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rapport annuel /// ocp /// 2009 marchés
marchés

es cours du phosphate qu’il s’était envolé de 184,41 %

L devraient rester vola-


tils. Pour avoir anti-
cipé cette évolution,
OCP a su en faire une opportu-
nité en collant mieux aux réa-
en 2008. Cependant cette volati-
lité extrême ne doit pas cacher une
tendance de fond : OCP améliore,
année après année, sa performance
commerciale depuis 2006. Si on
lités de ses marchés : proximité exclut 2008, année d’une fl ambée
avec ses clients, optimisation historique du cours de toutes les
de la chaîne de valeur, et matières premières dont le phos-
expansion dans de nouveaux phate de roche, OCP a amélioré
marchés comme l’Afrique. ses ventes de minerai de 5,85 %
en 2009 par rapport à 2007, alors
même que le fl y up des cours avait
2009 fut à la fois une année de cri- commencé cette année-là.
se et de sortie de crise pour OCP
comme pour toute l’industrie du Pour éliminer les distorsions dues
phosphate. Le chiffre d’affaires de à des effets de base erratiques, c’est
l’exportation de minerai a reculé 2006 qui doit être retenue comme
cette année-là de 66,85% alors année de référence.

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marchés

En 2009, à $ 80-100 la tonne, le meilleur parti de la volatilité des


cours du phosphate brut est deux prix. Mieux, en se situant délibé-
fois et demie supérieur à 2006. rément en amont de l’industrie du
phosphate, avec un suivi des cours
des matières premières agrico-
Une volatilité durable les, OCP a sophistiqué sa stratégie
de marge. Son modèle de marché
Une évidence s’impose : la volati- prend en compte la volatilité des
lité s’installe de façon durable sur cours du phosphate, mais aussi cel-
le marché mondial des phosphates. le des soft commodities.
A court terme, OCP a réagi en re-
cadrant son offre. Les nécessaires
maintenances et mises à niveau du DiversiFication des produits et
matériel ont aussi pesé dans cette des marchés
décision. La plupart des autres ac-
teurs de l’industrie avaient, eux Le Groupe se positionne sur tous
aussi, ralenti leur rythme de pro- les maillons de la chaîne de valeur,
duction en 2009. Certains clients d’une large gamme de minerais aux
en difficulté avaient, d’ailleurs, différents engrais en passant par
renoncé à prendre livraison de l’acide phosphorique, multipliant
leurs commandes. ainsi ses possibilités d’arbitrage.

A plus long terme, le Groupe a L’innovation est un autre axe, très


intégré la volatilité du marché fort, de la stratégie d’OCP. Outre
la mise au point d’engrais spécifi-
ques, il se diversifie dans les pro-
duits à forte valeur ajoutée, dont
les compléments phosphorés. C’est
ainsi qu’il prévoit de mettre en
place une unité de production de
compléments alimentaires pour le
bétail.

Les engrais représentent une bon-


ne part du potentiel de croissance
des marchés du Groupe. Ainsi, en
dépit de la crise, il a amélioré ses
ventes et ses parts de marché sur
comme un paramètre permanent ce segment, particulièrement en
de sa stratégie commerciale. Ce Inde, au Pakistan, au Brésil et en
faisant, il a en particulier amé- Argentine.
lioré ses outils d’analyse et affi né sa
segmentation de marché par zones Et que dire de l’Afrique, qui figure
géographiques, types de clients et au premier rang des priorités du
scénarios de conjoncture écono- Groupe et où ses ventes ont triplé
mique, fi nancière ou monétaire. en 2009 ! La stratégie sur ce conti-
C’est pour mieux coller aux réalités nent consiste à cibler directement
du terrain qu’il a étoffé ou créé des les agriculteurs, comme par exem-
bureaux à Paris, au Brésil - pays ple les producteurs de cacao. C’est
destiné à devenir un important hub la meilleure façon de se situer au
régional - et en Inde, et qu’il pré- plus près des besoins des clients.
voit d’en ouvrir en Argentine et à Et pour pallier, en partie, les dif-
Dubaï. ficultés de transport, ont été créés
des couloirs logistiques qui desser-
Afi n de préserver ses marges, le vent plusieurs pays.
Groupe colle mieux à l’évolution
des cours en privilégiant les prix
de vente spot ou les contrats à court
terme, qui permettent de tirer un

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rapport annuel /// ocp /// 2009 commerce mondial
réalisations commerciales

L E MA RO C EN TÊTE
// / S U R U N M ARCHÉ / / /

CONTRASTÉ

es ventes du Groupe Cette baisse est imputable princi-

L OCP à l’export ont


fait les frais d’un
marché de la roche
en fort recul. Il tire cepen-
dant son épingle du jeu et
palement au commerce mondial
de la roche qui a chuté de 39,5 %,
alors que, au contraire, le commer-
ce mondial d’acide phosphorique
et des engrais (DA P, M A P, TSP)
maintient sa première place gagnait respectivement 6,3 % et
en tant qu’exportateur de 12,5 % par rapport à 2008.
phosphate brut et de phos-
phate sous toutes formes, et Les exportations marocaines de
consolide même son leader- phosphate sous toutes formes ont
ship sur le marché mondial de « surperformé » le marché mondial
l’acide phosphorique. puisqu’elles n’enregistraient, tou-
jours en 2009, « qu’une » baisse
de 20,7 % dont est responsable la
Phosphate sous toutes ses formes chute de 50,7 % des exportations
Maroc, Etats-Unis, Chine, trio de phosphate brut. Le groupe OCP
de tête du marché mondial a ainsi maintenu sa place de leader
mondial malgré une contraction
En 2009, le commerce mondial de sa part de marché de 27,5 % en
de phosphate sous toutes formes a 2008 à 24,6 % en 2009.
diminué de 11,1% pour s’établir à
19,44 millions de tonnes P 2O5 .

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réalisations commerciales

Les Etats-Unis, eux, ont vu leur part Unis ont considérablement réduit
de marché mondial de phosphates leur activité d’extraction.
sous toutes ses formes grimper de
14,1 % à 18,1 %. Evoluant en sens La chute du commerce mondial de
inverse de la tendance mondiale, phosphate brut est plus impres-
les exportations américaines ont sionnante : à 18,4 Mt, elle est
augmenté de 14,1 % (3,5 Mt P 2O5 de 39,5 %. Cette baisse est ob-
en 2009, contre 3,08 Mt P2O5 en servée essentiellement en Chine
2008). Ce résultat a été obtenu (-80,9 %), au Maroc (-50,7 %) et
grâce à une hausse de 26,7 % des autres pays de l’Afrique du Nord
ventes de DAP et de 6,9 % de celles (-44,5 %). Les ventes marocaines
de MAP. sont ainsi passées de 11,82 Mt en
2008 à 5,82 en 2009. La part de
Troisième exportateur mondial, marché du Groupe OCP réplique
la Chine a vu ses exportations de cette évolution, baissant de 38,7 %
phosphate sous toutes formes bais- en 2008 à 31,5 % en 2009.
ser de 3,9 % (2,05 Mt P 2O5 en
2009, contre 2,14 Mt P 2O5 en La demande à l’import s’est par-
2008). C’est la chute de 51,1 % des ticulièrement effondrée en Europe

exportations de MAP qui explique (-49 %), Amérique (-36 %), Océanie
ce fléchissement. La Chine a, elle (-7 6%) et Extrême-Orient (-51 %).
aussi, conforté sa part de marché, En revanche, les importations in-
qui est passée de 9,8 % en 2008 à diennes sont restées pratiquement
10,6 % en 2009. inchangées (4,9 Mt en 2009,
contre 5 Mt en 2008).

Phosphate brut
Chute de 40 % des exportations Acide phosphorique
Inde et Maroc, principaux
Selon l’IFA (International Ferti- acteurs du marché
lizer Association), la production
mondiale de phosphate brut a bais- La production mondiale d’acide
sé de 3,9 % entre 2008 et 2009 (de phosphorique a augmenté de 2 %
174,4 Mt à 168,0 Mt). Les princi- en 2009, pour s’établir à 33,2 Mt
paux producteurs ont, en effet, P 2O5 .
adapté leur offre à la demande, à
l’exception de la Chine, de l’Egypte Le commerce mondial a, à l’in-
et du Mexique - qui ont, à contre- verse, progressé de 6,3 % (4,27 Mt
courant, légèrement augmenté leur P 2O5 en 2009, contre 4,02 en
production. Le Maroc et les Etats- 2008). Les principaux pays et ré-

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réalisations commerciales

gions qui ont bénéficié de cette L’accroissement de 34,3 % des


hausse du marché sont le Maroc et échanges mondiaux de DAP
les autres pays de l’Afrique. Les ex- (6,4 Mt P 2O 5 en 2009, contre
portations américaines et chinoises 4,79 Mt P 2O 5 en 2008) com-
ont, elles, respectivement baissé de pense largement la baisse subie
23,7 % et 3,7 %. par le TSP (-15,4 % pour un vo-
lume de 1,32 Mt P 2O 5 ) et le MAP
Principal importateur, l’Inde a ac- (-16,5 % pour un volume de 1,74
cru ses achats de 39,2 % (2,63 Mt Mt P 2O 5 ).
en 2009). Les ventes marocaines à
ce pays ont fait un bond de 71 %, Principal importateur de MAP et
passant de 652 100 tonnes P 2O5 en de TSP, le Brésil a réduit ses achats
2008 à 1,11 million de tonnes en de 17,8 % pour le premier engrais
2009. et de 3,6 % pour le second. Les
importations indiennes de DAP
Les exportations totales d’OCP ont ont augmenté de 11,4 % en 2009
augmenté de 19,7 % (1,83 Mt P 2O5 (2,85 Mt P 2O 5 ). Les Etats-Unis
en 2009). Le Groupe a très nette- ont amélioré de 21,4 % leurs ex-
ment amélioré sa part de marché portations d’engrais solides, dont

mondial : 38 % en 2008, 42,8 % +26,7 % pour le DAP et +6,9 %


en 2009. pour le MAP.

Avec une progression de 52,9 %


Engrais solides de ses exportations d’engrais so-
Un marché animé en croissance lides dont 114,4 % pour le DAP,
34 % pour le MAP et une quasi-
La production mondiale d’engrais stagnation pour le TSP -, le Ma-
solides phosphatés - essentiellement roc signe une belle performance.
MAP, DAP et TSP - s’est établie
en 2009 à 23,8 Mt P 2O5 , soit une
augmentation de 2 % par rapport
à celle de 2008. Les parts respec-
tives des MAP, DAP et TSP sont de
7,7 Mt P 2O5 (-12 %), 14 Mt P 2O5
(+16 %) et 2,1 Mt P 2O5 (-20 %).
Le commerce mondial d’engrais
solides s’est établi à 9,5 Mt P 2O5
en 2009, en croissance annuelle
de 12,5 %.

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rapport annuel /// ocp /// 2009 réalisations industrielles
réalisations industrielles

e Groupe OCP affûte une stratégie de « relance indus-

L ses outils et mul-


tiplie ses projets,
tant pour l’extrac-
tion du minerai que pour son
traitement ou sa valorisa-
trielle à grande échelle », avec un
programme d’investissements de
quelque quatre milliards de dollars
d’ici à 2020.

tion. Objectif : maintenir et


consolider une avance qua- Développer la mine et
litative et quantitative sur la valorisation du minerai
un marché appelé à devenir
extrêmement concurrentiel. Le maintien d’une importante capa-
cité de production minière permet au
Les perspectives de croissance de Groupe de se garder une grande sou-
la demande mondiale de phospha- plesse dans son utilisation en fonc-
tes attirent sur le marché une offre tion de ses intérêts. OCP ouvre de
accrue : on ne compte pas moins nouvelles mines aux installations
de quinze grands projets intégrés d’un haut niveau d’efficacité et lance
dans le monde. Pour y faire face, des programmes d’optimisation
pour maintenir et consolider son et de rénovation pour augmenter
leadership, OCP a mis sur pied l’efficacité des mines existantes.

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réalisations industrielles

Objectif : porter de 30 à 50 mil- capacité de production d’eau – pour


lions de tonnes/an ses capacités le lavage des phosphates – dans un
minières. Parallèlement, OCP pays connu pour son aridité, d’où
investit fortement dans la valorisa- la recherche de formules pour évi-
tion locale de son minerai. ter d’y aggraver le stress hydrique.
Dans ses activités chimiques, le
Le projet phare du Groupe en la Groupe investit dans le retraite-
matière est le Jorf Phosphate Hub ment des eaux usées et dans leur
( JPH), appelé à devenir le plus épuration, ainsi que dans le dessa-
grand complexe mondial de produc- lement d’eau de mer. En 2009, a
tion d’engrais phosphatés, permet- bien avancé la construction d’une
tant ainsi d’importantes économies station d’épuration qui sera inau-
d’échelle. De 3 millions de tonnes gurée en 2010. Des projets d’usine
par an actuellement, la capacité de dessalement sont prévus égale-
de production annuelle passera ment pour Jorf Lasfar et Safi.
à 10 Mt/an à l’horizon 2020. Le
programme JPH consiste en la En matière d’énergie, OCP est
construction d’infrastructures de autosuffi sant au niveau de ses usi-
classe mondiale permettant d’ac- nes chimiques, dont il recycle la
cueillir des investissements directs vapeur pour produire de l’électri-
étrangers (IDE) de la part d’opé- cité. Cependant, l’activité minière
rateurs de stature internationale est grosse consommatrice d’éner-
désireux d’exploiter des unités de gie, d’où le Plan énergie élaboré
production d’engrais en joint-ven- en 2009 et visant à attirer les in-
tures avec OCP. En 2010, ont été vestisseurs. Et d’où l’importance
lancées les études pour la réalisa- du partenariat avec l’ONE (Office
tion de la première de ces unités, national d’électricité) car, à terme,
avec une capacité de 1,1 million de les besoins du Groupe l’amèneront
tonnes par an. à consommer 11 % de l’énergie to-
tale produite au Maroc, contre 5 %
Le Jorf Phosphate Hub sera ali- actuellement. OCP s’ouvre parti-
menté en minerai grâce au slurry culièrement aux énergies renou-
pipe, minéroduc qui reliera le site velables : ainsi le projet de parc
minier de Khouribga aux installa- éolien d’une capacité de 40 mé-
tions de valorisation de Jorf Lasfar, gawatts à Laâyoune, avec un parte-
d’où une plus grande efficacité dans naire étranger.
le transport et des économies subs-
tantielles : la suppression du séchage Le partenariat OCP-ONE porte
à la mine préalable au transport également sur la construction du
ferroviaire permettra une écono- port de Safi pour l’expédition du
mie de près de 30 MAD/tonne et phosphate et l’extension du port de
sauvegardera plus de 3 millions de Jorf Lasfar, tous deux projets dont
m3 d’eau par an. Le coût du trans- les études sont bien avancées.
port lui-même tombera à environ
8 MAD/tonne, au lieu de quelque
70 MAD/tonne par le train sur La Transformation opération-
l’axe Khouribga-Jorf Lasfar. nelle, pour une culture de la
performance

L’eau et l’énergie, La stratégie d’augmentation des


deux ressources stratégiques capacités de production d’OCP
est couplée à un programme dit
En plus des infrastructures de pro- de Transformation opérationnelle,
duction des Pôles Mines et Chimie qui vise à revoir les process de pro-
à proprement parler, OCP investit duction et de maintenance afi n de
dans les infrastructures industriel- les mettre aux standards interna-
les liées à l’eau et à l’énergie, deux tionaux, ainsi qu’à instaurer dans
ressources stratégiques s’il en est. tout le Groupe une culture d’amé-
Ainsi, a-t-il doublé en 2009 sa lioration continue des performan-

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réalisations industrielles

ces. Il a également pour objectif de 1 Extraction


traquer systématiquement tous les
gisements de réduction de coûts. A OCP a extrait des mines de Khou-
travers ce programme, le Groupe ribga et Gantour 17,6 Mt en 2009,
a entamé plusieurs initiatives qui contre 23,88 Mt en 2008. De la
amélioreront significativement sa mine de Boucraâ, ont été extrai-
position en la matière. tes 1,609 Mt, contre 3,278 Mt en
Lancé en avril 2009, le program- 2008. Le tonnage total extrait dans
me commence à donner des ré- les trois sites miniers de Khouribga,
sultats en termes d’efficacité et de Gantour (Youssoufia,Benguerir) et
gains de coûts de production. Le Boucraâ s’est élevé en 2009 à 19,24
Groupe estime ainsi à plus de 27 Mt, contre 27,16 Mt en 2008, soit
% le gain de production en termes de une diminution de la production
tonnages. de 29 %. La production marchande
La Transformation opérationnel- de phosphate s’est élevée à 18,29 Mt,
le vise également à améliorer les contre 24,45 Mt en 2008 (-25,2 %).
performances actuelles de la pro-
duction d’acide phosphorique et Les livraisons de minerai pour
d’engrais en termes de volumes, de l’exportation ou la transformation
coûts et d’investissements. dans les ensembles industriels de
valorisation ( Jorf Lasfar et Safi)
ont atteint 18,4 Mt, contre 23,94 Mt
R&D sur toute la chaîne en 2008. La part de phosphate ex-
porté en l’état a été de 5,8 Mt, contre
Afin d’assurer la compétitivité d’OCP 11,82 Mt en 2008. Les quantités
à l’échelle internationale, Ingénierie livrées aux industries de transfor-
et Recherche & Développement sont mation du Groupe OCP, à Safi et
intégrés à tous les niveaux de la chaî- à Jorf Lasfar, ont totalisé 12,6 Mt,
ne de valeur des activités du Groupe, contre 12,11 Mt en 2008, la caden-
des études préliminaires à la gestion ce des livraisons ayant particuliè-
des constructions, en passant par les rement ralenti au cours du premier
investissements industriels. L’or- trimestre suite à l’arrêt d’activité
ganisation de la R&D et de l’in- (shutdown) à Jorf Lasfar et Safi.
génierie – réalisées toutes deux en
interne au sein du Groupe – a été
profondément remaniée. L’ingé- 2 Faits saillants
nierie, notamment, a été logée chez
Jacobs (voir p. 27), l’un des plus Pour le Pôle Mines, 2009 aura
grands fournisseurs au monde de été riche en événements et projets
services techniques, professionnels structurants.
et de construction, qui apportera >>> Mines de Khouribga.
à OCP un système performant • Mise à profit de la période des
de gestion de projets ayant fait ses arrêts décidés pour la mise à niveau
preuves partout dans le monde. des installations, notamment celle
de six fours sécheurs.
• Réalisation de deux bassins de la
>>> résultats du pôle mines digue d’épandage des boues de la-
La satisfaction des futurs besoins du vage, par les moyens internes.
Groupe nécessitera le renforcement • Réalisation de six forages d’eau et
de la capacité de production du Pôle raccordement de deux forages à la
Mines par l’ouverture de nouvelles station principale.
mines équipées d’infrastructures et • Engagement des travaux d’équi-
d’installations adéquates pour l’ex- pement des fours sécheurs de
traction et le traitement des phos- Beni-Idir avec des systèmes de
phates au moindre coût. L’enve- dépoussiérage à fi ltres à manche.
loppe budgétaire prévisionnelle de • Lancement du projet « iqlaa »
l’investissement total étalée sur la (Transformation opérationnelle) à la
période 2008-2020 s’élève à plus laverie Daoui et au complexe COZ
de 22 milliards de MAD. (Complexe de séchage d’Oued-Zem).

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réalisations industrielles

>>> Mines de Gantour. production passer de 18,5 Mt/an


• Ouverture de la mine Mzinda à actuellement à 35 Mt/an dans les
Youssoufi a. dix ans à venir. Coût de l’opération :
• Poursuite des travaux de réalisa- 1,8 milliard de MAD. La mine de
tion du circuit de manutention de la Benguerir dans la zone de Gantour
Couche 4 BG à l’usine de séchage. verra sa capacité augmenter de
• Lancement des travaux d’exten- 1 Mt/an en 2013, extensible à 3 Mt/an
sion des bassins d’épandage des à l’horizon 2017. Pour atteindre
boues de lavage. ces résultats, de nombreux projets
• Terrassement de l’aire de stockage sont prévus, dont certains entre-
de la calcination par les moyens in- ront en service dès 2010.
ternes.
• Elimination des principaux gou- >>> Ouverture et équipement en
lets d’étranglement : infrastructures de quatre mines à
• circuit laverie-calcination ; ciel ouvert :
• trémies de réception des ca- • El Halassa. Budget estimatif
mions à Youssoufi a ; global : 1 684 millions de MAD.
• capacité de stockage phosphates Capacité de production : 5,5 Mt/an
à Mzinda et Bouchane. à l’horizon 2014. Le démarrage

• Lancement et contribution au de l’exploitation est prévu pour le


pilotage des chantiers de transfor- 2e semestre 2010, avec 0,5 Mt.
mation opérationnelle : rehausse- • Ouled Farès. Investissement
ment du potentiel de production du global : 2 263 millions de MAD.
séchage à Youssoufi a. Début d’exploitation : 2014, avec
une capacité de production de
>>> Mines de Boucrâa. 1 Mt/an, extensible à 6 Mt/an à
• Aménagement d’un parc de stoc- l’horizon 2017.
kage de 150 000 tonnes et réa- • Prolongement Extension Zone
lisation d’un système de reprise Centrale Nord (PEZCN). Inves-
(trémie + convoyeur). tissement global : 1 758 millions
• Désensablement du convoyeur 9 de de MAD. Début d’exploitation :
la liaison de convoyeurs sur 3 km. 2017. Le projet vise l’augmentation
de la capacité de production de la
zone de Khouribga de 6 Mt/an.
3 Projets de • Benguerir Sud. Investissement
développement mines global : 800 millions de MAD.
Le projet vise l’augmentation de la
La mine de Khouribga, unique au capacité de production de la zone
monde de par sa taille et la qualité de Gantour de 3 Mt/an. La prépa-
de sa roche, verra sa capacité de ration de cette mine a démarré en

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2008. Le régime nominal sera at- juin 2010. Au 31 décembre 2009,
teint en 2013. les travaux étaient réalisés à 85 %.
Le projet sera réalisé en 32 lots sé-
>>> Ouverture, extension ou adap- parés correspondant à 35 appels
tation d’unités de lavage-flottation d’offres, dont 33 ont été concrétisés.
à Khouribga et à Benguerir entre Un deuxième projet prévoit l’exten-
2010 et 2016 : sion et l’adaptation des installations
• Laverie Merah Al Ahrach existantes aux conditions requises
(MEA). D’une capacité globale de pour le transport par pipeline du
7,2 Mt/an en 2010, extensible à minerai lavé. Investissement global :
2 Mt/an en 2012. Investissement : 1 200 millions de MAD. L’adapta-
2 500 millions de MAD. La pre- tion sera opérationnelle en juillet
mière phase sera mise en service en 2012 et l’extension en 2016.

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• Laverie El Halassa. D’une ca- • Laverie Daoui. Adaptation des
pacité de 6 Mt/an en 2012, exten- installations au transport par pipe-
sible à 12 Mt/an à partir de 2014, line du minerai lavé. Investissement
elle permettra de répondre aux be- global : 700 millions de MAD.
soins futurs de produit marchand Opérationnel en juillet 2012.
par la valorisation du minerai des • Laverie Ouled Farès. D’une ca-
niveaux relativement pauvres de pacité globale de 12 Mt/an, extensi-
type Couche 3 ‘’C3’’ en provenan- ble à 14 Mt/an à partir de 2018, elle
ce des mines d’El Halassa et de Sidi permettra de répondre aux besoins
Chennane. Investissement global : futurs de produit marchand par la
3 100 millions de MAD. Mise en valorisation des niveaux relativement
production industrielle : fi n 2012 pauvres de type Couche 3 ‘’C3’’ en
(phase I) et début 2014 (phase II). provenance des mines d’Ouled Fa-

21
réalisations industrielles

rès et de PEZCN. Investissement du Groupe OCP – Jorf Lasfar, avec


global : 3 800 millions de MAD. Maroc Phosphore, IMACID, Bun-
Mise en production : janvier 2015 ge Maroc Phosphore, EMAPHOS
(phase I) et janvier 2018 (phase II). et Pakistan Maroc Phosphore ; et
• Laverie de Benguerir. Elle Safi, avec Maroc Phosphore – ont
permettra de répondre aux besoins produit 3,076 Mt P 2O5 d’acide
futurs de l’export en qualités spé- phosphorique en 2009, en hausse
ciales, également d’assurer la pré- de 11,4 % par rapport à 2008. Les
paration du phosphate de Bengue- ventes d’ACP à l’export ont atteint
rir pour le transport par pipeline 1,833 Mt (+19,7 %).
vers Benguerir et Safi. Capacité
globale : 3 Mt/an en 2014. >>> Engrais.
La production du Groupe (en
>>> Réalisation d’une usine de sé- DAP, MAP et TSP) s’est établie à
chage du phosphate (projet Downs- 2,509 Mt P 2O5 en 2009, en aug-
tream) sur la plateforme de Jorf mentation de 15,7% par rapport
Lasfar. aux 2,168 Mt de 2008. Les ventes
Elle permettra de répondre aux ont atteint 2,574 Mt (+34 %), dont
besoins de développement de 2,276 Mt à l’export et 0,298 Mt
l’export par le séchage de la pulpe vendues localement.
de phosphate livré à Jorf Lasfar par
le pipeline (10 Mt/an) à partir des >>> DAP :
laveries de Khouribga. Investisse- 1,632 Mt P 2O5 ont été produites,
ment : 1 400 millions de MAD. en totalité à Jorf Lasfar.
Démarrage fi n 2012, après l’entrée
en service du pipeline. >>> MAP :
0,392 Mt P 2O5 ont été produites,
L’alimentation électrique des dif- en totalité à Jorf Lasfar.
férentes unités de production pré-
vues dans le cadre de la stratégie >>> TSP :
de développement de la zone de 0,486 Mt P 2O5 ont été produites,
Khouribga fait l’objet d’un projet en totalité à Safi.
dont l’investissement global s’élève
à 483 millions de MAD et qui sera
mis en service fi n 2011. 2 Faits saillants

>>> Shutdown du site de Safi,


>>> résultats du pôle chimie l’arrêt général des complexes a
De nombreux travaux de mainte- eu lieu comme suit :
nance et de mise à niveau des ins- • Maroc Chimie du 31/12/2008
tallations du Groupe sur ses sites au 06/03/2009 ;
chimiques ont été entrepris à l’oc- • Maroc Phosphore I du
casion des shutdowns décidés en ré- 29/11/2008 au 15/03/2009 ;
ponse au ralentissement général du • Maroc Phosphore II du
marché suite à la crise de l’écono- 01/12/2008 au 03/03/2009.
mie mondiale depuis 2007-2008.
En même temps, d’ambitieux pro- Les principales réalisations effec-
jets sont lancés pour permettre au tuées dans le cadre de cet arrêt,
Groupe de développer son offre et pour un coût global 145 millions
maintenir sa compétitivité sur un de MAD, sont les suivantes :
marché phosphatier appelé à deve- • avancement de 70 % des révi-
nir plus concurrentiel. sions des unités de production de
l’exercice 2009 ;
• conservation des équipements :
1 Production et ventes lignes sulfuriques, bacs de stockage
de souffre liquide, lignes phospho-
>>> Acide phosphorique. riques, lignes engrais, centrales
Les deux grands centres de produc- thermiques, réseaux électriques ;
tion qui constituent le Pôle Chimie • réalisation de travaux particu-

22
réalisations industrielles

liers nécessitant l’arrêt général et nes à la plateforme industrielle de


longue durée du complexe; Jorf Lasfar, ainsi que l’exploitation
• exécution de travaux importants d’un nouveau quai portuaire pour
rendus possibles par la sous-activité ; l’exportation directe des phospha-
• travaux prévus dans le cadre du tes et produits dérivés, libérant le
plan d’action sécurité. port de Casablanca de près de 40
% de son trafic. OCP prévoit 15,5
>>> Shutdown du site de Jorf Lasfar, milliards de MAD d’investisse-
arrêt du complexe du 15/11/2008 ments propres (hors IDE).
au 1/2/2009.
Principales réalisations effectuées L’objectif est double : augmenter les
dans le cadre de cet arrêt, pour un débouchés pour le minerai et créer
coût global 130 millions de MAD : de la valeur ajoutée supplémentaire
• travaux de réfection et remise en à l’intérieur du pays. Le JPH, qui
état de l’étanchéité du canal de rejet sera capable d’accueillir des inves-
d’eau de mer ; tissements directs étrangers pour la
• travaux prévus dans le cadre du production d’engrais, sera prêt en
plan d’action sécurité ; 2012. Le Groupe prévoit qu’il sera
• travaux d’expertise des lignes de procédé cette année-là à la livraison
production sulfurique et phospho- de quatre lots de 15 ha chacun pour
rique et de la centrale thermique ; la construction d’usines d’engrais
• contrôle réglementaire des équi- d’une capacité de 1,1 Mt chacune.
pements sous pression ; Dix nouvelles unités de traitement
• remise en état des conduites du phosphate y sont envisagées
d’amenée d’eau de mer de la cen- et l’appel d’offres international
trale électrique ; concernant la première d’entre el-
• travaux de nettoyage et de remise les a été lancée en 2009.
en état des circuits d’eau de mer ;
• contrôle et entretien des tableaux Toute la chaîne de production
électriques ; (roche, produits intermédiaires,
• révision générale des unités de infrastructures, main-d’œuvre,
production (sulfurique, phosphori- etc.) est désormais ouverte aux
que, engrais et fusion de soufre) ; sociétés étrangères désireuses de
• élimination des fuites (vapeur, s’engager dans des opérations de
eau brute, eau de mer, etc.) ; joint-venture avec le Groupe. Les
• révision générale des portiques IDE présents sur le JPH bénéficie-
de soufre et du gratteur. ront d’une offre ultra compétitive
en matière de qualité de minerai,
>>> Démarrage de l’exploita- d’infrastructures, de logistique
tion de Bunge Maroc Phospho- intégrée, d’environnement corres-
re (BMP) le 18 mars 2009. pondant aux normes internatio-
nales et de l’accès à un éventail de
>>> Lancement du projet services spécialisés (maintenance,
« IQLAA » de la Transformation fi scalité, fi nancements locaux...).
opérationnelle dans les
industries chimiques. En septembre 2009, les études
conceptuelles et d’estimation ont
été lancées (livrables en janvier
3 Projets de développement 2010) pour deux nouveaux projets,
du pôle chimie deux lignes de granulation (uni-
tés 107B et C), d’une capacité de
>>> Le complexe du Jorf 850 kt/an de DAP chacune, et une
Phosphate Hub ( JPH) usine intégrée d’acide phosphori-
C’est l’épine dorsale de la stratégie que et d’engrais ODI (Owner Di-
de développement du Groupe. Le rect Investment). Capacités : 450
JPH abritera une infrastructure kt P 2O5 /an pour l’acide et 940 kt
mutualisée (plug and play) intégrant P 2O5 /an pour le DAP. Mise en
les mines de Khouribga et Gan- service : juin 2012 pour les lignes
tour, les pipelines reliant les mi- de DAP et juin 2013 pour l’ODI.

23
réalisations industrielles

Concernant l’adaptation de l’atelier lution des capacités du port :


phosphorique au phosphate pulpe, • pour porter de 5,3 à 10,5 Mt/an la
confiée à la Direction Maroc Phos- capacité export de phosphate brut ;
phore Jorf Lasfar, dont l’investis- • de 4,5 à 10,82 Mt/an la capacité
sement représente 2,340 milliards d’export d’engrais ;
de MAD, les offres commerciales • de 2,2 à 7,64 Mt/an la capacité
d’ingénierie sont réalisées. d’import de soufre solide ;
• pour porter à 2,49 Mt/an la capa-
>>> Etat d’avancement. cité d’import d’ammoniac (NH3) ;
Les études de base du JPH sont li- • à 2,62 Mt/an la capacité d’export
vrées. Elles concernent les projets d’acide phosphorique (ACP) ;
des matières premières, des utilités • et à 0,950 Mt/an la capacité
et des liaisons, ainsi que les terrasse- d’export de polyphosphate d’am-
ments généraux pour l’ODI et les moniaque (APP).
IDE. La gestion du projet sera con-
fiée en maîtrise d’ouvrage déléguée >>> Etat d’avancement.
à JESA (voir p. 27) au 1er trimestre A fi n 2009, l’appel d’offres pour la
2010. Les travaux d’infrastructu- fourniture et l’installation des su-
res seront lancés au 2e trimestre. perstructures a été lancé et les

>>> Les capacités du port offres techniques ont été reçues, et


de Jorf Lasfar. le dossier d’appel d’offres pour les
Les installations actuelles du port infrastructures a été préparé.
de Jorf Lasfar seront mises à niveau
pour leur permettre d’accueillir, >>> Le slurry pipe
à l’horizon 2012-2020, les trafics Khouribga-Jorf Lasfar.
import et export liés au développe- En décembre 2009, l’Agence fran-
ment des capacités d’extraction et çaise de développement a accordé
de traitement de Khouribga, ainsi au Groupe un prêt de 240 millions
qu’aux IDE dans des unités inté- d’euros (la convention de crédit sera
grées de production d’acide phos- signée le 4 mai 2010) destiné à fi-
phorique et d’engrais. nancer le projet clé en main du slurry
pipe Khouribga-Jorf Lasfar. Entrée
Différents travaux d’infrastructures en service prévue : 2012. Investis-
(création ou agrandissement de sement : 4 milliards de MAD.
différents quais) et de superstruc-
tures (portiques et bras de char- Principales composantes du projet :
gement-déchargement), pour un • le pipeline principal de 187 km ;
investissement de 2,240 milliards • cinq réservoirs de stockage de
de MAD (dont 10 millions engagés la pulpe à la sortie des laveries, à
en 2009), doivent permettre l’évo- Khouribga ;

24
réalisations industrielles

• trois stations de pompage pour >>> Le dessalement de


l’alimentation de la station de tête l’eau de mer.
à partir des laveries existantes ou en Une première station (Station
projet ; A), permettra d’alimenter le site
• des pipelines secondaires de 48 km chimique de Jorf Lasfar avec 25
reliant les laveries à la station de tête ; millions de m3 d’eau douce par an
• la station de tête, située à Merah Al à partir de 2013. Investissement :
Ahrach et comprenant six réservoirs et 1,5 milliard de MAD.
une station de pompage principale ;
• la station terminale à Jorf Lasfar, En 2009, le dossier des appels
avec dix réservoirs de stockage et de d’offres a été bouclé, ainsi que les
distribution de la pulpe ; études topographiques et géologi-
• un système de commande et ques. A terme, une deuxième unité
contrôle. (Station B) y sera adjointe, produi-
sant 72 millions de m3 /an d’eau
Un second mineroduc, de 174 km, douce.
transportera 10 millions de tonnes
de minerai par an, des sites miniers >>> Le séchage du phosphate.
de Gantour, Benguerir et Yous- Un projet dit « Downstream »
soufi a vers les installations de Safi permettra de répondre aux besoins
à partir de 2015. Investissement : de développement de l’export par
2 milliards de MAD. le séchage de 10,5 Mt/an de pulpe
de phosphate arrivant par le pipe-
>>> Etat d’avancement. line à Jorf Lasfar. Investissement :
A fin 2009, le projet minéroduc 1,4 milliard de MAD. Mise en ser-
Khouribga-Jorf Lasfar a franchi vice : fi n 2012, après celle du pipe-
toutes les phases préliminaires line Khouribga-Jorf Lasfar.
jusqu’aux appels d’offres :
>>> Au complexe chimique
• réalisation des études de base de Safi, les lignes MAP et
du projet et défi nition détaillée et NPK seront converties en
optimisée de toutes ses composan- unités de production d’en-
tes, permettant ainsi de passer à la grais alimentaires DCP/
phase d’exécution ; MCP à forte valeur ajoutée.
• études topographiques et parcel- Capacité de production prévision-
laires pour la défi nition du tracé du nelle : 300 000 tonnes/an, dont
pipeline et pour l’acquisition des 90 % destinées l’export. Le com-
terrains ; plexe bénéficie par ailleurs d’un
• réalisation des études géotechni- projet de deux nouvelles lignes sul-
ques préliminaires ; furiques, d’une capacité de 3 410
• engagement de l’étude d’impact tonnes/jour chacune, avec intro-
environnemental ; duction d’une nouvelle technolo-
• engagement, en parallèle, des gie de réduction des émissions de
opérations d’acquisition des terrains gaz et incorporation d’un système
à l’amiable et de la procédure d’ex- de récupération de la chaleur per-
propriation nécessaire à l’implan- mettant l’autosuffi sance du site en
tation du pipeline ; énergie électrique, voire la livrai-
• signature des arrêtés ministé- son de l’excédent sur le réseau na-
riels pour l’occupation temporaire tional. La première ligne est entrée
des terrains nécessaires pour les en service en octobre 2009.
besoins des travaux ;
• engagement du dialogue compé-
titif et présélection des entreprises
à consulter pour la réalisation du
projet de pipeline clé en main ;
• préparation de l’appel d’offres pour
l’exécution du projet clé en main.

25
Jacobs Engineering SA

27
.4
rapport annuel /// ocp /// 2009 résultats financiers
résultats financiers

’année 2009 a vu Des résultats conformes au

L la poursuite de la
mise en œuvre d’une
stratégie financière
ambitieuse, basée sur la sta-
bilisation et la pérennisa-
budget, malgré la crise...

L’année 2009, qui a été marquée


par une crise tant économique que
fi nancière, n’a pas épargné l’acti-
tion d’une structure finan- vité du Groupe OCP. Toutefois,
cière saine et équilibrée. Ses grâce à une excellente réactivité
axes majeurs ont été l’opti- et à des fondamentaux solides, le
misation des financements Groupe a pu réaliser la quasi-tota-
et la limitation des risques lité de ses objectifs prévisionnels.
de contrepartie, la diversi-
fication des sources et des
instruments de financement, ...et un programme
ainsi qu’un pilotage efficace d’investissement intensif
des paramètres et leviers de
coûts et de résultats. Poursuivant sa politique de trans-
formation et de modernisation, le
Groupe a engagé un programme
d’investissement ambitieux, qui
vise à augmenter sa capacité de

29
30
31
résultats financiers

production et à réduire les coûts en 2009, en diminution de 12,5 %


de façon substantielle. Ainsi, le par rapport à 2007. Cette évolu-
programme d’investissement pour tion est liée essentiellement à la
les dix prochaines années (2010- baisse des ventes enregistrée par
2020) s’élève-t-il à 75 milliards de le secteur Chimie en raison du
MAD, dont 56,6 milliards engagés contexte économique défavorable.
pour les quatre prochaines années A contrario, le chiffre d’affaires de
et se répartissant ainsi : 16,7 mil- l’activité Mines a prolongé sa ten-
liards pour le Pôle Chimie, 18,5 dance haussière.
milliards pour le Pôle Mines, 3,1
milliards pour les projets sociaux, Il est à noter que l’amélioration
et 17,9 milliards pour d’autres pro- de l’efficacité opérationnelle du
jets, notamment le Jorf Phosphate Groupe s’est poursuivie, puisque
Hub, ou JPH. les charges d’exploitation consoli-
dées (hors dotations) sont passées
de 21,8 milliards de MAD en 2007
une stratégie financière à 21,6 milliards en 2009, princi-
ambitieuse palement en raison de la diminu-
tion des achats consommés.
L’un des objectifs majeurs de la
stratégie fi nancière d’OCP est de Par ailleurs, la valeur ajoutée res-
garantir la disponibilité des res- sort à 8,2 milliards de MAD et le
sources nécessaires au fi nancement
des activités projetées, tout en pré-
servant une situation fi nancière
saine et équilibrée. La structure
fi nancière du Groupe a été renfor-
cée en 2009 grâce à l’augmentation
de capital entièrement souscrite et
libérée par la Banque centrale po-
pulaire (BCP), ainsi qu’au béné-
fice net dégagé durant l’exercice.

Ce renforcement a été accompagné


par la mise en œuvre d’une poli-
tique de fi nancement claire, basée résultat d’exploitation à 3,6 mil-
sur les trois principes que sont la liards de MAD, ce qui représente
diversification des sources de finan- respectivement 32,4 % et 14,2 %
cement, la désintermédiation et la du chiffre d’affaires.
flexibilité. Ainsi, et grâce à cette
stratégie, les modes de fi nancement Le bilan du Groupe OCP reflète une
se voient optimisés, de manière à situation saine, qui se traduit par
accompagner efficacement le plan un renforcement des capitaux pro-
de développement du Groupe. pres, qui passent de -9,9 milliards
de MAD en 2007 à +16,7 milliards
en 2009, notamment grâce aux ré-
2009 en chiffres sultats dégagés en 2008 et en 2009,
ainsi qu’à l’ouverture du capital à la
Les états fi nanciers du Groupe BCP pour un montant de 5 milliards
OCP pour l’exercice clos au 31 de MAD entièrement souscrit.
décembre 2009 sont présentés en
«Annexes». A la page 43, est pré- L’endettement net ressort à 7,7
senté un comparatif avec l’exercice milliards de MAD en 2009, contre
2007 pour les principaux agrégats, prés de 25 milliards en 2007, ce
2008 étant considérée comme une qui témoigne d’un niveau d’auto-
année exceptionnelle. nomie fi nancière appréciable.

Le chiffre d’affaires du Groupe


s’élève à 25,3 milliards de MAD

32
33
annexes

35
annexes

36
annexes

37
annexes

38
annexes

VIII /// PRODUITS NON COURANTS


Produits des cessions d'immobilisation 1 009 0 1 009 74
Subventions d'équilibre – – – –
Reprises sur subventions d'investissement – 0 0
Autres produits non courants 53 0 53 67
Reprises non courantes et transferts de charges 278 – 278 28 058
TOTAL VIII 1 340 0 1 340 28 199
IX /// CHARGES NON COURANTES
Valeurs nettes d'amortissement des immobilisations cédées 852 – 852 7
Subventions accordées 49 2 51 29
Autres charges non courantes 1 153 117 1 270 348
Dotations non courantes aux amortissements et provisions 106 – 106 27 978
TOTAL IX 2 160 119 2 280 28 362

X /// RESULTAT NON COURANT (VIII -IX) -821 -119 -940 -163

XI /// RESULTAT AVANT IMPOT (VII -IX) 1 894 624 2 518 28 523

XII /// IMPOTS SUR LES BENEFICES 1 111 1 111 3 346

XIII /// IMPOTS DIFFERES 124 124 1 763

XIV /// RESULTAT NET DES ENTREPRISES 659 624 1 283 23 414
INTEGREES (XI –XII –XIII)

XV /// QUOTE-PART DE RESULTAT SUR LES SOCIETES 0 0


MISES EN EQUIVALENCE

XVI /// DOTATION NETTE AUX AMORTISSEMENTS DES 0


ECARTS D'ACQUISITION

XVII /// RESULTAT NET DE L'ENSEMBLE 659 624 1 283 23 414


CONSOLIDE (XIV -XV -XVI)

XVIII ///INTERETS MINORITAIRES 0

XIX /// RESULTAT NET PART DU GROUPE (XVII -XVIII) 659 624 1 283 23 414

XX // TOTAL DES PRODUITS 30 547 754 31 301 98 393

XXI /// TOTAL DES CHARGES 29 889 130 30 019 74 979

XXII /// RESULTAT NET 659 624 1 283 23 414

39
annexes

40
annexes

41
Les fili ales

42
Le s j oi nt-ventures

43
44
E SPA G NE

CARTE DES PRINCIPAUX


SITES D’IMPLANTATION
D’OCP AU MAROC

BENGUERIR
YOUSSOUFIA

ALGERIE
1

5
.1
rapport annuel /// ocp /// 2009 agriculture
agriculture

algré la crise lution verte en Afrique

M et grâce à des
récoltes qua-
si records, les
prix agricoles ont été en
baisse en 2009. Pour 2010,
et une deuxième en Asie
seraient nécessaires pour
que la terre puisse nour-
rir les plus de 9 milliards
d’habitants qu’elle comp-
certains éléments clima- tera en 2050.
tiques sont annonciateurs
d’une possible flambée. L’année 2009 aura été marquée par
A plus long terme, la vo- la plus grande crise économique
latilité devrait s’instal- et financière depuis la Deuxième
ler, avec des niveaux de Guerre mondiale. Prenant racine
prix plus élevés que ceux dans la crise des crédits immobi-
précédant l’envolée 2007- liers dits subprimes aux Etats-Unis
2008. Les besoins des pays dès 2007, elle s’est brusquement
émergents devraient sou- aggravée au lendemain de la faillite
tenir la croissance de la de la banque d’affaires américaine
production agricole mon- Lehman Brothers, le 15 septem-
diale. Une première Révo- bre 2008. Dès lors, l’économie

7
agriculture

mondiale a connu un plongeon cache des rythmes de reprise pour


inédit au dernier trimestre 2008 le moins contrastés selon les zones,
ainsi qu’au 1er trimestre 2009, ag- autour de 2,5 % pour les économies
gravé par une quasi-fermeture de avancées (seulement aux alentours de
l’accès au crédit. 1 % pour la zone euro), contre 6,8 %
prévus en 2010 pour les pays émer-
En effet, la croissance du PIB mon- gents et en développement. Au cœur
dial aurait plongé de l’ordre de 6 % de cette croissance très forte des pays
en rythme trimestriel annualisé au émergents, l’Asie en développement
4e trimestre 2008 et au 1er trimes- devrait connaître une expansion su-
tre 2009, selon le Fonds monétaire périeure à 9 % en 2010, avec des ris-
international. Grâce aux puissan- ques de surchauffe en Chine et en Inde.
tes relances budgétaires, notam-
ment aux Etats-Unis et en Chine, Le volume du commerce mondial,
et aux mesures très accommodantes variable clé des prix des commodi-
des banques centrales, l’économie tés comme les engrais phosphatés,
mondiale est repartie dès le 2e tri- devrait progresser de 9 % en 2010
mestre 2009, mais à des rythmes après un plongeon inédit de 11 % en
très différents selon les zones. 2009. Ces perspectives encoura-

geantes sont entourées néanmoins


d’incertitudes élevées, notamment
pour les économies avancées. L’effet
de la crise se fait lourdement sentir
sur les fi nances publiques des pays
de l’OCDE, qui devraient voir leur
ratio de dette passer de 78 % avant
la crise (2007) à 120 % dans les
prochaines années, selon le FMI,
les obligeant à recourir à des mesu-
res de rigueur, au risque d’inhiber
leur croissance à court terme.
En réalité, cette crise a révélé un
basculement vers un rôle des pays Le Fonds monétaire international
émergents, notamment la Chine, prévient au passage que la stabili-
comme locomotives de l’économie sation des marchés fi nanciers sera
mondiale. Ainsi, le FMI estime plus longue à restaurer qu’initia-
qu’après une récession du PIB mon- lement prévu, estimant à 4 054
dial de 0,6 % en 2009, celui-ci de- milliards de dollars le coût de la
vrait rebondir de 4,6 % en 2010 et crise pour la fi nance mondiale sur
de 4,3 % en 2011. Cette moyenne la période 2007-2010. L’Organi-

8
agriculture

sation de coopération et de déve- ou moins constants sur l’année,


loppement économique (OCDE) mais au-dessus des niveaux de pré-
s’inquiète, par ailleurs, d’un retour crise 2007-2008. Cela constitue
de prix élevés de l’énergie et de un socle important pour la de-
leur influence sur les prix des in- mande de fertilisants et donc pour
trants et les coûts de production. leurs prix. En effet, malgré les for-
Ce qui, à son tour, aura un impact tes perturbations de court terme
sur l’offre, les prix et le commerce causées par la crise économique et
des produits agricoles, tout en ren- fi nancière récente, les agriculteurs
forçant la demande sur les biocar- ont conservé un pouvoir d’achat
burants. d’engrais relativement satisfaisant,
notamment grâce à l’accès au cré-
dit, qui leur est vital.
La situation agricole mondiale
Les prévisions pour les autres cultu-
Après deux années consécutives de res majeures semblent indiquer des
bonnes récoltes, corollaires de la conditions relativement tendues à
fl ambée des prix de 2007/08 qui ont court terme. C’est le cas, notam-
incité les agriculteurs à produire ment, pour les oléagineux (comme

plus, on attendait pour 2010 un le soja) et le coton. La situation


nouveau record de la production est différente pour le sucre : après
mondiale de céréales, prévue à une fl ambée à la fi n de 2009, les
2,28 milliards de tonnes par la prix déclinent depuis, en répon-
FAO au printemps 2010, et à 2,26 se à d’importants emblavements
milliards de tonnes selon le mi- et des stocks attendus en hausse.
nistère américain de l’Agriculture Cependant la volatilité devrait fai-
(USDA), soit un accroissement re son retour en 2010. La produc-
de 1,5 à 2 % par rapport à 2009. tion de biocarburants, utilisant des
Quant à la consommation mon- céréales, de la canne à sucre et des
diale de céréales, elle devait croître oléagineux, est un facteur clé pour
en 2010 de 2 à 2,5 %, à 2,25 mil- les perspectives : en 2009, environ
liards de tonnes. En conséquence, le tiers du maïs produit aux Etats-
les stocks mondiaux devaient glo- Unis, 55 % de la canne à sucre bré-
balement rester stables à la fi n de silienne et les deux tiers du colza
l’année agricole 2010/2011. de l’Union européenne étaient
destinés à la production de bioé-
En réponse au relatif équilibre de thanol et de biodiésel. En 2009,
l’offre et de la demande depuis le la consommation moyenne par tête
début 2009, les prix internatio- de viandes et de produits laitiers a
naux des céréales sont restés plus été impactée par la crise économi-

10
agriculture

que et fi nancière. Cela a, par rico- jeur de l’Afrique du Nord et du


chet, atteint la production. Avec les Moyen-Orient, dont les besoins
perspectives économiques favora- d’importations en blé pour l’année
bles en Asie, la production animale agricole 2010/2011 (commençant
à usage alimentaire devrait rebon- en juillet) sont estimés respective-
dir en 2010. ment à 17,6 Mt et 21,5 Mt. En cas
de déficit russe, ces besoins de-
vront se rediriger (en très grande
Une possible flambée des prix partie) vers les autres zones expor-
liée à un risque de sécheresse tatrices de blé, dont les Etats-Unis,
en Russie comme substitut aux exportateurs
de la mer Noire. Dans ce contexte,
Le temps anormalement chaud et les conditions climatiques en Aus-
sec qui s’annonce en ce printemps tralie et en Argentine, où la récolte
2010 dans les pays de la CEI, no- aura lieu en fi n d’année 2010, sont
tamment en Russie, fait sérieuse- observées attentivement par tous les
ment craindre un été de sécheresse acteurs du marché. En effet, une
qui pourrait compromettre les nouvelle menace se fait jour: l’épi-
prévisions actuelles. L’inconnue sode climatique de type « Niña »

demeure quant à la gravité de cette qui sévit dans l’océan Pacifique


sécheresse. Or la Russie est le troi- risque de provoquer une sécheresse
sième exportateur mondial de blé en Amérique du Sud, affectant no-
et toute menace sur sa récolte ris- tamment les exportations argentines
que d’entraîner un embargo sur ses de blé attendues jusqu’ici en hausse
exportations, voire une obligation de 3 Mt. Les prix du blé entraî-
pour ce pays d’importer de forts nant dans leur sillage ceux du maïs
tonnages pour palier un éventuel et du soja, ces derniers verraient
déficit. Qui plus est, si la sécheresse leurs cours bondir également. On
perdure, cela pourrait compromet- pourrait ainsi assister à une très
tre les cultures hivernales dans ce forte volatilité du marché après les
pays, avec des implications poten- bonnes perspectives de récoltes fi n
tiellement graves pour les livraisons 2009.
mondiales de blé en 2011/2012.

Ce qui est vrai pour la Russie, l’est A moyen terme, les stocks et les
également pour l’Ukraine et le prix alimentaires devraient se
Kazakhstan, autres producteurs maintenir à leur niveau actuel
importants au sein de la CEI.
Lors des dernières années, la Rus- A moyen terme, la production agri-
sie est devenue un fournisseur ma- cole mondiale devra croître pour

11
agriculture

répondre à la demande alimentaire Policy Research Institute), les stocks


humaine, animale, en fibres et en de céréales, d’oléagineux, de coton
bioénergie. L’accroissement des et de sucre ne devraient guère évo-
rendements agricoles devra consti- luer sur les cinq prochaines années,
tuer l’essentiel de la contribution à maintenant probablement les prix
cette croissance, compte tenu du fait agricoles à un niveau ferme. En ef-
que les terres arables encore dispo- fet, le ratio stocks/consommation
nibles sont limitées. L’essentiel du pour les céréales et les oléagineux
potentiel d’accroissement des ter- – principales cultures utilisatrices
res arables se situerait en Améri- d’engrais phosphatés – est à un ni-
que latine (surtout au Brésil) et en veau que l’on ne peut toujours pas
Afrique sub-saharienne, mais les considérer comme « confortable ».
faiblesses en infrastructures de ces Situé à un peu plus de 70 jours de
régions sont une contrainte. consommation mondiale, de mau-
vaises récoltes le feraient baisser
Depuis 1950, la superficie de terres autour, voire sous les 60 jours, niveau
cultivées par habitant a diminué de qui coïncide historiquement avec
moitié environ, du fait de l’accrois- de fortes tensions sur les prix
sement démographique et de l’ex- agricoles (1973/74, 2007/08). La

tension des superficies extra-agri- production de viandes et de pro-


coles, notamment urbaines. duits laitiers devrait croître à un
rythme rapide en réponse à la de-
En Afrique sub-saharienne, le taux mande mondiale, tirée notamment
d’application d’engrais phospha- par celle des centaines de millions
tés ces dernières années est estimé de personnes accédant à la classe
au cinquième seulement de ce qui moyenne dans les pays émergents,
serait nécessaire pour simple- notamment en Asie.
ment maintenir le taux de phos-
phore dans les terres déjà cultivées
et au dixième de la consommation La conjoncture des engrais
moyenne mondiale ! En outre, en 2009
d’un point de vue environnemen-
tal (préservation des forêts, de la En raison de la forte fluctuation
biodiversité…), une intensification des prix agricoles et des engrais
raisonnée de la fertilité des terres en 2008 liée aux perturbations
actuellement emblavées semble être macroéconomiques, les agricul-
la meilleure option. Selon l’OCDE, teurs dans la plupart des pays, à
la FAO et l’Institut de recherche en l’exception notable de l’Inde, ont
politique alimentaire et agricole réduit ou reporté leurs investisse-
(FAPRI – Food and Agricultural ments dans les intrants. La deman-

13
agriculture

de en semences et en engrais azotés est impossible sans le recours aux


étant relativement inélastique d’une fertilisants chimiques. Seul un tel
année sur l’autre, l’ajustement s’est rythme de croissance permettra à la
opéré sur les engrais phosphatés production de céréales, par exemple,
– avec une demande mondiale en d’autoriser une consommation équi-
baisse de 11 %, selon l’International valente à celle qui a cours aujourd’hui
Fertilizer Association (IFA) – et sur dans le monde, à savoir entre 400 et
les engrais potassiques (-20 %). 1 500 g/jour/personne.

Au total, la consommation mondia-


le de fertilisants aurait baissé de 7 %
sur l’année agricole 2008/2009,
mais de façon très inégale selon les
régions, à l’exclusion de l’Asie du
Sud (essentiellement l’Inde), de
l’Europe de l’Est, de l’Asie cen-
trale et de l’Afrique, qui n’ont pas
enregistré de baisse. Avec la reprise
progressive de l’économie mon-
diale et les perspectives favorables
concernant la demande agricole, il Pour satisfaire la demande totale
est attendu que la demande en en- de céréales destinées à l’alimenta-
grais rebondisse au-dessus du taux tion humaine et animale, la pro-
de croissance observé sur ces vingt duction céréalière annuelle (de 2,1
dernières années. milliards de tonnes aujourd’hui)
devra s’accroître de près de un mil-
liard de tonnes. La production de
Augmenter de 70 % la production viandes devra augmenter de plus
alimentaire mondiale d’ici à 2050 de 200 millions de tonnes, à 470
millions de tonnes en 2050, dont
A plus long terme, les incertitudes 72 % seront consommés dans les
autour des conditions climatiques, pays en développement (contre
des facteurs macroéconomiques, 58 % aujourd’hui). La production
des interventions politiques et, tout de biocarburants pourrait égale-
particulièrement, des prix de l’éner- ment doper la demande de produits
gie, laissent prévoir que les prix des agricoles, en fonction des prix de
produits agricoles de base resteront l’énergie et des politiques gouver-
imprévisibles, estiment l’OCDE et nementales.
la FAO dans leur rapport Perspectives
2010-2019. La volatilité des prix, L’augmentation de la production
même à très court terme, représente alimentaire sera obtenue à 90 % de
une menace à la fois pour la viabilité rendements plus élevés et de l’ac-
des exploitations (prix bas) et pour croissement de l’intensité culturale,
la sécurité alimentaire (prix élevés). et à 10 % de nouvelles terres arables.
Une grande incertitude pèse aussi Ce rapport sera de 80/20 dans les
sur les décisions d’investissement. pays en développement, où les su-
perficies cultivées auront augmenté
La production agricole mondiale d’environ 120 millions d’hectares,
augmentera plus lentement au cours principalement en Afrique subsa-
de la prochaine décennie qu’elle ne harienne et en Amérique latine.
l’a fait au cours de la précédente, Elle nécessitera des investissements
mais elle se confi rmera ensuite. Il nets de l’ordre de 832 milliards de
le faudra, car si la terre doit nour- dollars par an dans ces pays.
rir les 9,1 milliards d’humains
qu’elle portera en 2050, l’agricul- Le premier des secteurs d’action
ture mondiale doit augmenter la prioritaires devra être l’améliora-
production alimentaire de 70 %, tion de l’efficacité de l’utilisation
soit une croissance des récoltes de des intrants. Cela s’avérera toujours
1,5 % en moyenne annuelle. Ce qui plus important au fur et à mesure

14
agriculture

de la raréfaction des ressources na- les pays d’Asie qui l’ont appliquée,
turelles et de la hausse des prix des la productivité des trois principales
ressources comme les combustibles cultures alimentaires de base – riz,
fossiles, l’azote et le phosphore. blé et maïs. Entre 1965 et 1990, les
L’eau est une autre ressource qui rendements céréaliers y ont aug-
doit faire l’objet d’une utilisation menté de près de deux fois et de-
plus efficace, par le biais de prati- mie en moyenne, passant de 1,06 à
ques telles que la récupération de 2,52 tonnes à l’hectare. L’Inde, par
l’eau et la conservation de l’humi- exemple, qui a souffert jusqu’aux
dité des sols. La mise au point de années 1960 de graves famines, est
variétés culturales améliorées et des devenue aujourd’hui une grande
investissements massifs publics et puissance agricole. Elle est le pre-
privés font encore partie des mesu- mier producteur de lait et de canne à
res généralement préconisées. sucre (devant le Brésil), et le second
de blé, de riz et de fruits (derrière la
Chine).
Pour une deuxième Révolution
verte en Asie et une première en « S’il n’y avait pas eu cette révolu-
Afrique tion verte, écrit Michel Griffon(1),

Pour se donner les moyens, dès à


présent, de faire face aux besoins
alimentaires de la planète d’ici à
2050, et de manière simple et ef-
ficace, les engrais industriels, no-
tamment les engrais phosphatés,
sont incontournables et le resteront
encore longtemps. Ils sont le seul
moyen dont dispose l’humanité
pour augmenter substantiellement
les rendements à l’hectare et donc
limiter l’extension de la superficie
des terres agricoles au détriment
d’un couvert forestier déjà mis à mal.

Il est bon de rappeler que les ren-


dements mondiaux moyens de blé,
de riz et de maïs ont été multipliés
par trois entre 1950 et 2000, grâce dans Nourrir la planète, il aurait fallu
aux engrais chimiques, à la méca- détruire la plus grande partie de
nisation, à l’irrigation et aux trai- la forêt tropicale pour installer les
tements phytosanitaires. Et la su- cultures à plus faible rendement qui
perficie nécessaire pour produire auraient été nécessaires pour nour-
cent tonnes de blé a été réduite rir tout le monde. »
d’autant : 13 hectares au lieu de 40.
Aujourd’hui, l’Amérique du Nord, Cependant, plus de quarante ans
l’Europe occidentale et l’Asie après le lancement de la Révolution
consomment les quatre cinquièmes verte en Inde, les plaines verdoyates
de la totalité des engrais épandus du Pendjab ou de l’Haryana, où la
dans le monde. La France, uti- mécanisation, l’irrigation, les en-
lise 240 kg d’unités fertilisantes grais et les variétés à haut rendement
à l’hectare de blé, contre 25 en ont fait des merveilles, sont loin
Russie, et les Etats-Unis consom- d’être le spectacle dominant par-
ment 257 kg/ha d’engrais pour tout ailleurs dans le pays. Les cam-
le maïs, contre 12 en Tanzanie. pagnes indiennes restent en effet
majoritairement marquées par des
Grâce à ces méthodes qui ont si bien images de labour traditionnel, à
réussi en Occident, la Révolution l’araire tracté par le bœuf, et de
verte a fortement augmenté, dans femmes accroupies dans les champs

15
agriculture

à repiquer le riz ou à arracher pa- que sont si faibles qu’en termes de


tiemment les mauvaises herbes… retour sur investissement il serait
plus facile de passer de 1 à 3 tonnes à
Il y a donc largement de la marge l’hectare sur ce continent que de 8 à
pour une deuxième Révolution 10 t/ha en Europe. En Afrique sub-
verte en Inde et dans les autres pays saharienne, précise la FAO, on uti-
d’Asie qui ont appliqué la première lise à peine 9 kg d’engrais à l’hecta-
(Pakistan, Indonésie, Philippi- re, alors que la moyenne mondiale
nes, Vietnam et Thaïlande). Elle tourne autour de 100 kg/ ha ! Et ce
est indispensable pour relancer la continent ne consomme que 3 %
croissance des rendements qui pla- des engrais utilisés dans le monde,
fonnent, notamment ceux de riz, alors qu’il représente 12 % de la po-
et ne suffit plus à suivre les besoins pulation mondiale et 18 % des terres
de l’ensemble d’une population en cultivées de la planète.
expansion et, surtout, de classes
moyennes dont les habitudes ali- C’est donc bien en Afrique que
mentaires, notamment en produits se trouve le plus fort potentiel de
carnés, se rapprochent de celles qui croissance du marché des engrais
ont cours dans les pays riches. En en général et des phosphates en
Afrique subsaharienne, la situation particulier. A la condition de sur-
est plus que préoccupante. La fa- monter un certain nombre de diffi-
mine y menace en permanence. Au cultés, dont une carence en matière
printemps 2009 encore, près de 10 d’infrastructures de transport et de
millions de personnes au Niger et réseaux de distribution. Le trans-
port des engrais depuis un port
africain jusqu’à une exploitation
située à 100 km à l’intérieur des
terres peut revenir plus cher que
l’expédition de ces mêmes engrais
depuis l’Amérique du Nord jusqu’à
un port africain, note le Fonds in-
ternational pour le développement
agricole (FIDA). Résultat, les pe-
tits agriculteurs africains paient
les engrais jusqu’à deux fois plus
cher que le prix mondial moyen.
au Tchad se sont trouvées confron-
tées à une crise alimentaire due à la Cela étant, l’Afrique subsaharienne
sécheresse, et la prochaine saison ne connaît pas que des problèmes.
agricole est compromise en raison Après des décennies de déclin,
de l’exode des populations sinistrées le secteur agricole subsaharien,
vers les villes. constitué à 80 % de petits exploi-
tants, a progressé de plus de 3,5 %
De nombreuses voix s’élèvent de en 2008, soit nettement plus que le
par le monde pour prôner une taux de croissance démographique
Révolution verte en Afrique sub- de 2 %. Les gains ont bénéficié d’un
saharienne et plus générale- environnement de politiques plus
ment dans les pays en développe- favorables pour l’agriculture dans
ment. C’est là que se trouve le plus de nombreux pays et de la hausse
grand gisement d’accroissement des cours mondiaux des produits
des rendements, et c’est là que sont de base comme le blé et le riz. Les
les 450 millions de petits agri- avancées technologiques, telles que
culteurs qui seraient susceptibles la nouvelle variété de riz Nerica
d’apporter l’excédent d’offre mon- (New Rice for Africa) résistante à
diale nécessaire pour satisfaire les la sécheresse, ont également contri-
besoins de la planète, alors que le bué à accroître la production dans
potentiel d’accroissement dans les la région. Preuve qu’une Révolu-
pays riches est nettement moindre. tion verte peut tout à fait réussir en
En effet, les rendements en Afri- Afrique subsaharienne.

16
agriculture

Un des principaux atouts de la ré- croissante de l’industrie des biocar-


gion est son abondance en ressour- burants. D’ailleurs, le Groupe n’est
ces naturelles, et notamment en eau, pas engagé dans une éthique de pro-
même si la répartition en est très fits à tout prix, mais bien plutôt dans
inégale. A l’heure actuelle, 3 % seu- une action susceptible de nourrir les
lement des cultures vivrières y sont hommes grâce à des solutions techno-
irriguées, contre plus de 20 % en logiques permettant une agriculture
moyenne dans le monde. de précision, qui a pour but d’optimi-
ser la gestion des parcelles en ajustant
les apports au plus près des besoins
de la plante, en réduisant l’impact de
l’agriculture sur l’environnement et
en augmentant la compétitivité par
une plus grande efficacité.

Conscient du fait que les parts de


marché se gagnent aussi avec des
OCP pour une agriculture produits à la pointe du progrès, le
de précision Groupe est engagé, au niveau de sa

Aujourd’hui, des solutions exis-


tent pour bénéficier des avanta-
ges indéniables de la fertilisation,
tout en prévenant ou en éliminant
l’effet potentiellement néfaste des
engrais, y compris phosphatés, sur
l’environnement. Elles sont résu-
mées dans le concept de révolution
agricole « doublement verte », ca-
pable d’accroître les rendements
et en même temps acceptable pour
l’écologie et l’environnement.

En connaissant les besoins du sol


en fonction de sa composition et du
type de culture, et en suivant grâce
à l’imagerie par satellite avec une
grande précision l’état des cultu-
res au niveau de chaque champ, on Direction Recherche et Développe-
peut utiliser le bon engrais et ad- ment, dans des projets R&D destinés
ministrer « la bonne dose au bon à mettre au point des engrais adaptés
endroit et au bon moment ». D’où à différents besoins spécifiques. Pour
un meilleur timing et une économie répondre aux besoins de certains pays
sur les quantités. La pratique de aux faibles revenus, par exemple, un
cette agriculture raisonnée fait que des projets étudie la possibilité d’une
l’utilisation d’engrais chimiques application directe de phosphate brut.
diminue dans le monde développé à Une approche qui offrirait un ren-
partir des années 1990 : de 20 % en dement optimal à un coût moindre
10 ans en France par exemple. pour les régions à forte pluviométrie
et aux sols acides capables d’assimiler
Les sols saturés en phosphore ont directement le phosphore de la ro-
besoin d’apports annuels moindres che. Des essais sont entrepris dans
d’année en année. Pour OCP, cette des plantations de cacao au Ghana et
baisse de la consommation sera lar- en Côte d’Ivoire avec la coopération
gement compensée par l’accroisse- d’opérateurs locaux, et les premiers
ment des besoins en engrais dû à la résultats sont encourageants.
croissance démographique planétai- 1) Michel Griffon, agronome et économiste, est chercheur au Centre
de coopération internationale en recherche agronomique pour le déve-
re, à la lutte pour mieux nourrir les loppement et président du Conseil scientifique du Fonds français pour
l’environnement mondial et de l’Institut d’études du développement
populations pauvres et à la demande économique et social.

18
agriculture

19
agriculture

21
.2
rapport annuel /// ocp /// 2009 stratégie anti-pollution
stratégie anti-pollution

our pérenniser son nuer à exploiter les richesses du sol

P développement indu-
striel et maintenir
un leadership dans
son secteur, le Groupe ocp
relève le défi de l’environ-
sans tenir compte du cadre naturel
actuel et futur, il est décidé à ren-
dre ses activités et ses installations
conformes aux meilleurs standards
en matière de lutte contre la pol-
nement à tous les niveaux de lution. Il est résolu, à cet effet, à
son activité. Il vise à faire ne pas se contenter des exigences
de la lutte contre la pollu- du cadre réglementaire national,
tion, avec les technologies mais d’aller au-delà, en adoptant
les plus avancées, une source les normes de la Banque mondiale,
importante de réduction des qui sont les plus strictes.
coûts et de renforcement de
sa compétitivité. Cependant, et au-delà des consi-
dérations éthiques et réglemen-
Le Groupe OCP fait de l’environne- taires de cette approche, OCP voit
ment une composante clé de sa stra- dans la lutte contre la pollution des
tégie de développement. Conscient opportunités de réduction de ses
qu’il n’est pas envisageable de conti- coûts et d’amélioration de sa com-

23
stratégie anti-pollution

pétitivité internationale, gage du l’environnement. Pour accompa-


maintien, voire du renforcement gner cette stratégie de développe-
de son leadership. ment durable, le Groupe OCP dis-
pose de nombreux projets.
N°1 mondial du phosphate, le
Groupe est fier de produire et La stratégie eau du Groupe consiste
commercialiser des produits qui à rationnaliser la consommation de
contribuent à nourrir les êtres hu- cette ressource et se matérialise au
mains et à entretenir la fertilité des niveau du transport du minerai,
sols, voire à assurer la sécurité ali- du dessalement de l’eau de mer, du
mentaire aux quatre coins du glo- recyclage des boues de lavage et des
be. Il est en même temps conscient eaux usées et de la récupération des
que ses activités sont extrêmement eaux pluviales. Une stratégie qui
gourmandes en eau et en éner- renforce l’engagement du Groupe
gie et qu’une rationalisation de la en faveur du programme national
consommation de ces ressources, de protection des eaux brutes des
tout en ayant des effets bénéfi- nappes phréatiques et des barrages.
ques sur l’environnement, ne peut
qu’entraîner une réduction de ses Des millions de mètres cubes
coûts et donc un renforcement de d’eau économisés par an grâce
sa compétitivité. C’est pourquoi au transport par pipeline
tous ses projets de développement
obéissent à un même mot d’or- Le pipeline (slurry pipe) est le pro-
dre, à savoir « l’environnement jet phare du Groupe en matière
pour un leadership durable ». Le de convergence entre réduction
Groupe vise ainsi à la fois à assu- des coûts et rationalisation de la
rer de façon durable son leadership consommation d’eau. Ce nouveau
dans son domaine et la protection moyen de transport permet d’op-
de l’environnement, deux objectifs timiser fortement l’utilisation des
désormais inséparables. ressources hydriques mais aussi
énergétiques. Le pipeline reliant
Khouribga à Jorf Lasfar est à présent
« ficelé ». Le projet dispose de tous
les financements et les travaux du
premier tronçon ont commencé.

Actuellement, le transport de
la roche, du site minier au site
chimique, s’effectue par train. Ce
qui exige de sécher le phosphate
pour baisser le taux d’humidité de
12 % à 2 % afi n de le transporter
à moindre coût. L’étape suivante
consiste à le réhumidifier sur le
site chimique pour élever ce taux à
La stratégie eau 60 % nécessaire à son traitement.

L’économie d’eau a toujours été La suppression du séchage à la


une préoccupation majeure et mine grâce au pipeline aboutira à
constante pour OCP afi n de dimi- une économie de prés de 30 DH/
nuer la pression sur les ressources tonne. La pulpe de phosphate pas-
hydriques naturelles. L’objectif est sera ainsi de ses 12 % d’humidité
d’arriver à un bilan d’eau positif. à 40 % dans le pipeline et enfi n à
Hissée au rang de composante stra- 60 % au stade de la valorisation.
tégique des projets industriels du L’eau utilisée dans le pipeline
Groupe, l’utilisation optimisée de sera, enfi n, récupérée. Le pipeline
l’eau s’intègre harmonieusement Khouribga-Jorf Lasfar permettra
dans un nouveau concept d’in- ainsi d’économiser plus de trois
vestissement, plus respectueux de millions de m3 d’eau par an.

24
stratégie anti-pollution

Le dessalement couvrira la besoins en eau et évitera de puiser


totalité des besoins en eau de 9 millions m3 /an dans la nappe
la plateforme de Jorf Lasfar phréatique de Bhira.

Le dessalement de l’eau de mer sera Recyclage des eaux urbaines de


réalisé grâce à la récupération de Khouribga : une économie de
l’énergie issue du process indus- 5 millions de m 3 d’eau par an
triel. Il couvrira les besoins de la
plateforme de Jorf Lasfar, estimés Le projet de recyclage des eaux
à 47 millions de m3 d’eau douce usées de la ville de Khouribga, réa-
par an, libérant à terme les 25 lisé en collaboration avec l’ONEP
millions de m3 /an pompés dans le (Office national de l’eau potable),
barrage Daourat. Le même concept permet de récupérer 5 millions de
sera dupliqué à Safi, où le dessa- m3 d’eau par an qui serviront au
lement produira 26 millions de lavage des phosphates et à l’arro-
m3 /an, avec à la clé l’économie sage des espaces verts. Là encore,
des 12 millions m3 /an des eaux de économies d’argent et de ressources
surface consommés actuellement. sont en phase avec la réduction de
l’impact négatif sur l’environnement
Ces projets viennent renforcer par rejet des eaux usées dans le mi-
l’expérience réussie sur le site de lieu naturel. Deux autres projets sont
Laâyoune, où la station de dessale- à l’étude à Youssoufia et Bengue-
ment de l’eau de mer, mise en place rir, avec des capacités respectives de
depuis les années 1970, produit 3 et 2 millions de m3 /an.
aujourd’hui près de 1,5 million de
m3 /an. Ville Verte et Mine Verte :
60 % des besoins en eau
A terme, ce sont environ 100 mil- économisés
lions de m3 /an qui proviendront
du dessalement sur les différents A l’instar des grands projets de
sites du Groupe. villes écologiques comme Ecopo-
lis, Dongtan (Chine), Akademia
16 000 m3 /j d’eau récupérés (Oural-Russie), Masdar (Abou
grâce au recyclage des boues Dhabi) et d’autres de par le monde,
de lavage grâce à la forte volonté du Groupe,
le Maroc entre à son tour dans la
Afi n de concilier pérennisation de dynamique des cités du futur. Le
l’activité minière et développement lancement des deux projets phares
durable à Khouribga et Youssou- de Ville Verte Mohammed VI à Ben-
fi a, le Groupe OCP y développe guerir et de Mine Verte à Khouribga
des laveries dotées de systèmes de en témoignent (voir page 35).
décantation des boues et de recy-
clage des eaux usées. Des digues de Ces projets, ainsi que ceux qui
décantation ont été aménagées sous concerneront bientôt tous les sites
forme de bassins sur de grandes su- de production du Groupe, par-
perficies afi n de stocker les boues ticipent d’une démarche visant à
à proximité des laveries. La distri- réhabiliter les sites miniers dans le
bution est assurée par écoulement cadre d’un développement durable
naturel. Après un stockage de la intégré, avec récupération des eaux
boue tour à tour dans chaque bas- pluviales, maximisation du recy-
sin, interviennent la décantation clage des eaux usées et installation
puis la récupération de près de 5,8 de systèmes d’économie d’eau dans
millions de m3 /an. les logements. Toutes ces mesures
permettront d’économiser jusqu’à
Des projets similaires sont à l’étu- 60 % des besoins par rapport aux
de à Benguerir. L’extension de la modes de fonctionnement urbains
conduite d’eau reliant le barrage classiques en matière d’approvi-
Al Massira à Benguerir permettra sionnement et de gestion de l’eau.
à OCP de couvrir la totalité de ses

27
stratégie anti-pollution

La stratégie énéergie Le Solar Needs Assessment


apportera à OCP la maîtrise
Le deuxième volet de la stratégie du solaire
environnement d’OCP repose sur
une ambitieuse politique de réduction La mobilisation des énergies
de la consommation d’énergie et de renouvelables ne se limite pas
recours aux énergies renouvelables. aux pôles urbains écologiques.
Le Groupe OCP est en effet mo-
Réduction des rejets de bilisé autour d’une ambitieuse
CO 2 de 900 000 t/an grâce politique d’efficacité énergétique
au pipeline Khouribga-Jorf fondée sur le développement des
Lasfar énergies renouvelables, et en par-
ticulier l’énergie solaire. OCP a
Le transport des phosphates par pi- décidé de mener une importante
peline est beaucoup moins coûteux : étude, dite « Solar Needs Asses-
1 $/tonne contre 7 à 8 $ par train. ment », destinée à lui apporter la
En outre, les émissions de gaz à ef- visibilité nécessaire sur les diffé-
fet de serre sont réduites grâce à la rentes technologies disponibles
disparition du transport par train sur le marché, leur coût et leur
et du séchage. Le pipeline K hou- adaptabilité à ses besoins. Elle
ribga-Jorf L asfar permettra permettra aussi de répondre aux
une réduction de quelque 900 différentes demandes de partena-
000 tonnes de CO2 /an, soit plus riat présentées au Groupe en ma-
de 20 % de l’empreinte carbone de tière d’énergie solaire.
l’activité phosphatière du Maroc.

Une électricité OCP La Direction Environnement,


produite par le Pôle Chimie pilote et cheville ouvrière

D’ici à 2015, les sites miniers de- Toutes les questions liées à l’en-
vront avoir réduit au maximum vironnement au sein d’OCP sont
leur consommation d’énergie : centralisées par la Direction Envi-
87 GWh seront économisés grâce ronnement. En collaboration avec les
au transport du minerai par pipe- différentes directions du Groupe et
line ; 910 GWh proviendront de ses sites opérationnels, elle a pour
l’arrêt du séchage de la pulpe de mission de promouvoir l’approche
phosphate à Khouribga et Yous- environnementale et de démontrer
soufi a. Côté chimie, la même an- son intérêt économique. C’est elle
née les sites de Jorf Lasfar et Safi qui mène des études, procède à des
devront parvenir à un bilan éner- benchmarks sur les concurrents,
gétique positif grâce à l’électricité recense et analyse les procédés
produite par récupération de la technologiques mis en place de par
chaleur émise lors du processus de le monde. Ces activités sont desti-
production de l’acide sulfurique. nées à permettre au Groupe d’être
toujours à la pointe du progrès.
Des énergies renouvelables pour
les pôles urbains écologiques Compte tenu de la transversalité
des objectifs liés à l’environnement,
Quant au recours aux énergies la Direction Environnement a fait
renouvelables, il se manifeste no- le choix de se structurer autour de
tamment dans les projets de pôles ses projets, un mode d’organisa-
urbains écologiques Ville Verte tion favorisant la mutualisation des
Mohammed VI et Mine Verte. Les efforts, la flexibilité, le travail en
économies d’énergie s’y feront via équipe et l’évaluation dynamique.
le solaire et les systèmes d’isolation
pour un chauffage et une climatisa-
tion économiques et aux lampes bas-
se consommation pour l’éclairage.

28
stratégie anti-pollution

Quatre projets ont ainsi été développer une expertise maison


identifiés : s’agissant des technologies liées à
ces secteurs clés. Le Groupe entend
1/ Performance : réduire l’em- être maître de la situation à tous
preinte environnementale des ac- ces niveaux, comme il entend an-
tivités du Groupe en promouvant ticiper l’avenir et maîtriser tous les
l’optimisation des ressources des métiers y afférant.
unités de production, dans une lo-
gique de réduction des coûts et de Dans cette optique, la Direction
création de valeur. Environnement du Groupe est en
2/ Leadership : permettre au train de monter un Clean Techno-
Groupe de maîtriser les enjeux liés logy Center (Centre de technologies
à l’environnement, à l’énergie, à propres), en partenariat avec un
l’eau et à l’empreinte carbone, et opérateur américain de haut ni-
de dessiner l’avenir du secteur des veau. Projet phare de la Direction
phosphates et dérivés. Environnement, le « Cleantech »
3/ Citoyenneté : se positionner apportera des réponses technologi-
de façon exemplaire dans le tissu ques aux problèmes d’aujourd’hui,
social marocain et apporter une mais aussi permettra de réfléchir à

contribution effective face aux dé- des solutions d’avenir. Le Clean


fi s et enjeux mondiaux dans les do- Technology Center (CTC) devra
maines de l’environnement et du travailler sur plusieurs fronts :
développement durable. • identifier et développer des idées et
4/ Stewardship (exemplarité) : technologies environnementales en
élever le niveau de conscience, aussi accord avec les besoins du Groupe ;
bien à l’échelle du Groupe que du • servir de levier pour le leader-
pays, sur les enjeux environnemen- ship durable d’OCP, en capita-
taux et promouvoir le partage du lisant sur les expériences et le sa-
savoir-faire acquis. voir-faire acquis et en traquant et
tirant profit des réussites obtenues
ailleurs ;
Innover pour maintenir
• consolider le rôle d’OCP en tant
le leadership que locomotive pour la promotion
de la croissance verte au niveau ré-
Les enjeux liés à l’environnement gional, national et continental ;
sont appelés à prendre de l’acuité • faciliter l’incubation des entre-
dans les domaines de l’énergie, de prises porteuses de projets dans le
l’eau et de la gestion des déchets. domaine des technologies propres ;
Leur importance stratégique est • favoriser l’émergence et le dé-
telle que le Groupe OCP se doit de ploiement des initiatives internes

29
stratégie anti-pollution

ou externes s’inscrivant dans le mance Improvement Plan). Menée


domaine des technologies propres. en partenariat avec Ecology & En-
vironnement et JESA ( Jacobs Engi-
Pour atteindre ces objectifs, le neering SA), l’EPIP débouchera sur
CTC s’attachera à entreprendre les un plan d’amélioration de la per-
actions suivantes : formance environnementale.
• nouer des relations avec des cen-
tres de recherche, nationaux et Il en est attendu une évaluation
étrangers, agissant dans les mêmes du coût de l’action, mais égale-
sphères d’activité ; ment celui de l’inaction, ainsi
• utiliser les mécanismes de coo- qu’un planning de réalisation des
pération susceptibles d’apporter les solutions techniques permettant
ressources techniques et financières d’améliorer cette performance.
appropriées ; Cette étude fera suite de manière
• établir des partenariats avec les opérationnelle à celle menée par
acteurs reconnus dans le domaine le cabinet Tecsult Aecom sur les
des technologies propres ; impacts environnementaux des
• abriter des séminaires, organiser activités du Groupe (voir « Réa-
des formations et fournir de la docu- lisations industrielles »).

mentation améliorant l’appropria- Un scoreboard (tableau de bord pour


tion des technologies propres par le suivi des résultats) permettra de
le plus grand nombre. mesurer les progrès accomplis et
de faire connaître l’efficacité de la
Alors que tous les grands groupes politique environnementale. Cette
internationaux se dotent d’institu- étude, comme celle en cours pour
tions plus ou moins similaires, cet- le CTC, est en phase avec la vision
te initiative OCP, unique au Ma- destinée à doter le Groupe d’outils
roc et en Afrique, constituera une et de ressources humaines lui per-
locomotive pour le Royaume dans mettant de transformer les défi s
ce domaine, mais aussi un moyen environnementaux en opportuni-
pour le Groupe de rayonner sur tés de développement durable.
tout l’espace africain et mondial.

Réduire l’empreinte carbone


Evaluer le coût de l’action
et de l’inaction Dans ce domaine, le Groupe OCP
se place parmi les premières entre-
Dans la continuité de l’étude du prises africaines à avoir volontaire-
Cleantech Center, a été lancée ment réalisé et communiqué les ré-
l’étude EPIP (Environment Perfor- sultats de l’étude sur son empreinte

30
stratégie anti-pollution

carbone : 3 millions tCO2 en 2007, litique environnement. Il explore


soit 5 % des émissions nationales. toutes les possibilités de bénéficier
Le Groupe a récemment acquis le de l’un des mécanismes de flexibi-
protocole de suivi certifié qui a ser- lité offerts par le marché mondial
vi à cette évaluation. Il lui servira à du carbone, notamment le Méca-
actualiser l’empreinte carbone de nisme de développement propre
façon régulière et appropriée des (MDP). Ce mécanisme permettrait
différents sites de production dès au Groupe de bénéficier de reve-
l’année 2010. Un comité « Foot- nus supplémentaires en revendant
print OCP » a été constitué à cet à des pays du Nord ayant dépassé
effet avec ces derniers. leur quota d’émission, des crédits
provenant de ses projets à faible
La politique cabone du Groupe est empreinte carbone.
basée sur trois leviers principaux :
Toutes ces initiatives permettent
• l’actualisation de l’empreinte à OCP de contribuer eficacement
carbone ; à la lutte globale contre les émis-
• l’adoption d’un plan d’action sions responsables du chagement
pour limiter ou réduire les émis climatique que subit la planète.

sions de carbone en prenant en


compte les pistes de réduction en Reboisement : réhabiliter tout
interne (efficacité énergétique, en générant des revenus
changement de combustible, éner-
gies renouvelables, entre autres) ; Désireux de marier souci de l’en-
• la compensation, s’il y a lieu, vironnement et opportunités éco-
du reste des émissions par des nomiques, OCP affiche sa volonté
opportunités de réduction ex- d’aller plus loin que les simples
ternes à l’entreprise, dans une réhabilitation et reboisement des
approche volontaire. Il en est sites qui devraient, notamment,
ainsi du programme de la Fon- générer des revenus.
dation Mohammed VI pour la
protection de l’environnement Dans la région de Khouribga par
vis-à-vis duquel OCP s’est en- exemple, 100 000 arbres de type
gagé à compenser environ 6 000 atriplex recouvriront une surface
tonnes de CO2/an générées par de 20 hectares. Ces arbres produi-
le transport de son personnel. sent un fourrage de bonne qualité
riche en protéines. D’autre part, il
OCP est également en train de bâ- est prévu de planter 30 000 arbres
tir des projets « d’atténuation car- fruitiers sur 150 hectares.
bone » dans la continuité de sa po-

31
stratégie anti-pollution

En 2008, et à titre expérimental, fruitiers y sont prévus sur une pe-


le Pôle Chimie a consacré une su- louse de gazon de 120 000 m². Le
perficie de 5 hectares à la planta- plan d’action 2010 et 2011 prévoit
tion de 6 100 jatrophas, un arbre la plantation de 100 000 eucalyptus
originaire d’Amérique centrale par an.
dont le fruit est riche en huile
susceptible d’être transformée en
carburant végétal, avec un taux de Les réalisations 2009
réussite de 90 %.
Plan d’action de gestion
Parallèlement, le Groupe a lancé des rejets liquides.
un programme d’introduction ex-
périmentale de l’arganier sur le site De nombreuses opérations de recycla-
de Khouribga. Au Maroc, quelque ge et de réutilisation ont été menées,
2 000 personnes travaillent dans notamment :
des coopératives consacrées à la fa- • le recyclage et la réutilisation des
brication d’huile d’argan. L’arbre, eaux de refroidissement des pro-
qui n’existe qu’au Maroc, perd du cessus industriels ;
terrain depuis le début du siècle. • la récupération et le recyclage

Jusqu’ici, on pensait qu’il ne pouvait des eaux de lavage des lignes phos-
s’adapter ailleurs que dans son mi- phoriques ;
lieu naturel. Pourtant l’opération de • la construction de la station de
Khouribga est un succès. Elle est sur le traitement des eaux usées de la ville
point d’être étendue aux autres sites. de Khouribga ;
• la réalisation du circuit de ré-
Le lac artificiel de Sidi Chennane, cupération des eaux pluviales à
à Khouribga, sera aménagé dans le Khouribga ;
cadre de la réhabilitation du site mi- • la construction de digues d’épan-
nier. Crée en 1998, d’une surface de dage à la sortie des usines de lavage
13 000 m², le lac a vu fleurir sur ses pour la récupération de 1 500 m3
rivages près de 20 000 arbres pour d’eau par jour ;
une surface allouée de 5 hectares. • la réalisation d’une station de trai-
Pour animer le secteur, 2,5 hectares tement d’eau pour fournir l’eau po-
de terrain sont destinés à accueillir table à la cité minière de Boucraâ.
un parc zoologique abritant diverses
espèces d’oiseaux et d’animaux, en Programme de lutte contre
sus d’un parc de pigeonniers sur plus la pollution de l’air.
d’un hectare. L’activité reboisement
s’étend aussi au site résidentiel d’El Un programme ambitieux de li-
Jadida. 100 000 arbres forestiers et mitation des émissions dans l’air

32
stratégie anti-pollution

est lancé au niveau des différents • la création d’une ceinture verte


sites d’exploitation du Groupe. En autour des usines chimiques
2009, les actions phares ont été les (125 000 arbres) ;
suivantes : • la création d’espaces verts sur les
• remplacement des anciennes li- sites de Youssoufi a et Benguerir ;
gnes sulfuriques par de nouvelles • la plantation de 598 000 arbres
unités, opération qui a permis la à la mine ;
réduction des émissions de dioxyde • la plantation d’arbres dans le
de soufre et de gaz à effet de serre ; milieu urbain (120 000 arbres).
• rénovation des systèmes de dé-
poussiérage et de lavage des gaz Autres actions citoyennes.
dans les unités chimiques ;
• équipement des vingt jetées des Pour réduire les effets de ses acti-
convoyeurs par des groupes de dé- vités sur l’environnement, OCP a
poussiérage à Khouribga ; mis en place un système approprié
• réduction des vibrations et des de gestion selon les normes ISO
projections dues à l’explosif (sau- 14001. En tant qu’entreprise in-
tage dans la mine) par l’adoption tégrée dans son environnement,
du tir séquentiel ; OCP entreprend différentes ac-
• équipement de quatre fours sé- tions au niveau de ses sites et de
cheurs de l’usine de séchage à Gan- leur région, dont on peut citer no-
tour par des fi ltres à manches (2e tamment :
batterie) et le démarrage des travaux • au chapitre qualité, plusieurs
d’installation des fi ltres à manches certifications et accréditations ont
sur les fours sécheurs de Beni Idir, à été passées avec succès, dont la cer-
Khouribga. La réduction des émis- tification ISO 9001 V 2008 pour
sions de poussières suite à la géné- les usines de traitement à Gantour,
ralisation progressive des fi ltres à et le certificat de conformité ISPS
manches dans les unités de séchage pour les installations portuaires du
a réduit de 30 fois la concentration Groupe au port de Casablanca ;
de l’air en poussières. • la sécurité a également fait l’ob-
jet d’actions aussi nombreuses que
Gestion rationnelle des variées, dont l’élaboration de la
déchets solides. cartographie de tous les risques sur
le site de Khouribga (MNK) par
L’industrie des phosphates génère le cabinet Protivity (risk manage-
d’importantes quantités de dé- ment) et la réalisation des plans
chets solides qu’il importe de maî- d’actions d’évaluation des risques
triser afi n de limiter leur impact des différentes entités des mines ;
sur l’environnement. Des efforts OCP participe à l’opération Plages
de recyclage sont consentis au sein propres par le parrainage des ac-
des sites d’exploitation du Groupe, tions d’embellissement et de sensi-
dont voici quelques exemples : bilisation ;
• reprise du vanadium usagé par • OCP obtient le « pavillon bleu
son fournisseur initial ; en 2009 » dans le cadre de la cam-
• recyclage des huiles usagées ; pagne Plages propres parrainée par
• mise en place d’un système de tri ses soins pour les plages de Foum El
des déchets. Oued à Laâyoune et Souiria Kdima
à Safi.
Intégration des installations
OCP dans le paysage naturel.

Le mode d’extraction du phosphate


fait que la couche fertile les terrains
est très faible et difficile à récupé-
rer. Pour pallier cet effet, des ac-
tions de réhabilitation des terrains
remués sont systématiquement en-
gagées par reboisement, telles que :

33
.3
rapport annuel /// ocp /// 2009 ville verte mohammed vi et
mine verte de khouribga
ville verte mohammed vi et mine verte de khouribga

a Ville Verte Mo- genre nouveau. Le Groupe, maître

L hammed vi et la Mine
Verte de Khouribga,
deux projets am-
bitieux qui illustrent l’in-
térêt résolu du Groupe OCP,
d’ouvrage de ce projet, lance ainsi
un défi environnemental majeur
dans une région semi-aride.

Achevé en 2020, ce pôle urbain


avec le soutien du Souverain, du développement durable, dans
pour une stratégie de déve- la région de Rhamna, sera sans
loppement durable qui ne se conteste une première dans toute
limite pas à l’industrie des l’Afrique. Il fera appel aux der-
phosphates. nières prouesses urbanistiques
pour donner vie à un véritable
petit éden. Sa conception repose
Ville Verte Mohammed VI, une sur un certain nombre d’impé-
première dans toute l’Afrique ratifs techniques, dont le recy-
clage et la réutilisation des eaux
Avec le chantier de la Ville Verte usées, une gestion cohérente des
Mohammed VI, lancé en 2009 à déchets, la bonne orientation des
70 km au nord de Marrakech, le bâtiments pour une meilleure
Groupe OCP est en train de fai- gestion de l’ensoleillement et des
re jaillir de terre une ville d’un ombrages, l’usage de vélos et de

35
ville verte mohammed vi et mine verte de khouribga

bus électriques performants, mais La nouvelle ville n’est pas unique-


aussi sur la gestion des densités ment destinée au déploiement de
humaines. prouesses technologiques en matière
d’urbanisme. Elle s’inscrit égale-
Au programme, une coulée verte ment dans une logique économique,
sur plusieurs kilomètres – sorte sociale et culturelle ambitieuse. La
de colonne vertébrale enrichie Ville Verte Mohammed VI est en
d’une grande variété d’arbres et effet destinée à jouer un rôle de lo-
de végétaux adaptés au climat – comotive du développement indus-
un système aquatique souterrain triel et logistique pour l’ensemble
pour instaurer un microclimat et de la région Marrakech-Tensift-
le gérer, des habitations confor- Al-Haouz.
tables, des petits commerces... Au
total, une ville destinée à accueillir Par ailleurs, le projet vise à amé-
90 000 habitants, avec 23 000 liorer les revenus de la population,
logements, dont un cinquième à favoriser l’accès aux services pu-
d’habitats « seniors ». La ville blics, à promouvoir et à développer
sera construite autour de l’Univer- les ressources humaines, à valori-
sité Mohammed VI Polytechnique. ser l’identité culturelle locale, et
L’aménagement architectural de la à créer une plateforme logistique
nouvelle ville est avant-gardiste au et de services au niveau régional.
niveau du continent, puisqu’il est Enfi n, le futur centre urbain s’in-
tègrera dans une démarche de dé-
veloppement durable.

L’exigence du respect de l’environ-


nement suppose des performances
au niveau des bilans thermique et
hydraulique, ainsi que de l’em-
preinte carbone, mais les techni-
ques auxquelles fait appel le projet
« sont largement le fruit du bon
sens et d’une riche expérience de la
tradition constructive marocaine
fondé sur une approche intégrée locale, explique l’architecte. Nous
visant la protection de l’environ- devons, par exemple, tenir compte de
nement et du système écologique. dispositifs d’ombrage, de la densité
Le concept de ville verte n’a rien des bâtiments allant jusqu’à cinq
à voir avec « une ville tapissée de niveaux, pour permettre de rafraî-
vert, souligne Sâd Benkirane, ar- chir en partie les espaces publics. La
chitecte et urbaniste en charge du gestion des flux d’air et le rôle de l’eau
projet, mais émane d’une démar- dans le rafraîchissement sont autant
che responsable vis-à-vis de l’en- de solutions vernaculaires et low-tech
vironnement. » Ce qui vaut au qui sont à notre disposition. »
projet l’inscription dans une dé-
marche de certification aux stan- Ainsi, l’édification de la Ville verte
dards internationaux. La nouvelle Mohammed VI fera notamment appel
cité sera effectivement construite à des techniques marocaines ancien-
selon les normes strictes des labels nes de construction utilisées dans le
LEED ND (Leadership in Energy passé pour fonder des cités comme
and Environmental Design for Marrakech ou Rabat. « Marrakech,
Neighborhood Development). Les ville-jardin par excellence, bénéficie
bâtiments seront dotés d’un sys- des mêmes conditions climatiques
tème d’isolation pour diminuer que la région de Benguerir, ce qui en
les besoins de climatisation et de fait une référence incontournable,
chauffage, alors que l’éclairage do- fait remarquer Sâd Benkirane. Nous
mestique et public sera assuré par avons donc tiré parti du rôle fondateur
des générateurs électriques fonc- qu’a joué l’eau dans l’aménagement de
tionnant à l’énergie solaire. la ville ocre. Toute l’organisation de

36
ville verte mohammed vi et mine verte de khouribga

Marrakech, le tracé de la ville, le des- venir, outre OCP, les collectivités


sin des jardins dont l’Aguedal, tous locales, la Fondation Rhamna pour
ces éléments ont suivi l’organisation le développement durable et autres
du réseau d’irrigation de l’époque. » investisseurs publics et privés.
A signaler : la présence de la voiture A la question de savoir si la ville
devant être contrôlée au maximum, de Benguerir ne risque pas d’être
le projet intègre ce que l’on appelle « cannibalisée » par un projet aussi
un « ring » (voir plan ci-dessous), ambitieux, l’architecte explique
route périphérique englobant la ca- que c’est en réalité le contraire qui
pitale des Rhamna et au-delà de la- va se passer. « La Ville Verte Mo-
quelle l’entrée de la voiture thermi- hammed VI est avant tout une ville
que sera strictement contrôlée. écologique, et non un mastodonte
industriel qui va venir écraser tout
Une telle ville révolutionnaire est- sur son passage. Elle se doit de gui-
elle d’actualité au Maroc, vu les der et évaluer durablement le dé-
préoccupations majeures du pays ? veloppement de communautés en
« Avec tous les problèmes que nous s’appuyant sur les directives de la
connaissons, tous les déséquilibres norme LEED ND, selon lesquelles
des écosystèmes, que ce soit au niveau au moins 25 % du nouveau pôle

RI
1 2
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VILLE
LLE VERTE
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INDUSTRIELLE FUTURE UR
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ET LOGISTIQUE DE LA CITÉ IN
VILLE VILLE
VERTE OCP
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VERTE
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MOHAMMED VI
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AU

mondial ou au Maroc, c’est principa- urbain doit s’imbriquer dans la ville


lement vers ce genre de projets verts existante, en l’occurrence Bengue-
et conçus dans une vision de déve- rir. Pour construire le centre ur-
loppement durable que l’on devrait bain, nous aurons besoin de près
s’orienter », répond l’architecte. de 12 000 personnes. Où irions-
Une telle expérience est en effet nous chercher ces ressources, si
censée, précisément, constituer un ce n’est avant tout à Benguerir ?
rempart contre l’usage incontrôlé Pour construire les habitations, les
des carburants fossiles importés, commerces, les espaces de diver-
contre le gaspillage de l’eau pota- tissement, les ensembles sportifs,
ble à travers un système de gestion pour donner une âme à la ville en
plus intelligent, contre le pro- y implantant l’Université Moham-
blème des décharges publiques qui med VI, pour peaufi ner la touche
polluent aussi bien la surface de locale, pourquoi irions-nous faire
la terre que la nappe phréatique, appel à d’autres ressources si cette
toutes préoccupations que le Ma- ville peut donner lieu à la création
roc ne peut se permettre d’ignorer. d’un foyer d’activités diverses ? »
Le projet sera réalisé selon un
schéma institutionnel garantissant En outre, selon l’architecte, un plan
sa pérennité à la faveur de parte- de développement devra être éla-
nariats public-privé, faisant inter- boré pour Benguerir afi n d’éviter

37
ville verte mohammed vi et mine verte de khouribga

une évolution à deux vitesses entre aux appareils et aux installations des
les deux entités juxtaposées. L’urba- différentes activités. L’ensemble du
niste préconise le prolongement de système d’adduction et d’évacuation
la coulée verte jusqu’au centre de la est pensé pour détecter les fuites et
ville existante. A terme, les systèmes éviter le gaspillage en eau, celle né-
de gestion d’eau, des déchets et des cessaire à la consommation humai-
transports « doux » devront être ne ou à la baignade, comme celle qui
étendus à l’actuelle Benguerir. servira à l’arrosage du couvert végé-
tal ou à rafraîchir l’air ambiant.
Mine Verte : conversion de sites
abandonnés en ville écologique La Mine Verte de Khouribga pro-
posera des attractions touristiques,
Sur 300 hectares environ, d’an- un quartier résidentiel de 1 600
ciennes installations minières à appartements, 128 villas, 4 villages
l’intérieur du périmètre urbain de vacances et 3 hôtels, un lac pour
de Khouribga, le projet « Mine la baignade et une ferme pédago-
Verte » proposera bientôt un vaste gique. Un grand parc d’attractions
complexe résidentiel et touristisque regroupera plusieurs activités à vo-
conçu et construit selon des normes cation culturelle, sportive et ludi-
où l’environnement occupe une que, ainsi qu’un jardin botanique.
place primordiale. Le tout noyé dans la fraîcheur d’une
importante présence végétale grâce
Avec ce chantier, le Groupe OCP à des parcs et jardins. Ces derniers
s’engage, comme pour la Ville Ver- constitueront en effet une trame
te Mohammed VI, dans un projet verte urbaine, qui servira notam-
d’avenir, avec un accent particulier ment de colonne vertébrale du site
mis sur l’amélioration de la qualité pour les circulations douce et pié-
urbanistique et architecturale des tonne (voir plan page 37).
agglomérations, notamment grâce à
une architecture bioclimatique. La La Mine Verte sera aussi une pé-
structure et l’orientation des bâti- pinière indéniablement empreinte
ments sera, là aussi, optimisée pour d’une culture entrepreneuriale,
améliorer la ventilation et la dissi- favorisant la création de richesse et
pation de la chaleur. de valeur par le développement d’un
réel dynamisme économique local.
Le refroidissement des espaces in-
térieurs comme extérieurs sera as- Un musée de la mine en cours de
suré par la végétation et par de l’eau réalisation - dans le cadre d’une
vaporisée dans l’atmosphère. Sous convention entre l’OCP et un cer-
ombrage, la température prévue tain nombre de partenaires dont
sera de 25°C quand le thermomètre le Muséum national d’histoire na-
au soleil en affichera facilement dix turelle de France - retracera l’his-
de plus. L’application de principes toire de l’exploitation du phosphate
et stratégies bioclimatiques assurera au niveau de la région, l’histoire de
le confort thermique et visuel des l’évolution de la ville de Khouri-
usagers tout en réduisant le recours bga, ainsi que 30 millions d’années
à la climatisation et au chauffage. d’histoire paléontologique dans les
bassins phosphatiers. Une galerie
La consommation d’eau dans les souterraine reconstituera un tron-
bâtiments sera réduite grâce à l’ins- çon de mine afi n de permettre au
tallation d’appareils sanitaires in- visiteur de vivre l’ambiance réelle
novants et économes en eau. Quant dans une mine souterraine, et une
aux espaces verts communs boisés, tranchée témoin exposera la stra-
ils seront plantés d’espèces végéta- tigraphie du bassin minier et des
les locales peu avides en eau. Pro- divers stades de l’exploitation du
tection de l’environnement oblige, phosphate.
le recyclage de l’eau se fera à tous
les niveaux, des eaux grises et usées
provenant de la ville de Khouribga

38
.4
rapport annuel /// ocp /// 2009 responsabilités nationales
/// responsabilités nationales ///

ontribuant sub- dans le PIB du Maroc. Et, à envi-

C stantiellement au
PIB et à la balance
commerciale du
pays, le Groupe OCP joue, par
ailleurs, un rôle de locomo-
ron 19 milliards de MAD, ses ex-
portations totalisent presque 17 %
des exportations du Royaume. En-
fi n, les effectis du Groupe s’élèvent
à plus de 19 500 personnes, ce qui
tive dans la vie économique le place dans le peloton de tête des
nationale avec, notamment, plus grands employeurs du pays.
d’importants moyens mobilisés
au service de l’agriculture et Mais la place qu’occupe OCP dans
des agriculteurs, et des ac- l’économie marocaine ne se limite
tions dynamiques en faveur du pas à ces statistiques, aussi impres-
tissu des petites et moyennes sionnantes soient-elles. En effet,
entreprises. le Groupe joue un rôle dynamique
dans le développement du pays et ce
à plus d’un titre.
Un acteur clé de l’économie
A la tête des plus importantes réser-
Avec un chiffre d’affaires 2009 ves mondiales de phosphate, il va de
de 25,3 milliards de MAD, OCP soi qu’OCP ait à cœur de s’intéresser
compte à lui seul pour près de 3,5 % à l’agriculture marocaine et même

41
responsabilités nationales

d’y jouer un rôle de premier plan. par une recherche adaptative régio-
Les engrais phosphatés d’OCP ont nale coordonnée, ainsi que par une
couvert, cette année encore, la mise en commun des informations
totalité des besoins de l’agricul- propres à dynamiser le marché.
ture nationale. On touche du doigt
l’importance de cette contribu- A cet effet, OCP maintient sa poli-
tion lorsque l’on sait à quel point tique de commercialisation des en-
l’agriculture constitue un pilier grais phosphatés et, parallèlement,
de l’économie du pays. En effet, propose aux distributeurs agréés une
le secteur contribue pour 20 % au incitation financière à trois volets :
PIB et emploie 40 % de la popula- • le cofi nancement des actions de
tion active. promotion et de vulgarisation ;
• le cofi nancement de la recherche
et développement ;
Au service de l’agriculture
• la commercialisation incitative.
marocaine
Le programme vise à stimuler de
Dynamiser le marché local manière continue et pérenne l’uti-
des engrais. lisation des engrais de manière

L’agriculture nationale est sous- raisonnée à l’échelle nationale. Le


fertilisée : sa consommation ac- budget de ce programme est de près
tuelle en engrais phosphatés tourne de 30 millions de MAD.
autour de 900 000 t/an, alors que
ses besoins devraient se situer plu- Connaître les sols et leurs
tôt à 2,5 millions de tonnes/an. besoins.

Pour tenter de remédier à cette Le projet phare de « Carte de ferti-


situation, et faisant sien le mot lité nationale » constitue une contri-
d’ordre du Plan Maroc Vert qui se bution aussi majeure qu’originale
veut une « force de mobilisation en du groupe OCP au développement
faveur d’une agriculture pérenne al- de l’agriculture marocaine. Il s’agit
liant viabilité économique et équité d’un projet basé sur un travail d’éva-
sociale », le Groupe lance dès 2010 luation de la fertilité des sols et de
un programme qui consiste à fédé- leurs besoins en fertilisation, pour
rer l’ensemble des acteurs autour améliorer les rendements par une
d’une utilisation raisonnée des utilisation plus précise et efficace
engrais, en quantité suffi sante et des engrais. Les résultats en seront
au meilleur coût. Cela passe par le la définition de normes de fertili-
développement d’actions communes sation, de recommandations de fu-
de vulgarisation et de sensibilisation, mure et de formules d’engrais.

42
responsabilités nationales

Les données de la carte contribueront trois tranches :


également à l’élaboration d’une stra- 1. zones bour (irrigtion pluviale)
tégie de fertilisation au niveau régio- cartographiées, soit 6 millions
nal et national pour aider à dévelop- d’hectares ;
per, justement, des formules d’engrais 2. zones bour non cartographiées
mieux adaptées à chaque région. Grâ- (1,9 million d’hectares) ;
ce, en particulier, à son savoir-faire 3. zones irriguées (0,8 million
en matière de production des engrais, d’hectares).
OCP est en effet devenu un acteur
de premier plan dans les intrants de La cartographie complète de la pro-
fertilisation des sols au niveau mon- vince de Meknès, qui a servi de ré-
dial. L’appropriation, la maîtrise et gion pilote, a été présentée au Salon
le développement des connaissances international de l’agriculture au
scientifiques et technologiques liées Maroc (SIAM) d’avril 2010. Au-
à l’industrie des engrais permettent delà de la connaissance des besoins
aujourd’hui au Groupe de développer des sols, l’objectif de cet ambitieux
une gamme large et variée d’engrais projet est multiforme. En matière
adaptés aux sols agricoles aux niveaux agricole, il s’agit d’introduire les
national et international. techniques d’une « fertilisation

Pour exploiter l’importante base raisonnée » propres à satisfaire les


de données issue de cette cartogra- besoins des sols en éléments nutri-
phie, l’autre volet du projet consiste tifs pour en préserver la composi-
à mettre sur pied un SIG, un sys- tion fertile, en apportant « le bon
tème d’information géographique engrais au bon endroit ». Il per-
intelligent, qui mettra toutes ces mettra ainsi une augmentation de
informations à la disposition des la productivité, ainsi qu’une nette
utilisateurs grâce à une localisation amélioration de la qualité de la
GPS des parcelles ou des ensembles production agricole.
homogènes. Des centres régionaux
de conseil et de formation - les De plus, le projet s’inscrit dans le
« ferti-conseils » - mis en place cadre du développement agricole
par le ministère de l’Agriculture et durable : sur le plan humain, en
de la Pêche maritime accompagne- permettant de donner toutes leurs
ront les agriculteurs dans l’applica- chances aux agriculteurs marocains
tion des mesures préconisées. d’exploiter leurs terres dans des
conditions optimales ; et sur le plan
En 2013, toute la surface agricole environnemental, en préservant les
utile du Maroc sera couverte par les ressources du sol et en protégeant les
cartes de fertilité, soit un total de réserves d’eau. L’investissement glo-
8,7 millions d’hectares répartis en bal se monte à 63 millions de MAD,

43
responsabilités nationales

cofinancés par OCP (36 millions) nomiquement viable », en cours de


et le ministère de l’Agriculture et montage avec une banque d’affaires
des Pêches maritimes (27 millions). marocaine, ambitionne de soutenir
tout porteur de projet agricole sus-
C’est l’Institut national de la re- ceptible de favoriser l’émergence de
cherche agronomique, partenaire structures pérennes, compétitives et
et professionnel de référence natio- créatrices d’emploi durable.
nale dans ce domaine, qui conduit
le projet. L’INRA fédère autour de Le Fonds agricole participera à des
ce travail l’ensemble de l’exper- projets agricoles et agro-industriels
tise nationale, notamment celles de et donnera la priorité à la céréali-
l’Ecole nationale d’agriculture de culture, à l’oléiculture, à l’agrumi-
Meknès et de l’Institut agrono- culture, au maraîchage, aux produits
mique et vétérinaire Hassan II. nouveaux et de niche. Doté d’un
budget de 200 millions de MAD, le
Conscient de l’intérêt de cet am- Fonds aura pour principale activité
bitieux projet et soucieux d’amé- de participer à des structures déve-
liorer la situation agricole par- loppant des stratégies d’accroisse-
tout où il le peut, le Groupe ment et de diversification des pro-

réfléchit à la possibilité de pro- ductions agricoles et de moderniser


poser des projets analogues en les fi lières identifiées par le Plan
partenariat avec différents pays. Maroc Vert. Il accompagnera éga-
D’ailleurs, ce travail n’a pas manqué lement les projets structurants tels
de susciter l’intérêt de pays voisins et l’irrigation raisonnée, la réhabilita-
des négociations sont en cours avec tion des terrains miniers ou la pro-
des pays d’Afrique de l’Ouest. duction de biocarburants.

Cultiver l’esprit de partenariat et Déterminé à participer activement


fournir des financements au à la politique d’agrégation du Plan
monde agricole. Maroc Vert, OCP a alloué une
enveloppe de préfinancement de
Ayant la ferme volonté de contribuer 90 millions de MAD à l’agrégateur
à la mise en œuvre et au succès du qu’est l’ OCE (Office chérifien des
Plan Maroc Vert, le Groupe a décidé exportations). L’OCE fédère en effet
de lancer un Fonds agricole OCP. les agriculteurs autour de projets in-
Baptisé « OCP Innovation Fund tégrés, de la mise à disposition d’in-
For Agriculture » et destiné prio- trants jusqu’à la commercialisation
ritairement aux projets dans les zo- des productions. OCP, pour sa part,
nes d’implantation du Groupe, ce apporte son soutien à l’OCE dans le
fonds « à but non lucratif mais éco- préfinancement des intrants.

44
responsabilités nationales

La zone pilote visée par ce parte- Ces journées participent des initiati-
nariat concerne la région de Ch- ves visant à faire entrer le tissu indus-
touka-Oualidia-Abda, une région triel marocain dans un cercle vertueux
disposant d’importants potentiels de compétitivité et d’innovation pour
qui, grâce ce soutien, devraient lui conquérir de nouveaux marchés na-
permettre de créer des emplois du- tionaux et internationaux. Organisé
rables et de disposer de revenus sta- à l’initiative du ministère de l’Indus-
bles. Le portefeuille initial compte trie, du Commerce et des Nouvelles
quatre projets d’agrégation OCE : Technologies et du Groupe OCP, en
légumes, pomme de terre, cultu- collaboration avec la Confédération
res mineures (cactus, câpres, dattes générale des entreprises du Maroc
et autres) et biologiques. Les pièces (CGEM), cet événement a permis à
maîtresses en seront les trois sta- OCP de faire connaître aux PME/
tions d’emballage de la région. Ces PMI marocaines sa stratégie et ses
projets, qui s’étalent sur 1 500 ha, projets de développement (soit des
devraient bénéficier à plus de 710 investissements de 4 milliards de
producteurs. dollars sur la période 2009-2015)
et de leur offrir la possibilité de
Appuyer les projets d’infrastructures. rencontrer et de tisser des partena-
riats avec les fournisseurs étrangers
Outre l’appui à l’agrégation, le du Groupe, leaders mondiaux de
Groupe OCP compte soutenir de l’équipement et de l’ingénierie dans
manière substantielle le projet Sau- les secteurs industriels.
vegarde de la région d’Azemmour-
Bir Jdid. Ce projet entre dans le
cadre de la sauvegarde de la zone
côtière atlantique, qui connaît une
forte salinité (bande de 1 à 3 km
de large et de 30 km de long entre
Azemmour et Bir Jdid), et consiste
à acheminer l’eau du Oued Oum-
Rbia jusqu’aux parcelles des petits
agriculteurs de la région. Investisse-
ment : 200 millions de MAD, com-
prenant les ouvrages d’adduction, de Les grands projets industriels du
distribution et d’irrigation. Objec- Groupe à Khouribga, Youssoufia,
tif : acheminer 12 millions de m3 /an Benguerir, Safi et Jorf Lasfar sont
d’eau à partir du barrage Al Massira nombreux : infrastructures portuai-
pour permettre à un millier de pe- res, pipelines de transport des phos-
tits agriculteurs l’irrigation des par- phates, dessalement d’eau, unités
celles équipées en goutte à goutte. Le de production d’acide sulfurique,
projet est à l’étude et ses modalités d’acide phosphorique et d’engrais,
de réalisation seront arrêtées par le laveries des phosphates, stations
ministère de l’Agriculture et des Pê- d’épuration des eaux usées… Leur
ches maritimes. réalisation en lots séparés doit per-
mettre aux entreprises nationales
d’y participer aux côtés des grands
Pour le développement du fournisseurs.
tissu industriel national
OCP fait la part belle aux PME ma-
Les journées « Business Opportu- rocaines en dédiant le tiers environ
nities PME », organisées à Skhirat du budget de son programme d’in-
en juin 2009 s’inscrivent dans la vestissement 2009-2015 à cette ca-
continuité des actions visant à dé- tégorie d’entreprises, soit quelque
velopper l’économie nationale via 10 milliards de MAD. Le premier
les PME/PMI, qui contituent plus soutien sera apporté par la nou-
de 90 % du tissu économique du velle politique d’achat du Groupe :
Royaume et emploient environ la les sociétés internationales faisant
moitié des salariés du secteur privé. une place aux entreprises maro-

46
responsabilités nationales

caines seront privilégiées à l’occa- contente pas de créer ou de fa-


sion des appels d’offre du Groupe. voriser des PME complémentai-
L’objectif étant de faire bénéficier res de ses activités. Il contribue
les entreprises marocaines d’un aussi à la mise en place de pres-
transfert de savoir-faire et d’ex- tations - voirie, construction
pertise technique et technologi- d’écoles, résorption de bidon-
que. Parmi les actions décidées lors villes, création de zones vertes -
des journées de Skhirat, citons les qui relèvent traditionnellement
conditions préférentielles offertes des compétences communales.
par la Banque centrale populaire
aux PME sélectionnées par OCP. A titre d’exemple, à Safi, le Groupe
La nouvelle politique d’achat du a participé en 2009 pour 5 millions
Groupe profitera également aux de MAD à un ensemble de projets
PME régionales grâce au «Small concernant la voirie, l’éclairage pu-
Business Act» : tout appel d’offre blic et l’embellissement de la ville.
d’un site n’excédant pas 1 mil- OCP est, par ailleurs, un des
lion de MAD, et pour des familles principaux contributeurs au
d’achats déterminées, devra inclure rendez-vous annuel de l’environ-
des soumissionnaires locaux. nement « le Printemps de Safi »

Outre son soutien aux PME à tra- (5e édition en 2009), à hauteur de
vers sa politique d’achat, le Grou- 1 million de MAD, pour des tra-
pe cédera 11 hectares situés dans vaux d’aménagement de plusieurs
la province de Khouribga au mi- espaces verts et la réalisation de
nistère de l’Industrie qui se char- nombreuses actions de reboisement.
gera de son aménagement en zone
industrielle avec infrastructures La protection de l’environnement
d’accueil mises à la disposition et sa mise en valeur rationnelle et
des PME afin qu’elles puissent harmonieuse font partie de la stra-
bénéficier en temps opportun de tégie de développement d’OCP.
toutes les retombées bénéfiques, Cela se traduit par différentes ac-
directes et indirectes, générées à tions de réhabilitation de ses sites,
travers le programme d’investis- de reboisement et d’embellisse-
sement 2009-2015. ment dans les régions d’implanta-
tion du Groupe.

OCP pionnier de
l’aménagement écologique

Dans les agglomérations où se


situent ses activités, OCP ne se

47
.5
rapport annuel /// ocp /// 2009 capital humain
capital humain

’est le PDG du Les « services du personnel » des

C Groupe, Mostafa
Terrab, qui l’af-
firme. Et il le r e -
dit encore, début 2009 :
« La stratégie d’OCP a com-
entreprises sont devenus des « di-
rections des ressources humai-
nes ». Le glissement sémantique
n’est pas anodin. Il est en effet des
grands groupes pour lesquels l’hu-
me finalité de valoriser les main devient une ressource comme
ressources de l’entreprise une autre, au même titre que le ca-
qui, au-delà des phosphates, pital financier, les équipements, les
sont son capital humain, à stocks... Une variable dans un comp-
savoir les hommes et fem- te de charges et des rapports avec
mes qui y travaillent. » OCP l’humain qui se limitent à des ratios
engage en effet des moyens comptables tels que coût/rendement
importants pour garantir à ou masse salariale/résultat net.
son « capital humain », les
meilleures conditions de Avec OCP, l’approche est différente.
travail et la meilleure qua- De la base au sommet, les hommes et
lité de vie, tant au sein du les femmes que le Groupe recher-
Groupe qu’à l’extérieur. che, choisit, recrute, développe et

49
capital humain

promeut constituent, au-delà du personnel dit HC) le souhaitant la


phosphate, son capital humain. possibilité d’un départ volontaire,
Des hommes et des femmes qui, à des conditions avantageuses.
en contrepartie de leurs compé-
tences, de leur efficacité au travail Pour ce qui est de la mobilité vers
et de leur dévouement, intègrent les sites, elle a concerné le redé-
une « famille » et bénéficient ploiement vers les Pôles Mines et
d’opportunités et d’avantages aussi Chimie d’une partie des cadres du
nombreux que variés. Conditions siège social, dont le personnel de la
de travail, avancement profession- Société marocaine d’études spécia-
nel et formation, mais aussi aides à les et industrielles (SMESI ) et du
l’accession au logement, couverture Centre d’études et de recherches
santé et autres prestations sociales, des phosphates minéraux (CER-
sportives et culturelles. PHOS). Redéploiement qui a fait
l’objet d’une incitation consistant
en une prime exceptionnelle et
Décentralisation et recrutement un accompagnement personnalisé
au service de la stratégie pour faciliter l’installation et l’in
du Groupe tégration de l’agent et de sa famille.

L’année 2009 a été marquée par Cette décentralisation n’est qu’un


la mise en œuvre d’un important des outils de mise en œuvre de
mouvement de restructuration l’ambitieuse stratégie du Groupe,
des service centraux du Groupe, à qui vise, notamment à augmenter
Casablanca, basé sur deux leviers sa capacité de production de 30 mil-
principaux qui sont le départ excep- lions de tonnes à 45-55 millions
tionnel et la mobilité vers les sites de de tonnes au cours de dix prochai-
production. L’objectif moteur de la nes années.
restructuration est, d’une part, le
recentrage du siège sur la stratégie, Pour réussir cette stratégie, le
la défi nition des politiques généra- Groupe mise sur un dynamisme
les et le monitoring, l’intégration plus soutenu sur les marchés mon-
de nouveaux profi ls à forte expertise diaux, sur une réduction massive
et, d’autre part, la décentralisation des coûts de l’extraction et de la
des fonctions support afi n de ren- production, et sur la maîtrise gé-
forcer la capacité de mise en œuvre nérale des coûts dans le cadre d’un
opérationnelle des sites et d’amé- important programme de Trans-
liorer l’efficacité du Groupe. formation opérationnelle. Cela
demande un effort très important
Dans le cadre de ces mouvements, au niveau des sites de production,
a été ouverte pour les cadres (le non seulement pour l’augmenta-

50
capital humain

tion des capacités de production partie d’un programme de refonte


mais également pour l’adoption de fondamentale d’OCP. Beaucoup
nouvelles formes d’extraction du de groupes internationaux procè-
phosphate. Un tel projet ne peut dent ainsi lorsqu’ils adoptent des
réussir qu’en donnant pleinement stratégies ambitieuses.
les moyens aux responsables et à
l’ensemble du personnel des sites Ce programme a un coût, certes,
de production, en les responsabi- mais il s’agit d’un investissement
lisant davantage. D’où la nécessité rentable puisqu’il se traduit par
pour OCP de transférer certaines une amélioration des recettes et
fonctions clés du siège vers les sites par une réduction des coûts. Le
et de se doter de structures mana- Groupe OCP fait ainsi des éco-
gériales à la hauteur des ambitions nomies de près de 2 milliards de
d’un Groupe de stature interna- MAD. Les coûts sont lourds, mais
tionale. D’où, aussi, le mouvement le retour sur investissement sera
commencé il y a deux ans et demi très important.
de recrutement de profi ls nou-
veaux à différents niveaux : fi nan- Une politique volontaire de
cier, commercial, production. formation initiale et continue

Bien évidemment, les collaborateurs A fi n 2009, le capital humain du


qui ont tant donné pendant des an- Groupe s’élevait à 19 567 agents,
nées feront l’objet de promotions en en augmentation de 1,6 %, avec un
fonction de leurs compétences et de recul de 49 % des personnels sai-
l’adéquation de leur profi l aux pos- sonniers et une augmentation de
tes à pourvoir. 4,8 % de l’ensemble OE (ouvriers
et employés) et TAMCA (techni-
La politique de décentralisation a été ciens et agentsde maîtrise), une
lancée il y a presque deux ans, soit croissance due en grande partie au
avant la crise, et ne constitue donc recrutement de 1 800 agents issus
nullement une réaction à celle-ci. des programmes de formation-
La preuve en est que l’effectif total embauche. Preuve de la place que
du Groupe a enregistré depuis une le Groupe accorde à la formation,
croissance et non une régression. tant initiale que continue. Les ac-
tions réalisées au cours de l’exer-
cice 2009 dans ces deux domaines
Un programme de refonte s‘inscrivent en effet dans le cadre
fondamentale. du développement des compéten-
ces du personnel, de l’accompa-
Départs volontaires, recrutements, gnement des nouvelles recrues en
Transformation opérationnelle font vue d’une plus grande maîtrise des

51
capital humain

processus et outils de production série de mesures en faveur du per-


et de l’amélioration continue des sonnel du Groupe OCP, dont no-
performances et de la mobilisation tamment :
du capital humain autour des va-
leurs de l’entreprise. • la revalorisation du traitement
professionnel de 10 %, à compter du
La formation initiale OE et TAM- 1er janvier 2010 avec effet rétroac-
CA a bénéficié, en 2009, à 531 tif à partir du 1er octobre 2009 ;
techniciens et agents de maîtrise • la revalorisation de l’indemnité
et à 1 183 ouvriers et employés. La de logement de 450 MAD par mois
formation continue a compté 8 627 et par agent ;
participations, réparties comme suit : • la promotion des agents relevant
des petites catégories (C1 à C4), et
• Perfectionnement stratégique : ceux ayant 10 ans et plus d’ancien-
4 640 agents. neté à niveau professionnel égal,
• Perfectionnement dans le cadre d’un programme ex-
promotionnel : 370 agents. ceptionnel de formation/promo-
• Perfectionnement spécifique : tion.
3 276 agents.
• Cours de perfectionnement : Par ailleurs, le protocole d’ac-
341 agents. cord prévoit le lancement d’autres
chantiers très importants visant,
Le perfectionnement cadres (HC) notamment, l’amélioration de la
a enregistré 1 980 participations. couverture médicale et la profes-
L’assistance aux organismes exté- sionnalisation du système actuel,
rieurs a compté différentes actions l’amélioration de la retraite à tra-
et concerné différentes catégories vers la mise en place d’une retraite
de participants : complémentaire en faveur du per-
sonnel en activité, ainsi que le ren-
• 7 500 étudiants des Facultés, de forcement de la culture de la per-
l’Office de la formation profes- formance à travers l’amélioration
sionnelle et de la promotion du tra- des modalités d’octroi de la prime
vail (OFPPT) et des établissements de rendement.
privés ont effectué un stage d’une
durée moyenne d’un mois dans les Les Commissions du statut
différentes entités du Groupe. et du personnel.
• 860 offres de stage ont été mises
à la disposition des écoles d’ingé- Au cours de l’exercice 2009, les
nieurs nationales et étrangères. représentants du personnel ont
• 1189 élèves-ingénieurs ont bé- tenu 17 réunions régulières au ni-
néficié de visites aux sites miniers veau des sections plénières (OE et
et industriels du Groupe TAMCA) avec les représentants
de la Direction, dans le cadre des
Commissions du statut et du per-
Un dialogue social permanent sonnel (CSP). Les principaux points
et constructif traités lors de ces réunions ont eu
trait notamment aux aspects ci-
La négociation collective annuelle. après.

Elle a abouti, cette année, à la si- • Concernant l’avancement du


gnature d’un protocole d’accord personnel, il a été question de la
avec avec les partenaires sociaux. procédure des concours décentra-
Elle a été également marquée par lisés et centralisés 2008-2009,
la poursuite des travaux lancés ainsi que de l’avancement par voie
dans le cadre du projet de refonte de formation décentralisée.
de la charte de concertation sociale • Concernant les prestations socia-
de 2005. Ce protocole d’accord les, ces réunions ont débattu de la
2009, le cinquième du genre si- prise en charge des conjoints fonc-
gné avec les syndicats, apporte une tionnaires extra OCP, de l’accès

52
capital humain

aux piscines pour les agents OCP et A El Jadida,


les extras, et de l’état d’avancement
des projets sociaux. un club de loisirs, avec piscines et
club nautique (87,25 millions), un
complexe sportif (56,84).
Des projets socioculturels
associés aux différents sites A Safi,

D’innombrables chantiers sont pré- un « club phosphatier » (121,07


vus ou en cours sur différents sites millions de MAD), le cinéma At-
du Groupe, tant miniers qu’indus- lantide (réaménagement et équi-
triels, dans le cadre de ses « projets pement, 5,25).
d’infrastructures administratives et
de support à la production », tous
livrables entre 2010 et 2012. Sur Un personnel privilégié également
un investissement total de plus de 4 dans la vie hors entreprise
milliards de MAD, plus de 1,5 mil-
liard concerne des projets sociocul- Accession à la propriété.
turels. Ils mettront à la disposition
des agents et de leurs familles tou- Au cours de l’année 2009, 1 112
tes sortes de structures, qui vont des membres du personnel OE et
piscines et salles omnisports, aux TAMCA ont bénéficié de mesures
collèges, lycées et foyers jeunes ou réalisées par le Groupe en matière
féminins, en passant par des clubs d’accession à la propriété, dont le
divers, dont un aéroclub. Voici les détail est le suivant :
détails de quelques-uns pris dans
une longue liste. • cession de 162 lots de terrains
viabilisés ;
A Khouribga, • cession de 273 appartements
construits ;
un « club phosphatier », avec pis- • cession de 685 logements de
cines, salle de conférence, salle fonction ;
couverte omnisport, médiathèque • accord de 86 prêts hypothécaires ;
et aires de jeux pour enfants (52,71 • accord de 16 prêts d’aide au
millions de MAD), un circuit F3 logement.
(26,06 millions), un collège IPSE
(26, 06 millions), un complexe so- Autres prestations sociales.
cioculturel pour les jeunes (3,68)
et un autre pour les épouses et fi lles De nombreuses autres actions du
des agents (4,41). Groupe ont été réalisées en 2009
dans ce cadre. Citons, entre autres :
A Gantour,
• Centres d’estivage OCP :
un « club phosphatier » à Ben- 2 024 agents bénéficiaires.
guerir (106,58 millions), un autre • Centres d’estivage conventionnés :
à Youssoufi a (84,32), un centre 3 536 agents bénéficiaires.
d’estivage à Benguerir (138,08), • Colonies de vacances :
un club équestre (16,59), un club 4 790 colons.
aéronautique avec école de pilotage • Prêts à la consommation :
(6 millions). 4 600 environ.
• Pèlerinage à la Mecque : 194.
A Laâyoune, • Bourses du Fonds de formation
professionnelle inter-entreprises
un « club phosphatier » (84,63 minières (FFPIEM) :
millions de MAD), un complexe 1,4 million de MAD.
sportif socioculturel (25,2), un • Bourses scolaires : 1,4 million de
centre d’estivage à Foum El Oued MAD environ.
(106,26) et deux autres à Tantan et
à Dakhla (42 millions chacun).

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