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La colite aiguë grave (CAG) est une complication de la rectocolite hémorragique (RCH), plus rarement de la
maladie de Crohn colique ou des colites infectieuses.
Elle peut représenter une complication d’une MICI connue ou être le mode d’entrée dans la maladie.
La CAG représente une urgence médico-chirurgicale menaçant le pronostic vital à court terme
Ainsi, un diagnostic simple et rapide doit être réalisé afin de permettre une prise en charge adaptée.
Ce diagnostic est avant tout clinique et doit être étayé par des critères de gravité biologiques, morphologiques et
endoscopiques.
Une évaluation pluriquotidienne initiale est indispensable pour optimiser la stratégie thérapeutique .
Définition d’une CAG
C. Examens biologiques :
*une numération de la formule sanguine (NFS) .
* un ionogramme sanguin.
*un dosage sanguin de la C Reactive Proteine (CRP).
*la vitesse de sédimentation .
* L’albuminémie doit être initialement réalisée.
NB ! Bilan à réaliser devant une CAG
les objectifs :
1. Les critères de Truelove et Witts : demeure d’actualité avec des valeurs décisionnelles ils prennent en
compte :
Une poussée sévère définie selon les critères de Truelove et Witts (Tableau I), associe :
une diarrhée aiguë sanglante faite de 6 évacuations/24 h minimum, + avec au moins un des critères suivants :
T°≥37.5°C, fréquence cardiaque ≥ 90/min, hémoglobinémie ≤ 10.0 g/dl,
CRP>30 mg/dL albuminémie ≤ 35 g/L. VS ≥ à 30 mm la 1 ère heure .
Tableau I. Critères de Truelove et Witts
modifiés
1 seul critère majeur :
Albuminémie (g/dl) ≥ 35
Un autre score a été établi plus récemment
2. Le score de Lichteger :
• Il est exclusivement clinique .
• Simple d’utilisation , et pourrait être reproduit quotidiennement au lit du malade.
Une CAG est définie par un score de Lichtiger supérieur ou égal à 10 = poussée sévère (de 10 à 21).
Quant à la réponse au traitement médical, elle est déterminée par l’association de 3 critères :
Aucune 0
Légère et 1
Douleur abdominale provoquée localisée
Moyenne et 2
diffuse
Importante 3
2- Guider le traitement :
la présence de lésions sévères incite à introduire plus vite les traitements alternatifs:
(ciclosporine, infliximab) ..
S’il est important d’identifier rapidement une
poussée sévère, il est encore plus urgent d’en connaître
les complications qui imposent la colectomie subtotale
LES d’emblée.
- Il est souvent difficile dans les CAG de préciser s'il s'agit d'une
RCH ou d'une MC colique .
-La distinction n'est pas indispensable à ce stade .
- Ce n'est de toute façon qu'au décours de l'accès aigue
( quel qu'en ait été le traitement, médical ou chirurgical )que se
posera réellement la question pas toujours résolue du type de
la colite inflammatoire
B/ la MICI est connue:
chez les patients atteints de MICI hospitalisés, la prévalence des colites à Clostridium Difficile est 8
fois plus élevée que chez les autres patients.
A l’origine d’une augmentation significative de morbidité et mortalité .
Cytomégalovirus :
réactivation du cytomégalovirus (CMV) par la recherche:
d’une réplication virale sanguine (polymerase chain reaction (PCR) ou
Antigénémie pp65).
La PCR CMV sur les biopsies coliques.
L’examen anatomopathologique immunohistochimique des biopsies coliques : et la
recherche d’inclusions virales (effet cytopathogène du virus).
Les parasitoses : un examen parasitologique des selles et une recherche d’amibes à l’état frais en cas
de voyage récent.
Prise en charge thérapeutique:
La stratégie thérapeutique des CAG est bien définie :
Colectasie.
Perforation colique.
Abcès abdominal.
Hémorragie digestive basse massive.
Traitement médical de 2e ligne : en cas d’échec de la corticothérapie et en
l’absence de survenue de signes de complication, par Ciclosporine ou Infliximab.
R!
Le retard à la colectomie est associé à une augmentation de la morbi-mortalité.
La difficulté de la prise en charge de la CAG : consiste donc à mesurer l’efficacité et les
risques des différents traitements médicaux sans retarder la colectomie.
La gestion d’une CAG est pluridisciplinaire, l’équipe chirurgicale devant être prévenue
dès l’admission du patient. Elle doit se faire par des équipes expérimentées dans ce domaine et
des centres référents.
Etape 1 : J0 ( Admission )
R! La nutrition parentérale par voie centrale est formellement contre-indiquée en raison du risque
infectieux élevé.
Mesures associées à la Corticothérapie :
- Bonne Réponse =
un score de Lichtiger inférieur à 10,
deux jours consécutifs et une baisse ≥ 3
points par rapport au score de départ.
avant d’affirmer une corticorésistance, il faudra éliminer :
Au 5e jour : si
Une réponse significative = une baisse du score de Lichtiger (score inférieur à 10 avec baisse
supérieure à 3 points comparée au score initial) Relais par une corticothérapie orale à la dose de 1
mg/kg/24 h d’équivalent prednisone, sans dépasser 60 mg par jour.
Etape 3 : J5-J7 : Décision:
Colite sévère:
Corticothérapie IV
J5= Décision
(Score de Lichtiger)
Bonne Absence de
Réponse Réponse
Corticoides IV
Jusqu’à J7
TRT médical Colectomie
2ème Ligne
Relais
Corticoides VO ?
En cas de corticorésistance: deux options à envisager :
1. le recours à la chirurgie.
Choix Ouvert
Infliximab Ciclosporine ou Infliximab
CICLOSPORINE ( Calcineurine
inhibiteur)
Bilan pré TRT : fonction rénale , cholestérolémie
magnésémie
-Dose = 4mg/kg/j IV
Adaptée à la Ciclosporinémie ( 200-400 ng/ml ).
J14-21 = Décision
(Score de Lichtiger)
o Elle permet l’analyse histologique entre les 2 premiers temps opératoires et donc
d’identifier les patients porteurs d’une maladie de Crohn pour lesquels une
conservation du rectum est souhaitable.
D’autres complications:
occlusion sur bride (, sténose anastomotique).
troubles sexuels (dysérection, éjaculation rétrograde).
inflammation du réservoir .
R! après colectomie totale avec anastomose iléo-anale, il est observé
une réduction de 30 à 70 % de la fertilité chez la femme en raison d’adhérence post-
opératoires .
La CAG est une complication classique des MICI coliques, en particulier de la RCH, mettant en
jeu le pronostic vital.
Sa prise en charge thérapeutique est bien codifiée et doit être multidiscipli‑naire
(médico‑chirurgicale) en centre hospitalier.
Le traitement médical repose sur la corticothérapie intravei‑neuse et en cas d’échec sur
l’infliximab ou la ciclosporine, le choix entre ces deux traitements devant être discuté au cas par
cas.
À chaque étape du traitement, l’indication de la colectomie sub‑totale doit être évaluée, en raison
d’une morbi‑mortalité élevée en cas de retard à sa réalisation.