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Les médicaments

anesthésiques
Définition :
• on appelle anesthésie l’ensemble de techniques permettant la réalisation d’un acte
chirurgical, médical ou obstétrical en supprimant ou en atténuant la douleur.
• L'anesthésie est un acte médical pratiqué par un médecin spécialiste =
l'anesthésiste. Il consiste à endormir un patient lors d'une intervention désagréable
ou douloureuse, afin qu'il ne souffre pas.
• L'anesthésie peut être partielle ou totale.
Mécanisme d’action :
En règle générale, les médicaments anesthésiques agissent sur les transmissions
nerveuses. Ils bloquent les messages, inhibant ainsi la transmission au cerveau de la
sensation douloureuse. Ils peuvent être administrés par voie intraveineuse, sous
forme gazeuse ou en injections locales.
Effets secondaires :
• Les anesthésiques peuvent entrainer des effets secondaires potentiellement sérieux :
• Nausées ou des vomissements
• Une somnolence
• Des troubles de la conscience ou encore, bien plus grave, une dépression
respiratoire.
I. ANESTHESIQUES GENERAUX

• Les hypnotiques, les analgésiques morphinomimétiques, les agents curarisants


et les neuroleptiques sont les 4 classes de médicaments permettant d’obtenir
respectivement les 4 composants de l’anesthésie générale que sont le sommeil,
l’analgésie, la myorelaxation et la protection contre les réactions
neurovégétatives adverses. Leur combinaison réalisée dans le but de réduire
les doses et les effets secondaires porte le nom de l’anesthésie générale
équilibrée ou balancée.
• L’anesthésie s’installe en 3 stades plus ou moins distincts :
 Stade analgésique avec persistance de la conscience ;
 Stade d’inhibition corticale avec perte de conscience sans atteinte médullaire ;
 Stade médullaire où les réflexes médullaires sont abolis, elle s’en suit la
résolution musculaire.
• C’est à cette phase que l’intervention chirurgicale peut se faire. Au-delà de ce
stade, on observe un stade toxique par surdosage : le bulbe est atteint, il en
résulte un arrêt respiratoire .
I-1-Anesthésiques généraux inhalatoires
I-1-1- le protoxyde d’azote : N2O
• Gaz très faiblement soluble dans le sang et les tissus provoquant une
induction et un réveil rapide. potentialisateur, plus analgésique
qu’hypnotique. Employé en mélange(50 à 66%)avec l’oxygène.

I-1-2- halothane
• Chef de file des halogénés, il abaisse la pression artérielle par
vasodilatation et dépression myocardique potentialise le cœur à l’effet
arythmogène des catécholamines (adrénaline, noradrénaline et
dopamine) puissant dépresseur du tonus utérin, bronchodilatateur(intérêt
dans l’asthme).
Indication :
induction et entretien de l’anesthésie pour tous types de chirurgie et chez les
patients de tout âge.
Contre indications :
•antécédents personnel ou familial d’hyperthermie maligne
•sténose aortique et généralement tous les états au cours desquels la baisse
de la post charge fait courir un risque majeur.
•Fortement déconseillé pour des anesthésies itératives rapprochées en cas
d’atteinte hépatique: possibilité d’hépatite fulminante.
•IMAO non sélectifs(risque de collapsus per opératoire(arrêter l’IMAO)
•Sympathomimétiques alpha et bêta(adrénaline, Nad, isoprénaline..(risque
de troubles graves du rythme ventriculaire (augmentation de la réactivité
cardiaque)
FLUOTHANEhalothane solution Anesthésiante par inhalation
I-2-anesthésiques généraux intraveineux
I-2-1- thiopental
Barbiturique utilisé dans l’induction anesthésique. Il entraine une narcose
(sommeil provoqué artificiellement) rapide en IV lente car il traverse très
facilement la barrière hémato-encéphalique.
Contre indication :
•sensibilité connue aux barbituriques
•porphyrie
thiopental NESDONAL® poudre pour usage parentéral

I-2-2- benzodiazépine
Le benzodiazépine de référence est le diazépam.
•sédatifs et hypno-inducteurs après un bref délai permettant un endormissement
progressif sans phase d’excitation et sans retentissement important sur les
fonctions neurovégétatives.
•Action anxiolytique, myorelaxante, anticonvulsivante qui permet la diminution
des dose des analgésiques et des anesthésiques généraux auxquels ces produits
peuvent être associés.
Indications :
•per os :prémédication lors d’anesthésies générales et loco- régionales,
d’endoscopies et d’explorations cardio-vasculaires. l’injection IM est
douloureuse.
•En IV lente :induction de l’anesthésie générale et réalisation d’une narco-
analgésie en association aux analgésiques habituels.
•Pour la forme rectale :prémédication chez l’enfant avant anesthésie générale.
Contre indications :
•myasthénie
•antécédent d’intolérance et d’hypersensibilté aux benzodiazépines
•pour le flunitrazepam :collapsus cardiovasculaire non corrigé.

Midazolam HYPNOVEL® INJ


Flunitrazépam NARCOZEP® prép pr us parentéral
I-2-3- Propofol
Anesthésie général par voie IV, d’action rapide et rapidement réversible. effets
essentiellement hypnotiques permettant l’association aux divers analgésiques
myorelaxants et anesthésiques par inhalation.posède une intéressante propriété
antiémétique.
Indications :
•induction et entretien de l’anesthésie générale chez l’adulte et l’enfant au
dessus de 3 ans.
•Sédation des patients nécessitant des soins intensifs en unités de réanimation.
Contre indication :
•grossesse, allaitement
Propofol DIPRIVAN*émulsion injectable
I-2-4- Etomidate
• Hypnotique intraveineux à brève durée d’action, dénué de propriétés
analgésiques. l’effet hypnotique dépend de la dose administrée.
Indications :
• Hypnotique pur à brève durée d’action, l’étomidate 2mg/ml peut être
utilisée comme :
 agent inducteur de l’anesthésie générale
 potentialisateur d’agents anesthésiques gazeux ou volatils,
 agent hypnotique unique pour des interventions peu douloureuses de
courte durée nécessitant un réveil rapide
contre indications :
• enfants de moins de2 ans.
• Hypersensibilité à l’étomidate
Etomidate HYPNOMIDATE sol inj IV
II. ANESTHESIQUES LOCAUX

• Les anesthésiques locaux sont des substances qui s’opposent de façon réversible à la
propagation de l’influx nerveux en périphérie sans entraîner la perte de conscience. Il
agissent par contact au niveau des terminaisons nerveuses ou des troncs nerveux et
présentent un effet stabilisant de membrane(modification des échanges ioniques Na+ et
K+ .

Selon la région concernée, l’anesthésie locale fait appel à diverses techniques :

• anesthésie de surface : elle concerne les muqueuses ou la peau


• anesthésie d’infiltration : elle permet le contact direct de la substance avec les
terminaisons nerveuses intradermiques et sous-cutanées.
• Anesthésie tronculaire :elle s’effectue par injection au voisinage d’un gros tronc nerveux.
On bloque de cette manière la conduction de l’influx dans le nerf ; il en résulte une
insensibilisation de la zone innervée
 Rachianesthésie : c’est une variante de l’anesthésie tronculaire qui consiste à introduire
l’anesthésique dans l’espace sous arachnoïdien au niveau des espaces intervertébraux
lombaires ; l’action est directe sur la moelle épinière, l’anesthésie se provoque dans les
régions innervées par les nerfs sous-jacents.
 Anesthésie épidurale ou péridurale :l’injection de l’anesthésique s’effectue dans l’espace
épidural au niveau de la quatrième vertèbre sacrée ;elle est plus spécialement réservée
aux interventions obstétricales et urologiques. l’intérêt de cette technique se caractérise
par le maintien de la conscience et l’élimination du risque des anesthésiques généraux.
La réalisation se fait en injection unique à l’aiguille ou par des injections répétées au
travers d’un cathéter.

II-1 Lidocaine
Anesthésique local: l’anesthésie s’installe en 2 à 5 min et dure 1h à 1h30 min.
Indications
– Anesthésie locale :
• petite chirurgie : solution à 1%
• soins dentaires : solution à 2% (avec ou sans épinéphrine)
l’adition à l’épinéphrine permet de réaliser une anesthésie de longue durée en soins
dentaire .
Contre indications :
• infections ou traumatismes importants dans la zone d’application, patient sous
anticoagulants(sauf pour la voie veineuse), troubles de la conduction auriculo-
ventriculaire non appareillés, épilepsies non contrôlées, antécédents d’hyperthermie
maligne.
• Pour les formes adrénalinées : hyperthyroïdie, traitement par IMAO non sélectifs(risque
d’hypertension),anesthésie des extrémités, injection par voie intraveineuse.
Lidocaine LIDOCAINE 1%® 2%® 2% lidocaine ADRENALINE®INJ.
II-2- BUPIVACAINE injectable
• Anesthésique local à longue durée(3heures en moyenne).
Indications :
• anesthésie chirurgicale
• analgésie obstétriques
• traitement de la douleur
contre indications :
• Malade sous anticoagulants, antécédents d’hyperthermie maligne, trouble de la
conduction auriculo-ventriculaire (troubles du rythme cardiaque), épilepsies non
controlées, anesthésie de zones infectées ou inflammatoires, anesthésie loco-
régionale intraveineuse.
Bupivacaine MARCAINE® PERIANEST 0,5%® INJ.
II-3- CLORURE D’ETHYLE
• Anesthésie local par cryoanesthésie. L’effet insensibilisant de cet anesthésique local
est dû à une interruption transitoire de la conductibilité des nerfs causée par la
réfrigération du tissu superficiel suite à l’évaporation du chlorure d’éthyle pulvérisé
sur la peau.
Indication : anesthésie locale pour usage externe.
Chlorure d’éthyle spray CHLORURE D’ÉTHYLE®
Interactions médicamenteuses :
 L’adrénaline, par son effet vasoconstricteur, s’oppose à l’action
vasodilatatrice de la procaïne ;
 L’Hyaluronidase : enzyme favorisant la diffusion de
l’anesthésique dans les tissus ;
 La chloropromazine (Largactil*) renforce l’action de
l’anesthésique.
L’anesthésie locale se fait par la cocaïne et ses dérivés de
synthèse : Novocaïne*, Lidocaïne*.
III. CURARISANT: CURARES NON
DEPOLARISANTS OU CHOLINOLYTIQUES
• Les curares bloquent la transmission de l’influx nerveux au niveau de la
jonction neuromusculaire (plaque motrice) par antagonisme compétitif
avec l’acétylcholine, entrainant une paralysie flasque.

• la paralysie musculaire après injection IV se manifeste en quelques


minutes et persiste de 30 à 90 minutes.

• les curares sont non analgésiques et n’abolissent pas la conscience.

• l’effet des curarisants est accentué en cas d’hypothermie,


d’hypokaliémie, d’insuffisance hépatique et/ou rénale et au cours de la
grossesse.
Indications :
• anesthésiologie(résolution musculaire) et adjuvant de l’anesthésie par
l’induction et/ou l’entretien d’une myorelaxation au cours de l’acte
chirurgical
• endoscopie
• convulsivothérapie

Contre indications :
• l’allergie à un myorelaxant est en général croisée avec tous les médicaments
de cette classe et les contre indique tous.

• Atracurium TRACURIUM® INJ.IV


• Pancuronium PAVULON® INJ. IV
• Rocuronium ESMERON® INJ.IV
• Vécuronium NORCURON® INJ.IV

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