatrogènes
perfusions de solutés hypotoniques
- Dénutrition grave
- Grossesse
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2)Traitement d’une hyponatrémie de déplétion
●Suppression de la cause
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4)Traitement d’une hyponatrémie d’inflation
• Diurétiques de l’anse :
- furosémide (LASILIX®)
- bumétamide (BURINEX®)
98
Attention:
Ne jamais dépasser une augmentation de Na+ de 15 mmol/24h
Myélinolyse centropontine
Traitement : aucun
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Traitement conventionnel de l'hypotonie plasmatique
100
Hypernatrémie
• Est définie par une valeur ˃ 145 meq/l. Elle est toujours associée à une hyperosmolarité plasmatique
entraînant une déshydratation intracellulaire.
« Hypernatrémie = Déshydratation Intracellulaire (DIC) »
• Si hyperosmolarité plasmatique :
• stimulation des chémorécepteurs hypothalamiques
- Soif
- sécrétion ADH
101
Population à risque :
• nourrissons
• vieillards
• patients intubés
102
I) Etiologies
A/ Hypernatrémie par déficit hydrique
• Cause la plus fréquente des hypernatrémies
● Pertes extrarénales :
- Respiratoire : hyperventilation
- Cutanée : hyperthermie , brûlures
- Digestifs : Diarrhée , vomissements
- Dialyse péritonéale : Utilisation de solutions glucosées hypertoniques, entraînant une extraction hydrique supérieure
à l'extraction sodée
● Pertes rénales :
- Polyurie osmotique
- Diabète insipide
103
2) Insuffisance des apports en eau
- Apport d’eau insuffisants (personnes ne régulant pas leurs soif ex: sujet âgé, NRS plus rarement les personnes qui ont un
dysfonctionnement dans l’axe hypothalamus-hypophysaire à type d’adipsie ou d’hypodipsie.)
- Hypernatrémies essentielle:
•Natrémie difficile à corriger malgré un apport hydrique important,
•Sont dues à une sécrétion d'ADH insuffisante / la natrémie
•Nécessite un stimulus osmotique plus élevé pour obtenir une concentration maximale des urines.
•Une altération du facteur atrial natriurétique peut se rencontrer au cours d'une hypernatrémie essentielle
Administration de chlorure de sodium hypertonique dans les manœuvres abortives et dans le traitement des
chocs hémorragiques.
Des cas d'hypernatrémies ont également été décrits après une prise excessive de nourriture chinoise
Hyperglycémie : Coma hyperosmolaire 104
3) Elimination insuffisante de sodium
- Elle est retrouvée dans les cas d'hyperaldostéronisme primaire qui signe une hyperactivité adrénocorticoïde.
En résumé :
Quelle que soit son étiologie, l'hypernatrémie entraîne toujours une hyperosmolarité extracellulaire et une
déshydratation intracellulaire par perte d'eau.
Selon l'état d'hydratation du secteur extracellulaire, les hypernatrémies peuvent être classées:
1- Hypernatrémies avec volume extracellulaire normal (Isovolémiques) : perte d'eau sans perte d'électrolytes
2 - Hypernatrémies avec volume extracellulaire diminué (hypovolémique) : perte d'eau et perte de sodium
(déficit hydrique supérieur au déficit sodé)
3 - Hypernatrémies avec volume extracellulaire augmenté (hypervolémiques) : rétention hydrosodée d'origine rénale.
105
II) Manifestations cliniques
Dépendent de rapidité d’installation des troubles
• Soif +++
• Signes neurologiques :
- asthénie , convulsion
- confusion voire coma
106
III) Diagnostic biologique
Ionogramme sanguin : demandé pour une autre raison le plus souvent:
Si diabète insipide :
• Densité urinaire basse < 1
• Osmolarité urinaire basse < 300 mosm/L
107
Prédiction du déficit hydrique
Natrémie
Déficit hydrique = Eau totale* x ( 1- )
140
108
IV/ TRAITEMENT
109
Conclusion
Troubles hydrosodés = troubles fréquents
La natrémie n’est pas le reflet du contenu en Na+ de l’organisme (HypoNa+ ≠ carence en Na+)
Hypernatrémie = DIC.
Devant dysnatrémie, évaluer VEC (augmenté, normal ou diminué) avec clinique et biologie.
110