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LE CAS ENRON

LES CAUSES D’UNE CHUTTE IMPUTABLES


AUX DIRIGEANTS

- Destruction des preuves


- L’usage du délit d’inities
- L’intox des analyses financiers ou de la
rémunération du comité d’audit - culture
de mensonge
- Financement des parties politiques et
trafic d’influence (lobby)
- Dérives d’Arthur Andersen
CONSEQUENSES : 4 grands chantiers de réforme

- Dérégulation bâclée (conflits d’intérêts,


parodie fiscaux, endettement sans
contrôle …)
- Comptabilité d’entreprise : CA Enron
estimé à 139 MM$ alors qu’il est de
8 MM$ en 2002 : survaleurs appréciations
subjectives explosion du hors bilans et
abus comptable
- Illusion de l’optique financière de
l’ensemble de profession : auditeurs,
agences de notation, banques d’affaires,
analystes financiers et journalistes
boursiers doivent se livrer à un examen de
conscience approfondi
- Régulation et rôle de la SEC
COMPTABILITE LA NEF DES FOUS

- Comptabilité créative : imagination des comptables, les


avocats et les banques le Hallow Swaps : échanges
fictives pour gonfler le CA . Le Window dressing des
banques en fin d’exercice pour gonfler le CA : inscription
des frais de marketing et de recherche au bilan pour
minorer les charges. Le crédit bail permet de s’enrichir
sans en supporter les charges . Les provisions pour
amorti. ou pour risques et les manipulations comptables
et la pratique de write off (amort exceptionnel)
Que veut le peuple ?
DES BANQUES D’AFFAIRES POUSSENT
AU CRIME

- Personne n’a plus poussé à la financiarisation


des entreprises que les banquiers d’affaires de
wall street et de la City londonienne. L’explosion
des opérations financières (OPA, fusions,
acquisitions, émissions des titres) s’est
répercuté sur leur CA et leurs bonus individuels.
Les banques et leurs analystes financiers, à la
fois juge et parties ont joué un rôle trouble à
plusieurs niveaux.
CONFLITS D’INTERETS ET CONPLAISANSES

- En théorie, les informations obtenues dans le cadre des


activités bancaires sont confidentielles, mais en pratique
les informations privilégiés circulent abondamment ne
serait ce que à travers le circuit informel.
Le rôle déterminant des bonus et d’autres formes
d’intéressement des analystes financiers, banquiers
d’affaires et autres traders contribue grandement à
expliquer le manque croissant d’objectivité, de sérieux et
des professionnalisme de leurs recommandations.
Dans l’environnement des entreprises, les excès ne sont
pas le monopole des banques mais s’étendant aux
cabinets d’audit à commencer par le big five, qui ont
développé d’importants unités de consulting à côté de
leur rôle d’audit.
AA. NAISSANCE D’UNE MARQUE BUSNESS MODEL
ET CULTURE D’ENTREPRISE

L’une des fleurons de l’audit et du conseil est mort


provoquant un choc et mettant en devant les effets
pervers du capitalisme .AA faisant partie des big five :
AA, deloite touche thomastu, KPMG, Ernest & Young et
Pwcoopers.
Ils ont prouvé un rôle essentiel dans la mondialisation de
l’économie puissants, ils sont des partenaires
incontournables pour les sociétés cotées qui doivent
obligatoirement faire appel à eux pour certifier leurs
comptes
Dans ce métier d’audit AA n’est pas une marque comme
les autres . Elle repose sur une culture unique.
UN DESTIN ENTREE DANS L’HISTOIRE

En l’espace de 2 mois une marque mondialement connue


et reconnue a sombré après 89 ans d’existence.

EXPANSION A L’ETRANGER
En 1955 ouverture du premier bureau à Mexico
En 1957 ouverture d’un bureau à Paris et c’est la début de
la conquête de l’Europe
En 1979 AA devient la plus grande société de services aux
entreprises
Pour ses 75 ans la plaquette de la société est titrée « une
vision de grandeur »
LA CULTURE D’ANDERSEN

Les collaborateurs sont le moteur de développement


d’A et son principal facteur clé de succès. Le
cabinet recrute des jeunes diplômés des grandes
écoles et les forment à la culture de l’entreprise.

Devenir Arthurien c’est entrer dans une confrérie.


LA STRUCTURE D’ASSOCIES :
UN PARTNER SHIP

Le cabinet AA s’est prévalu de son réseau


mondial, 8500 personnes, 309 bureaux et une
présence dans 84 pays.
Unis par des méthodes de travail et un système
informatique connus, les bureaux d’A W comme
une unité unique selon « one firm concept »
pourtant légalement chaque pays est autonome
et fédéré aux réseaux sous les aspires d’une
société « coopérative ».
LE ROLE D’ANDERSEN WORLDWIDE OU LA
SOCIETE COOPERATIVE (SC)

Pour gérer la croissance d’A les associés ont


crée en 1977 la société coopérante Andersen
Worldwide basée à Genève.
L’AG de la SC qui se réunit chaque année nomme
pour 4 ans un CEO ainsi que son conseil de
surveillance chacun de 1800 associés
internationaux a droit à une voix , un vote ; cette
structure est inédite parmi les big five par sa
forme transnationale.
ANDERSEN CONSULTING CONTRE AA

A la fin des années 80, malgré une croissance,


interrompues des fortes tensions apparaissent
entre l’activité d’audit et celle du conseil.
Les business modèle n’est pas le même ainsi
que le modèle de revenu.
Pour tenter d’apaiser ces tensions, les associés
décident en 1989 de se séparer en 2 activités
AA et Andersen consulting ;
Les 2 entités restent dans la SC.
TROIS ANS POUR DIVORCER

Au centre de la polémique , la volonté d’Andersen


consulting d’assurer son propre destin.

Le divorce ne sera prononcé que le 07 Août


2000 par la chambre de commerce
internationale.
LES ACTEURS D’ENRON

En plein choc pétrolier en 1984 Kenneth Lay prend la tête


de Houston Natural Gas qui après sa fusion avec
Internorth donne naissance à ENRON.
Le patron d’Enron s’est entouré des personnalités dont
Jeffrey Skilling qui fut l’instigateur de la transformation
d’Enron qui en 10 ans s’est mule de distributeur du gaz
traditionnel en un géant en trading énergique.
C’est lorsque ce dernier démissionne le 14 Août 2001 que
le monde découvre le plus grand scandale financier de
l’histoire du business américain.
De son coté Andrew Fastow, DF d’Enron qui est à l’origine
des montages financiers audacieux qui ont fini par
s’effondrer comme un château des cartes.
Autre personnage central de l’affaire Enron-David Duncan
nommé à 35 ans associé du bureau d’AA.
En donnant aux dettes l’apparence K, aux emprunts celle
des ventes, aux actifs celles de tiroirs – caisses et aux
entités contrôlées par Enron celles des simples tiers
sous contrat.
Ce qui était au départ une pratique d’optimisation du bilan
devient un mode de vie. La fin est proche mais personne
ne la voit venir ?
LE ROLE DES BANQUES

Enron n’a pu faire des tels montages


financiers qu’à l’aide des banques et des
investisseurs. La caisse de retraite de
Californie calpers à été l’un des premiers à
investir dans les fameux SPE. (Special
Purpose Entities).
Ces produits financiers hors bilan.
LES ANALYSES FINANCIERS

A l’exemple de l’Analyste David Fleisher de chez Goldman


sachs.
Au moment ou Jeffrey Skilling démissionne en Août 2001,
il sort un étude où il explique les perspectives d’Enron
n’ont jamais été meilleures.
LA SEC
Conflits d’intérêts, manques des moyens, difficultés de
supervision et crise de confiance sont les permises
d’échec de la SEC sévèrement critiqué par la
commission du sénat des USA.
LES AGENCES DE NOTATION FINANCIERES

Les agences de notation se voient reprocher de


mettre trop de temps à réagir aux changements
affectant la situation financière des entreprises.

Une semaine avant l’annonce de sa faillite, Enron


figurant encore dans l’univers d’investissement
de 2 grandes agences de notation Moody’s et
Standarl & Poors.
LES RELATIONS D’ANDERSEN AVEC ENRON

L’affaire Enron a montré les problèmes qui posent


les relations entre l’auditeur et son client.

Si A avait choisi de résilier son contrat avec E, il


aurait du expliquer les raisons à la SEC.

Les professionnels savent que mettre fin à un


contrat de révision cache en général des graves
problèmes.
L’IMAGE ET L’IDENTITE D’ANDERSEN
ATTAQUEES

Le 23 Novembre 2001, l’article intitulé « from


sunbeam to Enron, Andersen’s réputation suffers
de New York time fait le tours des associés du
monde entier.
Il affirme que l’année 2001 a été désastreuse pour
A, Une société qui fut la conscience de l’industrie
de l’audit.
Le journaliste questionne « Est-ce que A est
devenu le mouton noir du la profession ?»
Le 29 Novembre l’enquête de la SEC sur Enron est étendu
à AA.
La suite de la crise démontrera qu’A n’arrive plus à trouver
des alliés.
Deux jours après la fin d’Enron, le 4 Décembre, Joo
Berardino et les patrons des 4 grands cabinets publient
ensemble un communiqué commun dans le quel ils
lancent un appel à la SEC.
C’est un peu tard pour demander d’inclure les spécial pur
pose entities (SPE) dans les bilans et ce pour envisager
une meilleur collaboration avec la SEC mais le mal est
déjà fait.
LE COUP DEGRACE

Entre octobre et novembre 2001, des milliers de


notes sur support papier ou électronique
concernant Enron seront détruits par les bureau
d’Andersen (Houston, Portland, Londres et puis
Chicago).
ANDERSEN A LA UNE DES JOURNAUX

La réaction de la presse est violente. Ce n’est plus E mais


A qui faut la une des journaux aux USA. La tempête se
reprend dans le monde entier suite à 2 articles de New
york time « Is time running out for AA » « A tattered A
fights for its future ». les journalistes prétendent que
l’avenir est sombre pour A. D’après leur analyses même
les concurrents n’acceptent pas le mariage avec A.
Les articles s’étendent ensuite sur le problème de la
profession et les liens entre le financement des parties
politiques et A. Ils décrivent les nombreux enquêtes dont
le cabinet a fait l’objet et le lobbying joué dans le passé
par A au congrès.
LA DESCENTE AUX ENFERS D’ANDERSEN

Même les clients les plus fidèles commencent à


quitter la navire entrain de sombrer.
Ces défections portent un coup mortel à la firme
qui cherche sans vain un allié pour fusionner.
Le cabinet se trouvait seul abandonné de ses
clients et de tous les membres de la profession.
UNE LUTTE POUR SURVIVRE

En quelques jours les salariés d’A dans le monde entier


découvrent l’ampleur de l’affaire Enron à laquelle s’ajoute la
destruction des documents par un poignée de leurs collègues
à Houston.
Quelques jours avant sa démission du CEO Paul volcker abat
un dernière carte pour tenter de sauver A sans succès. C’est
un nouvel échec dans la stratégie de défense d’A qui se
proposait de reformer le fond de contrôle.
La sentence du département de juste Américaine, qui se veut
exemplaire, va faire disparaître un des acteurs les plus
célèbres de l’audit conseil en laissant désormais 4 cabinets
se partager le marché.
L’ACTE FINAL : LE RPOCES

L’arrêt de mort d’Andersen fondé le 14 Mars 2002


aux prises avec la raison de l’État . L’enquête
du département de justice aboutit à la mise en
accusation d’AA LLp aux USA pour fraude et
obstruction à la justice par la destruction des
preuves dans l’affaire Enron.
A partir de là c’est l’hémorragie. L’effet est
dévastateur pour Andersen malgré les multiples
tentatives de trouver un accord à l’amiable. Le
département de justice est intraitable c’est une
affaire de crédibilité.
LOI SARBONES OXLEY
PRINCIPALES DISPOSITIONS (Juillet 2002)
- Responsabilisation du CEO et CFO pour la certification des
informations contenues dans chaque rapport d’activité et pour la
mise en place d’un SCI visant à garantir l’intégrité et la sincérité des
informations communiqués.
- Obligation leur est faite de dénoncer aux auditeurs et au comité
d’audit toute fraude et/ou tout dysfonctionnement dans le SCI.
- Renforcement des sanctions en cas de violations( peine de prison
double)
- Renforcement des obligations de communication à la SEC
(conformité à la réglementation boursière et retraçage fidèle de la
situation financière)
- Rotation obligatoire des vérificateurs externe
- Incompatibilité entre mission d’audit et de conseil
- Création d’un comité de surveillance de l’audit des EP (met fin à la
tradition d’autorégulation)
- Création des comités d’audit
En France : Loi 2003-206 du 01/08/2003 sur la SF
MODERNISATION DU CONTRÔLE LEGAL ET TRANSPARENCE

- Création de haut conseil du commissariat aux comptes


- Formation obligatoire du commissaires aux comptes en cas de non
exercice pendant 3 ans
- Incompatibilité totale pour le commissariat avec toute autre mission
- Interdiction de fournir toute prestation avec les membres des
réseaux
- Rotation obligatoire tous les 6 ans
- Obligation de saisir la cocom (commission communication
commune) pour la consolidation
- Obligation de convoquer les CC aux réunions de l’AG
- Information de l’AMF (Association de marché de France) pour toute
proposition de nomination du CC.
La Tunisie : PROJET DE LOI

- Extension de la responsabilité pénale de PDG et du


président du direction (Art. de la loi du 14 Novembre
1994) régissant le fonctionnement du Ministère de
Finance.
- Renouvellement des missions des experts comptables
pour 3 mois renouvelable une seule fois
- Les sociétés qui font recours à l’épargne publique vont
devoir nommer 2 CC
- Création d’un comité d’audit
- Renforcement du rôle du CMF.
PARMALAT OU LE CAPITALISME POUSSE AU CRIME

Les dirigeants d’Enron, la 7ème compagnie américaine se


lançaient dans une comptabilité à haut risque pour
améliorer ses résultats et camoufler l’état réel de ses actifs.
20 000 salariés ont perdu leur emploi et leur épargne
retraite. La chute d’Enron jette un discrédit sur tout le
système capitaliste américain.
Un autre scandale est celui de Tyco, dont le patron Dennis
Kozlowski, s’est fait payer par son entreprise, un joli yacht
de 2,5 millions de $ . Ce qui l’a coûté : c’est qu’il a mis en
note de frais la facture de 2 millions de $ de la partie
d’anniversaire de sa femme comprenant des servitudes en
soldats romains huilés, des nymphaux dansants, un gâteau
représentant une femme nue à la poitrine .
Un autre scandale est celui de VIVENDI UNIVERSAL SA
ou la folie des grandeurs de son PDG Jean Marie
Messier (J&M en stéréo) ou Jean moi-même maître du
monde, Marie Messier (J6M) ou un acte de piratage de
vote en transformant le oui en non lors d’un note
électronique.

De même, la palme du comble est celle du patron de la


bourse de wall street qui chargé de faire régner l’éthique
et l’honnêteté entre ses colonnes, s’était attribué un
pharaonique salaire de 140 millions de $ .
FIERTE NATIONALE

Et puis vient l’Italie, pardon pour le cliché, pays de la


comédie, Parmalat son PDG propriétaire Calisto TANZI
et ses faux comptes dans ses vrais filiales off shore.
Laitier du pays du jambon, 40 ans d’existence, fierté
nationale, modèle de ce capitalisme familial italien
devenu empire mondial avec 36 000 salariés. Parmalat a
montré la plus grande fraude d’Europe.
Ainsi, 2 ans après Enron et malgré le renforcement
dramatique des systèmes de surveillance, une grande
entreprise a réussi à rouler les banques, autorités
boursières et auditeurs italiens et étrangers les
meilleurs.
Le gros poisson est passé entre les mailles du filets grâce
à un complexe réseau de 137 filiales opérationnelles et
20 filiales financiers et un nombre semble -t- il important,
de complices aux bons endroits.

Le système mis au poins avait certes un côté professionnel


difficile à repérer : quand l’auditeur Grant Thornton
demande un relevé des comptes ouverts auprès de la
bank of America, une réponse lui arrive sous en tête
officiel faisant état d’un solde de 3,9 MM$. Grant
Thornton est rassuré. Or c’est faux, mais le système
avait aussi son côté bricolé qui aurait dû être découvert :
le DG d’une trentaine des filiales n’était autre que le
responsable du standard téléphonique.
MOYENS DE POLICES

Il reste à comprendre pourquoi Calisto TANZI qui détient le


contrôle de Parmalat s’est lancé dans cette folie. Il
semble que le point de départ remonte à 2002. Le
groupe s’est endetté pour grossir n’arrive plus à
rembourser ses obligations et doit s’inventer du cash
pour rassurer ses créditeurs. Quoi qu’il soit, Parmalat
vient de souligner que le renforcement des moyens de
police depuis l’affaire d’Enron ne suffit pas. Les reformes
engagées depuis 2 ans n’ont pas marqué mais elles ont
toutes leurs revers.
La transparence : « le meilleur des manteaux sous lequel
se cache l’opacité le plus légalisée » , les codes de
bonne conduite : les voleurs sont les premiers à les
signer. L’indépendance des administrateurs : c’est
choisir l’incompétence pour écarter la complicité. Le
concept est peu pratique, la menace de prison : elle est
peut être efficace mais wait and see.
En réalité, si les patrons risquons plus gros la tentation de
transformation reste égale. Les entreprises baignent
dans un contexte où l’impératif de rentabilité est de plus
en plus pressant. Le cours de bourse reste le premier
critères des investisseurs et donc l’obsession des PDG.
Hier une honnête rentabilité industrielle comme celle de
la transformation du lait suffisait aujourd’hui il faut plus.
LES ARMES DU FRIC - FRAC

Le capitalisme pousse au crime comme le montre olivier Pastré


et Michel Vigier (le capitalisme déboussolé édition la
découverte), or il donne en même temps les armes de fric-frac
: la comptabilité créative et les places offshore qui donnent
aux DF les moyens de traverser impurement les limites de la
légalité.
Toutes les entreprises ne tombent pas dans la délinquance,
loin de là, le nombre des patrons voyous reste malgré tout
très limites. Mais leurs dégâts dans l’opinion sont terribles.
Selon un sondage de l’Américaine Entreprise Institut, seuls
16 % des américains estiment que les patrons ont des
principes d’honnêteté et d’éthique, contre 25 % en 2001.

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