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Droit de l'environnement Le principe de prévention 2009 - 2010
Informations pratiques
Fond
Ø Ce ne sont que des notes de cours, gratuites. Elles ne doivent en aucun cas
être vendues, revendues, bref monnayées d’une quelconque façon.
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Ø Ce ne sont que des notes de cours, perfectibles. La critique est donc toujours
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la bienvenue, si tant est qu’elle soit constructive.
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Forme
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Ø C’est pour des raisons de compatibilité, et d’affichage uniforme, que le fichier
est en PDF.
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Ø Par conséquent, et c’est ballo, d’une part, les niveaux de texte (partie, sous-
partie, titre et compagnie) ne sont pas utilisables dans la version PDF. Il
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Annotations
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Ø Un (x) signifie qu’un morceau manque à l’appel. Un –x–, --x– ou –x-- signifie
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que le morceau qui manque à l’appel est plus gros, probablement un cours
en moins.
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Ø Un (≈⋲) signifie que le morceau est à prendre avec des pincettes car
éventuellement avarié. C’est pareil lorsque le texte est écrit en rouge.
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Introduction
La question de l’environnement est l’une des question à laquelle s’attèle l’Union
Européenne. Elle lui fait occuper une place essentielle et les normes communautaires le
sentent passer. Au niveau mondial, l’Union Européenne a une vision beaucoup plus ouverte
des responsabilités des communautés internationales. On se place donc sur deux axes, un
premier axe international et un autre, communautaire. Jusque-là, pour un cours de droit
international et européen de l’environnement, ça peut se comprendre. On tentera donc de
comprendre quels sont les principes du Droit de l’environnement, un Droit à part entière,
même s’il est jeune. Bon et on découvre pas trop l’environnement. Si on veut jouer au plus
malin, suffit de remonter à Platon. Sinon, on peut admettre qu’il a pris sa forme actuelle un
peu plus récemment, avec la fin du flower power, enfin les années 1970, bref dans une
convention de 1972 (en France, on patiente jusqu’au 10 juillet 1976 pour que soit pondue
une Loi relative à la nature). On constate de nos jours que les normes peuvent être analysées
ne
à partir de principes pas forcément fondateurs. Mais alors… sans principe fondateur… bah on
se contente de ramasser ça et là des idées force. Ces idées devraient être analysées sous
hi
l’angle de la compréhension. Certaines sont considérées comme plutôt normatives quand
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d’autres sont plutôt entendues comme explicatives. Le droit communautaire peut même être
plus précis que les normes internationales.
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La Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement
s’est tenue à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992, réunissant 110 chefs d'Etats
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et de gouvernements et 178 pays. Do brasil chaleur dans ton corps, tout ça. A part ça a été
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adopté un plan d’action intitulé AGENDA 21, ACTION 21 pour les Français, histoire de faire
genre on trouve autre chose. Cet agenda, cette action porte « codification » du droit de
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Le premier, c’est le principe de Prévention. Oui alors une fois trouvé, on n’a pas
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réussi à en trouver une définition, au titre de sa soi-disant évidence. Bon, grosso modo,
mieux vaut prévenir que guérir. C’est pourquoi il faut (ré?)agir. Ce principe reste la base de
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l’ensemble des normes établies dans le domaine. Les autres principes ont pour but de
l’accompagner, voire de le compléter.
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Dans une affaire de la CIJ de 1997 du BARRAGE SUR LE DANUBE, la Cour insiste
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sur ce principe : la Cour ne perd pas de vue que dans le domaine de la protection de
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Cette vision d’un Droit de la contrainte n’est pas étriquée. C’est au contraire une
vision assez caractéristique. Cela n’empêche pas le principe de prévention, certes limité,
d’être mis en œuvre de manière diversifiée. Lorsque l’on examine une norme
communautaire, on s’aperçoit que l’objectif est de portée limitée. On s’engage tout en se
projetant à terme. On espère que cet objectif devienne à portée illimitée. Les directives ont
beau invoqué l’idée d’objectif d’interdire, il y a toujours d’autres voix. M’enfin Le principe de
prévention reste attaché aux objectifs que les pays se donnent, et là on a tout compris,
même sans free. Le principe de prévention est un principe qui explique le Droit, mais qui
pédale un peu dans la semoule sur le contenu. Si bien qu’il est un principe assez difficile à
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Un troisième principe est celui de précaution. La difficulté tient ici au fait qu’une
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mesure de prévention puisse recouper une mesure de précaution. Hum. On peut en effet
interdire un produit chimique autant par une mesure de prévention que par une mesure de
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précaution…
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Vu le principe 15 de la Déclaration de Rio, le principe de prévention implique de
partir d’un risque connu pour agir en amont. C’est pourquoi on parle d’ailleurs du droit
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de la précaution comme d’un droit de l’ingénieur. Et quand on ne connaît pas toujours les
risque précisément ? On peut supposer que la prise de conscience serait suffisamment
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réactive pour prendre en compte un risque futur avant qu’un dommage ne soit créé. Ou
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pas. On ne peut en effet pas forcément connaître les différents mécanismes qui
interviennent. Et quand bien même on aurait reconnu un risque, évaluer son ampleur reste
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difficile, car on repose généralement sur des certitudes ou des incertitudes scientifiques… du
doute quoi. Le principe de précaution a été imaginé fin des années 1980 pour démontrer
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aux autorités publiques qu’il ne suffisait pas d’agir ça et là quand des risques majeurs
s’annoncent. Le principe de précaution entend préparer les agissements quand les
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scientifiques n’ont pas encore accordé leurs violons. On entend écarter un ethnocentrisme
sur l’Homme. Finalement, le principe de précaution repose sur le Droit communautaire.
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Chapitre I
Le principe de prévention en tant qu’inspirateur d’obligation procédurale
Au regard de certaines conventions internationales, on relève des brochettes
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d’articles sur le devoir de surveiller l’environnement, de même qu’il doit y avoir des
échanges de données, ou encore une nécessité à développer des expériences
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scientifiques.
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Il convient d’insister sur deux catégories.
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D’abord, les obligations transfrontalières, ensuite l'obligation de prévention.
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Section 1
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Paragraphe 1er
En cas de situation critique
Lorsqu’un État constate une situation critique, le principe Chanel numéro 18 invite
cet État à ne pas rester planté là, et à prévenir les autres États. Cette obligation apparaît
comme d’information. Assez simple dans son concept, on le retrouve dans de nombreuses
conventions internationales. Ainsi, en matière de fleuve international, polluer les eaux
entraîne l'activation de ce dispositif. C’est une obligation d’alerte. Ce qui pose plus
problème, ce sont les modalités de mise en œuvre. Ok, dans le concept, c’est facile, mais au
final, on peut créer un peu comme on veut des dispositifs d’alerte. Avec une contrainte plus
ou moins importante.
Un problème spécifique est posé par le fait que la Communauté internationale doit
faire tout son possible pour aider l’État sinistré. Dès lors qu’il y a obligation d’alerte, seuls les
États alertés ou bien la Communauté internationale dans son ensemble doivent porter
Paragraphe 2e
L’obligation de notification à propos d’un projet
C’est une autre obligation qui repose sur l’idée qu’un projet puisse avoir des
conséquences environnementales sur un autre territoire. Cette obligation de notification
impose aux États de prévenir suffisamment à l’avance les États susceptibles d’être affectés et
de leur communiquer toute information pertinente sur leur actions qui pourraient avoir des
effets transfrontières nocifs pour l’environnement.
Cela pose le problème de savoir quelle suite donner aux renseignements donné à
l’État, bref quel degré de liberté l’État dispose-t-il pour mettre en œuvre cette obligation. Les
conventions diffèrent.
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La Déclaration de Rio invite à ce que des consultations interviennent rapidement et
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de bonne foi. Cela sous-entend que les États soient invités à l’occasion de la notification de
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s’engager via un dispositif spécifique. Et de bonne foi. aM
Chaque État reste certes souverain, mais on trouve toujours une obligation de
concertation. Les conventions sur les fleuves internationaux sont une bonne illustration.
L'obligation de consultation est nécessaire mais ne prévoit pas un véto de l’État naval vis-à-
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Section 2
d.
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La Déclaration de Rio invoque à son Art. 171 qu’une « étude d’impacts sur
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l’environnement, en tant qu’instrument national, doit être entreprise dans le cas des
activités envisagées qui risquent d’avoir des effets néfastes soudains sur l’environnement et
dépendent de la décision d’une autorité nationale compétente ».
L’étude d’impact est un outil qui est apparu dans les législations nationales ce dès
les années 1970, dans les pays européens. Il s’agit de définir une procédure permettant à
l’autorité compétente de pouvoir se prononcer sur un projet d’activité en prenant en
compte les effets environnementaux.
L’étude d’impact est conçue comme un litige, pour donner des informations à
l’autorité compétente, tout en responsabilisant en même temps le promoteur du projet. Un
troisième objectif, c’est de favoriser le débat public.
1
Art. 17 @ Déclaration de Rio du 3 au 14 juin 1992
ne
Paragraphe 1er
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La Convention d’Espoo (25/II/91)
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Cette convention fournit un modèle de structuration. Ok !
convention a été adoptée dans le cadre d’un organisme subsidiaire. Elle a été adoptée par les
Conseillers des Gouvernements des pays de la CEE (Commission Economique {des Nations
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Unies} pour l’Europe3) pour les problèmes sur l’environnement et l’eau. C’est à cette
Commission qu’a été donné mandat de développer des rapports paneuropéens. Elle a pour
d.
objet de transférer vers les pays de l’Est, et même la Russie, de bonnes pratiques
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Reste plus qu’à s’intéresser à ses objectifs, et surtout à creuser son contenu.
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A · les objectifs
Il s’agit de faire le point sur les expériences nationales en matière d’étude
d’impacts. Le texte de 1991 prend en compte ce qui s’est passé sur un plan national. Sur la
base de cette convention, on atteint (enfin ?) une certaine harmonisation. Un autre objectif,
plus affiché, c’est de faciliter les relations de voisinage. Il s’agit d’éviter des différends entre
États à l’occasion de projets d’activité qui pourraient engendrer des atteintes, donc de petites
raideurs diplomatiques.
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Directive sur l’évaluation stratégique des impacts sur l’environnement. Son contenu se rapproche fortement du
protocole de Kiev. Voir tout ça plus bas.
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CEE, pas CEE. Il s’agit ici d’un organe politique qui s’est intéressé relativement tôt aux questions
environnementales. On se rappellera ainsi de la convention sur la pollution atmosphérique, adoptée en 1979.
B · Le contenu
La convention donne au concept d’environnement un sens large, ramasse-miette.
En 1970, parler d’environnement, c’était parler d’eau, de flore, de faune, de cannabis. Le
domaine était sensiblement cantonné à une clique de biologistes réalisant des études
d’impact. La Convention d’Espoo est un peu plus gourmande. Elle donne un champs
beaucoup plus large. Elle inclut le paysage, le climat, la santé, le patrimoine culturel, et des
conditions socio-économiques résultant des précédents éléments. La vision se focalise sur
l’Homme. L’approche est beaucoup moins naturaliste.
➊ La première étape vise la notification par le parti d’origine au parti qui peut
être touché. Cette étape est fondamentale, car elle permet déjà de savoir avec qui on
discute, si l’atmosphère est plutôt à la bonne foi ou pas. Lorsque l’on regarde la liste de
plus près, on la perçoit comme ambitieuse, notamment sur un plan international. Pour les
projets qui ne rentrent pas dans la liste, le parti doit étudier au cas par cas si le projet a
intérêt, et surtout s’il peut et doit être réalisé.
ne
➋ La seconde étape cible l’étape de préparation de l’étude d’impact. La
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convention précise le contenu minimal du dossier à pondre. Ce dossier comporte tout
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d’abord une analyse de la situation environnementale actuelle. Corrélativement à cet état
des lieux, le dossier doit prévoir une analyse des effets environnementaux cumulatifs,
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notamment dans le temps.
Le dossier s’attache à la description des remèdes possibles, bref les effets du projet,
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Enfin il présente la méthodologie suivie par les experts. L’objectif est de pouvoir
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mieux apprécier les lacunes de ce projet. Une étude d’impact idéal entend également
regrouper les études qui ne dépendent pas des autorités nationales, histoire de
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Le parti d’origine pense encore mettre en œuvre son projet. Il communique une
évaluation des impacts. Sur la base de cette communication, une consultation est engagée
entre le parti d’origine et les autres partis liés au projet. Cette étape est résolument
interétatique. Il est ainsi prévu que les parties au projet, à son origine ou destinataires,
communiquent au public les résultats des études sur l’environnement.
C’est sur la base des décisions consécutives aux consultations interétatiques que le
pays d’origine tranche, en toute souveraineté. Ce qui ne le dédouane pas d’en préciser les
motifs.
Paragraphe 2e
Le protocole de Kiev (21/V/03)
Ce protocole a été adopté le 21 mai 2003. Il est entré en vigueur en 2009.
Il complète la convention d’Espoo du 25 février 1991, convention sur l’évaluation de l’impact
ne
sur l’environnement. Ce protocole lui relatif à l’évaluation stratégique environnementale.
Son but, c’est d’évaluer les impacts d’un programme d’une politique sur
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l’environnement, bref se situer en amont, pour permettre à une brochette de projets de voir
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le jour au sein d’un même programme. aM
Même que c’est pour ça qu’on parle de stratégie.
regard de la pratique. Cette avancée serait une lumière dans la nuit, on aurait maintenant
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A · Les objectifs
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B · L’originalité du contenu
Dans ce protocole, la marotte est de toujours associer le mot environnement avec
le terme de santé ou d’objectif sanitaire. De cette évolution sémantique, on peut en déduire
une approche un peu plus centrée sur l’homme, sur les enjeux en terme de santé. La
conséquence, c’est que les autorités sanitaires doivent s’intéresser aux opérations
stratégiques pas seulement nationales. L’aspect santé croît en importance quand on parle
d’environnement.
Paragraphe 3e
Le Droit communautaire en matière d’obligation et d’évaluation des impacts sur
l’environnement
La première directive d’importance date de 1985. Ravalée en 1997, son objectif
est d’encadrer la pratique de la politique des impacts dans les législations nationales.
Le tout enrobé d’une claire volonté d’harmonisation. Cette directive a été complétée en
2001 par une directive sur l’évaluation stratégique des impacts sur l’environnement. Son
contenu se rapproche fortement du protocole de Kiev.
Ces deux directives sont complétées par la Directive « Habitat », de 1992, qui
porte sur la création du réseau « NATURA 2000 ».
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A · La directive de 1985 sur l’étude d’impact
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Il s’agit d’un texte adopté à un moment où la Communauté européenne
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s’élargissait vers les pays méditerranéens, pays où cette pratique n’était pas très très
répandue.
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La directive est le fruit de compromis divers. Elle tente d’établir une liste de
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projets pour lesquels l'obligation doit être assurée. Dans l'hypothèse le projet
n’apparaît pas dans cette liste, il y a obligation pour l’État de faire une pré-évaluation,
d.
décision se fait au cas par cas. Lorsqu’on regarde cette fameuse liste, on constate qu’elle a,
du moins au départ, négligé beaucoup de projets. Les projets d’infrastructures de grande
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échelle, notamment énergique ont été clairement privilégiés. Il faut attendre 1997 pour que
la liste soit… complétée, afin de tenir compte de projets, certes moins importants mais très
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négatifs sur l’environnement. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’elle a engendré un
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devrait maintenant beaucoup plus porter sur la manière de mettre en œuvre l'obligation,
beaucoup plus que sur son champ d’application.
Tout d’abord le fait que cette directive ne se contente pas d’harmoniser les
législations des États, dans la mesure où un certain nombre d’États ne connaissait pas cette
évaluation stratégique. C’est plus combler qu’harmoniser les droits nationaux. D’où le
caractère innovant du texte.
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C · La directive « HABITAT » (1992) : le réseau NATURA 2000 aM
Cette directive ne focalise pas sur la question de l’étude d’impact. L’objectif de la
directive est la mise en place d’un réseau, le réseau NATURA 2000, la mise en place d’un
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régime particulier d’étude d’impact. Cette directive définit toute une liste d’espèces
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protégées, dont certaines prioritaires. Une directive visait déjà les oiseaux sauvages, celle-
là est plus large. Cette directive établit encore une liste d’espaces à protéger, en tant
d.
qu’habitats de ces espèces protégées. Des critères scientifiques permettent de définir des
listes nationales, agréées ensuite au niveau communautaire, où la Commission pond une
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Petit souci, le régime juridique de protection n’est que survolé. Seul est fait un
renvoi aux législations nationales, charge étant faite à la Commission de définir des principes
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juridiques. En France, réserves naturelles, des parties de parcs nationaux ou zones non
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Ø Si les conclusions sont négatives, l’État ne peut pas a priori autoriser le projet
quand il a toute liberté si les conclusions sont positives.
Ø Lorsque les conclusions sont positives, il peut soit refuser, soit s’engager
dans une solution alternative plus positive pour l’environnement, soit
encore mener le projet et définir alors des mesures de compensation.
Une telle idée de compensation devient obligatoire. Cette troisième solution
ne peut toutefois être utilisée que si l’intérêt public est majeur. Bon alors
un intérêt public majeur, c’est quoi ? S’il s’agit d’un problème de sécurité, de
santé humaine ou animale, pas de problème. Si l’intérêt public est d’ordre
économique, là… du coup le débat a été beaucoup plus savoureux entre les
rédacteurs de la directive. Bon alors on met de côté les combats de boue, les
arrachages de string etc. et on retient qu’un compromis a fini par être
ne
hi
Chapitre II
L’obligation de prévention active ac
aM
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Droit international, Droit communautaire ou droits nationaux une telle obligation. Se pose
co
alors ensuite la question de savoir quels sont les outils disponibles ou à mettre en œuvre
pour appliquer cette prévention. Alors Bon autant être clair d’entrée, il n’y a pas d’obligation
d.
un abus de Droit le fait d’utiliser son territoire pour mener des activités qui porteraient
atteinte à la souveraineté territoriale d’un autre État. Ce principe coutumier n’est pas
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mot pour mot, précisant que les États ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées
w
dans les limites de leur juridiction, ou sous leur contrôle, ne causent pas de dommage à
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l’environnement dans d’autres États, dans des zones ne relevant d’aucune juridiction
nationale. On retrouve le même principe dans la CIJ. Ce n’est pas une obligation de
prévention. On ne garantie pas l’absence de dommage à l’environnement, sauf cas spécial.
C’est finalement un simple devoir de vigilance. Ce n’est que par des obligations
conventionnelles spécifiques que le contenu matériel de l'obligation de prévention pourra
être précisé. Cela suppose qu’elle soit prévue dans un texte. Il en a découlé une diarrhée de
conventions internationales.
Section 1
Objectifs de prévention : l’exemple de la Directive SEVESO (1996)
Pour donner du corps à cette obligation, il faut s’entendre, au niveau international
comme communautaire, sur un objectif. La directive SEVESO de 1996 (prolongeant une
Paragraphe 1er
Une prévention active, assez offensive
ne
C’est par exemple l’interdiction de la fabrication, de l’usage, d’un certain type
de pesticides. Le problème étant de savoir quel est le calendrier de mise en œuvre de cette
hi
interdiction. On a des stocks, on s’en débarrasse, on les envoie en Sibérie, ou on les élimine ?
ac
Et quid des exceptions permettant de poursuivre la fabrication de pesticides ? L’objectif reste
clair, éliminer à terme tout risque entraîné par ce pesticide. De là à supprimer tout risque,
aM
c’est envisager la fermeture du site. Si bien qu’en réalité, c’est plus une correction qu’une
prévention.
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m
Paragraphe 2e
co
Paragraphe 3e
w
Moralité, l’obligation de prévention peut être des plus variable. Quel que soit
le texte, la rédaction sera complexe, car reposant sur des principes, des exceptions, des
calendriers de mise en œuvre, des formules scientifiques casse-couilles complexes.
4
Directive 96/82/CE, amendée en 2003 par la directive 2003/105/CE.
Section 2
Les méthodes de la prévention
Paragraphe 1er
La démarche traditionnelle : la Convention de Paris (1992)
Progressivement, on peut relever que l'obligation de prévention s’est dans une
large mesure unifiée quant à ses méthodes. La méthode traditionnelle était avant tout celle
des 70’s. Elle était basée sur une approche très technique, reposant sur le système de
l’autorisation sous condition. On retrouve hier et aujourd'hui un concept, celui des
meilleurs techniques disponibles, MTD pour les intimes (BAT in English). La convention
de Paris de 1992 sur la protection de l’atlantique Nord-Est voit les meilleures techniques
disponibles comme les tous derniers progrès dans les procédés, installations ou méthodes
ne
d’exploitation permettant en l’espèce de diminuer les rejets de polluants dans cette zone.
Mais disponible, c’est quoi ? Disponible sur le marché et donc achetable à un coût
hi
économique possible ? En réalité, se pose la question de savoir quelle est la situation de
ac
l’exploitant concerné. On a beau connaître les meilleures techniques, encore faut-il pouvoir
les imposer. En tout cas, la convention l’admet. Certains préfèrent de meilleures techniques
aM
disponibles à un coût économiquement viable. L’approche est en tout cas purement
technique, focalisée sur la source de la pollution.
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m
Paragraphe 2e
co
l’ensemble des conséquences, la Convention de paris 1992 est explicite à ce sujet. Les
parties contractantes s’engagent à ne pas augmenter la pollution dans d’autres
secteurs de l’environnement.
Section 3
les outils de mise en œuvre
Le débat à propos de la taxe carbone a récemment pris une certaine ampleur.
Comme d’habitude, il a été mal posé, tout au moins curieusement, conduisant in fine à
ne
palabrer sur les modalités d’une taxe sans en expliquer l’opportunité. Résultat des courses,
censure du Conseil constitutionnel, qui relève « que les activités assujetties à la contribution
hi
carbone représenteront moins de la moitié de la totalité des émissions de gaz à effet de
serre ».
ac
aM
C’est à se demander si, finalement, la taxe est le meilleur instrument de lutte
contre la pollution.
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Si la question de la taxe est centrale, elle a été et reste maladroitement posée. D’où
m
l’intérêt de se pencher sur les différents types de mesures que l’on peut rencontrer.
co
d.
Paragraphe 1er
rib
transfrontaliers que pourrait causer une activité non interdite par le Droit international,
w
la question d’une responsabilité internationale de l’État s’est posée. Alors du coup, trois
décennies plus tard, la Commission a préféré aborder la question sous l’angle de la
prévention. Mieux vaudrait prévenir que guérir. En 2001 sont ainsi abordés des principes
visant à la prévention des risques. Quand on regarde ce document, un seul type
d’instruments apparaît. C’est l’autorisation préalable de la nouvelle activité. Reste à savoir
ce que traduit la soumission à une autorisation ou son réexamen. Seulement un réflexe
basique ? A priori… oui, l’essentiel du Droit international semble reposer sur cette méthode.
Les normes de qualité ont pour objectif d’établir des canons sur les caractéristiques
du milieu récepteur de la pollution. Les normes sur la qualité de l’air sont une illustration.
Elles peuvent rayonner au niveau de la région d’un État de l’Europe.
ne
police peut fonctionner.
hi
Reste à savoir s’il faut plutôt harmoniser les normes de produit, celles de rejet ou
ac
encore cette de qualité ? aM
Le point évident vise le marché intérieur. Les normes de produit y ont une place
évidente. L’harmonisation apparaît logique. Elle a plus facilement tendance à se
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matérialiser sur le plan communautaire que sur un plan plus international. Cela ne veut
pas pour autant dire que l’harmonisation coule comme la Clairefontaine hein. Cette
m
préférence pour les normes de rejet est nette. Seule elle permettrait au marché intérieur de
fonctionner. Le Royaume-Uni, lui, avance que l’on cherche naturellement à éviter que les
rib
milieux récepteurs soient altérés que, ce faisant, il est plus logique de se focaliser sur des
normes de qualité. L’État mettra alors en place les normes de rejet nécessaires pour
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respecter les normes de rejet. La thèse britannique semble plus pragmatique. La norme de
qualité apparaît comme essentielle. Lorsque l’on regarde les normes, on observe qu’elles
w
sont fondées sur un compromis qui fait intervenir l’harmonisation des normes de qualité,
w
Paragraphe 2e
les instruments économiques
Les instruments économiques ont toujours existé même s’i l’on se focalisait sur les
mesures de police. Lorsque l’OCDE a démarré, ceux-ci étaient déjà utilisés dans les pays,
ne
destinataire des mesures. L’approche apparaît purement libérale. Le développement des
mesures économiques au détriment des mesures de police s’expliquerait par le libéralisme
hi
américain.
ac
Depuis les années 80, l’OCDE a clairement donné sa préférence aux instruments
aM
économiques. Un large panel d’instruments existe.
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Elle s’applique sur un produit mais de manière distincte. La fiscalité peut en effet
d.
vise une taxe fiscale, qu’il faut donc définir son taux, et la gérer. Sans parler de
l’affectation de son produit, parfois sans lien direct avec l’écologie.
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w
B · La subvention
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w
La subvention recouvre plusieurs types d’aides. Il peut y avoir des aides à portée
générale, et d’autres, à portée plus individuelle. Ce type d’instrument économique peut
être utile. Restent deux légers problèmes. D’où vient l’argent ? De la redevance ? En tout
cas, Seuls les États riches ou certaines organisations régionales genre Union
Européenne peuvent se le permettre.
Le fonds Life permet ainsi aux États membres de l’Union Européenne à mettre
en œuvre la directive HABITAT. La raison de ce fonds, comme du renvoi à l’action d’une
organisation régionale, repose sur le fait que la protection des espèces ne soit pas
nécessairement prioritaire dans la politique de certains États membres. Si l’Union
Européenne participe au système de la subvention, elle ne peut cependant opérer que dans
le cadre de raisons pointues. D’où des risques d’atteinte au marché intérieur. Les aides
d’État sont assez corrosives en ce domaine.
Ainsi, les cautions de bonne fin sont utilisées comme une garantie bancaire pour
inciter au respect des mesures de police. Ainsi, une entreprise peut exploiter une carrière,
mais le jour où elle décide d’aller voir ailleurs, se pose la question du devenir du terrain.
Il faut donc encadrer l’exploitation. On pourra ainsi préciser dans l’autorisation
d’exploitation les conditions d’utilisation. Les conditions d’autorisation peuvent porter sur la
remise en état du terrain. Ce qui a fini par changer la situation, c’est que, dans le dossier des
autorisations, puisse figurer une garantie, où doive être présente une caution de bonne fin.
Ne pas remplir ces obligations, c’est se prendre une rouste par l’État qui fera valoir
auprès du débiteur de l’action le droit de remise en état du terrain. Les assurances auront
pour tâche de le contrôler. Avec les conséquences que ça induit sur les primes.
ne
hi
D · le système de dépôt et de consignation
ac
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C’est par exemple ramener les piles. Oui, les jeter à la poubelle comme ça, c’est
mal. Bon et de toute manière, la grande distribution refuse ce système, considéré comme
ringard aux yeux de certains. On préfère la fiscalité, histoire de ponctionner, de ratisser large,
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E · la certification
d.
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Il s’agit ici de faire valoir auprès d’un consommateur que le produit répond à un
certain nombre de critères environnementaux. On entend se reposer sur la liberté de
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charges pas tout à fait écologique. Se pose donc le problème de la définition du cahier
des charges, comme se pose le problème de la surmultiplication des certifications.
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Paragraphe 3e
Le débat sur les instruments juridiques de prévention
La première question à se poser est de délimiter les choix possibles. La seconde,
comment orienter le débat sur l’opportunité de tel ou tel choix.
A · le constat
1 · Le marché des quotas : Le protocole de Kyoto (1999)
A l’heure actuelle, la place des mesures de police reste prioritaire. Plus facile
pour obtenir un consensus. En Droit international comme en Droit communautaire, il n’y a
que peu de recours. Dans le cas du Droit international, avec le protocole de Kyoto, on a
ne
entendu laisser un large choix aux États quant à la nature de la prévention, tout en y
hi
accolant des quotas.
ac
Les USA se sont violemment opposés à cette proposition de l’Union Européenne.
Un protocole à cette future convention a été renvoyé à plus tard. Un marché de quotas
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d’émissions est toutefois prévu. Le protocole a été adopté en 1999. Conformément à ce
qui a été entendu, ce protocole ne donne aucune directive aux États à propos des
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l’attribution de quotas en fonction des engagements pris de réduction des émissions de gaz
d.
à effets de sphère. Les entreprises titulaires de ces quotas ont la possibilité de se vendre
entre elles des quotas, qu’elles soient excédentaires ou déficitaires, mais sous le contrôle de
rib
l’État. Un registre national des transactions a été créé, de même me qu’un registre
communautaire et un registre international. On relève l’absence de confiance entre les
.sc
États car chaque transaction doit être enregistrée au moins sur un plan national, voire
communautaire, au mieux international. Ce système commence… à fonctionner sur un
w
plan international.
w
partie l’annexe 1 du protocole, bref les États qui ont accepté de prendre un engagement de
réduction des émissions, peut acquérir des quotas supplémentaires en investissant dans
un pays en développement, un pays qui ne fait pas partie de l’annexe 1. On appelle cela
le mécanisme de développement propre. Un autre mécanisme d’application conjointe
existe dans les relations entre deux États parties à l’annexe 1 du protocole. Les pays de
l’Union Européenne ont tous ratifié cette annexe 1.
Ce qu’il faut retenir finalement, c’est l’idée que tout État partie engagé sur des
réductions chiffrées peut recourir à des mécanismes de flexibilité.
Les quotas sont une mesure de contrainte qui ne fonctionne pas de la même
manière selon les domaines. Les quotas de pêche ne s’échangent pas comme les quotas
Une autre tentative d’harmonisation fiscale a visé les déchets. Il avait été envisagé
d’établir au niveau communautaire une directive contenant certaines dispositions fiscales,
histoire de créer un embryon d’harmonisation. Ce projet est mort-né. Ballot. Quand on lit la
ne
Directive « déchets », on constate qu’elle permet aux États d’utiliser la fiscalité sur le
traitement des déchets pour établir un projet, qui ferait l’objet d’une analyse… approfondie
hi
par la Commission qui proposerait ensuite un autre projet pour tous les États membres. Bref
ac
ça n’a pas eu lieu. aM
Récemment, on voudrait élargir le rayon d’action du protocole de Kyoto,
histoire de ne pas toucher que les producteurs d’énergie mais genre aussi les compagnies
aériennes. Levée de boucliers. D’autant plus qu’il faudrait redéfinir l’attribution des quotas.
/L
Les quotas étaient en effet dans un premier temps répartis gratuitement aux entreprises.
m
Dans une seconde phase… ils devaient être mis sur EBay, enfin aux enchères. On attend
toujours cette seconde phase.
co
souffle au protocole de Kyoto, visant des produits vendus en Europe mais provenant d’États
n’ayant pris aucun engagement au regard de l’annexe 1, seraient taxés. Il y aurait une sorte
w
de taxe aux frontières. Les négociations semblent toutefois évoluer vers le fait que les
w
prélèvements opérés aux frontières seraient versés dans un fonds international géré par les
Nations Unies, pour être redistribué aux États taxés pour qu’ils investissent dans la réduction
w
des gaz à effet de sphère. Ah ah. Evidemment, les pays membres de l’Union Européenne ne
sont pas unanimement d’accord.
Si l’on raisonne en terme d’efficacité, les mesures de police ont l’air plus
efficaces que celles touchant à l'économie.
ne
gestion durable des forêts dans les pays tropicaux. Finalement, les pays tempérés s’y
intéressent plus. Il en résulte un marché de bois certifié, du bois… FSC.
hi
ac
GREENPEACE et d’autres organisations envisagent de proposer le même type de
certifications en matière de pêche… durable. Enfin le bois ça ne bouge pas, les poissons ça
aM
bouge plus. M’enfin la certification pourrait révèle un certain potentiel.
/L
Section 4
m
co
Pour rappel, le sommet de la Terre, déroulé en 1992 donc à Rio, aboutit à une
Déclaration instaurant 27 principes pour mettre en œuvre un Agenda 21 (ou Action 21), plan
.sc
d'action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d'État. Avec ses 40 chapitres, ce plan
d'action décrit les secteurs où le développement durable doit s’appliquer dans le cadre des
w
collectivités territoriales.
w
w
Paragraphe 1er
Prévention & obligation de coopérer (principes 5, 7 et 9)
Ø PRINCIPE 5 : l’élimination de la pauvreté est une condition indispensable au
développement durable.
Tous les États et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de
l'élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du
développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de
mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde.
Paragraphe 2e
ne
Prévention & reconnaissance de responsabilités des États :
hi
Des responsabilités communes mais différenciées (principe 13)
ac
aM
Ø PRINCIPE 13
situées au-delà des limites de leur juridiction par des activités menées dans
les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle.
.sc
Paragraphe 3e
w
Ø PRINCIPE 12
ne
hi
ac
aM
/L
Chapitre I
.sc
Section 1
w
{Il a été mis en avant dans le Livre blanc de 2000 sur la « responsabilité
environnementale », qui a débouché sur la directive 2004/35 d'avril 2004. Il fonde
également l'exigence de tarification des services à l'environnement intégré par exemple dans
le cadre de la directive cadre sur l'eau (cf. art. 9).}
ne
ainsi que le principe de participation (article L110-1 du code de l'environnement), selon
lequel « les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de la pollution et de lutte
hi
contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur ».
ac
L'article 4 de la Charte de l'environnement de 2004 dispose : « Toute personne
aM
doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement dans les
conditions définies par la loi. » Pour certains, il n'y a là qu'un « principe de pollueur
contributeur ». On retrouve le principe Pollueur-payeur avec la loi sur l'eau de 1964 qui a
/L
contrôle du Parlement.
co
d.
Paragraphe 2e
rib
Explicitation du principe
.sc
w
ne
La recommandation de 1972 ne précise pas qui. Un terme générique est employé,
hi
mais il n’est pas défini. L’OCDE renvoie aux États le soin de définir le pollueur. La
ac
recommandation de 1975 de la CEE est un peu plus explicite. Cette recommandation donne
une définition du pollueur.
aM
C’est « celui qui dégrade directement ou indirectement l’environnement, ou
qui risque de le dégrader. C’est aussi celui qui crée les conditions aboutissant à la
/L
dégradation de l’environnement ».
m
Ce n’est pas sur la base de cette définition que l’on pourra réellement déterminer le
co
Section 2
w
ne
Une convention internationale de 1969, de Bruxelles, qualifie de pollueur
l’armateur du navire à l’origine de la marée noire. Peu importe qu’elle soit volontaire ou
hi
non. L’approche était opérée sous l’angle du Droit maritime. Si l’armateur est considéré
comme pollueur, responsable, cela exclue la détermination du chargeur comme pollueur.
ac
Cette détermination n’en apparaît pas moins contestable. Les USA n’ont d’ailleurs pas ratifié
aM
cette convention.
Un choix a donc dû être fait, entre celui qui produit des déchets ou celui qui sera
chargé de l’élimination des déchets ? OCDE et CEE désignent comme pollueur le producteur
co
de déchets. Celui qui produit le déchet, même s’il n’en est pas le détenteur, sera chargé de
l’éliminer. Le but, l’inciter à ne pas produire de déchets.
d.
rib
focalisés sur l’exploitant. On le voit en tout cas, l’approche reste pragmatique. Ce n’est pas
w
nécessairement celui qui dégrade l’environnement, mais celui que l’on peut le plus
w
Paragraphe 2e
La nature des mesures arrêtées par les pouvoirs publics
La Déclaration de Rio, dans son principe 16, fait un lien entre le principe du
Pollueur-payeur et le recours aux instruments économiques. Dans la pratique, dès lors
que la fiscalité écologique est débattue, on évoque toujours le thème du pollueur. Les
pollueurs sont contraints et on justifie politiquement le recours aux instruments
économiques par le principe du Pollueur-payeur. C’est pourquoi les ménages doivent
aussi passer à la caisse de la taxe carbone, pas seulement les entreprises.
ne
déchets, alors qu’aujourd'hui de nombreux autres domaines sont abordés. Le filon est
exploité fiscalement…
hi
ac
aM
Paragraphe 3e
La détermination des coûts de la pollution que le pollueur doit internaliser
/L
m
Tout producteur de biens et services vise le moindre coût. Il a d’autant moins envie
co
d’internaliser l’ensemble des coûts qui interviennent dans le cadre de son acte de pollution.
Reste à savoir ce que recouvre un coût de pollution. Du moins ceux qui ont vocation à être
d.
internalisés.
rib
.sc
pour réduire ou éliminer pollution ou risque de pollution. Cette définition a été élargie par
l’OCDE. Pour pouvoir s’assurer que ces coûts sont mis en œuvre, il faut hélas les contrôler,
donc effectuer des analyses. L’OCDE a admis que le coût des mesures de préventions
devait inclure le coût des mesures administratives de contrôle, mais encore le coût des
mesures d’évaluation de la pollution. Alors oui, la prévention est définie dans un sens bien
large, bien ramasse-miettes finalement. Ainsi, la TIPP (Taxe intérieure sur les produis
pétroliers) a été augmentée il y a quelques années pour financer les dispositifs de contrôle
de la pollution de l’air dans les villes françaises.
Il y a toutefois une limite. Les mesures raisonnables5. Les mesures de lutte mises en
œuvre par les pouvoirs publics ou collectivité territoriales ne peuvent être remboursées que
si elles ne sont pas raisonnables. On entend éviter que les pouvoirs publics fassent n’importe
quoi. Déjà qu’en temps normal, c’est pas top, alors en cas de crise… on entend éviter que les
pouvoirs publics en rajoutent une couche et polluent à leur tour ce qui a déjà été pollué.
ne
l’environnement ?
hi
On peut partir de l’idée que le pollueur passe à la caisse s’il est fautif, s’il n’a
pas par exemple pris les mesures de prévention qui lui étaient pourtant imposées. S’il n’est
ac
pas fautif, qu’il était au taquet sur les mesures de prévention, mais qu’il y a malgré tout
aM
dommage… la société finalement fait des choix et en accepte les conséquences. C’est à la
société d’assumer les dégâts engendrés par les besoins qu’elle a. ou sinon… on peut rester
stoïque au vu de la pollution et considérer que c’est au pollueur, même s’il n’est pas fautif, à
/L
payer.
m
3 solutions apparaissent.
co
l’assurance qui crache, tout en sachant que cela répercuté in fine sur le
consommateur.
rib
Ø Soit enfin, on essaye de faire prendre en charge une partie des coûts à une
w
Armateur, chargeur, État, collectivités territoriales, victimes entent en jeu dans une
marée noire. La Convention de 1969 ciblant l’armateur a été suivie par une convention de
1972 prévoyant l'intervention d’un fonds d’indemnisation alimenté par l’ensemble des
chargeurs.
Section 3
Deux interprétations possibles du principe de Pollueur-payeur
Le débat ne porte pas sur la question d’une internalisation des coûts, ou des
mesures de prévention comme de lutte. Quelle que soit l’interprétation des textes
internationaux et communautaires, le débat ne porte pas sur ce point. Et ni sur les mesures
de contrôle, d’analyse de l’état de l’environnement…
5
Voir plus bas dans le principe du Pollueur-payeur ce qui concerne le FIPOL.
ne
hi
ac
B · Une interprétation maximaliste aM
Cette interprétation repose sur le rajout aux différents coûts admis dans
l’interprétation minimaliste des coûts de remise en état par le pollueur, quelles que soient les
/L
la base simplement d’un constat, celui de l’existence d’un dommage. Dommage qui justifie
co
d’autres personnes que le seul pollueur. Finalement, ratisser tout le secteur économique
auquel appartient le pollueur, éventuellement avec les pouvoirs publics.
w
w
w
Chapitre II
Le principe du Pollueur-payeur
& l’internalisation des coûts de la prévention
Ces illustrations sont au nombre de deux, globalement.
Et bah pourtant.
ne
hi
Paragraphe 1er
ac
aM
La démarche retenue par l’OCDE
/L
Cette démarche se répartit en deux temps. Elle n’est que la transposition du Droit
de la concurrence dans le domaine environnemental. Dans un premier temps, pour l’OCDE,
m
il faut se demander si l’aide publique en cause pourrait être compatible avec le principe.
co
Dans un second temps, l'hypothèse où l’aide publique n’est pas compatible, n’y aurait-il pas
un Intérêt général à permettre cette aide publique à finalité environnementale ?
d.
rib
Méditons.
w
a · Le pollueur reçoit une subvention par une Administration qui est financée par une redevance de pollution
A première vue, il y aura incompatibilité avec le principe du Pollueur-payeur. C’est
parce qu’il pollue qu’on l’aide. Normal. L’origine financière de l’argent accordé au
pollueur repose sur l’argent ponctionné auprès des pollueurs. La subvention est donc
mutualisée. La compatibilité de ce type de subvention. Reste à espérer que la redevance soit
suffisamment dissuasive pour entraîner une évolution des comportements. Il faut encore que
la somme prélevée soit proportionnée à la quantité de polluants émis. D’où des conditions.
b · Une aide publique en matière d’économique d’énergie tout au moins une énergie moins polluante
Ce type d’aide ne semble finançable que par l’impôt, d’où une incompatibilité avec
le principe du Pollueur-payeur. Mais si ce type d’aide est conditionné par une démarche,
volontaire, du pollueur, l’aide apparaît moins contestable. En effet, utiliser une énergie
moins polluante est probablement beaucoup plus cher qu’une énergie plus
traditionnelle.
S’il y a une démarche volontaire, on peut comprendre que l’État puisse aider à
couvrir une partie du surcoût engendré par le recours à une énergie moins polluante.
ne
la barbare, ou en n’utilisant pas de produits reconnus comme dangereux pour l’écosystème
et les approvisionnements en eau, il y alors Intérêt général. Une analyse purement
hi
théorique permet de soulever que certaines aides publiques, a priori incompatibles avec le
principe du Pollueur-payeur, ne sont pas en réalité incompatibles.
ac
aM
2 · L’analyse de la recommandation de l’OCDE de 1974
/L
m
redistributive.
rib
Dans la mesure où ces conditions sur le but de l’aide sont remplies, reste à
s’interroger sur les conditions sur le contenu des aides. On ne jette pas l’argent par la
fenêtre. Enfin en théorie. L’aide est nécessairement sélective. Elle est encore provisoire.
Elle ne doit en outre pas entraîner de distorsions trop importantes dans les échanges
internationaux. Il en résulte une certaine sévérité, et elle amène l’OCDE à mettre en place
des conditions de forme
ne
d’un État membre – si l’aide accordée à un pollueur par un autre État est conforme aux
conditions de fond imposées par l’OCDE.
hi
ac
Ce comité a beau existé, il est bien peu prolixe. La transparence de son
fonctionnement est tellement opaque qu’on peut s’interroger sur son activité.
aM
/L
Paragraphe 2e
m
existe. Dans le Traité de Rome, figure un dispositif spécifique de contrôle préalable des aides
w
d’État aux entreprises. Quand le contrôle se fait a posteriori pour l’OCDE, pour la
Commission, elle intervient tant a posteriori qu’a priori, sur les projets d’aides d’État
communiqués par un État.
L’Art. 87 du Traité de Rome précise ainsi les circonstances dans lesquelles une aide
d’État à une entreprise pourrait se voir considérée comme compatible au regard du Droit
communautaire. Cet article retient trois hypothèses. ➀ L’aide est destinée à promouvoir un
projet important d’intérêt européen commun. ➁ L’aide est destinée à promouvoir une
région en retard économique. ➂ L’aide est destinée à faciliter le développement de
certaines activités économiques. La Commission se doit d’être au taquet sur des aides
accordées au pollueur.
Dans la pratique, les aides d’État à finalité environnementale n’ont jamais été
justifiées par la première justification. Cette première dérogation suppose en effet qu’il y ait
un véritable projet européen transnational. Et bah pour l’instant, s’il y en a, ils ne répondent
pas au critère de l’Art. 87.
Les aides d’État ont été plus invoquées au regard de la deuxième dérogation. Reste
qu’en pratique, le motif de la promotion d’une région en retard économique est plus utilisé
à titre complémentaire du bien fondé d’une aide d’État à finalité environnementale.
Le motif, soit exclusif, soit essentiel, repose donc bien plus sur le troisième,
bref le soutien à une activité spécifique. Si bien qu’on Parlement souvent d’aide
sectorielle.
ne
Bon, mais la Commission, en tant qu’autorité de la concurrence, ne développe pas
trop le domaine environnemental. Le plus souvent, ce qui ressort du phrasé de la
hi
Commission, c’est qu’elle se conforme dans la pratique à des encadrements. Les
encadrements, ce sont des documents, élaborés par la Commission, qui fixent les lignes
ac
directrices que suivra dans l’avenir la Commission dans l’étude des projets d’aides d’État
soumises. C’est un écho certain aux directives sauce française. L’encadrement a donc une
aM
valeur politique, plus qu’une valeur véritablement juridique.
/L
le fait pas, elle doit le justifier, en invoquant une spécificité particulière du projet qui lui est
transmis, lui permettant d’agir autrement que sous la coupe de l’encadrement.
co
d.
Les politiques que la Commission a envisagées se font selon des priorités qu’elle
même a dégagées. Les États peuvent donc anticiper la manière dont ils seront
rib
L’encadrement de 1974 voit la Commission n’autoriser que des projets d’aide aux
investissements, bref des aides permettant à un pollueur d’établir un dispositif antipollution
conforme aux normes imposées par les États. L’objectif, c’est rendre plus acceptable une
Paragraphe 3e
Les encadrements récents de 1994 et 2008
Finalement, l’intérêt est de comprendre les finalités environnementales de la
Commission, et de comprendre comment le principe du Pollueur-payeur est interprété.
ne
Les encadrements se sont succédés dans le temps. Ceci dit, il y a eu des périodes
hi
pendant lesquelles la Commission a galéré à établir des lignes directrices. En l’absence
ac
d’encadrement, la Commission peut quand même contrôler. Les encadrements n’ont pas de
valeur réglementaire. Ils ne font que traduire des politiques.
aM
Le premier à retenir, c’est celui de 1974, bref aux débuts de la politique
environnementale de ce qui est encore la CEE. Il est dans la lignée de la recommandation de
/L
exceptionnel. Lorsqu’elle existait, elle ne pouvait qu’être transitoire dans le temps. L’aide
devait ainsi être dégressive dans le temps, et ne concerner que des aides à l’investissement.
co
L’approche est assez restrictive. Cette conception a d’ailleurs cédé la place à une conception
d.
A · L’encadrement de 1994 (vise surtout les PME, rajoute la raison d’aide au fonctionnement)
.sc
Dans le détail, on peut remarquer une insistance sur les besoins particuliers des
PME. Ce qui est plus important, c’est que la Commission ne se cantonne plus seulement à
w
une notion de politique transitoire. Il n’est plus envisagé que les aides d’État doivent à
w
économique, s’il est encadré. Le principe de Pollueur-payeur est là, de même que la libre
concurrence. On n’arrive pas à éviter les dégradations de l’environnement par l’application
du principe de prévention. On décélère la dégradation sans l’arrêter.
Il ne faut en outre pas se focaliser sur les seules aides à l’investissement. Alors que
l’encadrement de 1974 s’arrêtait aux seules aides à l’investissement, l’encadrement de
1994 prévoit la possibilité pour la Commission de donner son accord pour des aides au
fonctionnement, sous conditions.
Parmi les aides à l’investissement, celles qui sont préférées par la Commission ne
sont pas seulement celles qui ont pour but pour une entreprise de se conformer à une
nouvelle norme. Comment adapter la politique d’une entreprise à de nouvelles contraintes ?
L’encadrement de 1994 remarque que la PME est dans une situation moins favorable qu’une
grande entreprise. On entend inciter une entreprise à une approche volontaire de protection
de l’environnement. Il faut a priori plus facilement accepter une aide pour une entreprise qui
se fixe un objectif allant au-delà des normes imposées. Il faut accompagner le volontariat,
être dynamique. L’aide à l’investissement sera plus cohérente.
ne
La Commission entend revoir l’ensemble de ses encadrements d’aides d’État, histoire de
mieux cibler les futures politiques nationales d’aides d’État, au regard de cette stratégie de
hi
Lisbonne.
ac
Ce plan d’action évoque aussi l’idée d’exemption par catégorie. Ok. Exemption
aM
par catégorie, cela sous-entend que certaines catégories d’aides d’État n’auront plus
besoin d’être notifiées à la Commission. On considérera à l’avance que les projets d’aide
d’État concernant ces catégories sont conformes au Droit communautaire. Se pose en tout
/L
cas la question de savoir s’il y a des catégories d’aides d’État environnementales qui
n’auraient pas besoin d’être notifiées à la Commission, et quelles en seraient les
m
conséquences. La Commission se veut d’une part pédagogique, tout en ciblant au mieux les
co
Une aide d’État qui est sous la forme d’une aide à l’investissement permettant à des
entreprises permet d’aller au-delà de ce qui leur est imposé par des normes
rib
2 · L’encadrement de 2008 s’appuie sur une approche plus économique que politique du principe de Pollueur-payeur
Plus économique que politique. Normalement, avec le principe du Pollueur-
payeur, il ne devrait plus y avoir besoin d’aide d’État. Pourquoi ? Parce que les mesures de
police et les instruments économiques devraient finalement aboutir à une internalisation
des coûts environnementaux dans le coût du produit ou du service. Il suffirait a priori que
les États membres disposent d’une réglementation adaptée pour que le principe du
Pollueur-payeur soit appliqué de manière stricte. Les pouvoirs publics disposent d’une
certaine marge de manœuvre qui révèle qu’on ne soit prêt à internaliser les coûts
environnementaux, intégrant l’idée que le pollueur ne soit pas le seul à passer à la caisse.
Aujourd'hui encore, on ne sait pas tellement à quoi correspond l’aide d’État, on sait toutefois
que c’est le moyen de répondre à une défaillance, à une mauvaise application du principe de
Pollueur-payeur.
ne
prévu par un État membre rentre dans les lignes directrices prévues par l’encadrement, le
travail de la Commission est allégé. La Commission admet toutefois l'hypothèse où l’aide
hi
d’État qui pourrait être accordée à une entreprise précise aboutirait à un montant très élevé
ac
d’aide. Elle examinera le régime d’aide, comment est-il appliqué à l’entreprise. Finalement,
la Commission contrôlera quand même les cas particuliers si les aides sont très
aM
importantes.
entreprise.
co
Enfin, une catégorie vise les aides permettant d’anticiper une nouvelle norme,
sortie mais pas encore vigueur.
d.
rib
politiques.
w
w
Section 2
w
Paragraphe 1er
État des lieux
L’OCDE a insisté sur la question de la fiscalité écologique durant les années 1980 et
encore plus pendant les années 1990. L’agence européenne de l’environnement essaye
d’évaluer en permanence quelle est la place de la fiscalité écologique dans les politiques
nationales des États membres.
ne
Une étude de 2002 de l’Agence européenne pour l’environnement révèle 5
constats. ➀ Le produit de la fiscalité écologique s’élève en 1999 à 6,7 % du produit total
hi
des impôts et cotisations sociales. La fiscalité écologique reste on ne peut plus modeste. ➁
ac
La fiscalité écologique concerne pour l’essentiel deux domaines, l’énergie à 75 %, les
transports à 20 %, les miettes pour le reste. La fiscalité écologique se cristallise autour de la
aM
question énergétique. ➂ La part de la fiscalité écologique dans les prélèvements obligatoires
n’a augmenté que très légèrement sur 20 ans. Les États triment à s’engager dans une
fiscalité écologique. ➃ La part de la fiscalité écologique dans les prélèvements obligatoires
/L
varie beaucoup d’un État à l’autre. Les politiques nationales en matière de fiscalité
m
écologique sont disparates. Il est d’autant plus difficile d’harmoniser tout ça au niveau de
l’Union Européenne, ne serait-ce que par des directives. ➄ Le domaine de fiscalité
co
écologique diffère notablement d’un État à l’autre. La fiscalité écologique concerne par
exemple en France plus la protection de l’eau, des ressources naturelles, quand dans
d.
sérieux des pays en matière de fiscalité écologique, éventuel, ces engagements ne seraient
que nationaux, pas communautaires.
.sc
au-delà, la Commission contrôle selon des critères de nécessité [caractère incitatif de l’aide]
et proportionnalité [qui peut le plus peut le moins ?], mais encore des effets négatifs de
w
Paragraphe 2e
Les difficultés inhérentes à l’instauration d’une fiscalité écologique
Dès lors que se pose la question de la fiscalité écologique, deux difficultés
surviennent, essentiellement d’ordre politique et juridique.
ne
en matière de fiscalité suppose l’unanimité du Conseil. Il est donc parfois tendu d’obtenir
une harmonisation. Deuxièmement, il faut éviter toute discrimination fiscale des
hi
produits entre États membres.
ac
aM
Paragraphe 3e
/L
en Droit communautaire
co
d.
Alors, ici, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a eu des brochettes de projet à partir de
rib
productives que le projet n’a pas pu être adopté avant la Conférence de Rio, si bien que
w
le Commissaire responsable a préféré se casser plutôt que de venir les mains vides.
L’encadrement de 2001 insiste sur cette question, celui de 2008 encore plus. Il en
résulte qu’une aide fiscale dans le cadre de la fiscalité écologique est a priori acceptable
puisqu’il y a intention de modifier le comportement du contribuable. Ceci dit, il faut
s’assurer que le contribuable va véritablement s’engager dans la voie d’un changement de
ne
comportement. La Commission entend s’assurer qu’un minimum soit exigé du
contribuable. On ne doit pas l’exonérer totalement. Il faut un prélèvement minimum.
hi
Si exonération il y a, elle ne peut être que temporaire. Enfin, un engagement personnel
ac
du contribuable doit être obtenu. Bref, il faut un accord volontaire. aM
C · C’est de la fiscalité environnementale sans être de la fiscalité environnementale
/L
m
Une taxation, par exemple sur les carburants, visée par une directive fiscale, peut
rib
révéler une fiscalité écologique. La TIPP, tout ça… De même, une directive sur les émissions
de polluants par les moteurs à combustion est régulièrement rafraîchie. On s’est demandé si
.sc
les États, dans le cadre d’une telle directive, pourraient-ils être autorisés à introduire une
fiscalité écologique pour favoriser l’achat de nouveaux véhicules moins polluants. La
w
question de la fiscalité incitative est ainsi régulièrement discutée depuis le début des années
w
1980. La prime à la casse en est un bon exemple. Sont même discutées actuellement des
taxes d’ajustement pour pénaliser les pays qui ne prennent pas suffisamment
w
Section 3
Le principe du Pollueur-payeur & la politique du prix réel
On a une décharge, reste à savoir comment fixer le tarif. Dans l’optique du principe
de Pollueur-payeur, il faut intégrer l’ensemble des coûts, y compris environnementaux.
Donc l’ensemble des conditions imposées pour que la décharge ne pollue pas.
6
Alors je précise que j’ai repris ce terme in extenso et que je ne fais pas de la propagande pour un certain dentifrice.
Chapitre II · Le principe du Pollueur-payeur
41 & l’internalisation des coûts de la prévention
Droit de l'environnement Le principe du Pollueur- 2009 - 2010
payeur
Bref tous les coûts liés au fonctionnement de la décharge pour éviter toute
pollution. Mais encore les coûts de surveillance, de gardiennage, une fois l’exploitation
achevée, éventuellement le démantèlement de la décharge et le devenir du terrain, le coût
de sa remise en état pour qu’il soit réutilisé, sans oublier des garanties bancaires au titre de
caution en cas de non-respect des engagements de l’exploitant de la décharge.
ne
de l’adoption de la Constitution irlandaise, il est prévu que l’eau soit gratuite. La
directive communautaire de 2001 a dû amener l’Irlande à donc modifier sa
hi
Constitution afin que les services d’eau ne soient plus financés par l’impôt, mais par les
consommateurs, et non les contribuables. Parmi ces consommateurs, on distingue les
ac
ménages des agriculteurs et des industriels. Aujourd'hui, le plus gros consommateur, c’est
aM
l’agriculteur, chose encore plus nette dans les pays s’amusant à l’irrigation intensive, genre
Espagne. La conséquence, c’est que l’exigence d’appliquer un tarif réel aux agriculteurs pose
un petit problème, source d’une augmentation des prix agricoles. Finalement, les ménages
/L
passent à la caisse. La directive exige pourtant que le prix de l’eau ne soit pas le même
pour l’industriel, pour le ménage et pour l’agriculteur, car les conséquences
m
tellement plus simple de ratisser large que de prendre d’assaut des groupes de pression…
d.
rib
Chapitre III
.sc
Le principe du Pollueur-payeur
w
w
Lorsque le principe du Pollueur-payeur a été dégagé par l’OCDE, il n’a pas été
imaginé comme un principe de responsabilité. Le pollueur ne prend à sa charge que les
coûts de prévention et de lutte, pas les coûts de réparation des dommages
environnementaux, bref la remise en l’état.
Dès lors que l’atteinte à l’environnement est avérée, il peut y avoir une victime, une
personne privée, une personne publique, ou l’environnement lui-même. La question de la
réparation des dommages environnementaux suppose une réflexion sur le fait de savoir qui
représente l’environnement… Le Droit de la responsabilité lui est adapté que dans le cas
où une personne est ciblée. Il est inadapté lorsque l’atteinte vise l’environnement. Le
principe du Pollueur-payeur permet de méditer pour définir des régimes juridiques des
dommages environnementaux qui devraient être quand même pris en charge par le pollueur
lui-même, indépendamment du fait que l’environnement ne dispose pas de la personnalité
juridique.
Section 1
La réparation des dommages environnementaux en Droit international
On vise ici les dommages transfrontières causés par des activités menées sur le
territoire d’un État.
ne
mondial, ne sont pas nécessairement liés à l’existence d’un fait illicite ou d’un manquement
à une obligation internationale. A partir de la Déclaration de Stockholm de 1972, des
hi
ébauches de négociations, de réflexion, pour aborder la question de la responsabilité
ac
internationale de l’État, ont été amorcées. aM
Paragraphe 1er
/L
m
Dans la mesure où le Droit coutumier repose sur l’existence d’un fait illicite, la seule
d.
voie possible pour aborder la question sur un autre terrain est, soit la voie conventionnelle,
rib
conventions qui reposent sur une responsabilité sans fait illicite de l’État, sont d’une part,
une convention sur l’Espace de 1972, d’autre part des conventions dans le domaine du
w
nucléaire.
w
Dans le premier cas, cette convention était indispensable pour permettre plus
w
ne
rapports entre exploitant et victime plutôt que les rapports entre les États concernés. Dès lors
que l'activité est dite dangereuse, il est évident que l’État du lieu de l'activité a autorisé cette
hi
activité, qu’il considère peut-être bien qu’il va tirer les marrons du feu sur un plan tant
économique que social. *petit accent roumain* ARGENT, ARGENT…
ac
aM
Paragraphe 2e
/L
Les catastrophes du genre marée noire sont suffisamment visibles pour que des
rib
(a priori donc celle de Stockholm), ont servi d’exemple. Toutes deux ont été modifiées à
plusieurs reprises par des protocoles en raison de nouveaux exemples de catastrophes.
w
w
l’affréteur. Le choix n’était pas a priori évident, sauf à faire prévaloir la tradition du Droit
maritime, en vertu duquel la responsabilité de l’armateur pour les dommages lors de
l’exploitation d’un navire est retenue. La Convention de 1969 reprend cette responsabilité
traditionnelle. C’est peut-être dû au fait que les spécialistes qui ont participé à l’élaboration
de cette convention aient été spécialisés en Droit de la Mer. L’autre idée, c’est celle d’une
responsabilité sans faute. Une dernière idée, c’est la définition d’un
plafond d’indemnisation, là encore dans la lignée du Droit maritime, en vertu de quoi
l’armateur n’est responsable que sous un plafond limité à la valeur du navire et de sa
cargaison. Mais si les dommages crèvent le plafond ? C’est pourquoi a été adoptée une
deuxième convention, celle de 1972, créant un fonds international d’indemnisation, le
FIPOL. Il intervient pour indemniser au-delà du plafond fixé par la Convention de 1969. Ceci
dit, lui aussi a un plafond. Ce FIPOL est alimenté par des prélèvements sur les affréteurs.
On va trouver autre chose dans ces conventions, genre la définition d’une liste des causes
exonératoires, voire des dispositions concernant la juridiction nationale compétente, etc.
ne
de 1969 et 1972 a pu être capitalisée une expérience afin de définir d’autres conventions
hi
internationales. Tous les exemples bons ou mauvais, reposent sur ce modèle. La seule pierre
d’achoppement reste le plafonnement, et dans l'hypothèse où il y en ait un, faut-il créer un
ac
fonds d’indemnisation. aM
Une convention, sur le transport maritime de produits chimiques dangereux autres
que les hydrocarbures, établit un plafonnement avec fonds d’indemnisation. Curieusement,
ce fonds n’est pas nécessairement alimenté par l’industrie chimique. Un État peut préférer
/L
apporter lui-même sa contribution que d’exiger son industrie chimique de mettre la main à
m
la poche. Merci contribuable. Une autre convention, élaborée par le Conseil de l’Europe en
1993, la convention de Lugano, concerne toutes les activités dangereuses, y compris les
co
OGM. Cette convention a notamment pour défaut de ne pas prévoir de plafond. Si bien
d.
qu’elle a été très peu signée. Une seule ratification a eu lieu depuis 1993. Les différentes
dispositions de cette convention sont cependant suffisamment originales pour qu’elles
rib
7
Réplique qui pourrait finir par faire de l’ombre à Jennifer Lopez et son Give Me Your Ass légendaire.
Pour les ignorants, c’est à voir notamment ici http://www.youtube.com/watch?v=rZlL9H2YUcY
Chapitre III · Le principe du Pollueur-payeur
45 & la réparation des dommages causés à l’environnement
Droit de l'environnement Le principe du Pollueur- 2009 - 2010
payeur
Section 2
La réparation des dommages environnementaux
en Droit communautaire
Le Droit communautaire aborde cette question de manière singulière. Pour deux
raisons. Premièrement, il est rare qu’il y ait eu en Droit communautaire tentative
d'harmonisation des législations nationales en matière de responsabilité civile ; certains États
continuent de considérer que la Communauté n’a pas compétence en la matière.
Ce n’est qu’exceptionnellement que le Droit communautaire a abordé ces questions de
responsabilité. La Directive sur la responsabilité des fabricants de produits défectueux est une
illustration. Les institutions européennes tâtonnent pour la responsabilité civile, alors
pour la responsabilité environnementale… Une deuxième raison repose plus sur les
spécificités du Droit de l’environnement. Le dommage environnemental qui se traduit par
ne
des atteintes aux biens ou personnes est a priori pris en compte dans le cadre des droits
nationaux. Il n’y aurait pas fondamentalement besoin d’harmoniser. L’expérience acquise
hi
avec la directive précitée qu’harmoniser en matière de responsabilité compliquait plus les
droits nationaux qu’autre chose, à force de pondre des régimes spéciaux un peu partout. Si
ac
les institutions européennes voulaient s’engager sur la voie de la réparation des dommages
environnementaux, c’est parce qu’il n’y a pas de modèles nationaux, mais des modèles
aM
internationaux.
/L
la fin des années 1980. La Commission était parvenue à l’idée qu’il faille agir – peut-être –
co
secteur par secteur. Elle avait proposé une directive spécifique sur l’élimination des déchets,
sans succès. La Commission a été traversée par l’idée que plus on définit un régime strict de
d.
réparation des dommages environnementaux, plus ça allait changer les comportements des
pollueurs. Ce régime strict a été considéré comme un élément clé de la responsabilité des
rib
pollueurs. S’en est suivie une réflexion sur les instruments économiques pour savoir
comment aboutir à un changement de comportement des éventuels pollueurs. C’est
.sc
changement de comportement des pollueurs. Pour justifier, rien de plus de plus simple, il y
w
a le principe du Pollueur-payeur.
w
Apparaissent dans cette directive deux situations assez distinctes. D’un côté il y a ce
que doit faire le pollueur, l’exploitant de l'activité, lorsqu’un événement susceptible de
causer un dommage environnemental, survient. On tape ici dans la prévention. D’un autre
côté, il y a ce que doit faire le pollueur une fois le dommage avéré. On est plus dans la
notion de réparation.
On constate également un lien entre son champ d’application et les grands textes
du Droit communautaire de l’environnement. La Directive se focalise en effet sur des
dommages qui sont appréciés au regard de textes essentiels. Parmi ceux-ci, il y a par
exemple la Directive HABITAT ou Directive NATURA 2000. La Directive de 2004 aborde ainsi
la question de la remise en état des zones NATURA 2000 dégradées par un dommage
Chapitre III · Le principe du Pollueur-payeur
& la réparation des dommages causés à l’environnement 46
2009 - 2010 Droit de l'environnement Le principe du Pollueur-payeur
environnemental. Elle ne cherche pas à s’intéresser à mettre en place un régime juridique
complet en matière d’atteinte à l’environnement. Son souci est purement pragmatique.
Paragraphe 1er
La notion de dommage environnemental retenue par la Directive de 2004
L’objectif de la directive n’est pas d’établir un régime général de responsabilité
dans le domaine de l’environnement. Les auteurs de la directive n’ont pas été très
gourmands. Leur manque d’appétit s’explique probablement par l’échec de la Convention
de Lugano. Ce qui caractérise la directive, c’est l’exclusion de certains types de
dommages. Dès lors que des atteintes aux biens ou aux personnes peuvent être isolés de
l’atteinte à l’environnement lui-même, la directive ne s’applique pas. Seul le Droit national
régira les règles de responsabilité pour les atteintes aux biens et aux personnes. Ce
point est primordial. La directive ne s’applique qu’à l’atteinte environnementale. Exit la
notion de victime. La victime et bah elle n’est pas identifiée. La victime fait valoir une
ne
demande d’indemnisation pour un dommage qu’elle-même ou ses biens ont pu subir du fait
de l’atteinte à l’environnement. Ces victimes ne seront pas indemnisées par le régime prévu
hi
par la directive.
ac
La Directive ne touche pas à tous les dommages environnementaux, dits… purs.
aM
En premier lieu, elle repousse dans le fossé des dommages qui ne seraient pas… graves. Soit
le Droit national sera la référence pour définir des règles concernant l’indemnisation de ces
dommages, soit le Droit national ne fournit rien. Comme ça, au moins, c’est clair.
/L
La jurisprudence sur le trouble anormal de voisinage ne les indemnise que dans le cas où il
m
est anormal…
co
environnementale de l’Union.
rib
Droit communautaire, les zones de conservation des oiseaux, et les zones NATURA 2000.
w
La directive est ici plus cohérente. Elle ne fait pas de tri entre les dommages,
qu’il s’agisse des dommages portant sur la qualité, la quantité ou le débit. La directive de
2000 insiste sur une politique s’appliquant à l’ensemble des différents types d’eau,
d’écosystèmes aquatiques.
ne
comme un support. Le Droit communautaire, et le Droit national, ont, en matière de sol,
notamment l’érosion, a dégagé quelques réglementations pour éviter d’éroder la partie
hi
arable du sol. Récemment, la prévention des glissements de terrain a été encadrée. En tout
ac
cas, la valeur agronomique d’un sol n’est pas un motif a priori spécifique.
aM
Bref, la définition de dommage environnemental est assez restrictive. Reste la
notion de biodiversité, relativement ambitieuse.
/L
le régime juridique spécial définit par le Droit national pour certains types de dommages,
genre ceux provenant des mines, et enfin le Droit commun de la responsabilité, dans
d.
Paragraphe 2e
w
w
On retrouve dans la directive des dispositifs très proches de ceux qui se retrouvent
dans les conventions internationales. Les auteurs de la directive ont été tentés de reprendre
tout un tas de conditions de mise en œuvre.
ne
3 · L’établissement d’une liste d’exonérations
hi
ac
A cet égard, la Directive n’a pas un contenu inattendu. On retient ainsi la faute
d’un tiers ou la force majeure. Ce qui est plus important, c’est qu’elle retient 3 clauses
aM
exonératoires beaucoup moins évidentes.
Le Droit français considère que l’autorisation n’est qu’une mesure de police, qui ne concerne
que les rapports entre Administration et exploitant, pas les rapports entre l’exploitant et les
d.
moment. Il faudra savoir si l’exploitant pouvait estimer qu’il y ait un risque d’atteinte à
l’environnement.
w
Cette absence soulève une question si bien que la Commission doit surveiller
l’évolution du marché des assurances. Avant 2010, elle devrait faire… toute proposition utile
pour pousser les opérateurs économiques à présenter certaines garanties. Avant 2010, bon
Chapitre III · Le principe du Pollueur-payeur
49 & la réparation des dommages causés à l’environnement
Droit de l'environnement Le principe du Pollueur- 2009 - 2010
payeur
courage. Les négociations entre le marché des assureurs, les pollueurs potentiels et les
institutions vont bon train.
Paragraphe 3e
L’engagement de la responsabilité du pollueur
Le principe du Pollueur-payeur a conduit les auteurs de la Directive à mettre en
place des obligations spécifiques à la charge du pollueur. Il a ainsi l'obligation d’accepter sa
responsabilité, mais lui sont encore mises à sa charge des obligations spécifiques, visant
la remise en l’état effective de l’environnement qui a morflé. Toujours dans l’esprit du
Pollueur-payeur, les pouvoirs publics sont soumis à des obligations spécifiques. En
réalité, l’absence de victimes pourrait entraîner une absence de remise en état. Il faut bien
qu’il y ait une entité quelconque pour amener l’exploitant à remplir ses obligations.
ne
A · Les obligations de l’exploitant
hi
ac
Trois obligations sont prévues.
aM
1 · Une obligation d’alerte
/L
dommage environnemental. Il doit faire état auprès de cette autorité administrative des
co
mesures qu’il envisage de prendre. Cette obligation est prévue dans l'hypothèse où il y a
péril en la demeure, menace imminente d’un dommage. Cette obligation d’alerte,
d.
Il doit agir, soit pour éviter la survenance d’un dommage s’il menace, soit
w
Dans les travaux préparatoires, la question est essentielle. Certains États refusaient
l'obligation de devoir substituer à un exploitant défaillant. On retrouve l’approche classique
selon laquelle le Droit pénal doit imposer à une personne à revenir dans le droit chemin.
ne
Dans le cadre de la Convention de Lugano de 1993, les auteurs de la convention
hi
avaient été effleurés par la question. La Convention de Lugano prévoit ainsi des possibilités
ac
pour les associations d’intervenir. Dans la Directive, c’est pareil, y sont définies deux
catégories de tiers intéressés.
aM
Ø Il y a ainsi les victimes. L’atteinte à l’environnement se serait traduite par des
atteintes aux biens et aux personnes.
/L
m
Ces possibilités sont tout d’abord un droit d’alerte. Une victime ou une
d.
dénoncent…
w
Paragraphe 4e
Les modalités de la remise en état de l’environnement dégradé
Le dommage doit être entièrement réparé, mais la directive ne précise pas
jusqu’où l’environnement doit être remis en état. Il faut éviter d’en faire trop, bon et puis de
toute façon un environnement touché met des années voire des décennies à s’en remettre
alors autant prendre son temps. La directive a été cependant sérieuse en posant les bases de
la réparation. La directive distingue la réparation des dommages au sol, et la réparation des
dommages aux eaux et à la diversité biologique.
ne
hi
A · La réparation des dommages au sol
ac
aM
Cette approche est contestable. Elle repose sur les besoins de l’Homme et non
sur la dépollution du sol. Arable éventuellement, mais toujours pas agronomique. On
perçoit bien une fois encore qu’on s’intéresse plus à l’Homme qu’à la Nature. Les modalités
/L
de réparation du sol sont définies en fonction de l’usage qu’en fait l’homme, et pas en
m
fonction de l’atteinte causée aux qualités mêmes du sol. Si bien que l’étendue de la remise
en état est fonction de l’usage qui en est prévu.
co
Les modalités se font également en fonction d’un objectif sanitaire: il ne doit pas
d.
y avoir de risque grave pour la santé humaine. La vision est une fois de plus
rib
complètement centrée sur l’homme. Moralité, le sol ça sert pas à grand chose quand c’est
pas exploité et si la main de l’Homme n’est pas passée par là, le sol perd beaucoup en intérêt
.sc
pour la Directive. Ce la s’explique par le fait qu’en droit communautaire, le sol est vu comme
un support d’exploitation. Ça fleure bon le mercantilisme. Et en prime qui dit santé humaine
w
Le pollueur doit agir en complément, c’est genre implanter une espèce animale ou
végétale dans un espace différent de celui qu’on a pu restaurer. Il s’agit d’une restauration
complémentaire. A défaut, la restauration peut être compensatoire. On essayera de
compenser, par des tunes, les pertes effectuées, entre le moment où le dommage est
survenu, et le moment où la restauration aura produit des effets.
Une annexe précise tous ces termes. Cela reste ardu. On renvoie finalement dans la
pratique au génie écologique.
Conclusion
Deux conclusions sont à apporter.
a · En Droit international
La normativité du principe est loin d’être évidente. Plus d’une manière permettent
de cerner ce principe. La pratique conventionnelle est la plus évidente. Mais la pratique
ne
jurisprudentielle n’est pas à écarter.
hi
Ø La pratique conventionnelle
ac
Il est vrai que de nombreuses conventions évoquent le principe, du moins les plus
aM
récentes, postérieurement à 1985. On le retrouve dans des conventions abordant la
protection de zones délimitées. Ces conventions ont parfois des formules faisant… douter
de la normativité. La définition même peut faire douter. Lorsqu’il est défini, c’est plutôt
/L
une force… relative. Bref l’homogénéité n’est pas de mise. Petite remarque ceci dit, il est
d.
certain qu’au niveau du Droit international européen, globalement, les conventions sont un
peu plus gourmandes, explicites, leur rédaction plus ferme.
rib
l’utilisation des cours d’eau et lacs transfrontières, a été complétée rapidement par une
autre convention d’Helsinki sur les effets transfrontières des accidents industriels. C’est
un principe général du Droit international de l’environnement. En mai 2003, un protocole
annexe à ces deux conventions a entendu aborder les questions de responsabilité
environnementale. Dans le préambule de ce protocole, le principe du Pollueur-payeur est à
nouveau cité comme principe général du Droit international de l’environnement. Le principe
du Pollueur-payeur doit donc être interprété dans un sens large : le Pollueur doit prendre
en charge tant le coût de la prévention, celui de la lutte en cas de survenance du
dommage, mais encore le coût de la réparation, de l’environnement ou des atteintes
causées par le dommage environnemental aux biens et aux personnes. Bref, tout État
européen partie à ces conventions et protocole peut invoquer le fait que le principe du
Pollueur-payeur soit un principe général du Droit international de l’environnement,
du moins avec les autres parties. Mais les États riverains du même cours d’eau – le Rhin en
l’espèce – ont décidé… de ne pas se référer au principe du Pollueur-payeur en y préférant un
autre principe… en effet, les États se sont beaucoup inquiétés, en tête desquels les Pays-Bas,
du taux de salinisation du Rhin. Il a fallu donc établir un taux à ne pas dépasser, donc choisir
les activités sur lesquelles agir afin de réduire ce taux de sel. Les États riverains du Rhin se
Chapitre III · Le principe du Pollueur-payeur
53 & la réparation des dommages causés à l’environnement
Droit de l'environnement Le principe du Pollueur- 2009 - 2010
payeur
sont entendus… en 1976, dans une convention dite chlorure, qu’il fallait agir
essentiellement sur l’une des sources de cette pollution, bref, les mines de potasse d’alsace,
charmante entreprise publique, aujourd'hui disparue. Agir sur ces mines, c’était tendre vers
un résultat amenant à contrôler le taux de sel. Bref, un pour tous, tous pour uns. C’était à la
France de prendre en charge ce problème. Bizarrement, même quand l’entreprise publique a
été fermée, le problème a persisté. Quoi qu’il en soit, les États riverains se sont partagés la
charge financière, sans avoir recours au principe du Pollueur-payeur supposant que ce soit
au pollueur à racler ses fonds de tiroir. Cette solidarité financière entre États riverains est un
principe, fondamental, justifié économiquement, concurrent du principe du Pollueur-
payeur.
Ø La jurisprudence internationale
ne
pollution. Mais, dans un exemple visant à nouveau le Rhin, le principe du Pollueur-payeur a
été quand même abordé, par un arbitre, à propos de la pollution du Rhin par le sel alors que
hi
les parties s’étaient engagées à ne pas en passer par ce principe. La convention de 1976
précitée avait en effet prévu une intervention spécifique des États riverains pour une
ac
régulation du taux de salinisation provenant des mines de potasse d’alsace. Bon alors
aM
évidemment, la technique retenue c’était d’injecter tout le sel dans des nappes profondes de
plaines alsaciennes. Hop là, on met tout sous le tapis et c’est fini. Suite à un protocole de
1991, une autre technique a été envisagée : les mines de potasse d’alsace entreposent le sel
/L
et le déverse progressivement sans dépasser certains seuils. Oh, on avait même imaginé
construire un genre de seloduc pour éjecter tout le sel en Lorraine. Mais ça, ça n’a pas été
m
suivi. Bref la question semblait réglée. Mais bon, comme toujours, on avait pas tout prévu, et
co
le coût du stockage du sel pouvait varier. Les États s’étaient entendus pour faire
solidairement des avances… financières. Il avait été décidé qu’une fois le problème réglé, les
d.
comptes seraient apurés. C’est parce qu’il y a eu tergiversation sur ces sommes qu’un
arbitre a été requis. Cela a soulevé juridiquement un problème d’interprétation des
rib
convention évoque comme méthode… source d’interprétation d’un dispositif, « les règles
pertinentes du Droit international qui lient les États parties ». Curieusement, les Pays-Bas ont
w
compris dans ces règles le principe du Pollueur-payeur. Le tribunal arbitral ne s’est pas
w
laissé farcir comme ça. Toujours est il qu’il a été amené à méditer sur la normativité du
w
Le texte le plus ancien, c’est une Directive de 1975 sur les déchets, ce qui est
intéressant car c’est la même année qu’a été adoptée par le conseil de la Communauté
d’une recommandation aux États membres de la mise en œuvre du principe du Pollueur-
payeur. Dans cette directive, le préambule avance explicitement que la Communauté
ne
s’inspire du principe du Pollueur-payeur. L’Art. 15 évoque quant à lui que, conformément au
principe du Pollueur-payeur, le coût de l’élimination des déchets doit être supporté par en
hi
gros le pollueur. Cette directive de 1975 donne une valeur normative du principe du
Pollueur-payeur dans le cas particulier de la prise en charge financière du coût de
ac
l’élimination des déchets. Les textes suivants ont fait pareil. Une directive de 1999 sur la
aM
mise en décharge des déchets peut être ainsi relevée : « sur la base du principe du Pollueur-
payeur, il est nécessaire de tenir compte de tous les dommages causés à l’environnement par
les décharges ». Le principe du Pollueur-payeur a donc acquis une certaine normativité,
/L
fondée sur le Droit dérivé, pas sur le fait qu’il s’agisse d’un principe général du Droit
communautaire.
m
co
Bon, mais cette étude du Droit dérivé permet en outre de déduire que, jamais ô
grand jamais, le principe du Pollueur-payeur n’a été évoqué ailleurs que dans le secteur des
d.
déchets jusqu’en 2000. Les directives en matière d’eau ? Non. Les directives en matière
d’émissions de gaz par les transports ? Non plus. On le trouve incidemment dans la fiscalité
rib
écologique. M’enfin bref, les allusions semblent plus symboliques, en tout cas politique,
plutôt que juridiques. La directive cadre sur la politique communautaire de l’eau de 2000
.sc
va opérer un changement. Elle évoque le principe et pas qu’une fois, à deux reprises dans
son préambule. « Conformément à l’Art. 174 du Traité de Rome, la politique
w
Un peu plus loin, il est énoncé que « lors de la mise en œuvre de la récupération des coûts
w
des services liés à la récupération de l’eau doit être pris en compte le principe du Pollueur-
payeur ». L’utilisation du principe du Pollueur-payeur permettra alors de bien distinguer le
cas particulier de chaque catégorie d’utilisateur de l’eau. L’analyse des coûts doit se faire de
façon distincte dans le cas particulier des ménages, le cas particulier des agriculteurs, le cas
particulier des industriels. Bref, les ménages n’auraient pas à financer le coût de l’eau
pour d’autres catégories, genre les agriculteurs. De même que les industriels ne sont
pas supposés avoir à leur charge le coût de l’eau utilisée par les agriculteurs. Et bah
quand même, l’agriculteur ne passe pas autant à la caisse qu’il ne le devrait. Pourquoi ? Par
choix politique.
ne
vouloir intégrer cette définition dans l’AUE. Pour l’instant, seul un arrêt de la CJCE aborderait
la question. La Cour le fait à propos d’une directive portant sur la pollution des sols et de
hi
l’eau par les nitrates, notamment ceux d’origine agricole. Alors l’eau potable, dans une
directive de 1975, et bah elle est définie, elle, et au-delà de 50 mg/l, l’eau n’est pas potable. Si
ac
l’eau dépasse ce seuil, soit on ne la distribue pas, soit on la dépollue, chose coûteuse. Il
aM
importe donc de s’intéresser aux agriculteurs, donc de diminuer par exemple les élevages de
type industriels. Une autre directive, de 1991, portant sur les pollutions par les nitrates, a
soulevé la question de la pollution agricole. Est dorénavant imposé aux États de définir les
/L
zones sensibles aux présences de nitrate. Histoire de définir ensuite des mesures de
prévention. La transposition de cette directive a vu des agriculteurs anglais contester
m
naturellement la manière dont l’État transpose. Ils ont fait valoir que la transposition de la
co
qui s’est prononcée dans un arrêt STANDLEY de 1999. Ce qui ressort de l’arrêt, c’est que
la Cour interprète le principe du Pollueur-payeur, vu l’Art. 174 modifié, d’une manière selon
.sc
laquelle les agriculteurs ne devraient pas se voir imposer le coût d’installations permettant
de diminuer la pollution des eaux par les nitrates, lorsqu’ils ne sont pas à l’origine de cette
w
pollution. Si l’industrie pollue aussi, c’est aussi à elle d’assumer le coût. Manifestement
w
pollution des eaux par les nitrates. La Cour relève toutefois que le principe du Pollueur-
payeur ne leur impose que le coût de la prévention de la pollution liée à leur pratique.
Implicitement, l’arrêt suppose qu’un acte communautaire ou un acte pris en son application
doive respecter le principe du Pollueur-payeur, si bien que ce principe a finalement une
portée plus large.
Depuis 1975, une directive déchet a été modifiée, amendée, au moins à trois
reprises. L’Art. 15 de cette directive explique que, « conformément au principe du Pollueur-
payeur, le coût de l’élimination des déchets doit être supporté par : le détenteur [final] qui
remet des déchets à un ramasseur ou une entreprise d’élimination, et / ou les détenteurs
antérieurs ou le producteur des produits générateurs de déchets ». L’incertitude subsiste.
ne
Incertitude, donc contentieux potentiel. La CJCE a du se prononcer sur l’interprétation de cet
Art. 15. Elle n’a pas voulu trancher le problème, si bien qu’on demande soit au législateur
hi
national ou communautaire à prendre ses responsabilités.
ac
La CJCE a rendu deux arrêts sur deux affaires, l’affaire VAN DE WALLE, de 2004, et
aM
dans l’affaire Commune de MESQUER, de 2008. Dans la première affaire, des carburants
s’échappent d’une station-service et polluent la zone environnante. En l’espèce s’était posé
le problème de savoir si l’entreprise pétrolière qui fournit le carburant ne pouvait pas être
/L
considéré comme le pollueur du fait de ne pas avoir entretenu la cuve de façon sérieuse.
Alors finalement, l’exploitant ou le fournisseur ? L’Art. 15 permet de considérer que
m
qu’elle pouvait être considérée comme pollueur. A charge pour le Juge national de trancher.
rib
Dans l’affaire suivante, la question était plus compliquée. Le Droit français des
déchets reprenait certes la définition donnée par l’Art. 15 mais reprenait aussi un Droit spécial
.sc
le propriétaire du navire voire sur le FIPOL. Alors, qui est le pollueur ? Le Juge se réfère à
w
l’arrêt précédent. La directive de 1975 au sens de son Art. 15 établit une distinction entre deux
questions. La réalisation matérielle des opérations d’élimination peut être assurée soit par le
w
détenteur du déchet, soit par le producteur des biens à l’origine des déchets. La prise en
charge financière de ces opérations doit être assurée conformément au principe du Pollueur-
payeur par les personnes à l’origine des déchets. Pour la Cour, il s’agit donc de rechercher la
causalité de ces déchets. BON, mais c’est qui ? La Cour relève que le propriétaire n’a pas les
mains propres. En tant que détenteur final, il fait partie des personnes incriminées. Cela
n’empêche pas de qualifier comme pollueur d’autres personnes à l’origine des déchets. La
CJCE considère que le Juge national peut considérer l’affréteur du navire comme
producteur de déchets. Pour pouvoir le faire, l’affréteur doit avoir contribué au risque de
survenance de la pollution. C’est au Juge national à rechercher dans quelle mesure l’affréteur
a concouru à la pollution. Le Tribunal correctionnel en charge du dossier a considéré que,
n’ayant pas pris toutes les mesures qui s’imposaient en matière du choix du navire,
l’affréteur est à considérer comme pollueur et à ce titre sanctionnable. Et le vendeur de la
cargaison à l’origine de l’affrètement ? La CJCE établit que, dans l'hypothèse où les coûts
d’élimination des déchets ne sont pas pris en charge par le fonds international, ou dans
l'hypothèse où les coûts d’élimination ne sont qu’incomplètement pris en charge par le
fonds, alors, ces coûts doivent être supportés par le producteur du produit, sous
condition qu’il ait contribué au risque de survenance de la pollution. Dans cette affaire,
Chapitre III · Le principe du Pollueur-payeur
57 & la réparation des dommages causés à l’environnement
Droit de l'environnement Le principe du Pollueur- 2009 - 2010
payeur
la Cour considère que, quelle que soit la législation nationale, le Juge national doit
considérer que le propriétaire du navire ne soit pas le seul propriétaire du navire, tout
bonnement parce que l’Art. 15 définit 3 possibilités de pollueur.
Il est à noter que, fin janvier ou début février, la Cour d'appel de Paris doit
rendre son arrêt sur la responsabilité pénale et civile de TOTAL dans l’affaire de l’Erika.
A noter aussi que 2010 est supposée marquer l’aboutissement du plan de l’ONU visant
à envoyer à la casse tout pétrolier simple coque.
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
ne
hi
ac
aM
/L
Ce principe implique qu’il n’y ait pas d’incertitudes scientifiques. Tout en sachant
qu’une prise de conscience scientifique n’implique pas de conscience politique. Dans
l’affaire de l’amiante, les conséquences nuisibles étaient connues depuis les années 1930,
leur interdiction, pas totale, n’a été appliquée qu’à partir de 1997.
ne
La déclaration de Rio consacre l’existence de ce principe. L’Acte Unique Européen,
hi
qui précède l’entrée de l’Espagne et du Portugal, modifie le Traité de Rome pour y accorder
une compétence communautaire environnementale. Le principe de précaution y est une
ac
base de la future politique environnementale de la CE.
aM
Cette reconnaissance de la Communauté européenne du principe de précaution ne
reçoit pas le même écho ça et là.
/L
à peine abordé. Ainsi, « dans le plan d’action, il convient de promouvoir et améliorer la prise
co
Bref, si le principe est évoqué, le consensus, lui, est bien plus dissipé. Du coup, ça
rib
se ressent sur le rayonnement du principe. Ce n’est pas seulement sa normativité qui pose
problème, mais tout bonnement sa définition, voire même son opportunité. Pour certains, ce
.sc
Chapitre I
L’émergence du principe de précaution et sa définition
Pour comprendre la définition de ce principe, on se base naturellement sur la
déclaration de Rio, et sur une résolution du Conseil européen adoptée à Nice en décembre
2000 en parallèle du fameux Traité. L’UE, au travers de cette résolution, a entendu donner
du corps au principe, mais finalement surtout de disposer d‘un argumentaire utile dans
les négociations internationales, notamment vis-à-vis des USA. USA qui sont loin d’être
Et l’OCDE dans tout ça ? Si, dans les 70s elle était en première ligne, là, elle attend
sur le bas côté.
Section 1
L’émergence du principe de précaution
En 3 étapes.
D’abord, avec la Charte Mondiale de la Nature, qui remonte à 1982. Plutôt bien
ne
vue, mais bon, dans la pratique, on n’y touche pas trop. Le Zaïre, ex-Congo Démocratique
hi
en est l’auteur.
ac
Ensuite, il y a les déclarations de 1987 et de 1990, européennes, sur la question
aM
de la protection de la mer du Nord.
m
Paragraphe 1er
co
d.
nature sont précédés d’une examen exhaustif ». Bref, il faut une étude d’impact. L’article
poursuit en considérant que « ceux qui se proposent d’exercer cette activité devront
w
démontrer que les bénéfices attendus sont plus importants que les dommages
potentiels à la nature, et, quand les effets potentiellement dommageables ne sont pas
totalement compris, les activités n’auront pas lieu. » C’est une référence à des dommages
potentiels qui ne seraient pas totalement compris.
Paragraphe 2e
Les déclarations de 1987 et 1990 sur la protection de la mer du Nord
En novembre 1987, la Conférence des ministres des Etats riverains de la mer du
Nord a fait le point sur les initiatives engagées. Histoire de se donner bonne conscience. C’est
en tout cas grâce à ces déclarations évoquant explicitement le principe de précaution qu’il a
aujourd'hui une existence.
« Une approche de précaution s’impose afin de protéger la mer du nord des effets
dommageables éventuels des substances les plus dangereuses ».
Là c’est plus clair, mais la déclaration va plus loin. Cette application du principe de
précaution peut requérir l’adoption de mesures de contrôle par les États membres de ces
substances, avant même qu’un lien de cause à effet soit formellement établi sur un plan
scientifique. C’est la possibilité de prendre des mesures, même en cas d’incertitude
scientifique.
ne
Au départ, les principes de prévention et de précaution ne s’excluent pas. C’est en
raison des insuffisances du principe de prévention que l’on tend vers le principe de
hi
précaution.
ac
Ainsi, en 1990, à la réunion suivante de cette conférence des ministres, il y a un
aM
rappel et est faite une précision : dorénavant il doit, et non plus peut, faire l’objet de
mesures.
/L
La portée est voulue plus précise, on lui accorde plus de consistance, et tout ça
m
durable, dans le cadre de la Commission Economique Régionale des Nations Unies pour
l’Europe. Et c’est cette définition qui sera reprise en grande partie dans la déclaration de Rio.
rib
La déclaration de Rio qui ne fait finalement que reprendre à son compte l’initiative
européenne.
.sc
w
Paragraphe 3e
w
w
La déclaration de Rio
Adoptée à la Conférence de Rio, puis par l’Assemblée des Nations Unies, elle la
rédaction de son principe 15 toutefois surprenante. On y perçoit une certaine gêne, un
malaise. C’est sûr que devoir jouer au diplomate quand on a Copacabana à côté, ça doit être
dur de bosser.
Les OGM sont eux traités par le Protocole de Carthagène. Leurs mouvements
transfrontières, bref commerciaux, sont visés par la Convention de Rio sur la diversité
biologique à plusieurs reprises. Tout en sachant que les Usa n’ont toujours pas ratifié cette
dernière.
Section 2
Définition du principe
On s’intéresse d’abord aux éléments de définition qui font consensus, bref aux
ne
circonstances de déclenchement de la mise en œuvre dudit principe. Le point central du
principe repose sur l’incertitude scientifique. Mais le consensus va au-delà, concerne
hi
également certaines caractéristiques des mesures de précaution.
ac
aM
Paragraphe 1er
/L
d’apprécier la manière dont le risque va survenir. Ce n’est pas seulement une question de
risque mais aussi une question de survenance.
w
w
Ceci dit, l’incertitude sur le réchauffement concerne l‘Homme, mais pas seulement,
et elle sous-tend l’idée de s’interroger l’ampleur des conséquences de l’augmentation de la
température. C’est là qu’intervient le GIEC – Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat8 (qui a choppé le prix Nobel de la paix en 2007 conjointement avec Al
Gore). Le GIEC, qui a sorti un rapport en 2007, admet des incertitudes. Notamment sur le
point d’impact des activités humaines en terme de pollution (≈⋲), mais « Il est hautement
probable qu’elles aient un impact sur le réchauffement climatique ».
De toute manière, ne serait-ce que sur un plan temporel, il y aura toujours des
incertitudes.
8
3 groupes le composent : Groupe I, qui étudie les principes physiques et écologiques du changement climatique ;
le Groupe II, qui lui tâte les impacts, la vulnérabilité et l'adaptation au changement climatique ; le Groupe III qui lui
cuisine les moyens d'atténuer (mitigation) le changement climatique. S'y ajoute une équipe spéciale pour les
inventaires nationaux de gaz à effet de serre.
ne
Tout ça, c’est sans compter sur les normes ISO et CEN. (x).
hi
Paragraphe 2e
ac
aM
Les caractéristiques des mesures de précaution à mettre en œuvre
/L
m
effectives ».
d.
La résolution du Conseil européen de Nice insiste sur le fait que les mesures à
rib
prendre le doivent l’être par les autorités compétentes, quand la déclaration de Rio se
contente elle de… mesures effectives.
.sc
La résolution de Nice va au-delà de ce rapport. A son paragraphe 17, elle insiste sur
le fait que les mesures à prendre doivent être proportionnelles au risque évalué. XVIII: les
discriminations les moins restrictives aux échanges commerciaux.
è OMC/CJCE
§
XIX,
ces
mesures
devraient
être
cohérentes
avec
les
mesures
déjà
prises
dans
des
situations
similaires
ou
utilisant
des
approches
similaires.
Ces
mesures
sont
toujours
susceptibles
d’être
remises
en
cause.
è
Le
Conseil
européen
de
Nice,
qui
avait
en
réalité
l‘intention
de
montrer
que
le
principe
de
précaution
ne
doit
pas
être
utilisé
n’importe
comment,
insiste
sur
les
caractéristiques
que
les
mesures
devraient
avoir.
Conseil
européen:
il
admet
de
donner
un
caractère
prioritaire
aux
exigences
liées
à
la
protection
de
la
santé
publique,
dans
la
prise
en
compte
de
la
proportionnalité
de
la
mesure.
Dès
lors
que
sont
en
cause
des
exigences
d’ordre
sanitaire,
les
autorités
compétentes
devraient
accorder
une
priorité
à
la
protection
de
la
santé
publique
(§
20
de
la
résolution
du
Conseil
européen
de
Nice)
ne
Ø L’incertitude scientifique est nécessaire pour que principe soit déclenché,
après une évaluation de qualité, et pas avec n’importe quelle mesure.
hi
ac
aM
Section 3
Les éléments de définition non consensuels
/L
m
co
déclenchement du principe, mais aussi sur la portée exacte de l'obligation à prendre des
mesures de précaution.
rib
.sc
Paragraphe 1er
w
w
2 conditions à retenir.
Le Droit communautaire est parfois plus strict que RIO: La Convention de Barcelone
sur la protection de la Méditerranée, révisée en 1995, introduit un seuil : il faut d’une part
qu’il y ait une certaine gravité et d’autre part qu’il y ait une certaine irréversibilité. Là où il y a
différence avec la Convention de Rio, c’est que ces critères apparaissent cumulatifs
Ø Les mesures prises au regard de ce risque sont appréciées par les droits
ne
nationaux
hi
On se rappellera de l’OMC avec l’affaire sur les hormones, où l’ORD rappelle que
ac
c’est aux Etats de protéger ses citoyens. Ce niveau peut être plus élevé que ce qui est admis
dans les textes internationaux.
aM
Ø La protection peut être supérieure à ce qui est prévu dans les textes
internationaux
/L
m
co
nocivité de la substance.
pouvoir continuer à utiliser cette pratique. Mais ils ont accepté de se soumettre à une analyse
des preuves de non-nocivité de cette pratique.
Mais peut-on parler d’une question de charge de la preuve qui serait confiée au
pollueur ?
La question est biaisée, car dès lors qu’il y a évaluation, cette dernière repose sur un
certain nombre de données. Dans la pratique, il y a toujours des demandes de données
scientifiques à celui qui veut mener une activité, ou produire une substance précise. La
question charge de la preuve n’est pas une question réelle, car la Base repose sur des
données présentées par le pollueur. Sinon, signifie que le gestionnaire du risque n’a plus
aucun pouvoir discrétionnaire, il serait obligé d’interdire l’activité ou le produit dès lors que
le pollueur potentiel ne peut pas prouver l’absence de nocivité ou de son produit.
Paragraphe 2e
La portée de l’obligation de précaution
En cas d’incertitude scientifique, les autorités compétentes sont-elles obligées de
prendre des mesures de précaution ou seulement d’examiner et de prendre une décision
(qui ne sera pas forcément une mesure de précaution) ? Bref quel est le degré de
souveraineté, de compétence ?
Bref quel est le degré de pouvoir discrétionnaire dans l’hypothèse où une situation
révèle des risques potentiels avec des incertitudes spécifiques ?
ne
L’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte.
hi
Les divergences vont viser l’utilité du principe de précaution dès lors qu’il est
ac
admis, quand ce principe entend laisser une large marge de manœuvre à l’État. On se
aM
rappelle en effet qu’il disposer d’un pouvoir discrétionnaire quand aux mesures à appliquer.
de précaution devrait être interprété de manière stricte, obligeant l’Etat à prendre des
mesures de précaution. Il est toutefois admis que l’appréciation des autorités compétentes
m
d.
XII:
«appréciation
politique
du
niveau
de
protection
recherché.
»
è
A
partir
du
rib
moment
où
le
risque
est
potentiel,
qu’il
y
a
des
incertitudes:
pas
de
mesures.
.sc
XV:
«
La
société
civile
doit
être,
quant
à
elle,
associée
à
cette
appréciation
w
politique.
»
w
Chapitre II
La normativité du principe dans la jurisprudence internationale et
communautaire
ne
d’un cas à l’autre. En revanche, la CJCE a assez rapidement admis la normativité du principe
en tant que PGD communautaire, allant même au-delà du Traité de Rome modifié. Cela ne
hi
l’empêche pas de disposer d’une marge de manœuvre pour encadrer ce PGD.
ac
Dès lors que le principe est normatif, le juge récupère alors une certaine marge de
aM
manœuvre. Par sa jurisprudence, il encadre la mise en œuvre de ce principe.
/L
Section 1
m
co
La jurisprudence internationale
d.
Ø Tentation du superfétatoire
C’est d’autant plus complexe que la question sur le principe de précaution est
parfois abordée à propos de la recevabilité et d’autres fois à propos du fond.
Mais grosso modo, le principe précaution est en train d’acquérir une normativité
devant la CEDH. CEDH, janvier 2009, arrêt TATAR.
(x
=
3h
de
samedi
–
màj
en
janvier
2010,
ce
rattrapage
comme
le
second
ne
comptent
pas
lors
de
la
première
session).
Chapitre III
Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit
communautaire
La plus ambitieuse des conventions concerne 12 catégories de produits chimiques,
pour lesquels un véritable régime a été mis en place. C’est une Convention de Stockholm
de 2001 portant sur les polluants organiques persistants, bref les substances qui
s’accumulent et mettent du temps pour passer à la trappe. Cette convention, entrée en
vigueur, n’envisage pas seulement le commerce international, s’intéresse à la fabrication et
l’usage des produits.
La gestion des produits chimiques repose sur des normes nationales, avec des
ne
risques de contentieux de la part d’États d’où proviendraient des produits qui seraient
interdits dans d’autres. Au niveau communautaire, cette intervention est généralement
hi
positive, permettant à l’État d’être assisté en cas de risque avéré ou non.
ac
Une directive de 1991 sur les pesticides, actuellement en cours de révision. Une
aM
Directive cadre vise quant à elle l’ensemble des produits chimiques par d’autres directives
spécifiques. Le Règlement REACH reprend ce système. En date du 18 décembre 2006, de
seulement 850 pages, c’est une belle bête. Bon, il est né d’interrogations sur l’insuffisance
/L
compétence du marché intérieur. D’où d’ailleurs le fait qu’il s’agisse d’un règlement et non
d’une directive. C’est un règlement de compromis. Ce règlement insiste sur la place du
d.
principe de précaution. Mais bon, au bout de 850 pages, on commence à se poser des
rib
Royaume-Uni ont même envoyé une lettre commune pour demander des assouplissements
envisagés par la Commission. Etc. Les États tiers ont également voulu influencer
w
l’élaboration. L’OMC attendait au coin du bois. On aurait pu penser que cela engendrerait
l’échec de la réforme. Malgré tout, le règlement est adopté. Malgré ses insuffisances, les
w
texte est le plus ambitieux en matière de produits chimiques. Tôt ou tard, une législation du
même type devrait voir le jour sur un plan international.
Section 1
Vers une approche nouvelle de la gestion des risques chimiques
Cette réforme REACH de 2006 soulève des enjeux non négligeables. En gros,
100000 substances trainent. Il convient de s’intéresser à toutes celles-ci. Outre le nombre,
l’industrie chimique européenne est la troisième industrie manufacturière d’Europe. Il y a
donc des enjeux en terme d’emploi.
69 Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire
Droit de l'environnement Le principe de précaution 2009 - 2010
Paragraphe 1er
ne
importateur, suppose une notification aux États membres, de même qu’une évaluation. La
moins vieille mais vieille quand même, ravalée à de nombreuses reprises, analyse les mesures
hi
de limitation, de commercialisation ou d’emploi d’un certain nombre de substances. Cette
ac
directive, réopérée plus de 40 fois, entend viser les cas de figure possibles de limitation. Une
des dernières modifications s’est intéressée aux… thermomètres à mercure car s’ils se brisent,
aM
a fortiori en pleine utilisation, et ben c’est dangereux.
/L
A partir du moment où on sait que la législation repose sur la seule maîtrise des
rib
caractéristiques. En revanche, on peut en limiter les utilisations. Mais bon, au titre des
insuffisances, il y a déjà un petit problème de détermination, reposant sur la distinction entre
w
substance existante et substance nouvelle, distinction qui remonte à 1981… Surtout que la
w
Commission a estimé qu’un peu plus de 99 % des substances chimiques mises sur le
marché sont existantes. En 1993, un règlement avait eu beau tenté d’établir un calendrier
w
Un autre problème, c’est que la procédure d’évaluation des risques était des
plus lente. La manière dont se répartissait la responsabilité des fabricants importateurs et la
responsabilité des États dans le processus d’évaluation voyait les données utilisées
recherchées par les États chargés de l’évaluation, alors même que les industriels pouvaient
disposer de données intéressantes… la charge de la preuve du risque reposait finalement sur
les États.
Paragraphe 2e
La réaction de l’industrie chimique
ne
Forcément, les propositions de la Commission n’ont pas trop plu. L’opportunité
même du livre blanc a été contestée. Deux aspects ont vu se focaliser les critiques.
hi
ac
D’abord, le champ d’application du système d’enregistrement. Ensuite,
l'obligation pour les entreprises de produire les données, avec le risque que certaines
aM
d’entre elles ne restent pas confidentielles, mais encore ce que la Commission appelait
un devoir de prudence. Mutation débridée du principe de précaution.
/L
Le livre blanc a donné lieu à une proposition de règlement, en mai 2003, adoucie
m
en octobre de la même année. Ainsi, la base juridique reposait sur le marché intérieur et non
plus sur l’environnement. L’adoucissement prévisible a entrainé une nouvelle contre-
co
attaque, qui est allée au-delà du cercle limité des associations de défense de l’environnement
ou des consommateurs. Une espèce d’alliance a vu s’inviter à l’occasion de l’appel de paris
d.
des scientifiques et des syndicats de travailleurs. Et bah cette coalition va soulever des
rib
Cette dernière question a pris une telle place qu’on a un peu laissé de côté le
devoir de prudence de l’industrie chimique. Le Parlement européen a surfé sur la vague, de
w
Paragraphe 3e
La recherche du compromis
Vu la tournure des débats, il fallait trouver une solution allant au-delà des seules
propositions de la Commission. En novembre 2005, le Parlement se prononce favorablement
pour un très grand nombre d’amendements faits à la proposition de la commission. La
majorité est telle que l’industrie chimique n’a plus contesté l’opportunité même de la
réforme, cherchant plus à discuter sur les modalités, notamment la question de la
substitution.
71 Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire
Droit de l'environnement Le principe de précaution 2009 - 2010
ne
B · La position commune du Conseil
hi
Il est évident que le Conseil n’a pas su trop quoi faire. Le Conseil a été lui-même à
ac
la recherche d’un compromis, sous l’influence notamment des ministres nordiques. L’un des
aM
points a été d’essayer d’assouplir l'obligation de substitution. On a entendu renforcer la
place de l’enregistrement. Au lieu d’une simple base informatique, le Conseil a préféré
sortir une agence communautaire, au rôle donc primordial.
/L
Section 2
w
Le contenu de la réforme
w
w
R : Règlement
E : Enregistrement
A : Autorisation
CH : Chimique
Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire 72
2009 - 2010 Droit de l'environnement Le principe de précaution
Paragraphe 1er
L'obligation d’enregistrement
Toute la réforme repose sur cette obligation. S’est posée la question du rôle de
l’Agence européenne des produits chimiques, ECHA, basée à Helsinki. A été également
posée la question du calendrier, et surtout, celle du champ d’application de l'obligation.
Le calendrier est étalé jusqu’en… juin… 2018. Cela reposait sur deux critères, les
volumes et les risques. Priorité est faite à l’enregistrement des plus dangereuses. De même
que les substances pas forcément dangereuses, mais dont les volumes sont un peu déments.
ne
hi
Si ce champ d’application a subi un tel régime, il n’empêche que l’ampleur des
informations données par les entreprises différera selon que le seuil est de 10 ou 100 tonnes.
ac
Au-delà de 10 tonnes, outre l’enregistrement des données, il y a également élaboration
d’un rapport de sécurité chimique. Son but, c’est de tenter de justifier pourquoi utiliser
aM
cette substance et non une autre.
/L
Mais bon, déjà qu’il va falloir mettre 10 ans pour étudier ces 30000 substances, on
allait peut-être éviter l’indigestion, synonyme d’inefficacité.
m
partager les données dont ils disposent déjà. Quitte à ce qu’il y ait des
rétributions. L’agence apprécie tant la qualité que la nécessité à effectuer des
rib
ladite agence.
w
w
Paragraphe 2e
w
73 Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire
Droit de l'environnement Le principe de précaution 2009 - 2010
Paragraphe 3e
Cette liste des substances à autoriser devrait concerner 1500 de ces 30000
produits. Ces substances sont considérées comme « extrêmement préoccupantes » soit
pour des raisons de caractéristiques cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la
reproduction, bref la santé, soit pour des raisons de persistance et d’accumulation dans les
biotopes. Cette dernière répond plus à un souci environnemental. Il conviendra donc
d’identifier parmi toutes les substances enregistrées celles qui vont dans ces catégories.
L’évaluation pourrait également montrer que la substance en cause présente un niveau de
préoccupation équivalent à celui de ces catégories. Au cas par cas, on pourra étendre
l'obligation d’autorisation à certaines substances. La formule fait référence aux…
perturbateurs endocriniens. Cette soumission à l’autorisation suppose un listing des
substances. Les listes sont établies en deux temps, un premier listing et un second sur les
ne
substances prioritaires. Les déclarants devront donc quémander autorisation, et respecter
leurs engagements. La demande est enregistrée par l’ECHA.
hi
ac
La décision finale revenant sur les bases de ses recommandations à la
Commission. L’autorisation ne pourra pas se faire dans n’importe quelle condition.
aM
Le processus d’autorisation prendra en compte chaque usage possible. Les
/L
déclarants ne seront autorisés que pour les usages déjà demandés, et autorisés. C’est usage
par usage que la possibilité de substitution sera examinée.
m
co
L’autorisation est donnée, sous réserve d’une part des avantages sociaux
économiques l’emportant sur les risques, d’autre part sur le fait qu’il n’y ait pas de
w
Bon, mais quelles sont les conditions requises pour obtenir l’autorisation ?
Deux hypothèses sont à relever. Soit le dossier présenté permet de conclure qu’une
maîtrise valable des risques pour la santé ou l’environnement est possible. Il est possible
d’établir un seuil en deçà duquel il n’y a pas véritablement de risque. Alors, l’autorisation
devient possible. Même si des solutions alternatives existeraient, ce ne serait pas une
exigence imposée. A la limite, l’inciter. On ne doit pas empêcher le déclarant de s’orienter à
Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire 74
2009 - 2010 Droit de l'environnement Le principe de précaution
terme vers une substitution. Soit le dossier voit la maîtrise valable des risques se révéler
impossible, pour des raisons scientifiques, technique, on s’en fou. Dans cette hypothèse,
l’autorisation ne peut être accordée que sous deux conditions, restrictives.
Finalement, il n’y aura obligation dans le premier cas si le déclarant est d’accord,
ou inévitablement puisqu’il n’y a pas d’autres solutions et puisqu’il y a refus de donner
l’autorisation sans l’application de cette obligation. Reste le cas particulier des substances
extrêmement préoccupantes, en raison de leurs caractères persistants ou accumulables
dans les biotopes. La Commission se retrouve dans la deuxième hypothèse, on fait
comme si la maîtrise des risques n’était pas possible. L'obligation de substitution prend
plus de poids.
ne
hi
Paragraphe 4e
Les mesures d’accompagnement du dispositif REACH ac
aM
On en relève ici trois.
/L
m
co
A · L'obligation de transparence
d.
rib
Normalement, les données enregistrées par l’ECHA pourront être connues de tous.
Devra être rendue publique la liste des substances préoccupantes.
.sc
L’industrie chimique a obtenu tout un tas de limites pour éviter que certaines
données stratégiques ou confidentielles se soient ébruitées. En outre, dans le cadre de tout le
w
décisions, au sein de l’ECHA comme de la Commission. Aucune décision ne saurait être prise
w
sans les parties intéressées, ce qui inclut par exemple les associations de défense de
l’environnement ou des consommateurs.
Bref, il faut pallier à ces insuffisances. Il est donc prévu dans le Règlement REACH
que, sur proposition d’un État membre ou de l’Agence, mais toujours après de la
75 Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire
Droit de l'environnement Le principe de précaution 2009 - 2010
comitologie, la Commission pourra restreindre, voire interdire les usages, la fabrication
de certaines substances échappant à l’enregistrement ou à l’autorisation.
Section 3
La place du principe de précaution dans le Règlement REACH
A · Est-ce que la référence à ce principe de précaution permet d’expliquer certaines clauses du Règlement ?
Ce qui va dans son sens, c’est d’abord l’idée d’un filet de sécurité. C’est
également le fait que l’idée d’enregistrement soit entendue d’une manière large. En
outre, les catégories de substances « extrêmement préoccupantes » sont entendues de
façon extensive. Il y a aussi un début de substitution, même s’il est limité. Enfin, les
ne
fabricants et des importateurs ont tendance à considérer que le renversement de la charge
de la preuve est la mise en œuvre, tout au moins la référence au principe de précaution.
hi
ac
aM
B · Est-ce que certaines clauses du dispositif n’iraient pas à l’encontre du principe de précaution ?
/L
Là, au moins deux défaillances. Le seul volume pour enregistrer une substance
chimique est certes central pour définir des priorités, bancal pour définir un champ
m
avoir maîtrise valable des risques ou encore, s’il y a absence de maîtrise valable, et qu’il n’y
ait pas de solution applicable.
rib
En tout cas, le débat autour du principe de précaution, donc le fait que la réforme
.sc
Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire 76
2009 - 2010 Droit de l'environnement Le principe de participation
ne
hi
ac
aM
/L
77 Chapitre III · Le principe de précaution, la gestion des risques chimiques en Droit communautaire
Droit de l'environnement Le principe de participation 2009 - 2010
Cette question est avant tout abordée à travers une approche très précise, celle des
Droits de l'Homme, plus précisément à l’affirmation d’un Droit de l’Homme à un
environnement sain. Cette approche a pour justification la Déclaration de Stockholm de
1972 sur l’environnement, très marquée par cette vision… on retrouve cette approche dans
la déclaration de Rio. Le principe X de cette déclaration insiste ainsi sur 3 aspects de ce
principe de participation :
ne
adopté un plan d’action qui insiste sur un concept particulier, celui de la responsabilité
sociale des entreprises. Il y est avancé que « la Communauté internationale devrait
hi
promouvoir la responsabilité sociale des entreprises, le sens des responsabilités et l’échange
ac
des meilleures pratiques dans le cadre du développement durable ». aM
Moralité, le principe de participation ne peut être observé du seul point de
vue des Droits de l'Homme.
/L
principe de précaution.
co
n’avaient pas indemnisées, les sols dépollués… derrière ce rapport finalement, on entend
rib
de celui qu’elle a dans un pays développé. On espère toujours une prise de conscience de
l’ensemble des parties prenantes en matière d’environnement, plus largement de
w
développement durable.
w
w
Chapitre I
La responsabilité sociale des entreprises
Le concept n’est pas défini de matière fondamentalement précise en Droit
international. Ce qui y rendre en ligne de compte, c’est l’idée d’un nouveau modèle de
9
La catastrophe de Bhopal, survenue la nuit du 3 décembre 1984, est la plus importante catastrophe industrielle à
ce jour. L'explosion d'une usine américaine UNION CARBIDE (DOW CHEMICAL maintenant) de pesticides a dégagé
40 tonnes d'isocyanate de méthyle dans l'atmosphère de la ville, tuant entre 4 000 et 6 000 personnes, dont 3 000
la première nuit. Son PDG de l'époque, Warren Anderson, est accusé d'homicides pour cette catastrophe et déclaré
fugitif par le chef judiciaire de Bhopal le 1er février 1992 pour ne pas s'être présenté à la Cour lors d'un procès. Il
vivrait actuellement paisiblement à Long Island dans l'état de New York. 21 après, Elle cause encore, la mort de
plusieurs personnes chaque mois, de séquelles à long terme. Il y a eu plus de 360000 victimes au total.
ne
l’entreprise. Elle n’a pas de valeur juridique contraignante. Toutefois, le Juge peut utiliser
hi
une norme ISO comme document de référence pour apprécier le comportement d’une
entreprise. On peut imaginer qu’une entreprise aboutisse au résultat fixé par la norme sans
ac
passer par ses recommandations. En outre, rien n’empêche que l’entreprise demande une
certification auprès d’un organisme… certificateur qui vérifie que la norme est mise en œuvre
aM
dans l’entreprise. Un État devrait enfin pouvoir se référer dans sa propre réglementation, en
particulier ses cahiers des charges, à une norme ISO, histoire de pousser le cocontractant à
/L
s’y conformer.
m
volontaire par des entreprises pour montrer qu’elle s’engage. Ce peut être en matière
sociale, ou en matière environnementale. Sur la base de ces chartes peuvent être dégagés
d.
Dans tous les cas, toutes les actions reposent sur du volontariat.
On peut se demander dans quelle mesure il y aurait besoin pour les organisations
internationales d’investir ce thème de la responsabilité sociale des entreprises pour encadrer
toutes ces pratiques volontaires qui peuvent en réalité n’être qu’un pet plus ou moins
foireux. Aujourd'hui, la tendance est à passer outre le fait de recenser tous ces engagements,
bref de les encadrer.
Section 1
Les codes de conduite
Ils ont d’abord été purement privés. Aujourd'hui, on ressert les vis.
Paragraphe 1er
Les codes de conduite privés
Ils se traduisent par un ensemble d’engagements regroupés dans un document
unique. Ces engagements ont pour caractéristique de n’être toujours pas obligatoires. C’est
une forme d’autorégulation. L’entreprise est à la fois l’auteur et le destinataire de ces règles.
ne
Ces codes de conduite privés peuvent émaner d’une entreprise déterminée, ou d’une
association d’entreprises, genre une chambre de commerce.
hi
ac
Une étude, faite par l’OCDE en 2000, a porté sur 246 codes privés, dont 145
touchant l’environnement, dont 24 concernant exclusivement les questions
aM
environnementales. Cette étude de 2000 apporte 3 indications intéressantes. Ainsi, les
premiers codes de conduite remontent aux années… 1970. A l’époque, ils portaient
surtout sur les payements illicites, du genre corruption, blanchiment. L’environnement a
/L
pointé le bout de son nez grosso modo 20 ans après. L’émergence du développement
m
pas seulement contre les salariés, mais aussi contre les fournisseurs. Les codes de
conduite peuvent avoir un effet en dehors de l’entreprise concernée.
w
Enfin, quel poids juridique accorder à ces codes ? Pour certains auteurs, la présence
w
de ces codes pourrait être prise en compte dans deux types de litige, des litiges en matière de
w
Paragraphe 2e
La tendance actuelle à l’encadrement de ces démarches volontaires
Oui parce que codes… plutôt démarches.
ne
En 2000, une révision importante rajoute ou complète des recommandations en
matière de fiscalité et de corruption, mais surtout en matière de Droits de l'Homme et
hi
d’environnement. La question du développement durable finit par occuper une place non
négligeable. On constate que dans la section sur l’environnement, il y a référence à l’idée de
ac
précaution. Au niveau du contenu, l’état actuel de ce Code de conduite est conforme aux
aM
évolutions du Droit international de l’environnement.
de difficulté d’interprétation du Code soit par un État membre de l’OCDE, soit par un comité
consultatif d’entreprise, soit encore un comité syndical travaillant au sein de l’OCDE, ou bref
d.
toute entreprise.
rib
relations professionnelles. En juin 2000, lors de cette révision, la question du suivi a été
repensée. Le système traditionnel de saisine du comité est maintenu. Petite nouveauté,
w
c’est le recours aux points de contact nationaux. Ces points de contact nationaux peuvent
être saisis par toute partie qui y a intérêt, toute partie prenante, y compris par une
w
sur le comportement de l’entreprise sur le territoire d’un pays membre de l’OCDE ou d’un
pays tiers. Si le travail mené est suffisamment exhaustif, le point de contact pourra avoir un
effet non négligeable.
Le point de contact national français vise EDF à propos d’un barrage construit au
Laos. Il en a résulté des recommandations en 2008. En l’espèce, il s’agissait de la
construction d’un barrage où EDF est le principal actionnaire. Le point de contact, saisi en
2004, a considéré qu’EDF n’avait violé aucun principe directeur de l’OCDE, EDF prenant
même des engagements allant au-delà des principes. Toutefois, il appartient aussi au point
de contact national de veiller à la mise en œuvre effective des engagements de
l’entreprise à respecter les standards internationaux en matière environnementale et
sociale. Deux recommandations sont ainsi rendues. La première, c’est le fait qu’EDF et ses
camarades de jeu doivent mettre en œuvre toutes les mesures compensatoires définies avec
les autorités laotiennes, à poursuivre les évaluations d’impact. La seconde, c’est que les
entreprises multinationales, opérant où le dispositif législatif en matière environnemental et
ne
pas de suivi réel de ces dix valeurs. Il n’y a pas d’organe de suivi comme au sein de
l’OCDE. Les rapports sont purement informels entre le SG de l’ONU et les entreprises,
hi
généralement pas les plus petites. Finalement, tout dépendra de la bonne foi des entreprises,
ac
bref de son besoin à soigner son image. C’est aussi le moyen pour les Nations Unies de rester
en contact avec les grosses entreprises, éventuellement de les amener à se stimuler.
aM
Au niveau européen, le seul exemple concerne des lignes directrices élaborées
en 1999 par la Commission, sur la coopération au développement dans le domaine des
/L
ressources en eau. Ces lignes directrices sont relativement détaillées. Elles forment un Code
m
de conduite acceptable. Curieusement, encore une fois, il n’y a aucun organe ou processus
de suivi. Cela n’empêche pas une plainte d’une association devant la Commission pour que
co
Section 2
Le recours à la labellisation
Il y a multiplicité des labels écologiques. Il y a aussi contestation de la part de
certains États des risques de distorsion de concurrence que pourraient entraîner ces labels.
Certains États estiment que labellisation rime avec protectionnisme. Qui dit label dit volonté
d’orienter les comportements des consommateurs. Si le cahier des charges est un peu trop
sérieux, il peut être trop dur à respecter pour des pays en voie de développement. D’où
débat.
L’Union Européenne a pris une initiative dès 1992. Bon elle ne concernait que les
produits de grande consommation. Avec une révision en 2000, cela concerne aussi les
services, d’hébergement, de loisirs… Cette initiative de l’Union Européenne revient à créer un
système renseignant le consommateur sur le niveau de performance d’un produit ou d’un
service. De grande consommation. Lorsque le règlement de 1992 a été adopté, se posait à
ne
recherche d’un consensus entre toutes les parties prenantes, pas seulement le service
industriel mais aussi les consommateurs, défenseurs de l’environnement… Par ailleurs, le
hi
cahier des charges doit reposer sur ce que l’on nomme le cycle de vie du produit ou service.
ac
Il s’agit d’apprécier l’ensemble des conséquences environnementales d’un produit ou d’un
service dès sa conception, jusqu’à la fin de sa vie.
aM
A chaque étape de ce cycle doivent être en principes établies un niveau de
performances.
/L
Ces cahier des charges ne sont élaborés en principe que sur initiative de la
m
Commission, donc de ses moyens financiers, mais encore de l’existence d’un organisme
co
un contrat est passé. Entre l’organisme de normalisation et l’entreprise. Ce contrat fixe les
w
conditions d’utilisation du label sur la base d’un contrat type établi par la Commission.
w
Ce label est une marque protégée si bien que toute utilisation source de
confusion est donc interdite. C’est en tout cas un moyen de distinguer un produit ou un
service par rapport à d’autres. Certains cahiers des charges sont plus rigoureux que d’autres.
En fait, souvent, l’entreprise a le choix de mettre en œuvre certains critères plutôt que
d’autres. En matière de services d’hébergement touristique, il y avait un nombre de critères,
dont un nombre parcellaire suffisait à l’attribution du label. Cela n’a d’intérêt que s’il est
souvent revu, remis à neuf, rigoureux. On considère classiquement que les cahiers des
charges français sont souvent plus rigoureux que les cahiers des charges européens. Ce
décalage n’est pas étonnant du fait du poids non négligeable des services en France. Tout
dépendra du secteur. Il y a donc une concurrence entre les labels nationaux et européens.
Chapitre II
La participation du public
Avec la déclaration de 1972, les droits constitutionnels nationaux ont été influencés.
Depuis, ils ont ainsi été revus pour y inclure le Droit à un environnement sain pour l’Homme.
De façon surprenante, au niveau européen, ce n’est pas dans le cadre de la CESDH que ce
principe de participation a trouvé une réelle place. Les États parties à la CESDH n’ont en effet
jamais voulu adopter un protocole additionnel intronisant ce Droit à un environnement sain.
Ce n’est que par des voies détournées que la CEDH a pu se saisir de ces questions. Ce n’est
finalement pas avec le Conseil de l’Europe que le principe de participation a acquis ses lettres
de noblesse.
ne
Exit l’aspect mondial, on se contentera de l’aspect européen.
hi
Le thème de la démocratie environnementale apparaît expressément dans le
ac
principe X de la Déclaration de Rio, qui évoque 3 droits possibles.
aM
Ø L’accès du public aux informations environnementales
/L
d’environnement
co
Ø L’accès à la justice
d.
rib
cette optique, avec pour nouveauté depuis les années 2000 que le Droit communautaire
ne se contente plus d'harmoniser les législations nationales, mais de soumettre les
w
Section 1
Le contexte de l’élaboration de cette démocratie environnementale
Paragraphe 1er
L’Union Européenne
L’Union Européenne a essentiellement agi au travers de directives sectorielles. On
pourrait en faire un catalogue. Dans le règlement REACH de 2006 est ainsi prévue la mise à
ne
disposition du public des évaluations des risques des substances chimiques. Est encore
prévue la possibilité pour les ONG de faire valoir leurs observations sur les projets de liste
hi
de substance qui seront soumises à évaluation. Chaque directive ou règlement sectoriel peut
ac
contenir des dispositions en matière d’accès aux informations ou en matière de participation
à l’élaboration des décisions. L’originalité de l’Union Européenne est d’être d’aller au-
aM
delà, d’avoir adopté des directives de portée transversale, ne portant uniquement que
sur la question de la participation, avec toutefois deux précisions à apporter.
➀ La première, c’est que ces textes concernent essentiellement l’accès aux informations ou
/L
justice. L’harmonisation, comme d’hab. ➋ Une autre raison, c’est le caractère très restrictif
des dispositions communautaires en matière d’accès à la justice. Dans la pratique, ces
d.
Un règlement de 2006 a ainsi posé un tas de dispositions sur la mise en œuvre par les
institutions et organes de l’Union de ce principe de participation du public. On passe du
w
stade de l’harmonisation à celui d’un encadrement des activités des organes et institutions
w
de l’Union Européenne.
Paragraphe 2e
La CEE-ONU
(Commission économique régionale des Nations Unies pour l’Europe)
Là encore, ça a été sectoriel. Et ça a été complété d’une approche transversale.
La Convention d’Espoo fait ainsi de l’étude d’impact dans un contexte transfrontalier une
manifestation de ce principe de participation. En juin 1998 a été adoptée à Aarhus une
convention portant sur l’ensemble des aspects de la démocratie environnementale, donc les
3 aspects précités. Cette convention lie les États européens, y compris ceux résultant de
l’éclatement de l’Union soviétique, l’Union Européenne, tout ça. C’est probablement ce qui
Section 2
Les caractéristiques essentielles du modèle européen de démocratie
environnementale
Paragraphe 1er
Les bénéficiaires de la démocratie environnementale
La convention d’Aarhus comme les textes communautaires définissent on ne peut
plus largement le concept de public. la question qui s’est posée, ça n’a pas été de savoir qui
ne
fait partie du public, peu importe qu’il s’agisse des personnes physiques ou morales, ça a
été bien plus de savoir s’il fallait exiger des conditions spécifiques, genre un intérêt
hi
juridique. Pour accéder aux informations environnementales, il n’y a pas besoin de faire
ac
valoir un intérêt. Il y a un véritable droit d’accès aux informations environnementales.
Toute personne dispose de ce Droit.
aM
Le règlement de 2006, sur les organes et institutions de l’Union Européenne,
utilise le terme de groupe de personnes. Ce Droit d’accès ne suppose donc pas l’obligation
/L
droits devront prouver qu’ils disposent d’un intérêt. Cependant, la Convention d’Aarhus est
rib
relativement souple. Elle ne parle pas d’intérêt juridique. Elle évoque le fait d’être affecté par
la décision.
.sc
participation ou d’accès à la justice est présumé du seul fait de leur objet. On voit bien quelle
w
est la raison de ce statut particulier, c’est faire des ONG environnementales un levier pour
la mise en œuvre de manière correcte du Droit de l’environnement. Bref, en faire des alliés
des autorités publiques. Les Droits nationaux auront peut-être à préciser les conditions mais
en ce qui concerne le Droit communautaire, le règlement de 2006 indique que les ONG
seront réputées avoir un intérêt dans la mesures où elles n’ont aucun but lucratif, qu’elles
ont une ancienneté d’au moins deux ans, enfin que leurs comptes soient certifiés.
Paragraphe 2e
Une approche assez… nouvelle de la question de l’accès aux informations
environnementales
La définition de l’information environnementale détenue par les autorités
publiques est également entendue largement. La Convention d’Aarhus et le Droit
Cette question de l’accès est abordée sous deux angles. Soit le public a accès sur
demande, et alors la Convention précise dans quelle mesure il peut y avoir refus, donc
quelle est la procédure ; soit la communication s’opère sur la base d’une initiative des
autorités publiques. D’où la mise en place de registres, base de données, accessibles au
vulgum pecus. La convention d’Aarhus et le Droit communautaire imposent une démarche
active des autorités publiques détenant des informations.
Paragraphe 3e
La prise en compte… modeste de la question de l’accès à la justice en matière
ne
environnementale
hi
ac
Au regard de la Convention d’Aarhus, ou plus simplement du Droit positif de
l’Union Européenne, on constate nettement que sont privilégiés les aspects de l’accès
aM
aux informations et de la participation à l’élaboration des décisions. Cela montre
combien les autorités publiques sont méfiantes vis-à-vis du Juge. L’approche se veut
imprécise. L’hypothèse d’un renforcement se solderait donc par une précision…
/L
m
co
Section 3
d.
Paragraphe 1er
L’accès aux informations environnementales
Par rapport à la Convention d’Aarhus, le règlement de 2006 présente une
originalité certaine. Il s’applique en effet à l’ensemble des institutions et organes de l’Union
Européenne, y compris donc le Parlement ou le Conseil dans le cadre de leurs fonctions
législatives. Là encore, le champ d’application est bien large. Seules sont exclues les
institutions juridictionnelles. On retrouve dans ce règlement de 2006 les deux modes
d’accès, celui de l’accès sur demande d’un membre du public ou celui de l’accès du public à
des documents mis à disposition par l’Union de son plein gré.
La question des motifs de refus d’accès a été ici croustillante. Dans ce règlement
de 2006 sont pondus tout un tas de motifs. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le règlement
considère que ce n’est parce qu’il y a possibilité de refus qu’il soit pour autant obligatoire.
L’institution ou l’organe devra apprécier au cas par cas la demande d’accès. Elle doit mettre
ne
en balance l’intérêt public à disposer de l’information avec l’intérêt de ce même public de
ne pas en disposer. Il est par ailleurs indiqué que les informations qui visent des émissions de
hi
polluants supposent que leur divulgation possède un intérêt public supérieur. A priori, la
ac
communication de ces données devrait être la règle.aM
Paragraphe 2e
/L
m
Paragraphe 3e
L’accès à la justice
Les auteurs du règlement de 2006 n’étaient pas dans la possibilité d’aller à
l’encontre des dispositions du Traité de Rome, qui ne permet pas un accès à la CJCE ou au
TPI dans n’importe quelle condition pour un justiciable. Ce n’est pas la fête du slip. Le traité
ne
--- fin du cours ---
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
.sc
w
w
w
Les deux rattrapages de samedi ne servent pas pour la première session. Les oraux
se baseront sur une liste communiquée. Le coquin qui passe à l’oral dispose de 15 minutes
de préparation, déblatère, ensuite de quoi a lieu un débat, puis des questions qui ne sont
pas liées au sujet. Tous les sujets sont néanmoins des questions de cours. L’écrit porte sur un
sujet au choix, une dissertation, qui n’est pas de cours… enfin qui est une réflexion de cours,
sachant que tout document est permis. Le second sujet, c’est un commentaire de texte, plus
ou moins dirigé. Bon et là aussi, tout est permis.
ne
hi
ac
aM
/L
m
co
d.
rib
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w
w
w
{Ce qui suit contient les restes du second rattrapage de samedi. « Restes » car une
partie du rattrapage a été refondue à la rentrée, bref tout le chapitre II.}
Section 1
La Convention d’Aarhus
Cette convention a été adoptée en juin 1998 par la CER des Nations Unies pour
l’Europe. Elle est en vigueur depuis octobre 2001. La Communauté l’a ratifiée en 2005,
préférant préalablement revoir le Droit communautaire.
ne
aucun contenu positif à ce Droit.
hi
Encore faut-il savoir ce qui sa cache dans le contenu de la Convention
ac
Elle définit d’abord le terme d’environnement, de manière large, toujours centrée
aM
sur l’Homme. Il y a ceci dit une référence aux OGM. C’est peut-être pour cela que le texte est
assez innovant.
/L
personnes.
d.
Cette définition du Public est prolongée par la définition de Public concerné. C’est
.sc
terme de Public concerné ne se rattache pas au seul fait de voir un intérêt lésé. Cette
expression est à son tour complétée par la disposition suivante. Le Public concerné est
w
entendu d’une façon particulière pour les ONG qui œuvrent en faveur de la protection de
l’environnement. Ces dernières sont réputées avoir un intérêt. Il y a un régime particulier des
associations de défense de l’environnement. Elles n’ont pas à prouver qu’elles font partie du
Public concerné. Une partie adverse pourra s’y opposer, mais devra le prouver. A réserve de
respecter les conditions requises par le Droit interne.
Ø Le Public
Section 2
Les 3 piliers de la participation
Paragraphe 1er
L’accès à l’information sur l’environnement
L’accès du Public à l’information repose sur deux actions possibles, la
reconnaissance d’un Droit individuel d’accès, et la mise en place d’une politique active
d’information. Par rapport à l’approche traditionnelle de l’accès aux documents
adminstratifs, la Convention d’Aarhus crée une obligation d’agir de la part des pouvoirs
publics, sans qu’il y ait demande. La Convention donne autant d’importance au Droit
d’accès exercé sur demande qu’à la politique faite au regard des demandes.
ne
C’est assez classique.
hi
Mais deux aspects méritent quelques précisions.
ac
aM
L’information peut être écrite, visuelle, orale, électronique, mais cela inclue les
analyses coût / avantage qui servent notamment comme aide à la décision en matière
environnementale, mais aussi les informations sur les rejets d’émissions.
/L
Un protocole a été adopté par la suite afin de mettre sur pied des registres
m
mais les conditions de rejet d’accès à l’information sont dans l’ensemble assez limitées.
rib
Les motifs de refus sont classiques. Le délai de réponse est en principe d’un mois.
Les motifs de rejet ne sont pas nécessairement contraignants. Même une information faisant
.sc
partie de la liste indiquée par la Convention peut néanmoins, au cas par cas, donner lieu à
Droit d’accès. C’est à l’autorité publique d’apprécier pas seulement si le rejet est possible,
w
mais encore de savoir si le rejet sera prononcé. En réalité, l’autorité publique doit faire une
w
Paragraphe 2e
La participation du Public au processus décisionnel dans le domaine de l’environnement
A cet égard, il y a un étroit lien entre la Convention d’Aarhus et le contenu de la
Convention d’Espoo et du protocole de Kiev sur l’évaluation préalable des impacts. Elle les
complète.
ne
participation doit concerner aussi les décisions relatives aux plans et programmes
environnementaux. Là encore, ça rappelle le protocole de Kiev. Avec toutefois pour aspect
hi
intéressant le rappel du cas particulier des OGM. La convention d’Aarhus appuie en
permanence sur ce sujet de débat. Pour éviter que cette question relative aux OGM fasse
ac
l’objet d’une interprétation trop restrictive de la Convention.
aM
/L
minimum d’encadrement. Ce qui y est essentiel, c’est le fait que la participation doive avoir
d.
pas le Public concerné, de pouvoir s’exprimer le plus tôt possible. Les résultats de ce
processus ne sont qu’à être pris en considération. L’autorité publique compétent n’est pas
.sc