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La méthode ABC est souvent présentée comme une
réponse aux limites de la méthode des centres
d’analyse .
Elle est censée rétablir « la vérité des coûts » en
proposant un nouveau mode de répartition des
charges indirectes
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Les limites de la méthode des centres
d’analyse:
À partir des années 1970, les méthodes de calcul de
coûts complets développées au 19ème siècle (modèle
traditionnel) sont remis en question, à cause :
Le passage progressif d’une économie fondée sur une
production industrialisée de produits de masse
standardisés vers une économie fondée sur un modèle
de différenciation croissante des produits et services
par segments de marché.
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La méthode des centres d’analyse est fondée sur le
principe suivant:
Les charges indirectes sont réparties entre les centres
d’analyse puis imputées aux coûts des différents
produits à l’aide des UO (une UO par centre)
Pour chaque centre on a :
Charges indirectes imputées au coût d’un produit =
nombre d’UO pour ce produit x coût de l’UO
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Cette méthode revient à considérer que les CI
imputées au coût d’un produit sont proportionnelles
au nombre d’UO consommés par ce produit et
donc que les coûts indirects dépendent du nombre
d’UO : c’est l’UO qui explique, qui est la cause des
coûts indirects.
Dès lors on peut formuler deux principaux
reproches:
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L’absence d’homogénéité des centres d’analyse:
Les centres d’analyse regroupent des activités qui ne
sont pas homogènes:
Exemple : centre Approvisionnement: on regroupe
des charges liées à des activités diverses:
Activité 1: Sélectionner des fournisseurs
Activité 2: Préparer les commandes
Activité 3: Gérer les stocks
Activité 4: la réception des achats
Activité 5: la gestion des achats
etc
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Les charges générées (induites) par ces activités ne
peuvent s’expliquer par une seule UO (par exemple les
quantités achetées ou le montant des achats).
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Pour la gestion des achats , le nombre de commandes
peut avoir plus d’importance que le montant des
achats
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Le choix des UO « volumiques »:
Les UO traditionnellement retenues sont des unités
physiques (volumiques): quantités achetées, quantités
produites; heures de MOD
Les charges indirectes sont ainsi traitées comme des
charges directes: ces unités physiques qui expliquent
les charges directes, sont également (dans la méthode
des centres d’analyse) la cause des charges indirectes;
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Or les CI peuvent être indépendantes des quantités
consommées ou produites (l’imputation
proportionnellement aux quantités n’est plus adaptée
dans ce cas)
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La méthode des centres d’analyse traduit , ainsi, une
vision taylorienne de l’entreprise:
production de masse standardisée où l’essentiel des
coûts est constitué de charges directes;
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Cette vision ne correspond plus à la réalité des
entreprises d’aujourd’hui :
production en petites séries différenciées,
importance croissante des charges indirectes du fait
des activités de support (logistique, gestion de la
qualité, informatique, recherche développement…)
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Pour toutes ces reproches, au milieu des années 1980,
en particulier aux E-U , les systèmes classiques de
calcul de coûts complets font l’objet de virulentes
critiques, portant sur leur pertinence pour la prise de
décision.
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La principale critique porte sur le
subventionnement croisé entre produits ou
objets de coût, à cause de l’utilisation des UO
volumique, qui se manifeste par:
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Une surestimation du coût de revient complet de
certains objets de coût;
Une sous-estimation du coût de revient complet
d’autres objets de coût, qui compense la surestimation.
On va présenter un exemple chiffré qui illustre le
phénomène de subventionnement croisé entre
produits et la solution apportée par la méthode ABC:
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Application:
L’atelier X fabrique deux gammes de produits aux
caractéristiques très différentes. La technologie
utilisée est identique et les structures de rémunération
des travailleurs sont équivalentes:
La gamme A concerne des produits personnalisés où
chaque commande client est étudiée spécifiquement, et
la production s’effectue en petits lots
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La gamme B, est composée de produits standards de
faible complexité technique, fabriqués en grande séries.
Les charges indirectes à répartir, qui représentent le
coût total de l’atelier pour la période, s’élèvent à 80000
dhs;
5000 20000
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Le CUO = 80000/5000 = 16
CI imputées à A = 1000 x 16 = 16000
CI imputées à B = 4000 x 16 = 64000
Donc: le coût unitaire de A = 16000/4000= 4
Le CU de B = 64000/16000 = 4
Le coût indirect de production est le même pour les
deux produits (4). Ce résultat n’est en rien étonnant
puisque les deux gammes partagent les mêmes
techniques de production.
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Cependant, un début d’analyse laisse penser que la
production de la gamme A engendre plus de charges
indirectes que la gamme B parce qu’elle implique une
multiplication d’opérations liées à la production par
petits lots:
Réglage fréquent des machines lors des changements de
séries,
Opérations répétées d’ordonnancement,
Temps de changement des outils
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Il apparaît donc que toutes les charges ne dépendent
pas d’un facteur « volume » (heure machine), mais
sont souvent induites par d’autres types de facteurs:
Le nombre de lots fabriqués
Le nombre et la taille des commandes,
Etc
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Ainsi, pour rétablir la vérité des coûts, et d’éviter
d’introduire des distorsions très importantes dans
l’évaluation des coûts des produits, d’intégrer dans la
procédure d’imputation des coûts d’atelier aux
produits , les facteurs qui contribuent à expliquer le
montant des charges de l’atelier et qui sont liés aux
conditions de réalisation des deux gammes.
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L’analyse du fonctionnement de l’atelier permet, en
fait, de distinguer entre trois activités:
Une activité « réception et manutention des pièces », en
relation avec les achats de pièces;
Une activité « réglage », en relation avec le réglage des
installations;
Une activité « montage », en relation avec le volume
produit.
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Les charges indirectes de l’atelier se répartissent
respectivement entre ces trois activités: 24000, 20000
et 36000.
À chaque activité on va affecter une unité de mesure
dénommée « inducteur », facteur de consommation
de ressources:
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Activités Inducteur Volume total Volume Volume
sélectionné de consommé consommé
l’inducteur par A par B
Réception et Nombre de 160 48 112
manutention pièces
des pièces réceptionnées
Réglage Nombre de 400 160 240
lancements de
séries
Montage Heures 6000 1200 4800
machines
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En divisant le coût de l’activité par le volume des
inducteurs, on obtient un coût unitaire de l’inducteur:
Activités Coût des activités Volume des Coût unitaire de
inducteurs l’inducteur
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La répartition des CI se fera ainsi:
Activités Coût unitaire Gamme A Coûts tracés à la
gamme A
Réception et 150 48 7200
manutention
Réglage 50 160 8000
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Activités Coût unitaire Gamme B Coûts tracés à B
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La répartition des CI de production, effectuée selon les
inducteurs, donne le résultat suivant:
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On peut alors mesurer l’impact du changement de
méthode sur le coût indirect de production de chaque
gamme.
En répartissant les CI uniquement à partir d’UO liée
au volume (H/machine), le système de coûts de revient
par centre d’analyse sous-évalue les charges de la
gamme A, produite en petits lots, et surévalue celles de
la gamme B, produite en grands lots.
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Coût unitaire selon la Coût unitaire selon la
méthode des centres méthode des activités
d’analyse
A 4 5.6
B 4 3.6
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En ignorant la complexité du processus de
production, les systèmes classiques introduisent
d’importantes distorsions dans le calcul des coûts de
revient:
Les produits simples fabriqués en grandes séries sont
pénalisés au profit des produits complexes réalisés en
faibles quantités.
C’est La prise en compte de cette complexité qui fonde
la méthode des coûts d’activités. (méthode ABC)
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Les concepts et principes de la méthode
ABC
La méthode des coûts à base d’activités est fondée sur
l’analyse transversale des différents processus de
l’entreprise plutôt que sur la division des coûts par
fonctions;
Cette méthode permet de mieux comprendre
l’origine des coûts . L’analyse des charges indirectes
est plus fine que dans la méthode classique des coûts
complets ( centres d’analyse)
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L’étude de la méthode des coûts à base d’activités
nécessite de définir les notions suivantes:
Activité : ensemble des tâches de même nature ,
accomplies par un individu ou un groupe de personnes
à partir d’un savoir-faire et contribuant à ajouter de la
valeur au produit.( ex: négocier un contrat; contrôler
un produit..;)
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Inducteur de coût: facteur permettant d’expliquer la
variation du coût de l’activité; il doit exister un lien de
causalité entre l’inducteur et l’activité ( nombre de
livraison, nombre de factures..;)
Centre de regroupement: centre qui regroupe les
activités ayant le même inducteur de coût (ex: les
activités facturation, livraison, mise en service peuvent
avoir comme inducteur commun le nombre de
commandes clients)
Processus : succession d’activités contribuant à un
but commun (lancement d’un nouveau produit)
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La méthode de calcul:
Le calcul du coût de revient des produits est structuré
de la manière suivante:
Les activités
Les produits
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Le traitement des charges directes: ce traitement est
identique à celui de la méthode classique des coûts
complets: les charges directes sont affectées sans
ambiguïté aux coûts.
Le traitement des charges indirectes et leur
imputation aux coûts des produits ou aux objets de
coût s’effectuent en six étapes:
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Étape 1: Diviser l’activité de l’entreprise en centres de
travail.
Étape 2: Décomposer chaque centre de travail en
activités et affecter les charges indirectes aux activités.
Étape 3: Rechercher pour chaque activité la cause de
sa variation de consommation de ressources (charges
indirectes), ou la cause de fluctuation du coût de
l’activité
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Étape 4: Réunir dans des centres de regroupement les
activités ayant un même inducteur.
Étape 5: Calculer pour chaque centre de
regroupement, le coût unitaire de l’inducteur:
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Étape 6: Imputer aux produits ou à tout autre objet de
coût, le coût des inducteurs qu’ils consomment.
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