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Ridc 0035-3337 1995 Num 47 2 5067 PDF
Ridc 0035-3337 1995 Num 47 2 5067 PDF
comparé
Boukobza Frédéric. Optimisation fiscale et localisation. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 47 N°2, Avril-juin 1995.
pp. 385-402;
doi : https://doi.org/10.3406/ridc.1995.5067
https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1995_num_47_2_5067
Frédéric BOUKOBZA
Chef de la Mission de fiscalité internationale
Service fiscal d'Électricité de France
I. LES CONTRAINTES
7 Les transferts « anormaux » de bénéfices entre sociétés d'un même groupe, développés
dans le cadre de l'exposé Me Daniel SIMONIN, ne seront qu'implicitement abordés dans
cet article.
8 V., dans ce sens, l'interprétation restrictive faite par le Cour d'appel de Paris, Société
Arthur Loyd, 1er février 1994, R.J.F. 5/94, n° 533.
9 En pratique, l'Administration en fait application lorsque le bénéficiaire est soumis
à un impôt inférieur d'au moins un tiers à celui qu'il aurait supporté en France dans la
même situation. La jurisprudence du Conseil d'État ne retient pas les caractéristiques globales
du système fiscal du pays étranger mais apprécie la situation de fait en retenant le profil
particulier du bénéficiaire.
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 387
10 Ce qui n'est pas toujours aisé, le Conseil d'État pouvant se montrer extrêmement
exigeant sur la qualité de preuve à fournir. V. à ce sujet l'excellente synthèse réalisée par
Gilbert TIXIER, au Droit fiscal 94, n° 12, p. 528.
11 La matérialité de l'opération et de la proportionnalité du paiement sont
traditionnel ement les critères retenus par la jurisprudence.
12 Intérêts, redevances et droits anlogues.
13 Actions, obligations, créances, brevets, know-how, marques, autres droits analogues
et sommes d'argent.
14 En vertu duquel les entreprises françaises ne sont imposables qu'en France sur les
profits qu'elles y réalisent.
15 Y compris les établissements stables.
16 Le taux de participation s'obtient en multipliant le pourcentage de participations
successives.
17 Le critère de communauté d'intérêts s'apprécie également de façon très large puisqu'il
recouvre des liens financiers étroits, personnels ou économiques entre les entreprises et
leurs dirigeants.
388 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 2-1995
1819 Notamment,
Sont étudiées lorsque
non paslalessociété
motifsexerce
de l'implantation
principalement
maisune
sesactivité
conséquences.
industrielle ou
commerciale, et qu'elle réalise ses opérations majoritairement sur le marché local
(art. 209 B ll-bis).
20 C'est-à-dire sans qu'il soit possible d'imputer le bénéfice réalisé à l'étranger sur
un éventuel déficit supporté en France.
21 V. en particulier : « Compatibilité de l'article 209 B avec les engagements
internationaux de la France », dans Les Impôts dans les affaires internationales, 1995, Bruno GOU-
THIÈRE.
22 Pour ne citer que les plus connus : États-Unis (« Subpart F » de 1963) ; Canada ;
Allemagne (régime des « sociétés interposées ». Nouveau régime du 1er janvier 1992) ; Japon
(régime des « filiales étrangères spéciales ». Loi du 31 mars 1978, révisée en 1991) ; auxquels
se sont récemment rajoutés la Belgique (avis du 24 août 1991), l'Espagne (le décret du
5 juillet 1991), l'Italie (loi du 30 décembre 1991) et le Portugal il y a quelques semaines
de cela (décret-loi 3795 du 14 février 1995).
23 Date de 1984 et a fait l'objet d'une modification le 16 mars 1993.
24 C'est-à-dire inférieur à au moins 25 % au taux de l'impôt sur les bénéfices au
Royaume-Uni.
25 La notion de contrôle s'entend aussi bien du contrôle direct qu'indirect de la majorité
des droits de vote, du capital, des droits à distribution de dividendes ou de ceux dans
l'éventuel boni de liquidation.
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 389
33 Le fait que l'article 26, intitulé « limitation on benefits of the convention » représente
à lui seul 23 pages de la Convention, là où il n'existait auparavant qu'une vingtaine de
lignes, est révélateur de l'importance qui lui est accordée par les États-Unis.
34 Ce qui a constitué une perte de rentrées fiscales pour le Trésor américain de plus
de 13,000 M de Dfl, du fait de l'interposition d'une société des Pays-Bas et du taux de
retenue à la source conventionnel extrêmement favorable par rapport au droit commun.
35 Le 31 août 1994 pour la France (art. 30) et le Canada (art. 18 du Protocole), le
1er septembre 1994 pour la Suède (art. 17) et le 15 septembre de la même année pour le
Portugal (art. 17).
3" V. en particulier, « Limitation on Benefits : recently signed US treaties », de Marco
de LIGNIE (Bulletin for International Fiscal Documentation n° 2, 1995), et « Les
conséquences en France de la nouvelle politique conventionnelle américaine », de Denis STREIFF
(Bulletin Francis lefebvre 11/93).
37 Non encore en vigueur.
392 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 2-1995
38 Ainsi, dans le cas de la Chine, quelques grands groupes dans les années 80 avaient
l'habitude de ne déclarer pour leurs salariés expatriés qu'un salaire dérisoire.
L'Administration chinoise, dans le cadre de la convention, a alors obtenu de l'Administration française
des renseignements précis sur les différents éléments de rémunération accordée aux salariés.
Des redressements importants s'en sont suivis et les « pratiques » ont dû être modifiées en
conséquence...
3^ La société mère doit notamment remplir les conditions suivantes : résider dans un
État membre, être soumise à l'impôt sur les sociétés, pouvoir prouver qu'elle détient une
participation d'au moins 25 % (parfois ramenée à 10 %) d'une filiale distributrice.
4 « Les dispositions du 1 ne s'appliquent pas lorsque les dividendes distribués
bénéficient à une personne morale contrôlée directement ou indirectement par un ou plusieurs
résidents d'États qui ne sont pas membres de la Communauté, sauf si cette personne morale
justifie que la chaîne de participations n'a pas comme objet principal ou comme un de ses
objets principaux de tirer avantage des dispositions du 1 ».
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 393
Dividendes Dividendes
Dividendes Dividendes
M
M
(non résidente
(résidente CE)
CE)
IL LES OPPORTUNITÉS
Les groupes internationaux peuvent avoir recours à différentes
structures afin d'optimiser leurs coûts fiscaux. A cet égard, trois exemples
méritent d'être signalés.
49 Ce régime ne vise que l'I.S., le Q.G. étant soumis aux règles de droit commun
pour les autres impôts et taxes.
50 En Belgique, l'assiette est égale à 8 % des dépenses et charges de fonctionnement
du Centre (à l'exclusion des frais de personnel, des charges financières et de l'I.S.). Cette
assiette supporte un impôt de 40,17 % (pour les sociétés résidentes) ou de 44,29 % (pour
les sociétés non résidentes).
En France, l'assiette forfaitaire se calcule à partir d'un pourcentage de 6 % à 10 %
sur l'ensemble des dépenses encourues par le Q.G. Une fois déterminée, elle supporte l'I.S.
de droit commun à 33,33 %.
51 Un récent rapport du Conseil Économique et Social de la région Ile-de-France fait
état de la compétition entre Paris et les autres capitales européennes pour encourager
l'investissement étranger et l'implantation des quartiers généraux. Il ressort en particulier
de cette étude que bien que la France soit devenue de plus en plus compétitive au fil des
ans (elle se situe actuellement au deuxième rang mondial pour des investissements industriels
des sociétés américaines) elle demeure handicapée par un agrément administratif plus difficile
à obtenir qu'à Londres, Bruxelles ou Amsterdam.
396 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 2-1995
52 Seulement égal à 1/4 % de son bénéfice, pour les prêts financés par des emprunts
contractés auprès de tiers, et 1/8 % sur les prêts financés par des emprunts auprès de sociétés
affiliées ; II convient d'ailleurs de noter que ces taux s'abaissent jusqu'à 1/16 % et 3/32 %
pour les prêts d'un montant supérieur à 3 000 millions de Dfl.
53 Les Pays-Bas bénéficient également d'un régime similaire (« royalty companies »)
pour les redevances.
54 L'I.F.S.C. a pour origine l'article 30 de la Loi de finances 1987/1988 qui dispose
qu'il peut s'appliquer à « toute activité commerciale appropriée » à condition d'avoir obtenu
au préalable un agrément du ministre de l'Économie et des Finances.
55 Activités principalement financières (opérations sur devises étrangères, assurances,
marchés à terme, courtage international) mais également de télécommunication et de mise
au point de logiciel.
56 Ce qui est en général le cas lorsque la société candidate crée au moins 6 emplois
en Irlande sur une durée de 3 ans.
57 Elles bénéficient également d'autres avantages consistant notamment en un régime
accéléré d'amortissement (équipement, outillage et immeubles commerciaux), en une
exonération d'impôt locaux et en une exonération de retenue à la source sur les intérêts et
dividendes de source irlandaise versés à des sociétés non-résidentes (bien que ce dernier
avantage 58 Dunetype
résultent
« bénéficiaire
pas spécifiquement
effectif». du régime des I.F.S.C.)
59 Du type C.F.C.
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 397
a) Points communs
— un régime d'exonération (ou de quasi-exonération) des dividendes
reçus par la holding de sa filiale étrangère. Pour en bénéficier, la société
holding devra remplir plusieurs conditions 64 tenant à un pourcentage de
participation minimum dans le capital de la filiale étrangère, à une durée
de détention minimale de ses titres, et parfois à une imposition minimale
de ses résultats 65 ;
— une limitation du taux de retenue à la source sur les dividendes 66 ;
— un régime d'exonération des plus-values sur titres de
participation 67.
alors 66
6065
61
62
63qu'elles
64 Cetitre
C'est-à-dire,
Pays-Bas,
Allemagne,
Qui
A
De qui
15bien
d'exemple,
ne
%seàque
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Luxembourg.
rapprocherait
5 Autriche,
%,
ceux
similaires
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notons
qui
deleDanemark,
5ont
cadre
alors
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(sans
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conditions
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détention
conventions,
Royaume-Uni.
pratique
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holding
sont
de
identiques
etdepouvant
treaty
25ouexigée)
%redistribués
shopping.
etd'un
atteindre
de au
12
pays
mois
Pays-Bas.
une
par
à au
l'autre.
exonération,
elle.
Danemark,
b) Différences
— régime anti-abus spécifiques (types C.F.C.) : seuls l'Autriche, le
Danemark, le Luxembourg et la Suisse y échappent encore ;
— impôt de distribution : le précompte en France et l'A.C.T. au
Royaume-Uni 68.
c) Avantages spécifiques propres à certains pays
— Pays-Bas : procédure du Ruling 69 et exonération totale de retenue
à la source sur les intérêts et les redevances provenant des Pays-Bas.
— Danemark : régime unique permettant de faire remonter au
Danemark les bénéfices et des pertes réalisés dans des filiales étrangères 70.
— Autriche : réseau de conventions fiscales particulièrement
développé avec les anciens pays de l'Est et de l'ex-Union Soviétique.
— Royaume-Uni : régime du crédit d'impôt étranger multiple et le
nouveau régime de participation étrangère 71.
— France : réseau conventionnel l'un des plus étendu au monde
(près de 90 pays), système avantageux de déduction des intérêts supportés
à raison de la prise de participation et système unique d'imputation de
retenue à la source d'entrée 72.
1 . Principes 73
Cette destination n'étant que temporaire, l'optimisation des revenus
(généralement des intérêts ou des redevances) s'organise en deux temps :
il convient d'abord de mettre à l'abri les revenus et ensuite de les rapatrier.
68 Bien qu'il y ait une possibilité de l'éviter depuis le 1er juillet 1994 dans le cadre
du régime de Y International Headquater Center (I.H.C.).
® Qui permet de conclure avec l'Administration fiscale hollandaise, pour une durée
de 4 années, une véritable convention qu'elle ne peut en principe remettre en cause (sauf
dans le cas d'un changement de législation ou de la situation économique et financière de
la société qui en a bénéficiée).
70 Lorsque la holding danoise, entre autres conditions, détient 100 % des titres de
chacune des filiales étrangères.
71 Permettant une exonération d' Advanced Corporate Tax lorsque de strictes conditions
de détention du capital de la holding par des non-résidents sont remplies.
Pour plus de précisions, on pourra se reporter utilement à l'étude de Philippe
JUILHARD, « Le nouveau régime des foreign income dividends et des international
headquater companies au Royaume-Uni», Droit fiscal 95, n° 10.
72 Sur précompte et retenue à la source de sortie.
73 V. à cet égard les quelques développements de l'ouvrage de Patrick RASSAT, op.
cit.
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 399
a) Mise à l'abri
Ce premier mouvement consiste à transférer un revenu d'un État A,
fortement fiscalisé, sous forme de charges fiscalement déductibles à son
niveau74 (diminution de la base imposable) vers un ÉtatB, bénéficiant
d'un régime fiscal privilégié, où le revenu en question ne sera pas imposé.
b) Rapatriement
Dans la mesure où l'avantage fiscal n'existe qu'autant que les revenus
accumulés dans l'État B ne soient pas retransférés dans l'Etat A, toute la
difficulté est donc de redistribuer ces revenus sans qu'ils redeviennent
imposables dans cet État.
Les modalités pour atténuer (voir supprimer) cette imposition
consistent généralement à choisir, soit de redistribuer un revenu bénéficiant
d'une exonération dans l'État A 75, soit de consentir un prêt suivi d'un
abandon de créance à une société du groupe implantée en A76, soit à
réinvestir à l'étranger dans un ÉtatC, qui disposerait d'une convention
fiscale avec l'État A77.
75 Par
74 Ce qui
exemple
suppose
sousqu'elle
formeest
depour
dividende
contrepartie
dans leune
casprestation
où la société
réelle
bénéficiaire
et proportionnelle.
ne serait
pas imposée (cas d'une holding de participations étrangères).
76 Ce qui pourrait conduire à une exonération, dans la mesure où l'abandon n'accroîtrait
pas la situation nette positive de la filiale.
77 Le rapatriement serait alors indirect.
78 Un autre inconvénient résulte également de l'importance des impôts indirects (droit
à la consommation, droit de timbre et de douane).
79 Citons également Antigua, Aruba, La Barbade.
80 « International Business Companies » (aux Bahamas) et « Exempt Companies » (aux
Bermudes et aux Caïmans).
400 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 2-1995
plus dans la ligne de mire des États occidentaux, tant pour des raisons
fiscales 81 que pour des raisons de police internationale 82.
b) Les nouveaux refuges : 2 exemples
Ils présentent l'avantage d'être « plus fréquentables » fiscalement et
de ce fait moins risqués que les traditionnels paradis fiscaux tout en étant,
à certains égards, tout aussi intéressants eu égard aux économies fiscales
importantes qu'ils peuvent permettre de réaliser 83.
— Singapour :
Singapour a l'avantage de présenter toutes les caractéristiques
modernes d'un pays développé, dont un taux d'impôt sur les sociétés de 27 % 84
ainsi qu'un réseau de 25 conventions fiscales 85, tout en offrant aux
investisseurs étrangers des régimes dérogatoires intéressants au travers des
« industries pionnières » ™ et du nouveau régime des quartiers généraux
opérationnels 87.
— la zone franche de Madère est avantageuse d'un triple point de
vue :
D'une part, les sociétés qui y sont implantées 88 bénéficient d'une
exonération d'impôt sur les sociétés jusqu'au 31 décembre 2011. D'autre
part, les dividendes et intérêts distribués à leurs actionnaires ne supportent
pas de retenue à la source, et enfin, les sociétés sont exonérées de tous
les impôts locaux.
A côté de ces avantages fiscaux immédiats, le fait que la zone de
Madère entre dans le champ d'application des conventions fiscales signées
par le Portugal et fasse partie intégrante de la C.E.E., permet aux
investisseurs de pouvoir bénéficier pour les intérêts et redevances de taux de
82 Dans
81 Régimela mesure
de typeoù209
cesB,
pays
238peuvent
A et 238
bénéficier
bis DI deducapitaux
Code général
d'une provenance
des impôts.suspecte.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Bahamas et les Caïmans se sont vus dans l'obligation
de signer avec les États-Unis des conventions internationales d'assistance judiciaire, pouvant
déboucher dans certains cas sur des échanges d'informations y compris en matière fiscale.
83 Utilisation de régimes de faveur temporaires et existence d'un réseau de Conventions
de régimes fiscales.
Sensiblement inférieur à la moyenne européenne (35 % environ) mais suffisamment
élevé pour ne pas rentrer dans le champ d'application des articles 238 A ou 209 B du CGI
par exemple.
85 Permettant d'obtenir des taux de faveur de retenue à la source entre 10 % et 15 %
(au lieu de 27 % en droit commun).
86 Exonération d'impôt pendant les dix premières années et imposition à 10 % pendant
les cinq années suivantes. Peut bénéficier de ce régime toute activité de production de biens
ou de services présentant une forte valeur ajoutée pour l'économie locale (agrément à obtenir
auprès du ministère des Finances).
87 Système aboutissant à un régime préférentiel d'imposition de 10 % sur le montant
des bénéfices (après déduction des dividendes en provenance des filiales). Les activités
pouvant être exercées par le Q.G.O. sont relativement étendues mais les conditions pour
pouvoir bénéficier de ce régime sont assez strictes.
V. pour plus de détails l'article de LEE Fook Hong, consacré à ce sujet dans VLB. F.D.
de février 1995, p. 78.
88 Les activités qui y sont autorisées sont assez larges puisqu'elles visent les activités
industrielles et commerciales, les prestations de service (conseil, opérations de leasing et
activités bancaires notamment) ainsi que l'enregistrement des navires.
L'ENTREPRISE ET LE DROIT COMPARE 401
89 II convient de noter toutefois que les États-Unis semblent avoir refusé l'application
des avantages aux sociétés implantées à Madère dans la nouvelle Convention avec le Portugal.
Dans le même ordre d'idée, les Pays-Bas refusent d'exonérer de retenue à la source les
dividendes versés aux sociétés mères implantées à Gibraltar ou Madère.
90 La Chine, tout en maintenant un certain nombre de dispositions dérogatoires du
droit commun (ex. : zones d'entreprises), se rapproche peu à peu des standards internationaux
(v. en particulier la nouvelle Loi du 31 octobre 1993 concernant la refonte de l'impôt sur
le revenu et ses conséquences sur la taxation des salariés expatriés). V. en ce sens « New
Individual Income Tax », de Jinyan LI, au I.B. F.D. 2/94.
En Russie, le retour vers une pression fiscale accrue semble beaucoup plus hiératique
comme l'atteste l'évolution contrastée des six derniers mois en matière de T.V.A. et de
droits de douanes.
91 Depuis juillet 1994, de nouvelles réglementations, « section 482, final regulation »,
obligent les entreprises à justifier à priori de leur prix de cession intragroupes par des
analyses précises et des informations économiques à jour. En cas de démonstration non
probante, de lourdes sanctions leur sont appliquées.
92 Consiste à taxer les bénéfices des entreprises non à partir de leurs résultats locaux
mais sur la base d'une répartition de leurs bénéfices mondiaux en proportion des éléments
d'activité (salaire, chiffre d'affaire, valeur des actifs professionnels) présents sur le territoire
américain.
93 Ce qui risque d'aboutir à la fin des paradis fiscaux traditionnels tels que nous les
connaissons aujourd'hui au profit de l'émergence de « pays à différentiel fiscal ».
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