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Responsabilte Civile Et Penale
Responsabilte Civile Et Penale
pénale et administrative
des travailleurs sociaux
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Cette rencontre est destinée aux professionnels du travail social :
Chacun parmi vous ne s’était pas déjà posé la question de sa responsabilité à l’occasion de l’exercice de sa
mission auprès des personnes accueillies dans son établissement ou service ?
Questions :
Quelle valeur faut-il donner aux garanties répétées de l’employeur, président de l’association gestionnaire ou
du supérieur hiérarchique qui rassure en affirmant que, quoi qu’il arrive, ce sera toujours lui le responsable ?
Comment réagir lorsque le travailleur social ne dispose pas d’une délégation suffisante lui permettant de
prendre une décision, souvent dans l’urgence ?
Comment justifier sa décision auprès d’un juge, auprès de sa hiérarchie, auprès de la famille de l’usager et
auprès de la victime du dommage ?
Votre public :
La prise en charge quotidienne nécessite de prendre en charge des décisions et parfois des risques.
Le travailleur social sait que sans prise de risque, l’accompagnement des personnes n’a pas de sens.
- qualification requise ;
- existence d’une délégation de pouvoirs.
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L’accueil et la prise en charge des personnes confiés :
- La sécurité ;
- Les fugues ;
- L’organisation de sorties ;
- Les transferts dans un autre établissement ;
- Le transport des personnes ;
- L’aide à la prise de médicaments ;
- L’accueil de mineurs ;
- La révélation de faits de maltraitance…
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Les conditions communes de la responsabilité civile
Lorsque la responsabilité n’est pas contractuelle, elle est dite délictuelle ou quasi-délictuelle.
La responsabilité civile délictuelle d’une personne est engagée si trois éléments sont réunis :
Elle se traduira presque toujours par le versement de sommes d’argent (dommages et intérêts).
« Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est
arrivé, à le réparer. »
Le fait :
Le juge compare l’attitude de l’auteur avec celle qu’aurait eue, dans des circonstances identiques, une
personne diligente et avisée.
Si une personne avisée et diligente ne pouvait pas commettre l’acte en cause, l’auteur sera considéré comme
fautif.
La faute par commission est un acte ou un fait qui peut être physique ou intellectuel et qui n’aurait pas été
commis par la personne que l’on qualifie de « bon père de famille ».
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Le « bon père de famille » est une personne raisonnable qui prend des décisions très réfléchies,
pratiquement sans aucun risque, ce qui contient l’idée de prévision normale d’un acte.
Celui qui sera jugé comme ayant agi en « bon père de famille » ne sera pas tenu responsable du dommage
causé.
Article 1383 du Code civil : « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait,
mais encore par sa négligence ou par son imprudence. »
Dans les établissements du secteur social et médico-social, cette omission pourra recevoir une qualification
pénale si l’on se rapproche, par exemple, de la notion de mise en danger d’autrui contenue dans l’article
121-3 du Code pénal qui condamne l’auteur des faits s’il est établi que celui-ci « n’a pas accompli les
diligences normales compte tenu (…) de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences
ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait » ;
Est sanctionné ici tout simplement le fait de s’abstenir de commettre un acte positif obligatoire (par
exemple, ne pas respecter l’obligation d’assurer un véhicule terrestre à moteur)
Dans un autre domaine, le directeur se trouve dans l’obligation de prendre toutes les dispositions nécessaires
pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans l’établissement. S’il ne le fait pas, sa responsabilité
pourra être engagée.
Le droit distingue les personnes capables de celles ne disposant pas de la capacité nécessaire pour
accomplir les actes de la vie civile.
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La personne capable doit réparer le dommage qu’elle a causé.
Deux catégories de personnes sont ici en cause : les majeurs protégés et les mineurs.
Sont des personnes qui, suite à une décision d’un juge des tutelles, ont été déchues de tout ou partie de leur
capacité juridique par une mesure de protection qui peut être :
- une tutelle,
- une curatelle,
- ou une sauvegarde de justice.
Toutefois, en application de l’article 414-3 du Code civil précité, il résulte, en pratique, que les
résidents des établissements du secteur social et médico-social demeurent responsables, à minima,
civilement des actes délictueux qu’ils ont commis.
S’agissant des mineurs acteurs de dommages, les victimes se retournent naturellement contre les père et
mère, solvables, les articles 1384 et 371-1 du Code civil fondent la responsabilité des père et mère eu égard
aux actes de leur enfant.
2- Les parents doivent être titulaires de l’autorité parentale : il s’agit d’une responsabilité de plein droit
dont les parents, même s’ils n’ont pas commis de faute, ne peuvent s’exonérer, sauf cas de force
majeure ou faute de la victime.
Détenteurs de la pleine autorité parentale, les parents peuvent cependant confier leur enfant aux services de
l’Aide sociale à l’enfance ou à un établissement social ou médico-social.
Dans ce cas, ils demeurent civilement responsables, en application de l’alinéa 1 de l’article 1384 du
Code civil, puisqu’ils n’ont pas perdu l’exercice de l’autorité parentale.
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En cas de dommage causé par le mineur pris en charge, la responsabilité de la personne gestionnaire
(publique ou privée) pourra être recherchée en application de l’article 1382 du Code civil, c’est-à-dire pour
faute, comme il a été déjà énoncé.
Le choix de l’action dirigée contre l’établissement ou contre les parents est laissé à la victime.
Le cumul des procédures n’étant pas possible, celle-ci devra choisir d’agir contre l’association ou contre
les parents.
Lorsque les parents n’exercent pas pleinement leur autorité parentale, ils ne peuvent pas donner librement
leur avis sur le placement de leur enfant en institution ou dans les services de l’ASE.
Dans ce cas, les dommages causés par l’enfant pendant le temps où il se trouvait pris en charge par
l’établissement ou le service engageront la responsabilité de ces services en application de l’article 1384
alinéa 1 du Code civil.
Les retours temporaires (fin de semaine, par exemple) en famille ne constituent pas une suspension ou une
interruption de la mission décidée par le juge et confiée au service ou à l’établissement, sauf si c’est le juge
qui a autorisé ou organisé ces visites en famille. Dans ce dernier cas, les parents deviennent civilement
responsables pour le temps du séjour.
3- L’enfant auteur du dommage doit cohabiter avec le ou les parents civilement responsables.
En cas de résidence séparée des deux parents, ces derniers, co-détenteurs de l’exercice de l’autorité parentale
devraient être considérés comme civilement responsables, même dans le cas où l’enfant a causé le dommage
alors qu’il était sous la surveillance de l’un ou l’autre parent.
Résumé :
Si la garde juridique de l’enfant n’a pas été retirée aux parents par une décision de justice, ces
derniers restent solidairement responsables des dommages causés par leur enfant, quand bien même il
ne vivrait sous leur toit.
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Existence d’un dommage ou préjudice
La responsabilité civile ne peut être engagée que s’il existe un dommage ou préjudice.
Un même fait ou un même acte peut engendrer un dommage simplement matériel, moral ou corporel, mais
un même fait peut tout aussi bien occasionner ces trois types de dommage.
Le préjudice doit répondre à un certain nombre de caractères pour pouvoir être pris en compte et entraîner
une réparation.
L'exigence d'un dommage certain signifie surtout qu'il ne peut y avoir de responsabilité que si l'on a la
certitude que le dommage s'est déjà réalisé (préjudice actuel) ou se réalisera (préjudice futur).
Exemple : On comprendrait mal que le cambrioleur qui se blesse dans l’exécution de son méfait puisse être
dédommagé.
La notion de causalité apparait dans les articles 1382 à 1386 du Code civil à travers le mot « causé ».
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Ex : un évènement climatique exceptionnel comme des inondations graves, un incendie…
Le fait générateur du dommage est commis par un tiers au litige, ce tiers perd cette qualité et devient
réellement l’auteur du dommage, et l’auteur du dommage, partie au litige, se trouve mis hors de cause.
Le fait de la victime
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Comment agir devant un tribunal civil ?
Comment agir en responsabilité civile ? Qui peut agir, dans quel délai, devant quel tribunal ?
Ces questions de procédure sont donc tout aussi importantes que les questions du droit de la responsabilité.
Dans le secteur social et médico-social les différentes catégories de personnes susceptibles d’intenter une
action civile sont les usagers, leur famille, le président de l’association gestionnaire de l’établissement
concerné et le directeur de ce dernier.
L’usager :
La personne accueillie dans l’établissement peut estimer avoir subi un dommage. Elle va mettre en œuvre la
responsabilité de l’auteur du fait dommageable en sa qualité de victime.
La victime intervient au procès civil, comme au procès pénal, pour demander réparation du dommage
qu’elle a subi. C’est le seul intérêt qui peut permettre à la victime d’agir.
Dans l’environnement de l’établissement et du travail social, peut être victime l’usager, l’association, le
salarié, le directeur, le président de l’association à titre personnel, un tiers extérieur à l’établissement.
- Ou parce qu’elle estime avoir subi un dommage direct (décès de la personne ayant le lien de parenté,
par exemple).
Cette action de la famille peut s’ajouter à celle de l’usager puisqu’on peut considérer que le même fait peut
avoir engendré des dommages distincts sur des victimes distinctes.
Le principe :
Le président de l’association doit avoir aussi une délégation spécifique pour pouvoir représenter
l’association.
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Parfois, les statuts prévoient que, pour agir en justice, le président doit obtenir, préalablement, l’autorisation
du conseil d’administration, et plus rarement l’autorisation de l’assemblée générale.
La Cour de cassation, de manière assez libérale, admet qu’à défaut de dispositions contraires dans les statuts,
le président a qualité pour représenter l’association en justice.
A noter :
Le président ne peut agir que dans la limite de l’objet de l’association et dans le respect des statuts.
Le directeur :
Dans une procédure civile, le directeur agira dans la plupart des cas en qualité de représentant mandaté au
nom et pour le compte de l’association.
Sauf exception :
Une délégation de pouvoirs peut cependant parfaitement être mise en place en sa faveur.
S’agissant de la représentation en justice, le directeur recevra délégation de pouvoir pour agir au nom et pour
le compte de l’association, mais sous la forme d’un mandat spécial limité à la juridiction compétente et pour
l’audience prévue.
Le cas est fréquent pour les convocations devant les conseils de prud’hommes où le directeur
d’établissement se présente à l’audience, muni d’un pouvoir spécial signé du président de l’association, le
président agissant lui-même en vertu d’une délégation de l’assemblée générale ou de la simple application
des statuts.
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Devant quelle juridiction civile agir ?
Les codes
Les textes de loi sont regroupés dans différents Codes en fonction de leur domaine d’application
Ex : Le Code pénal
Le Code civil
- à obtenir des dommages et intérêts si vous vous êtes constitué partie civile.
En matière pénale
- Comportements : 3 ans
En matière civile
- Comportements : 5 ans
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LA PROCEDURE DEVANT LE JUGE PENAL
Le principe :
- Le demandeur doit apporter la preuve des faits – principe de présomption d’innocence
- Preuve de :
o la réalité des propos ou de l’acte
o l’intention de commettre une infraction
Le principe :
- La preuve peut se faire par tout moyen
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La preuve par pièces
- Documents, photos…
- Le témoignage
- Le constat d’huissier
LE TEMOIGNAGE
- Principe :
o Toute personne peut témoigner ( agent de l’ANPE, d’une mission locale, collègue, tiers ayant
assisté à la commission de l’infraction…) = prêter serment
o Les personnes en raison de leur lien avec la partie ou de leur âge = témoignent sans prêter
serment
- Exceptions :
o Les incapables
L’obligation de témoigner
La protection du témoin
- La menace d’un témoin = délit
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L’attestation du témoin
Cette attestation doit être datée et signée de la main de son auteur et accompagnée d’une photocopie d’une
pièce d’identité
La présente attestation peut être produite en justice et j’ai connaissance qu’une fausse
attestation m’expose à des sanctions pénales.
Fait à ..., le ....
Signature
« La prescription extinctive est un mode d’extinction d’un droit résultant de l’inaction de son titulaire
pendant un certain laps de temps ».
L’action en responsabilité :
« L’action en responsabilité née à raison d’un événement ayant entraîné un dommage corporel, engagée par
la victime directe ou indirecte des préjudices qui en résultent, se prescrit par dix ans à compter de la date de
la consolidation du dommage initial ou aggravé.
Toutefois, en cas de préjudice causé par des tortures ou des actes de barbaries, ou par des violences ou des
agressions sexuelles commises contre un mineur, l’action en responsabilité civile est prescrite par vingt
ans. »
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L’action en responsabilité, tirée des articles 1382 et suivants du Code civil qui peuvent concerner
l’association, se voit ainsi prescrire dans le délai de 10 ans qui commence à courir de la commission des
faits.
La plainte simple
o Contenu
o Schéma
o Avantages et inconvénients
La citation directe
o Contenu
o Schéma
o Avantages et inconvénients
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CONTENU DE LA PLAINTE SIMPLE
Cette plainte datée et signée, est à adresser par courrier simple ou recommandé au Procureur de la
l’infraction a été commise. N’oubliez pas de conserver un double de votre plainte. Joindre les témoignages
écrits des personnes ayant assisté aux incidents ainsi que toutes les preuves recueillies : écrits litigieux,
certificats médicaux…
[ Nom / Prénom ]
[ Adresse ]
Mr (ou Mme) le Procureur de la République
[ Lieu / Date ]
Objet : Plainte
Je soussigné(e), M. [ Prénom, Nom ], né(e) le [...] à [...], exerçant la profession de [...], demeurant [...] ai
l’honneur de vous exposer les faits suivants :
(Exposez ici le récit détaillé des faits pour lesquels vous portez plainte : date, heure, lieux, circonstances,
termes exacts employés, préjudice subi, présence de témoins...)
Je me réserve la faculté de me constituer ultérieurement partie civile pour obtenir réparation du préjudice
subi.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m’informer des suites que vous entendez donner à ce
dossier et vous prie d’agréer, Monsieur (ou Madame) le Procureur de la République, l’assurance de
ma considération respectueuse.
[ Signature ]
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SCHEMA DE LA PLAINTE SIMPLE
Procureur de la République
Prend
Classe la Tente une Transmet le l’initiative
plainte médiation dossier à un des
poursuites
pénale juge
d'instruction
Le juge d'instruction
Pourra :
Juridiction compétente
Relaxe Condamnation
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AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE LA PLAINTE SIMPLE
Avantage :
- Procédure gratuite
Inconvénients :
- Le Procureur de la République est libre de décider des suites à donner à la plainte simple
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CONTENU DE LA PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE
Cette plainte datée et signée, est à adresser par lettre recommandée avec accusé de réception au Doyen des
l’infraction a été commise. N’oubliez pas de conserver un double de votre plainte. Joindre les témoignages
écrits des personnes ayant assisté aux incidents, les preuves recueillies (écrits litigieux, certificats
médicaux…) ainsi que toute pièce justifiant le montant de votre demande de dommages-intérêts
(factures…).
[ Nom / Prénom ]
[ Adresse ] Mr (ou Mme) le Doyen des Juges d’Instruction
[ Lieu / Date ]
Je soussigné(e), M. [ Prénom, Nom ], né(e) le [...] à [...], exerçant la profession de [...], demeurant
[...] ai l’honneur de vous exposer les faits suivants :
- Exposez ici le récit détaillé des faits pour lesquels vous portez plainte avec constitution de partie civile :
date, heure, lieux, circonstances, termes exacts employés, présence de témoins...
- Qualifiez l’infraction et visez les textes qui répriment cette infraction :
- un refus discriminatoire de fourniture d’un service, délit prévu et réprimé par les articles 225-1 et
225-2-1° du Code pénal.
- Fixez le montant des dommages-intérêts que vous réclamez en le justifiant au regard du préjudice que
vous avez subi. Il peut s’agir d’un préjudice matériel, moral…
C’est pourquoi je porte plainte avec constitution de partie civile contre M.... (ou contre X si vous ne
connaissez pas l’identité de l’auteur) pour le délit de discrimination raciste dont j’ai été victime.
Je vous remercie de bien vouloir fixer la somme que vous souhaitez que je consigne (vous pouvez cependant
solliciter une exonération de consignation si vos revenus sont modestes).
Je vous prie d’agréer, Monsieur (ou Madame) le Doyen des Juges d’Instruction, l’assurance de ma
considération respectueuse. [ Signature ]
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SCHEMA DE LA PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE
FIXATION DE LA CONSIGNATION
JUGE D’INSTRUCTION
Relaxe Condamnation
Avantage :
- La partie civile est associée à l’instruction (formuler des observations, verser de nouvelles pièces,
solliciter des mesures d’instruction…)
Inconvénients :
- Procédure difficile à suivre pour un particulier (nécessité de qualifier correctement les faits…)
- Ne peut être engagée pour les contraventions (ex : injure non publique)
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CONTENU DE LA PLAINTE PAR CITATION DIRECTE
L’Huissier de justice fait citer l’auteur des faits devant la juridiction compétente
Dénonciation au Parquet
Juridiction compétente
Relaxe Condamnation
Avantage :
- Procédure rapide
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Inconvénients :
- Procédure envisageable que si vous connaissez l’auteur des faits et pouvez qualifier juridiquement
les faits sans ambiguïté
- Procédure onéreuse si pas d’aide juridictionnelle : consignation, frais d’huissier, frais d’avocat…
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RECAPITULATIF DE LA PROCEDURE PENALE
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LA PROCEDURE CIVILE
- La charge de la preuve
Le référé civil
La charge de la preuve
- Trois étapes :
o Le témoignage
Protection du témoin
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1 – La compétence 2 – La saisine 3 – Les recours 4 – Le référé
- L’assignation : acte d’huissier de justice par lequel une partie cite son adversaire à comparaître devant
le tribunal
o = procédure ordinaire de saisine du Tribunal d’Instance
- La requête conjointe : acte par lequel les deux parties soumettent au juge leurs prétentions respectives.
- L’assignation
- La requête conjointe
3 - LES RECOURS
- Si le montant du litige est supérieur à 10000 €, l’appel permet de faire réexaminer l’affaire devant la
Cour d’Appel
- Si le montant du litige est inférieur à 10000 €, seul le pourvoi en cassation est possible
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- d’un dommage imminent ou
d’un trouble manifestement illicite
Un avocat n’est obligatoire en premier ressort que devant le tribunal de grande instance.
Il est également obligatoire devant la cour d’assises, la cour d’appel dans la plupart des cas, et devant la
Cour de cassation.
Pour les autres juridictions, le plaideur peut se présenter seul à l’audience ou se faire représenter par un
parent ou par son conjoint.
Toute personne poursuivie devant une juridiction pénale peut demander l’assistance d’un avocat, à
n’importe quel moment de la procédure, et cela quelles que soient ses ressources.
Quand l’avocat n’est pas choisi par le justiciable, il est commis d’office.
L’avocat est alors choisi sur la liste des avocats du barreau du tribunal.
Si le justiciable peut bénéficier de l’aide juridictionnelle, il n’aura pas à verser d’horaires à l’avocat commis
d’office.
S’il dépasse les plafonds de l’aide juridictionnelle, il devra alors rémunérer l’avocat désigné.
Conseil pratique :
Lors d’une consultation et tout au long d’une procédure judiciaire, il est important de donner à l’avocat
toutes les informations dont on dispose, y compris celles qui peuvent paraître inutiles.
En effet, c’est l’avocat qui proposera tel ou tel autre raisonnement en fonction de la mission qui va lui être
confiée et qui retiendra telle information ou tel document utiles.
Dans tout les cas, l’avocat proposera à son client ses écritures (conclusions) et c’est bien le client qui
décidera en dernier de la stratégie arrêtée.
Sauf cas de conscience ou erreur manifeste, l’avocat acceptera les apports ou modifications souhaités par
son client.
Les horaires de l’avocat sont dus par son client mais l’aide juridictionnelle permet, à certaines conditions, la
prise en charge des frais d’avocat par l’Etat.
1- le prix forfaitaire ;
2- le tarif honoraire ;
3- la rémunération au pourcentage.
Au plan pratique, l’assuré règle directement l’honoraire à son avocat librement choisi et se retourne, en tant
qu’assuré, vers son assureur pour être remboursé dans la limite des plafonds contractuels de garantie.
L’aide juridictionnelle :
L’aide juridictionnelle consiste, pour les personnes ayant de faibles revenus, à bénéficier d’une prise ne
charge par l’Etat des honoraires et frais de justice (l’honoraires d’avocat, frais d’huissier, d’expertise…).
Si l’intéressé ne connait pas d’avocat susceptible de prendre en charge son affaire, il lui en sera désigné un
d’office.
En fonction de son niveau de ressources, l’Etat prend en charge soit la totalité des frais de justice (aide
totale), soit une partie d’entre eux (aide partielle).
Le dossier de demande d’aide juridictionnelle est à retirer au Bureau d’aide juridictionnelle (BAJ) du TGI.
Le BAJ, après examen de dossier, prend une décision d’aide totale ou partiel/
L’aide juridictionnelle ne peut être accordée lorsque les frais occasionnés par le litige sont déjà pris en
charge par un contrat d’assurance de protection juridique.
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Les principes généraux de la responsabilité
administrative
Un grand principe gouverne la responsabilité administrative, c’est celui de son autonomie vis-à-vis de la
responsabilité civile.
La responsabilité administrative sera, par principe, une responsabilité pour faute et, dans des cas
particuliers, une responsabilité sans faute.
La responsabilité administrative d’applique aux actes des personnes publiques et relève par principe de la
compétence des juridictions administratives.
Les personnes publiques sont l’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics.
Les relations entre les usagers et un établissement public industriel et commercial (EPIC) ayant pour mission
la gestion d’un service public industriel et commercial sont régies par les règles de droit privé.
La compétence en cas de conflit est dès lors attribuée aux juridictions civiles.
Ainsi, il s’agit d’une activité administrative à laquelle ne s’appliquent pas les règles de la responsabilité
administrative.
A titre d’exemple, l’Office public de l’habitat (OPH), qui regroupe les anciens OPAC et les OPHLM, est
un EPIC. Ainsi, les conflits entre l’OPH et les locataires relèvent des juridictions civiles.
Le contentieux indemnitaire lié aux décisions administratives d’hospitalisation d’office a été unifié au
profit des juridictions de l’ordre judiciaire.
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En effet, la juridiction administrative est compétence pour apprécier la régularité formelle de la décision
ordonnant l’hospitalisation d’office.
- Le cas des dommages causés par un véhicule - Le cas des infractions pénales
Les modalités de la réparation du dommage :
Prouver l’existence d’un fait dommageable : la charge de la preuve lui incombe à lui seul.
Le juge administratif a une grande liberté dans l’appréciation des argumentations écrites des parties.
Préjudice moral
Préjudice matériel
Préjudice physique
Le juge administratif examine au titre des préjudices les troubles dans les conditions d’existence qui sont
définis comme « les désagréments ou traumatismes affectifs ou sociaux liés au changement dans le mode de
vie, à l’abandon éventuel des études, à la dispersion des familles » (CA, Ass., 14 février 1975, Consorts
Vimart)
- Un déménagement pour une personne qui avait renoncé à un emploi en région parisienne après avoir
eu l’assurance d’un recrutement en qualité de contractuel dans la fonction publique qui n’a
finalement pas eu lieu (CE, 2 oct. 2002, Nicolas).
- L’obligation dans laquelle se trouvent des particuliers de quitter temporairement leur résidence
habituelle suite à des inondations liées au débordement d’un réseau d’égout devenu insuffisant (CE,
10 janv. 1986, Coste).
Par ailleurs, un préjudice anormal et spécial est exigé lorsque la responsabilité de l’administration est
susceptible d’être engagée pour rupture d’égalité devant les charges publiques.
La spécialité du préjudice est établie lorsqu’il est démontré que la victime s’est trouvée dans une situation
discriminatoire.
Quant à l’anormalité, elle est constituée si l’atteinte à l’égalité est particulièrement grave.
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- Le fait du tiers ou de la victime :
- La force majeure :
Jurisprudence :
Des pluies d’orage ont présenté « à raison de leur durée et de leur intensité exceptionnelles et
imprévisibles le caractère d’un événement de force majeure » (CE, 26 juin 1963, Calkus)
- Le cas fortuit :
Le cas fortuit correspond à un événement imprévisible mais qui n’est pas extérieur du fonctionnement du
service public pour autant, la cause du dommage demeurant inconnue.
Jurisprudence :
Dans la célèbre affaire du barrage Malpasset, près de Fréjus, qui avait cédé à la suite de violentes pluies, le
Conseil d’Etat a considéré que :
« Il résulte de l’instruction que la rupture du barrage de Malpasset a été due à l’expulsion de la roche à l’aval
immédiat de l’ouvrage sous la pression de l’eau retenue par ce dernier ; dans ces conditions, la cause de la
rupture ne peut être regardée comme extérieur au barrage ; elle n’a dès lors pas revêtu le caractère d’un
événement de force majeure » (CE, Ass., 28 mai 191, Département du Var c. Entreprise Bec Frères).
Ici, la rupture du barrage est la conséquence d’un cas fortuit puisque l’instruction n’a pas permis de
découvrir la cause exacte de cette rupture.
Seules la faute de la victime et le fait du tiers permettent une exonération totale ou partielle de
responsabilité.
Si un règlement de police interdit le passage de piétons sur une voie publique où sont établis des
commerçants qui tirent l’essentiel de leur activité de cette circulation, il s’agit d’une rupture d’égalité. Le
préjudice sera dès lors indemnisé à condition de démontrer son caractère anormal et spécial.
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Résumé :
Il faut qu’existe un préjudice qui soit au nombre des préjudices réparables et qui soit à la fois direct, certain
et évaluable en argent.
Ce préjudice doit être anormal et spécial lorsque le litige entre dans le champ de la responsabilité sans faute
fondée sur la rupture d’égalité devant les charges publiques.
La relation de causalité entre le préjudice et le fait de l’administration doit être démontrée. Si la cause
exclusive du dommage trouve son origine dans le fait de l’administration, sa responsabilité sera totale.
L’administration peut faire valoir des causes d’exonération qui entraîneront son exonération totale ou
partielle.
Le fait de l’administration est une faute dans le système de la responsabilité pour faute, il ne peut pas être
une faute dans le système de la responsabilité sans faute.
La responsabilité pour faute est le principe. Le fait générateur doit être une faute.
Par principe, une faute simple qui doit être prouvée par la victime suffit.
Dans ce cas, c’est à l’administration de démontrer qu’elle n’a pas commis de faute. La faute lourde est
exigée dans de rares cas.
La responsabilité sans faute est l’exception, elle est fondée sur le risque ou sur la rupture d’égalité devant les
charges publiques.
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Qui est responsable en matière administrative ?
- L’acte dommageable engage-t-il la seule responsabilité de la personne publique dont relève l’agent
ou la seule responsabilité de l’agent, ou encore les deux responsabilités sont-elles engagées au choix
de la victime ?
- Si la faute de l’agent a engagé sa propre responsabilité, doit-il indemniser seul la victime peut-il
exercer une action récursoire contre la personne publique ?
En définitive, ce sont les mêmes questions que l’on se pose lorsqu’on souhaite mettre en œuvre la
responsabilité des commettants du fait de leurs préposés.
Faute personnelle et faute de service : Deux notions qui conditionnent la compétence du juge car le
contentieux va dès lors être divisé entre les deux ordres de juridiction.
Si l’acte dommageable est impersonnel, s’il révèle un administrateur plus ou moins sujet à l’erreur, et non
l’homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences, l’acte reste administratif et ne peut être déféré
aux tribunaux.
La faute détachable du service doit correspondre à une violation caractérisée des règles
déontologiques ou à une faute professionnelle grossière.
Exemple :
Un agent qui utilise un dimanche, sans autorisation, un véhicule du service, dans un but privé, et provoque
un accident. Aucun défaut de surveillance ne peut être reproché à l’administration. La responsabilité civile
de l’agent sera engagée.
Exemple :
Un préfet délivre à un administré une carte d’invalidité alors qu’il sait pertinemment que cette personne n’y
a pas droit, pour simultanément prescrire une surveillance sur l’individu destinée à le surprendre dès qu’il
fera usage de sa carte.
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L’intention est ici clairement malveillante et caractérise la faute personnelle.
Un cas particulier est celui de la faute de l’agent constitutive d’une infraction. Dans ce cas, on distingue les
situations suivantes :
- Si l’infraction pénale est un crime ou un délit volontaire, c’est toujours une faute personnelle ;
- Les délits d’imprudence ne sont pas nécessairement des fautes personnelles. Par exemple, le
conducteur d’un camion militaire qui provoque un accident de la circulation ne commet pas une
faute personnelle.
En cas de faute de service, la victime ne pourra réclamer l’indemnisation de son préjudice qu’à la seule
personne publique, l’agent étant dans ce cas totalement irresponsable.
Bien entendu, l’agent pourra faire l’objet de poursuites disciplinaires ou pénales, le cas échéant, son
irresponsabilité n’étant admise que sur le plan pécuniaire.
S’il existe une faute personnelle de l’agent, c’est la responsabilité civile de celui-ci qu’il conviendra
d’engager, étant précisé que la jurisprudence prévoit l’obligation pour la personne publique de donner
l’identité de l’agent fautif, sur demande de la victime, bien entendu.
Le partage de responsabilité :
1- Le « cumul » de responsabilité :
Puisqu’elle peut engager la responsabilité de deux personnes, elle choisira de demander réparation à la
personne publique devant les TA ou à l’agent devant les TJ.
Bien entendu, si la victime a d’ores et déjà obtenu réparation d’une partie de son préjudice devant le juge
judiciaire, le juge administratif devra en tenir compte afin de ne pas accorder une réparation supérieure à la
valeur totale du préjudice.
Il est indéniable que ce système du cumul de responsabilité incite fortement les victimes à agir contre la
personne publique qui est plus certainement solvable.
Par ailleurs, l’administration dispose ici d’une action récursoire contre l’agent fautif.
2- La substitution de responsabilité :
Des lois prévoient une compétence exclusive des juridictions de l’ordre judiciaire.
34
Il s’agit des lois suivantes :
- La loi du 5 avril 1937 concernant les actions en responsabilisé à raison des fautes commises par les
agents de l’enseignement ;
- La loi du 31 décembre 1957 relative au dommage causé par un véhicule de service ;
- L’ordonnance du 22 décembre 1958 relative au statut de la magistrature pour la mise en cause de
magistrats.
La personne publique a indemnisé la victime soit à la suite de la réclamation préalable, soit à la suite de sa
condamnation devant les tribunaux administratifs.
S’il s’agit d’une faute de service, faute anonyme, l’administration n’a aucun droit sur l’agent à l’origine de
la faute et ne peut lui demander de rembourser les dommages et intérêts qu’elle aura versés.
Par contre, s’il s’agit d’une faute personnelle et que, par le jeu du système du « cumul » des responsabilités,
l’administration a payé les dommages et intérêts à la victime, l’administration a le droit d’exercer une action
récursoire contre l’agent qui a commis la faute.
Ainsi, la personne publique demandera à l’agent de rembourser soit, en partie en totalité les sommes qu’elle
a d’ores et déjà versées à la victime.
Il va sans dire que si la personne publique est la victime directe de la faute personnelle, par exemple si la
faute a causé la dégradation d’un de ses biens, tel un véhicule, elle pourra demander à l’agent fautif
l’indemnisation de son préjudice.
Article 11-2 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.
Lorsque le juge judiciaire saisi par la victime a estimé qu’il se trouvait face à une faute personnelle et qu’il a
condamné l’agent, celui-ci peut, après avoir démontré qu’il s’agissant en fait d’une faute de service, obtenir
de l’administration dont il relève qu’elle verse à sa place les dommages et intérêts.
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La responsabilité du fait des personnes dont on a la garde
Depuis l’arrêt Blieck (C. cass., Ass. Plén., 29 mars 1991, D. 1991, 324), lorsqu’une association est « chargée
par décision du juge des enfants d’organiser et de contrôler à titre permanent le mode de vie d’un mineur »,
sa responsabilité peut être encourue sur le fondement de l’article 1384 alinéa 1 er du Code civil, au titre de la
responsabilité du fait d’autrui.
La responsabilité du fait d’autrui est celle de la personne qui est juridiquement responsable d’une autre
personne et engage sa responsabilité délictuelle lorsque celle-ci a commis une faute.
Ce type de responsabilité est régi à l’article 1384 du Code civil, et notamment en premier alinéa qui dispose
que :
« On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui
qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde. »
Ce système est utilisé notamment pour les mineurs délinquants, ainsi que pour les personnes
handicapées accueillies.
En revanche, lorsque l’enfant est confié à un service ou un établissement à la demande de ses parents et en
dehors de tout placement judiciaire, la responsabilité de cet établissement ne peut être recherchée que sur le
fondement de la responsabilité contractuelle (C. civ., art. 1147).
La victime devra alors rapporter la preuve d’un défaut de surveillance ou d’un manquement de
l’établissement à son obligation de sécurité pour qu’elle puisse voir sa responsabilité engagée (C. Cass.,
civ. 2, 24 mai 2006, pourvoi n° 04-17495), ce que permet d’éviter précisément la jurisprudence Blieck, dès
lors que les conditions de la responsabilité du fait d’autrui sont remplies.
Les établissements sociaux et médico-sociaux accueillent, par le biais de leurs établissements, un public
fragile : des personnes handicapées mentales, des personnes âgées diminuées, des mineurs en danger…
En cas de dommages causés par ces publics, il s’agit pour les tribunaux, en vertu de l’alinéa 1 er de l’article
1384 du Code civil (garde) de mettre en cause une personne morale ayant des compétences et des
obligations professionnelles et de faciliter l’indemnisation de la victime lorsque le dommage est causé par
une personne dont on doit répondre.
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Première condition : l’association organise et contrôle le mode de vie de la personne
Le principe est le suivant : la faute de l’association gardienne du mineur n’a pas à être démontrée à partir du
moment où elle exerce un contrôle sur le mode de vie de l’intéressé.
Le foyer conserve sa mission de contrôle à titre permanent même lorsque l’enfant ne se trouve plus entre ses
murs au moment des faits délictueux.
Troisième condition : le placement de la personne a été ordonné par une décision judiciaire ou
administrative
La Cour de cassation affirme ainsi une responsabilité de plein droit du fait d’autrui.
Les faits de l’arrêt du 26 mars 1997 concernaient des mineures poursuivies pénalement pour avoir volé un
véhicule, alors qu’elles se trouvaient placées dans un foyer en vertu de décisions prises par le juge des
enfants au titre des articles 375 et suivants du Code civil.
La victime s’est constituée partie civile au procès afin d’obtenir réparation de son préjudice, sur le
fondement de l’article 1384 du Code civil.
Dans ces conditions, le gardien de la personne ne pourra s’exonérer de sa responsabilité que s’il établit s’être
trouvé face à un cas de force majeure ou que le dommage a été la conséquence du fait d’un tiers ou du
fait de la victime.
Le mineur auteur des faits n’ayant pas été confié à l’association par décision de justice, la responsabilisé de
celle-ci ne pouvait être recherchée que sur le fondement contractuel (C. civ., art. 1147).
Cela implique, pour la victime, l’obligation, dans ce dernier cas, de prouver une faute de l’établissement, ce
qui n’est pas toujours facile (C. cass., civ. 2, 24 mai 2006, pourvoi n° 04-17495).
La structure sera contractuellement responsable (C. civ., art. 1147) du mineur pour tous les autres types de
placement autres que judiciaires. Dans ce dernier cas, la responsabilité des parents, qui n’ont pas perdu la
garde de l’enfant, pourra être recherchée le cas échéant.
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L’absence de responsabilité en cas d’absence de charge de la garde :
Pour être exonérée de responsabilité, l’association doit démontrer qu’elle n’est pas investie de la charge
d’organiser, de diriger et de contrôler à titre permanent le mode de vie d’un mineur.
Le Conseil d’Etat considère « que la décision par laquelle le juge des enfants confie la garde d’un mineur,
dans le cadre d’une mesure d’assistance (…), transfère à la personne qui en est chargée la responsabilité
d’organiser, diriger et contrôler la vie du mineur ; qu’en raison des pouvoirs dont l’Etat se trouve ainsi
investi lorsque le mineur a été confié à un service ou établissement qui relève de son autorité, sa
responsabilité est engagée, même sans faute, pour les dommages causés aux tiers par ce mineur » (CE, 17
déc. 2008, n° 301705, garde des Sceaux c/ ML)
Le défaut de surveillance
Dans les établissements du secteur social et médico-social, la surveillance des résidents constitue l’une des
obligations les plus difficiles à mettre en place parce que tout simplement le nombre d’intervenants est limité
par les budgets, mais surtout que les conséquences peuvent être très lourdes, notamment en matière de
responsabilité.
Une institution avait licencié une éducatrice sur la base du défaut de surveillance, estimant que celle-ci avait
commis une faute grave en ne s’inquiétant pas de la disparition de deux adolescents souffrant de déficience
intellectuelle et de troubles psychiatriques.
La Cour de cassation a estimé que « les faits reprochés à la salariée (la fugue des adolescents) étaient
intervenus au cours d’une sortie dont l’initiative incombait à l’association, et constituait un test pédagogique
et que l’intéressé n’avait commis aucune faute professionnelle » (C. cass., soc., 26 oct. 1994, pourvoi n° 93-
40-525V-ALEFPA/Dame T).
La responsabilité civile d’une éducatrice a été engagée au motif « qu’il appartenait à l’éducatrice, compte
tenu de l’activité en cours et de l’état de santé, notamment psychiatrique d’A. B. qui réclamait une vigilance
particulière, de prendre toutes mesures utiles pour ne pas perdre de vue le groupe dans lequel évoluait le
jeune homme (TGI Valence, 7 juill. 1992, jugement n° 1109/95).
Un moniteur-éducateur et une aide-soignante ont été condamnés car « l’inattention qui leur est reprochée a
consisté à perdre de vue, fût-ce un instant, quelqu’un qui devait de plus être l’objet d’une surveillance
constante, dans un milieu en rapport direct avec son affection » (tribunal correctionnel de Carcassonne, 29
nov. 1995, jugement n° 686/90)
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La responsabilité de l’employeur
La responsabilité de l’employeur du fait de ses salariés est posée par l’article 1384, alinéa 5, du Code civil
dans les termes suivants : « Les maîtres et commettants sont responsables du dommage causé par leurs
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés. »
Cette présomption de responsabilité qui pèse sur l’employeur, ou l’association gestionnaire pour le cas qui
nous intéresse, signifie dans la pratique que chaque fois que le salarié, et donc le directeur par exemple ou le
travailleur social, verra engagée sa responsabilité pour les actes ou les décisions exécutés par lui dans
l’exercice de ses fonctions, c’est l’association-employeur qui devra prendre en charge les conséquences.
L’employeur est de plein droit responsable de l’activité de ses salariés en application de l’article 1384 du
Code civil. Il s’agit d’une responsabilité dite de plein droit, ce qui signifie qu’aucune faute personnelle de
l’employeur n’est exigée pour que sa responsabilité soit engagée au regard de l’activité de ses salariés.
Dans ce cas, le salarié sera seul responsable de ses actes dommageables sans que son employeur n’ait alors à
en assumer la responsabilité.
1- La qualité de préposé
Selon une réponse ministérielle (Ass. nat., 12 juillet 1999, JO du 6 mai 2002), aucune disposition ne régit la
responsabilité des bénévoles. Il convient donc de faire application du droit commun, tant en matière de
responsabilité civile que pénale, en s’appuyant également sur la jurisprudence. Les principes généraux
régissant la responsabilité civile différent suivant que le bénévole est victime ou responsable du dommage.
Lorsque le bénévole est victime d’un dommage, le juge considère que sa participation aux activités d’une
association crée automatiquement entre l’association et lui une « convention tacite d’assistance » qui
entraîne, à la charge de l’association, l’obligation d’indemniser le bénévole victime d’un dommage.
L’association ne peut s’exonérer de l’obligation de réparer le préjudice que si elle établit que la cause du
dommage résulte d’un cas de force majeure, du fait d’un tiers ou de faute commise par le bénévole lui-
même.
Lorsque la faute ou l’imprudence du bénévole, dont la preuve doit être établie par la victime, résulte de
l’accomplissement du lien de préposition unissant le bénévole à l’association, la responsabilité de
l’association pourra être engagée sur le fondement de la responsabilité du fait d’autrui (C. civ., art. 1384).
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Dans ce cas, l’association devra indemniser la victime sans pouvoir exercer de recours à l’encontre du
bénévole. En revanche, lorsque le dommage est causé par une faute résultant du comportement du bénévole
qui est de son seule fait et qui ne peut être imputable à l’association, celle-ci peut demander au juge de
l’exonérer de toute responsabilité.
Dans un arrêt du 26 juin 2006 (pourvoi n° 05-43914), la chambre sociale de la Cour de cassation a estimé
qu’une association-employeur engageait sa responsabilité pour les actes de harcèlement moral perpétrés par
le directeur sur les salariés.
C’est bien le directeur qui a commis l’acte fautif, mais dans l’exercice de ses fonctions. C’est cela qui crée le
lien avec la responsabilité de l’association-employeur. La Cour a retenu que l’association n’avait commis
aucune faute mais devait procéder à la réparation du dommage subi par la victime.
Il se peut que le salarié commette la faute pendant son temps de travail mais que l’acte générateur du
dommage soit lié à un objectif purement personnel.
Jurisprudence :
La gardienne, salariée d’une résidence pour personne âgée, gérée par une association, a fait croire à une
résidente qu’elle risquait d’être renvoyée de l’établissement en raison de son âge et que, pour éviter cette
mesure, elle dissimulait son dossier administratif. Abusant de la faiblesse de la résidente, la gardienne lui
avait ainsi soutiré une forte somme d’argent.
La Cour de cassation a souligné que c’est bien à l’occasion de l’exercice de ses fonctions que la salariée a pu
faire naître chez la résidente la crainte chimérique d’être renvoyée de la résidence et que c’est bien grâce à
ses fonctions que la gardienne a été mise en relation avec la victime et pu ainsi connaître ses faiblesses
psychologiques et physiques et lui laisser croire à son pouvoir d’assurer son maintien dans la résidence.
La Cour n’a donc pas retenu ici que la salariée a agi en dehors de ses fonctions de salariée (C. cass., 2 ème ch.
Civ., 16 juin 2005, pourvoi n° 03-19705) même si l’objet poursuivi était strictement personnel.
Quels sont les éléments que peut invoquer l’employeur pour se décharger de sa responsabilité ?
Dans un arrêt du 19 mai 1988, la Cour de cassation (Ass. plén., n°87-82.654) a estimé que « le commettant
ne s’exonère de sa responsabilité que si son préposé a agi hors des fonctions auxquelles il était employé,
sans autorisation, et à des fins étrangères à ses attributions ».
Dans ce cas, la responsabilité du salarié pourra être recherchée sur la base de l’article 1382 du Code civil.
La faute est commise par le salarié en dehors de l’exercice de ses fonctions, lorsque la faute est commise
en dehors de ses horaires de travail, en dehors de l’entreprise, dans l’exercice de fonctions autres que
celles pour lesquelles il est employé par l’association.
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Autres cas d’exonération de responsabilité de l’employeur :
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Les responsabilités en cas de délégation de pouvoirs
En revanche, dans le cas où la délégation de pouvoir ne respecterait pas les conditions de validité fixées par
la jurisprudence, elle ne permettra pas d’engager la responsabilité du délégataire, mais celle du délégant.
En principe, le président de l’association reçoit de l’assemblée générale un grand nombre de pouvoirs pour
agir et exercer la mission liée à ses fonctions.
Le président va déléguer une partie de ces pouvoirs à un directeur général ou à un directeur d’établissement.
Suivant les cas, le directeur, à son tour et dans certaines conditions, déléguera certains des pouvoirs qu’il
aura reçus. On parlera alors de subdélégation.
La délégation de pouvoir passe tout d’abord par l’attribution, dans certaines limites, de ces pouvoirs par
l’assemblée générales.
Les dirigeants élus se voient ainsi confier un mandat qui leur confère certains pouvoirs.
Tout travailleur social se voyant confier un mandat peut voir son niveau de responsabilités accru.
Il y a lieu de distinguer :
- La ou les délégations de pouvoir attachées aux fonctions mêmes du salarié, qui sont indissociables de
l’exercice normal de la mission ;
- De la ou des délégations qui sont demandées au salariés comme un élargissement de ses tâches.
Dans le premier cas, le salarié ne pourra pas refuser les délégations de pouvoir, sauf à refuser les termes de
son contrat de travail.
Le salarié est en droit de refuser ses modifications du contenu de sa mission fixée initialement par son
contrat de travail.
Les dirigeants élus de l’association détiennent et exercent leurs pouvoirs par la technique du mandat
réglementé par le Code civil et non par le biais de la délégation de pouvoir.
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Ils sont donc des mandataires sociaux qui représentent l’association.
Les actes de disposition (acquisitions, ventes, constitutions d’hypothèques, baux de longue durée) ne
peuvent être réalisés que par l’intervention de l’assemblée générale.
Le salarié d’un établissement du secteur social et médico-social n’est pas tenu d’accepter une délégation de
pouvoir équivalente à un mandat et venant d’ajouter à ses fonctions salariées.
La Cour de cassation a eu l’occasion de rappeler que la preuve de la délégation de pouvoir peut être
rapportée par tous moyens.
S’agissant de la délégation accordée à un directeur, l’article D. 312-176-5 du Code de l’action sociale et des
familles précise que la personne gestionnaire du ou des établissements « précise par écrit, dans un document
unique, les compétences et les missions confiées par délégation à ce professionnel ».
Si l’on recherche la sécurité juridique, il vaut mieux une délégation écrite en bonne et due forme.
La délégation de pouvoir ne peut pas être générale, selon la jurisprudence (C. cass., crim., 18 déc. 1965,
Dalloz 1964)
L’article D. 312 – 176-5 du Code de l’action sociale et des familles dispose que la délégation faite au
directeur d’établissement doit préciser la nature et l’étendue de cette délégation, notamment en matière de :
Le directeur aura tout intérêt à régler cette éventuelle difficulté dès le transfert de pouvoirs et à ne pas
attendre que des reproches lui soient adressés.
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La condition relative à l’autorité :
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Les manquements aux règles d’hygiène et de sécurité
Dans le cadre de ses obligations contractuelles, l’employeur est tenu à l’égard de ses salariés d’une
obligation de sécurité.
Il d’agit d’une obligation de résultat et non seulement d’une obligation de moyen, notamment en ce
qui concerne les accidents du travail.
Le manquement à cette obligation a le caractère d’une faute inexcusable au sens de l’article L. 452-1 du
Code de la Sécurité sociale, lorsque l’employeur avait eu ou aurait dû avoir conscience du danger auquel
était exposé le salarié, et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.
En matière de santé et de sécurité, de nombreuses règles sont prévues et sanctionnées par le Code du travail
et le Code pénal.
La responsabilité pénale pourra être engagée pour infraction aux règles d’hygiène ou de sécurité,
imprudence ou négligence, ou mise en danger d’autrui.
L’employeur doit respecter ou faire respecter le Code du travail. Il est en particulier tenu par l’article L.
4121-1 : « Le chef d’entreprise prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé
physique et mentale des travailleurs… »
Article L. 4741-1 du Code du travail de sanctionner d’une amende de 3750 euros, le fait pour l’employeur
ou le préposé de méconnaître par sa faute personnelle les dispositions prévues dans ce code.
Jurisprudence :
Un salarié chef d’équipe, titulaire d’une délégation de pouvoirs en matière de sécurité, s’est vu condamné en
appel du chef d’homicide involontaire pour inobservation des prescriptions afférentes à la sécurité du travail.
Les juges du fond, considérant qu’il « appartient au chef d’entreprise ou, à défaut, à son délégataire, de
veiller strictement à l’application effective des règles de sécurité », ont retenu la faute personnelle du
délégataire, définie à l’article L. 4741-2 du Code du travail, estimant qu’il n’avait accompli les diligences
nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs soumis à son autorité.
La Cour de cassation, saisie d’un pourvoi formé conjointement par le délégataire et la personne morale
représentée, s’est prononcée le 30 mai 2000.
La Cour, précisant « qu’il n’est pas contestable que l’accident de travail est survenu à l’occasion d’activité
faites pour le compte de la société et que l’accident du travail imputable au délégataire de responsabilité
s’inscrit au compte de la personne morale », a rappelé que la délégation de pouvoirs dont est investi un
salarié lui confère l’une des responsabilités fondamentales du chef d’entreprise, à savoir l’obligation de
sécurité.
Sa faute personnelle, dès lors qu’elle est caractérisée, devient celle de la personne morale qu’il
représente.
45
Que, par ailleurs, le salarié d’une société, titulaire d’une délégation de pouvoirs en matière d’hygiène et de
sécurité, est un représentant de la personne morale au sens de l’article 121-2 du Code pénal ; qu’il engage
donc la responsabilité pénale de celle-ci en cas d’atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité physique
trouvant sa cause dans un manquement aux règles qu’il était tenu de faire respecter en vertu de sa
délégation (C. cass., crim., 30 mai 2000, pourvoi n° 99-84.212).
Dans le cadre d’un accident du travail, l’association-employeur peut être poursuivie pour homicide ou
blessure involontaire s’il est établi qu’elle a commis une faute d’imprudence, de négligence ou un
manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi et le règlement.
Les délits seront constitués par la violation des articles suivants du Code du travail :
- article L 4741-1 qui revoie à l’ensemble des règles d’hygiène et de sécurité à respecter, et au-delà des
règles d’hygiène et de sécurité proprement dites ;
- article L. 4741-3 : en cas de non-respect de la mesure édictée par l’inspecteur du travail ;
- article L. 4742-1 : atteinte à la constitution, à la désignation et au fonctionnement du comité
d’hygiène, de sécurité et ses conditions de travail ;
- article L. 4743-1 : infraction aux règles concernant le travail des femmes enceintes et des jeunes
travailleurs.
Les contraventions seront constituées par violation des articles suivants du Code du travail :
- article R. 4741-1 : en cas de résultats de l’évaluation des risques non consignés ni mis à jour dans un
document ;
- article R. 4741-2 : mise en demeure de l’inspection du travail résultant d’une situation dangereuse
non satisfaite ;
- article R. 4741-3 : non respect de la production des documents et affichages obligatoires ;
- articles R. 4743-3 et R. 4743-4 : non-respect des travaux interdits aux jeunes travailleurs ;
- articles R. 4745-1 à R. 4745-3 : méconnaissance des missions et de l’organisation de la médecine du
travail.
Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne
d'autrui.
Dans le cas prévu par l'alinéa qui précède, les personnes physiques qui n'ont pas causé directement le
dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage
ou qui n'ont pas pris les mesures permettant de l'éviter, sont responsables pénalement s'il est établi
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qu'elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de
sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à
un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer.
Pour retenir la culpabilité de l’employeur, une cour d’Appel a estimé, suite à une chute au sol d’un
travailleur ayant entraîné des blessures, qu’étant donné que le salarié travaillait à plus de trois mètres du sol,
sur une toiture très pentue, et qu’aucune protection individuelle ni collective n’avait été prévue, que ce
manquement à la sécurité était imputable à l’employeur auquel incombe la charge de mettre à la disposition
des salariés des équipements adéquats et en nombre suffisant.
La Cour de cassation a confirmé que l’employeur a contribué à la survenance de l’accident et commis une
faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer au sens
de l’article 121-3 du Code pénal (C. cass., ch. Crim. 16 janvier 2001, pourvoi n° 00-83.427).
Il s’agit de la situation des personnes qui n’ont pas créé directement le dommage mais qui ont créé ou
contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage (auteur indirect) ou n’ont pas pris les
mesures nécessaires permettant de l’éviter.
L’incapacité totale de travail pendant plus de trois mois : Code pénal, article 222-19
L’incapacité de travail d’une durée inférieure ou égale à trois mois : Code pénal, article 222-20
L’incapacité totale de travail d’une durée inférieure ou égale à trois mois : Code pénal, article R. 625-
2
L’obligation générale de sécurité est une obligation contractuelle puisqu’elle résulte du contrat de travail.
La chambre sociale de la Cour de cassation l’a confirmé dans un arrêt du 28 février 2002 (n° 99-17.221) et
dans un arrêt du 11 avril 2002 (n°00-16.535), en estimant qu’en vertu du contrat de travail le liant à son
salarié, l’employeur est tenu envers celui-ci d’une obligation de sécurité de résultat, notamment en ce qui
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concerne les maladies professionnelles contractées par ce salarié du fait des produits fabriqués ou utilisé par
l’entreprise ;
Le manquement à cette obligation a le caractère d’une faute inexcusable, au sens de l’article L. 452-1
du Code de la Sécurité sociale, lorsque l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel
était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.
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Les séjours et transferts d’enfants handicapés
Les transferts temporaires d’établissement d’enfants ou d’adolescents handicapés sont des séjours d’une
durée supérieure à 48 heures pendant les périodes de scolarité ou pendant les vacances scolaires.
Ils peuvent concerner un établissement entier, une section de l’établissement ou simplement un service.
Ils s’inscrivent dans le cadre du projet pédagogique, éducatif et thérapeutique global de l’établissement
et du service et du projet individuel des enfants.
Ces séjours qui constituent effectivement un transfert de l’établissement d’accueil requièrent une certaine
organisation.
Jurisprudence :
Le tribunal de grande instance de Mende a été amené à juger une affaire dans laquelle la directrice d’un
établissement accueillant des enfants avait organisé le remplacement d’éducateur en congés par des
personnes sans qualification particulière à l’accompagnement des usagers. Le tribunal a décidé, s’’agissant
du travailleur social remplaçant, « que son absence de toute qualification ne peut que l’exonérer de toute
responsabilité quant à la survenance des faits dont a été victime l’enfant ». C’est la directrice qui a été
reconnue responsable et l’association en sa qualité d’employeur (TGI Mende, 25 novembre 1993, jugement
n°309).
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Le secret professionnel
Il y a lieu d’entendre par « une information à caractère secret » toute information qui concerne la personne,
sa vie familiale ou professionnelle, sa vie intime.
Cela concerne aussi ses croyances religieuses, ses idées politiques, syndicales, etc.
Article 226-13 du Code pénal : « La révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en
est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est
punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. »
Article 226-14 du Code pénal : « L’article 226-13 n’est pas applicable dans les cas où la loi impose ou
autorise la révélation du secret. En outre, il n’est pas applicable :
1º A celui qui informe les autorités judiciaires, médicales ou administratives de privations ou de sévices, y
compris lorsqu’il s’agit d’atteintes ou mutilations sexuelles, dont il a eu connaissance et qui ont été infligées
à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son
incapacité physique ou psychique ;
2º Au médecin qui, avec l’accord de la victime, porte à la connaissance du procureur de la République les
sévices ou privations qu’il a constatés, sur le plan physique ou psychique, dans l’exercice de sa profession et
qui lui permettent de présumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont été
commises. Lorsque la victime est un mineur ou une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en
raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique, son accord n’est pas nécessaire ;
3º Aux professionnels de la santé ou de l’action sociale qui informent le préfet et, à Paris, le préfet de police
du caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent
qu’elles détiennent une arme ou qu’elles ont manifesté leur intention d’en acquérir une.
¶ Le signalement aux autorités compétentes effectué dans les conditions prévues au présent article ne peut
faire l’objet d’aucune sanction disciplinaire. »
Concernant les travailleurs sociaux, une décision de la Cour de cassation de 1972 est toujours d’actualité.
L’arrêt de la chambre criminelle précisait que : « Si les éducateurs sont (...) incontestablement tenus à
une grande discrétion (…), ils ne font pas partie des professionnels tenus au secret professionnel et
sont donc obligés de répondre aux questions que leur pose régulièrement le juge. »
Certains pensent que tous les travailleurs sociaux sont soumis au secret professionnel.
D’autres considèrent que les tribunaux ne s’étant pas prononcés depuis cette date et n’ayant pas livré plus
clairement et plus récemment leur interprétation sur la question, il y a lieu de s’en tenir aux textes
spécifiques en la matière.
Ces derniers s’appuient très juridique, pour étayer leur thèse, sur la définition de l’infraction telle qu’elle
résulte de l’article 111-3 du Code pénal.
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« Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou
pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement.
Nul ne peut être puni d'une peine qui n'est pas prévue par la loi, si l'infraction est un crime ou un délit, ou
par le règlement, si l'infraction est une contravention. »
Dans les établissements et dans le secteur social et médico-social, sont tenus au secret professionnel, par
un texte spécifique, outre les personnes ci-dessus mentionnées :
- Les assistants de service social et les étudiants des écoles se préparant à l’exercice de cette profession
(CASF, art. L. 411-3) ;
- Toute personne appelée à intervenir dans l’instruction, l’attribution ou la révision des admissions à
l’aide sociale (CASF, art. L. 133-5) ;
- Toute personne participant aux missions du service de l’aide social à l’enfance (CASF, art. L. 221-
6) ;
- Toute personne appelée par ses fonctions à prendre connaissance du registre d’entrée et de sortie des
personnes séjournant dans un établissement qui accueille des personnes âgées, des adultes infirmes,
des indigents valides ou des personnes accueillies en vue de leur réadaptation sociale, ou chargées de
la surveillance de ces établissements (CASF, art. L. 331-2 et L. 331-3) ;
- Les travailleurs sociaux travaillant dans les établissements pénitentiaires (C. proc. Pén., art., D.
463) ;
- Toute personne appelée à collaborer au service départemental de protection, maternelle et infantile
(CSP, art. L. 2112-9) ;
- Toute personne appelée en raison de sa profession à connaître les renseignements inscrits dans les
carnets de santé (CSP, art. L. 2132-1) ;
- Les membres de l’équipe pluridisciplinaire, prévue à l’article L. 146-8 du Code de l’action sociale et
des familles, chargée d’évaluer les besoins de compensation de la personne handicapée (Loi n° 2005-
102 du 11 févr. 2005) ;
- Les membres de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, prévue à
l’article L. 146-9 du Code de l’action sociale et des familles, chargée de prendre les décisions
relatives à l’ensemble des droits de la personne handicapée (CASF, art. L. 241-10).
Cet article oblige à informer les autorités judiciaires ou administratives celui qui a « connaissance d’un
crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de
commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés. »
51
L’autorisation de révéler le secret : art 434-3 du Code pénal.
Les personnes tenues au secret professionnel ne sont pas obligées de révéler les infractions prévues par
l’alinéa 1er de l’article 434-3 ou 434-1 susmentionnés.
Sauf lorsque la loi en dispose autrement, sont exceptées des dispositions qui précèdent les personnes
astreintes au secret dans les conditions prévues par l'article 226-13 »
52
Le signalement
Le Code pénal impose à tout citoyen, et aux personnels des établissements sociaux et médico-sociaux en
particulier, d’informer l’autorité judiciaire dans un certain nombre de cas.
Le Code de l’action sociale et des familles prévoit également un certain nombre de situations devant donner
lieu à signalement à différentes autorités ou institutions, notamment dans le cas des mineurs en danger.
Le salarié ayant rapporté à sa hiérarchie, dans le respect de la procédure interne prévue, peut se voir opposer
un refus de signaler par cette dernière.
Les motifs du refus importent peu et une différence d’appréciation de la gravité des faits ou de la réalité des
faits est parfaitement possible.
53
Le travailleur social peut cependant, sans le risque pour lui d’une quelconque sanction, procéder
personnellement et directement au signalement auprès de l’autorité compétente en vertu de l’article L. 313-
24 du CASF.
« Dans les établissements et services mentionnés à l'article L. 312-1, le fait qu'un salarié ou un agent a
témoigné de mauvais traitements ou privations infligés à une personne accueillie ou relaté de tels
agissements ne peut être pris en considération pour décider de mesures défavorables le concernant en
matière d'embauche, de rémunération, de formation, d'affectation, de qualification, de classification, de
promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement du contrat de travail, ou pour décider la
résiliation du contrat de travail ou une sanction disciplinaire.
En cas de licenciement, le juge peut prononcer la réintégration du salarié concerné si celui-ci le demande.
Ces dispositions sont applicables aux salariés de l'accueillant familial visé à l'article L. 441-1. »
54
Les infractions de maltraitance
La notion de maltraitance, non définie par le Code pénal, se dessine à travers différentes infractions prévues
par ce code. Sont mentionnées ici les principales infractions pouvant concerner les professionnels des
établissements et services sociaux et médico-sociaux.
La personne vulnérable (mineur de moins de 15 ans, personne très âgée, personne handicapée).
Cette qualité de personne vulnérable a engendré quelques délits particuliers mais surtout une circonstance
aggravante pour certaines infractions.
Les violences :
Le Code pénal réprime les violences portant atteinte à l’intégrité de la personne, de nature sexuelle ou
d’autres natures.
Le viol : 222-23
Le Code pénal distingue par ailleurs les violences autres que sexuelles, notamment le meurtre et l’assassinat,
les tortures et actes de barbarie, les coups et blessures volontaires et les menaces.
Article 221-1
Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion
criminelle.
Article 221-3
Le meurtre commis avec préméditation constitue un assassinat. Il est puni de la réclusion criminelle à
perpétuité.
Le Code pénal définit plusieurs infractions mettant en danger les personnes, et notamment les atteintes
involontaires à la vie ou à l’intégrité de la personne, les risques causés à autrui, le délaissement d’une
personne, la non-dénonciation de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles.
56
Droit des usagers et La législation relative aux libertés individuelles
et aux régimes de protection
- La mise en œuvre concrète du respect des droits fondamentaux dans les institutions,
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (1950,
ratifiée par la France en 1974) ;
- Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées.
- notions d’accès aux droits, c.-à-d., chaque personne accède réellement et concrètement aux droits ;
57
- intégration de la notion de « discrimination positive » : des dispositions et des accompagnements
particuliers à l’accès aux droits compte tenu des difficultés propres rencontrées par les personnes.
2- La mise en œuvre concrète du respect des droits fondamentaux dans les institutions :
La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale insiste tout particulièrement sur les
principes éthiques et déontologiques et sur le respect des droits et libertés garanties à toute personne :
- respect,
- dignité,
- intégrité,
- vie privée,
- intimité,
- sécurité,
- libre choix,
- individualisation,
- consentement,
- confidentialité,
- accès à l’information,
- participation,
- Le livret d’accueil,
- Le règlement de fonctionnement,
- La charte,
- Le contrat de séjour,
- La conciliation,
- Le projet d’établissement.
58
Les autres dispositifs :
- La présence des usagers dans des instances consultatives (conseil de la vie sociale) ou exécutives
(conseil d’administration des établissements publics) ;
- L’association des usagers et de leur famille à la définition des projets individualisé et association des
familles dans la loi du 2 janvier 2002 et dans l’annexe XXIV, droit de l’enfant à être entendu dans les
procédures judiciaires le concernant, implication des usagers aux décisions d’orientation de la
commission des droits et de l’autonomie, etc.
- l’inscription de ces personnes dans un rapport social où l’usager/citoyen est acteur de son histoire.
59
- Le droit des usagers dans la loi du 2 janviers 2002,
- Droit des familles dans leurs relations avec les services de l’ASE.
La loi du 2 janvier 2002 a totalement réécrit les références juridiques mettant en œuvre le droit des usagers
au sein des établissements et services.
- le citoyen ;
- la personne vulnérable.
La loi du 2 janvier 2002 aborde cette question du droit des usagers selon trois plans successifs découlant l’un
de l’autre :
- Les principes généraux sont concrétisés à travers sept principes opératoires garantis dans chaque
établissement ou service ;
- Sept dispositions ou instances viennent concrètement renforcer et garantir la mise en œuvre des
principes généraux et opératoires énoncés précédemment.
Principes généraux
Les principes généraux relatifs aux droits des personnes se trouvent nommés dans les deux articles L. 116-1
et L. 116-2 définissant l’action sociale et médico-sociale et ses modalités de mise en œuvre :
- L’autonomie de la personne,
- Sa protection,
- La cohésion sociale,
60
- L’exercice de la citoyenneté,
Ces principes généraux sont précisés et formalisés dans deux chartes nationales :
- La charte des droits et libertés de la personne accueillie mentionnée à l’article L. 311-4 du CASF
et précisée par un arrêté du 8 octobre 2004.
Les droits ou principes précisés dans cette charte sont les suivants :
• droit à l’information ;
• droit à la renonciation ;
• droit à la protection ;
• droit à l’autonomie ;
• droit à l’exercice des droits civiques attribués à la dignité de la personne et de son intimité.
- Une charte nationale, conformément à l’article L. 311-2 du CASF, établie conjointement par les
fédérations et organismes représentants des personnes morales publiques et privées gestionnaire
d’établissements et services sociaux et médico-sociaux.
Cette charte, non publiée à ce jour, précise les principes éthiques et déontologiques afférents aux modes de
fonctionnement et d’intervenions, aux pratiques de l’action sociale et médico-sociale et aux garanties de bon
fonctionnement statutaires que les adhérents des fédérations et organismes précités sont invités à respecter
dans un engagement écrit.
L’article L. 311-3 du CASF précise que l’exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute
personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés :
61
1- Le respect de la dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et de sa sécurité ;
2- Sous réserve des pouvoirs reconnus à l’autorité judiciaire et des nécessités liées à la protection des
mineurs en danger, le libre choix d’un service à domicile, soit dans le cadre d’une admission au sein
d’un établissement spécialisé ;
5- L’accès à toute information ou document relatif à sa prise en charge, sauf dispositions législatives
contraires ;
6- Une information sur ses droits fondamentaux et les protections particulières légales et contractuelles
dont elle bénéficie, ainsi sur les voies de recours à sa disposition ;
Les dispositions et instances venant garantir la mise en œuvre des droits et devoirs :
Sept dispositions ou instances viennent conforter et garantir la mise en œuvre des droits de l’usage mais
également de l’établissement ou service.
Le livret d’accueil :
Le principe du livret d’accueil est précisé à l’article L. 311-4 du CASF auquel est annexée la charte des
droits et liberté de la personne accueillie.
La circulaire n° DGAS/SD5/2004/138 du 24 mars 2004 précise que les établissements et services adaptent le
contenu, la forme et les modalités de communication du livret d’accueil en tenant compte notamment de leur
organisation générale, de leur accessibilité et de la nature de leur activité ainsi que de la catégorie de
personnes prises en charge.
Une annexe à la circulaire donne une liste indicatrice d’éléments pouvant figurer dans le livret d’accueil.
62
L’article L. 311-4 du CASF indique qu’un contrat de séjour ou un document individuel de prise en charge
est élaboré avec la participation de la personne accueillie ou de son représentant légal.
Il détaille la liste et la nature des prestations offertes ainsi que leur coût prévisionnel.
Le conciliateur :
Selon l’article L. 311-5 toute personne prise en charge par un établissement ou service social ou médico-
social ou son représentant légal pour faire appel, en vue de l’aider à faire valoir ses droits, à une personne
qualifiée qu’elle choisit sur une liste établie conjointement par le représentant de l’Etat dans le
département et le président du conseil général.
La personne qualifiée rend compte de ses interventions aux autorités chargées de contrôle des établissements
ou services concernés à l’intéressé ou à son représentant légal dans des conditions fixées par le décret n°
2003-1094 du 14 novembre 2003.
Celui-ci précise que la personne qualifiée, dès la fin de son intervention, informe le demandeur des suites
apportée, dès la fin de son intervention, informe le demandeur des suites apportées à sa demande ainsi
que, à son choix, la personne ou organisme gestionnaire.
L’article L. 311-6 du CASF organise la mise en place d’une instance collective de concertation entre
l’établissement ou service et des représentants des usagers les termes suivants :
Le décret n° 2004-287 du 25 mars 2004 précise la formule applicable en fonction des catégories
d’établissements ou service, la composition et les compétences des diverses formes de participation.
Le conseil de la vie sociale (CVS) est obligatoire lorsque l’établissement ou service assure un
hébergement ou un accueil de jour continu ou une activité d’aide par le travail.
Le règlement de fonctionnement :
L’article L. 311-7 du CASF indique que dans chaque établissement ou service il est élaboré un règlement de
fonctionnement qui définit les droits de la personne accueillie et les obligations et devoirs nécessaires au
respect des règles de vie collective au sein de l’établissement ou service.
63
La mise en œuvre du règlement de fonctionnement est précisée par le décret n° 2003-1095 du 14 novembre
2003.
Celui-ci :
- prévoit des dispositions sur sa périodicité et sa révision, au minimum tous les cinq ans ;
- est soumis à la consultation des représentants du personnel et des usagers (CVS, groupe
d’expression, etc.) ;
- rappelle les dispositions d’ordre général et permanent qui régissent la vie collective et les obligations
qui en découlent (respect des décisions de prise en charge, des termes du contrat, des rythmes de vie
collectif, comportement civil à l’égard des autres personnes, respect des biens et équipement
collectif, prescription d’hygiène de vie) ;
- indique les modalités d’exercice des droits des personnes notamment ceux énoncés en L. 331-3 et
précise les modalités d’association de la famille à la vie de l’établissement ou service ;
- prévoit les dispositions relatives aux transferts et déplacements, aux modalités d’organisation des
transports, aux conditions de délivrance des prestations à l’extérieur de l’établissement ;
- rappelle que la violence sur autrui est susceptible de procédures administratives et judiciaires.
Le projet d’établissement :
L’article L. 311-8 indique que pour chaque établissement ou service il est élaboré un projet d’établissement
ou service qui définit ses objectifs, notamment en matière de coordination, coopération et évaluation des
activités et de la qualité des prestations ainsi que de ses modalités d’organisation et de fonctionnement.
Le projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après avis du CVS ou autre forme de participation.
Le décret n° 2003-1136 du 26 novembre 2003 qui mentionne bien le projet d’établissement comme élément
à fournir pour la visite de conformité préalable à l’ouverture effective.
- les réponses apportées reposant une des considérations éthiques, théoriques, éducatives, sociales,
thérapeutiques ;
64
- l’organisation ;
- le financement ;
De ce point de vue, des documents relatifs au droit des usagers (livret d’accueil, contrat, règlement de
fonctionnement, conseil de la vie sociale) ne peuvent prendre sens qu’une fois défini le projet
d’établissement ou service.
L’article L. 311-9 prévoit que les établissements et service doivent rechercher une solution évitant la
séparation des membres d’une même famille, en vue d’assurer le respect du droit à une vie familiale.
A défaut de pouvoir le faire immédiatement, un projet propre à le permettre doit être trouvé et suivi jusqu’à
ce qu’il aboutisse.
La loi du 4 mars 2002 relative au droit des malades permet un accès direct du patient à son dossier médical
sans le recours obligatoire, comme auparavant, d’un intermédiaire médical désigné par celui-ci.
Les professionnels concernés par ces dispositions sont les médecins, les dentistes, les sages-femmes, les
pharmaciens et les auxiliaires médicaux (infirmières, masseurs kinésithérapeutes, ergothérapeutes,
psychomotriciens, orthophonistes, aides soignantes, etc.)
L’accès au dossier peut être demandé auprès du professionnel de santé par la personne concernée, son ayant
droit en cas de décès, le titulaire de l’autorité parentale, le tuteur ou le médecin désigné comme
intermédiaire.
Cependant, le patient mineur peut garder le secret sur le traitement ou l’intervention subie et s’opposer à ce
que l’information soit communiquée.
La présence d’un tiers accompagnateur peut être proposée mais n’est pas obligatoire.
En cas d’hospitalisation psychiatrique d’office ou à la demande d’un tiers, l’intermédiaire d’un médecin peut
être exigé.
65
Passé un délai de réflexion de deux jours, la demande d’accès doit être satisfaite dans les huit jours pour les
informations ayant moins de cinq ans et dans les deux mois dans le cas contraire.
La loi du 2 janvier 2002 (article L. 3421 et 2) indique que les établissements non habilités au titre de l’aide
sociale ou non conventionnés au titre de l’allocation personnalisée au logement doivent avoir, préalablement
à l’accueil, élaboré et signé un contrat écrit à durée indéterminée.
Ce contrat précise les conditions et les modalités de la résiliation ; il comporte en annexe un document
contractuel décrivant l’ensemble des prestations offertes et leur prix, les conditions de la facturation en cas
d’absence ou d’hospitalisation, la liste des prestations demandées par le résident.
Un premier contrat à durée limitée inférieure à six mois peut être établi à l’admission.
Droit des familles dans leurs relations avec les services de l’ASE
A la suite du rapport Bianco-Lamy de 1980 qui avait souligné les restrictions abusives apportées aux
droits des parents d’enfants placés, la loi du 6 juin 1984 (complétée par le décret du 23 août 1985) a
rappelé les principes forts applicables en la matière :
Le placement administratif d’un enfant, c’est-à-dire à la demande de ses parents qui conservent alors
l’intégralité de l’autorité parentale, nécessite leur accord écrit et une information régulière de ceux-ci sur
les modalités du placement.
Il en est de même s’agissant d’une action éducative en milieu ouvert à caractère administratif.
Les différents éléments traités par cette loi sont codifiés sous la référence L. 233-1 à 7 du CASF.
66
Les relations entre les citoyens et l’administration
La loi du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d’amélioration des relations entre l’administration et le
public et la loi du 11 juillet 1979 relative à la motivation des actes administratifs et à l’amélioration des
relations entre l’administration et le public établi un certain nombre de principes généraux qui s’appliquent,
entre autres, au champ particulier des décisions administratives concernant l’action sociale.
A savoir :
Les usagers qui en font la demande ont droit à la communication des documents nominatifs les concernant.
Des motifs tirés du secret de la vie privée, du secret médical et du secret en matière commerciale ne peuvent
être opposés à cette demande, dès lors que les renseignements communiqués sont exclusivement
personnels ;
- La motivation des actes administratifs. Les actes administratifs doivent être motivés, c’est-à-dire
expliciter les considérations et les motifs pris en compte par l’administration pour prendre sa
décision, notamment s’agissant d’un refus.
En effet, les administrés ont un droit d’information sur les motifs des décisions qui restreignent l’exercice
d’une liberté publique, infligent une sanction, subordonnent une autorisation à des conditions, retirent ou
abrogent une décision créatrice de droits, opposent une prescription, refusent un avantage.
Concrètement, cette législation permet aux usagers d’accéder aux documents écrits les concernant :
- Dossiers,
- Rapports,
- Enquêtes sociales,
- Correspondances, etc.
Les décisions administratives prises par exemple par l’aide sociale à l’enfance ou la commission des droits
et de l’autonomie doivent être motivées.
A l’inverse, la loi du 3 janvier 1979 relative aux archives retarde la divulgation de renseignements
nominatifs à des tiers selon la règle suivante :
- Soixante ans à compter de la date de l’acte pour les documents mettant en cause la vie privée,
- Cent ans pour les documents contenant des renseignements individuels ayant trait à la vie personnelle
et familiale, aux faits et comportements d’ordre privé,
- Cent vingt ans à compter de la date de naissance pour les dossiers du personnel,
- Cent cinquante ans à compte de la date de naissance pour les documents à caractère médical.
67
La commission d’accès aux documents administratif (CADA) instituée par la loi du 17 juillet 1978, est
chargée de veiller au respect de la liberté d’accès aux documents administratifs, notamment en émettant un
avis lorsqu’elle est saisie d’une difficulté rencontrée par une personne pour obtenir la communication d’un
document.
La loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations ne
modifie pas les règles antérieurement édictées en la matière mais les précise et les complète, selon les axes
suivants :
- La mise à disposition et la diffusion des textes juridiques est une mission de service public ;
- Cette mise à disposition passe par la codification des lois rassemblées et classées dans des codes
thématiques ;
- La nature des documents communicables de plein droit est précisée : dossiers, études, rapport
comportant une interprétation du droit positif ou une description des procédures administratives ;
avis, décision et prévisions des organismes publics ;
- La nature du support ;
- L’obligation de communication ;
- Son rôle est étendu aux archives publiques et aux textes dont la communication est prévue par la loi ;
5- La transparence financière :
- Les subventions dépassant un seuil doivent faire l’objet d’un conventionnement avec l’organisme de
droit privé qui en bénéficie ;
68
- Le budget, les comptes, la convention et le compte rendu financier de l’organisme privé doivent être
communiqués à toute personne qui la demande. Si le montant des subventions publiques dépasse un
seuil, ces documents sont déposés et consultables en préfecture ;
- La loi organise la notion de guichet unique, c’est-à-dire le regroupement un seul lieu de plusieurs
services publics relevant de diverses compétentes (Etat, collectivités territoriales, établissements
publics, organismes de sécurité sociale, organisme chargé d’une mission du service public) ;
- Convention constitutive ;
69
La loi informatique et libertés
La loi du 6 janvier 1978 (modifiée le 6 août 2004) relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés a
pour objectif de garantir le type d’informations faisant l’objet d’un recueil informatisé et de limiter les
regroupements d’informations à caractère personnel.
Tout fichier automatisé de données normatives est soumis au contrôle de la Commission nationale de
l’informatique et des libertés (CNIL) s’agissant de :
Avec la loi de 2004, le régime ordinaire est celui de la déclaration auprès de la CNIL avec un régime
simplifié lorsque le système d’information est conforme aux normes arrêtées par la CNIL.
Le contrôle a priori des fichiers, avec autorisation préalable, est limité aux cas où les données personnelles
font apparaître, directement et indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques,
philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes ou qui sont relatives à la santé ou à
la vie sexuelle de celle-ci.
70
Tout établissement social ou médico-social est donc tenu :
Le défenseur des droits de l’enfant et/ou le défenseur des droits et la protection contre les
discriminations
Le Défenseur des droits est une nouvelle institution créée dans le cadre de la loi constitutionnelle de
modernisation des institutions de la Ve République votée par le Parlement réuni en Congrès en juillet 2008.
Le Défenseur des droits est un haut fonctionnaire qui peut, à partir de 2011, être saisi par toute personne se
considérant comme victime de discrimination ou, plus largement, lésée dans ses droits et libertés.
La loi organique, dont l’objet est de préciser les conditions d’application de l’article 71-1 et la loi ordinaire
ont été publiées au Journal du 30 mars 2011.
Pour le gouvernement, il s’agit là d’une mesure de bon sens, l'objectif essentiel de ces 4 autorités étant le
même -défendre le citoyen face aux pouvoirs- et leurs outils étant aussi les mêmes, autant mutualiser leurs
moyens et instaurer un contre-pouvoir clairement identifiable par les citoyens.
71
Ce haut fonctionnaire sera nommé par décret en Conseil des ministres, donc par le président de la
République et ce, pour un mandat de six ans non renouvelable. Mais les commissions des lois de
l’Assemblée nationale et du Sénat pourront bloquer cette décision par un veto reposant sur trois cinquièmes
de leurs voix exprimées.
Le défenseur des droits a pour mission de veiller « au respect des droits et libertés par les Administrations
de l'État, les collectivités territoriales, les établissements publics, ainsi que par tout organisme investi d’une
mission de service public, ou à l’égard duquel la loi organique lui attribue des compétences ».
Le Défenseur des droits pourra donc être saisi pour des questions très variées. Il est chargé de :
- défendre les droits et libertés dans le cadre des relations avec les administrations de l'Etat, les
collectivités territoriales, les établissements publics et les organismes investis d'une mission de
service public, il s’occupe donc notamment des abus de l'administration ;
- défendre et de promouvoir l'intérêt supérieur et les droits de l'enfant ;
- de lutter contre les discriminations ;
- de veiller au respect des règles déontologiques par les services de sécurité (police, gendarmerie,
administration pénitentiaire), il s’occupe donc notamment des bavures policières.
Pour remplir ses missions, le Défenseur des droits sera assisté de trois collèges spécialisés composés de
personnalités reconnues et trois adjoints, dont un adjoint Défenseur des enfants et deux adjoints chargés
respectivement de la déontologie dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre les discriminations.
Le Défenseur des droits pourra également saisir le Conseil d'Etat et même proposer de modifier des textes
législatifs.
Il peut en outre se saisir d'office ou être saisi par les ayants droit de la personne dont les droits et libertés
sont en cause.
72
Pour effectuer leur réclamation, les citoyens devront simplement s’adresser à l’un des délégués
territoriaux du Défenseur des droits. Ces derniers assureront des permanences dans divers points
d’accueil répartis dans toutes les régions françaises (préfectures, sous-préfectures, maisons de justice et du
droit).
73
Le non respect des pouvoirs d’investigation du Défenseur des droits donnera lieu à des sanctions définies par
la loi ordinaire.
La question principale qui se pose, c’est de savoir si le Défenseur des droits sera plus efficace que les
autorités indépendantes qu’elle remplace.
Le Défenseur des droits se substitue à quatre autorités qui, ensemble, traitent près de 100 000 dossiers par
an. Il s’agit ici d’une charge énorme qu'il ne pourra traiter de façon responsable que s'il est entouré d'adjoints
qui ne soient pas que des exécutants. Or, nul pouvoir n'est conféré à ceux-ci, aucune compétence ne leur est
déléguée. Et les « collèges » qui sont prévus pour aider le Défenseur n'ont qu'un rôle purement consultatif.
Au vue de l’étendue des obligations et des responsabilités du Défenseur des droits, il parait évident qu’il
perdra assurément de l’efficacité et, ce qui est plus important encore, le sens du terrain. Il est incontestable
qu’il n’aura pas le temps de se pencher sur les dossiers, de regarder, d’écouter les situations humaines.
L’indépendance du Défenseur des droits se veut être garantie par son mode de saisine. Par ailleurs, son
autonomie sera protégée par plusieurs dispositions législatives :
- il aura la possibilité de cesser ses fonctions à sa propre demande ou en cas d’empêchement ;
- Le texte de la loi organique instaure une immunité pénale pour le Défenseur des droits et ses adjoints.
Il ne pourra donc être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour ses opinions ou ses actes liés
à l’exercice de ses attributions ;
- il ne recevra aucune instruction d’une autorité, d’une personne ou d’un groupe de pression ;
- ses missions ne seront pas cumulables avec un mandat électif, une autre fonction publique ou une
activité professionnelle.
Cependant comment, en effet, parler d’indépendance quand c’est sur proposition du Président de la
République lui-même que ce « super défenseur » des victimes sera nommé.
Comment oser espérer l’impartialité d’un contre-pouvoir désigné par le pouvoir lui-même ?
La mise en place de cette unique autorité à travers un tel mode de nomination apparait plutôt comme une
opération politique visant à étouffer des contre-pouvoirs qui ont régulièrement contesté l’action des pouvoirs
publics et les politiques menées par les gouvernements en place lorsqu’elles produisent des dérives
policières, des atteintes aux droits des enfants, des discriminations (notamment mais pas seulement en droit
des étrangers).
Saisi par le Premier ministre le 15 mars 2011 du texte de la loi organique, le Conseil constitutionnel avait
rendu le 29 mars 2011 une décision le jugeant conforme à la Constitution. Il a cependant formulé quelques
réserves d’interprétation :
- concernant l’immunité du Défenseur des droits et de ses adjoints, le Conseil constitutionnel a précisé
que cette immunité ne pourrait s’appliquer qu’aux opinions et actes accomplis dans l’exercice de
leurs fonctions. En sont donc notamment exclus les violations des règles relatives à des secrets
protégés par la loi ainsi que la violation des lieux privés.
- le Conseil refuse l’indépendance des adjoints à l’égard du Défenseur des droits puisque
l’irrévocabilité dont il jouit ne rejaillit pas sur ses adjoints, a contrario de son immunité.
- concernant la consultation par le Défenseur des droits des collèges sur toute question nouvelle, celui-
74
ci est entièrement libre d’apprécier le caractère nouveau des questions qui lui sont posées. Il ne pèse
dès lors sur lui aucune obligation réelle de convoquer les collèges. Sur ce point, outre la crainte
d’une « personnification du pouvoir » au profit du Défenseur des droits, cette interprétation permet
également de s’interroger sur la nature de la collégialité au sein du Défenseur des droits et la place
véritable qui leur sera accordée par ce dernier.
- le Conseil interprète le pouvoir du Défenseur dans le domaine disciplinaire à l’encontre des
magistrats comme une possibilité « d’aviser le ministre de la justice de faits susceptibles de conduire
à la mise en œuvre d’une procédure disciplinaire à l’encontre d’un magistrat » et non comme un «
pouvoir de donner suite aux réclamations des justiciables sur le comportement d’un magistrat dans
l’exercice de ses fonctions ».
75
La prévention des maltraitances
La lente mais irréversible prise de conscience que les publics « fragilisés » auprès de qui l’action sociale
intervient étaient, plus que d’autres, victimes de maltraitance dans leur parcours personnel et institutionnel,
ont conduit l’autorité publique à développer une approche nouvelle sur cette question.
Concrètement, diverses mesures ont été prises, allant dans le sens d’une meilleure connaissance des
phénomènes de maltraitance, de leur prévention et de leur traitement, ceci tant l’échelon national que
départemental.
Pas moins de trois circulaires de la DGAS (5 mai 1998, 3 juillet 2001 et 30 avril 2002) abordent la question
de la maltraitance en établissement, s’agissant notamment des mineurs ou des personnes vulnérables.
Il y est rappelé la nécessité de contrôler les personnes recrutées, de renforcer les procédures de
signalement des violences, maltraitances et abus sexuels, ainsi que les obligations auxquelles sont soumis
les responsables d’établissement et les services déconcentrés de l’Etat.
Le conseil général, à travers ses services, notamment celui de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et la
protection maternelle et infantile (PMI), a la responsable globale de la politique de prévention des mauvais
traitements à l’enfant.
- La circulaire interministérielle du 1er janvier 2001 (n° 52) met en place des groupes de
coordination départementaux dont les missions sont l’amélioration des circuits de signalement
et d’information, la mise en œuvre de prises en charge cohérentes, continues et adaptées des
mineurs en danger, les préventions des violences en institution, la promotion d’interventions
précoces, renforcées et coordonnées de prévention ;
- La loi du 2 janvier 2004 (JO du 3 janvier), relative à l’accueil et à la protection de l’enfance crée un
observatoire national de l’enfance en danger (ONED) chargé du recueil et de l’analyse des
données concernant la maltraitance envers les mineurs, du recensement des pratiques de prévention,
de dépistage et de prise en charge médicosociale et judiciaire.
Cette loi renforce également la possibilité de constitution de partie civile des associations de défense de
l’enfance maltraitée.
La circulaire SGAS du 3 mai 2002 met en place des comités départementaux de prévention et de lutte
contre la maltraitance envers les adultes vulnérables, instance de pilotage, coordination et évaluation.
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L’arrêté du 16 novembre 2002 (JO du 6 décembre) crée un comité national de vigilance contre la
maltraitance des personnes âgées.
Le décret du 21 décembre 2001 (JO du 23 décembre) crée une commission nationale contre les violences
envers les femmes.
Ce comité a pour mission d’organiser la communication entre les instances concernées, le recueil de données
et la production de recherches, la production de propositions réglementaires ou législatives, préparer des
manifestations nationales et animer le réseau des commissions départementales d’action contre les violences
faites aux femmes.
L’article L. 313-25 du CASF protège un salarié ayant fait un signalement pour mauvais traitement, de toute
conséquence au regard de son emploi (interdiction de sanction, de mesures défavorables, de
licenciement, etc.). Le juge peut prononcer la réintégration du salarié concerné en cas de licenciement.
6- La médiation familiale :
Décidée au cours ou en dehors d’une procédure judiciaire, la médiation familiale concerne les litiges
opposant deux parties en conflit dans le cadre général de désunions familiales.
C’est une procédure facultative qui requiert l’accord libre et exprès des personnes concernées de s’engager
dans une action de médiation avec l’aide d’un tiers indépendant et neutre, le médiateur spécialement formé.
Cette approche du conflit et sa résolution selon un mode non judiciaire s’est développée ces dernières années
et se voit reconnaitre un salut officiel dans un nombre grandissant de procédures.
Celle-ci a pour mission de proposer au ministre de la Justice et de la Famille toute mesure favorisant
l’organisation de la médiation familiale et la promotion de son développement. A ce titre il étudie son champ
d’application, les règles de déontologie, de formation, son financement et la procédure de qualification et
d’agrément des services de médiation familiales.
Par ailleurs est créé par un décret du 2 décembre 2003 le diplôme de médiateur familial.
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Le défenseur des droits
Le Défenseur des droits est une autorité constitutionnelle indépendante qui veille au respect des droits et
libertés par toute personne, publique ou privée.
• de défendre les droits et libertés dans le cadre des relations avec les services publics,
• de défendre et de promouvoir l’intérêt supérieur et les droits de l’enfant,
• de lutter contre les discriminations prohibées par la loi et de promouvoir l’égalité,
• de veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité.
Conformément à la loi organique n°2011-333 et la loi ordinaire n°2011-334 du 29 mars 2011, le Défenseur
des droits succède au Médiateur de la République, au Défenseur des enfants, à la Haute autorité de
lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) et à la Commission nationale de déontologie
de la sécurité (CNDS) à compter du 1er mai 2011.
Vous pouvez saisir le Défenseur des droits directement et gratuitement par courrier postal, en
rencontrant ses délégués ou par internet.
Par courrier postal : vous pouvez saisir le Défenseur des droits par courrier : dans l’attente d’une adresse
postale unique, vous devez envoyer votre dossier à l’adresse de l’ancienne institution concernée par votre
réclamation :
• Toute personne s’estimant lésée par le fonctionnement d’une administration ou d’un service public :
Mission Médiation avec les services publics - 7 rue Saint Florentin, 75008 Paris
• Un enfant qui invoque la protection de ses droits ou une situation mettant en cause son intérêt, ou son
représentant légal, un membre de sa famille, un service médical ou social, ou une association de
défense des droits de l’enfant : Mission Défense des droits de l’enfant - 104 boulevard Auguste
Blanqui, 75013 Paris
• Toute personne s’estimant victime d’une discrimination, directe ou indirecte, prohibée par la loi ou
un engagement international, que l’auteur présumé de cette discrimination soit une personne privée
ou publique : Mission Lutte contre les discriminations et promotion de l’égalité - 11 rue Saint
Georges, 75009 Paris
• Toute personne qui a été victime ou témoin de faits dont elle estime qu’ils constituent un
manquement à la déontologie par des personnes exerçant une activité de sécurité (police nationale,
gendarmerie, police municipale, administration pénitentiaire, douanes, service de sécurité privée,
service de surveillance des transports en commun, etc.) : Mission Déontologie de la sécurité - 62
boulevard de la Tour-Maubourg, 75007 Paris
• Toute personne s’estimant lésée par le fonctionnement d’une administration ou d’un service public :
http://www.mediateur-republique.fr/fr-citoyen-03-02-10
• Un enfant qui invoque la protection de ses droits ou une situation mettant en cause son intérêt, ou son
représentant légal, un membre de sa famille, un service médical ou social, ou une association de
défense des droits de l’enfant : http://www.defenseurdesenfants.fr/equipe.php#carteFR
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• Toute personne s’estimant victime d’une discrimination, directe ou indirecte, prohibée par la loi ou
un engagement international, que l’auteur présumé de cette discrimination soit une personne privée
ou publique : http://www.halde.fr/-Dans-votre-departement,294-.html
Par internet (à l’exception de la Mission Déontologie de la sécurité) : vous pouvez saisir votre
réclamation en ligne. Vous pourrez joindre les pièces relatives à votre saisine, directement dans votre
formulaire ou par voie postale. Si vous n’avez pas la possibilité de scanner les documents vous pouvez les
transmettre par courrier en le précisant dans votre message de saisine.
• Saisir en ligne pour toute personne s’estimant lésée par le fonctionnement d’une administration ou
d’un service public.
• Saisir en ligne pour toute personne s’estimant victime d’une discrimination, directe ou indirecte,
prohibée par la loi ou un engagement international, que l’auteur présumé de cette discrimination soit
une personne privée ou publique
• Saisir en ligne pour un enfant qui invoque la protection de ses droits ou une situation mettant en
cause son intérêt, ou son représentant légal, un membre de sa famille, un service médical ou social,
ou une association de défense des droits de l’enfant
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