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CENTRE DE FORMATION

PROFESSIONNEL

Module 3: La bonne gouvernance dans les


marchés publics

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SOMMAIRE

I. Généralités

II. Pratique de la bonne gouvernance

III. Sanctions

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I. GENERALITES
 1. Concept de la bonne gouvernance
La bonne gouvernance est «l'exercice de l'autorité politique,
économique et administrative pour gérer à tous les niveaux les
affaires d'un pays. Elle comprend, de ce fait, les processus, les
mécanismes et les institutions au moyen desquels les citoyens et
les divers groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits,
assurent leurs obligations et négocient pacifiquement et
conformément à des lois, donnant une chance égale à tous et à
toutes, leurs différends et leurs conflits ».
Les marchés publics constituent un baromètre pertinent pour
mesurer le degré d’engagement des pouvoirs publics en matière
de bonne gouvernance.

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I-2 PRINCIPES DE BASE POUR LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES MARCHES PUBLICS

1.Liberté d’accès à la commande publique

2.Egalité de traitement des candidats

3.Transparence des procédures

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I-3 QUELQUES INDICATEURS DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE
DANS LES MARCHES PUBLICS

 Corruption :quiconque offre, donne, sollicite ou accepte directement ou indirectement,


un quelconque avantage en vue d’influencer l’action d’un agent public au cours de
l’attribution ou de l’exécution d’un marché, et

 Manœuvres frauduleuses : quiconque déforme, omet ou dénature des faits afin


d’influencer l’attribution ou l’exécution d’un marché.

 Pratiques collusoires: un système ou un arrangement entre deux soumissionnaires ou


plus, l’emprunteur en étant informé ou non, destiné à fixer les prix à des niveau
artificiels et non concurrentiels

 Pratiques coercitives : les préjudices ou les menaces de préjudices portés directement


ou indirectement à des personnes ou à leurs biens en vue d’influer sur leur participation
au processus de passation des marchés ou d’affecter l’exécution du marché.

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I-4 CARTOGRAPHIE DES RISQUES PORTANT ATTEINTE A L’INTEGRITE
DU PROCESSUS DE LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS

 RISQUE 1 : falsification de l’évaluation des besoins


 RISQUE 2 : falsification des spécifications techniques
 RISQUE 3 : orientation du choix de la procédure
 RISQUE 4 : manipulation de la liste des
soumissionnaires et de la sélection des fournisseurs
 RISQUE 5 : manipulations affectant les critères de
sélection d’un soumissionnaire
 RISQUE 6 : manipulations affectant le lancement de
la procédure de sélection

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I-4 CARTOGRAPHIE DE RISQUES PORTANT ATTEINTE A L’INTEGRITE
DU PROCESSUS DE LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS
 RISQUE 8 :manipulation affectant la gestion administrative de la
procédure de sélection

 RISQUE 9 : manipulations affectant l’évaluation des offres


 RISQUE 10 : modalités contractuelles défavorables
 RISQUE 11 : mauvaise exécution du marché
 RISQUE 12 : multiplication des avenants et des ordres de service
 RISQUE 13 : manipulation des contentieux
 RISQUE 14 : paiements sans justification / sans pièces
justificatives authentiques
 RISQUE 15 : manipulations
la procédure de sélection affectant la gestion administrative de
 RISQUE 16 : manipulations affectant l’évaluation des offres
 RISQUE 17 : modalités contractuelles défavorables
 RISQUE 18 : mauvaise exécution du marché.

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RISQUES POUR L’INTÉGRITÉ À CHAQUE ÉTAPE DE LA PASSATION DES MARCHÉS (EN AMONT DE
L’APPEL D’OFFRES )
SOURCE : D’APRÈS L’INTÉGRITÉ DANS LES MARCHÉS PUBLICS : LES BONNES PRATIQUES DE A À Z, OCDE, 2007.

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RISQUES POUR L’INTÉGRITÉ À CHAQUE ÉTAPE DE LA PASSATION DES MARCHÉS
(PROCÉDURE D’ATTRIBUTION )
SOURCE : D’APRÈS L’INTÉGRITÉ DANS LES MARCHÉS PUBLICS : LES BONNES PRATIQUES DE A À Z, OCDE, 2007.

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RISQUES POUR L’INTÉGRITÉ À CHAQUE ÉTAPE DE LA PASSATION DES MARCHÉS
(EN AVAL DE L’ATTRIBUTION DU CONTRAT)
SOURCE : D’APRÈS L’INTÉGRITÉ DANS LES MARCHÉS PUBLICS : LES BONNES PRATIQUES DE A À Z, OCDE, 2007.

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I.5 QUELQUES INDICATEURS DE LA BONNE
GOUVERNANCE DANS LES MARCHÉS PUBLICS

* Ethique
Les conduites de la personne humaine à respecter. C’est une
discipline philosophique qui réfléchit sur les différentes
valeurs comme l’existence, les conditions de vie, les
notions de bien, de mœurs ou de morale.
Dans les marchés publics, l’éthique assure l’équité et garantie
la transparence. D’où l’intérêt du code d’éthique et de la
moralisation dans les marchés publics

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I-5 QUELQUES INDICATEURS DE LA BONNE
GOUVERNANCE

 Transparence (article 3 à 5 du décret 2011- 478)


On entend par transparence en matière de marchés
publics, l’application équitable et rigoureuse de
procédures connues et qui constituent exclusivement la
base des décisions d’attribution et d’exécution des
marchés. La transparence renforce la crédibilité de
l’Administration et contribue à la satisfaction, en
qualité et en quantité suffisantes, de la demande
des populations en matière notamment
d’équipements collectifs et d’infrastructures publiques.
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I-5 QUELQUES INDICATEURS DE LA BONNE
GOUVERNANCE
 La transparence des procédures suppose :
- un système d’information performant permettant la publication régulière
et en temps opportun de toute l’information (en temps utile et exacte)
sur les marchés publics ; (art 4 du décret 2011- 478)
- le bannissement de toute entrave à la compétition et l’abandon des
pratiques anticoncurrentielles ; (art 7 à 8 du décret 2011- 478)
- une culture de l’intégrité ;
- la reconnaissance et l’organisation d’un droit de recours afin de
réparer éventuellement les dommages causés aux soumissionnaires
et de redresser les décisions inéquitables notamment en matière
d’attribution des marchés.

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I-5 QUELQUES INDICATEURS DE LA BONNE
GOUVERNANCE

 Lutte contre la corruption


La corruption est la perversion ou le détournement
d’un processus ou d’une interaction avec une ou
plusieurs personnes dans le but, pour le corrupteur,
d’obtenir des avantages ou de prérogatives
particulières ou, pour le corrompu, d’obtenir une
rétribution en échange de sa complaisance.
Elle conduit à l’enrichissement personnel du corrompu
ou à l’enrichissement de l’organisation corruptrice.

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II. PRATIQUE DE LA BONNE GOUVERNANCE

Dans les marchés publics, la corruption est une


pratique illicite punie par la loi :
 Loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte

contre la corruption et autres infractions connexes


et République du Bénin ;
 Loi n°2009-02 du 07 Août 2009 portant Code des

marchés publics et des délégations de service


publics en République du Bénin.

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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
1. Mise en place de canaux d’information pour combattre
l’opacité
 Le système d’information constitue le principal pilier de la

transparence. L’information doit être facilement accessible


aux entreprises et disponible à date, leur laissant suffisamment
de temps pour préparer et présenter des soumissions dans
les délais fixés par les dossiers d’appel d’offres.
 Les dossiers d’appel d’offres doivent contenir des

informations complètes concernant notamment les règles du


jeu de la compétition, ces dernières devant être objectives,
écrites et compréhensibles par tous.

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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
2. Bannissement des entraves à la compétition
 Les autorités contractantes doivent définir de

façon complète et neutre les besoins à satisfaire.


 Un besoin est entièrement défini quand il est

précisément décrit par l’indication, le cas


échéant, des options souhaitées et/ou les variantes
acceptables, ainsi que la séparation en lots, si cette
formule offre des avantages, notamment aux
plans de l’efficacité et de l’économie nationale.
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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
3. Culture de l’intégrité
 Les agents relevant de l’administration, des établissements

publics et des sociétés publiques n’échangeront jamais


leurs services contre des gains en espèces ou en nature.
 Ils seront tenus de signaler toute situation qui les mettrait

en position de conflit d’intérêt et de notifier leur


désistement de manière formelle.
 Ils limiteront les marchés de gré à gré et les appels

d’offres en procédure d’urgence aux seuls cas prévus


par la réglementation.

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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
4. Droit de recours
 Les soumissionnaires doivent :

- disposer de canaux de recours en cas de non-respect des


procédures établies afin de réparer éventuellement les
dommages qui leur seraient causés ;
- veiller au règlement des conflits à l’amiable et, le cas
échéant, faire recours à l’arbitrage ;
- s’abstenir d’intenter des recours fantaisistes ou de
mauvaise foi destinés uniquement à bloquer les
procédures.
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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
5. Efficacité des procédures de passation et d’exécution des marchés publics
 Autorité contractante
- instituer des procédures simples susceptibles d’aboutir dans des délais réduits ;
- confier la gestion du système à des agents professionnels ;
- concevoir et vulgariser des pièces et dossiers standards de procédure (DAO type,
formulaires types, manuels de procédure, etc.) ;
- veiller au traitement diligent et au prompt règlement des factures et décomptes des
titulaires de marchés.
 Cocontractant :
- respecter scrupuleusement les engagements souscrits en matière de planning et
d’organisation ;
- signaler sans tarder, tout incident ou événement imprévu de nature à provoquer un
allongement de délai ;
- veiller à la qualité des prestations.

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II. PRATIQUE DE LA BONNE
GOUVERNANCE
6. Contrôle efficient de la passation et de l’exécution des marchés publics
 Le contrôle des marchés publics consiste à vérifier la conformité ou

la compatibilité des actes ou des opérations effectuées aux normes prévues


par la réglementation.

 Les autorités contractantes doivent :


- veiller au fonctionnement régulier des services de contrôle internes ;
- prendre toute disposition utile pour provoquer l’intervention, s’il y a lieu, des
organes de contrôle externes qu’elle soit sous forme administrative ou
juridictionnelle tout en veillant à préserver l’équilibre entre l’exigence de
contrôle et celle d’efficacité. Les sanctions prévues par la réglementation
devront être appliquées aux auteurs de fautes dans la passation ou
l’exécution des marchés publics.

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III. SANCTIONS
En marché publics, les sanctions, en cas de mauvaise gouvernance, sont
contenues dans le chapitre IV, articles 150 à 156, de la loi n°2009-02 du
07 Août 2009 portant Code des marchés publics et des délégations de
service publics en République du Bénin
Parmi les sanctions prévues on peut retenir:
Pour les candidats, soumissionnaires ou titulaires de marchés:
- - La confiscation des garanties;
- - L’exclusion de la concurrence pour une durée déterminée;
- - Le retrait d’agrément ou de certification de qualification;
- - Peine d’emprisonnement de 5 ans à 10 ans et une amende dont le

minimum ne saurait être inférieur au montant du marché et dont le


maximum ne saurait être inférieur au double du marché.

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III. SANCTIONS
Pour les représentants et membres des autorités contractantes et
de l’administration :
1- Cas de conflit d’intérêts, de fractionnement de marchés et des
règles d’exclusion de la commande publique
 Sanctions disciplinaires;
 Peine de 5 ans à 10 ans d’emprisonnement;
 Amende de 500.000.000 F CFA.

2- cas de violation des règle de contrôle à priori


 Sanctions disciplinaires;
 Peine de 5 ans à 10 ans d’emprisonnement;
 Amende de 25.000.000 à 500.000.000 F CFA.

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 MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION

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