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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Année Académique : 2018-2019

UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

FINANCE D’ENTREPRISE
LE RISQUE DE TAUX D’INTERET
ET LES INSTRUMENTS DE
COUVERTURES

EXPOSANTS : PROFESSEUR :

AGBAN ANNE-PATRICK Mme. GUEYES

BAKAYOKO ABDOULAYE

SANOGO BRAHIMA
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 2
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE TAUX D’INTERET ...................................................... 3
Section 1 : définition du taux d’intérêt ................................................................................................ 3
Section 2 : les différents types de taux d’intérêt ................................................................................. 3
Paragraphe 1 : Taux courts et taux longs ........................................................................................... 3
Paragraphe 2 : Taux fixe et taux variable ........................................................................................... 3
Paragraphe 3 : Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel ........................................................... 3
Paragraphe 4 : Taux d’intérêt réel ex post et taux d’intérêt ex ante ............................................... 4
Paragraphe 5 : Taux d’intérêt créditeur et taux d’intérêt débiteur ................................................. 4
Paragraphe 6 : Taux de référence........................................................................................................ 4
Paragraphe 7 : Taux actuariel et taux facial....................................................................................... 5
CHAPITRE II : NOTION DU RISQUE DU TAUX D’INTERET ................................................... 6
Section 1 : Définition du risque du taux d’intérêt .............................................................................. 6
Section 2 : la nature du risque des taux d’intérêt ............................................................................... 6
Paragraphe 1 : Risque en capital ......................................................................................................... 6
Paragraphe 2 : Risque en revenu ......................................................................................................... 7
Paragraphe 3 : Les conséquences des variations des taux sur la valeur de l’entreprise ................ 7
Section 3 : La cause du risque de taux d'intérêt ................................................................................. 7
CHAPITRE III : INSTRUMENTS DE COUVERTURES................................................................ 9
Section 1 : L’utilisation des produits dérivés par les entreprises dans les marchés organisés ....... 9
Paragraphe 1 : Contrat à terme de taux d’intérêt .............................................................................. 9
Paragraphe 2 : Les options de taux d’intérêt .................................................................................... 10
Section 2 : L’utilisation des produits dérivés par les entreprises dans les marchés de gré à gré . 11
Paragraphe 1 : les opérations à termes ferme................................................................................... 11
Paragraphe 2 : les opérations à termes conditionnels. ..................................................................... 14
CONCLUSION .................................................................................................................................... 18

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INTRODUCTION

Toute entreprise est perçue comme un ensemble d’opportunités, de rentabilité et de


croissance, de risques et de vulnérabilités. Par conséquent, le chef d’entreprise est appelé à
réaliser les objectifs stratégiques qu’il s’est fixé en tenant compte de ces risques et de ces
opportunités. Cependant, la mondialisation des économies, la globalisation des transactions
commerciales et des échanges commerciaux, l’expansion des activités, le financement des
entreprises et l’ouverture des marchés ont influé une nouvelle dynamique dans le monde des
affaires, et les entreprises ont un souci permanent ; celui de réaliser des profits, d’être
concurrentielles tant à l’international qu’un niveau local. Elles sont amenées à lever des
capitaux, effectuer des placements, réaliser des emprunts et également opérer avec des
partenaires étrangers, ce qui les exposent à un risque de taux d’intérêt qui est le risque de
dévalorisation du patrimoine ou de diminution des revenus d’un agent économique due aux
variations de taux d’intérêt. Ce risque affectera sans discrimination de taille, ou de secteur
d’activité la valeur et la rentabilité de toutes les entreprises qu’elles soient financières,
industrielles ou commerciales. Ainsi, afin de préserver la pérennité de l’entreprise, il est donc
impératif de se demander comment l’on pourrait minimiser l’impact de la variation du taux
d’intérêt. N’existe-il-pas des instruments de couverture de ce risque ?

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE TAUX
D’INTERET

Section 1 : définition du taux d’intérêt

De manière générale, le taux d’intérêt T est la rémunération exigée par un agent


économique pour recevoir une somme S libellée dans une certaine monnaie, à T ou lieu de
l’encaissement immédiat, ou encore le cout à payer pour le remboursement, à la date T, une
somme S reçue immédiatement, cette rémunération étant exprimée en pourcentage annuel de
S.
En finance, le taux d’intérêt est la rémunération d’un prêt, sous forme généralement d’un
versement périodique de l’emprunteur au préteur. Pour le préteur, c’est le prix de sa
renonciation temporaire à la liquidité. Pour l’emprunteur, c’est un cout correspondant à une
utilisation anticipée.

Section 2 : les différents types de taux d’intérêt

Il existe autant de taux d’intérêt que d’échéances de prêt ou d’emprunt. On trouve


notamment :

Paragraphe 1 : Taux courts et taux longs

Les taux courts sont les taux associés aux opérations financières d’une durée comprise
entre un jour et un an. Les opérations d’une durée inférieure à l’année s’effectuent sur le marché
monétaire.
Le taux à plus d’un an sont dits à long terme. A l’intérieur de cette catégorie, on distingue
néanmoins le moyen terme regroupant les échéances du un au cinq ans et long terme désignant
les échéances supérieures à cinq ans.

Paragraphe 2 : Taux fixe et taux variable

Le taux fixe reste inchangé pendant la période de contrat. Les mensualités ne changeront
pas sauf en cas de remboursement anticipé partiel alors que le taux variable peut fluctuer en
fonction de l’évolution ultérieure de certains indicateurs. Dans un prêt à taux variable, le taux
d’intérêt est révisé en général chaque année à la date d’anniversaire du crédit. La révision se
fait en fonction de l’évolution de l’indice de référence.

Paragraphe 3 : Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel

Il s’agit d’une distinction mise par FISHER et qui permet de prendre en considération
l’effet de l’inflation anticipée du taux d’intérêt.

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Le taux d’intérêt réel est égal à la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux
d’inflation.

Paragraphe 4 : Taux d’intérêt réel ex post et taux d’intérêt ex ante

Lorsqu’on ne dispose pas du taux d’inflation anticipé mais uniquement du taux


d’inflation observé, le seul taux réel dont on peut disposer est le taux réel ex post.
Mais pour effectuer une opération de placement ou d’emprunt, il est utile d’anticiper le
taux d’intérêt réel ex ante qui lui est fonction du taux d’inflation anticipé.

Paragraphe 5 : Taux d’intérêt créditeur et taux d’intérêt débiteur

Le premier correspond au cout des ressources des banques et permet de rémunérer les
dépôts. On parle également de taux acheteur ou taux offert.
Le taux d’intérêt débiteur appelé également taux vendeur ou taux demandé qui se trouve
le plus souvent supérieur au taux créditeur que les banques appliquent aux emprunteurs.
Le niveau de ces deux temps est général, fonction de la maturité de l’opération de dépôts
ou d’emprunt, du risque, … Les banques déterminent le taux débiteur en se basant sur le cout
des ressources pour établir le TBB (taux de base bancaire) appliqué aux meilleurs clients. Pour
le reste de la clientèle la banque majore de TBB (taux de base bancaire) d’une prime de risque,
qui est fonction de la qualité client

Paragraphe 6 : Taux de référence

De nos jours, une banque ayant un besoin de liquidités à très court terme peut se
refinancer soit auprès de la banque centrale, soit auprès de la banque centrale, soit auprès des
autres banques sur le compartiment du marché monétaire. L’offre et la demande de liquidités
sur ce marché déterminent quotidiennement le taux interbancaire.
Les taux directeurs sont des taux auxquels la banque centrale effectue des avances aux
autres banques. Le taux d’intérêt de ses opérations constitue la référence pour l’ensemble des
taux et doivent en principe, influencer les taux interbancaires et les taux de base bancaire.
Tout contrat entre la banque et un client fait apparaitre un taux nominal. Dans le cas
d’un prêt, ce taux ne représente pas le taux exact supporté par le client. Le taux nomina, en
effet, ne tient pas compte de certains frais annexes à la charge du client (assurance, frais de
dossier, commissions,).
Il convient également de mentionner le taux de base bancaire (TTB), qui représente le
taux qu’une banque accord à ses clients représentant un risque de défaillance faible. En général,
le taux nominal est égal au TBB augmenté de la prime de risque.

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Paragraphe 7 : Taux actuariel et taux facial

Le taux facial ou taux nominal est le pourcentage annuel au calcul des intérêts, ou du
coupon dans le cas d’un titre, sur chaque période d’intérêt. Les contreparties peuvent convenir
que le taux facial prendra une valeur constante sur toute la durée de vie du prêt ou de l’emprunt.
Le taux de rendement actuariel d’une dette ou d’un placement est le taux d’actualisation
exprimé en pourcentage annuel, qui égalise la valeur actuelle des flux reçus par le prêteur à sa
mise de fonds initiale.

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CHAPITRE II : NOTION DU RISQUE DU TAUX
D’INTERET

Section 1 : Définition du risque du taux d’intérêt

Le risque du taux d'intérêt est le risque que fait courir au porteur d'une créance ou d'une
dette à taux fixe ou variable, l'évolution des taux.
Tout agent économique détenant ou amené à détenir des actifs ou des passifs à taux fixe
ou variable est exposé à ce type de risque qui résulte de l'impossibilité théorique de prévoir
l'évolution future du taux d'intérêt notamment à long terme. Mais à courte période, l'agent
économique peut anticiper facilement l'évolution future des taux d'intérêt à l'aide de la courbe
des taux.
Une variation défavorable des taux d'intérêt peut donc générer la survenance du risque
des taux, affectant ainsi le patrimoine ou les flux de cet agent économique. Il en est de même
lorsqu’une dette finance un investissement réel (bien d’équipement, par exemple), car une
variation du taux d’intérêt peut ne pas s’accompagner d’un mouvement équivalent de la
rentabilité de l'agent économique ou de son patrimoine.

Section 2 : la nature du risque des taux d’intérêt

Selon le type d'actifs ou de passifs détenus, selon que l'agent économique les détient
déjà dans son patrimoine ou prévoit de les détenir, la nature du risque de taux diffère.

Paragraphe 1 : Risque en capital

C'est le risque de dépréciation du patrimoine de l'entreprise liée aux fluctuations des


taux d'intérêt. Ce risque est très général, même s’il n’est pas toujours visible. Il concerne toutes
les créances et dettes, qu’elles soient financières ou commerciales.
Une variation des taux d'intérêt affecte la valeur de l'entreprise. Cet impact devient
beaucoup plus important lorsque les actifs ou des passifs sont à taux fixe. Dans ce cas, le gain
ou la perte engendré dépend du différentiel de variation entre l'actif et le passif. Ce gain ou cette
perte est égal à la somme des variations de valeur des actifs à taux fixe diminuée de la somme
des variations de valeur des dettes à taux fixe.
Gain ou perte = variations de valeur des actifs à taux fixe - variations de valeur des dettes à taux
fixe
Si le patrimoine de l'entité économique comprend des actifs ou des passifs à taux
variable, les flux générés par ces instruments varieront avec les taux du marché, la variation du
taux d’actualisation (taux de marché) ne produisant alors que peu d'impact sur leur valeur. Le
risque en capital peut donc être considérée négligeable sur les instruments à taux variable. Mais
en contrepartie, l'entreprise sera exposée au risque en revenu.

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Paragraphe 2 : Risque en revenu

C'est le risque de diminution des revenus de l'entreprise liée aux fluctuations des taux
d'intérêt. Le gain ou la perte est égal au différentiel entre la variation des intérêts perçus et la
variation des intérêts versés.
Gain ou perte= variation des intérêts perçus - variation des intérêts versés

Paragraphe 3 : Les conséquences des variations des


taux sur la valeur de l’entreprise

Le tableau ci-dessous schématise l’impact d’une fluctuation de taux d’intérêt sur la


valeur de l’entreprise en fonction des actifs et des passifs en patrimoine et des décisions de
placements et d’endettement futurs, et les effets sur les actifs et sur les passifs sont opposés.

Section 3 : La cause du risque de taux d'intérêt

Les entreprises courent des risques lorsqu'elles ne savent pas ce qui se passera dans le
futur. Il est donc évident que de nombreuses décisions et activités sont associées à des risques.
Le risque de taux d'intérêt survient lorsque les entreprises ne savent pas :
(i) combien d’intérêts ells pourraient avoir à payer sur les emprunts déjà effectués ou prévus,
ou
(ii) le montant des intérêts qu’elles pourraient gagner sur les dépôts déjà effectués ou planifiés.
Si l’entreprise ne connaît pas ses paiements d’intérêts ou ses bénéfices futurs, elle ne
peut alors pas établir avec précision une prévision de trésorerie. Elle aura moins confiance dans
ses décisions d’évaluation des projets, car des modifications des taux d’intérêt pourraient
modifier le coût moyen pondéré du capital et le résultat des calculs de la valeur actuelle nette.
Bien entendu, il existe toujours un risque que si une entreprise s’était engagée à
emprunter à taux variable lorsque les taux d’intérêt étaient bas, une hausse des taux d’intérêt
pourrait ne pas être supportable par l’entreprise et que la liquidation deviendrait alors une
possibilité.

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Notez bien que le principal objectif de la gestion du risque de taux d’intérêt (et même
de la gestion du risque de change) n’est pas de garantir aux entreprises le meilleur résultat
possible, tel que le taux d’intérêt le plus bas qu’elle aurait à payer. L 'objectif principal est de
limiter l'incertitude pour l'entreprise afin qu'elle puisse planifier avec une plus grande confiance.

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CHAPITRE III : INSTRUMENTS DE COUVERTURES

Selon que l’on soit sur un marché organisé ou un marché de gré à gré les instruments de
couverture du risque de taux d’intérêt diffèrent.
Un marché organisé est un marché fonctionnant de façon globale, centralisée,
réglementée et standardisée. L’ensemble des ordres fait l’objet d’une confrontation via un
système de cotation. Les transactions sont réalisées entre des contreparties qui ne se connaissent
pas, n’ont aucun lien entre elles et dont les échanges ne sont, en général, pas quantitativement
symétriques. Un organisme de compensation sert d’interface et assume le risque de contrepartie.
Le marché de gré à gré, quant à lui, est un marché libre sur lequel les opérateurs se font
directement face, concluant des transactions bilatérales de façon non organisée, moins
standardisée et sans organisme de compensation ou supervision. Etant donné l’absence de dépôt
de garantie ou de système d’appels de marge, les transactions impliquent nécessairement un
risque de contrepartie ou de défaut.

Section 1 : L’utilisation des produits dérivés par les entreprises dans les
marchés organisés

Un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore derivative product est un instrument


financier dont :
La valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un autre produit appelé sous-
jacent ;
Le règlement s'effectue à une date future.

Paragraphe 1 : Contrat à terme de taux d’intérêt

Un contrat à terme, future en anglais, est une opération négociée entre deux contreparties
(l’acheteur et le vendeur) sur un marché organisé et réglementé. Il constitue un engagement
d’acheter (pour l’acheteur), de vendre (pour le vendeur) un actif sous-jacent à un prix fixé dès
aujourd’hui mais pour une livraison et un règlement à une date future.
L’actif sous-jacent peut être un produit physique (matières premières), un instrument financier
(actions, obligations, taux d’intérêt, cours de change) ou encore un indice boursier ou
climatique…
Dans notre cas, il s’agit d’un produit financier en l’occurrence le taux d’intérêt.
Un contrat de future sur taux d’intérêt est, au départ conçu comme un instrument de couverture,
c’est-à-dire qu’il permet d’annuler, ou du moins de minimiser, les risques financiers induits par
les fluctuations des taux d’intérêt, en prenant sur le marché à terme une position inverse à celle
détenue sur le marché au comptant. En se couvrant ainsi, les gains ou pertes sur les positions
d’instruments au comptant résultant des variations de taux d’intérêts sont compensées par des
résultats inverses sur le marché à terme.

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Exemple : une entreprise française anticipant le paiement dans six mois d’un contrat à
l’exportation libellé en dollar. Dans l’attente d’une affectation, elle souhaite placer les fonds
qu’elle recevra dans six mois sous forme d’un dépôt en eurodollar. Redoutant une baisse des
taux d’intérêt, le trésorier de cette entreprise achète dès maintenant des contrats à terme sur les
dépôts à 90 jours en eurodollars.
De ce fait, toute baisse des taux sur le marché au comptant est contrebalancée par un gain sur
le marché des contrats.
En revanche, une éventuelle hausse des taux sur le marché de l’eurodollar, alors qu’une baisse
était anticipée, ne profite pas à l’entreprise (sauf pour elle à compenser sa position à terme avant
l’échéance du contrat), car ce gain est contrebalancé par une perte sur le marché des contrats.
Cette perte est consécutive à la vente des contrats à un prix inférieur à leur cour d’achat.

Paragraphe 2 : Les options de taux d’intérêt

A) la couverture contre la hausse des taux d’intérêt :


L’opérateur qui veut se protéger contre une hausse de taux d’intérêt achète des options
de vente. Cette stratégie est utilisée dans le cas d’une forte hausse des taux d’intérêt. S’il
anticipe une variation de faible ampleur, l’opérateur peut recourir à une vente d’option d’achat.

Exemple : une entreprise veut emprunter 10 millions de MAD dans 3 mois pour une période de
6 mois. Elle craint une hausse de taux et veut se garantir un taux inférieur ou égal à 7%. Elle
achète une option d’emprunt à 7% contre une prime de 5000 MAD.

A l’échéance deux cas de figure se présentent :

- Si le taux est inférieur ou égal à 7%, on abandonne l’option et donc on perd le montant de la
prime.

- Si le taux est supérieur à 7%, on exerce l’option.

Par exemple, si le taux passe à 7,4% le gain sera :

10M x (7,4% - 7%) x180/360 -5000 = 15000 MAD.

La vente des options d’achat va permettre à l’opérateur de percevoir le montant de la prime. Il


est de ce fait protégé contre une hausse des taux d’intérêt.

La qualité de la protection dépend toutefois de l’évolution des taux d’intérêt.

- Si la baisse des cours est inférieure ou égale au montant de la prime, la protection est parfaite.

- Si la baisse des cours est supérieure au montant de la prime, l’opération ne bénéficie d’aucune
protection au-delà du montant de la prime.

B) la couverture contre la baisse des taux d’intérêt

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L’opérateur qui redoute une forte baisse des taux d’intérêt peut se couvrir par l’achat
d’une option d’achat. Quand il anticipe une faible variation des taux d’intérêt, l’opérateur peut
se couvrir par une vente d’option de vente.

L’acheteur d’option court un risque strictement limité au montant de la prime qu’il a


payée alors que son espérance de gain est illimitée. Par contre, le vendeur d’option a une
espérance de gain strictement limitée au montant de la prime, et court un risque de perte
quasiment illimité.

Section 2 : L’utilisation des produits dérivés par les entreprises dans les
marchés de gré à gré

Paragraphe 1 : les opérations à termes ferme

Trois instruments fermes sont négociés sur les marchés de gré à gré les Forwards-forwards
(FF), les forwards agreements rate (FRA) et les swaps.

A) Les Forwards-forwards (FF)


Le forward-forward ou opération terme- terme permet à l’entreprise qui désire emprunter
ou à un investisseur qui désire prêter, à une date future et, sur une période déterminée, de fixer
dès maintenant le coût d'un emprunt ou .le rendement d'un placement grâce à une transaction
réalisée auprès d'une banque ou d'une institution financière avec laquelle cette opération a été
initiée.
II existe deux types d'opération tonne- terme. La première porte sur un emprunt à venir. La
seconde concerne un placement futur.
Dans le cadre d’un forward-forward emprunt, la banque prend l'engagement d'accorder un-
prêt pour un montant et une période déterminés, à un taux préalablement garanti.
Avec un forward-forward placement, l'investisseur prend l'engagement d'effectuer auprès
de la banque un placement pour un montant et une période déterminée, à un taux préalablement
garanti.

B) Les forwards agreements rate (FRA)

Un FRA est un accord de taux futurs, conclu entre deux contreparties, de gré à gré. L’un
(acheteur) paiera un taux fixe, connu dès la date de signature du FRA. L’autre (vendeur) paiera
le taux qui prévaudra au moment où commence le FRA (date de valeur), pour une période
donnée (date d’échéance). Le FRA ne donnera lieu, de façon effective, qu’à un seul versement,
en date de valeur : la différence entre les deux taux, et se fera en faveur de l’une ou l’autre des
contreparties. Si le taux qui prévaut en date de valeur est supérieur au taux fixé en date de
signature, c’est l’acheteur qui reçoit de l’argent. Si le taux qui prévaut en date de valeur est
inférieur au taux fixé en date de signature, c’est le vendeur qui reçoit de l’argent.

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Imaginons par exemple une compagnie de transport qui va bientôt devoir financer une
acquisition. Dans 3 mois, elle aura besoin d’emprunter 100 000€ afin d’acheter un nouveau
camion. Elle estime être capable de rembourser cette somme dans 12 mois, mais souhaite se
protéger contre une hausse des taux d’intérêts 9 mois qui pourraient prévaloir dans 3 mois. Si
elle laissait passer 3 mois avant d’emprunter, elle serait exposée à une hausse des taux. Pour se
prémunir de ce risque, elle peut acheter un FRA 3×12 à 5% à sa banque, basé sur l’Euribor et
sur un principal de 100 000€.
Quels vont être les flux ? Comment va fonctionner précisément le FRA ?
Dans 3 mois, les deux contreparties observeront le taux 9 mois Euribor qui prévaudra alors. Si
celui-ci est finalement de 5,5%, le flux serait en faveur de la compagnie et vaudrait, en date
d’échéance :

Il faut maintenant calculer la valeur actualisée de ce flux, dans 3 mois :

La banque devra donc verser 360,10€ à la compagnie.


Pourquoi le FRA bénéficie-t-il à l’acheteur en cas de hausse des taux ?

Imaginons que la compagnie doive emprunter 100 000€ dans 3 mois et qu’elle achète le FRA
pour se couvrir. Retenons deux scénarios symétriques : soit le taux d’intérêt Euribor 9 mois est
supérieur de 50 points de base par rapport au taux convenu, soit il lui est inférieur de 50 points
de base.
Si le taux d’intérêt Euribor 9 mois passe effectivement à 5,50% dans 3 mois, la compagnie
recevra, grâce au FRA, une somme de 360,10€. Elle n’aura alors besoin d’emprunter que (100
000€ – 360,10€) = 99 640,86€. Elle empruntera cette somme à 5,50% pour 9 mois, soit 99
640,86€ * 5,50% * 0,75 = 4 110,14€ d’intérêts. Elle devra donc rembourser, à terme, 99 640,86€
+ 4 110,14€ = 103 750€.
Si le taux d’intérêt Euribor 9 mois passe en revanche à 4,50% dans 3 mois, la compagnie paiera,
à cause du FRA, une somme de 362,76€. Elle devra donc emprunter (100 000€ + 362,76€) =
100 362,76€. Elle empruntera cette somme à 4,50% pour 9 mois, soit 100 362,76€ * 4,50% *
0,75 = 3 387,24€ d’intérêts. Elle devra donc rembourser, à terme, 100 362,76€ + 3 387,24€ =
103 750€.
On constate que, quelle que soit l’évolution symétrique du taux d’intérêt futur, la compagnie a
complètement isolé son risque de taux grâce au FRA. Elle devra dans tous les cas rembourser
la même somme à échéance.
C) SWAP

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Le swap est fondamentalement un échange et sa logique économique est celle du troc.
Cet instrument développé au début des années 1980, dans le but d'offrir aux opérateurs une
protection contre le risque de taux d'intérêt et le risque de change, a connu un remarquable
succès.
Un swap est fondamentalement un échange de taux d'intérêt. Cette technique, très
souvent utilisée par les prêteurs et les emprunteurs opérant sur les marchés de capitaux, est
particulièrement performante. Il s'agit d'un échange de paiements de taux d'intérêt. Prenons
l'exemple de deux sociétés industrielles A et B. Initialement, A et B empruntent toutes les deux
des dollars. A s'endette à taux fixe, par exemple, 10% par an ; B s'endette à taux variable, par
exemple le LIBOR.
Supposons que les montants et les maturités de ces emprunts sont identiques. Si A et B
entrent dans un accord de swap sur taux d'intérêt, A devra alors payer le UBOR et non plus le
taux fixe de 10%, et inversement pour B.
Dans une telle opération, les montants principaux ne s'échangent pas, les flux des paiements ne
concernent que les intérêts.
Exemple : Soit deux entités dont les conditions d'emprunt pour une même monnaie une même
durée et un même montant sont les suivants :
Taux Fixe Taux variable
Entreprise A 10% LIBOR + (3/8)%
Entreprise B 11 ½ % LIBOR + 1 1/8%

 Avantage de A sur B en taux fixe = 11 1/2 - 10 = 1 1/2 %


 Avantage de B sur A en taux variable = l 1/8-3/8 = (3/4)%
Les conditions d'emprunt de A sont meilleures que celles de B, mais comparable ment,
l'avantage de A est supérieur dans la formule de l'emprunt à taux fixe.
A souhaite néanmoins s'engager à taux variable, et B à taux fixe. La réconciliation de leurs
préférences respectives au moyen d'un swap d'intérêt va de surcroît leur permettre d'améliorer
leurs conditions d'emprunt.
A emprunte à taux fixe, c'est à dire à 10%, et B à taux variable, soit LIBOR + l 1/8%. Les deux
parties échangent ensuite leurs conditions.
 A verse à B l'intérêt dont ce dernier est redevable, soit LÏBOR+11/8%.
 B verse à A l'intérêt dont ce dernier est redevable, soit 10%.
A ce stade, A n’a pas avantage à faire le swap : il s’est endetté à LIBOR+1 1/8%, alors qu’il
pouvait obtenir directement LIBOR+3/8%. B doit donc verser une majoration à A. si cette
majoration est égale à 1+1/8%, A et B tireront, en terme de taux un avantage identique de
l’opération de swap.
Coût de l’endettement de A
LIBOR+1 1/8% - 1 1/8% = LIBOR
Majoration reçue de B

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A gagne donc 3/8% (LIBOR+3/8% contre LIBOR)
Coût de l’endettement de B
10%+1 1/8% = 11 1/8%
Majoration versée à A
B gagne également 3/8% (11 ½% contre 11 1/8%)
Finalement : A verse à B LIBOR
Donc A et B désormais endettés non seulement dans la formule qu’ils souhaitaient, mais de
surcroît leurs conditions d’emprunt se sont améliorées grâce au swap.

Paragraphe 2 : les opérations à termes conditionnels.

A) Contrat d’option de gré à gré

 Contrat d’option sur taux d’intérêt

Ils donnent le droit mais non l’obligation à l’acheteur d’emprunter ou de prêter une
certaine somme pour un période déterminée à un taux fixé d’avance que l’on appelle le taux
d’exercice. Le vendeur de l’option reçoit la prime à la signature du contrat, son engagement est
ferme et définitif, il devra s’exécuter (emprunter ou prêter) si l’acheteur exerce son option.
Achat d’une option de vente (Achat) sur taux d’intérêt, l’opération est réalisée par un
agent qui souhaite emprunter (prêter) dans le futur, il souhaite se couvrir contre une éventuelle
hausse (baisse) des taux d’intérêt, sans perdre pour autant le bénéfice d’une baisse (hausse) des
taux.
Exemple : Un trésorier sait qu’il va disposer d’une somme à placer dans les mois à venir. Il
craint une baisse des taux d’intérêt, il va acheter un call .Si à l’échéance le taux du marché >
Taux d’exercice, l’entreprise n’exerce pas l’option, elle place sur le marché, elle a perdu la
prime.
Si à l’échéance le taux du marché < Taux d’exercice, l’entreprise exerce l’option.

 Contrat d’option sur FRA

Un FRA permet de fixer dès aujourd’hui le taux de l’emprunt ou le rendement d’un


placement sans le moindre engagement sur les liquidités. Il se dénoue par le versement d’un
différentiel de taux. Quand on achète un FRA, on fixe un taux d’emprunt, quand on vend un
FRA, on fixe un taux de placement.
Achat d’une option sur FRA, l’acheteur acquiert le droit , moyennant le paiement de la prime ,
d’exercer un FRA sur une certaine somme pour une période déterminée à un taux fixé d’avance

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qui est le taux d’exercice .Vente d’une option sur FRA , le vendeur s’engage de manière ferme
et définitive , il devra payer le différentiel de FRA en cas de levée de l’option.
Exemple : Une entreprise souhaite emprunter une somme dans 2 mois .Elle peut plafonner le
taux auquel elle va emprunter en achetant une option d’achat de FRA, elle anticipe une hausse
des taux.
Taux garanti du FRA 6.5 % et le taux de référence est le TAM. A l’échéance si TAM = 6.1 %
< Taux garanti, l’entreprise abandonne l’option, elle perd le montant de la prime.
A l’échéance si TAM = 6.8 % > Taux garanti, l’entreprise exerce l’option, elle reçoit la
différence de taux de la part de la banque (6.8 - 6.5)

 Contrat d’options sur Swap

L’achat d’une option de swap donne le droit à son détenteur, mais non l’obligation
d’effectuer un swap à une date déterminée. L’acheteur d’un call swaption est prêteur à taux fixe
et emprunteur à taux variable.
La position de l’acheteur d’un put swaption est emprunteur à taux fixe et prêteur à taux variable.
Le taux fixe est le taux d’exercice.
Exemple :
 Call Swaption
On souhaite emprunter dans 3 mois à taux fixe, on achète un call swaption qui garantit le taux
d’exercice .Si taux de swap > Taux d’exercice : on n’exerce pas l’option.
Si taux de swap < Taux d’exercice : on exerce l’option.
 Put Swaption
Dans 3 mois, je vais réaliser un emprunt à taux variable .Si taux de swap > Taux d’exercice :
on exerce l’option Si taux de swap < Taux d’exercice : on n’exerce pas l’option.

B) Cap, Floor, Collar

 CAP
Le cap est un instrument de protection de nature optionnel il permit aux emprunteurs à
taux variables de se protéger contre une évolution défavorable des taux d’intérêts, sans les
priver pour autant d’une utilisation favorable.
Le cap garantit à celui qui l’achète un taux d’emprunt maximal, c’est à dire un taux
plafond, pour un montant et une durée parfaitement déterminés. A chaque date ou se détermine
le cout de l’emprunt pour la prochaine période (mois, trimestre, semestre), si le taux d’intérêt
sur le marché est supérieur au taux garanti, l’acheteur exerce son option et le vendeur du cap
lui verse la différence entre le taux du marché et le taux garanti. En contrepartie de la protection

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qui lui est accordée, l’acheteur du cap verse au vendeur une prime qui lui est définitivement
acquise.
Exemple : Une entreprise est endettée à taux variable à hauteur de 10 millions d’euros sur une
période de 3 ans.
Craignant une hausse des taux d’intérêt sur la période, elle achète à sa banque un cap, dont les
caractéristiques sont les suivantes : montant de 10 millions d’euros, taux de référence PIBOR
3 mois, prime 0,5% par an.
A la signature du contrat l’entreprise verse à la banque le montant de la prime pour la 1 ère
année :
1000*0,5/100 = 5000 EURO.
Au début de chaque trimestre, pendant 3 ans, le taux du PIBOR 3 mois sera comparé avec le
taux garanti de 10%.
Si le PIBOR 3 mois est supérieur à 10%, la banque verse la différence d’intérêt à l’entreprise.
En supposant qu’il soit de 11%, le versement sera de :
10000000*(11- 10)*90/36000= 25000 EURO
Si le PIBOR 3 mois est inférieur à 10%, aucun différentiel de taux ne sera versé.

 Floor
Le floor est un instrument de protection de nature optionnelle. Il permet aux
investisseurs qui réalisent des placements à taux variable de se protégé contre une évolution
défavorable des taux d’intérêt sans les priver pour autant d’une évolution favorable.
Le floor garantit à celui qui l’achète un taux de placement minimal, c'est-à-dire un taux
planché, pour un montant et une durée parfaitement déterminés. A chaque date ou se détermine
le rendement du placement pour la prochaine période (mois, trimestre, semestre), si le taux
d’intérêt sur le marché est inférieur au taux garanti, l’acheteur exerce son option et le vendeur
du floor lui verse la différence entre le taux de marché et le taux garanti. Si le taux sur le marché
est supérieur eu taux garanti, l’acheteur du floor abandonne son option et place ses fonds au
taux du marché. En contrepartie de la garantie qui lui est accordée, l’acheteur du floor verse au
vendeur une prime qui lui définitivement acquise.

 Collar
Également appelé «Tunnel de taux», à la conclusion de l’opération, vous déterminez un
taux plafond, un taux plancher et un taux variable de référence. Il s’agit de l’achat simultané
d’un «cap» et de la vente d’un «floor».
À chaque date de constatation du taux variable, si le taux variable est supérieur au taux
plafond, vous recevez le différentiel de taux (taux variable de référence constaté – taux plafond)
appliqué au montant couvert, rapporté à la période considérée.

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Si le taux variable est inférieur au taux plancher, vous versez un différentiel de taux
(taux plancher – taux variable de référence constaté) appliqué au montant couvert, rapporté à la
période d’application considérée.
Si le taux variable est compris entre le taux plancher et le taux plafond, il ne se passe
rien.

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CONCLUSION

Parmi les principaux types de risque auxquels les entreprises sont confrontées, il y a le
risque lié au taux d’intérêt qui est un aspect à prendre en compte avec beaucoup d'attention, car
les conséquences sont énormes. Les taux fixes cependant permettent d'avoir une visibilité claire
sur les opérations en début comme en fin de période. Par contre les taux variables peuvent
influencer positivement ou négativement les résultats. Le management des risques est
aujourd'hui un des sujets importants pour aborder les questions financières, que ce soit pour des
financements d'emprunt ou de prêt, ou des échanges commerciaux, ou encore des transactions.
La gestion des risques est également l'une des clés majeures du succès des projets de
financement.
Une gestion qui se veut optimale, se doit d'évaluer, mesurer et mettre en œuvre des techniques
et stratégies, visant à faire face au risque. Pour ce faire, les entreprises se dotent d’une multitude
de méthodes ou d’instruments, il revient néanmoins, de mettre en pratique l'outil le plus adapté,
selon le degré de risque, la position d'exposition et les objectifs de l'entreprise.

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