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Le projet pédagogique et

éducatif pour l'enseignement


français à l'étranger
(adopté en 2000)

SOMMAIRE
I. LE PROJET PEDAGOGIQUE ET EDUCATIF POUR L'ENSEIGNEMENT
FRANÇAIS A L'ETRANGER
II. UN PARTENARIAT RENFORCE AVEC LE MINISTERE DE
L'EDUCATION NATIONALE

-I-
LE PROJET PEDAGOGIQUE ET EDUCATIF POUR
L'ENSEIGNEMENT FRANCAIS A L'ETRANGER
Ce projet s'articule autour de quatre objectifs :

A. Garantir la qualité de l'enseignement français à l'étranger ainsi que sa


capacité à s'adapter et à évoluer
B. Répondre de façon adéquate aux attentes des familles françaises vivant à
l'étranger et des familles étrangères qui scolarisent leurs enfants dans les
établissements d'enseignement français à l'étranger
C. Tirer le meilleur parti de l'insertion de nos établissements dans un
contexte linguistique et culturel étranger et dans le dispositif d'action
culturelle extérieure de la France
D. Faire bénéficier le système éducatif français de l'expérience acquise au
sein du réseau scolaire français à l'étranger en matière d'ouverture aux
autres langues, aux autres cultures et aux autres systèmes éducatifs

-A-
Garantir la qualité de l'enseignement français à l'étranger
ainsi que sa capacité à s'adapter et à évoluer

Ce premier objectif correspond à une double ambition :

 assurer à chacun des élèves scolarisés dans le réseau d'enseignement


français à l'étranger les meilleures chances de réussite scolaire et leur
permettre d'accéder dans de bonnes conditions à une poursuite de
formation et à une insertion sociale et professionnelle correspondant à
leurs attentes et à leurs capacités,
 faire de notre enseignement français à l'étranger, de la maternelle au
lycée, une vitrine de notre service public d'éducation et contribuer ainsi à
son rayonnement et à sa promotion.

Le projet pédagogique et éducatif pour l'enseignement français à l'étranger doit


en conséquence s'inscrire dans le cadre des orientations définies par le ministère
de l'éducation nationale et prendre en compte en temps réel les évolutions
relatives à l'organisation et au fonctionnement de l'enseignement scolaire en
France.

Pour autant, il ne peut viser à une simple transposition mécanique du


fonctionnement du système éducatif national. Tout en s'attachant au strict
respect des principes et des valeurs qui inspirent celui-ci, le projet doit proposer
aux établissements français à l'étranger des axes de réflexion et d'action qui
correspondent à la spécificité de leur situation.

Un tel projet ne se substitue pas au projet d'établissement, d'école ou de cycle


que doit obligatoirement concevoir, mettre en oeuvre et évaluer chacun des
établissements du réseau. Il consiste à lui donner des références communes,
capables d'entraîner l'adhésion de toute la communauté scolaire, en définissant
un certain nombre de priorités :

Témoigner de la qualité et du dynamisme de notre enseignement français

Les établissements d'enseignement français à l'étranger doivent prendre en


compte, selon les formes les plus adaptées, les évolutions du système éducatif
français :

 en s'impliquant de manière active et permanente dans la mise en oeuvre


des réformes touchant l'enseignement scolaire aux trois niveaux de
l'école, du collège et du lycée ;
 en mettant en valeur le rôle déterminant de l'école maternelle dans la
réussite scolaire, dans l'apprentissage du français et dans l'ouverture à la
langue et à la culture du pays d'accueil ;
 en développant les démarches innovantes, comme par exemple celles qui
visent à développer une pédagogie de l'expérimentation ("la main à la
pâte" à l'école primaire) ou qui favorisent la prise en compte de la
diversité des élèves (relance des cycles à l'école primaire; parcours
diversifiés et travaux croisés au collège; modules et aide individualisée en
seconde ; travaux personnels encadrés en première, etc…) ;
 en favorisant le travail en équipe des enseignants (par discipline, par
niveau, par cycle et entre les cycles) ;
 en assurant pleinement la maîtrise et l'utilisation par les personnels et par
les élèves des nouvelles technologies de l'information et de la
communication ;
 en exploitant systématiquement les résultats des évaluations nationales
CE2, sixième et seconde, dans le but d'adapter leurs démarches
pédagogiques, notamment en développant l'utilisation des évaluations à
des fins de formation ;
 en développant au sein des projets d'école ou d'établissement les plans de
formation continue des personnels qui sont nécessaires à leur réussite.

Définir une politique des langues

En premier lieu, il s'agit d'assurer la maîtrise de la langue française et d'en faire


un outil de communication dépassant le cadre de la classe ou de l'établissement.
Ceci concerne tout autant les élèves ayant le français comme langue maternelle
et vivant très souvent dans un contexte linguistique non francophone que, bien
évidemment, les élèves dont la langue maternelle n'est pas le français et qui
doivent tirer le meilleur bénéfice d'une scolarisation dans nos établissements à
programmes français. Dans cette perspective, l'usage de la langue française,
dans les enseignements comme dans la vie scolaire et extra-scolaire, par les
élèves tout comme par les personnels, doit être systématiquement privilégié.
Le but est ensuite de favoriser l'enseignement de la langue, de la culture et de la
civilisation des pays d'implantation. Cet objectif vaut pour les élèves nationaux,
qui ne doivent pas subir une perte d'identité, mais aussi pour les élèves français
qui peuvent ainsi bénéficier d'une ouverture linguistique et culturelle privilégiée.

Enfin, il importe de répondre, dans les pays non anglophones, à la très forte
demande des familles concernant l'apprentissage de l'anglais.

Assurer une véritable éducation à la citoyenneté

L'éducation à la citoyenneté s'effectue, d'une part, au travers des programmes


d'enseignement (par exemple, les nouveaux programmes du lycée relatifs à
l'éducation civique, juridique et sociale) qui doivent transmettre aux élèves
l'ensemble des principes et des valeurs démocratiques. Mais, d'autre part, et de
manière tout aussi importante, elle doit également s'exercer dans le cadre de la
vie scolaire. Afin d'aider les élèves à devenir des citoyens responsables, il importe
de développer l'apprentissage par chacun de ses droits et le respect de ses
devoirs, de renforcer le rôle et la compétence de chaque composante de la
communauté éducative (personnels enseignants et non enseignants, élèves,
familles), de bâtir en commun les règlements intérieurs et les chartes de vie
scolaire.
On veillera en particulier au bon fonctionnement de toutes les instances prévues
réglementairement (conseil d'école, conseil d'établissement, conseil de classe,
conseil de discipline, conseil de la vie lycéenne, etc.), à la formation des délégués
des élèves, à l'information des représentants des parents, à la généralisation de
l'heure de vie de classe ;
La dimension éducative de la formation assurée dans nos établissements à
l'étranger doit évidemment intégrer l'apport essentiel que constitue leur
environnement, favorisant l'ouverture à l'autre et la confrontation positive des
usages, des règles et des valeurs. L'éducation à la citoyenneté ne peut que s'en
trouver stimulée et enrichie.

-B-
Répondre de façon adéquate aux attentes des familles
françaises vivant à l'étranger et des familles étrangères qui
scolarisent leurs enfants dans les établissements
d'enseignement français à l'étranger

Quelle que soit la diversité des projets personnels des élèves concernant la
poursuite de leurs études ou leur future insertion sociale et professionnelle, les
familles ont vis-à-vis de nos établissements à l'étranger des attentes communes :

 le maintien de la réputation d'excellence dont bénéficient, à juste titre, nos


établissements à l'étranger ;
 la mise en oeuvre d'une pédagogie attachée à la réussite de tous les
élèves ;
 une aide efficace à l'orientation.

Maintenir le niveau d'excellence des établissements français à l'étranger

Le niveau d'excellence qui caractérise les établissements français à l'étranger se


traduit chaque année par de remarquables résultats au baccalauréat et par de
nombreux prix et accessits au Concours général. Cette formation d'excellence
repose sur un équilibre harmonieux entre une composante scientifique exigeante
et une composante linguistique, littéraire et culturelle tirant le meilleur parti de la
diversité des nationalités des élèves ainsi que des ressources de l'environnement
local. L'image ainsi donnée de notre système éducatif doit inciter tous les acteurs
impliqués à maintenir cette exigence d'excellence.

Nos établissements à l'étranger ont cependant à tenir compte de la diversité du


public scolaire qu'ils accueillent. La réussite scolaire et personnelle d'un élève ne
passe pas nécessairement par une orientation vers une formation supérieure
sélective de prestige et la réputation dont bénéficient nos établissements à
l'étranger ne peut s'apprécier sur ce seul critère.

Mettre en oeuvre une pédagogie attachée à la réussite de tous les élèves

Nos établissements à l'étranger ont obligation de favoriser la réussite de tous les


élèves, y compris de ceux qui rencontrent des difficultés particulières dans les
apprentissages scolaires. Ceci découle du principe que tout élève français doit
pouvoir être accueilli dans ces établissements et que tout élève étranger qui y
commence sa scolarité doit, sauf exception, pouvoir y réaliser le cursus normal de
formation proposé.
S'agissant des élèves français, le décret du 9 septembre 1993 est explicite. Les
établissements français à l'étranger sont ouverts aux élèves de nationalité
française résidant hors de France" Toute forme de refus d'admission de ces élèves
dans un établissement scolaire français à l'étranger, sur la base d'examen ou de
tests, est donc à proscrire. Pour les élèves français non déjà scolarisés dans des
établissements publics ou privés sous contrat en France ou dans des
établissements scolaires à l'étranger figurant sur la liste annuelle de
reconnaissance, les examens ou tests n'ont pour seule finalité que de définir le
niveau le plus pertinent d'admission.

Le défi est considérable, dans la mesure où les possibilités d'orientation


vers des voies autres que la voie générale (voie technologique, voie
professionnelle) sont forcément, compte tenu du nombre d'élèves scolarisés,
extrêmement réduites. Là où une diversification des voies d'orientation est
possible, il convient de l'encourager. Mais c'est surtout en recherchant des
solutions pédagogiques appropriées, en diversifiant les organisations et les
démarches, en individualisant les apprentissages, en favorisant les innovations,
en évitant l'accumulation exagérée des heures d'enseignement que l'on peut
amener le maximum d'élèves sur la voie de la réussite. Les textes officiels les
plus récents concernant l'organisation pédagogique des établissements non
seulement l'autorisent, mais le préconisent. Il est également essentiel que les
établissements concourent à l'organisation d'activités péri-scolaires
complémentaires, notamment en faveur des élèves les plus défavorisés.

La qualité de l'action menée par les établissements d'enseignement français à


l'étranger doit faire l'objet d'une évaluation interne permanente qui passe par la
constitution d'outils et d'indicateurs et un suivi attentif des cohortes d'élèves.

Aider à l'orientation

La mise en place d'une éducation à l'orientation, individualisée pour chaque élève,


est sans nul doute le moyen à privilégier pour garantir à chacun ses droits et ses
chances. Cette éducation à l'orientation est d'autant plus importante qu'elle doit
tenir compte des caractéristiques très particulières de ces établissements,
notamment en ce qui concerne les procédures et les voies d'orientation. Elle
passe par la formation prioritaire des personnels d'encadrement et d'éducation
ainsi que par celle des professeurs principaux.
L'aide à l'orientation doit également porter sur la poursuite des études en France,
notamment après le baccalauréat. Il s'agit de faciliter l'insertion dans notre
enseignement supérieur des élèves français qui souhaitent s'y inscrire, mais
également d'y attirer les élèves nationaux ayant reçu une formation primaire et
secondaire dans nos établissements. Le système des bourses d'excellence y
contribue, mais très partiellement. Des actions internes aux établissements,
complétées par le soutien des services académiques d'orientation et par celui
d'Edufrance, sont donc à développer.

-C-
Tirer le meilleur parti de l'insertion de nos établissements
dans un contexte linguistique et culturel étranger et dans le
dispositif d'action culturelle extérieure de la France

L'insertion de nos établissements dans un contexte linguistique et culturel


étranger et au sein du dispositif d'action culturelle extérieure de la France
constitue un atout considérable qu'il convient de valoriser au maximum.

Tout d'abord, les élèves français fréquentant nos établissements à l'étranger


doivent y trouver l'occasion d'un apprentissage approfondi et diversifié des
langues étrangères, les préparant, dans un contexte plus favorable qu'en France,
à devenir dans leur vie sociale et professionnelle ultérieure des acteurs ou des
médiateurs privilégiés pour les échanges de tout type que la France entretient
avec les pays partenaires.

Les langues concernées au premier chef sont celles qui sont largement diffusées
dans le monde (anglais, arabe, chinois, espagnol, portugais), celles des pays qui,
sans posséder une langue de large diffusion, ont un poids considérable sur la
scène mondiale (japonais, russe), celles enfin de nos partenaires au sein de
l'union européenne autres que l'Espagne, le Royaume Uni ou le Portugal.

Le principe devrait être posé, s'agissant de ces langues, que leur apprentissage
par les élèves français revêt un caractère obligatoire, quelle que soit la durée de
leur séjour. Cependant cette obligation ne sera acceptée par les familles et les
élèves que dans la mesure où un tel enseignement est adapté, confié à des
enseignants ayant reçu la formation spécifique requise, facilité par l'existence de
supports pédagogiques de qualité et que s'il n'alourdit pas exagérément les
horaires scolaires. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, il est de la
responsabilité des établissements, avec le concours des services culturels,
d'entreprendre les actions nécessaires pour qu'elles le soient rapidement. A ce
titre, la mission des professeurs français expatriés chargés dans certains pays de
l'enseignement de la langue nationale consiste à préparer leur propre relève, en
contribuant à la formation d'enseignants nationaux et à l'élaboration des
progressions pédagogiques et des supports d'enseignement. En aucun cas, elle ne
peut être considérée comme une mission durable de substitution.

Le développement dans nos établissements scolaires français à l'étranger d'un


enseignement des langues étrangères s'inscrivant dans les dispositifs
réglementaires que constituent les sections européennes ou orientales, d'une
part, les sections internationales, d'autre part, doit être encouragé.

L'apprentissage des langues étrangères par les élèves français ne passe pas
seulement par les cours de langue. Il doit être conforté, selon les formes les plus
adaptées, par une utilisation de ces langues comme supports partiels
d'enseignement de disciplines non linguistiques sans redondance avec ce qui est
enseigné en français et sans, par ailleurs, que soit perdu de vue l'objectif
consistant à faire de la langue française la langue de travail et de communication
privilégiée au sein de l'établissement. Les compétences en langue étrangère
seront, d'autre part, renforcées par l'organisation d'activités complémentaires en
favorisant l'usage en contexte non scolaire.

Les programmes d'histoire, de géographie et d'éducation civique doivent


être aménagés

Nos établissements français du réseau doivent témoigner à l'étranger, dans


l'intérêt des élèves comme dans celui de notre système éducatif national, de la
capacité de celui-ci à s'ouvrir aux autres cultures, sans pour autant que soient
remis en cause, bien au contraire, les principes et les valeurs qui le caractérisent.
C'est tout particulièrement le cas pour les programmes d'histoire, de géographie
et d'éducation civique qui doivent être conçus en tirant le meilleur parti du
contexte local et en tenant compte de la présence d'élèves nationaux. Dans bon
nombre de pays, les autorités locales imposent, ce qui est légitime, un
programme complémentaire pour les élèves nationaux. L'objectif consiste à
passer, là où ce n'est pas encore le cas, de programmes juxtaposés à des
programmes intégrés, ce qui peut inciter, dans certains cas, à une révision
d'accords bilatéraux officiels.

Tout doit être mis en oeuvre pour définir et mettre en oeuvre ces programmes
intégrés, étant entendu qu'ils doivent être reconnus et validés tant par les
autorités éducatives locales que par les autorités éducatives françaises.

La forme la plus achevée de cette intégration passe par la constitution officielle de


sections internationales conduisant à l'option internationale du baccalauréat
français de la voie générale.

Les établissements d'enseignement français à l'étranger doivent inscrire


leur action dans le cadre de la coopération éducative, linguistique et
culturelle mise en oeuvre par les services culturels de nos ambassades, en y
jouant un rôle d'acteur privilégié. C'est ainsi qu'ils peuvent servir :

 de lieu pertinent d'observation de l'organisation et du fonctionnement du


système éducatif français, notamment dans leurs aspects les plus
novateurs ;
 de centres de ressources pour l'information de l'encadrement éducatif local
et pour la formation de professeurs ou de stagiaires nationaux participant
à des actions de coopération (par exemple, ceux des établissements
nationaux à programmes bilingues) ;
 de point d'appui pour l'organisation de manifestations culturelles ou
artistiques intéressant un public local plus large que celui constitué par les
élèves et les parents d'élèves ;
 de relais pour l'information des responsables éducatifs et des étudiants
étrangers sur les formations supérieures en France (en liaison notamment
avec Edufrance) ;
 d'intermédiaires facilitant les échanges de personnels ou d'élèves entre
établissements scolaires français et établissements scolaires étrangers, en
y participant eux-mêmes de manière active (notamment par recours aux
TICE).

Les équipes de direction des établissements sont donc invitées à maintenir des
contacts étroits et réguliers avec les diverses instances chargées, chacune selon
sa spécificité, de la coopération et des échanges éducatifs et linguistiques entre la
France et le pays d'implantation de ces établissements. Les personnels - en tout
premier lieu les personnels expatriés - ont mission de participer effectivement
aux actions conduites dans cette perspective de mise en réseau et de recherche
d'une meilleure synergie.

Par ailleurs, chaque établissement scolaire français à l'étranger doit s'attacher à


suivre ses anciens élèves, à favoriser la constitution d'associations les
regroupant, à faciliter les initiatives qu'ils peuvent prendre en vue de renforcer les
échanges et la coopération entre la France et ses partenaires.

-D-
Faire bénéficier le système éducatif français de l'expérience
acquise au sein du réseau scolaire français à l'étranger en
matière d'ouverture aux autres langues, aux autres cultures
et aux autres systèmes éducatifs

L'expérience acquise par nos établissements à l'étranger en matière d'ouverture


aux autres langues, aux autres cultures et aux autres systèmes éducatifs
constitue un atout considérable, insuffisamment exploité jusqu'à présent, pour
aider à la modernisation et à l'ouverture de notre système éducatif national. Ce
point est développé ci-après.

- II -
UN PARTENARIAT RENFORCE AVEC
LE MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
Ce partenariat revêt trois formes :

A. LA COOPERATION AVEC LES ADMINISTRATIONS CENTRALES


B. LA COLLABORATION AVEC LE CENTRE NATIONAL D'ENSEIGNEMENT A
DISTANCE ET EduFrance
C. LA CONSTITUTION DE RESEAUX AVEC LES ACADEMIES
Les objectifs qui viennent d'être définis nécessitent que soit renforcé le
partenariat entre, d'une part, l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger,
son ministère de tutelle et les établissements scolaires français à l'étranger et,
d'autre part, le ministère de l'Education nationale, les académies et les
établissements scolaires en France.

Un tel partenariat doit concilier deux préoccupations :

 accroître l'efficacité des échanges que les établissements français à


l'étranger doivent entretenir de façon permanente avec le système
éducatif national, en vue de remplir pleinement leur mission et de
témoigner à l'étranger de la qualité, du dynamisme et de la capacité
d'adaptation et de modernisation de notre enseignement public.
 permettre aux académies et aux établissements scolaires en France qui
participent à ces échanges d'en retirer pour eux-mêmes un bénéfice réel.

L'année scolaire 1999-2000 a été consacrée à l'examen des diverses formes de


partenariat à développer. A cet effet, un programme de travail a été défini. Selon
les thèmes, il implique plus particulièrement : le niveau de l'administration
centrale ; des organismes nationaux, tels que le CNED ou Edufrance ; les
académies.

-A-
LA COOPERATION AVEC LE MINISTERE DE L'EDUCATION
NATIONALE

Cette coopération qui associe la direction de l'enseignement scolaire et les deux


inspections générales du ministère de l'éducation nationale, la direction de la
coopération culturelle et du français de la direction générale de la coopération
internationale et du développement ainsi que l'Agence pour l'enseignement
français à l'étranger a pour objet les conditions de reconnaissance des
établissements d'enseignement français à l'étranger, l'aménagement des
programmes ainsi que les bourses d'excellence.

Les conditions de reconnaissance des établissements d'enseignement


français à l'étranger par le ministère de l'Education nationale
La réflexion en cours sur les critères de reconnaissance des établissements
français de l'étranger n'a pas pour but de remettre en cause les principes mêmes
de l'homologation dont les conditions demeurent définies par le décret du 9
septembre 1993 et la circulaire du 11 mars 1994 :

 conformité aux objectifs des programmes ainsi qu'aux principes


d'organisation pédagogique et éducative en vigueur en France,
 préparation aux examens français,
 possibilité, à tout niveau, de passer d'un établissement homologué à un
autre, ou d'un établissement homologué à un établissement public ou
privé sous contrat en France, sans examen d'admission.

Cependant, afin de mieux garantir les conditions de l'homologation et son suivi, il


paraît nécessaire de disposer d'éléments d'information plus complets sur chaque
établissement inscrit ou demandant à être inscrit sur la liste établie chaque année
par l'éducation nationale. L'objectif a donc été de créer un dossier de
l'établissement prenant en compte un certain nombre de critères connus et
reconnus par toutes les parties prenantes : critères d'opportunité, critères relatifs
à l'organisation pédagogique et éducative, critères relatifs à l'encadrement, au
statut et aux conditions de travail des personnels et critères de gestion.

Ce dossier fera l'objet d'une actualisation permanente et intégrera les


informations fournies par l'établissement lui-même, le service culturel, les
ministères des affaires étrangères et de l'éducation nationale et l'AEFE. Il sera
communiqué aux membres des corps d'inspection envoyés en mission dans les
établissements français à l'étranger.

Ce dossier servira de base à l'octroi ou au renouvellement de


l'homologation . A cette fin, il mettra en évidence la prise en compte des
critères mentionnés ci-dessus, leur mise en oeuvre, les spécificités du contexte et
du public qui justifient d'éventuelles adaptations et explicitera les engagements
pris par l'établissement .

La création du dossier n'a pas pour seul objectif de faciliter l'élaboration de la liste
annuelle de reconnaissance. Sa finalité est plus ambitieuse : il s'agit de redonner
à l'éducation nationale la possibilité d'exercer pleinement ses responsabilités vis-
à-vis des établissements scolaires français à l'étranger : rôle de contrôle ponctuel
certes, mais aussi rôle de conseil et d'animation dans le domaine pédagogique et
éducatif tout comme d'harmonisation et de mise en cohérence, par référence au
projet pour l'enseignement français à l'étranger, à la définition et à la mise en
oeuvre duquel elle est pleinement partie prenante.

Les sections européennes et de langue orientale ;


L'aménagement des programmes dans les sections internationales

Le développement dans les établissements français à l'étranger de sections


européennes ou de langue orientale et de sections internationales conduisant à
l'option internationale du baccalauréat méritent un suivi spécifique. Il en va de
même des aménagements de programmes souvent nécessaires pour concilier les
exigences liées à la reconnaissance par notre ministère de l'éducation nationale et
celles résultant d'arrangements conclus avec les autorités locales.
Le groupe de travail auquel participent des représentants du ministère de
l'éducation nationale, du ministère des Affaires étrangères et de l'AEFE
déterminera les modalités d'animation et de suivi relatives aux dispositifs mis en
place dans les établissements scolaires français à l'étranger ainsi que les
procédures facilitant les échanges entre établissements scolaires français à
l'étranger et établissements scolaires en France où existent des sections
européennes, de langue orientale ou internationales.

Les bourses d'excellence et les bourses de la direction de l'enseignement


scolaire du ministère de l'éducation nationale destinées à des élèves des
lycées

 Les bourses d'excellence de l'AEFE permettent aux meilleurs des élèves


étrangers sortant de nos établissements français à l'étranger après
obtention du baccalauréat de suivre un enseignement en classe
préparatoire. Ces bourses sont accordées pour deux ans,
exceptionnellement prolongées d'un an. Il convient d'examiner les moyens
de garantir a priori à ces étudiants, après un passage réussi en classe
préparatoire, la prolongation d'une aide financière (par le biais, par
exemple du programme EIFFEL). Il importe par ailleurs d'organiser un
réseau des anciens boursiers d'excellence, en vue de renforcer par son
intermédiaire la coopération entre la France et les pays d'origine de ces
boursiers.

Le système des bourses d'excellence ne permet cependant que de


répondre partiellement à l'objectif d'attirer vers nos formations
supérieures les élèves étrangers qui obtiennent le baccalauréat français
dans nos établissements à l'étranger. D'autres actions sont donc à mener
dans cette perspective en liaison, d'une part, avec Edufrance et avec le
soutien, d'autre part, des services académiques d'orientation.

 Pour leur part, les bourses attribuées par la direction de l'enseignement


scolaire du ministère de l'éducation nationale permettent chaque année à
une vingtaine de lycéens français de France de suivre, au niveau de la
première et de la Terminale, une année d'études au lycée français de
Londres. Jugeant ce programme très positif, la DESCO envisage de
l'étendre au bénéfice de lycéens français qui fréquenteraient d'autres
établissements français à l'étranger, notamment au sein de l'union
européenne (Espagne, Allemagne, Italie, Autriche, Portugal, par exemple).
Cette extension interviendra dès la rentrée scolaire 2000.

-B-
LA COLLABORATION AVEC
LE CENTRE NATIONAL D'ENSEIGNEMENT A DISTANCE
(CNED) ET EduFrance

Les relations avec le Centre national d'enseignement à distance

De nombreux établissements français à l'étranger font appel au CNED : ce


partenariat est essentiel au bon exercice du service public d'éducation. Il a paru
opportun de définir une "convention cadre" entre l'AEFE et cet organisme, afin de
mieux réguler les relations qu'entretient ce dernier avec nos établissements à
l'étranger dans le domaine de l'enseignement à distance. Ceci permettra de
mieux définir le rôle respectif du CNED et des répétiteurs locaux, ainsi que
d'améliorer l'image de l'enseignement à distance auprès des familles françaises
expatriées (qui privilégient trop souvent la formule de l'enseignement direct,
coûteuse et souvent moins efficace, en raison de la difficulté d'assurer un
encadrement pédagogique qualifié lorsque les effectifs à scolariser sont trop peu
nombreux).

Par ailleurs, l'élaboration d'un guide de travail pour les répétiteurs exerçant dans
les établissements français à l'étranger et d'un cédérom destiné à leur formation
est d'ores et déjà prévue.

Les relations avec EduFrance

EduFrance, dont la mission est d'assurer la promotion des formations supérieures


en France auprès des étudiants étrangers, peut assurer un certain nombre de
prestations au bénéfice de nos établissements à l'étranger : conception de
produits pédagogiques et de supports d'information, interconnexions Internet
avec le site Edufrance…

Réciproquement, le réseau scolaire français de l'étranger peut apporter une


contribution utile aux actions de promotion de l'enseignement supérieur français
organisées, sous le label Edufrance, par nos ambassades, en mettant à leur
service ses ressources documentaires et surtout ses ressources humaines.
Il est d'ores et déjà envisagé qu'une coopération s'établisse rapidement avec un
échantillon d'une quinzaine d'établissements répartis dans la zone prioritaire
d'Edufrance : l'Amérique latine, l'Asie et l'Amérique du Nord.

-C-
LA CONSTITUTION DE RESEAUX AVEC LES ACADEMIES

Le nécessaire rapprochement entre le système éducatif national et le réseau


d'enseignement français à l'étranger doit privilégier, en France, l'échelon
académique. Les académies, où sont présents tous les niveaux de l'institution
scolaire et qui disposent, sous l'autorité du recteur, de tous les services de
formation, d'encadrement, de conseil et de documentation, constituent en effet le
meilleur niveau pour que se nouent des partenariats avec les établissements
français à l'étranger. Ceci est plus particulièrement évident pour ce qui concerne :

 les actions de formation continue,


 les innovations et la valorisation des réussites,
 les actions liées à l'orientation des élèves,
 le développement des technologies de l'information et de la
communication,
 les échanges entre établissements scolaires en France et les
établissements scolaires à l'étranger,
 le vivier des personnels de l'éducation nationale candidats à l'expatriation
et la réinsertion des personnels expatriés à l'issue de leur mission.

La formation continue des personnels des établissements


d'enseignement français à l'étranger

Malgré l'importance des crédits consacrés à la formation continue des personnels,


tant par l'Agence que par les établissements de l'étranger, les priorités à prendre
en compte dans ce domaine ne sont pas clairement définies. L'AEFE ne dispose
pas des outils permettant d'avoir une vision précise des données de la formation
continue et d'assurer son pilotage; la réflexion reste insuffisante sur les choix à
opérer concernant les modalités de la formation et ses diverses composantes.
Enfin, les responsables pédagogiques de l'étranger méconnaissent souvent les
ressources de formation disponibles en France.

Or, à l'instar de l'évolution de l'organisation de la formation continue qui concerne


les personnels des établissements de France, la formation des personnels des
établissements français à l'étranger doit faire l'objet d'une conception, d'une mise
en oeuvre, d'un bilan et d'une évaluation qui reprennent les priorités nationales,
tiennent compte des besoins spécifiques des établissements et s'inscrivent dans
un dispositif coordonné à des plans académiques de formation continue.

C'est pourquoi un partenariat entre les académies et les regroupements des


établissements d'enseignement français à l'étranger va permettre une meilleure
exploitation des ressources académiques de formation pour la réalisation et
l'évaluation des plans de formation continue des établissements scolaires à
l'étranger, des choix de formateurs plus pertinents, une ouverture très utile pour
les formateurs et leurs académies vers les réalités de l'étranger.

Les innovations pédagogiques et la valorisation des réussites

La mise en place efficace des réformes les plus récentes intervenues en France en
matière d'enseignement scolaire passe par une incitation aux innovations, par des
dispositifs d'échanges sur les pratiques, par un repérage des démarches jugées
les plus pertinentes et leur valorisation.

Les établissements scolaires français à l'étranger qui sont tenus de mettre en


oeuvre ces réformes connaissent un handicap certain dans ces domaines
pédagogiques, du fait de leur isolement. L'AEFE doit faire en sorte qu'ils
communiquent davantage entre eux. Mais il convient également de favoriser une
mise en réseau entre ces établissements et les dispositifs académiques
d'incitation à l'innovation et à la valorisation des réussites, qui tireront également
profit d'un tel partenariat.

L'orientation des élèves

L'éducation à l'orientation, l'information des élèves et des familles, le travail de


conseil, la collaboration entre CIO et établissements posent des difficultés
particulières à l'étranger. Les élèves, sauf exception, n'ont d'autre perspective à
l'issue du collège que de préparer le baccalauréat général. Les renseignements
sur les métiers et leurs filières, sur les formations supérieures leur sont moins
accessibles qu'en France. De plus, il n'existe pas, dans les établissements de
l'étranger, d'emplois réservés aux conseillers d'orientation psychologues, en
l'absence de structure de CIO dans laquelle ils pourraient s'intégrer au sein d'une
équipe.
Il est donc prévu que les établissements français à l'étranger pourront être
"jumelés" avec un centre d'information et d'orientation. Celui-ci serait chargé
notamment d'intervenir auprès des élèves et des familles dans les établissements
français de l'étranger et de contribuer à l'information et à la formation des chefs
d'établissement et des professeurs principaux.

Les CIO y trouveraient l'occasion de diversifier leur expérience et de mieux


connaître, par l'intermédiaire de nos établissements hors de France, les systèmes
éducatifs étrangers. Le réseau serait identique à celui envisagé pour la formation
continue et les innovations pédagogiques.

Le développement des technologies de l'information et de la


communication dans l'enseignement (TICE)

L'AEFE attache un caractère prioritaire au développement des TICE dans les


établissements d'enseignement français à l'étranger, d'une part parce que ces
derniers doivent intégrer et mettre en oeuvre les évolutions pédagogiques et
technologiques que connaissent les établissements de France, d'autre part parce
que leur situation justifie le recours à ces technologies pour faciliter et renforcer
les communications avec tous les correspondants du système éducatif en France.
C'est pourquoi des échanges avec les dispositifs académiques mis en place dans
ce domaine sont indispensables (information, formation des personnels, etc.).
Le développement de l'utilisation des TICE doit favoriser également, entre les
établissements scolaires français en France et à l'étranger, des échanges à
distance de tout type (entre élèves, entre personnels, etc.), notamment via
Internet.
Aussi les stages de formation continue visant à accroître l'efficacité, au travers
des TICE, des échanges entre les établissements scolaires et les académies
seront-ils considérés comme prioritaires.

Les échanges entre établissements scolaires en France et établissements


scolaires étrangers.

Les établissements scolaires français à l'étranger, répartis dans 125 pays


différents, peuvent apporter une contribution utile aux académies qui s'engagent
dans la voie d'une diversification et d'une recherche de meilleure cohérence dans
l'organisation des échanges entre leurs établissements et des établissements
étrangers, en définissant un véritable projet académique portant sur le
partenariat avec l'étranger au niveau de l'enseignement scolaire.

Ils sont en effet susceptibles :

 d'aider à la diversification de l'offre, de par les contacts qu'ils ont avec les
établissements scolaires étrangers du pays où ils sont implantés.
 de faciliter le travail d'information sur les caractéristiques du système
éducatif local et sur les établissements étrangers susceptibles de participer
à des échanges.
 de promouvoir des échanges entre la France et l'étranger reposant sur une
gamme élargie de préoccupations communes (au-delà des objectifs
linguistiques).
 d'aider les académies à constituer des réseaux de partenariat avec des
établissements et des administrations scolaires de tel ou tel pays.
 d'assurer un rôle d'intermédiaires et de facilitateurs pour assurer la
continuité des échanges (directs ou à distance).
Le vivier des personnels candidats à l'expatriation et la réinsertion des
personnels expatriés

Une proportion croissante de personnels expatriés doit être désormais recrutée


sur la base d'un profil précis. Le choix de ceux qui présentent les qualités et les
compétences requises pour l'expatriation est donc déterminant. Ce choix est du
ressort de l'administration centrale du ministère de l'éducation nationale, de ses
inspections générales et de l'AEFE.
Toutefois, les personnels d'encadrement et d'inspection des académies peuvent
jouer un rôle déterminant en matière d'information sur les caractéristiques des
établissements français à l'étranger et sur les compétences attendues des
personnels expatriés.
Actuellement, ce rôle visant à informer les personnels et à les inciter, lorsqu'ils
ont le profil requis, à servir pour quelques années dans les établissements
scolaires français à l'étranger n'est pas suffisamment exploité et l'intérêt de cette
forme de collaboration n'est pas assez mis en valeur. Or ces personnels expatriés
représentent, en termes de ressources humaines, un potentiel considérable, aussi
bien pour le rayonnement de notre système éducatif à l'étranger que, après leur
retour en France, pour l'ouverture des académies en direction de l'étranger.
C'est pourquoi un groupe de travail a été constitué sur cet aspect essentiel de la
contribution du ministère de l'éducation nationale au bon fonctionnement de nos
établissements à l'étranger. Le même groupe de travail est également chargé
d'étudier les conditions de réintégration des personnels expatriés à l'issue de leur
mission, afin que l'expérience et les compétences acquises à l'étranger puissent
être réinvesties en France avec le meilleur profit et concourir notamment au
développement des programmes d'échanges internationaux des académies.

LA MISE EN OEUVRE DU PARTENARIAT AVEC LES ACADEMIES

Un appel à candidatures a été lancé auprès des recteurs en vue de constituer,


pour l'ensemble de ces thématiques, un réseau de partenariat privilégié,
associant une ou deux académies et l'un des quinze regroupements actuels des
établissements français à l'étranger : Afrique centrale, Afrique Occidentale,
Afrique Orientale et Australe, Amérique centrale, Amérique du Nord, Amérique du
Sud, Asie du Sud-Est, Europe centrale et orientale, Europe ibérique, Europe du
Nord, Europe du Sud-Est, Inde, Maghreb, Moyen-Orient, Océan Indien.

Douze académies ont répondu favorablement et à la suite d'une réunion avec les
recteurs concernés ou leurs représentants et la participation de la direction de
l'enseignement scolaire du ministère de l'éducation nationale et de l'Agence pour
l'enseignement français à l'étranger, une première série de jumelages a été
arrêtée.

D'ores et déjà, d'autres académies manifestent leur désir d'entrer dans ce


dispositif.

Les relations avec les académies deviendront progressivement

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