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Les coûts des retards de paiement pour

financer le BFR
Les délais de paiement accordés dans les relations entre professionnels
représentent déjà un coût pour l’entreprise et un impact direct sur la marge.
Alors quand il y a un retard de paiement, c’est pire ! Tout cet argent qui vous est
dû et que vous n’avez pas, c’est du free cash flow en moins pour vous.
Pour estimer ces coûts, vous pouvez prendre votre pourcentage de financement du
BFR et le multiplier par votre encours clients mensuel. Vous obtenez alors ce que
vous coûte votre argent dehors et que vous financez pour vos clients.
Prenons l’exemple de l’entreprise ABC qui a un chiffre d’affaires de 3 millions
d’euros par an (250.000 € par mois) et qui à un DSO (Days Sales Outstanding.) à 37
jours. On estime son encours clients à 308.333 € par mois. Si on établit un taux de
4% du capital pour financer le BFR, on obtient déjà un coût du BFR à 12.333 € par
an.
L’autre impact concerne la marge. Un exemple chiffré est plus parlant pour bien
comprendre. Poursuivons l’exemple de l’entreprise ABC. Le 15 janvier, elle émet
une facture de 15.000 € TTC. Elle se finance à un taux de 4 % et a un taux de marge
moyen de 10 %.

Situation où le client paye à la date d’échéance, avec un délai de paiement


accordé à 30 jours fin de mois
Coût financier du délai accordé = montant de la facture x taux de financement x
(délai réel de paiement en jours / 360)
15.000 € x 4 % x (45/360) = 75 €
La marge nette est donc de : 1.500 - 75 € = 1.425 €
Le taux de marge passe alors à 9,5 %, soit une baisse de 5 %
Situation où le client paye avec 40 jours de retard
Coût financier du délai accordé = montant de la facture x taux de financement x
(délai réel de paiement en jours / 360)
15.000 x 4 % x (85/360) = 141,66 €
La marge nette est donc de : 1.500 - 141,66 € = 1.358,34 €
Le nouveau taux de marge sera de 9,05 % soit une baisse de près de 10 %.

Une différence importante ! Et encore, ce n’est l’exemple que d’un seul client. Cela
devient vertigineux en y ajoutant toutes les autres factures réglées en retard. Qui
plus est, plus le retard de paiement est important, plus votre marge diminue. Un
cercle vicieux !
En savoir plus

Les coûts du temps passé


Le temps, c’est de l’argent ! Cet adage est totalement vrai dans cette situation. Il
est indispensable de réaliser un rapprochement des paiements entrants pour
déterminer quelles factures passent de non-échues à échues. S’il est fait
manuellement, cela prend encore plus de temps. Une fois le retard de paiement
constaté, le temps est maintenant dédié aux relances clients :
1. Trouver le bon interlocuteur dans la société et récupérer son adresse mail
2. Rédiger le mail de relance en précisant le montant de sa facture en retard et
son numéro
3. calculer le montant des pénalités de retard
4. Trouver la facture PDF
5. L’ajouter en pièce jointe du mail
Dans le recouvrement, le temps passé est considérable et ces tâches sont
essentielles. On ne peut ni passer à côté de la réconciliation bancaire ni des relances
qui doivent être systématiques.
Pour poursuivre avec notre exemple, disons que la société ABC emploie une
personne dans l’équipe finance qui consacre 2 heures par semaine à la gestion des
retards de paiement.
Si nous considérons que son salaire est à 16 € de l’heure avec des charges
patronales à hauteur de 42%, cela revient à un coût de 182 € par mois et de
2.181,12 € par an.

Les coûts des impayés


Malheureusement, certaines créances ne seront pas recouvrées du tout et, après
des retards de paiement conséquents, finiront par passer en perte. Avoir une
facture impayée, c’est d’abord du chiffre d’affaires qui disparaît, mais ce n’est pas
tout. En effet, les coûts nécessaires à la réalisation de la vente existent bien. Il faut
donc compenser la perte de marge due à l’impayé en vendant encore plus !
Reprenons notre exemple de la société ABC pour illustrer ces deux cas.

Si on considère un taux de créances irrécouvrables à 1,90% (moyenne constatée


en France pour les créances B2B ), cela correspond pour l’entreprise ABC à
57.000 € par an (chiffre d’affaires annuel x taux de défaut, soit 3.000.000 x 1,90
%).

Quant aux créances passées en perte, pour une facture de 1.000 € dont la marge
est de 10%, il faut vendre 10.000 € en plus !

Voyons aussi plus loin. L’augmentation de votre encours clients implique


nécessairement une dégradation de votre situation financière, ce qui a un impact
sur le compte de résultat et sur le bilan comptable.
Votre notation bancaire peut ainsi diminuer et vos conditions de financement être
plus restrictives : abaissement de l’encours autorisé, augmentation du taux
d’intérêt bancaire pour financer le risque, demande de garanties plus importantes
etc. Et les conséquences peuvent être exponentielles : une petite détérioration de
la trésorerie peut engendrer un passage à un autre palier de risque, et ainsi une
dégradation considérable de vos conditions de financement.
Pour l’entreprise ABC, le total des coûts cachés de ses retards de paiement
atteignent 71.514 € par an soit 2,38% de son chiffre d’affaires, sans compter le
fait qu’il faille vendre plus pour compenser les pertes de marge des impayés.

Cela représente un impact significatif sur la marge nette.

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