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Résumé :
Droit administratif
Réalisé par :
-MOHAMMED BENALI
Le droit administratif est une branche du droit Public. On distingue traditionnellement trois branches au sein du
droit Public : Le droit constitutionnel ; Les finances publiques et Le droit administratif.
Le droit administratif dans son acception la plus immédiatement perceptible est le droit applicable à
l’administration. Il est donc constitué par l’ensemble des dispositions qui réglementent les rapports entre
l’administration et les administrés. Il désigne aussi l’ensemble des règles qui ont vocation à s’appliquer à certaines
activités de l’administration.
Le droit administratif est abordé généralement par différents axes majeurs que sont : le statut des personnes
publiques, les moyens de l’action administrative, les formes de l’action administrative, les limites de l’action
administrative et le contrôle de l’administration par le juge. Il convient de les regrouper donc en trois axes
principaux : L’organisation administrative, le fonctionnement administratif et le contrôle administratif.
Cependant, avant de les traiter, on va se pencher sur l’étude de certaines sources et principes qui régisse le droit
administratif et les pouvoirs réglementaires qui en se chargent.
L’administration se distingue des personnes privées en raison des finalités d’intérêt général qu’elle poursuit,
mais également des pouvoirs dont elle dispose puisqu’elle bénéficie de prérogatives de puissance publique afin de
mener à bien ses missions. Toutefois, ces pouvoirs exorbitants du droit commun n’impliquent nullement que
l’administration puisse se soustraire au droit. Son action doit, au contraire, s’inscrire dans le cadre du principe de
légalité, qui est l’émanation de l’État de droit. Pour s’assurer du respect de ce principe, les administrés ont la
possibilité de former un recours pour excès de pouvoir devant le juge administratif afin de demander l’annulation
d’un acte administratif qui serait illégal.
Chapitre 2 : Le pouvoir réglementaire
Le pouvoir détenu par certaines autorités administratives pour édicter des mesures à portée générale et
impersonnelle constitue le pouvoir réglementaire. Ce pouvoir est reconnu à des autorités nationales et locales,
autres que le parlement. Son exercice peut constituer une responsabilité pour ses titulaires. Les titulaires du pouvoir
réglementaire au Maroc sont :
Le roi : il l’exerce par le biais des Dahir et par sa présidence du conseil des ministres.
Le chef du gouvernement : il assure l’exécution des lois, par le biais des décrets qui sont contresignés par
les ministres chargés de leur exécution.
Les ministres : ils sont à la tête des administrations, les ministres adoptent des mesures réglementaires
chacun à l’égard de son service et adresse des instructions sur les mesures à prendre aux agents placés sous
leur autorité, et ceux par le biais des arrêtés qu’ils prennent.
Les autorités locales : elles détiennent le pouvoir de statuer par voie générale sur tout le territoire où leur
compétence s’exerce (conseils régionaux, conseils provinciaux ou préfectorales et conseils communaux
ruraux ou urbains).
1. Les actes administratifs unilatéraux : on distingue les actes non exécutoires des actes exécutoires.
Un acte administratif exécutoire : est un acte créateur de droit et d’obligation à l’égard des administrés, et peuvent
faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir, et affectant l’ordonnancement juridique. Ces actes ont un
caractère réglementaire et individuel. Quant aux décisions réglementaires, elles fixent des règles générales et
impersonnelles n’ayant pas pour destinataire des personnes déterminées. Quant aux décisions individuelles, elles
fixent des règles ayant pour destinataire une ou plusieurs personnes nominativement désignées. Les décisions
individuelles sont hiérarchiquement subordonnées aux décisions réglementaires et interviennent d’ailleurs souvent
en application des règlements.
Les actes administratifs non exécutoire : sont des actes unilatéraux de l’administration n’affectant pas
l’ordonnancement juridique, et ne peuvent pas faire l’objet de recours de la part des administrés, et qui ont une
immunité juridictionnelle. Certains de ces actes préparent la décision exécutoire elle-même (les actes
préparatoires), certains accompagnent l’application de la décision exécutoire dans le cadre du fonctionnement
interne de l’Administration (avis, recommandations, mesures d’ordre intérieur, circulaires, directives…).
1. La police administrative :
La police administrative est l’ensemble des moyens juridiques et matériels -réglementation, autorisations,
défenses, injonctions, coercitions- mis en œuvre par les autorités administratives compétentes en vue d’assurer,
de maintenir ou de rétablir l’ordre public. Elle poursuit deux buts principaux : l’un a un caractère préventif, et
l’autre consiste a assuré l’ordre public.
Le but d’ordre public : permet de distinguer la police administrative générale de la police administrative
spéciale. La police administrative générale a pour rôle le maintien et, en cas de nécessité, le rétablissement de
l’ordre public. Ce dernier comprend trois composantes fondamentales à savoir la sécurité, la salubrité et la
tranquillité publiques. L’ordre public est général, c’est-à-dire il ne doit pas nécessairement être défini car il concerne
tout le territoire national. Cependant la police administrative est spéciale, si un texte précise le champ d’application,
le contenu ou les modalités de mise en œuvre des pouvoirs de police. Elle est donc, une activité de surveillance qui
visent à maintenir la paix sociale dans certaines activités bien précis (affichage, cinéma, taxis, etc.) ou dans certaines
catégories d’administrés bien connu (les clandestins), ou dans des domaines particuliers d’action (protection de
l’environnement, du patrimoine culturel) selon des procédures spécifiques. Enfin, toute autorité de police
administrative n’est pas investie d’un pouvoir de police spéciale. Inversement, des autorités de police spéciale sont
incompétentes pour garantir l’ordre public général.
2. Le service public :
Le service public est à la fois une activité, une structure et un organisme. En effet il est conçu comme une activité
d’intérêt général assurée par une personne publique au moyen de procédés exorbitants du droit commun. Cette
définition renvoie, donc, à distinguer deux critères essentiels pour identifier un service public à savoir : le critère
organique et le critère matériel.
L’identification organique du service public : Pour qu’une activité soit qualifiée de service public, elle doit être
rattachée à une personne publique qui sera responsable de la création et de l’organisation du service. Ce
rattachement peut revêtir différentes formes : il peut être direct si la personne publique prend elle-même en charge
le service en le gérant en régie, mais il peut aussi être indirect si elle confie la gestion de cette activité à une
personne privée.
Les critères matériels d’identification du service public : Le premier critère matériel est fondé sur l’objet de
l’activité, à savoir la satisfaction de l’intérêt général déterminé non pas à partir de la nature objective de celle-ci,
mais en fonction de la reconnaissance que lui a accordée les autorités publiques, en se reposant sur des principes
comme l’égalité, continuité, adaptation et neutralité, exprimant l’originalité du service public. Tandis que le second
s’intéresse au régime juridique. Puisqu’une activité de service public est, en principe, soumise à un régime
exorbitant du droit commun qui permet au juge administratif de constater la présence ou l’absence de règles
caractéristiques du service public. Ainsi une personne privée gérant une activité d’intérêt général dispose aussi de
ces prérogatives, c’est-à-dire les pouvoirs dont ne disposent pas les simples particuliers, le juge administratif en
conclura que l’activité est un service public.
Enfin, il convient de distinguer les services publics à caractère administratif des services publics à caractère
industriel et commercial, ils relèvent des régimes juridiques différents. Ainsi aux premiers s’applique une gestion
publique, aux seconds une gestion privée. Les relations entre les premiers et leurs usagers, leurs personnels et les
tiers, relèvent du droit public ; celles qui se nouent entre les seconds et ces mêmes personnes relèvent du droit
privé.
Le contrôle administratif se fait généralement par le recours au juge administratif chargé de résoudre les
contentieux administratifs en engageant la responsabilité de l’administration.
i. Le recours d’annulation : qui vise à contester devant le juge un acte jugé abusif.
ii. Le recours en réparation : qui vise à faire condamner l’administration à indemniser la victime d’un
dommage dont elle est responsable.
iii. Le recours en appréciation de légalité : qui s’exerce sur renvoi des juridictions judiciaires, qui se heurtent
à la question de la légalité d’un acte administratif, qu’elles peuvent trancher en raison du principe de
séparation des autorités, à l’occasion d’un procès dont elles sont compétemment saisies.
iv. Le recours en interprétation : qui se présentent soit comme des recours en appréciation de légalité, soit
comme des recours directs, intentés en dehors de tout procès : l’administration et un administré
s’opposant sur le sens à donner à un acte unilatéral ou à un contrat, à propos d’un litige né et actuel, l’un
d’eux demande au juge administratif d’en indiquer le sens.
Enfin le recours peut se faire par voie d’appel pour demander à une juridiction supérieure de réformer le
jugement rendu par une première juridiction, ou par voie de pourvoi en cassation pour toutes décisions rendues
en dernier ressort par des cours administratives d’appel en raison de son incompétence ou que l’acte présente un
vice de forme, viole une loi en vigueur.
1. Champs d’application :
La responsabilité administrative ne concerne, par définition, que des dommages encourus ou causés par
l’administration lors d’une mission de service public. Lorsque la personne publique se comporte comme une
personne privée agissant dans une logique de gestion privée, sa responsabilité se trouve engagée aussi devant le
juge judiciaire et les règles du droit privé s’appliquent. Inversement, à partir du moment où une personne privée
gère un service public tout en disposant de prérogatives de puissance publique, sa responsabilité relève du juge
administratif.
Les trois pouvoirs de l’État – exécutive, parlementaire et judiciaire – sont, aussi susceptibles de voir leur
responsabilité engagée.
La responsabilité pour faute : le juge administratif se confronte à la difficulté de distinguer la faute relevant de
l’agent de celle qui est liée au service lui-même, indépendamment de l’action de l’agent. Dans le premier cas, la
responsabilité engagée est celle de l’agent, alors que dans le second, il s’agit de celle de l’administration.
La faute personnelle peut être définie de façon subjective mais aussi objective. La première hypothèse regroupe
les fautes qui révèlent des faiblesses, des passions, des imprudences de l’agent. Cependant, il existe aussi des fautes
plus objectives, c’est-à-dire indépendantes de l’intention de l’auteur de la faute, lorsque celle-ci présente une
certaine gravité ou n’a aucun rapport avec les fonctions exercées.
À l’inverse, il y a faute de service dès lors qu’il n’y a pas faute personnelle. La faute de service se révèle donc dès
que la responsabilité de l’administration est engagée pour faute et qu’il n’y a pas de faute personnelle. On peut
également considérer qu’il y a faute de service lorsque celle-ci a été réalisée pendant le service, avec les moyens
du service et en dehors de tout intérêt personnel.
La responsabilité sans faute : constitue un régime exceptionnel. Elle se fonde sur le risque lié à l’exercice d’une
activité professionnelle dangereuse et illustre la volonté de l’État à lutter contre certaines conséquences liées à la
vie en société. Deux fondements ont été progressivement utilisés par le juge administratif pour juger de celle-ci : le
risque et la rupture du principe d’égalité devant les charges publiques.
Le risque : il doit être anormal. Il doit être en liaison avec les travaux publics et les ouvrages dangereux que
réalise l’administration, comme il peut avoir liaison avec les choses et les méthodes dangereuses utilisées, pour
engager ce type de responsabilité.
La responsabilité fondée sur l’égalité des citoyens devant les charges publiques : L’anormalité d’une situation
peut entraîner des charges plus importantes pour certaines personnes, et ainsi ouvrir droit à réparation en dehors
de toute faute de l’administration. Plus précisément, dans certains cas, le juge considère que la puissance publique
peut légalement faire supporter, au nom de l’intérêt général, des charges particulières à certains membres de la
collectivité.