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LES PRINCIPES DIRECTEURS

DU DROIT
DES CONTRATS

SESSION-2022-2023
BOULOGNE
INTRODUCTION
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL
DE L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ

2) Comment le droit et plus spécialement le contrat
s’inscrit il dans une stratégie de performance
économique?

a) Les préjugés contre le droit comme outil de performance
économique :
- Le droit ressenti comme un frein. Il norme, il organise, il
équilibre les échanges économiques. Il est censé organiser
la liberté des échanges.
- Le droit créateur d’obligations: spécialement le contrat

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INTRODUCTION
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL
DE L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ

2) Comment le droit et plus spécialement le contrat
s’inscrit il dans une stratégie de performance
économique ?

b) Le droit devenu un instrument incontournable
- Omniprésence du droit : de l’achat de la bureautique au
transfert de la technologie, le contrat est un vecteur
économique essentiel.
- Recours aux juristes dans l’entreprise.
Créateurs de clauses contractuelles indispensables :
- non-concurrence
- confidentialité
- de garanties
- d’arbitrage

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


A – Classification selon le type de contrat.
a) Contrats nommés et innommés


1 - Contrat nommé
C’est une convention prévue et réglementée par la loi. La plupart
des contrats indispensables à la vie courante appartiennent à
cette catégorie. Les règles régissant chacun de ses contrats sont
organisées par le législateur.
Ex. : contrat de vente, de bail, d’entreprise, prêt, assurance, etc.

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


A – Classification selon le type de contrat.
a) Contrats nommés et innommés

2 – Contrat innommé
C’est un contrat qui n’entre dans aucune des catégories prévues par la loi.
Ainsi les contrats complexes combinent plusieurs types de contrats
nommés.
Ex. : le contrat d’hôtellerie est à la fois un bail (location de la chambre) et
un contrat de service (Recours au personnel).
Dans le monde des affaires, les professionnels qui concluent des
conventions ont recours à des contrats sui generis, c’est-à-dire que les
parties y disposent d’une plus grande liberté pour en organiser l’économie
et en rédiger les clauses.
Ex. : pacte d’actionnaires (Contrat par lequel les associés d’une société
commerciale organise la répartition des pouvoirs en son sein, notamment
en définissant les clauses de cessions, les parts sociales ou des actions).

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

a) Contrats synallagmatiques et unilatéraux

1- Contrat synallagmatique
Il fait naître des obligations réciproques à la charge des deux parties
(Art.11106 du cciv).
Ex. : le contrat de bail.
Le bailleur a l’obligation d’assurer au locataire la paisible jouissance de la
chose louée et le locataire, réciproquement, à celle de payer un loyer.


2 – Contrat unilatéral
Il fait naître une obligation à la charge d’une seule des parties sans que
l’autre ne s’oblige réciproquement.
Ex. : le cautionnement ou seule la caution s’engage, la donation qui
n’oblige que le donateur.

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

b) Contrats instantanés et successifs
La distinction entre les contrats à exécution instantanée et
les contrats à exécution successive, repose sur le temps
dans l’exécution des contrats.
1 – Le temps et l’exécution
Le contrat à exécution instantanée donne naissance à une
obligation qui doit être exécutée en une prestation unique,
fournie en une seule fois.
Ex. : une vente dont la chose est livrable ou dont le prix est
payable d’un seul coup.

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

b) Contrats instantanés et successifs
La distinction entre les contrats à exécution instantanée et
les contrats à exécution successive, repose sur le temps
dans l’exécution des contrats.
2 – Le contrat à exécution successive
Il donne naissance à une obligation dont l’exécution
s’échelonne dans le temps.
Ex. : le bail d’immeuble, le contrat de travail, de prêt.

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

c) Distinction selon la qualité des contractants.

1 – Le contrat avec intuitus personae
C’est un contrat où la considération de la personne du co-
contractant est essentielle. Une relation de confiance personnelle
doit exister entre les parties.
Ex. : - dans le mandat. Le mandant attache de l’importance aux
qualités personnelles du mandataire à qui il confie la mission de
conclure des actes juridiques à son profit.
- dans les contrats d’entreprises, le maître de l’ouvrage choisit
l’entrepreneur en raison de la confiance qu’il place dans son
talent, sa créativité ou son expertise (Dans un contrat de
construction, choix d’un architecte).

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

c) Distinction selon la qualité des contractants.

2 – Qualité de consommateur.


Multiplication des contrats conclus entre les professionnels et les
consommateurs.
Le consommateur, lorsqu’il contracte avec un professionnel, est
considéré comme une partie plus faible d’où le développement,
depuis 40 ans, du droit de la consommation. Il a pour but de
protéger le consommateur contre les éventuels abus contractuels
que le professionnel pourrait lui imposer.

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CLASSIFICATION DES CONTRATS


B – Classification selon l’objet des contrats.

c) Distinction selon la qualité des contractants.

2 – Qualité de consommateur.


Le code de la consommation
Il définit le consommateur comme toute personne physique qui
agit à des fins n’entrant pas dans le cadre de son activité
commerciale, industrielle, artisanale ou libérale.
Les contrats de consommation ne sont pas conclus pour les
besoins d’une activité professionnelle.

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LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE.
PREMIER PRINCIPE DIRECTEUR DU DROIT DES CONTRATS

A – Le principe de la liberté contractuelle.


Le principe de la liberté contractuelle est énoncé à l’article
1102 du code civil :
a) Conséquences de la liberté contractuelle
- Liberté de contracter ou de ne pas contracter.
- De choisir son co-contractant.
- De déterminer le contenu du contrat.
- De déterminer la forme du contrat.
Il est à noter que depuis une décision du 10 juin 1998, la
liberté contractuelle a une valeur constitutionnelle.
LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE.
PREMIER PRINCIPE DIRECTEUR DU DROIT DES CONTRATS.
SES LIMITES.
B – Les limites à la liberté contractuelle.
a) L’Ordre public
L’article 1102, alinéa 2, dispose que la liberté contractuelle ne
déroge pas aux règles qui intéressent l’ordre public.

b) Multiplication des règles d’ordre public


- Obligation de contracter : assurances obligatoires.
- Choix du co-contractant.
- Obligation de recourir à un professionnel.
c) Contenu du contrat contraire à l’ordre public
- Notion de chose hors du commerce : tout ou partie du corps
humain ne peut faire l’objet d’un contrat de vente.
LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE.
PREMIER PRINCIPE DIRECTEUR DU DROIT DES CONTRATS.
SES LIMITES.
B – Les limites à la liberté contractuelle.
d) Les clauses abusives.
Ce type de clause existe et se démultiplie dans la relation
contractuelle entre professionnels et consommateurs.
Du décret de 1978 à la réforme du droit des contrats du 10
février 2016, le législateur tend à les supprimer.
- Définition de la clause abusive par la loi LME (Loi de
Modernisation de l’Économie) du 4 août 2008.
Cette loi définit les clauses abusives comme des obligations
créant un déséquilibre significatif dans les droits et
obligations des parties.
LA DÉFINITION DU CONTRAT


A) La définition du contrat au regard de la liberté des
échanges :

a) La définition classique du contrat.
Celle de l’ancien article 1101 du code civil (CCIV)
Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent, les unes envers une ou plusieurs
autres à :
- donner
- faire
- ne pas faire quelque chose

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LA DÉFINITION DU CONTRAT


B ) La définition du contrat au regard de la liberté
des échanges :

b) La définition nouvelle du contrat.
Celle du nouvel article 1101 du cciv en vigueur depuis octobre
2016.
Le contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs
personnes destiné à :
- créer
- modifier
- transmettre
- ou éteindre des obligations

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LA FORMATION DU CONTRAT.
LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DU CONTRAT

A ) Les conditions de validité

a) Les conditions de validité du contrat avant la réforme de
2016 (ancien article 1108 cciv) :
Quatre conditions sont essentielles pour la validité d’une
convention :
- le consentement de la partie qui s’oblige
- sa capacité de contracter
- un objet certain qui forme la matière de l’engagement
- une cause licite dans l’obligation

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LA FORMATION DU CONTRAT.
LES CONDITIONS DE VALIDITÉ DU CONTRAT

A ) Les conditions de validité


b) Les conditions de validité du contrat après la réforme de
2016. L’ article 1128 cciv dispose que sont nécessaires à la
validité d’un contrat :


- Le consentement des parties


- Leur capacité de contracter


- Un contenu certain et licite

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

B) Le contrat repose sur l’accord de la volonté des
deux parties.

a) Apparition et développement des contrats d’adhésion.
Cette catégorie de conventions fait partie des contrats de
masse apparue avec l’expansion de la société de
consommation :
- contrat d’abonnement téléphonique et internet
- contrat d’assurance obligatoire

b) Le consentement est toujours échangé mais non négocié
au préalable :
- l’intégrité du consentement du consommateur est protégée
par le droit de la consommation, notamment à travers
l’interdiction des clauses abusives.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

C – Les négociations préalables.
À l’inverse, les contrats d’adhésion, il s’agit ici de contrats
d’affaires où les parties sont, a priori, de même force.
Avant de s’engager définitivement par la signature du
contrat final, celle-ci est précédée de pourparlers
contractuels.

a) Les pourparlers contractuels.
Ils s’inscrivent dans la période qui précède l’offre
contractuelle.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

C – Les négociations préalables.
À l’inverse, les contrats d’adhésion, il s’agit ici de contrats
d’affaires où les parties sont, a priori, de même force.
Avant de s’engager définitivement par la signature du
contrat final, celle-ci est précédée de pourparlers
contractuels.
b) Nature des pourparlers contractuels.
C’est un acte unilatéral qui ressemble à une offre mais s’en
distingue par le degré de fermeté et de précision de la
volonté de la partie qui invite à entrer en pourparlers.
L’invitation à entrer en pourparlers constitue seulement une
proposition d’engager une négociation et non pas une offre
ferme de conclure un contrat. Il s’agit de la phase
d’exploration de la possibilité de conclure le contrat.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

C – Les négociations préalables.
À l’inverse, les contrats d’adhésion, il s’agit ici de contrats
d’affaires où les parties sont, a priori, de même force.
Avant de s’engager définitivement par la signature du
contrat final, celle-ci est précédée de pourparlers
contractuels.

c) Les règles des pourparlers
Selon l’article 1112 du cciv :
- la liberté dans l’initiative, le déroulement et la rupture des
négociations. Elle est le reflet de la liberté contractuelle.
- le respect de l’exigence de bonne foi
- la limitation du préjudice réparable en cas de rupture
fautive des pourparlers.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

C – Les négociations préalables.
À l’inverse, les contrats d’adhésion, il s’agit ici de contrats
d’affaires où les parties sont, a priori, de même force.
Avant de s’engager définitivement par la signature du
contrat final, celle-ci est précédée de pourparlers
contractuels.

d) Méthode de sécurisation des pourparlers.
Dans le droit des affaires, afin de sécuriser les négociations
préalables, les pourparlers sont matérialisés par :
- des accords de principe
- des lettres d’intention
- des protocoles d’accord

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

C – Les négociations préalables.
e) La rupture des pourparlers.
Rappelons que la liberté contractuelle permet de rompre les
pourparlers. Cependant, une rupture fautive peut entraîner la
mise en cause de la responsabilité de l’auteur de la rupture.


- Rupture brutale et non motivée de longs pourparlers
contractuels devant aboutir à la conclusion d’un contrat.
- Si les parties avaient conclu une convention préalable
gouvernant le déroulement des négociations des pourparlers,
l’auteur de la rupture viole une règle de négociation préalable.
- Le préjudice réparable comprend les frais exposés pour la
négociation et les études préalables et non la perte de la chance
de conclure le contrat.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

D – L’offre contractuelle
a) Définition de l’offre.
Aux termes de l’article 1113 : « Le contrat est formé par la
rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquels les parties
manifestent leur volonté de s’engager. »
b) Nature juridique de l’offre.
Elle se distingue des pourparlers en ce qu’elle est ferme.
C’est-à-dire qu’elle n’est pas rétractable. De plus, elle est précise
car elle comporte les éléments essentiels du contrat.
- objet précis des prestations contractuelles : prix, définition d’une
obligation de faire ou de ne pas faire, durée, renouvellement, etc.
Elle est unilatérale. Il faut que son destinataire l’accepte
pour que le contrat soit formé.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

D – L’offre contractuelle


c) L’offre doit être expresse, c’est-à-dire exprimée et non
équivoque.
d) L’offre avec un délai raisonnable : un contrat qui entraîne
l’engagement à des obligations importantes implique, au
bénéfice du destinataire de l’offre, un délai raisonnable.
e) Rétractation de l’offre.
L’article 1116 oblige l’auteur de l’offre à la maintenir pendant
un délai raisonnable. Si pendant ce délai, il la révoque, il
commet une faute. Si cette faute cause un dommage à
autrui, l’auteur devra payer des dommages et intérêts.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

D – L’offre contractuelle


f) Caducité de l’offre.
Elle est caduc dans deux cas :
- lorsque le délai pendant lequel l’offre devait être
maintenue expire.
- lorsque l’auteur de l’offre perd sa capacité à conclure un
contrat soit parce qu’il est frappé d’une incapacité, soit
parce qu’il décède.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

E – L’acceptation

a) Définition
L’acceptation est l’acte unilatéral par lequel le destinataire de l’offre
manifeste sa volonté d’être lié dans les termes de celle-ci (Article 1118 du
cciv).
b) L’acceptation doit être éclairée.
Elle suppose la connaissance des clauses du contrat par l’acceptant.
Cependant, les tribunaux contrôlent l’acceptation par le consommateur des
clauses dans les contrats d’adhésion.
c) L’acceptation doit être pure et simple.
Le destinataire accepte l’offre contractuelle telle qu’elle lui est présentée
sans vouloir la modifier. Dans le cas contraire, il ferait une contre-
proposition qui relancerait les négociations.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

E – L’acceptation peut être expresse, implicite ou
exceptionnellement silencieuse.

d) L’acceptation peut être expresse.
En ce qui concerne le consommateur, l’acceptation doit être
expresse et comporte un délai de réflexion et de rétractation.


e) L’acceptation peut être implicite.
C’est le cas lorsque le destinataire de l’offre commence à exécuter
le contrat.
Exemple : l’expédition d’une marchandise après la réception de la
commande constitue une acceptation.

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LA FORMATION DU CONTRAT.
ACCORD DES VOLONTÉS

E – L’acceptation peut être expresse, implicite ou
exceptionnellement silencieuse.

f) L’acceptation, en principe, n’est jamais silencieuse.
Le principe est que l’acceptation ne résulte pas du silence. À titre
exceptionnel, le silence peut valoir acceptation

- du fait de relations d’affaires antérieures entre les parties,


- du fait des usages (par ex. dans le commerce international),


- ou lorsqu’il est renouvelé par tacite reconduction.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

A) INTRODUCTION. LA THÉORIE DES VICES DU
CONSENTEMENT

a) Rappelons que le consentement est essentiel à la validité
du contrat. Il est l’expression de la liberté contractuelle des
parties à la convention.
Selon les termes de l’article 1102 , alinéa 1 du ccciv:
« Chacun est libre de contracter, de choisir son
cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du
contrat dans les limites fixées par la loi »

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

A) INTRODUCTION. LA THÉORIE DES VICES DU
CONSENTEMENT

b ) Le fondement du contrat
Il s’agit d’un consentement libre et non vicié.
Le contrat ne peut exister que par l’échange de
consentements libres et non viciés
En conséquence, ce que le droit définit comme des vices -
erreur, dol et violence - viennent anéantir ou altérer le
consentement d’une partie au contrat et justifier la nullité
d’une telle convention.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

A) LA THÉORIE DES VICES DU CONSENTEMENT

c) La réforme de 2016 a introduit une règle commune pour
les trois vices du consentement. Ils doivent avoir été
déterminants de la volonté de contracter.
Sans l’erreur, le dol ou la violence, la partie n’aurait pas
contracté. Ou elle aurait contracté à des conditions
substantiellement différentes.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT

I) L’erreur


a) Définition de l’erreur.
Selon l’article 1132 cciv : « L’erreur de droit ou de fait, à moins
qu’elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat
lorsqu’elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due
ou sur celles du cocontractant »


L’erreur doit porter sur une qualité essentielle de la prestation ou
de celle du cocontractant. Elle renvoie, en réalité, à la
jurisprudence sur l’authenticité dans la vente d’objets d’art.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT

b) Les différents types d’erreur.


1 - Les erreurs indifférentes
- Une erreur sur les motifs, c’est-à-dire, la motivation pour laquelle une
partie a conclu un contrat, n’est pas prise en compte.

- Une erreur sur la valeur ne suffit pas à justifier une nullité.


Sinon, ce serait permettre aux parties de remettre en cause la sécurité des
affaires en se prévalant, après acceptation, d’une sur ou sous-évaluation de la
valeur du contrat.

- Une erreur sur la rentabilité de l’opération économique.


Elle est, le plus souvent, considérée comme indifférente. En principe, le juge n’a
pas à contrôler la rentabilité économique d’un contrat. Cependant, afin de
protéger la partie la plus faible dans les contrats de distribution (franchise et
concession), une jurisprudence récente annule les contrats non rentables pour le
franchisé et le concessionnaire.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT

b) Les différents types d’erreur.
2 - L’erreur obstacle
Les parties se sont trompées sur l’objet de la prestation principale
du contrat. Exemple : une partie croyait acheter un bien, l’autre le
louer.


3 - l’erreur matérielle : il s’agit d’une méprise grossière.
Ex. : Une faute de calcul aberrante et apparente dans le montant
d’un prix.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT

II) Le Dol

a) La notion de dol.
Selon la définition de l’article 1137 du cciv : « Le dol est le fait
pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par des
manœuvres ou des mensonges. Constitue également un dol la
dissimulation intentionnelle par l’un des contractants d’une
information dont il sait le caractère déterminant pour l’autre
partie »


C’est une manœuvre qui a pour but et résultat de surprendre le
consentement de l’autre partie au contrat

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT

II) Le Dol

b) Les conditions d’application du dol :


- La malhonnêteté : le contractant qui recourt au dol utilise des
moyens malhonnêtes, manœuvres, mensonges et/ou
dissimulation intentionnelle d’une information importante.


- Le mensonge est compris dans l’intention d’induire en erreur, de
tromper le cocontractant.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT


II) Le Dol


c) La réticence dolosive :


Cette notion est définie au deuxième alinéa de l’article 1137 du
cciv: la dissimulation intentionnelle d’une information essentielle,
déterminante, en vue d’obtenir le consentement de l’autre partie.
Ex: réticence à informer le vendeur d’un terrain de constructions
(centre commercial) qui vont valoriser ce terrain, afin pour
l’acheteur de payer un prix plus bas.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT


II) Le Dol


d) Le caractère déterminant du dol :


Sans le mensonge, la manœuvre ou l’information dissimulée, la
victime du doc n’aurait pas contracté.
Le dol a donc déterminé le consentement de la victime.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié


B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT


III) La violence :


a) Définition classique
Selon l’article 1140 du cciv : « Il y a violence lorsqu’une partie
s’engage sous la pression d’une contrainte que lui inspire la
crainte d’exposer sa personne, sa fortune, ou celle de ses proches
à un mal considérable ».


b) Définition nouvelle et complémentaire
Selon l’ article 1143 du cciv (La contrainte économique) : «  Il y a
également violence lorsqu’une partie abusant de l’état de
dépendance dans lequel se trouve son cocontractant obtient de lui
un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle
contrainte et en tire un avantage manifestement excessif ».

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
L’essence du contrat : un consentement libre et non vicié

B) PRÉSENTATION DES VICES DU CONSENTEMENT


III) La violence :


c) Les deux critères de la violence économique :


- Abuser de la dépendance économique de la partie
cocontractante.


- L’exploitation abusive de l’état de dépendance économique de
l’autre partie. Ainsi de l’affaire OTOR où, dans le cadre d’un pacte
d’actionnaires, un fonds d’investissement impose des conditions
drastiques au contractant, la société OTOR, en difficulté
financière.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

A) La suppression des notions de cause et d’objet du contrat
a) La conception classique de l’objet du contrat.
1 - Elle renvoie à la création d’obligations.
Par un contrat, je m’oblige :
- relativement à une vente
- relativement à une location
- relativement à un prêt
- ou relativement à des obligations plus complexes comme un contrat d’entreprise,
de construction d’une résidence immobilière.


2 – Ces obligations ont un objet.
Une chose qu’une partie s’oblige à donner ou à faire ou à ne pas faire.
- obligation de donner : le paiement d’un prix
- obligation de faire : construction d’un immeuble
- obligation de ne pas faire : la clause de non-concurrence.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

A) La suppression des notions de cause et d’objet du
contrat
b) La nouvelle conception de l’objet du contrat.
On parle désormais de contenu du contrat.


– Le contenu du contrat vise les prestations contractuelles.
L’objet de l’obligation contractuelle n’est plus une chose (à donner, à faire
et à ne pas faire), mais l’ensemble des prestations contenues dans le
contrat.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

B) La notion de prestation contractuelle.
La prestation promise par la partie qui s’engage dans un contrat doit
respecter trois exigences :
- la certitude
- la déterminabilité
- la licéité (La légalité)


a) Le contrat doit avoir un contenu certain.
1 - Les parties doivent s’engager de manière ferme à procurer une
prestation définie dès la conclusion du contrat, c’est-à-dire susceptible
d’être réalisée. Une prestation impossible à réaliser est nulle. Ex. : la
cession d’un brevet dépourvu de la possibilité d’une application industrielle
constitue une prestation impossible, et donc nulle.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

B) La notion de prestation contractuelle.
La prestation promise par la partie qui s’engage dans un contrat doit respecter
trois exigences :
- la certitude
- la déterminabilité
- la licéité (La légalité)


a) Le contrat doit avoir un contenu certain.
2 - La prestation promise peut être présente ou future. Soit, la chose, objet
de la prestation, existe déjà (ex. : les ventes instantanées), soit le contrat a
pour objet une prestation portant sur une chose future (ex. : l’acheteur ne
paiera le prix que si la prestation promise se réalise. Dans le cas d’un
immeuble à construire, l’acheteur a réservé un appartement sur plan).

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

B) La notion de prestation contractuelle.
La prestation promise par la partie qui s’engage dans un contrat doit respecter
trois exigences :
- la certitude
- la déterminabilité
- la licéité (La légalité)


b) La prestation promise au contrat doit être déterminée ou déterminable.
Soit la prestation est déterminée au moment du contrat.
Ex. : dans une vente instantanée, le prix est fixé au moment de la conclusion du contrat.
Soit l’une des prestations principales du contrat est déterminable, notamment dans les
contrats à exécution successive.
Ex. : l’achat de matières premières dont le prix varie dans le temps. L’acheteur aura
intérêt à prévoir une clause de variations ou d’indexation du prix.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

B) La notion de prestation contractuelle.
La prestation promise par la partie qui s’engage dans un contrat doit respecter
trois exigences :
- la certitude
- la déterminabilité
- la licéité (La légalité)
c) La licéité
Le nouvel article 1128 du cciv renvoie à l’exigence d’un contenu licite du
contrat. Cela signifie que certaines choses ne peuvent faire l’objet d’un contrat.
Ex. : les fonctions publiques et les investitures politiques ne peuvent être mises en
vente. Elles sont incessibles.
En principe, tout ou partie du corps humain ne peut faire l’objet d’une vente. La loi
ne permet que le don à des fins thérapeutiques de tout ou partie du corps humain
(Le sang ou le prélèvement d’organes humains).

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contenu du contrat

B) La notion de prestation contractuelle.
La prestation promise par la partie qui s’engage dans un contrat doit
respecter trois exigences :
- la certitude
- la déterminabilité
- la licéité (La légalité)
c) La licéité
Le nouvel article 1128 du cciv renvoie à l’exigence d’un contenu licite
du contrat. Cela signifie que certaines choses ne peuvent faire l’objet
d’un contrat.
Ex. : le commerce de marchandises contrefaites est illicite.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contrepartie

A) La contrepartie remplace l’ancienne cause du contrat.
Désormais la cause n’est plus une condition de validité du contrat. Mais tous les
contrats à titre onéreux (qui stipulent un prix) doivent avoir une contrepartie.
Ex. : un locataire s’oblige à payer un loyer dans le but de se loger. La
contrepartie du paiement du loyer est la mise à disposition du local d’habitation
par le propriétaire-bailleur.


a) Absence de contrepartie.
Dans tout contrat onéreux, chaque partie cherche à obtenir pour elle-même un
avantage qui est la contrepartie de la prestation à laquelle elle s’oblige.
Ex. : dans un contrat de travail, je m’oblige à réaliser une ou plusieurs taches en
contrepartie d’un salaire.

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LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contrepartie

A) La contrepartie remplace l’ancienne cause du contrat.
a) Absence de contrepartie
En revanche, s’il n’existe pas de contrepartie réelle à mon obligation,
le contrat sera nul.


b) Équilibre contractuel
En principe, le juge n’a pas à vérifier s’il y a économiquement un
équilibre entre les obligations réciproques auxquelles les parties se
sont engagées. C’est la logique de l’économie de marché.
Cependant, depuis vingt ans, une certaine tendance des juges à
intervenir dans l’économie apparaît. Dans ce cas de figure, le juge
sanctionne l’absence d’intérêt qu’un des contractants trouve à
l’exécution du contrat. Dans ce cas, le contrat est déséquilibré.

54
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contrepartie

A) La contrepartie remplace l’ancienne cause du
contrat.

b) Équilibre contractuel
Ex. : arrêt Chronopost. Chronopost s’était engagé, moyennant un
surcoût pour le client, à une délivrance rapide du courrier qui lui
était confié. Il a été jugé que devait être considéré comme nulle la
clause limitative de responsabilité relativement à l’obligation de
délivrer rapidement le courrier.
En effet, pourquoi le client paierait-il un prix plus élevé si
Chronopost limite sa responsabilité relativement à son obligation
essentielle ?

55
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
La notion de contrepartie

A) La contrepartie remplace l’ancienne cause du
contrat.

c) Fausse contrepartie ou contrepartie erronée.
La fausse contrepartie correspond à l’erreur dans les vices du
consentement. Le contractant a faussement cru à l’existence
d’une contrepartie.

56
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
Le but du contrat.

A) Interdiction d’un contrat dont le but est illicite.
Définition de l’article 1161 du cciv : « Le contrat ne peut déroger à l’ordre
public, ni par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou
non par toutes les parties »
Ex. : la location d’un appartement où le locataire se livre à la prostitution.
Le contrôle de la licéité du but du contrat permet de vérifier la légalité et la
conformité à l’ordre public des mobiles des contractants. Il permet d’annuler
les contrats utilisés pour réaliser une opération ou une activité interdite.


L’illicéité est plus large que l’illégalité. Elle peut résulter non seulement d’un
contrat dont le but viole une loi, mais aussi d’une infraction à une
réglementation spécifique ou, de façon plus générale, à l’ordre public.

57
LE CONTRAT VECTEUR ESSENTIEL.
Le but du contrat.

Interdiction d’un contrat dont le but est illicite.


L’illicéité du but implique une recherche des mobiles ou des motifs de l’une
ou l’autre des parties. Les contrats accessoires à un contrat illicite peuvent
être annulés.
Ex. : les contrats accessoires à un contrat principal dont le but est la GPA
seront annulés, notamment les contrats de prêts afférents au coût de
l’opération.
Ex. : une exposition montrant des dépouilles et organes de personnes
humaines à des fins commerciales a été considérée comme illicite, ainsi
que le contrat d’assurances accessoire.

58
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

A – La recherche de la volonté des parties


a) La limite classique du pouvoir d’interprétation du juge
Si le contrat est obscur, il est normal que le juge l’interprète pour en déterminer
la signification, notamment s’il existe une contradiction entre deux clauses.
Ex. : dans un contrat de vente de parts sociales, il est prévu que le prix sera fixé
d’après le résultat de la société, sans plus de précision.
S’agit-il du résultat net avant ou après impôts ?

- Les directives du Code civil relativement à l’interprétation du contrat.


Le juge interprète le contrat en recherchant la commune intention des parties plutôt
que le sens littéral de la convention.

59
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

A – La recherche de la volonté des parties


a) La limite classique du pouvoir d’interprétation du juge
Les directives du Code civil relativement à l’interprétation du contrat.


Le contrat peut lui-même prévoir des clauses d’interprétation qui constituent
des méthodes d’interprétation de la convention.


Dans les contrats d’adhésion ou de masse, l’article L 211-1 du Code de la
consommation dispose que l’interprétation des clauses ambigües doit toujours
se faire dans un sens favorable au consommateur.

60
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

B – L’office du juge
L’interprétation du contrat et la compétence des juges du fond.
(Les juges du fond sont des juges saisis en 1ère instance)

- La Cour de cassation n’intervient dans l’interprétation d’un contrat que lorsqu’elle


considère que les juges du fond ont dénaturé celui-ci.
Ex. : ils interprètent un contrat clair alors que leur compétence de principe se limite à
l’interprétation des contrats obscurs.
- La Cour de cassation impose son interprétation des clauses, pourtant claire et
précise, en ce qui concerne les contrats d’adhésion, les contrats type, les CGV, car ces
contrats sont reproduits à des milliers d’exemplaires et à destination d’un nombre
considérable de consommateurs. Il est donc important que la juridiction suprême
unifie le sens de ces clauses.

61
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements
L’interprétation est souvent pour le juge le moyen de forcer un contrat, c’est-
à-dire d’y ajouter des obligations auxquelles les parties n’avaient pas pensé.

Le fondement de ce pouvoir pourrait se justifier par l’article


1194 : « Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore
à toutes les suites que leur donnent l’équité, l’usage ou la loi. »

Ainsi les juges ont-ils ajouté des obligations particulières au général à certains
types de contrats.
L’obligation de sécurité et l’obligation d’information, de conseil et de mise
en garde.

62
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements

1 – L’obligation de sécurité
Sous couvert d’interprétation, les juges ont découvert depuis 1911 que le contrat
de transport de voyageurs comportait une obligation de sécurité. Le transporteur
s’oblige à faire parvenir sain et sauf le voyageur à destination.

Elle a été étendue à la vente de choses dangereuses et à tous les contrats où


l’une des parties expose physiquement sa personne.

63
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements
2 - l’obligation d’information
- Aujourd’hui, le principe est qu’une obligation d’information pèse
sur tous les contrats. Cette obligation concerne avant tout les
professionnels.
Ainsi une obligation générale d’information pèse sur les architectes,
les entrepreneurs, les banquiers, les agents d’affaire, les assureurs.
Ex. : l’architecte et l’entrepreneur doivent informer le maître de
l’ouvrage, s’il n’est pas expert en la matière, des risques que la
construction fait courir aux immeubles voisins, des règles sur
l’empiètement et même de leurs obligations juridiques (autorisation
administrative).

64
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements
2 - l’obligation d’information
- L’ obligation précontractuelle d’information.
Elle a été généralisée par l’article 11112 -1. Il s’agit de protéger
l’acte de volonté de l’autre partie en lui révélant une information dont
l’importance est déterminante pour son consentement.
Cette obligation ne concerne pas un contrat passé entre deux
professionnels de la même spécialité. Seules les informations
déterminantes, c’est-à-dire, celles qui ont un lien direct et nécessaire
avec le contenu du contrat ou la qualité des parties doivent être
fournies.

65
L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements
3 - l’obligation de renseignement
Elle vise à donner des informations objectives et utiles concernant
principalement la vente ou l’exécution d’une prestation complexe. Elle est
habituellement remplie par la mise à disposition d’un mode d’emploi ou d’une
notice.

4 – l’obligation de mise en garde


Elle s’impose lorsque le contrat présente un danger physique pour la personne
du co-contractant.
Ex. : dans le cas de la vente de choses dangereuses ou d’une opération de
chirurgie esthétique.
Elle s’impose aussi lorsque le contrat risque de mettre en péril le patrimoine
du co-contractant. Ex. : le crédit à la consommation.

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L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS

C – Le forçage du contrat
a) Ces fondements
5– l’obligation de conseil
Le professionnel doit prendre en considération les intérêts de l’autre partie
et l’éclairer sur l’opportunité, les avantages et les inconvénients, qu’il a à
conclure ce contrat.
Ex. : - le banquier prêteur qui propose à l’emprunteur, une assurance doit
l’informer sur l’adéquation des risques couverts à sa situation personnelle ;
- le fournisseur de matériel informatique doit conseiller à son client l’achat
d’un matériel conforme à ses besoins.

La responsabilité du professionnel, sur lequel pèse l’information de conseil,


ne sera engagée que si le consommateur ou la partie contractante qui
avait besoin de ce conseil, démontre l’existence d’un préjudice.

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LE CONTRAT ET LES RISQUES

A - L’utilité juridique du contrat


Une utilité juridique essentielle du contrat est l’anticipation des risques.
1) La sécurisation du risque juridique
a) La clause de réserve de propriété
- Définition générale : l’acquéreur de marchandises n’en devient propriétaire que
lorsqu’il en aura payé l’intégralité du prix.

- Son utilité économique : elle protège le vendeur de biens matériel à une


entreprise dans le cas où celle-ci fait l’objet d’une procédure au titre de la législation
sur les entreprises en difficulté.

68
LE CONTRAT ET LES RISQUES

A - L’utilité juridique du contrat


Une utilité juridique essentielle du contrat est l’anticipation des risques.
1) La sécurisation du risque juridique
b) La clause pénale
- Définition générale : selon l’article 1231-5 du cciv, elle fixe à l’avance et de manière
forfaitaire un montant de dommages et intérêts qui sera dû par le co-contractant s’il n’exécute
pas ses obligations dans les conditions prévues par la convention.

- Elle a une triple nature : contractuelle, forfaitaire et comminatoire.


Contractuelle : cela signifie que cette clause sera sans effet si la totalité du contrat est
annulé. Elle ne subsiste pas à l’annulation du contrat.

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LE CONTRAT ET LES RISQUES

A - L’utilité juridique du contrat


Une utilité juridique essentielle du contrat est l’anticipation des risques.
1) La sécurisation du risque juridique
b) La clause pénale
- Elle a une triple nature : contractuelle, forfaitaire et comminatoire.

Forfaitaire : elle a pour but d’inciter le débiteur - la partie contractante visée par cette clause - a exécuter
ses obligations. En cas de non-exécution d’une ou plusieurs de ses obligations, il paiera un forfait de dommages
et intérêts.

Comminatoire : elle a un caractère punitif c’est-à-dire que les dommages et intérêts couvrent non
seulement le préjudice subi, mais sanctionne aussi la non-exécution de ou des obligations. Le montant du
forfait est supérieur à la réparation du préjudice.

70
LE CONTRAT ET LES RISQUES

A - L’utilité juridique du contrat


Une utilité juridique essentielle du contrat est l’anticipation des risques.
2) La sécurisation du risque juridique à l’égard des tiers
a) La clause de confidentialité
Le secret est essentiel dans le monde des affaires, notamment afin de protéger la propriété
intellectuelle – brevet, marque et savoir-faire. En conséquence, les contrats d’affaire stipulent des
clauses de confidentialités.
Exemple de clause de confidentialité type : « les parties conviennent de conserver un caractère
confidentiel au contrat ainsi qu’à tout document qui pourrait en être la suite ou l’application ».

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LE CONTRAT ET LES RISQUES

A - L’utilité juridique du contrat


Une utilité juridique essentielle du contrat est l’anticipation des risques.
2) La sécurisation du risque juridique à l’égard des tiers
b) la clause de non-concurrence
- Définition : par cette clause, une des parties s’engage à ne pas exercer d’activité
susceptible d’entrer en concurrence avec l’autre partie contractante.
- Contrats visés : contrat de travail, vente de fond de commerce, location gérance,
baux commerciaux, pacte d’actionnaire.

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