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Master Spécialisé : Management Des Organisations Financières Et Bancaires

Projet de Fin d’Etudes


Sous le thème:

Les Déterminants De La Décision De L’octroi De


Crédit Aux Entreprises : Cas De La Banque
Populaire Rabat- Kenitra

Réalisé par : Encadré Par :


QORCHI Meryem Pr. CHERQAOUI Mariam

Pr. NOUISSER Otheman

Année universitaire :2016/2017


0
Dédicaces

Je dédie ce travail à toutes les personnes chères à mon cœur. Quelles trouvent en
ce présent travail l’expression de toute ma gratitude et mon amour

A ma mère

Pour l’amour, les conseils et les sacrifices consentis à mon égard

A mon père

Pour le soutien et l’encouragement sans limites

A mes professeurs

Pour leurs soutiens et accompagnement

A toute ma famille et mes ami(e)s

Pour leur amour et encouragement

1
Remerciements
Qu’il est précieux de jouir d’un encadrement aussi engagé que porteur, nous avons pu tirer

profit de l’encadrement de Madame CHERQAOUI Meryem et Monsieur NOUISSER

Otheman, professeurs à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Kenitra ENCGK,

nous tenons de remercier également Mr.ACHIBAN Chef du département de notre Master, Par

ailleurs il nous est très éloquent d’exprimer notre vive reconnaissance à leurs égards, pour

leurs efforts à nous mettre sur la bonne voie, leurs conseils pertinents, leur patience et

disponibilité, enfin nous tenons à les remercier pour les qualités humaines d’écoute et le

soutien moral pendant les moments difficiles .

La réalisation de ce travail est également le fruit de la contribution de plusieurs personnes qui

ont certainement laissé leur empreinte sur notre cursus à travers leur assistance et leur soutien.

A cet égard , nous exprimons, particulièrement , toutes nos gratitudes à Monsieur El Anique

Mostafa Chef du département des ressources humaines , pour nous avoir accueilli et veillé au

bon déroulement de notre stage en nous offrant les moyens et l’assistance nécessaire .

Egalement, J’adresse mes sincères remerciements à mon encadrant professionnel de

stage Mr Salim Mechiche Alami en qualité « d’ Analyste Financier » au sein de la Banque

Populaire Régionale Rabat-Kenitra, pour le temps qu’il a bien voulu m’accordé malgré les

pressions du travail, ainsi que pour ses directives et ses conseils et pour avoir transmis une

partie de son savoir-faire.

Je tiens aussi à remercier tout le personnel de de la Banque Populaire Régionale Rabat-

Kenitra leur collaboration et leur aide.

À terme de ma formation, je remercie infiniment tout le corps professoral et administrative


de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Kénitra qui, au moyen d’outils
pédagogiques adéquats, ainsi qu’un niveau de professionnalisme élevé, ont pu transmettre le
bagage théorique nécessaire au bon déroulement de cette expérience professionnelle.

2
LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : classement des banques et sociétés de financement ………………….……..29

Tableaux n°2 : les ratios financiers ………………………………………………………….47

Tableaux n°3 : synthèse des déterminants d’octroi de crédit aux entreprises ……………....53

Tableau n°4 : Liste des pièces et des renseignements à fournir…………………………….63

Tableau n°5 : les situations de structure financière………………………………………….67

Tableau n° 6 : les ratios financiers utilisés par la banque populaire………………………..69

Tableau n°7 : synthèse de la notation ………………………………………………………..72

Tableau n°8 : Analyse des résultats ………………………………………………………….74

Tableau n° 9 : variables quantitatives………………………………………… .……………84

Tableau n° 10 : variables qualitatives…………………………………………………….......85

Tableau n°11 : Récapitulatif du modèle ……………………………………………………..87

Tableau n°12 : Tableau de classement ………………………………………………………87

Tableaux n ° 13 : Variables de l'équation…………………………………………………….88

Tableaux n° 14 : prévisions ………………………………………………………………90

3
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition géographique du réseau d’agences et des bureaux de représentation des

implantations à l’étranger………………………………………………………………………….….21

Figure 2 : Organigramme des autorités de tutelle et de supervision des établissements de

crédit……………………………………………………………………………………….….............28

Figure n°3 : Evolution du réseau bancaire…………………………………………………………….31

Figure n°4 : Evolution du taux de bancarisation (en %)………………………………........................31

Figure n°5 : Evolution de la taille du secteur bancaire…………………………………......................32

Figure n°6 : Evolution de la structure des emplois des banques en milliards de dirhams……......…...32

Figure n°7 : Evolution de la structure des ressources des banques en milliards de dirhams……..........32

Figure n°8 : Structure du PNB des banques, en%..................................................................................33

Figure n°9 : Fonds propres prudentiels des banques-base sociale, en milliards de dirhams ..…...…....33

Figure n°10 : Ratio de fonds propres moyen des banques-base sociale , en %......................................34

Figure n°11 : Evolution des dépôts collectés auprès de la clientèle, en MDH…………………….......34

Figure n°12 : Répartition sectorielle des crédits par décaissement des banques à fin 2015…………...34

Figure n°13 : Ratio des créances en souffrance rapportées au crédit, en %...........................................35

Figure n°14 : Taux de créances en souffrance des banques et taux de leur couverture par des

provisions, en %......................................................................................................................................35

Figure n °15 : Le processus d’octroi de crédit…………………………………………………........…53

Figure n°16 : modèle d’analyse ………………………………………………………………….…....60

Figure n°17 : pourcentage des PME et GE dans l’échantillon……………………………………...…86

4
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : base de données quantitatives…………………………………………………..95

Annexe 2 : base de données qualitatives…………………………………………………....96

Annexe 3 : dépouillement du bilan…………………………………………………………98

Annexe 4 : état de solde de gestion…………………………………………………………99

Annexe 5 : Ratios financiers…………………………………………………………..…...100

Annexe 6 : Fiche présentation CCT………………………………………………….…….101

Annexe 7 : Fiche présentation CMT………………………………………………….……103

5
Table des matières
Dédicaces ............................................................................................................................................... 1
Remerciements ....................................................................................................................................... 2
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................... 3
LISTE DES ANNEXES ................................................................................................................................. 5
Table des matières................................................................................................................................... 6
Introduction générale .............................................................................................................................. 9
1ère Partie : Analyse Conceptuelle De L’opération De Crédit Dans Les Banques. ................................... 13
Chapitre I : présentation du secteur bancaire marocain ...................................................................... 15
Section 1 : Historique et structure du système bancaire marocain .................................................... 15
1. Historique du système bancaire marocain ............................................................................. 15
2. Structure du système bancaire marocain ............................................................................... 17
2.1 Bank-Al-Maghrib .................................................................................................................... 17
 Statut ............................................................................................................................................. 17
2.2 Les établissements bancaires ................................................................................................... 18
Section 2 : Cadre réglementaire ........................................................................................................ 21
1. La réglementation bancaire internationale ............................................................................ 21
1.1 - les accords de Bâle : ses amendements et ses limites............................................................ 22
1.2 - Les accords de Bâle II ........................................................................................................... 23
1.3 - Le dispositif de Bâle III : ...................................................................................................... 25
2. La réglementation bancaire au Maroc ................................................................................... 27
2.1-Cadre légal et réglementaire.................................................................................................... 27
2.2-Cadre Prudentiel ...................................................................................................................... 29
Section 3 : situation actuelle du secteur bancaire marocain .............................................................. 31
Chapitre II : Les opérations de crédit .................................................................................................... 36
Section 1 : Définition de l’opération de crédit .................................................................................. 36
1. Définition légale ................................................................................................................... 36
2. Définition théorique : ............................................................................................................ 36
Section 2 : Caractéristiques du crédit ................................................................................................ 36
1. A l’octroi de crédit : .............................................................................................................. 37
2. Les modalités de remboursement : ........................................................................................ 37
Section 3 : Les types de crédits accordés aux entreprises ................................................................. 37

6
1. Les crédits de trésorerie ......................................................................................................... 38
1.1-Les crédits de caisse ................................................................................................................ 38
1.2-Les crédits de financement des créances ................................................................................. 39
1.3-Les engagements par signature ............................................................................................... 40
2. Le Crédit d’investissement .................................................................................................... 40
2.1-Le crédit-bail : ......................................................................................................................... 41
Chapitre III : Les déterminants de l’octroi de crédit aux Entreprises .................................................... 42
Section 1 : La manifestation de la demande de financement par l’entreprise à la banque ................ 42
1. Dépôt et enregistrement de la demande de crédit à la banque ............................................... 43
2. La Constitution du dossier de crédit ...................................................................................... 43
Section 2 : L’étude de la demande de crédit par la banque ............................................................... 44
1. L’analyse économique ........................................................................................................... 44
2. L’analyse financière .............................................................................................................. 45
3. L’analyse de la relation ......................................................................................................... 48
4. L’analyse des caractéristiques du crédit ................................................................................ 48
5. L’analyse du risque de crédit ................................................................................................. 49
5.1 - Définition et typologie .......................................................................................................... 50
5.2-Causes du risque de crédit ....................................................................................................... 50
5.3-L’évaluation du risque de crédit .............................................................................................. 50
Section 3 : La décision et la mise en place du crédit ......................................................................... 51
1. La décision ............................................................................................................................ 51
2. La mise en place du crédit ..................................................................................................... 52
3. Synthèse des déterminants..................................................................................................... 52
2ème Partie : Analyse Critique Des déterminants de l’octroi de crédit aux entreprises à la banque
populaire. .............................................................................................................................................. 55
Chapitre I : Contexte de l’étude ............................................................................................................ 57
Section 1 : terrain d’étude ................................................................................................................. 57
1. Missions et valeurs ................................................................................................................ 57
2. Organisation .......................................................................................................................... 57
Section 2 : Méthodologie d’étude...................................................................................................... 59
1. Modèle d’analyse .................................................................................................................. 59
2. Techniques de collecte des données ...................................................................................... 59
Chapitre II : Les déterminants d’octroi de crédits aux entreprises à la banque populaire ................... 61
Section 1 : La constitution et l’étude des dossiers de crédit ............................................................. 61

7
1. La constitution du dossier de crédit ....................................................................................... 61
2. L’étude des dossiers de crédit................................................................................................ 63
2.1- L’analyse économique ........................................................................................................... 63
2.2-Analyse financière :................................................................................................................. 65
2.3-Analyse du risque par la méthode de notation ........................................................................ 68
Section 2 : La Décision et la mise en place du crédit ........................................................................ 72
1. La décision ............................................................................................................................ 72
2. Déblocage et mise en place des lignes de crédit .................................................................... 72
Section 3 : Analyse des résultats et recommandations ...................................................................... 73
1. Analyse des résultats ............................................................................................................. 73
2. Recommandations ................................................................................................................. 75
Chapitre III : Essaie de modélisation des déterminants de la décision d’octroi de crédit aux
entreprises............................................................................................................................................. 77
Section 1 : Le modèle de régression logistique ................................................................................. 77
1. Revue à la littérature............................................................................................................. 77
2. Le modèle Logit .................................................................................................................... 78
Section 2 : application du modèle de régression logistique............................................................... 83
1. Démarche............................................................................................................................... 83
2. Description des variables et données ..................................................................................... 83
3. Description de l’échantillon .................................................................................................. 85
4. Estimation du modèle ............................................................................................................ 86
Section 3 : Résultats et Discussion .................................................................................................... 89
1. Résultats et interprétation ...................................................................................................... 89
2. Prévisions : application du modèle final sur l’échantillon .................................................... 90
Conclusion Générale .............................................................................................................................. 92
ANNEXES................................................................................................................................................ 94
Bibliographie.......................................................................................................................................... 98

8
Introduction générale

9
Au Maroc, la stabilité du secteur bancaire constitue une préoccupation majeure des
autorités monétaires, cette stabilité concourt à la disponibilité de financement pour les acteurs
économiques, notamment pour les entreprises qui représentent un puissant levier de
croissance, de création d’emploi.

Depuis 1991, le secteur bancaire connaît des mutations profondes : levée par les autorités
monétaires de l’encadrement du crédit, nouvelle loi bancaire, réforme du marché des capitaux,
l’adoption des règles prudentielles, en conséquence la taille du secteur bancaire marocain s’est
considérablement amélioré en cours des dernières années.

Toutefois, dans le secteur bancaire marocain les banques peuvent être menacé par des taux
élevés de défauts de remboursement, car l’octroi de crédit constitue la base d’un établissement
de crédit et engendre le risque crédit qui réside au cœur des préoccupations bancaires.

La banque populaire, a pour principale activité la collecte des dépôts auprès de sa clientèle,
pour être ensuite mis à la disposition d’autres clients, sous forme de crédit.

Ces dernières années, la banque a connu un taux d’accroissement élevé de ses activités
bancaires, cette amélioration s’est traduit par une augmentation considérable du traitement des
dossiers relatifs aux octrois de crédits, favorisant ainsi l’émergence des nouveaux risques ,
particulièrement le risque de crédit.

Malheureusement cet accroissement de l’activité bancaire se traduit, au niveau de l’octroi de


crédit, par un manque de fiabilité de l’information financière qui réside dans le fait que la
plupart des petites et moyennes entreprises évoluent dans le secteur informel. Cette situation
fait apparaitre un doute sur l’information financière. Elle remet en cause toutes les analyses
effectuées par la banque avant d’accorder un crédit à une entreprise.

Maitriser ce risque revêt pour la banque une importance majeure, en effet les banques sont
toujours à la recherche de la combinaison optimale entre les facteurs de la décision d’octroi de
crédit, en vue de détenir un portefeuille de crédits de qualité.

Dans ce contexte, certaines directives sauraient résoudre le problème :

-s’assurer de la véracité des informations collectés sur les entreprises sollicitant le crédit ;

- faire le suivi des crédits octroyés aux entreprises pour veiller à ce que leurs affectations
soient conformes à l’objet de leur demande ;

10
-Fonder la décision d’octroi de crédit aux entreprises sur des critères bien définis et pertinents.

La solution retenue est la dernière, c’est dans cette logique que se présente la question
fondamentale de recherche à savoir : quels sont les déterminants sur lesquels se fonde la
décision d’octroi de crédit aux entreprises ? Et parmi, eux quels sont les déterminants qui
influencent le plus cette décision ?

Cette question de recherche peut se décliner en différentes sous questions explicatives à


savoir :

 Quelles sont les crédits bancaires accordés aux entreprises ?


 Quels sont les caractéristiques d’un crédit bancaire ?
 Quels sont les informations financières à fournir dans le dossier de crédit ?
 Comment apprécie-t-on la fiabilité de ces informations ?
 Quelles sont les étapes suivies par les demandes de financement à la banque
populaire ?
 Quelles sont les déterminants pris en compte dans la décision d’octroi de crédit à la
banque populaire ?
 Quels sont les déterminants les plus pertinents qui ont plus de significativité dans la
décision d’octroi de crédit.

Afin de répondre à ces questions, nous avons choisi comme thème « les déterminants de
l’octroi de crédit aux entreprises : cas de la banque populaire ».

L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration des déterminants d’octroi
de crédit aux entreprises utilisés par les banques.

Les objectifs spécifiques sont :

 Identifier le processus de décision d’octroi de crédits bancaires aux entreprises


 Identifier les déterminants décisifs qui influencent la décision de la banque sur les
crédits aux entreprises.

Pour les dirigeants de la banque populaire, cette étude pourrait apporter une amélioration dans
la prise de décision, à travers les recommandations proposées.

Pour nous stagiaire, c’est une occasion d’approfondir nos connaissances en matière de gestion
des opérations bancaires.

11
Notre travail est divisé en deux parties. La première partie va se porter sur les concepts
théoriques de l’opération de crédit, la deuxième partie quant à elle sera consacrée aux
déterminants de l’accès aux crédits bancaires pour les entreprises au sein de la banque
populaire.

12
1ère Partie : Analyse Conceptuelle De
L’opération De Crédit Dans Les Banques.

13
Introduction de la première partie

De façon traditionnelle, dans le système bancaire, la banque assure une fonction


d’intermédiation financière entre les agents économiques, elle collecte les dépôts des agents à
excédent de ressources et les prête à ceux qui ont besoins de financement.

A cet effet, la banque dispose du statut de partenaire auprès des entreprises ; celui de
fournisseur de moyens financiers. Elle leur propose différents types de crédits adaptés à leurs
besoins.

Pour l’entreprise, ces crédits représentent un financement externe lui permettant de faire face
à certaines charges et d’améliorer sa performance. Tandis que pour la banque, ils représentent
des emplois qui génèrent des revenus.

Le crédit renforce donc la relation banque-entreprise, certes, il présente un risque pour la


banque, qui exige une prise en charge durant la sélection des entreprises, c’est dans le cadre
de cette sélection que certains éléments orientent la décision d’octroi de crédit, et donc la
banque procède à un processus bien définit tout au long duquel elle évaluera le risque que lui
fait courir son client, pour prendre la bonne décision d’octroi ou non du crédit.

La partie théorique sera consacrée à la revue de littérature à travers laquelle nous aurons à
présenter le système bancaire marocain, ensuite à définir les opérations de crédit ainsi que les
risques y afférents, et enfin le processus d’octroi de crédit, les déterminants de cet octroi, ainsi
que les différentes étapes y afférents.

14
Chapitre I : présentation du secteur bancaire marocain
Le secteur bancaire marocain joue un rôle clé dans l’économie marocaine. Il a connu
différentes réformes en une courte période qui en fait aujourd’hui un système efficace et
moderne adapté aux besoins de la société comme à ceux des entreprises. Depuis 1991, le
secteur bancaire connaît des mutations profondes : levée par les autorités monétaires de
l’encadrement du crédit, nouvelle loi bancaire, réforme du marché des capitaux, l’adoption
des règles prudentielles.

Afin de mettre l'accent sur le système bancaire marocain, et pour mieux l'appréhender, il est
jugé important de traiter ce chapitre selon quatre sections : la première sera consacrée à la
présentation de l’historique du système bancaire marocain, ensuite la réglementation
internationale et nationale, et enfin la structure du système bancaire marocain et sa situation
actuelle.

Section 1 : Historique et structure du système bancaire marocain

1. Historique du système bancaire marocain


 L'ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du
19ème siècle.
 L'Acte d'Algésiras, signé en 1906 par les délégués de douze pays européens, des Etats-
Unis d'Amérique et du Maroc, a institué la Banque d'Etat du Maroc qui sera
effectivement créée, à Tanger, en 1907 sous forme de société anonyme, dont le capital
était réparti entre les pays signataires, à l'exception des Etats Unis.

Première étape :

 L’avènement du protectorat français en 1912 :

De nombreuses filiales de grandes banques commerciales européennes, notamment


françaises, de banques d'affaires et de groupes financiers étrangers se sont installées au
Maroc.

 La réglementation bancaire

- Avant 1943 : l’exercice de l’activité bancaire n’était régi par aucun texte particulier ;

- En 1943 : l’exercice de l’activité bancaire a été organisé pour la première fois suite à la
promulgation du dahir du 31 mars 1943 relative à la réglementation et à l’organisation de la
profession bancaire;

Deuxième étape de 1954 à 1967 :

15
 1956 : Au lendemain de l'indépendance du Maroc , les bases d'un système bancaire
national ont été mises en place. Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir
n° 1-59-233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du Maroc et assurer
la fonction de Banque Centrale.

Banque centrale: créée sous forme d’établissement public doté de la personnalité civile
et de l’autonomie financière, cette institution s’est vue confier le privilège de :

 Emission de la monnaie fiduciaire;


 Veille à la stabilité de la monnaie;
 Assurer le bon fonctionnement du système bancaire.
 D'autre part et afin de répondre aux objectifs de développement et aux besoins de
financement spécifiques à des secteurs économiques jugés prioritaires, l'Etat a
procédé à la création d'organismes financiers spécialisés et à la restructuration de
certaines institutions existantes.
 Ainsi, furent créés, en 1959, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), le Fonds
d'Equipement Communal (FEC), la Caisse d'Epargne Nationale (CEN), la Banque
Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la Banque Marocaine du
Commerce Extérieur (BMCE).
 1961 : la restructuration du Crédit Agricole et du Crédit Populaire. Le Crédit
Immobilier et Hôtelier, qui a succédé en 1967 à la Caisse de Prêts Immobiliers du
Maroc, a été réorganisé conformément aux dispositions du décret royal portant loi du
17 décembre 1968.
 Cette période s'est caractérisée également par la réduction du nombre des banques,
qui a été ramené de 69 à 26 entre 1954 et 1961, sous l'effet conjugué de la fusion et de
la disparition de certains établissements.

Troisième étape de 1967 à 1993 :

 mise en place et consolidation du système bancaire marocain avec la promulgation du


décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967 portant loi relatif à la profession bancaire et
au crédit, dont les principaux apports consistent en une définition plus précise de
l'activité des banques, la délimitation des attributions des autorités de tutelle et de
surveillance et l'institution d'une réglementation plus appropriée.

16
 Cette loi établissait une distinction très nette entre les banques commerciales ou de
dépôts, et les organismes financiers spécialisés (OFS).
 Mars 1987 : La dénomination de Bank Al-Maghrib a été substituée à celle de Banque
du Maroc.

Quatrième étape de 1993 à 2006 :

 En 1993 : une importante réforme avec la promulgation du dahir portant loi n° 1-93-
147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des
établissements de crédit et de leur contrôle.

La nouvelle loi bancaire 2006 :

 Dahir n° 1-05-178 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006) portant promulgation de la


loi n° 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.
 Recommandations du comité Bâle
 Conclusions de la mission FMI et BM relative à l’évaluation du secteur financier
 Poursuite de la modernisation du secteur financier marocain

2. Structure du système bancaire marocain


Le paysage bancaire marocain se compose de : Bank-al-Maghrib et les établissements de
crédit.

2.1 Bank-Al-Maghrib
 Statut
Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc, créée par le dahir n° 1-59-233 du 23 hija
1378 (30 juin 1959), est une personne morale publique dotée de l’autonomie financière dont
l’objet, les fonctions, les opérations ainsi que les modalités d’administration, de direction et
de contrôle ont été adaptés par la loi n° 76-03, portant statut de Bank Al-Maghrib, entrée en
vigueur le 20 février 2006, ainsi que par les textes pris pour son application, tels que modifiés.

 Missions fondamentales

-Émettre les billets de banque et les pièces de monnaie


-Définir et mettre en œuvre la politique monétaire avec pour objectif la stabilité des prix
-Veiller au bon fonctionnement du marché monétaire et assurer son contrôle
-Gérer les réserves de change du pays
-Superviser le système bancaire et s'assurer de son bon fonctionnement
-Contribuer au maintien de la stabilité financière
17
-Veiller à la surveillance et à la sécurité des systèmes et moyens de paiement
-Conseiller financier du Gouvernement
-Agent du Trésor pour les opérations bancaires au Maroc et à l'étranger
-Contribuer au développement de l'inclusion et de l'éducation financières
 Structure

Le cadre de gouvernance de Bank Al-Maghrib repose sur :


-les organes d’administration et de direction : composés du Conseil, du Wali et de plusieurs
Comités dont, le Comité de Direction.
-les organes de contrôle : composés du Commissaire du Gouvernement, du Commissaire aux
Comptes et de la Cour des Comptes.

2.2 Les établissements bancaires


Au Maroc, les établissements de crédits sont répartis en différentes catégories:

 Les banques privées ou commerciales.

Les banques commerciales se présentent sous la forme de sociétés anonymes et ont


pratiquement toutes une participation étrangère dans leur capital.
Nous recensons cinq grandes banques privées qui réalisent près de deux tiers de la collecte
des dépôts bancaires à savoir: Attijariwafa Bank (AWB), la Banque Marocaine du Commerce
Extérieur (BMCE), et les trois filiales françaises en l’occurrence la SG, la BMCI et le Crédit
du Maroc.

 Les banques à caractère public ou semi public

A l’exception de crédit populaire du Maroc ( CPM), les établissements bancaires à caractère


public ou semi-public ont été créés par l’Etat pour intervenir dans des secteurs spécifiques. Ils
ont longtemps concentré leur activité sur des créneaux spécialisés avant de converger
progressivement pour la plupart d’entre eux, vers la banque universelle et marquer leur
présence dans le secteur des banques privées. Ces banques sont au nombre de six:

– Bank Al AMAL.
– Le crédit populaire du Maroc ( CPM).
– La Banque Nationale pour le développement Economique (BNDE).

18
– La caisse Nationale de crédit agricole ( CNCA) a récemment changé de
dénomination pour le crédit agricole du Maroc ( CAM).
– Le crédit immobilier et Hôtelier ( CIH).
– Le Fonds d’équipement communal ( FEC), qui a obtenu le statut de banque en
1996.

 Les Banques offshore.

Les banques offshores sont des banques au capital minimum de 500.000 dollars US.
Elles ne sont pas soumises à la loi bancaire mais sont régies par la loi N°= 58-90 promulguée
par le Dahir N°= 1-91-131 du 26 Février 1992 relatif aux places financières offshore.
Cependant, outre la demande d’agrément présentée à Bank al Magrhib, elles sont soumises à
un droit de licence. Ces banques sont actuellement au nombre de six:

– Attijari International Bank.


– Banque International de Tanger.
– BMCI Bank offshore.
– Chaabi International Bank.
– SGMB Bank offshore.
– BMCE Bank offshore.

 Les sociétés de financement.

Les sociétés de financement ne sont pas habituellement habilitées à recevoir des fonds du
public. Elles sont pourtant soumises au contrôle des autorités monétaires. En effet elles
connaissent ces dernières années un développement considérable dans plusieurs domaines
d’activités et notamment dans ceux du crédit à la consommation, du crédit-bail et dans une
moindre importance dans le financement de l’immobilier (uniquement Attijari immobilier et
Wafa immobilier).

19
2.3- Etat actuelle de la structure du système bancaire marocain
A fin 2015, le nombre d’établissements de crédit et organismes assimilés agréés au Maroc
s’établit à 84 établissements, dont :

 19 banques

 34 sociétés de financement

 6 banques offshore

 13 associations de microcrédit

 10 établissements de paiement (sociétés intermédiaires en transfert de fonds)

 la Caisse de Dépôt et de Gestion

 et la Caisse Centrale de Garantie

 Réseau : Au Maroc : 6.139 agences bancaires, soit un guichet pour 5.500 habitants
6.529 guichets automatiques bancaires
 Les banques ont poursuivi, en 2015, leur politique de densification du réseau et
d’inclusion financière tant à l’échelle nationale que régionale.
 Parallèlement, le niveau de concentration s’est davantage renforcé en faveur des
banques à capital privé majoritairement marocain.
 En 2015, la population des établissements de crédit agréés au Maroc s’est maintenue à
84 institutions. Par catégorie, le nombre d’institutions est également demeuré
inchangé.
L’actionnariat du système bancaire comprend une part prépondérante de l’actionnariat
privé constitué notamment de holdings de groupes privés marocains, de compagnies
d’assurances, d’organismes de prévoyance sociale et de groupes bancaires étrangers.
Sur les 53 établissements de crédit, Sept banques et huit sociétés de financement sont
détenues majoritairement par des actionnaires étrangers d’origine française, espagnole,
américaine et jordanienne.
Douze établissements de crédit, dont six banques, étaient cotés en bourse à fin 2015,
représentant plus de 39% de la capitalisation boursière.
A l’étranger, la population des filiales et succursales des banques marocaines s’est établie
à 41 filiales et 18 succursales .Ces entités ont disposé de près de 1.453 agences, réparties
à hauteur de 56% dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, 15% dans l’Afrique de l’Est et

20
Australe, 15% dans l’Afrique du Nord, 7% dans l’Afrique Centrale et 7% en Europe.
Elles disposent également de 50 bureaux de représentation, dont 84% sont installés en
Europe.

Figure 1 : Répartition géographique du réseau d’agences et des bureaux de représentation des


implantations à l’étranger

Section 2 : Cadre réglementaire

Comme bien d’autres professions, la banque est réglementée et les dispositions qui encadrent
l’activité bancaire ont des conséquences majeures sur le fonctionnement et la gestion des
établissements de crédit, d’où la nécessité de connaître les principaux aspects de cette
réglementation.
La réglementation touche à la fois le fonctionnement interne des établissements (cette partie de
la réglementation est appelée « réglementation prudentielle ») et l’ensemble de ses relations
externes, en particulier avec ses clients. La connaissance et la mise en œuvre des grands
domaines de cette réglementation concernent donc l’ensemble des collaborateurs bancaires.

1. La réglementation bancaire internationale


L’objectif est de renforcer la sécurité et la pérennité des banques afin d’éviter des faillites,
qui pourraient avoir des répercussions en chaîne et provoquer une nouvelle crise bancaire. Le
cadre en vigueur est donc issu du mouvement de législation de la fin des années 2000
déclenché par la crise de 2008. On peut distinguer principalement au sein de cette
réglementation :

- le renforcement des exigences financières à l’égard des établissements : Plus connu sous
le terme de « réglementation du Comité de Bâle ».

21
Le Comité de Bâle (BCBS pour Basel Committee on Banking Supervision)

Création : en 1974 par les dix principaux pays industrialisés. Sa première réunion a eu lieu en
février 1975 et il se réunit régulièrement au siège de la Banque des règlements
internationaux (BRI) à Bâle.

Missions et attributions : Le Comité de Bâle est un organe international de régulation chargé


d’édicter les normes prudentielles bancaires. Il est chargé de renforcer la solidité et la fiabilité
du système financier mondial, l’établissement de standards minimaux en matière de contrôle
prudentiel ainsi que la coopération entre régulateurs bancaires. Diffusion des meilleures
pratiques bancaires et de surveillance. Ses avis ont largement influencé les législations
nationales. S’ils font autorité, c’est parce que les établissements qui ne les suivent pas sont
sanctionnés par le marché, voire dégradés par les agences de notation.

Composition : Il rassemble aujourd’hui les responsables du contrôle bancaire et les


gouverneurs des banques centrales de 27 pays dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne,
l'Italie, l'Espagne, le Japon, la Suisse, le Brésil, la Russie et les États-Unis.

Réalisations: 1ère et second et 3ème accord de Bâle.

1.1 - les accords de Bâle : ses amendements et ses limites


Le comité a publié en 1988 son premier accord qui a institué l’élaboration du premier ratio
prudentiel, le ratio de solvabilité « Cooke » (du nom du président du Comité entre 1977 et
1988, W. P. Cooke de la Banque d’Angleterre), pour réglementer les banques et de mettre en
place pour la première fois une règle commune pour le calcul des fonds propres minimaux des
banques.

 Ratio Cooke: définit les exigences minimales en fonds propres qu'elles doivent
respecter en fonction des risques pris et destiné à mesurer la solvabilité des banques
(et des établissements assimilés).

Le ratio imposait aux banques de disposer d’un montant de fonds propres au moins égal à 8 %
de leurs risques pondérés (crédits octroyés pondérés par un risque de défaut) et s'exprime de
la façon suivante :

22
Le respect du ratio Cooke avait comme objectif de protéger les déposants et de contribuer
à la stabilité financière. Pour restaurer la rentabilité, les banques ont été amenées à
sélectionner leur clientèle en fonction des besoins en fonds propres réglementaires qu’ils
entraînaient. Destinée à l’origine aux grandes banques à vocation internationale, la
norme s’est généralisée à la plupart des pays et à l’ensemble des acteurs, quelle que soit
leur taille.
 L’amendement des accords de Bâle I :

Le ratio dans sa première version ne traitait que le risque de crédit. Un amendement à la


première version a été rajouté pour intégrer les risques de marché (dont l’augmentation est
principalement due au développement des produits dérivés) calculés de manière standardisée.
La formule est comme suit :

 Les limites Bâle I :

 Sophistication des techniques bancaire et la nécessité d’une approche plus qualitative


 Hétérogénéité des modalités de mise en œuvre dans les différents pays
 Les turbulences financières qui ont secoué les marchés financiers internationaux ont
mis en évidence certaines limites de l’accord Bâle 1.
 Manque de capacité prédictive : Une étude de Jone & King  Plusieurs banques
américaines respectant le ratio Cooke auraient été insolvables.
 Plusieurs types de risques ne sont pas pris en compte : Le ratio Cooke ne prenait en
compte qu'une partie du risque auquel s’expose une banque. N’étaient notamment pris
en compte ni le risque de marché ni le risque opérationnel

Le Comité a réalisé à partir de 1999, débouchant sur un deuxième accord en 2004 : Bâle II.

1.2 - Les accords de Bâle II


À partir de l’été 1998 un travail de refonte a débouché en janvier 2000 sur la publication d’un
nouveau dispositif appelé « Accord Bâle II » qui reposait sur 3 piliers : le premier instituant
un nouveau ratio, le second traitant de la surveillance prudentielle et le troisième
exigeant une discipline de marché.
Les objectifs de la refonte de l’accord de Bâle ont été :

23
• la prise en compte l’ensemble des risques auxquels les banques peuvent être exposées dont
les techniques bancaires de réduction des risques, qu’il s’agisse de la collatéralisation
(garanties réelles et personnelles), des dérivés de crédit, ou de la titrisation;
• le renforcement de la surveillance prudentielle et une plus grande transparence financière;
• la convergence entre l’exigence en fonds propres réglementaires et l’exigence de
capital économique propre à chaque établissement.
L’accord Bâle II a été adopté en juin 2004 qui repose sur une approche non seulement
quantitative mais aussi qualitative, en s’appuyant sur trois piliers.

Pilier 1 : Exigence Pilier 2 : Surveillance Pilier 3 : Discipline de


Minimale en Fonds Prudentielle Marché
propres

-Implication du CA et des -Information récurrente sur la


dirigeants. structure du capital et
-Mise en place d’un dispositif l’exposition aux risques de la
-Risque de crédit
de contrôle interne propre à banque qui devra être publiée
Modifié la banque. afin de réduire l’incertitude
du marché.
-Risque de marché -Vérification de l’efficacité du
management des risques - plus de transparence et une
Inchangé pression accrue sur le marché
opérationnels de la banque.
encourageront les banques à
-Risque opérationnel
-Suivi des systèmes de la mieux gérer leurs risques .
Nouveau banque et de la qualité des
données -Nouveaux reportings

- Mise en place de procédure Réglementaires.


et de règles

 Pilier 1 : Exigence Minimale en Fonds propres

L’objectif est d’assurer que la mesure du besoin en fonds propres d’un établissement de
crédit est l’image fidèle du niveau de risque qu’il porte.

Le nouveau ratio McDonough est le nouveau ratio de solvabilité nommé du nom du président
de Comité de Bâle à ce moment-là, William J. McDonough. Il modifie les principes de calcul
du risque de crédit en intégrant les techniques de réduction des risques ; il reste identique en
ce qui concerne les risques de marché ; enfin, il crée une nouvelle exigence de charge en
fonds propres pour les risques opérationnels.

24
-Le poids proportionnel des risques dans le dénominateur devra respecter 85 % pour le risque
de crédit, 3 % pour le risque de marché et 12 % pour le risque opérationnel.
-Le risque de crédit correspond aux actifs pondérés.
-Le risque de marché correspond au capital requis pour sa couverture × 12,5.
-Le risque opérationnel correspond au capital requis pour sa couverture × 12,5.
-Les risques de marché et opérationnel doivent être multipliés par 12,5 (inverse de
8 %) afin de préserver la cohérence du calcul.

1.3 - Le dispositif de Bâle III :


La crise financière de 2008 et les faillites de plusieurs établissements ont démontré
l’insuffisance de cette approche centrée sur les risques pondérés.
L’accord de Bâle III publié le 16 décembre 2010 comprend un ensemble de mesures destinées
à renforcer la résilience des grandes banques internationales ainsi que des mesures spécifiques
sur le risque de liquidité.
Les principales modifications par rapport à « Bâle II » sont les suivantes :
 Instauration de ratios de liquidité : Bâle III instaure un ensemble de
dispositions pour faire en sorte que les banques disposent de suffisamment de
liquidités, ou de quasi-liquidités, pour surmonter un choc financier très sévère à court
terme et moins sévère à moyen et long termes. Les banques doivent respecter deux
nouveaux ratios :
Ratio de liquidité à court terme : Le LCR mesure la capacité d’une banque à faire face à
des sorties de liquidités sans recourir à des mesures de soutien étatique. Le ratio se présente
ainsi :
Actifs liquides de haute qualité ≥100%
Sorties nettes de trésorerie sur 30 jours

Ratio structurel de liquidité à long terme : NSFR son objectif est d’éviter les impasses de
maturités entre les actifs et les passifs d’une banque. Le ratio se présente ainsi :

Financement stable disponible

25
≥100%
Financement stable requis

 Le ratio de levier maximal : Instauration d’un ratio de levier maximal qui vise à
plafonner l’accumulation de l’endettement dans le secteur bancaire à un niveau
mondial. Un ratio représentant 3 % du Tier 1 sera mis à l’essai avant qu’un ratio
obligatoire ne soit instauré en janvier 2018.

Avec : DF = Dette de l'entreprise


FP = Capitaux propres de l'entreprise

 Modification du calcul du ratio de solvabilité :

– relèvement des exigences minimales en fonds propres : le ratio Tier 1 passera


progressivement de 4 % à 6 %, avec un ratio de fonds propres durs (capital et réserves) qui
passera de 2 % de 4,5 % ;
– amélioration de la qualité des fonds propres : les banques ne pourront inclure dans le
Tier 1 que des actifs représentant une contribution réelle à la part des fonds propres en actions
ordinaires ;
– réduction des effets procycliques : Bâle III introduit un matelas de fonds propres de
précaution de 2,5 % en sus du capital Tier 1 sous peine de devoir réduire obligatoirement les
distributions aux actionnaires.

 l' ajustement de valeur de crédit (CVA) :

Le renforcement des actifs moyens pondérés de marché et de contrepartie s’effectuera


grâce :

– l’augmentation de la prise en compte du risque sur la titrisation ;


– l’augmentation de la charge en capital spécifique sur les Credit Value Adjustments
(CVA).
Les CVA résultent de la différence entre la valeur d’un portefeuille de crédit sans risque et la
valeur réelle de ce portefeuille en y intégrant la probabilité de défaut d’une contrepartie. Ils
sont assimilables aux provisions prospectives pour risque de contrepartie.
5. Traitement du risque systémique : le G20 de novembre 2010 a validé la proposition de
créer deux catégories d’institutions financières d’importance systémique : les SIFIs

26
(Systemically Impor tant Financial Institutions) et les Global SIFIs. Seules ces dernières
seraient soumises à une régulation renforcée.

Les recommandations du comité de Bâle ont été transposées en droit national depuis le 1er
janvier 2013 et les banques ont jusqu'en 2019 pour les appliquer

2. La réglementation bancaire au Maroc


La nature de l’activité bancaire et l’incidence qu’elle peut avoir sur l’ensemble de l’économie,
ont conduit les pouvoirs publics à construire une règlementation sans cesse adaptée à
l’environnement économique. C’est ainsi qu’au Maroc, la loi bancaire de 1967 a été
remplacée par deux autres lois, celles de 1993 et de 2006.

2.1-Cadre légal et réglementaire


 Première réforme Loi bancaire du 06 Juillet 1993 : qui a d’abord définit avec
précision le cadre de l’activité bancaire, et qui est sous le signe des « 3D » :
Décloisonnement, Désintermédiation et Déréglementation.
-Introduction du concept de la « banque universelle »
-Elargissement de la concertation entre les banques et les autorités monétaires avec la création
du CNME , CEC .
-Renforcement du pouvoir de supervision de Bank-Al-Maghrib : contrôle des EC et des
personnes morales liées , obligation d’audit externe, révision des sanctions et création de la
commission de discipline des EC
-Amélioration de la protection de la clientèle : fonds de garantie des dépôts, soutien aux EC
en difficulté.
 Deuxième réforme : Loi 76-03 du 23 Nov .2005 portant statut de Bank Al Maghrib
et la loi bancaire 34-03 du 14 Février 2006 sous le signe d’un plus grand
rapprochement avec les standards internationaux : Bale II et Normes IFRS.
-Réforme des Statuts de Bank-Al-Maghrib : renforcement du pouvoir de contrôle, mise en
place d’organes de consultation et de coordination.
-Réforme comptable et du système de collecte des informations : obligation de publication des
comptes consolidés, évolution notables du PCEC, obligation de mettre en place le contrôle
interne.
 Les Principaux apports des nouveaux textes La nouvelle loi bancaire de 2006:

 Le renforcement de l’autonomie de BAM

 L’extension des attributions et des pouvoirs de la banque centrale

27
 L’élargissement du champ de contrôle et de supervision de BAM

 La refonte des attributions des différentes instances instaurées après la loi


bancaire en vue d’améliorer le système de supervision du secteur

 L’élargissement du rôle du commissaire aux comptes

 Le renforcement de la protection des déposants

 L’instauration d’une collaboration et de convention d’échange d’informations


entre les autorités de contrôle du secteur financier (BAM, CDVM, …)

 Les autorités de tutelle et de supervision des établissements de crédit :


Les établissements financiers sont placés sous le contrôle et la supervision de Bank Al
Maghrib et du Ministère des Finances. Ces deux institutions agissent sous la
recommandation du Conseil National de la Monnaie et de l’Épargne et du Conseil
des Établissements de Crédit.
Figure 2 : Organigramme des autorités de tutelle et de supervision des établissements de crédit

Bank-Al-Maghrib Ministère de l’économie


et des finances

Conseil National du
Comité des Commission de
Crédit et de
Etablissements de Discipline des EC :
l’Epargne :44 membres
Crédit :7 membres 5 membres +DG
+Ministre des finances
+gouverneur de BAM
+gouverneur

Fonds Collectif de Garantie Conseil National de la


des Dépots comptabilité

Associations Professionnelles

 Selon l’article 1 de la loi bancaire 2006 : « est considérée comme établissement de


crédit toute personne morale qui effectue à titre de profession habituelle, l’une des
opérations suivantes :
1. la réception de fonds du public.
2. les opérations de crédit.
3. la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion.

28
 Selon l’article 7 de la loi bancaire 2006 : « Les établissements de crédit peuvent aussi
effectuer, sous réserve du respect des dispositions législatives et réglementaires applicables
en la matière, les opérations connexes à leur activité, telles que :
1. les opérations de change.
2. les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie.
3. le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs mobilières, de
titres de créances négociables ou de tout produit financier.
4. Conseil, assistance en matière de gestion financière.
5. Opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers.
6. Prises de participation dans des entreprises.
 Selon les articles 10 et 11 de la loi bancaire 2006 : Les établissements de crédit
Comprennent deux catégories : les banques et les sociétés de financement qui peuvent être classées
par Bank Al-Maghrib en sous-catégories, en fonction notamment des opérations qu'elles sont
autorisées à effectuer et de leur taille.
Tableau n°1 : classement des banques et sociétés de financement
Etendue des Composantes Capital Minimum
opérations
Banques Toutes les opérations Banques Privées, 100 millions de
sans restriction Banques Publiques, dirhams
Banques d’affaires
Sociétés de Celles fixées dans les -Sociétés Entre 100000 DH et
financement décisions d’affacturage, 20 millions de
d’agrément+ la -Sociétés de crédit à dirhams en fonction
réception des fonds à la consommation, de la nature de
vue ou à terme ne -Société de leasing l’activité de ces
peut être inférieure à sociétés
2ans

2.2-Cadre Prudentiel

Afin de préserver leur liquidité et leur solvabilité ainsi que l’équilibre de leur structure
financière, les établissements de crédit sont tenus de respecter un ensemble de règles
prudentielles :
 Le coefficient minimum de solvabilité :
Les établissements sont tenus de respecter en permanence, sur base individuelle et/ ou consolidée, un
coefficient minimum de solvabilité défini comme étant un rapport minimum de 10 % entre d’une part,
le total de leurs fonds propres et d’autre part, le total de leurs risques de crédit et de marché pondérés.

29
 Coefficient maximum de division des risques : Les établissements de crédit sont tenus
de respecter en permanence un coefficient maximum de division des risques défini comme
étant un rapport entre d’une part, le total des risques encourus sur un même bénéficiaire
affectés d’un taux de pondération en fonction de leur degré de risques et, d’autre part, leurs
fonds propres nets. Le coefficient maximum de division des risques des établissements de
crédit est fixé à 20 %.
 Coefficient minimum de liquidité : Les banques sont tenues de respecter de façon
permanente un coefficient minimum de 100% entre : d’une part, leurs éléments d’actif
disponibles et réalisables à court terme et engagements par signature reçus ; et d’autre part,
leurs exigibilités à vue et à court terme et engagements par signature donnés.
 Prises de participations : on entend par participation toute détention, directe ou indirecte,
par un établissement de crédit, d’une fraction égale ou supérieure à 10 % du capital social ou
des droits de vote d’une autre société.
-Sont assimilés à des participations, les engagements d’achat irrévocables de titres souscrits par les
établissements de crédit.
- Ne sont pas considérés comme participations : les titres faisant l’objet d’un engagement d’achat
irrévocable ; les titres détenus pour le compte d’un tiers ; les titres classés dans le portefeuille de
transaction tel que défini par le Plan comptable des établissements de crédit ; les titres détenus dans le
cadre d’une prise ferme d’émission de titres ou dans des SICAV.
 Coefficients maximums relatifs aux positions de change : Les banques sont tenues de
respecter en permanence :
- Un rapport maximum entre leur position de change globale et leurs fonds propres nets ;
- Et un rapport maximum entre leur position de change dans chaque devise et leurs fonds propres nets.
- Les taux des positions de change sont fixés par Bank Al-Maghrib dans la limite de 20% pour la
position de change globale et de 10% pour la position de change dans chaque devise. »
 Le système de contrôle interne : consiste en un ensemble de dispositifs conçus et mis-en
œuvre par l’organe direction générale et validé par l’organe en vue d’assurer en permanence,
notamment :
- la vérification des opérations et des procédures internes ;
- la mesure, la maîtrise et la surveillance des risques ;
- la fiabilité des conditions de collecte, de traitement, de diffusion et de conservation des données
comptables et financières ;
- l’efficacité des canaux de circulation interne de la documentation et de l’information ainsi que de
leur diffusion auprès des tiers.
Le système de contrôle interne est adapté à la taille de l’établissement ainsi qu’à la nature, au
volume et à la complexité de ses activités.

30
Section 3 : situation actuelle du secteur bancaire marocain

 Evolution des indicateurs d’inclusion financière

Au cours de 2015, les banques ont procédé à l’ouverture de 231 nouveaux guichets, contre
222 une année auparavant et en ont fermé 7 contre 18. Leur réseau s’est ainsi établi à 6.139
agences.
Figure n°3 : Evolution du réseau bancaire

Figure n°4 : Evolution du taux de bancarisation (en %)

Le taux de bancarisation de la population s’est renforcé cette année de 4 points à 68%. Parallèlement,
le nombre de comptes ouverts sur les livres des banques s’est accru pour s’établir au total à 23 millions
de comptes, soit plus de 1,7 million de comptes additionnels par rapport à 2014.

Figure n°5 : Evolution de la taille du secteur bancaire

31
Cette évolution résulte majoritairement des opérations réalisées avec les établissements de crédits qui
se sont accrues de près de 20% et dans une moindre proportion, des crédits à la clientèle. L’évolution
des emplois des banques a été refinancée majoritairement par les dépôts de la clientèle qui ont
enregistré une progression de 6,4%, plus dynamique que celle des crédits.

Figure n°6 : Evolution de la structure des emplois des banques


en milliards de dirhams

Figure n°7 : Evolution de la structure des ressources des banques


en milliards de dirhams

 En terme de structure, les emplois des banques ont continué à être centrés sur les
crédits à la clientèle dont la part s’est située à près de 61% à fin 2015 en baisse
toutefois de 0,9 point, au profit des opérations avec les établissements de crédit dont la
part s’est établie à 14,4%, contre 12,5% une année auparavant.
 Les dépôts de la clientèle représentent 72% des ressources des banques au détriment
du refinancement obligataire dont la part a reculé d’un point et des ressources
provenant des établissements de crédit qui ont perdu 0,8 point.
 Les crédits ont été accordés, pour une part majoritaire, en monnaie locale, ceux
libellés en devises n’ayant représenté qu’une part de 2,2% à fin 2015, après 3,4% une
année auparavant.

32
Figure n°8 : Structure du PNB des banques, en%

La baisse du résultat découlant de ces opérations était à l’origine d’un recul de 1,1% du
produit net bancaire et ce, en dépit de la progression de 6,4% de la marge sur commissions.
La marge d’intérêt, principale source de résultat pour les banques (72% du PNB à fin 2015) a
progressé de 3,8%, impactée par le ralentissement du crédit à la clientèle ainsi que par la
baisse des taux débiteurs.
Figure n°9 : Fonds propres prudentiels des banques-base sociale, en milliards de dirhams

Les fonds propres prudentiels des banques se sont établis à 112 milliards de dirhams, en
légère hausse de 0,8% par rapport à l’année dernière. La structure de ces fonds propres s’est
maintenue, ceux de catégorie 1 ayant représenté 86% du total, contre 87% une année
auparavant.
Figure n°10 : Ratio de fonds propres moyen des banques-base sociale , en %

33
Le ratio de fonds propres moyen s’est établi à 13,7% et celui des fonds propres de catégorie 1
s’est situé à 11,8% (supérieur au minimum réglementaire de 9%), tous les deux en quasi-
stagnation par rapport à fin 2014.
Figure n°11 : Evolution des dépôts collectés auprès de la clientèle, en MDH

Les dépôts collectés auprès de la clientèle ont connu une légère décélération en 2015, passant
à 6,4%, après 6,6% en 2014, pour un encours total de 819 milliards de dirhams. Cette
évolution recouvre le recul du rythme de croissance des dépôts des ménages, constituant plus
que 70% du total des dépôts.
Figure n°12 : Répartition sectorielle des crédits par décaissement des banques à fin 2015

-Le portefeuille de crédit des banques est diversifié sur le plan sectoriel.

34
Figure n°13 : Ratio des créances en souffrance rapportées au crédit, en %

Les créances en souffrance portées par les banques se sont accrues de 9,2% en 2015, après
20% en 2014, pour atteindre 57,7 milliards de dirhams, ramenant ainsi le ratio des créances en
souffrance à 7,4% contre 6,9% en 2014 et 5,9% en 2013.

Figure n°14 : Taux de créances en souffrance des banques et taux de leur couverture par des
provisions, en %

Les banques ont constitué en 2015 des provisions spécifiques en hausse de 14,7% par rapport
à fin 2014, ramenant le taux de couverture des créances en souffrance à 68% contre 65% en
2014.
Conclusion :

En conclusion, le système bancaire marocain tente toujours de s’adapter de manière plutôt


volontariste à l’évolution de la situation économique du pays tout en se conformant aux
normes internationales en termes de réglementation et d’organisation.

35
Chapitre II : Les opérations de crédit
La définition de l’opération de crédit telle qu’elle résulte de l’article L. 313-1 du Code
monétaire et financier est très large : il s’agit de tout acte par lequel une personne agissant à
titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou
prend dans l’intérêt de celle-ci un engagement de crédit par signature. Cette formule couvre
tout type d’opération, du simple prêt aux montages les plus complexes, les banques ayant de
surcroît développé une activité d’ingénierie financière les conduisant à proposer à leur
clientèle des montages financiers, dont elles assurent le financement. A cet effet elle met à
leur disposition des offres de crédit et d’épargne qui s’accompagnent de garanties spécifiques,
ces offres de crédit sont proposées à des taux variables
Selon SARDI (2002 ; 23), les opérations de crédit représentent les principales sources de
rentabilité des banques, mais aussi l’une de ses activités les plus risquées.

Section 1 : Définition de l’opération de crédit

1. Définition légale

Selon l’article L. 313-1 C.mon.fin., il s’agit de tout acte par lequel une personne met ou
promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, ou prend un engagement par
signature, tel qu’un aval ou un cautionnement. Sont assimilés à des opérations de crédit le
crédit-bail et de manière générale toute opération de location assortie d’une option d’achat.

2. Définition théorique :

Elle intègre plusieurs éléments:

 La notion de confiance qui doit exister entre les parties contractantes.


 La notion du facteur temps, qui sépare l’avance de fonds de sa restitution
 La notion du risque encouru par la banquier qui permet de mieux comprendre la
rémunération élevée fixé par le banquier à travers le taux de crédit que la banque
propose.

Section 2 : Caractéristiques du crédit

Le crédit possède plusieurs caractéristiques qui se distinguent à l’étape de l’octroi de crédit et


à celle de remboursement.

36
1. A l’octroi de crédit :

-l’objet : la raison pour laquelle l’emprunteur demande le crédit.


-le montant du crédit désigne le capital emprunté
-la durée : peut-être à court, moyen ou long terme
-Le taux d’intérêt est toujours compris entre deux taux : un minima, le taux de référence de la
banque centrale et un maxima, le taux d’usure légalement fixé par la banque centrale .Il peut
être un taux fixe (c’est le taux décidé au début du contrat , il est valable pour toute la durée du
prêt), variable (c’est un taux indexé au taux de référence) , ou révisable ( il est en général
variable mais avec des limitations pour éviter que le taux d’intérêt dérive vers des montants
ou l’emprunteur ne serait plus solvable ).

2. Les modalités de remboursement :

Selon Keiser (1998 :478), les modalités de remboursement peuvent être aménagées selon des
spécificités contractuelles. En effet les échéances de paiement peuvent être mensuelles,
trimestrielles, semestrielles ou annuelles. Le mode d’amortissement peut être constant, à
annuités constantes ou remboursable « infinie ». Les différents types de remboursement sont :
 Le remboursement échelonné : suit un plan d’amortissement, chaque mensualité
comporte une partie du capital et une partie d’intérêts.
 Le remboursement à mensualités dégressives : le capital demeure constant tout au long
de la durée du prêt ce qui fait que le montant mensuel des intérêts associés, décroit
dans le temps.
 Le remboursement infini : dans ce type de remboursement, seuls les intérêts sont
payés tous les mois, la totalité du capital est remboursé au terme du crédit, à la fin du
contrat.
A ces caractéristiques générales, s’ajoutent d’autres caractéristiques tel que la monnaie, la
nature du contrat ou le type de garantie. Ces caractéristiques varient selon le type de crédits
bancaires.

Section 3 : Les types de crédits accordés aux entreprises

Selon John Stuart (1967 : 61) c’est dans le souci de répondre aux besoins du client que toute
une série de crédits a été développée par la banque. On distingue deux sortes de crédit : les
crédits de trésorerie et les crédits d’investissement.

37
1. Les crédits de trésorerie

Le crédit de trésorerie est la forme de concours la plus simple qu’un banquier puisse consentir
à sa clientèle. Ce sont des crédits bancaires à court terme qui permettent à l’entreprise
d’équilibrer sa trésorerie courante.
Les besoins couverts par ces concours, sont essentiellement liés aux décalages existants entre
les dépenses et les recettes d’exploitation. Pour ROLLANDE (2008) les crédits de trésorerie
sont consentis aux entreprises pour remédier à des insuffisances temporaires de capitaux, leur
durée est inférieure à 2 ans et correspond à la nature du besoin à financer à savoir le
financement des approvisionnements, du stockage, de la fabrication, ou de la
commercialisation.

1.1-Les crédits de caisse


Le crédit par caisse est une avance en compte courant, par lequel la banque autorise le client
à rendre son compte débiteur pendant une certaine période : solde négatif dans les limites du
plafond convenu. Il permet à l’entreprise de disposer d’une réserve permanente pour faire face
à ses besoins de trésorerie. D’une façon générale, les crédits par caisse ont pour
vocation de financer la part du besoin en fonds de roulement qui n’est pas financé par le fonds
de roulement . On distingue la facilité de caisse, le découvert, le crédit de campagne, le
crédit spot :

 La facilité de caisse est accordée à une entreprise lorsqu’elle a besoin de faire face
aux décalages qui peuvent affecter leurs trésorerie à certaines périodes ( notamment
lors des échéances fournisseur , des payes du personnel ou du règlement de la TVA )
cette autorisation est accordée pour une période donnée , jusqu’à une date limite (
échéance de fin de mois, par exemple).
Son montant dépasse rarement un mois de chiffre d’affaires. Et son remboursement est assuré
chaque mois par les rentrées décalées. Elle est le financement par excellence de la partie
fluctuante du besoin en fonds de roulement.
 Le découvert bancaire : contrairement à la facilité de caisse, il est accordé pour une
période plus longue (de quelques semaines à quelques mois), le découvert peut être
autorisé dans le cas où l’entreprise est en attente d’une rentrée de fonds et qu’elle
souhaite disposer à l’avance des fonds attendus (par exemple règlement d’un
important marché). Toutefois, dans la pratique, le découvert est souvent accordé
pour que si la banque bénéficie de bonnes garanties et est assurée notamment de

38
la caution des associés, ces derniers pouvant être appelés à rembourser la banque en
cas de défaillance de l’entreprise.
 Le crédit de compagne : est une forme du crédit par caisse qui réponds aux besoins
nés d’une activité périodique, et donc du caractère saisonnier des achats et de
fabrication, ou de ventes des entreprises. c’est le mode de financement des entreprises
à activité saisonnière. Le crédit accordé par la banque le sera sur la base du besoin le
plus élevé en montant et le remboursement se fera au fur et à mesure des ventes.
 Le crédit Spot : Cette appellation est donnée à un découvert sous forme d’avance
d’une durée de quelques heures à quelques jours, formalisé le plus souvent par des
billets financiers. Son but est de financer un besoin de trésorerie ponctuel mais
fréquent. la spécificité du crédit spot et qu’il ne consiste pas à rendre le compte de
l’entreprise débiteur mais à le créditer du montant accordé à l’entreprise moyennant
des intérêts Le principal avantage de ce type de financement réside dans la sup-
pression des commissions applicables au découvert, le taux proposé étant le seul
coût pour l’entreprise.

1.2-Les crédits de financement des créances


Le grand problème de l’entreprise est le décalage fréquent entre les ventes et les règlements
de ces ventes. Cette raison l’oblige à accorder souvent des délais de paiement à ces clients.
Cependant en vendant à crédit l’entreprise aura par conséquent besoin de liquidités.
La banque répond à ce besoin en rachetant ces créances à travers l’escompte, l’affacturage,
les engagements par signature, la caution bancaire, les crédits par caution ou aval et le crédit
documentaire.
 L’escompte : L’escompte est une opération qui consiste pour une banque à racheter à
une entreprise les effets de commerce dont elle est porteuse avant l’échéance et ce
moyennant le paiement d’agios( les commissions et les frais divers éventuels). le
cédant restant garant du paiement.
L’escompte fait donc intervenir trois parties : l’entreprise bénéficiaire de l’escompte,
appelée le cédant, le débiteur de l’effet, appelé le cédé et le banquier qui est lui le
cessionnaire.
 L’affacturage : L’affacturage est un contrat par lequel un établissement de
crédit spécialisé, appelé factor, achète ferme les créances détenues par un
fournisseur, appelé vendeur, sur ses clients appelés acheteurs ou bénéficiaires de
services et ce, moyennant rémunération.

39
La rémunération du factor comprend deux éléments :

1.3-Les engagements par signature


Ces crédits font partie des engagements « hors bilan » de la banque. La banque prête
alors simplement sa signature sans supporter de charge de trésorerie. L’étude faite par la
banque doit être aussi minutieuse que pour n’importe quel autre concours bancaire, car cet
engagement peut entraîner des décaissements importants.
Ces crédits par signature peuvent donc soit garantir la mise à disposition de fonds, soit
différer certains décaissements, les éviter ou encore accélérer certaines rentrées de fonds.
En cas d’engagements en faveur de tiers, ils sont le plus souvent accordés sous forme de
cautions. Le banquier peut aussi s’engager en acceptant des effets de commerce : on parle
dans ce cas de crédits par acceptation ou aval et enfin le crédit documentaire.
 La caution bancaire : est un engagement par signature émis en généralement par un
établissement financier au profit d’un tiers, et qui permet de garantir la solvabilité de
sa contrepartie. le cautionnement bancaire s’analyse comme l’engagement pris par la
banque d’exécuter une obligation, celle de payer à la place de son client, en cas de
défaillance de celui-ci, envers son débiteur. Selon ROUYER et Al (1996 :379) l’objet
du cautionnement bancaire est de soulager la trésorerie des entreprises en différant les
paiements ou en évitant les décaissements parfois très élevés.
 Les crédits par acceptation ou aval : Pour faciliter à son client soit la livraison de
marchandises, soit l’octroi de crédit par un confrère, le banque peut accepter (ou
avaliser) un effet de commerce tiré par son client en s’engageant, de ce fait, à payer à
l’échéance. À cette date, le client assurera à son banquier la couverture de l’effet par la
somme prévue, ce dernier n’ayant pas, en principe, de décaissement à effectuer.
 Crédit documentaire : Le crédit documentaire est l’engagement pris par la banque
d’un importateur de garantir à l’exportateur le paiement des marchandises (ou
l’acceptation d’une traite) contre la remise de documents attestant de l’expédition et de
la qualité des marchandises prévues au contrat. Le risque majeur dans ce type de crédit
pour la banque et de payer de faux documents et ne pas être remboursé.

2. Le Crédit d’investissement

Le crédit d’investissement est un crédit qui permet à l’entreprise de réaliser ses


investissements à moyen ou à long-terme, il correspond généralement au financement du haut
du bilan (actif immobilisé de l’entreprise, avec pour objectif principal, le développement ou le
40
renouvèlement des immobilisations, et de l’outil de travail des entreprises. Les
investissements peuvent être :
 Incorporels (fonds de commerce, brevet…)
 Corporels (matériel, immeubles…)
 Financiers (prises de participation, acquisitions de filiale)
Les banques peuvent intervenir soit sous forme de crédit à moyen ou long terme sois sous
forme de crédit-bail.

2.1-Le crédit-bail :

Le crédit-bail est une technique de financement d’une immobilisation par laquelle un


établissement de crédit acquiert un bien meuble ou immeuble pour le louer à une
entreprise, cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien loué pour une valeur
résiduelle généralement faible en fin de contrat.

 Mécanisme :
 L’entreprise choisit son équipement.
 Le fournisseur est réglé par la société de crédit-bail.
 La durée du contrat doit correspondre à la vie économique du bien loué.
 À la fin du contrat, le locataire peut acquérir le bien loué, le restituer ou dans certains
cas renouveler le contrat sur de nouvelles bases.
 Formes principales de crédit-bail :

 Le crédit-bail mobilier : Il porte sur des biens d’équipement qui doivent être
utilisés pour les besoins de l’entreprise ou à titre mixte et participer à la productivité
de l’entreprise ; il ne peut s’appliquer aux fonds de commerce et aux logiciels
informatiques.Il est distribué par des sociétés spécialisées filiales de banques. Les
concours de ces établissements sont fonction de leurs fonds propres.
 Le crédit -bail immobilier : Il concerne des biens immobiliers professionnels déjà
construits ou à construire. Il est distribué par des sociétés spécialisées filiales de
banques qui se financent par émissions d’emprunts obligataires.

Conclusion :

41
En conclusion, les opérations de crédit représentent les principales sources de rentabilité des
banques, mais aussi, l’une de ses activités les plus risquées, et potentiellement génératrices de
pertes plus ou moins importantes.

Chapitre III : Les déterminants de l’octroi de crédit aux


Entreprises

L’octroi de crédit par les banques est la source du mécanisme de la création monétaire,
c’est pourquoi le suivi de l’évolution de la distribution de crédit revêt une importance. Pour
éviter le risque de non remboursement des crédits, des exigences ont été soumises aux
banques en mettant en place une procédure ou bien un processus de travail.
Pour une banque le processus est un ensemble d’activités effectuées par le banquier, en vue de
traiter une demande de financement, il permet au banquier de mener des analyses efficaces sur
les dossiers de prêts afin d’appréhender les principaux risques que la banque cour lorsqu’elle
fait confiance au client.
Le processus d’octroi de crédit obéit à des règles bien précises, il est enclenché dès la
manifestation de la demande de financement par l’entreprise. Ainsi, selon GREUNING
(2004 :140), les prêts doivent être consentis sur une base saine et en fonction de leur caractère
recouvrable. Dans ce chapitre nous aborderons les étapes fondamentales d’un processus
d’octroi de crédit ainsi que les déterminants de la décision d’octroi de crédit.

Section 1 : La manifestation de la demande de financement par l’entreprise


à la banque

Pour procéder à une demande de financement l’entreprise doit avoir une domiciliation
bancaire, et donc lorsqu’elle a besoin d’une injection de capitaux, les banques lui
demanderont de leur soumettre une demande de financement. La demande est faite à travers la
rédaction et l’enregistrement d’une note à la banque puis la constitution du dossier de
financement.

42
1. Dépôt et enregistrement de la demande de crédit à la banque

Dès que le client entre en contact avec la banque, le chargé de clientèle organise une rencontre
avec le client et lui fournit toutes les informations nécessaires en lui recommandant de
formuler une demande de financement, qui est ensuite adressée au directeur général, dès
réception elle est transmise au directeur du crédit et du partenariat, c’est à ce niveau que
commence l’analyse du dossier de crédit.
Le responsable prend connaissance et transmet à son tour le dossier au Chef de service Crédit,
la demande est enregistré à ce niveau. D’après Hutin (2008 :440) la présentation d’une
demande de crédit constitue l’élément essentiel de la négociation bancaire.

2. La Constitution du dossier de crédit

Le dossier de crédit est une pièce centrale dans la prise de décision de crédit. Il est constitué
de plusieurs éléments d’information sur l’entreprise sollicitant le crédit. D’après Hutin
(2008 :440), les dossiers de crédit comportent quatre axes à savoir :
 La demande de crédit qui doit décrire le projet de l’entreprise d’une manière très
précise , en présentant l’entreprise et en indiquant , le montant sollicité et les
modalités de remboursement ;
 Les documents administratifs et juridiques : ces informations sont relatives aux
statuts, pour les personnes morales de la société, les délibérations des associés qui
autorisent le gérant à contacter des emprunts bancaires. Ils comprennent également les
numéros de matricule du registre de commerce, la publicité des annonces légales au
bulletin officiel. Il y’a également les titres de propriété, les actes administratifs, ou
bail de location de terrain et /ou du local d’exploitation.
 Les documents comptables et fiscaux : la banque réclame à l’entreprise, les bilans
définitifs et les tableaux de comptes et de résultats (TCR) ainsi que leurs annexes
réglementaires des trois derniers exercices. Les pièces fiscales sont composées
généralement des déclarations de l’entreprise et des pièces parafiscales.
 Les documents économiques et financiers contiennent l’ensemble des informations
dont la banque a besoin pour juger de la qualité du client. Il comprend le plus souvent
les états financiers des trois dernières années et une description de l’entreprise,
accompagné d’une analyse du marché sur lequel se trouvent : l’entreprise, ses
principaux concurrents, et les parts de marchés qu’elle détient.

43
Section 2 : L’étude de la demande de crédit par la banque

1. L’analyse économique
L’utilisation des méthodes quantitatives d’évaluation du risque de crédit nécessite en
parallèle, une activité qualitative de surveillance pour capturer de l’information et alimenter le
dispositif quantitatif. Cette analyse qualitative est l’analyse économique. Elle correspond à la
partie non chiffrée d’une demande de crédit. Son but est d’évaluer les atouts et les faiblesses
de l’entreprise, ses potentialités de croissance et ses perspectives d’amélioration, sa démarche
consiste à collecter un ensemble d’informations sur l’entreprise notamment :
 L’historique de l’entreprise : Selon SARDI (2002 :738), il est important pour la
banque de connaitre la date de création de l’entreprise, cette information permet
d’avoir une information pertinente sur la santé financière de l’entreprise. D’après
LAMHARTI(2008), une entreprise plus ancienne est une entreprise qui a réussi à
survivre et à faire face aux difficultés du marché, les banques ont plus confiance en ce
type d’entreprise car elles sont moins risquées.
 L’activité de l’entreprise : Il est important pour le banquier de pouvoir connaitre le
marché sur lequel se trouve l’entreprise, mais surtout d’évaluer. Tout au long de cette
évaluation le banquier va vouloir déterminer :
- Le positionnement de l’entreprise sur son marché.
- Le portefeuille clients de l’entreprise afin de savoir si l’entreprise a connue durant son
exercice des incidents de paiements.
- La qualité des fournisseurs : la société est-elle fortement dépendante de ses
fournisseurs ? existe-il des postes d’achats sur lequel l’entreprise n’a pas le pouvoir
négocier ?
- La société réalise-t-elle une part de son chiffre d’affaires sur une zone à risques ? et
dans l’affirmative, prend-elle des mesures pour les couvrir ?
- Le risque environnemental : l’entreprise est-elle déjà soumise à de nouvelles
réglementations qui peuvent pénaliser l’évolution de son chiffre d’affaire ? l’entreprise
exerce-elle une activité polluante qui lui fait encourir des risques sanitaires élevés ?
 L’aspect social :
Consiste à porter l’analyse sur le personnel de l’entreprise (son âge, ses motivations), le style
du management du dirigeant son expérience et ses compétences, ainsi que sur les actionnaires.

44
2. L’analyse financière

C’est une analyse quantitative de l’entreprise qui permet de porter un jugement sur la situation
financière de l’entreprise en se plaçant dans une perspective de continuité d’exploitation
(GRANDGUILLOT, 2007 :15). Elle s’appuie sur les états financiers (bilan, compte de
résultat, tableaux de financement des ressources et des emplois, annexes), et d’autres
ressources telle que le rapport de gestion et les prévisions certifiés et tire son fondement de
l’analyse des différents ratios financiers. Et tire son fondement de l’analyse des différents
ratios financiers.
L’objectif visé à travers cette étude est d’apprécier : la solvabilité, la liquidité et la rentabilité
de l’entreprise.

L’appréciation de la solvabilité
Le banquier formule son jugement à travers deux orientations méthodologiques majeures
.d’une part l’étude du bilan permet de comparer un état actuel des engagements (passif) et des
liquidités prévisibles (actif) et donc de justifier un pronostic relatif à l’ajustement futur des
règlements obligatoires et des recettes à prévoir. D’autre part l’évolution passée des résultats
et la situation financière, permet de déceler les tendances lourdes susceptibles de se prolonger
dans l’avenir.
Le banquier analyse la capacité d’endettement de l’entreprise et la structure des ressources
qu’elle dispose, en calculant la part que représentent les capitaux propres par rapport au total
des ressources , et celles qu’ils représentent par rapport au seul total des capitaux permanents.
Le banquier effectuera ce calcul avant et après enregistrement du prêt, pour analyser les
conséquences de son éventuel octroi.
A partir des études statistiques, les spécialistes estiment que lorsque :
- Les capitaux propres représentent les deux tiers du total des ressources  la capacité
d’endettement et la solvabilité de l’entreprise sont très grandes.
- Ils représentent plus que la moitié  elles sont satisfaisantes
- Les capitaux propres ne dépassent pas le tiers des ressources totales  la situation
financière est délicate et c’est imprudent de prêter à l’entreprise des capitaux à long
termes sans exiger d’elle l’augmentation de ses fonds propres.
L’appréciation de la liquidité
Pour la banque, les perspectives de remboursement du prêt sont liées à la santé économique et
financière de l’emprunteur, elle cherchera à déterminer la capacité de remboursement et la

45
capacité d’endettement de l’emprunteur, un problème de recouvrement est toujours issu
d’une insuffisance de liquidité. Il est donc primordial de bien cerner le risque de liquidité qui
provient essentiellement du niveau d’incertitude quant au bénéfice d’exploitation futur.
L’appréciation de la rentabilité
Après que la solvabilité et la liquidité de l’entreprise aient été établies, le banquier sera
particulièrement attentif à la capacité bénéficiaire présente et future de celle-ci, son souci
principal est de porter un jugement sur la capacité de l’entreprise à dégager, à partir de son
exploitation, des résultats et à financer la croissance. Ce sont, en effet les résultats à venir qui
permettent de dégager des ressources qui assurent le financement des investissements requis
par la croissance et le remboursement futur des dettes contractées par l’entreprise
La rentabilité se mesure à travers le compte de résultat et les soldes intermédiaires de gestion.
Le compte de résultat mesure les flux de l’entreprise au cours d’une période donnée, il a pour
vocation de mettre en valeur les variables explicatives de la perte ou du profit généré.
Les soldes intermédiaires de gestion, permettent au banquier de mieux analyser la situation
dans ses deux aspects : rentabilité économique et rentabilité financière , une fois ces résultats
mesurés, ils doivent être comparés à des grandeurs de références dans le même secteur
d’activité , traduisant soit le niveau des opérations de l’entreprise ( production ou vente) , soit
le montant des moyens engagés pour obtenir ces résultats . C’est seulement dans de telles
comparaisons que la rentabilité de l’entreprise peut être évaluée.
Enfin, le jugement relatif à la rentabilité doit prendre en compte, l’influence déterminante
exercée par certaines caractéristiques de l’activité à savoir : la structure des coûts et les
conditions technico-économiques de la production, la structure du financement, ainsi que les
contraintes stratégiques, commerciales ou sociales, qui pèsent sur l’entreprise.
 En outre, l’analyse financière fait ressortir plusieurs ratios importants pour
l’illustration des réalités financières ; et qui aident la prise de décision de la banque, il
s’agit des ratios suivants :

46
Tableaux n°2 : les ratios financiers
Analyse de la structure financière et la solvabilité
Libellé Formule Norme

Autonomie Capitaux propres / dettes à long terme >100%


financière

Etude de la Capacité de Doit être le


structure de remboursement plus faible
l’entreprise Dettes à moyen et long terme /CAF possible

Impact des
charges
financières sur Charges financières/EBE >=40%
l’EBE

Couverture des Ressources permanentes / (actif >100%


capitaux investis stable/+BFRE)

Taux Autofinancement / (investissement + <100% pour


d’autofinancement variation BFRE) justifier le
crédit)

Liquidité Valeur disponibles / dettes à court <100% pour


immédiate terme justifier le prêt
Etude de la
solvabilité (Valeurs disponible +Valeurs
réalisables + Valeurs d’exploitation) /
Liquidité générale Dettes à court terme >100%

Il faut une
évolution avec
Croissance du CA(N) – CA(N-1) / CA(N-1) prise en
Chiffre d’affaire compte de
l’inflation

Croissance de la Résultat net (n) – Résultat net (n-1) / Il faut une


valeur ajoutée Résultat net (n-1) évolution
(VA)
Rentabilité EBE ou RE /RN Le plus élevé
économique possible

Rentabilité Résultat net /Capitaux propres Le plus élevé


financière possible

Source : KOUASSI ( 2012 :42 )

47
3. L’analyse de la relation

L’analyse de la relation bancaire porte sur le fonctionnement du compte, la rentabilité de la


relation, et les mouvements confiés.
Le fonctionnement du compte permet d’obtenir des informations utiles quant aux sérieux du
client et du respect des engagements qu’il a pris. Selon Hutin (2008 :443), l’analyse du
fonctionnement du compte a pour objet de définir les pourcentages d’utilisation des crédits
risqués (découvert, facilité de caisse …) et non risqué (escompte) par l’entreprise.
L’importance des sommes versées et les mouvements sur les comptes constitueront une solide
base dans une bonne relation entre la banque et l’entreprise
La rentabilité est généralement un aspect pris en compte lors de la décision de crédit, elle
s’apprécie à travers les agios sur le compte.

4. L’analyse des caractéristiques du crédit


Selon EBONDO WA MANDZILLA (2005 :188), les caractéristiques du crédit sont un
élément important dans la prise de décision du banquier. Ils revêtent deux aspects :
 L’aspect volume : il s’agit pour le banquier de savoir si la demande de crédit est
assise sur un besoin bien déterminée de l’entreprise emprunteuse, autrement dit si le
montant et le motif sont bien justifiés. D’après DESMICHT (2007 : 77) Il s’agit pour
tout type de crédit donné d’identifier : les emprunteurs éligibles, l’objet du crédit,
l’intérêt du montant du prêt, le délai et la période de remboursement, le taux d’intérêt
appliqué.
 L’aspect garantie : Les garanties permettent à la banque d’avoir un surcroit de
sécurité quant à la sortie de ses engagements. Elles lui confèrent, en effet un moyen de
pression sur les clients douteux, l’importance des garanties réside dans la possibilité
qu’elles confèrent à la banque de récupérer des crédits non remboursées.
Il existe deux types de garanties : les garanties personnelles et les garanties réelles.

 Les garanties personnelles


-Le cautionnement : un cautionnement est un engagement pris par une personne, appelée la
caution, de payer en cas de défaillance du débiteur. On dit cette personne est fournie en
caution. La caution ne garantit que le capital du prêt, sauf si l'acte de cautionnement a prévu le
paiement des intérêts. Le cas échéant, le taux des intérêts doit alors être indiqué dans le
document.

48
-L’aval : L'aval se définit comme la garantie donnée par une personne appelée avaliste ou
avaliseur, qui devient solidaire du débiteur d'une dette, quant au paiement à l'échéance. Il est
une forme particulière de caution garantissant l'exécution d'un engagement. Lorsque le
cautionnement a pour objet de garantir le paiement d'un effet de commerce, il s'appelle aval.

 Les garanties réelles

On parle de garantie réelle lorsque le débiteur apporte au créancier un bien ou la valeur d'un
bien matériel pour couvrir le risque de non-paiement de la dette. Il y a deux principaux types
de garanties réelles : le nantissement, l'hypothèque

-Le nantissement : Le nantissement permet à un débiteur de garantir une dette auprès d’un
créancier, en lui cédant en garantie un bien ou une valeur dont il est propriétaire tout en en
conservant l’usage. Il existe plusieurs types de nantissement notamment, le nantissement en
fonds de commerce, le nantissement de matériel, le nantissement de parts sociales, le gage.

- l’hypothèque : L'hypothèque consiste à fournir au créancier un acte avec publicité par


lequel le débiteur lui accorde un droit sur l'immeuble sans dessaisissement. L'hypothèque peut
prendre trois formes : légale, conventionnelle ou judiciaire. Les conséquences essentielles de
l'hypothèque se résument au fait qu'elle confère au créancier le droit de préférence et le droit
de suite. En cas de poursuite pour non-paiement, le droit de préférence permet au créancier de
faire vendre l'immeuble aux enchères publiques. Le droit de suite signifie que le débiteur ne
peut pas vendre l'immeuble avant de rembourser le créancier.

 La constitution de la garantie suit la démarche suivante :

 Une enquête préalable sur les garanties reçues par la banque.


 La vérification des pouvoirs : il est important de vérifier par examen administratif qui
détient le pouvoir dans l’entreprise, il convient en admettant que ce pouvoir
appartienne au représentant de la société, et que le mandat de l’intéressé ne soit pas
expiré d’où l’importance de la mise à jour des dossiers administratifs.

5. L’analyse du risque de crédit


L’activité d’octroi de crédit constitue une source de vulnérabilité financière des banques, elle
les expose à un risque dit de crédit, encore appelé risque de contrepartie.

49
5.1 - Définition et typologie
 Définition
DUBERNET (1997 :64) définie ce risque comme : « le risque que les débiteurs n’honorent
pas, totalement ou partiellement, leur engagement ». De ce fait le risque de crédit est le risque
qu’un emprunteur fasse défaut ou que sa situation économique se dégrade au point qu’il ne
soit plus capable d’honorer la totalité de sa dette auprès de l’établissement bancaire.
 Typologie
Il existe deux types de risque de crédit :
 Le risque de défaut : est l’incapacité de l’emprunteur à faire face à ses engagements.
Il est exprimé par la notation crédit de l’émetteur, plus sa note est élevée, moins le
risque de défaut est réalisable.
 Le risque de contrepartie : est le risque de dépréciation de la qualité du crédit lié à la
détérioration de la solidité financière de la contrepartie et par conséquent la qualité de
la signature, il est lié à un instrument non cash (garanties…).

5.2-Causes du risque de crédit


Selon GOUSSERGUES (2007 :155) l’insolvabilité de l’emprunteur, quel qu’il soit, peut
découler de l’occurrence de trois classes de risque :
 Le risque général : l’insolvabilité de l’emprunteur est causée par des facteurs externes
tels que la situation politique et économique du pays où il exerce son activité, des
catastrophes qui affectent l’activité.
 Le risque professionnel : lié à la conjoncture d’un secteur d’activité économique.
 Le risque propre à l’emprunteur : il provient de raisons aux origines multiples qui lui
sont propres (finances, gestion, moralité des dirigeants, défaillance de l’unique
client…)

5.3-L’évaluation du risque de crédit

Depuis les scandales financiers qui ont fait écrouler de nombreux établissements financiers,
de nouvelles techniques d’évaluation du risque de crédit ont vu le jour, ces nouvelles
techniques se sont raccordées aux techniques déjà anciennes dans le but de consolider ces
établissements financiers, et d’éviter que le risque de crédit ne se propage.
L’évaluation du risque de crédit commence d’abord par la collecte des informations de tous
types sur l’entreprise, ensuite par l’analyse de ces informations, ces informations sont
analysées sous différentes techniques :

50
 L’analyse financière
 Le système des scores
 Le Risk Asseet Acceptable Criteria (RAAC)
 Le Risk Adjusted Return On Capital (RAROC)
Les nouvelles techniques d’évaluation du risque de crédit :

Nous avons deux types de méthodes : le système des notations externes et celui des notations
internes :
 Les notations externes : Il s’agit de l’évaluation du risque sur la base de classification
établie par des spécialistes de traitement d’informations financières extérieures aux
banques. A titre d’exemple nous avons les agences de notation ou les sociétés
d’assurance-crédit. Cette méthode est appelée standard, et elle consiste pour la banque
à utiliser les notes indiquées par ces programmes pour évaluer le risque de leur
contrepartie. A titre de notation externe, nous avons le fichier Fiben de la banque de
France « c’est un fichier de référence pour l’ensemble de la profession bancaire, les
entreprises recensés font l’objet de cotation afin de fournir des éléments
d’appréciation sur leur capacité à honorer leurs engagement crédit sur un horizon de
trois ans » QUIRY et Al (2008 :196).
 Les notations internes : La banque évalue elle-même le risque de défaillance de la
contrepartie, exploitant ainsi les informations privées qu’elle détient sur l’emprunteur,
du fait de la relation à long terme, elle détermine ensuite les fonds propres à constituer,
le comité de Bâle prévoit deux méthodes de notation interne, l’une dite de base et
l’autre dite avancée qui débouche sur les modèles internes de risque de crédit. Ces
deux méthodes impliquent des procédures complètement balisées et validées par la
tutelle, d’où la nécessité pour les banques, de mettre en sur-adéquation leurs
procédures d’évaluation, et celles requises par la tutelle.

Section 3 : La décision et la mise en place du crédit

1. La décision
Après avoir effectué ces différentes analyses, le banquier a le choix d’accepter ou de refuser
le dossier. « La décision d’octroi de crédit résulte le plus souvent d’une concertation entre les
différents services de la banque » (hutin, 2008 :441). Il s’agit des services la direction de
l’exploitation, de la direction des engagements, du service juridique, et du service
administratif.

51
Lorsque toutes ces directions ont eu connaissance du dossier, le comité de crédit se réunit : il
comprend l’agent de crédit, et les responsables de la banque, c’est l’organe suprême en
matière de décision, quant à l’issue d’une demande de crédit. Ces décisions sont prises en
examinant les rapports fournis par les départements opérationnels de la banque (la direction
d’exploitation, la direction des risques et la direction juridique). Le rôle du comité est de se
prononcer sur chaque dossier de financement, et décider de l’octroi ou non du crédit.

2. La mise en place du crédit


Une fois l’accord de crédit donné, le contrat de prêt est signé entre la banque et l’emprunteur,
ce contrat précise les obligations respectives des deux parties, notamment les échéances de
remboursement, ainsi que les conditions tarifaires (COUSSERGUES ,2007 :159).
Il s’ensuit l’étape de la formalisation des garanties, et la signature du contrat de crédit par
l’emprunteur, ensuite l’argent est transféré sur le compte de l’emprunteur.
Figure n °15 : Le processus d’octroi de crédit

Réception de la demande de crédit

Analyse du crédit

Accord Rejet

Mise en place du crédit Fin

Suivi du crédit

Remboursement ou
Fin
contentieux
Source : HUTION (2008 : 440)

3. Synthèse des déterminants

Tableaux n°3 : synthèse des déterminants d’octroi de crédit aux entreprises

52
Caractéristiques de  L’historique de l’entreprise
l’entreprise  L’activité de l’entreprise
 L’aspect social

 Résultats obtenus à partir des performances récentes


 Passé
La personnalité du
 Formation (diplômes obtenus)
dirigeant ou du
 Expérience professionnelle
management
Variables  Capacité d’adaptation à l’environnement
qualitatives Moralité

 Volume confié
 Nombre d’incidents de paiement
La durée de la relation
 Respect limites précédemment accordées
 Fréquence des impayés

Les caractéristiques du  Justification de la demande (besoin réel)


crédit  Couverture du risque par les garanties
 Concordance modalités du crédit et source de
remboursement

 Solvabilité
 Liquidité
Variables La situation financière
 Niveau d’endettement
quantitatives
 Rentabilité
 Risque de crédit

Conclusion

L’octroi de crédit aux entreprises est une source de revenu pour la banque, mais également
une source de perte de capitaux. Elle implique donc une gestion de risque de crédit avant toute
décision d’octroi afin d’éviter les pertes de crédits inacceptables.

L’évaluation du risque de crédit se fait à travers un ensemble d’instruments et de méthodes


sans cesse actualisés par des normes internationales, afin d’assurer à la banque une solide
assise.

53
Conclusion de la première partie

L’objectif de cette première partie était d’exposer les aspects nécessaires à la conduite de

l’analyse des déterminants d’octroi de crédit aux entreprises au sein de l’entité étudiée , ce qui

nous a permis de mieux cerner la notion d’opération de crédit , ensuite nous avons expliqué

le processus tel que recommandé dans les ouvrages à travers la manifestation de la demande

de financement , l’étude de la demande de financement et la typologie du risque de crédit .

Enfin, les différents points soulignés nous ont permis d’approfondir nos connaissances

théoriques sur le thème, afin de mieux aborder la deuxième partie de l’étude.

54
2ème Partie : Analyse Critique Des
déterminants de l’octroi de crédit aux
entreprises à la banque populaire.

55
Introduction de la deuxième Partie

La revue littérature nous a permis de mieux appréhender les notions essentielles liées à notre

thème. Dans cette deuxième partie nous procéderons à l’analyse des déterminants d’octroi de

crédits de la banque populaire qui est notre structure d’accueil.

Nous débuterons cette partie par une présentation du groupe banque centrale populaire, puis

nous identifierons son processus et ses déterminants d’octroi de crédits aux entreprises,

ensuite nous utiliserons des tests statistiques : modèle de régression logistique, pour

démontrer l'opportunité du choix de la banque à octroyer les crédits aux entreprises, et enfin

nous allons formuler les recommandations destinées à l’amélioration de leur efficacité.

56
Chapitre I : Contexte de l’étude
Section 1 : terrain d’étude
Le Groupe Banque Centrale Populaire (GBCP) tire sa force de ses valeurs de solidarité et de
mutualité, et également de son organisation et de son fonctionnement unique au Maroc. Il se
compose de Banques Populaires Régionales (BPR) à vocation coopérative, de la Banque
Centrale Populaire en tant qu’organe central de forme de société anonyme cotée en Bourse, de
filiales spécialisées, de fondations et de banques et représentations à l’étranger. Cet ensemble
opère en synergie.
Ces particularités du Groupe prennent source dans le caractère tridimensionnel de la structure
organisationnelle du Crédit Populaire du Maroc (CPM), formée par le Comité Directeur –
organe suprême du Groupe–, la BCP et les BPR. Une triple dimension coopérative,
capitalistique et fédérale, avec des fondements reposant sur une gouvernance partenariale
entre les clients-sociétaires et les actionnaires.

1. Missions et valeurs
Missions :

 La consolidation des positions acquises


 La banque citoyenne

 L’amélioration des performances :


 La conquête de nouveaux territoires et la croissance externe
Valeurs :
 Solidarité
 Proximité
 Citoyenneté
 Performance

2. Organisation

Le CPM comporte une structure à deux niveaux, les Banques Populaires Régionales et la
Banque Centrale Populaire sous la tutelle d'un Comité Directeur.

 Le Comité Directeur
Est l’instance suprême du Crédit Populaire du Maroc exerçant exclusivement la tutelle sur les
différents organismes du CPM.

Le Comité Directeur est chargé de :

57
 définir les orientations stratégiques du Groupe,
 exercer un contrôle administratif, technique et financier sur l’organisation et la gestion
des organismes du CPM,
 définir et contrôler les règles de fonctionnement communes au Groupe
 prendre toutes les mesures nécessaires au bon fonctionnement des organismes du CPM
et à la sauvegarde de leur équilibre financier.
 La banque centrale populaire
La (BCP) est un établissement de crédit, sous forme de société anonyme à Conseil
d’administration, elle est cotée en bourse depuis le 8 juillet 2004. La BCP, qui assure un rôle
central au sein du Groupe, est investi de deux missions principales :
 Etablissement de crédit habilité à réaliser toutes les opérations bancaires.
 Organisme central bancaire des BPR.
 Banques populaires régionales

Les Banques Populaires Régionales (BPR), Banques de proximité, actuellement au nombre


de 11 constituent le socle du Crédit Populaire du Maroc. Leur mission est :

 L’établissement de crédit habilités à effectuer toutes les opérations de banque dans


leurs circonscriptions territoriales respectives.

 Elles constituent le levier du Crédit Populaire du Maroc dans la collecte de l’épargne


au niveau régional, sa mobilisation et son utilisation dans la région où elle est
collectée.
 Le centre d’affaire de la banque populaire régionale Rabat-Kenitra

C’est une entité qui gère un portefeuille client plus de 300 affaires de segments différents , à
vocation soit ressource ou engagement crédit.

58
Section 2 : Méthodologie d’étude

1. Modèle d’analyse
Figure n°16 : modèle d’analyse

Phases Etapes Outils

Constitution des -Dossier de crédit


dossiers de crédit
-Analyse documentaire
c
Processus d’octroi de
Etude et analyse des
crédit aux entreprises - Manuel de procédure
dossiers de crédits
- états de synthèse

Décision du comité de - entretien


crédit et mise en place
-
des lignes de crédit

Etude statistique : -Etats de synthèses


Déterminants de application du modèle
l’octroi de de crédit - Logiciel Excel
de régression
logistique -Logiciel SPSS

Analyse du processus -Tableaux de synthèse


Analyse des résultats
et des déterminants
et commentaire -Grille d’évaluation
de la décision d’octroi
de crédit

Conclusion Recommandations Plan d’action

2. Techniques de collecte des données


Notre étude va essentiellement se basé sur l’analyse des documents qui seront mis à notre
disposition par la banque populaire. Pour cela, nous avons adopté une approche exploratoire
basée sur deux méthodes de collecte de données : l’analyse documentaire et l’entretien.

59
 L’analyse documentaire : l’analyse documentaire consiste à examiner la
documentation disponible au sein du service qui nous accueille, et qui nous permettra
d’effectuer cette étude : il s’agit de l’organigramme, les données historiques, dossiers
de crédits des entreprises, états de synthèse, le rapport d’activité 2016, ainsi que tout
autre document permettant d’avoir des informations sur le processus et les
déterminants de la décision de crédit aux entreprises.
 L’entretien : Il consiste à préparer une série de questions qui serviront de guide pour
aborder et comprendre le thème préalablement définis, et dans notre cas cela consiste
à préparer les questions de l’entretien adressées au comité de crédit du centre
d’affaire.

60
Chapitre II : Les déterminants d’octroi de crédits aux entreprises
à la banque populaire
Lorsqu'une entreprise opte pour le crédit bancaire auprès de la banque populaire elle
doit, dans un premier temps, exprimer son besoin auprès de son conseiller clientèle. Cette
expression se matérialise par une demande de crédit qui servira plus tard d'une base sur
laquelle les dirigeants constitueront un dossier de crédit. L'entreprise en question devra
remplir un certain nombre de conditions et sera amenée à fournir les documents requis par sa
banque.

Le traitement du dossier de crédit aboutis à une décision de la banque ; celle d’accorder ou


non le crédit. À plusieurs étapes du processus de décision, les intervenants donnent leur avis
en permettant d’aboutir à la décision finale .Les avis sont orientés par différents aspects
essentiels dans l’appréciation de la qualité de crédit.

Ce chapitre est consacré dans un premier temps, à la description du processus de décision


d’octroi de crédits aux entreprises à la banque populaire, et dans un deuxième temps ses
déterminants de crédit à cette clientèle.

Section 1 : La constitution et l’étude des dossiers de crédit

1. La constitution du dossier de crédit


La constitution du dossier de crédit est une étape préalable et importante. À la banque
populaire, toute demande de financement est matérialisée par un écrit du client, elle diffère
selon le type de crédit sollicité.

En effet, le chargé d’affaire fournit au client toutes les informations nécessaires à la


constitution du dossier de crédit, les documents demandés varient selon le besoin et l’affaire
de chaque client. Les différents documents nécessaires pour la constitution du dossier de
crédit se présentent comme suit :

 La demande de financement : elle est écrite et signée par les personnes habilités à
l’engager avec vérification des signatures, sur cette demande le client est tenu de
fournir des informations, qui sont regroupés dans une fiche de renseignements, elle
contient :
 les informations générales sur l’entreprise (date de création, forme juridique…)
 les montants et types de crédits sollicités
 les renseignements sur les principaux promoteurs
 le management de l’entreprise
61
 la surface patrimoniale
 les moyens d’exploitation,
 l’organisation commerciale
 la relation avec d’autres banques

Dans le cas d’une demande de crédit d’investissement s’ajoute :

 Le compte d’exploitation prévisionnelle


 Les informations d’ordre général sur l’affaire

 Tableau n°4 : Liste des pièces et des renseignements à fournir

Documents Juridiques (tout type de crédit)

- Copie certifiée conforme des statuts de la société.


- Procès-verbal portant désignation des mandataires de la société et fixant leurs
pouvoirs.
- Registre de commerce (modèle 7) datant de moins de trois mois
- Numéro de la patente
- Copie de la CIN du ou des mandataires de la société
- Demande manuscrite présentant l’affaire et précisant les lignes de crédits sollicitées
- Surface patrimoniale des promoteurs.

Autres documents
Crédit de fonctionnement Crédit d’investissement
- Bilans et ESG relatifs aux 3 - Bilans et ESG relatifs aux 3 derniers
derniers exercices. exercices.
- Situation détaillée des marchés - Relevés de compte auprès des autres
et/ou carnet des commandes. banques
- Attestation de régularité et de - Attestation des engagements auprès des
sincérité des comptes. autres banques
- Contrat de bail + 3 dernières - Copie des diplômes et références
quittances de loyer professionnelles des gérants
- Copie des diplômes et références - Devis +factures pro forma
professionnelles des gérants - Organisation commerciale de l’affaire
- Attestation des engagements auprès - Proposition de garantie
des autres banques - Situation patrimoniale des promoteurs
- Relevés bancaires des comptes
tenus chez les confrères
- Liste du matériel et locaux de
production
- Effectifs employés
- Organisation commerciale de
l’affaire (délais de paiement des
clients et fournisseurs).

62
2. L’étude des dossiers de crédit
Une fois le chargé d’affaire a réuni toutes les informations, il transfert le dossier de crédit à
l’analyste financier, celui-ci est tenu d’envoyer un email en guise d’accusé de réception,
ensuite le chargé d’affaire et l’analyste financier travaillent en binôme pour l’étude du dossier.

Toute demande de crédit s’inscrit dans le canevas général de la banque populaire, à savoir :

2.1- L’analyse économique


 L’identification de l’entreprise : cette étape consiste à exploiter les informations
disponibles dans le dossier pour définir l’entreprise et donc ils se servent de la fiche
de renseignement pour faire une présentation générale de l’affaire en précisant : la
dénomination sociale, la forme juridique, l’activité, l’adresse/siège social, la date de
création, le capital social, le numéro de compte, la date d’ouverture du compte de
l’entreprise, les principaux promoteurs de l’affaire ainsi que leurs % du capital et les
dirigeants . il doit ensuite remplir la partie objet du crédit.
 Les caractéristiques du crédit : à ce niveau l’analyste vérifie les antécédents de
l’entreprise à la banque populaire, le but est de vérifier si le client a des anciens prêts
non encore remboursés avant d’y inscrire le nouveau prêt , ensuite il détaille les lignes
de crédit sollicitées leur montant et les conditions débitrices (qui incluent le taux
indiqué par la notation , le taux sollicité et le taux proposé par la banque qui est le taux
final ) , de plus l’exploitant doit vérifier l’adéquation entre le crédit sollicité et le
besoin de l’entreprise , et l’adéquation entre les modalités du crédit et la source de
remboursement car il est nécessaire que la source de remboursement corresponde aux
montant et durée du crédit.
 Les garanties : En raison de la nature et de l’importance des risques courus, et afin de
prévenir le risque de crédit la banque populaire exige un ensemble de garanties :
 les garanties réelles : caution hypothécaire
 le nantissement de fonds de commerce
 l’aval de caisse central de garantie
 caution personnelle et solidaire des associés
 délégation d’assurance

Et donc L’analyste financier est amené à se renseigner sur les garanties détenues déjà par la
banque et les garanties à prendre.

 Moyens d’exploitation de l’entreprise : on précise les caractéristiques du :

63
 fonds de commerce (la date de création ou acquisition, montant du loyer,…)
 les immeubles (adresse, superficie totale du terrain, nature des constructions,
surface totale couverte, prix d’acquisition, ou montant loyer, date et durée de
bail)
 Matériel (liste des principaux équipements en propriété et celle du matériel
pris en leasing, état du matériel, charges éventuelles, investissements réalisés
sur les 3 derniers exercices)
 Effectifs employés (personnel de direction, employés administratifs…)
 Les données techniques et commerciales : l’analyste financier précise la capacité de
production de l’entreprise, la position sur son marché, ses principaux concurrents, une
appréciation de l’organisation de l’affaire (appréciation de la qualité de l’encadrement
administratif, financier, technique et commercial), et enfin ses partenaires
commerciaux (principaux clients : leurs % du CA et modalités de paiement ;
principaux fournisseurs : leurs % achats et modalités de règlement).
 La relation avec la banque : à ce stade, l’analyste financier fait une étude sur le
profil client ou il définit la note de l’entreprise, la date d’ouverture du compte et le
statut particulier, les incidents de paiement, ensuite il procède à un examen du compte
courant :
 L’allure du compte courant : c’est-à-dire une description du solde créditeur
(entrées et encaissements), et le solde débiteur (les décaissements).
 L’évolution des mouvements du compte : étude du montant dans le compte sur
chaque année et son % par rapport au CA, de cette façon la banque aura plus
de visibilité et donc plus le % CA est plus grand plus la banque aura une
visibilité plus claire sur l’activité de l’entreprise.
 La relation avec les promoteurs et les autres affaires du groupe : on procède à une
analyse des engagements actuels, aux incidents de paiement éventuels, les autres
opérations confiées (ressources à vue, OPCVM, PTF titres…), de plus il faut analyser
les autres affaires du groupe non domiciliées auprès de la BPR (dénomination,
activité…).
 Les autres relations bancaires : dans cette partie on précise le nombre de banque en
relation avec l’entreprise, les concours accordés et les garanties détenues.
 La rentabilité du client : c’est la rentabilité qu’apporte l’entreprise à la banque, elle
constitue l’ensemble des marges d’intérêt plus les commissions bancaires.

64
 Renseignements centrale du contentieux : sur l’affaire et sur les promoteurs.

2.2-Analyse financière :
L’analyste financier réalise une analyse des états financiers de l’entreprise portant sur les
trois derniers exercices (lorsque l’affaire a 3 années d’existence). L’exploitant focalise son
analyse sur le bilan, l’état de solde de gestion et un état prévisionnel sur la durée du crédit qui
met en évidence les cash-flows futurs de l’entreprise, il souligne obligatoirement les éléments
suivants en révélant les facteurs explicatifs de leur niveau ; dégradation ; évolution ou
stagnation sur les trois derniers exercices :

 L’appréciation de l’équilibre du bilan : L’analyse du bilan permet de dégager


l’équilibre financier et la structure financière de l’entreprise. Elle permet de dégager 4
soldes majeurs :
 Le fond de roulement (FDR) : correspond au montant des ressources stables qui,
après financement de l’actif immobilisé, demeurent disponibles pour couvrir les
besoins de financement du cycle d’exploitation de l’entreprise.

FDR= Financement Permanent – Actif immobilisé

 Le besoin en fond de roulement (BFR) : Cet agrégat constitue la partie de l’actif


circulant non couverte par le passif circulant. D’où le financement externe est plus ou
moins crucial selon son importance proprement dite ainsi que l’existence de moyen ou
non de financer le FDR.
BFR= Actif Circulant – Passif Circulant

 La trésorerie nette (TN) : La TN d’une entreprise à une date déterminée est la


résultante d’une inégalité entre deux postes de mêmes natures. Elle est aussi le solde
compensateur entre le F.D.R et le B.F.R.

TN= FR-BFR Ou TN=Trésorerie Actif-Trésorerie

 L’actif net comptable (ANC) : Il représente la richesse accumulée et propriété de


l’entreprise qui découle de la différence entre la totalité de l’actif, exclusion faite des
actifs fictifs ou sans valeur et le passif exigible. Cet ANC nous indique la richesse
propre de l’entreprise et des actionnaires après que l’ensemble des créanciers ait été
désintéressé.

65
ANC=Actif total-Actif fictif- Dettes

Pour avoir une idée sur la puissance financière de l’entreprise, on doit présenter l’évolution de
son actif net durant plusieurs exercices.

 Interprétation :

-En principe le FDR doit être supérieur au BFR pour que l’entreprise arrive à financer les
besoins de financement du cycle d’exploitation et réaliser un excédent de trésorerie  c’est
une situation d’équilibre financier.

Tableau n°5 : les situations de structure financière

Situations d’équilibre financier Situations de déséquilibre financier

-FDR>0, BFR >0, TN > 0 -FDR>0, BFR >0, TN<0

-FDR>0, BFR <0, TN>0 -FDR<0, BFR>0, TN<0

-FDR<0, BFR<0, TN>0

-FDR<0, BFR<0, TN<0

 L’explication de l’évolution des postes les plus significatifs : les comptes revêtant
une importance particulière et dont l’analyse doit tenir compte sont :
 Le compte courant d’associés : Ce compte est important du point de vue de
l’établissement bancaire et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la loi bancaire lui a
accordé un traitement spécial .Si le montant du C.C.A est inférieur ou égal au capital,
il sera considéré comme une ressource à long et moyen terme et se transformera
automatiquement en passif à terme (on dit opération de blocage) .Par contre si le
montant du C.C.A est supérieur au capital ,dans ce cas uniquement la partie
équivalente au capital se transformera en une ressource à long et moyen terme .
 Stocks : l’exploitant analyse l’état des stocks, vérifie si leur niveau élevé est dû ou
non à l’anticipation d’une saison de hautes ventes.
 Clients : il vérifie si les créances client sont recouvrables, et il est nécessaire que les
créances client ne doivent pas être 2 fois supérieures au chiffre d’affaire.
 Fournisseurs : étudie la relation avec l’entreprise et leur pourcentage dans le chiffre
d’affaires de l’entreprise.
 Pertes : si le total des pertes dégagées est supérieur au 1/3 du capital social la situation
de l’entreprise est délicate.

66
 Dettes : si le total des engagements est supérieur au 2 tiers du chiffre d’affaires la
situation est défavorable et dans ce cas la banque peut ne pas accorder de crédit.
 L’étude de l’état de solde de gestion : c’est un outil d'analyse de l'activité et de la
rentabilité de l'entreprise, il reprend l’ensemble des produits et charges pour en
dégager différents niveaux de résultats notamment : le résultat d’exploitation;
financier ; courant et celui non courant et enfin le résultat net de l’exercice sous forme
de bénéfice ou bien perte, l’ESG permet à l’analyste financier d'apprécier la
performance de l'entreprise et la création des richesses générées par son activité, ainsi
que de comprendre la formation du résultat net en le décomposant, il est également
primordial dans le calcul des ratios financiers.
 L’analyse des ratios :

- On peut construire autant de ratios que l’on souhaite .La pertinence d’un diagnostic
financier par la méthode des ratios n’est pas fonction du nombre des ratios définis et calculés
mais davantage de la qualité d’homogénéisation, de l’indépendance et de la complémentarité
des ratios retenus. Il est fréquent qu’on procède à un regroupement de ratios par catégories
dans le cadre d’un diagnostic financier et dans l’optique de l’analyse du dossier de crédit, le
banquier s’intéresse aux grandes familles de ratios à savoir : ratios de structure, ratios de
liquidité, ratios d’endettement, ratios d’activité et ratios de rentabilité.

L’analyse des ratios est une étape importante c’est pourquoi leur interprétation doit être faite
prudemment. Les participiaux ratios utilisés par les analystes financiers de la BP se présentent
comme suit :

67
Tableau n° 6 : les ratios financiers utilisés par la banque populaire
PERIODES N-2 N-1 N
Rentabilité :
Rentabilité financière : Résultat net / Capitaux propres
Rentabilité globale : Cash-flow / Chiffre d'affaires
Liquidité :
Endettement à court terme : Actif cir./ passif circulant
Capacité de remboursement : Cash-flow / DMLT
Rotation & délais en jours :
Stocks en cours / Chiffre d'affaires
Clients en cours / Chiffre d'affaires
Fournisseurs en cours / Achats
Endettement financier :
Endettement bancaire : Trésorerie passif en cours / CA
Autonomie financière DMLT/ Cap. propres
Poids des charges fin. : Charges financières / CA
Structure financière :
Actif net comptable
Fonds de roulement
Besoins en Fonds de roulement d'exploitation
Trésorerie nette
Taux de couverture BFR par le FDR
FDR en jours Chiffre d'affaires HT
BFR en jours Chiffre d'affaires
Trésorerie en jours Chiffre d'affaires HT

Source : document interne de la Banque Populaire

 L’analyse des faits marquants : dans cette partie on analyse les investissements
réalisés, les ressources mises et les pertes enregistrées.
 Sur le plan commercial il faut faire un aperçu sur :
 le marché qui expose l’état de l’offre et de la demande, les principaux
concurrents de l’entreprise, leur part de marché et celle de l’entreprise et son
évolution.
 l’évolution du CA sur les derniers exercices avec explication de cette
évolution et mise en évidence des spécificités de l’affaire et/ou du secteur
d’activité, la structure du CA au cas où l’affaire exerce des activités ou vends
des produits et services différents et/ou si une partie du CA est exportée, les
perspectives d’activités justifiées : (carnet de commandes et portefeuille des
marchés pour le secteur BTP).

2.3-Analyse du risque par la méthode de notation


La construction de l’outil de notation des entreprises (TPE / PME / GE) et professionnels
répond à une double logique :

68
 la mise en conformité du Crédit Populaire du Maroc avec les directives de Bâle 2 ;
 le développement de la distribution de crédit aux entreprises.
En premier lieu, rappelons qu’un outil de notation a pour objet de déterminer les effets de
diverses caractéristiques des emprunteurs sur leur chance de faire défaut et de classer ces
derniers au sein de différentes classes de risque.

L’utilisation d’un outil de notation interne s’inscrit dans le cadre du premier pilier de Bâle 2
qui requiert que les banques calculent des probabilités de défaut sur leurs portefeuilles de
clientèles calibrées selon leur expérience propre. Ces probabilités de défaut sont ensuite
utilisées afin de déterminer des exigences en fonds propres réglementaires en fonction du
niveau de risque de crédit réellement pris par la banque.

La grille de notation permet d’une meilleure sélection et d’un meilleur suivi du risque sur les
contreparties, la note obtenue pour un client traduira sa capacité à honorer ses engagements
financiers envers la banque et sa probabilité à faire défaut.

Il est à noter également que deux outils de notations ont été conçus :
 Outil PME/GE : Outil spécifique aux Petites et Moyennes Entreprises et aux Grandes
Entreprises ;
 Outil TPE/PRO : Outil spécifique aux Toute Petites Entreprises et Professionnels.
Le classement d’une entreprise dans l’une ou l’autre des deux catégories se fait selon le
schéma suivant :
Outil de notation n°1 Outil de notation n°2

TPE/Pros PME Grandes


Entreprises
Chiffre ≤ 3 M DHS ]3;50] M DHS > 50 M DHS
d'affaires

Engagements ≤ 1 M DHS Non utilisation du critère

 Outils de notation PME/GE

Pour noter une entreprise, qu’elle soit PME ou GE, il faut suivre les étapes suivantes :

1. Calcul du score quantitatif : le calcul du score quantitatif se fait à travers la


combinaison de certains Ratios financiers et des données liées à l’activité de

69
l’entreprise, qui doivent être calculés pour avoir le score quantitatif, ensuite on donne
la note à attribuer aux différents facteurs en fonction des valeurs prises par ces
derniers. (Voir annexe)

Le score quantitatif est obtenu en calculant la moyenne pondérée des notes attribuées à
chaque facteur :
Squan= ∑Pi*Ni/100
i : ième facteur de risque
Pi : Le poids correspondant au ième facteur de risque
Ni : La note correspondante au ième facteur de risque

En raison de confidentialité, les poids correspondants aux différents facteurs ne figurent pas
dans ce module. Le score obtenu est compris entre 0 et 100 et reflète le risque quantitatif de la
contrepartie.

2. Calcul du score qualitatif : Pour être en mesure de calculer le score qualitatif, le chargé
de notation doit recueillir des informations liées au secteur d’activité de l’entreprise et
à son positionnement au sein de celui-ci ainsi que des informations sur la qualité de la
gestion. Les informations sont collectées à travers un questionnaire à renseigner par le
chargé de notation. Ensuite en suivant un tableau qui synthétise les informations à
recueillir par segment d’appartenance, ainsi que les différentes modalités de réponse et
les notes correspondantes le score qualitatif est calculé (voir annexe).
3. Déduire le score final : Le score final est obtenu par une combinaison des scores
quantitatif et qualitatif :

Sf = Pquan*Squan + Pqual*Squal
Squan : Le score quantitatif
Pquan : Le poids correspondant au score quantitatif
Squal : Le score qualitatif
Pqual : Le poids correspondant au score qualitatif
En raison de confidentialité, les poids correspondants aux scores quantitatifs et qualitatifs ne
figurent pas dans ce module.

70
La note correspond à une transformation du score final et se matérialise par des lettres : A, B,
C… A chaque intervalle de score global correspond une et une seule note. Les intervalles de
score et leur équivalent en note ainsi que les probabilités de défaut correspondantes sont
donnés dans le tableau suivant :

Tableau n°7 : synthèse de la notation

Intervalle Note Libellé Probabilit Libellé détaillé


de score court é de
défaut
[87 ; 100] A Excellent 0.03% Excellente évolution, et/ou positionnement excellent
sur son secteur, et/ou capacité d’endettement très
élevée, et/u le management jouit d’une longue
réputation d’excellence.
[76 ; 86] B Très bon 0.13% Très bonne évolution des indicateurs d’activité et de
rentabilité, et/ou bon positionnement sur le plan
commercial, et/ou forte capacité d’endettement,
et/ou management jouit bonne réputation.
[70 ; 75] C Bon 0.35% Bonne Evolution de l’activité et/ou de la rentabilité,
et/ou endettement modeste, et/ou management de
bonne réputation.
[63 ; 69] D Assez 0.86% Evolution normale de l’activité et/ou de la
Bon rentabilité, et/ou endettement modéré, et/ou
l’emprunteur jouit d’une position moyenne dans son
secteur.
[54 ; 62] E Moyen 2.78% Actifs de qualité satisfaisante, et/ou endettement
modéré, et/ou management de bonne réputation,
et/ou l’emprunteur jouit d’une position moyenne
dans son secteur.
[46 ; 53] F Passable 9.33% Actifs de qualité acceptable, et/ou capacité
d’endettement faible voire nulle, et/ou management
moyen.
[40 ; 45] G Médiocre 20.93% Endettement important, et/ou management faible,
et/ou faible positionnement sur son secteur.
[0 ; 39] H Très 54.45% Situation financière trop fragile, et/ou lourd
médiocre endettement, et/ou management anarchique, et/ ou
mauvaise position sur le secteur…..etc
- Déf Défaut 100.00% Les engagements du client font ressortir l’existence
d’au moins une créance en souffrance
Source : Document interne de la banque populaire

71
Section 2 : La Décision et la mise en place du crédit

1. La décision
Après avoir effectué l’étude du dossier par l’analyste et le chargé d’affaire, l’analyse financier
rédige un commentaire sur l’affaire où il précise la justification des crédits demandés avec
avis favorable ou défavorable, l’appréciation des garanties et une appréciation générale sur
l’entreprise et il donne son avis sur le crédit sollicité.

Ensuite le dossier de crédit est transmis au comité de crédit composé par plusieurs membres
et chargé de délibérer sur les dossiers de crédit : le directeur du centre d’affaire, le responsable
commercial, le responsable technico-commercial, l’analyste financier et le chargé d’affaire.

Ensuite, une réunion est organisé où l’analyste financier et le chargé d’affaire présentent
l’étude faite et peuvent exhorter l’accord du comité de crédit à travers des recommandations,
et après le comité de crédit prend la décision finale celle d’accorder ou non le crédit sollicité
par l’entreprise.

2. Déblocage et mise en place des lignes de crédit


En cas d’accord favorable, la banque établie un procès-verbal signé et l’envoie au Centre de
traitement national afin d’établir les contrats du crédit, ensuite la banque procède à
l’enregistrement des garanties et la réalisation des conditions spéciales, cela commence par
l’enregistrement de la caution hypothécaire par le notaire, et le nantissement de fonds de
commerce par le tribunal de commerce, le notaire enregistre également la délégation
d’assurance qui doit être signé par le client.

Après avoir reçus les contrats par le centre de traitement national, la banque signe la
convention de prêt avec l’entreprise et envoie les contrats au centre de traitement national
pour le lancement des lignes de crédits sollicités.

72
Section 3 : Analyse des résultats et recommandations

1. Analyse des résultats


Tableau n°8 : Analyse des résultats

Déterminant Résultat Commentaire


Historique influence de premier ordre de Pour les entreprises
l’historique sur la décision de sollicitant le renouvellement
l’octroi de crédit dans le des lignes, l’historique de la
cadre de renouvellement des relation est l’élément décisif,
lignes. les autres déterminants ne
sont pas revus avec attention.
Ce déterminant est analysé
par la banque sous tous les
points essentiels préconisés
par la théorie.
Le management Toujours pris en compte par Bien que toujours pris en
les intervenants du processus considération par les
de décision d’octroi de crédit intervenants, le management
est évalué sans actualisation
des informations pour les
entreprises sollicitant des
renouvellements de lignes de
crédits, les évaluations des
années précédentes sont
souvent repris telles quelles.

Le marché Toujours pris en compte par Aucun des auteurs de notre


les intervenants du processus revue à la littérature ne met
de décision d’octroi de crédit en avant le marché comme
déterminant dans la décision
d’octroi de crédit, cependant
nous trouvons pertinent que
la banque prend en
considération cet élément,

73
car il permet de se prémunir
contre le risque de marché.
Les fournisseurs et les clients Toujours pris en compte par Les fournisseurs et clients de
les intervenants du processus l’entreprise sont abordés sur
de décision d’octroi de crédit leurs aspects essentiels
Les caractéristiques du crédit Toujours pris en compte par La prise en compte des
les intervenants du processus caractéristiques du crédit est
de décision d’octroi de un aspect indispensable dans
crédit, influence de premier la décision d’octroi de crédit
ordre au regard de la revue de
littérature.
La situation financière La situation financière La prise en compte des états
toujours pris en considération financiers certifiés par des
pour les entreprises disposant cabinets non agrées présente
des états financiers certifiés un risque élevé de mauvaise
par des cabinets non agrée, appréciation de la situation
dans la décision d’octroi de financière de l’entreprise et
crédit. donc du risque de crédit.
Les garanties La banque prend en compte La constitution des garanties
cet élément en lui accordant est pour la banque le moyen
une grande importance dans de s’assurer que la garantie
la décision, car il lui permet existe réellement et qu’elle
de se prémunir contre le ne sert pas déjà de garantie
risque de non remboursement pour un autre engagement du
de l’entreprise. client. Et donc la banque
populaire met en place des
mesures de sécurité, en
mettant en charge
l’enregistrement des
garanties par un cabinet
notarié et ensuite valider les
contrats par le service
juridique et le centre de

74
traitement national.

Evaluation du risque par la La notation est l’outil Le risque est l’élément au


notation d’évaluation du risque dans centre de l’analyse et
la banque populaire, c’est l’évaluation des différents
une influence de premier déterminants cités, et donc
ordre du risque dans la son appréciation par la
décision d’octroi de crédit. méthode de notation
appliquée par la banque
populaire avec précision et
incluent différents ratios et
éléments qualitatifs se révèle
positive, cependant il faut
introduire d’autres ratios
financiers pour
l’amélioration du système.

2. Recommandations
De manière générale, l’amélioration dans l’application des déterminants pour lesquels nous
avons relevé des insuffisances, ne pourrait se faire que si certaines dispositions sont prises en
considération au sein de la banque.

Nous recommandons donc à la banque populaire :

 Au niveau du management : la banque pourrait sensibiliser les intervenants sur


l’actualisation des informations et de l’évaluation du management des entreprises déjà
en relation.
 Au niveau de la situation financière : la banque ne devrait pas effectuer d’analyse de
la situation financière à partir d’états financiers non certifiés, afin de réduire le risque
d’une appréciation erronée de la qualité de l’entreprise. Donc elle doit exiger au client
des états financiers certifiés, de surcroit, elle pourrait visiter toute entreprise ne
disposant pas d’états financiers certifiés, afin de collecter les données comptables
permettant de reconstituer ses données financières plus réalistes.

75
 Au niveau de la notation : nous suggérons à la banque populaire de rajouter d’autres
ratios financiers dans le calcul de la note, car elle ne prend pas en considérations tous
les ratios calculés à partir des états financiers, de surcroit, pour l’amélioration du
système de notation, une application des ratios exigés par le dispositif de bale III dans
les prochaines années s’avère importante.

Conclusion

Ce chapitre résume notre stage effectué au centre d’affaire de la banque populaire régional
Rabat-Kenitra, ainsi nous avons pu faire une synthèse du processus d’octroi de crédit aux
entreprises et de connaitre toutes les étapes nécessaires à la constitution d’un dossier de
financement, les différents types de garanties exigées par la banque. Mais également les
déterminants sur lesquels le comité de crédit doit mettre l’accent et appuyer leurs évaluation
avant de fonder sa décision, c’est pour cette raison que nous avons proposé quelques
recommandations, nous espérons qu’elles seront prises en considération par la direction
générale.

76
Chapitre III : Essaie de modélisation des déterminants de la
décision d’octroi de crédit aux entreprises
La gestion du risque de crédit, par une banque, reste un élément incontournable. Afin
qu’elle le gère d’une manière optimale, plusieurs techniques utilisées en citant le système de
notation, le scoring, la régression logistique…ces techniques tentent à calculer la probabilité
de défaut de l’emprunteur. En effet, en accordant un prêt, soit à une entreprise soit à un
particulier (crédit de consommation), la banque se voit concourir deux types de risques : le
risque des taux d’intérêts, la fluctuation de ces derniers donne lieu à des pertes ou des
bénéfices, et le risque de signature ou de contrepartie, c’est-à-dire le défaut qu’un emprunteur
se voit dans l’impossibilité d’honorer son engagement suite à une insolvabilité. Cette partie se
porte essentiellement à présenter la technique de la régression logistique, et surtout le calcul
de la probabilité de la décision d’octroi ou non d’un crédit que les entreprises demandent.

Section 1 : Le modèle de régression logistique

1. Revue à la littérature
Le refus de la banque à accorder un crédit à une entreprise, bien que celle-ci soit prête à
supporter un taux d’intérêt plus élevé que la banque propose. Ce phénomène est dit
« rationnement du crédit ». Il désigne le refus du secteur bancaire de prêter à des entreprises,
même si ceux-ci sont prêts à supporter des charges d’intérêts élevées pour couvrir les frais
supportés par la banque. Cette anomalie de marché se produit lorsque la banque n’est pas en
mesure de mesurer d’une manière optimale le crédit au regard du risque.
La mesure optimale de ce risque a été évaluée dans le temps par plusieurs auteurs qui ont
tenté par soit des techniques comptables ou statistiques afin de donner au secteur bancaire un
instrument de gestion du risque du crédit. Beaver (1967) et Altman (1968) ont tenté de
calculer la probabilité de défaut à partir des états financiers. Altman a proposé un modèle en
tenant compte une information comptable et surtout avec une analyse discriminante
multivariée connu sous le nom de « Z-score ». Le modèle contient cinq ratios reflétant la
situation financière de l’entreprise à savoir : un ratio de liquidité, de profitabilité,
d’endettement, de solvabilité ainsi que d’activité. L’avantage de ce modèle est qu’il ne tient
pas compte de la linéarité entre les données de défaut et les variables explicatives.
Ohlson (1980) fut le premier à proposer un modèle logistique. A travers 2163 firmes selon des
observations de défaut non balancées, il a analysé quatre facteurs, soit la taille de la firme, la
structure du capital, la performance financière et les liquidités immédiates.

77
Le modèle d’analyse discriminante multi-variée a par la suite été remis en question par
Altman lui-même et Sabato en 2007, selon quoi l’application d’un modèle logistique est
préférée à la première approche puisque ce premier prend en considération le problème de
multi-colinéarité des ratios financiers. Les auteurs ont proposé un modèle en se basant sur un
échantillon de 2000 PME américaines sur une période de 1994 à 2002 en y incluant 10 ratios
financiers. Ils ont conclu que leur modèle a un pouvoir de prévisibilité plus supérieur que le
« Z-score » d’Altman. Le point de différentiation ou de choix de ce deuxième modèle est qu’il
ne suppose pas la normalité puisque la variable dépendante prend deux valeurs donc
distribuée selon une loi logistique et non une loi normale et par conséquent, le problème de
l’homoscédasticité ne se pose pas.

2. Le modèle Logit
La régression logistique ou le modèle logit est un modèle qui sert à modéliser l’effet d’un
ensemble de variables aléatoires (X1,…, Xk) qui sont quantitatives que qualitatives, sur une
variable qualitative aléatoire noté Y, la régression logistique est un cas particulier d’un
modèle linéaire généralisé. Elle vise à pouvoir prédire et expliquer les valeurs prises par la
variable cible qualitative.

Quand utiliser la régression logistique ?

La régression logistique est une méthode très utilisée et largement répondue dans de
nombreux domaines, on peut citer de façon exhaustive :

- En sociologie, épidémiologie, en médecine elle permet de trouver les facteurs qui


caractérisent un groupe de sujets malades par rapport à des sujets sains, dans le domaine
bancaire pour détecter les groupes à risques lors de la souscription d’un crédit ,et en finance
pour modélisation des risques.

Nous avons deux types de régression logistique :

 Régression logistique binaire : quand la variable à prédire (explicative) Y prend deux


modalités possibles {0,1} et dont les variables prédictives Xi sont exclusivement
continues ou catégorielles.
 Régression logistique polytomique : quand la variable explicative Y possède plus de
deux modalités.

Notre étude va concerner la régression logistique binaire :

78
Soit Y la variables à prédire (expliqué) et X= ( , …. ) Les variables prédictives
(explicatives).

Dans le cadre de la régression logistique binaire, la variable Y prend deux modalités possibles
{+, -} ou {0,1} pour simplifier.

Soit Ω un ensemble d’échantillon n, comportent observations correspondant à la modalité


1 de Y et correspondant à la modalité 0 de Y.

La probabilité à priori pour que Y=1 est P (Y=1/ x) = P(y) et la probabilité à priori pour que
Y =0 est noté P( Y=0 / X)= 1-p(y).

La probabilité à posteriori : d’obtenir la modalité 1 ou 0 de Y sachant la valeur prise par Xi


est notée :

( ) ( )
{
( ) ( )

Ici également, lorsqu’il ne peut y avoir de confusion nous écririons π, ce dernier terme est très
important, en effet c’est la probabilité que l’on cherche à modéliser.

Nous avons vu que l’équation de la régression multiple est la suivante :

Y= f(X) = ( + + …… ) +Ɛt

Pour la régression logistique c’est la même chose, mais en ajoutant la transformation


logarithmique et donc le modèle se présente sous la forme suivante :

( )
( ) ( )

Ou bien :

( ) ( )

Tel que f(x) inclue plusieurs variables quantitatives que qualitatives.

Après transformation la fonction Logit s’écrit :

( )
( ) ( )
( )

79
( )
Avec est la probabilité relative du choix 1.
( )

L’estimation des paramètres des modèles logit est effectuée à l’aide des algorithmes de
maximisation d’une fonction log-vraisemblance.
le modèle à estimer est le suivant :

( ) ( )

Un modèle de régression logistique permet aussi de prédire la probabilité qu’un événement


arrive (valeur de 1) ou non (valeur de 0) à partir de l’optimisation des coefficients de
régression. Ce résultat varie toujours entre 0 et 1. Lorsque la valeur prédite est supérieure à
0,5, l’événement est susceptible de se produire, alors que lorsque cette valeur est inférieure à
0,5, il ne l’est pas.

 L’évaluation statistique du modèle : Test d’hypothèse

L’hypothèse nulle générale est que la combinaison des variables indépendantes (le modèle) ne
parvient pas à mieux expliquer la présence/absence de la variable dépendante qu’un modèle
sans prédicteur.
Lorsque cette hypothèse nulle est rejetée, ceci signifie qu’il y a au moins un prédicteur du
modèle qui est associé significativement à la variable dépendante. Il faut alors interpréter les
valeurs des coefficients ( , …., ) du modèle et déterminer lequel ou lesquels sont
significatifs.
 Estimation des paramètres : le principe du maximum de vraisemblance

A partir d’un fichier de données nous devons estimer les coefficients de la fonction Logit,
dans ce cas la méthode des moindres carrés ordinaires et exclue, la solution passe par une
autre approche : la maximisation de la vraisemblance cette méthode consiste à produire les
paramètres a= ( , …., ) de la régression logistique qui rendent maximum la probabilité
d’observer cet échantillon .

La vraisemblance (en anglais likelihood d’un échantillon Ω s’écrit :

( ) ( ))
L= ∏ ( ) *( ( ))(

Les coefficients a= ( , …., ) qui maximisent cette quantité sont les estimateurs du
maximum de vraisemblance de la régression logistique.

80
 Estimation de la qualité du modèle : La déviance, le R-deux de Cox & Snell et
Nagelkerke

-La déviance : Comme pour la régression linéaire, l’objectif de la régression logistique est
que la variable ajoutée au modèle permette plus efficacement de prédire l’appartenance au
groupe que ne le fait le modèle initial (sans prédicteur). La déviance qui s’apparente à la
somme des carrés résiduelle (SCR ) permet de comparer la valeur observée et et la valeur
prédite pour une variable et ainsi d’évaluer le degré d’imprécision du modèle, cette
probabilité indique quelle proportion de variance il reste à expliquer après avoir intégré le
prédicteur au modèle, elle se calcul à partir de la probabilité log de vraisemblance qui est
l'expression maximisée pour déterminer les valeurs optimales des coefficients estimés .

Ainsi, le modèle qui fournit la meilleure prédiction est l’événement qui arrive le plus souvent,
ce dernier est utilisé comme constante.
L’amélioration du modèle est donc calculée à partir de la probabilité -2 Log de vraisemblance
qui illustre la différence au carré entre le modèle de base ( la constante) et le modèle avec un
ou plusieurs prédicteurs .
= χ2 =2[LL (modèle) – LL (base)]
Avec :
: la déviance
LL : la log de vraisemblance
La différence est mise au carré, car le degré de signification du résultat est évalué à partir de
la distribution χ2 (ddl = k-1) , où k représente le nombre de paramètres dans le modèle.
Plus que la valeur de la probabilité log reste élevée plus le modèle est peu ajusté aux données,
plus il demeure beaucoup de variance à expliquer.

Afin d’apprécier la qualité du modèle estimé, nous utilisons plusieurs statistiques et tests
comme :

- le R-deux de Cox & Snell : basé sur la log-vraisemblance du modèle ,il prend toujours des
valeurs inférieures à 1, même pour un modèle « parfait » .

-Le de Nagelkerke : c’est une version ajustée du de Cox & Snell, qui prend des
valeurs dans l’intervalle [0 ;1]).

81
L’interprétation de ces deux tests est la suivante : quand ils sont supérieurs à 0,5 ça signifie
qu’il y’a un bon ajustement du modèle estimé aux données, qui traduit la rationalité de la
sélection des variables explicatives et préconise une bonne qualité de l’estimation des
coefficients ou le contraire, si le résultat est inférieur à 0,5 on peut dire qu’il y’a un mauvais
ajustement du modèle.

 La matrice de confusion : pouvoir prédictif du modèle

L’objectif étant de produire un modèle permettant de prédire avec le plus de précision


possible les valeurs prises par la variable expliqué Y, la matrice de confusion est une
approche privilégiée pour évaluer la qualité du modèle qui consiste à confronter les valeurs
prédites avec les vraies valeurs prises par Y , on en déduit alors un indicateur simple, le taux
d’erreur qui est le rapport entre le nombre de mauvaises prédictions et la taille de
l’échantillon. Et donc la matrice de confusion est sous forme d’un tableau de classement qui
indique le pourcentage correct de prédiction qui est le pouvoir prédictif du modèle.

 Evaluation de la significativité de chaque coefficient : la statistique de Wald


Une fois que nous savons si le modèle est bien ajusté aux données, il est intéressant de tester le
rôle significatif de chaque variable. Et de connaître leur apport à l’amélioration du modèle. Nous
réalisons le test suivant : contre : ≠ 0.
Avec un seuil d’erreur : P (rejeter / vraie) = 5%
Pour ce faire, nous avons recours à la statistique de Wald. Elle indique si chaque coefficient
contribue significativement à l’amélioration du modèle, donc si sa valeur est différente de 0.
Elle est évaluée dans une distribution χ2. Cette statistique est calculée ainsi :

W=
( )

V : la variance estimée du coefficient

Et donc avec le test de wald présente les seuils de significativité de toutes les variables, et il
procède à l’élimination des variables ayant le seuil > 5%.

82
Section 2 : application du modèle de régression logistique

1. Démarche
Pour réaliser ce modèle de régression logistique, il nous a fallu de collecter notre base de
données à partir des états de synthèse ( bilan , ESG et ratios ) des entreprises en relation avec
la banque populaire et d’autres documents internes ( manuel de procédure) , et pour réaliser
l’analyse de ces données nous avons utilisé le logiciel SPSS version 21 .

2. Description des variables et données


Soit Y la variable qualitative à prédire qui représente : la décision d’octroi de crédit aux
entreprise, elle prend deux modalités possibles {1,0}. Avec le codage suivant :

1= Octroi de crédit et 0 = Non octroi de crédit

Soit les variables prédictives (explicatives) de Y :

X= ( , …. ) Qui représentent les déterminants de la décision de l’octroi de crédit


aux entreprises au nombre de douze : six variables quantitatives et six variables qualitatives,
Les tableaux suivants illustrent une description des dites variables :
- variables quantitatives : qui représentent les ratios utilisés par la banque populaire dans
l’analyse financière des entreprises.
Tableau n° 9 : variables quantitatives
Code Intitulé Formule

R1 Rentabilité financière Résultat net / Capitaux propres

R2 Liquidité générale Actif circulant / Passif circulant

R3 Endettement bancaire Trésorerie passif en cours / CA

R4 Autonomie DMLT / Capitaux propres


financière

83
R5 Taux de couverture FDR / BFR
BFR par le FDR

Trésorerie en % du
R6 Chiffre d’affaire HT TN / CA
- variables qualitatives : Pour analyser ces variables dans le logiciel SPSS il est nécessaire
de les quantifier, et pour se faire, on procède à un codage de chaque variable, ce codage est
déjà utilisé par la banque populaire comme suit :

84
Tableau n° 10 :variables qualitatives

Code Variables qualitatives Valeurs Intitulé


1 o Aucun risque
Q1 Exposition risques naturels et 2 o Risque faible
environnementaux 3 o Risque fort

1 o TOP 5
Q2 Position concurrentielle 2 o TOP 150
3 o HORS DU TOP 150

1 o Entre 1 et 10 clients.
Q3 Concentration clientèle 2 o Entre 11 et 100 clients peu
3 diversifiés
o Nombreux clients diversifiés.

1 o Entre 1 et 5 FRS.
Q4 Concentration fournisseur 2 o Entre 6 et 10 FRS.
3 o +de 10 FRS au Maroc ou /et à
l’étranger

Q5 Expérience PDG numérique

Q6 Nombre de banques en numérique


relation

3. Description de l’échantillon
Notre base de données est composée des entreprises clientes de la banque populaire. La taille
de l’échantillon est de l’ordre de 50 entreprises présentant des entreprises qui ont eu droit
d’accès à un crédit et d’autre ne l’ont pas eu ce qui assure une crédibilité concernant
l’interprétation du modèle final.

85
Concernant le type de l’entreprise, 20 % des entreprises sondées représentent des grandes
entreprises (10 entreprises), tandis que 80% sont représentées par des petites et moyennes
entreprises soit 40 entreprises.
Figure n°17 : pourcentage des PME et GE dans l’échantillon

Par secteur, une multitude de secteur d’activité sont recensée. On peut distinguer entre le
secteur de : l’agriculture, automobile, transport et logistique, informatique, artisanat…

Notre base de base de données est présentée dans les annexes.

4. Estimation du modèle
Pour procéder à la modélisation du phénomène étudié, nous utiliserons par la suite le logiciel
SPSS version 21. On procédant par l’une des méthodes de la régression logistisque, sachant
que parmi les méthodes nous avons :

La méthode ascendante : dans cette méthode SPSS introduit la variable ayant le score le plus
élevé en premier jusqu’à ce qu’aucune variable n’ait une statistique score significative (soit
plus petit que 0,05).

La méthode descendante : le contraire se produit puisque le premier modèle évalué contient


toutes les variables et SPSS retire celles qui ne contribuent pas significativement à
l’amélioration de la prédiction SPSS évalue à chaque étapes si certaines variables devraient
être retirées en se basant sur : la statistique de Wald, cette fois SPSS retire toutes les variables
pour lesquelles la statistique Wald est inférieure à 0,1 et on procède nous même à éliminer les
variables ayant la statistique Wald supérieure à 0,05.

Dans notre cas : nous avons choisis la régression logistique en optant pour la méthode
« descendante pas à pas-rapport de vraisemblance ».

86
Tableau n°11 : Récapitulatif du modèle :
-2log-vraisemblance 28.61
R-deux de Cox & Snell 0.539
R-deux de Nagelkerke 0.728

A partir de la statistique du log-vraisemblance, le modèle est globalement significatif Et selon


les R-deux les variables explicatives attribuent à 72,8% dans l’explication de la variable
dépendante. Ce qui indique un bon ajustement du modèle estimé aux données, qui traduit la
rationalité de la sélection des variables explicatives et préconise une bonne qualité de
l’estimation des coefficients.
La matrice de confusion :

Elle confronte toujours les valeurs observées de la variable dépendante avec celles qui sont
prédites, puis comptabilise les bonnes et les mauvaises prédictions. Son intérêt est qu'elle
permet à la fois d'appréhender la quantité de l'erreur (le taux d'erreur) et de rendre compte de
la structure de l'erreur (la manière de se tromper du modèle).
Tableau n°12 : Tableau de classement (a)

Prévisions

OCTROI DE CREDIT Pourcentage


Observé NON OUI correct

Pas 1 OCTROI DE CREDIT NON 15 5 75,0

OUI 2 28 93,3
Pourcentage global 86,0
Pas 2 OCTROI DE CREDIT NON 16 4 80,0
OUI 3 27 90,0
Pourcentage global 86,0
Pas 3 OCTROI DE CREDIT NON 16 4 80,0
OUI 4 26 86,7
Pourcentage global 84,0
Pas 4 OCTROI DE CREDIT NON 16 4 80,0

OUI 3 27 90,0

Pourcentage global 86,0

Dans le Pas 4 : notre modèle final dispose d’un pouvoir prédictif, il prédit correctement 86%,
ce qui est acceptable. On peut présumer que le taux d’erreur est faible.
Résultats de l’estimation :

87
Dans le tableau suivant, nous avons les résultats de l’estimation, le logiciel procède à
l’élimination des variables qui ont un test de wald > 0,10 jusqu’à atteindre le modèle optimale
dans le pas 4, c’est à dire que le logiciel a effectué quatre modèles dont le modèle final est
celui dans le pas 4.

Tableaux n ° 13 : Variables de l'équation


B E.S Wald ddl Sig. Exp(B)
a
Pas 1 R1 -,018 ,015 1,472 1 ,225 ,982

R2 ,026 ,016 2,440 1 ,118 1,026

R3 ,154 ,126 1,488 1 ,223 1,166

R4 ,013 ,007 3,293 1 ,070 1,013

R5 ,014 ,008 3,324 1 ,068 1,014

R6 13,421 8,479 2,505 1 ,113 674018,705

Q1 -,636 1,138 ,313 1 ,576 ,529

Q2 -1,724 1,276 1,824 1 ,177 ,178

Q3 ,917 1,038 ,780 1 ,377 2,501

Q4 -3,660 1,701 4,628 1 ,031 ,026

Q5 ,626 ,244 6,581 1 ,010 1,870

Q6 ,742 ,626 1,403 1 ,236 2,099

Constante 1,073 4,717 ,052 1 ,820 2,923


a
Pas 2 R1 -,018 ,015 1,354 1 ,245 ,982
R2 ,030 ,015 4,377 1 ,036 1,031
R3 ,192 ,114 2,859 1 ,091 1,212
R4 ,013 ,007 3,533 1 ,060 1,014
R5 ,015 ,008 3,972 1 ,046 1,015
R6 16,095 7,561 4,532 1 ,033 9769141,081
Q2 -1,923 1,251 2,362 1 ,124 ,146
Q3 ,938 1,056 ,789 1 ,374 2,554
Q4 -3,831 1,726 4,930 1 ,026 ,022
Q5 ,627 ,252 6,191 1 ,013 1,873
Q6 ,803 ,629 1,631 1 ,202 2,232
Constante -,352 4,118 ,007 1 ,932 ,703
a
Pas 3 R1 -,020 ,014 1,993 1 ,158 ,980
R2 ,033 ,014 5,800 1 ,016 1,034
R3 ,200 ,106 3,575 1 ,059 1,221
R4 ,011 ,006 3,239 1 ,072 1,011
R5 ,015 ,007 3,901 1 ,048 1,015
R6 16,015 7,109 5,075 1 ,024 9024620,023
Q2 -2,002 1,220 2,693 1 ,101 ,135
Q4 -3,312 1,436 5,318 1 ,021 ,036

88
Q5 ,605 ,231 6,862 1 ,009 1,832
Q6 ,809 ,607 1,778 1 ,182 2,246
Constante ,569 3,756 ,023 1 ,880 1,767
a
Pas 4 R1 -,020 ,013 2,537 1 ,111 ,980

R2 ,033 ,014 5,654 1 ,017 1,033

R3 ,181 ,093 3,792 1 ,051 1,199

R4 ,009 ,006 2,239 1 ,135 1,009

R5 ,015 ,008 3,995 1 ,046 1,016

R6 15,098 6,959 4,707 1 ,030 3605330,637

Q2 -2,002 1,074 3,473 1 ,062 ,135

Q4 -2,972 1,284 5,361 1 ,021 ,051

Q5 ,618 ,217 8,121 1 ,004 1,856

Constante 1,300 3,043 ,182 1 ,669 3,669

a. Introduction des variables au pas 1 : R1, R2, R3, R4, R5, R6, Q1, Q2, Q3, Q4, Q5, Q6.

Variables absentes de l'équation


a. Elimination des variables au pas 2 : Q1.
b. Elimination des variables au pas 3 : Q3.
c. Elimination des variables au pas 4 : Q6.
Après avoir éliminé les variables Q1,Q2 ,Q3 au seuil de 0,10 nous procédons à l’élimination
des autres variables aillant un seuil supérieur à 0,05 et par conséquent :d’après la probabilité
associée à la statistique de Wald, on peut éliminer les variables R1, R4, Q2 et la constante car
ils ne sont pas significatives de point de vue statistique.

Section 3 : Résultats et Discussion

1. Résultats et interprétation
Donc l’équation de prédiction tirée après la régression logistique est la suivante :

( ) ( )

Donc les variables qui influencent plus l’octroi de crédit sont : la liquidité générale,
l’endettement bancaire, le taux de couverture du BFR par le FDR , la trésorerie nette en %
chiffre d’affaire , la concentration fournisseur et l’expérience PDG

Il existe une propriété particulièrement intéressante propre au modèle logit, qui facilite en
particulier l’interprétation des paramètres à estimer associées aux variables explicatives. Les
valeurs numériques des estimations n’ont pas d’interprétation directe. Ainsi, il faut retenir que

89
la seule information directe réellement utilisable est le signe des paramètres, indiquant si la
variable associée influence à la hausse ou à la baisse la probabilité d’octroi de crédit.

Les variables dont le coefficient estimé est positif influent positivement sur la probabilité
d’octroi de crédit, alors que les coefficients négatifs indiquent que les variables auxquelles ils
se rapportent affectent négativement cette probabilité.

D’après l’estimation, toutes les variables ont un signe positif donc elles contribuent
positivement dans la probabilité d’octroi de crédit, sauf pour le cas de la variable
concentration fournisseur qui attribue négativement sur la même probabilité.

2. Prévisions : application du modèle final sur l’échantillon

Tableaux n° 14 : prévisions
Groupe Groupe
Entreprise π(x) d’appartenance Entreprise π(x) d’appartenance
E1 0,99802 1 E26 0,88156 1
E2 0,77592 1 E27 0,9943 1
E3 0,99977 1 E28 0,99812 1
E4 0,13803 0 E29 0,99784 1
E5 0,99998 1 E30 0,98839 1
E6 0,99998 1 E31 0,43499 0
E7 0,99999 1 E32 0,90866 1
E8 0,98827 1 E33 0,02884 0
E9 0,45809 0 E34 0,07482 0
E10 0,8928 1 E35 0,02253 0
E11 0,99989 1 E36 0,13555 0
E12 0,99998 1 E37 0,64045 1
E13 0,71134 1 E38 0,57084 1
E14 0,99801 1 E39 0,00021 0
E15 1 1 E40 0,00106 0
E16 0,90595 1 E41 0,1808 0
E17 0,57137 1 E42 0,09246 0
E18 0,54524 1 E43 0,53481 1
E19 1 1 E44 0,04028 0
E20 0,79922 1 E45 0,43466 0
E21 0,99656 1 E46 0,02427 0
E22 0,75413 1 E47 0,04013 0
E23 0,41098 0 E48 0,21791 0
E24 0,99302 1 E49 0,00585 0
E25 0,54979 1 E50 0,26435 0

90
Conclusion de la deuxième partie

Cette deuxième partie a consisté essentiellement à l’identification des déterminants dans le


processus de décision de l’octroi de crédit à la banque populaire et leur analyse. Ainsi nous
avons constaté que les éléments essentiels sur laquelle la banque fonde sa décision sont des
éléments quantitatifs : la situation financière et des éléments qualitatif : l’historique, le
management, le marché, les fournisseurs et les clients les caractéristiques du crédit ou à la
fois quantitatif et qualitatif : la notation. L’analyse de ces déterminants a permis de déceler
quelques faiblesses au regard desquels il a été formulé des recommandations pour améliorer
l’efficacité de ces déterminants.

De surcroit, on procédant à un essaie de modélisation de ces déterminants à l’aide de la


régression logistique, nous avons pu construire un modèle Logit qui contient les déterminants
les plus significatifs en terme d’explication et de prédiction de la décision d’octroi de crédit,
le but est d’apporter une nouvelle méthode que la banque populaire n’utilise pas, pour
apprécier le poids de chaque déterminant par rapport aux autres déterminants dans la décision
, et de cette façon et en appliquant le modèle de régression logistique la banque aura une
vision plus claire sur les facteurs les plus déterminants dans sa décision d’octroi de crédit et
envers lesquels elle mettra plus d’attention.

91
Conclusion Générale

92
L’étude a permis de mettre en évidence les déterminants essentiels à la décision de crédit aux
entreprises que doivent utiliser les banques, et ceux utilisés par la banque populaire,
l’approche utilisée , combinant une partie théorique consacrée à la revue de littérature sur le
sujet et une partie pratique dédiée au cas de la banque populaire , a permis d’apprécier les
déterminants de crédits aux entreprises de cette dernière.

L’objectif principal de l’étude était de contribuer à l’amélioration des déterminants d’octroi


de crédits de la banque populaire à la clientèle entreprise et des banques de la zone, en
manière générale.

En vue de cette analyse, nous pouvons dire que les déterminants de la banque populaire
permettent bien d’évaluer le risque de la transaction de crédit et aboutissent à une décision
satisfaisante.

Toutefois, nous avons formulé des recommandations pour l’amélioration de leur efficacité qui
permettraient à la banque populaire :

 D’avoir une meilleure appréciation de la situation financière de l’entreprise ne


disposant pas d’états financiers certifiés.
 D’améliorer la qualité des informations recueillies
 Introduire une nouvelle technique similaire à la notation, représentée par le modèle de
régression logistique qui est jugé un outil pertinent pour avoir une bonne appréciation
des déterminants et avoir une prévision sur la probabilité de l’octroi de crédit à une
entreprise.

En conclusion, les déterminants de l’octroi de crédit aux entreprises sont un aspect primordial
dans la gestion du risque de crédit de la clientèle, ils doivent être définis par la banque d’une
manière précise afin d’améliorer la qualité de la décision et s’abstenir des pertes.

93
ANNEXES

94
Annexe 1 : base de données quatitatives

Echantillon R1(%) R2 (%) R3 (%) R4 (%) R5 (%) R16 (%)


E1 3,92 264,67 22,24 0,00 82,72 -0,22
E2 87,07 0,00 8,28 59,97 -21,63 0,47
E3 0,75 154,20 8,35 67,69 67,35 -0,07
E4 0,86 152,21 33,70 0,00 66,28 -0,34
E5 3,32 263,87 26,19 17,73 75,15 -0,26
E6 6,85 303,55 30,84 0,00 39,86 -0,30
E7 10,42 164,81 1,08 0,00 123,83 0,06
E8 4,23 175,68 1,89 0,00 169,62 0,01
E9 9,56 148,22 15,42 0,00 66,53 -0,09
E10 15,52 191,75 30,28 2,96 54,39 -0,29
E11 14,13 125,55 1,20 0,00 96,37 -0,01
E12 -17,22 192,21 18,55 0,00 49,43 -0,18
E13 0,70 113,43 3,68 0,00 46,75 -0,04
E14 6,50 163,32 0,09 0,00 114,55 0,08
E15 20,60 1483,33 0,00 0,00 100,00 0,00
E16 20,31 174,30 42,91 0,00 17,32 -0,43
E17 126,94 203,64 7,99 0,00 83,51 -0,05
E18 -35,22 92,98 9,23 0,00 350,21 -0,09
E19 8,10 585,29 11,56 47,23 32,24 -0,12
E20 24,52 130,90 14,10 0,00 56,59 -0,14
E21 26,49 144,68 3,94 4,70 84,12 -0,04
E22 -33,28 11,29 38,28 -25,52 165,02 -0,38
E23 7,14 145,38 13,16 17,69 1,69 -0,13
E24 18,46 326,86 0,33 0,00 93,84 0,07
E25 5,72 86,48 0,00 0,00 -23,07 0,03
E26 1,40 107,25 2,70 41,76 -92,33 -0,03
E27 7,23 159,53 9,19 17,90 5,08 -0,09
E28 33,69 76,22 0,00 0,00 96,05 0,05
E29 31,48 87,85 0,00 0,00 98,52 0,01
E30 37,96 126,89 0,00 0,00 107,12 0,01
E31 -45,00 0,00 0,00 0,00 57,45 0,25
E32 95,63 34,34 0,00 0,00 120,82 0,00
E33 69,95 68,13 1,79 -60,65 104,67 -0,02
E34 264,43 86,75 32,88 0,00 260,29 -0,28
E35 46,47 66,26 25,80 0,00 127,99 -0,19
E36 -1,20 135,57 39,67 371,81 50,13 -0,39
E37 7,20 241,80 25,40 0,00 84,20 -0,17
E38 9,60 238 19,80 0,00 81,90 -0,20
E39 306,80 73 5,40 -613,20 416,40 -0,05
E40 -39,50 29,20 4 -732,70 186,50 -0,04
E41 -14,10 54,20 6,10 -598,40 395,10 -0,06

95
E42 5,80 154,10 20,80 58,10 32,80 -0,19
E43 -5,10 161 35,40 61 31,70 -0,34
E44 10,20 127,90 13,30 18,30 56,80 -0,12
E45 1,60 132,60 24,20 0,00 31,70 -0,24
E46 -42,97 115,19 41,76 -47,84 -302,72 -0,41
E47 -10,22 114,02 42,36 0,00 -22,39 -0,30
E48 -43,48 101,07 0,84 124,22 -93,46 0,00
E49 -38,92 112,75 29,64 0,00 -3,30 -0,25
E50 -49,69 122,16 13,43 71,07 -21,88 -0,13

Annexe 2 : Base de données qualitatives

Echantillon Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q6
E1 2 3 3 3 15 3
E2 2 3 1 1 3 0
E3 1 3 3 3 24 2
E4 1 3 2 2 3 2
E5 2 3 3 3 22 1
E6 3 3 3 3 21 2
E7 2 3 3 3 28 3
E8 2 3 3 3 15 3
E9 1 2 3 3 7 2
E10 2 3 1 1 3 0
E11 3 2 3 2 20 2
E12 2 2 3 1 14 3
E13 3 2 3 3 13 2
E14 2 3 3 2 14 1
E15 1 3 3 2 24 2
E16 2 3 3 1 5 2
E17 1 3 2 1 3 2
E18 3 3 3 3 7 2
E19 2 1 3 3 10 3
E20 2 3 3 3 16 2
E21 3 2 3 2 14 1
E22 2 1 3 3 10 3
E23 3 3 2 3 13 2
E24 2 3 3 3 14 1
E25 2 3 2 2 13 3
E26 2 1 2 2 10 3
E27 2 1 2 2 10 3
E28 2 3 2 1 16 2
E29 2 3 2 1 16 2
E30 2 3 2 2 16 2

96
E31 1 3 1 1 3 2
E32 1 3 1 3 24 2
E33 2 2 1 3 10 3
E34 1 3 1 1 3 0
E35 1 3 2 2 3 2
E36 2 3 2 3 3 2
E37 1 3 3 3 5 2
E38 1 2 3 3 4 3
E39 2 3 2 1 3 1
E40 3 2 3 2 6 1
E41 2 2 3 1 2 3
E42 2 2 3 3 4 0
E43 1 3 3 2 5 0
E44 2 3 3 2 3 1
E45 3 3 2 1 3 0
E46 2 3 3 1 5 2
E47 3 3 2 3 6 1
E48 2 1 2 3 7 0
E49 1 3 2 3 4 1
E50 2 2 2 2 3 0

97
Bibliographie
Ouvrages

1 DERBEL FAYCEL (2011) ; « Impact de Bâle II sur le financement des entreprises


Tunisiennes »ISG-TUNIS
2 Descamps Christian, Soichot Jacques, Economie et gestion de la banque, © Éditions
EMS, 2002.
3 Dov Ogien, Comptabilité et Audit bancaires Normes françaises et IFRS, 5 ème
édition, © Dunod, 2016.
4 Françoise Dekeuwer-Défossez, Sophie Moreil, Droit bancaire 11e édition, Dalloz , 2017
5 Gerard Rouyer, Alain Choinel (1996), la banque et l’entreprise : techniques actuelles de
financement, la revue Banque éditeur, 3ème édition ,Paris .

6 Hutin Hervé (2008) , toute la finance, Eyrolls , 3ème édition , Paris.

7 Lamarque Éric, Maymo Vincent, Economie et gestion de la banque, © Dunod, 2015.


8 Luc BERNET-ROLLANDE, Principes de technique bancaire : L'indispensable
pour les professionnels de la banque Ed. 27 Dunod, Paris ,2015.

9 Muadimanga Ilunga, Emile, 2016 Risques bancaires et dispositifs prudentiels


de gestion ,éditeur © L’Harmattan, 2016 , Paris

10 Sylvie de Coussergues, Gautier Bourdeaux, Gestion de la banque : Du diagnostic à


la stratégie Ed. 7 © Dunod, Paris, 2013.

Articles
1 Centre africain d’étude supérieurs en gestion, « Analyse des déterminants d’octroi de
crédits bancaires aux entreprises : cas de la banque Atalantique Senegal » , Avril 2014
2 Centre africain d’études supérieurs en gestion, « Analyse du processus d’octroi de
crédit dans le financement des PME/PMI : cas de la BOA-NIGER , 2014.
3 Centre africain d’études supérieurs en gestion, « l’audit du processus d’octroi de
crédit aux entreprises : cas de CBAO groupe attijariwafa bank senegal » , 2013.
Rapports
1 BANK AL-MAGHRIB - RAPPORT ANNUEL SUR LA SUPERVISION BANCAIRE EXERCICE 2015
2 BAM : Rapport sur la stabilité financière - exercice 2015
3 BAM - rapport annuel sur la supervision bancaire exercice 2015

98
4 Dahir portant loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6 juillet 1993) relatif à l'exercice
de l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle.
5 Dahir n°1-05-38 du 23 novembre 2005 portant promulgation de la loi n° 76-03 portant
statut de Bank Al-Maghrib.
6 Dahir n ° 1-05-178 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi n ° 34-03
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés (B.O. n ° 5400 du 2 mars
2006).
7 Circulaire n° 20/G/2006 du 30 novembre 2006 relative au capital minimum ou la
dotation minimum des établissements de crédit et fixant les modalités d’application
des dispositions de l’article 30 de la loi n° 34-03
8 Arrêté du Ministre de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme n°
1438-00 du 6 octobre 2000 relatif au coefficient maximum de division des risques des
établissements de crédit.
9 Circulaire n° 31/G/2006 du 5 décembre 2006 relative au coefficient minimum de
liquidité des banques.
10 Circulaire n° 29/G/2006 du 5 décembre 2006 relative aux conditions de prises de
participations par les établissements de crédit dans des entreprises existantes ou en
création.
11 Arrêté du Ministre de l’économie et des finances n° 2166-98 du 8 décembre 1998
réglementant le coefficient maximum relatif à la position de change.
12 Circulaire n° 40/G/2007 du 2 août 2007 relative au Contrôle interne.

99

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