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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple – Un But - Une Foi

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

SUP DECO DAKAR


Ecole Supérieure de Commerce
AVENUE FAIDHERBE EN FACE MATFORCE
Dakar SENEGAL

Mémoire présenté par : Encadreur : M. Cheikh DIOP


Sokhna Safietou DIEYE Professeur de banque
Ce mémoire est dédié à tous les membres de ma famille spécialement à mes parents qui
m’ont soutenus tout au long de mon cursus scolaire et universitaire. Ce travail n’est que le
fruit de vos efforts.

A FEU OUSMANE DIEYE, mon père qui a énormément investi pour la réussite de tous
ses enfants.
A ma mère DJIEUMB DIENG pour son affection, ses conseils, son soutien et pour les
valeurs qu'elle m'a inculquées et qui m'ont servies et continueront de me servir.
A mon mari ABDOULAYE DIOUF qui m'a beaucoup soutenu
A tous mes frères et sœurs pour toute leur affection à mon égard.
A mes camarades de classe de la promotion 2007-2008.
A tous ceux qui, de prés ou de loin, m'ont soutenu dans mes études.

Je vous souhaite longue vie et plein de succès dans la vie.


La réalisation de ce mémoire n’a pas été une œuvre purement et simplement personnelle.
Elle a connu un soutien moral, matériel, financier de personnes à qui je tiens beaucoup à
remercier:

Monsieur le Directeur Général de L’Ecole Supérieure de Commerce et Dakar

L’ensemble du corps professoral de SUPDECO particulièrement à mon encadreur Monsieur


Cheikh DIOP de sa disponibilité et de sa rigueur qui m’a été d’un grand apport.
A Monsieur FASSA
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce Mémoire
ACEP : Alliance de Crédit et d’Epargne pour la Production
BHS : Banque de l'Habitat du Sénégal
BICIS : Banque Internationale du Commerce et de l’industrie du Sénégal
BRS : Banque Régionale de Solidarité
BIMAO : Banque des Institutions Mutualistes d’Afrique de l’Ouest
CMS : Crédit Mutuel du Sénégal
CICM : Centre International du Crédit Mutuel
CPEC : Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit
CBAO : Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale
CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petite et Moyenne Industrie
SA : Société Anonyme
SARL: Société à Responsabilité Limitée
SGBS : Société Générale de Banque au Sénégal
SNC : Société en Nom Collectif
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UM PAMECAS : Union des Mutuelles Partenariat pour la Mobilisation de Epargne et du
Crédit au Sénégal
Plan
Introduction
Première partie : Cadre Théorique et Méthodologique

Chapitre 1 : Cadre Théorique

Section 1 : Problématique

Section 2 : Objectif de l’étude

Section 3 : Hypothèses de recherche

Section 4 : Pertinence du sujet

Section 5 : Cadre conceptuel

Section 6 : Revue critique de la littérature

Chapitre 2 : Cadre Méthodologique

Section 1 : Présentation du cadre de l’étude

Section 2 : Délimitation du champ d’étude

Section 3 : Dispositif de recherche

Section 4 : Difficultés rencontrées

Deuxième Partie : Présentation de l’étude

Chapitre 1 : structure du système bancaire sénégalais

Section 1 : Typologie des banques

1 - les banques d’affaires

2 - les banques généralistes


3 - les banques à vocation spécifique

4 - les Autres établissements financiers

Section 2 : la clientèle

1 - la clientèle de Particuliers

2 - les Grandes entreprises

3 - les PME/ PMI

Section 3 : les différents crédits bancaires

1 - le découvert

2 - la facilité de caisse

3 - le crédit d’escompte

4 - le crédit immobilier

5 - l’affacturage

6 - le crédit documentaire

7 - le crédit de campagne

8 - le crédit relais

Section 4 : un système bancaire extraverti

Section 5 : un système bancaire réglementé

Chapitre 2 : l’environnement de l’activité bancaire

Section 1 : l’environnement économique

1 - la crise bancaire des années 80

2 - les contraintes liées à l’environnement socio-économique

Section 2 : l’environnement juridique et réglementaire

1 - l’encadrement de la forme juridique des banques


2 - le contrôle de la constitution et du fonctionnement des banques

a - l’organisation de la surveillance

b - la fonction de la Commission Bancaire

c - le contrôle du fonctionnement des banques

Section 3 : le respect de la règlementation prudentielle

Section 4 : le rôle de la banque dans le système économique

Chapitre 3 : le financement de l’économie par l’intermédiaire des banques

Section 1 : les différents secteurs de l’économie

1 - le secteur primaire

2 - le secteur secondaire

3 - le secteur tertiaire

Section 2 : les sources de financement de l’économie

A- le financement par fonds propres

1 - l’autofinancement

2 - l'augmentation de capital

B- le financement par endettement

1 - le recours à l'emprunt obligataire

2 - le recours l'emprunt bancaire

C - les Autres sources de financement

1 - le capital risque

2 - subventions gouvernementales

3 - le crédit-bail

Section 3 : les difficultés d’accès au financement bancaire

1 - les garanties
2 - le taux d’intérêt

3 - le coût du crédit

Recommandations

Conclusion

Bibliographie

Annexes
En Afrique avant les indépendances, les grandes banques qui ont existé, étaient
dans leurs immenses majorités les succursales des banques européennes et
particulièrement françaises telles que la BNP (Banque Nationale de Paris)
société mère de la BICIS, la BIAO-Sénégal, du réseau BIAO installé presque
partout en Afrique et à l’origine de la CBAO actuelle, mais également le Crédit
Lyonnais (Paris) qui détient jusqu’à présent 95% du capital du Crédit Lyonnais
Sénégalais (CLS).
Ces banques s’intéressaient beaucoup plus aux succursales des grandes firmes
installées dans nos pays et très peu aux clients locaux. Et c’est seulement au
lendemain des indépendances que des changements ont commencé à intervenir
petitement au niveau des banques locales. Et en dehors de la création des
banques sénégalaises qui ont commencé à rivaliser avec ces puissantes banques,
l’économie a contribué son fonctionnement de la même manière pendant les
quelques décennies qui ont suivi les indépendances.
Mais aujourd’hui, après la fin de la crise bancaire de la décennie 80,
précisément en (1988/1989) les choses commencent fondamentalement à
changer. Le tissu bancaire a connu une certaine recomposition avec la
disparition de quelques banques telles que la SONABANQUE (Société
Nationale de la banque), ASSURBANK, la Banque Sénégalo Koweitienne, la
BCCI (Bank of Crédit and Commerce International), la BNDS ou la Banque
Nationale de Développement du Sénégal etc.
Actuellement, les autorités monétaires s’inspirant du ratio de Solvabilité
Européen et du ratio Cook, ont mis en place un certain nombre de ratios
prudentiels qui imposent aux banques des règles de conduite strictes et le
contrôle s’est renforcé qualitativement et quantitativement avec la commission
bancaire basée à Abidjan. Et donc en ce moment, on peut dire que les banques
évoluant dans la zone UEMOA sont liquides, solvables et rentables et on
pourrait même dire sur liquides depuis la dévaluation de 50% du franc CFA
intervenue le 12 janvier 1994 à Dakar au Sénégal. Aujourd’hui, le marché des
entreprises suscite désormais un plus grand intérêt de la part des banques et on
s’intéresse davantage aux autres agents économiques tels que les institutionnels,
les particuliers, de même que les associations, les ONG, et même un peu plus au
secteur informel à travers les relations tissées avec le système financier
décentralisé qui se compose des mutuelles d’épargne et de crédit ou institution
de Micro finance de par l’importance des ressources générées.

Les banques doivent donc financer l’économie pour favoriser son


développement et c’est le financement qui constitue le fondement de l’activité

1
bancaire moderne. La reconstruction de l’Europe, notamment après la seconde
guerre mondiale, a pu être menée rapidement grâce à l’intervention du secteur
bancaire dans le financement des besoins d’investissement des pays concernés.
Aujourd’hui, la loi bancaire du 24 janvier 1984 en France, qui a renforcé la
désintermédiation, a eu le mérite de changer l’esprit d’intervention des banques.
Nous avons une nouvelle vision du service avec des nouveaux intermédiaires
financiers qui comme les banques, ont les mêmes capacités de financement des
besoins des agents économiques. Les banques, elles aussi, interviennent
directement comme acteurs dans le fonctionnement des marchés de capitaux.

Pour toutes ces raisons, on peut s’interroger dés lors sur le rôle que peut jouer
un système bancaire et financier dans un pays en voie de développement en
l’occurrence le Sénégal.

Le financement de l’activité économique est devenu une pièce maîtresse dans le


processus de développement d’un pays et le rôle du système bancaire a été en
effet jugé déterminant dans le processus de croissance d’un pays.

Dans cette étude nous tenterons de répondre à la question suivante : les banques
sénégalaises peuvent t- elles faire face aux besoins de financement de
l’économie sénégalaise ?

Afin de savoir si les banques sénégalaises jouent efficacement leurs rôles


d’intermédiation dans le financement de l’économie, nous allons orienter notre
étude dans un premier temps vers un cadre théorique et méthodologique c’est à
dire le comment et le pourquoi de l’analyse que nous voulons faire de cette
étude.
Nous définirons également les caractéristiques du système bancaire sénégalais
en passant par l’étude des différents types de banques, la clientèle des banques,
les crédits octroyés et enfin comment la réglementation bancaire et la
dépendance du système bancaire sénégalais de l’extérieur rendent difficile le
fonctionnement des banques.

Ensuite nous analyserons l’environnement économique, juridique et


réglementaire dans lequel évoluent le système bancaire sénégalais et le rôle
crucial joué par les banques dans une économie.

Enfin nous étudierons les secteurs de l’économie sénégalaise, les différentes


sources de financement et les difficultés rencontrés pour accéder au financement
bancaire.

2
Première partie : Cadre Théorique et
Méthodologique

3
Chapitre 1 : Cadre Théorique

Section 1 : Problématique

En Afrique, les stratégies de développement qui ont été adoptées depuis des
décennies ont montré leur insuffisance et leur incapacité de mettre sur le bon
chemin les pays africains afin qu’ils puissent un jour réduire considérablement
le grand écart qui existe entre eux et les pays développés.
Leur insuccès est à la base des perturbations des nombreux secteurs de
l’économie de ces pays notamment le secteur financier et bancaire qui a connu
des années difficiles avant de pouvoir se redresser grâce à une restructuration du
secteur.
Cette dernière qui se manifeste par la mise en place de vigoureuses mesures
d’assainissement (création d’une commission bancaire, renforcement du
dispositif prudentiel) a contribué grandement à la consolidation du secteur
bancaire.
Cependant, cette consolidation bancaire a en effet fait craindre que les banques
ne privilégient que les grandes entreprises, réduisant l’accès des différents
secteurs de l’économie aux crédits bancaires qui sont leur principale, voir unique
source de financement externe, et le secteur bancaire ( collecter des ressources
qu’ elles emploient en opération de crédit ou de placement ) revêt un caractère
prioritaire dans la promotion du développement économique et social de nos
pays : le Sénégal.
En effet, bien que difficile à évaluer avec exactitude, il d’une évidence notoire
que la demande de financement est relativement importante en Afrique de
l’ouest alors que, l’offre de services financiers très importante, présente parfois
des obstacles infranchissables.
Au Sénégal, pays de l’Afrique de l’ouest très pauvre, avec un taux de
bancarisation très faible de sa population qui tourne autour de 4% (en 2004), la
contribution du système bancaire au financement de l’économie est de
seulement 22%. Les autorités tentent depuis des années de promouvoir son
développement économique, la question la plus récurrente et la plus importante
demeure le financement de l’économie sur lequel l’état se base pour assurer un
développement économique durable.

Ce constat de sous financement des activités économiques du Sénégal par les


banques classiques nous amène à formuler la question principale de recherche
suivante: les banques sénégalaises financent t- elles l’économie sénégalaise?

4
Section 2 : Objectifs de l’Etude

Nous allons scinder nos objectifs en deux : un objectif général et quelques


objectifs spécifiques
A- Objectif Général
L’étude sur le financement de l’économie sénégalaise a été réalisée afin de
relancer une réflexion sur l’incertitude de leur financement.
Il s’agira, en effet de montrer à travers cette étude les différents problèmes
rencontrés pour accéder au financement bancaire classique.
B- Objectifs Spécifiques
La réalisation de ces objectifs permettra une réalisation certaine de l’objectif
général d’où toute l’importance de leur articulation. Nous en retiendrons :
1 comprendre le système bancaire sénégalais et leur degré d’intermédiation
dans le financement de l’économie
2 Analyser la démarche relationnelle déployée par les banques envers la
clientèle
3 Mesurer le degré de satisfaction de la clientèle
4 D’énoncer les sources de financement de l’économie et les problèmes
d’accès au financement bancaire.

Section 3 : Hypothèses de Recherche

Compte tenu du développement des nouvelles technologies qui ont fait


que les banques ont mis aujourd’hui à la disposition de leurs clients, des banques
à distance et qui fonctionnent 24 heures sur 24 heures et du rôle prépondérant
que ces derniers ont joué durant ces dernières années dans le développement
économique, on ne peut se privé d’orienter nos recherches sur des hypothèses
allant dans le sens d’une harmonisation des techniques de banque. C’est la
raison pour la quelle on s’est permis d’avancer certaines hypothèses à savoir :

- Si les banques, à partir du moment où elles mettent à la disposition des


entreprises et opérateurs économiques différents services, constituant toujours le
moteur du développement économique en assurant plus de la moitié des
investissements à travers l’octroi de crédit et le financement des grands travaux
mais aussi servir d’intermédiaire lors des échanges commerciaux, parviennent-
elles à jouer la efficacement leurs rôles d'intermédiation dans le financement de
l'économie ?

- Si avec cette stratégie des établissements de crédit qui consiste à mettre des
produits et des services à la disposition des populations à très faible revenu ou
même cibler des non consommateurs relatifs, comme c’est le cas des institutions
de micro finance qui ne peuvent pas bénéficier des produits et services
bancaires, leurs permettaient d’occuper une part importante dans le marché
5
financier, alors, on ne serait obligé de dire que ces dernières ne constituent-elles
une menace pour les banques dans des pays comme le notre.

Section 4 : Pertinence du Sujet

Le financement des investissements longs est le parent pauvre du système


bancaire dans l’UEMOA (Union économique et monétaire Ouest africaine) en
général et en particulier au Sénégal. Les crédits bancaires à long terme
représentent ainsi moins de 5 % des crédits bancaires totaux et la contribution du
système bancaire au financement de l’économie est seulement de 22 % en
moyenne contre un financement bancaire de plus de 90 % de l’activité dans les
pays émergents et développés.
La structuration des crédits à l’économie aurait, ainsi, dans presque tous les pays
de l’union, fait peser de fortes inquiétudes sur le soutien du secteur bancaire à
l’investissement. Globalement, au Sénégal, 64 % des entreprises ont accès au
crédit.
Dans un autre registre, l’analyse sectorielle des utilisations de crédit fait toujours
apparaître une part relativement faible des financements en faveur du secteur
primaire, environ 4 % des crédits totaux à l’économie en fin 2004, alors que ce
secteur pèse 14,5 % du PIB et concentre plus des deux tiers de la population
active.

Le choix de ce sujet peut nous orienter vers un axe majeur à savoir le rôle
crucial joué par le système bancaire dans le développement économique du
Sénégal à travers son financement, les services et les produits offerts.
Donc si ce secteur connaît des problèmes dans son financement, une étude est
judicieuse pour apporter des solutions d’où l’importance de ce mémoire.

Section 5 : Cadre Conceptuel

Dans cette partie nous sommes appelés à définir certains concepts qui vont nous
faciliter la compréhension globale du sujet.

Définition de la banque :

En consultant le dictionnaire Larousse, on s’aperçoit que la banque s’origine de


mot italien « banca » qui signifie « table de changeurs ». C’est ce qui explique
que la banque est une entreprise qui avance des fonds, en reçoit, escompte des
effets, prend des participations.
Le monde a beaucoup évolué depuis cette définition ou cette origine ; surtout
aujourd’hui avec le développement des nouvelles technologies de l’information
et de la communication qui ont entraîné une nouvelle vision du service.
Mais en réalité, le mot banque comme nous allons le voir ne s’apparente pas

6
seulement au métier de l’argent. Nous donnons en exemple la banque de
données qui représente une collection ordonnée d’informations apparentées
traitées par ordinateur, mémorisées et qui peuvent être interrogées à distance et
en ligne.
Cependant, ces aspects techniques sont également pris en compte par le secteur
bancaire. On peut noter que par définition, la mission principale de la banque,
c’est de recevoir des dépôts et d’octroyer des crédits. Toutefois, il existe
plusieurs types de banques dont les banques de dépôt où banque commerciale,
les banques d’affaires et la banque des banques qui est la Banque Centrale.
La banque centrale, c’est l’institut d’émission. Elle est chargée de veiller sur la
régularité du fonctionnement du système bancaire et a également comme
mission la défense de la valeur de la monnaie au sein d’une économie nationale
ou alors au sein d’une Union Economique et Monétaire comme par exemple
l’UMOA, la CEMAC de la zone Franc.
Quant aux banques d’affaires, elles ont comme activité principale, l’action de
crédits et la prise de gestion et de participation dans des entreprises existantes ou
en formation. Elles interviennent le plus souvent sous la forme de prêts
participatifs, donc par le haut du bilan contrairement aux banques commerciales
qui financent l’exploitation par des crédits à court terme comme le découvert, la
facilité de caisse, l’escompte etc.
Mais contrairement aux banques commerciales, les banques d’affaires ne sont
pas habilitées à recevoir des dépôts en provenance du public.
Pour revenir au rôle des banques, nous rappelons qu’il doit être de premier plan
dans toute économie.
En effet, il est admis aujourd’hui comme une vérité scientifique que les pays
les plus économiquement développés sont ceux qui ont le niveau
d’intermédiation bancaire le plus élevé.
Le rôle des banques étant donc primordial dans l’économie d’un pays en voie
de développement comme le Sénégal.

Financement de l’économie :

Le fonctionnement de l'économie nécessite des capitaux importants car les


entreprises doivent financer leurs investissements, les achats de matières
premières ainsi que leurs dépenses d'exploitation, et les ménages doivent
financer leurs consommations et leurs logements. Ainsi les différents agents
économiques ont des besoins en capitaux pour financer leurs dépenses.
Cependant tous les agents n'ont pas des besoins de capitaux, c'est à dire ce que
l'on appelle des besoins de financement. Certains ont en effet une épargne
supérieure à leurs investissements et dégagent une capacité de financement. On
oppose ainsi les ménages qui ont une capacité de financement (malgré
l'endettement de certains) aux entreprises qui ont des besoins de financement.
Par ailleurs l'Etat connaît lui aussi depuis quelques années un besoin de

7
financement important pour combler les déficits budgétaires.
Si l’on relie d’un coté les besoins de financement des entreprises et des
administrations publiques, et de l’autre les capacités de financement des
ménages, on constate néanmoins que l’économie nécessite plus de capitaux que
l’épargne des ménages n’en fournit. Pour combler l’écart entre besoins et
capacités de financement, on fait donc appel au financement bancaire.
Différents modes de financement existent. On distingue notamment le
financement direct ou désintermédiation et le financement indirect ou
intermédié.
1 Le financement direct consiste à mettre en relation le prêteur et
l’emprunteur par le biais des marchés de capitaux : l’agent à besoin de
financement émet des actions ou des obligations sur le marché financier.
2 Le financement indirect s’appuie sur l’existence d’intermédiaires entre les
prêteurs et les emprunteurs, un agent économique particulier (un
intermédiaire financier) intervient pour mettre en relation le demandeur
avec l’offreur de capitaux. Cette intermédiaire collecte les fonds des
agents en excédent de financement et les prêtent aux agents ayant des
besoins de financement. Il se fera rémunéré pour ce service par le biais
des intérêts qu’il fait payer au demandeur de capitaux. on parle alors
d’intermédiation financière.

Section 6 : Revue Critique de la Littérature

Cette étude s’est appuyée principalement sur une recherche documentaire à


travers :
Des Ouvrages

 BERNET-ROLLANDE Luc « L’essentiel en économie et en


banque : principes de techniques bancaires » ; 3éme édition
DUNOD

 MANCHON Eric « Analyse bancaire de l’entreprise », collection


CFPB ; 5ème édition

 PRISSERT Pierre « Economie Monétaire et Bancaire » Collection


Banque ITB
Des Revues spécialisées
 Intelligence Magasine
 Micro finance et développement ; revue spécialisée en Microfinance
 Performance Magasine
 Réussir, octobre 2007, article traitant de l’économie et de la monnaie en
Afrique de l’Ouest
Des Support de cours
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1. Gestion et Pratique Bancaire : M. Cheikh Diop professeur de
banque sup deco 2007 /MASTER 2
2. Gestion de trésorerie : M. Aboubacar Dianté professeur de gestion
de trésorerie sup deco 2007/MASTER 2
3. Droit Bancaire : sup deco 2007/MASTER 2

Des Sites Internet


www.bceao.int
www.finance gouv@sentoo.sn
www.cercle finance.com
 Moteur de recherche :
Google; www.altavistar.fr

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Chapitre 2 : Cadre Méthodologique
Section 1 : Présentation du Cadre de l’étude

Notre étude porte essentiellement sur le financement de l’économie sénégalaise


par les banques classiques. Au Sénégal, le financement de l’économie est l’un
des piliers les plus importants pour promouvoir le développement et la lutte
contre la pauvreté. La nécessité de financer son économie est devenue
incontournable pour sa croissance. Par contre la participation du secteur
bancaire dans le financement de l’économie est réputée faible. Par exemple, la
part du crédit bancaire dans le PIB fluctue autour d’une moyenne de 13% depuis
la restructuration du secteur bancaire depuis 1986 d’où l’objet de notre étude.

Section 2 : Délimitation du Sujet

Cette étude est orientée vers le financement de l’économie sénégalaise par les
banques classiques. Nous étudierons la structure du système bancaire sénégalais
ainsi l’environnement dans lequel il évolue et ses contraintes.
Nous verrons les différents secteurs de l’économie, leur financement et enfin les
problèmes d’accès au financement bancaire

Section 3 : Dispositif de recherche

Ce mémoire a été rendu possible à l’aide :


 d’une consultation de documents qui traitent de manière générale du
fonctionnement et des difficultés de financement de l'économie
sénégalaise par les banques.
 Cette tache a été facilitée en grande partie au niveau des avantages de
l’Internet, nous avons jugé nécessaire de visiter quelques sites pour
recueillir des informations relatives à notre sujet.
Enfin une consultation de nos cours a été faite surtout celle de Gestion et
pratique bancaire, ainsi que quelques revues comme Micro finance et
développement, Réussir...

Section 4 : Difficultés rencontrées

Comme toute recherche nous avons sans doute rencontré des difficultés du début
à la fin, il s’agit des difficultés de :
1. trouver des documents traitant de manière groupée toutes les informations
qui concernent notre sujet.
2. d’identifier les sites qui fournissent des informations précises sur le sujet.
3. trouver les moyens financiers pouvant couvrir la photocopie, l’impression,
le transport etc.…

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De toutes ces difficultés, s’ajoutent la réticence des banques et les délestages
qui ne cessent d’interrompre à chaque instant notre travail.

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Deuxième partie : Présentation de
l’étude

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Chapitre 1 : Structure du Système Bancaire Sénégalais
Le paysage bancaire sénégalais a connu une forte évolution entre 2004 et 2006
avec l’ouverture de cinq (05) nouvelles banques notamment la Banque
Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal), la Banque des Institutions Mutualistes
d’Afrique de l’Ouest (BIMAO), créée par la Confédération des Caisses
Mutualistes d’Afrique de l’Ouest, Attijariwafa Bank Sénégal, une filiale de
Attijariwafa Bank Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de
Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank Sénégal.

Ces cinq (05) nouvelles banques portent le nombre total de banques en activité à
dix sept (17).

Les banques sénégalaises, avec 167 agences et bureaux soit 22% du total de
l’Union en 2005, disposent du réseau le plus étoffé de l’Union après le Mali.

Toutefois, une bonne partie du réseau reste concentrée dans la région de Dakar
et son agglomération.

L’objectif visé par cette politique d’implantation de nouvelles banques est de


relever le niveau de bancarisation de l’économie sénégalaise, d’améliorer l’accès
des populations aux services financiers, de lutter contre la pauvreté et de
promouvoir la croissance par l’amélioration du financement des activités
économiques.

De un (1) guichet pour 100 000 habitants soit un taux de bancarisation de 4%, le
taux de bancarisation est passé à 5% soit 1.5 guichets pour 100 000 habitants.

Toutefois, il conviendra de renforcer les politiques et de remettre en œuvre les


recommandations des différentes études en vu d’accélérer ces tendances et
permettre au secteur de jouer pleinement son rôle dans le financement de
l’économie en général, en particulier dans la mise en œuvre de la Stratégie de
Croissance Accélérée (SCA).

Quant aux établissements financiers, leur nombre, contrairement à celui des


banques, n’a pas connu une grande évolution. L’agrément de Sénégal Factoring
(SENFAC) en 2005, une société spécialisée dans l’affacturage, le porte à trois
(03).

La densification du réseau bancaire au Sénégal s’est accompagnée d’une


augmentation des parts de marché des établissements de crédit du Sénégal.
Ainsi, en 2005, le total de leurs bilans s’établit à 1761 milliards soit une
progression d’environ 12% par rapport à 2004 et la part de marché représente

13
26% du marché de l’Union en 2005 occupant ainsi la deuxième position derrière
la Côte d’ivoire.

A la suite d’un vaste travail d’enquêtes et de concertation, la mission pour la


réforme des systèmes et moyens de paiement institué par la BCEAO a constaté,
entre autres, que l’environnement du paiement dans les pays de l’UEMOA est
caractérisé par un très faible taux de bancarisation.

Sur une population totale de 70.000.000 d’habitants comprenant une population


active d’environ 30.000.000 de personnes, la part des titulaires de comptes
bancaires se situe à moins de 10% dans l’Union.

Ce faible taux de bancarisation qui entraîne une forte prépondérance de


l’utilisation de la monnaie fiduciaire, s’explique, entre autres, par :

- la crise du système bancaire des années 80


- le faible niveau de revenus des populations
- les difficultés d’accès au circuit bancaire
- la forte utilisation de la monnaie fiduciaire
- la méconnaissance du système bancaire et de ses pratiques.

Section 1 : Typologie des banques

1 les Banques d’Affaires

Les banques d’affaires sont celles qui ont accès leurs compétences
uniquement sur le secteur du marché qui comporte des entreprises et des
organismes ayant un certain poids financier mesuré en fonction du chiffre
d’affaire annuel.
Parmi elles nous pouvons citer : le Crédit du Sénégal et la Citibank

 le Crédit du Sénégal

Il est présent au Sénégal depuis 1960 et a connu plusieurs mutations


conjoncturelles. Cette banque se consacre principalement aux grandes
entreprises qui représentent 80% de sa clientèle, les 20% restant étant des
particuliers haut de gamme. Trois (3) agences du Crédit du Sénégal sont
situées à Dakar et à sa périphérie. Deux (2) nouvelles agences ont été
ouvertes à Dakar en 2005. Il détient 8% des parts de marché en termes de
dépôts.

14
 la Citibank
Cette banque a un effectif restreint environ 46 personnes et un seul bureau au
Sénégal, pendant longtemps elle n’a traité qu’avec les grandes entreprises et
les particuliers aisés. Sa réputation banque de change lui a toujours assuré la
clientèle de nombreuses Ambassades. Jusqu’à aujourd'hui cette banque met
toute sa stratégie sur le développement de rapport privilégié avec sa clientèle
à savoir les grandes entreprises du Sénégal.

2 Les Banques Généralistes

Elles sont dites généralistes par rapport à leurs activités car elles s’adressent à
aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers tout en ayant des objectifs
différents.
Ce sont en général des banques à réseau national ou même sous régional dans le
cas d’Ecobank et la Banque of Afrika.
Les trois (3) premières banques sénégalaises sont des banques généralistes qui
totalisent 63% de la masse bilancielle, et distribuent 70% des crédits à
l’économie, ce sont : la CBAO, la SGBS et la BICIS.

 La CBAO

Le capital social de la CBAO s’élève aujourd’hui à 9 milliards de francs CFA


et est détenu à hauteur de 79 % par le groupe Attijariwafa Bank (Maroc) qui
a racheté les actions du groupe MIMRAN à la fin de l’année 2007, 9% par
l’Etat du Sénégal et 15% par des privés. La force de cette banque réside dans
son caractère de banque d’investissement et dans ses partenaires avec les
investisseurs étrangers, la CBAO réserve 1/3 de ses emplois financiers aux
grandes entreprises françaises tout en ayant des liens très forts avec les PME,
les entreprises locales et les petits épargnants, elle dispose se 24 bureaux et
agences à Dakar et dans les régions, 57agences Western Union et 21 guichets
automatiques.
Cette banque a toujours eu pour objectif d’offrir un service de qualité à ses
clients, d’élargir sa gamme de produits et d’instaurer la transparence dans ses
relations avec ses clients.

 La SGBS
La SGBS leader sur le marché sénégalais a affiché un total bilan de 486
milliards de F CFA pour l'exercice 2007 et a réalisé un bénéfice net après impôts
de 13,487 milliards de F CFA, soit une hausse de 33% par rapport l'année
précédente.
Le groupe Société Générale poursuit une politique de croissance rentable fondée
sur un développement sélectif de ses produits et services, une innovation forte
tournée vers la satisfaction de ses clients sur ses différents marchés, une

15
croissance interne soutenue et quelques acquisitions ciblées
Forte de ses 45 agences réparties sur le territoire, la SGBS ne compte pas moins
de 120 000 clients particuliers, 5500 clients - entreprises et 1000 clients
institutionnels, associations et ONG.

 La BICIS

BICIS, dont le Groupe détient 54% des parts, se présente comme la banque des
grandes entreprises sénégalaises. Elle accroît cependant depuis peu son fonds de
commerce de clients particuliers à travers le développement d'un réseau
d'agences de proximités, ainsi que la signature de protocoles d'accord avec des
organismes officiels (la douane, l'armée, la police, la gendarmerie) et privés.
Elle participe activement à la bancarisation du pays et s'implique fortement avec
ses consœurs dans la construction d'une identité visant l'harmonisation des
structures et la mutualisation des moyens.
Cette banque dispose plusieurs guichets automatiques et agences mais mal
répartis géographiquement car la BICIS n’est présente qu’à Dakar, dans la
région de Thiès et la vallée du fleuve Sénégal.
.

La BICIS est une filiale du groupe bancaire français BNP et a été certifié ISO
9001-2000 sur ses activités de crédits documentaires.
Elle veut renforcer son positionnent auprès des grandes entreprises, des
institutionnels et la clientèle des particuliers en leurs proposant des cartes VISA,
des prêts immobiliers et prêts à la consommation.

3 – Les Banques à Vocation Spécifique

Pour mériter cette appellation, la banque en question doit opter pour un secteur
d’activité clairement défini au sein du pays d’installation, pour le Sénégal on
peut citer : la BHS (banque de l’habitat du Sénégal), la BRS (banque régionale
de solidarité), la CNCAS (caisse nationale de crédit agricole du Sénégal).

 LA BHS

Société Anonyme de Banque au capital de 1 650 000 000 F CFA avec Conseil
d'Administration. Créée en Octobre 1979, elle a démarré ses activités en mars
1980. Plus de vingt ans au service de la promotion de l'épargne et de l'accès à la
propriété immobilière au Sénégal.

Elle est une des principales sources de prêts immobiliers en direction des

16
fonctionnaires et salariés au Sénégal bien que les autres banques s'y soient mises
aussi. La BHS est elle-même promotrice de plusieurs projets immobiliers. Elle
propose en outre des formule de "comptes épargne logement" à destination des
particuliers. Gestion des comptes sur internet. Elle dispose d’une agence de
représentation à Paris.

 La BRS

Cette structure a été crée par l’UEMOA via la BCEAO comme un instrument de
lutte contre la pauvreté dans la sous région, elle dispose d’un capital de 24
milliards détenu par les 8 (huit) états membres de l’UEMOA.
En effet, le Groupe BRS, a pour objectif de développer, à titre principal, une
activité bancaire à travers un réseau de filiales ayant le statut de banque, en vue
de fournir des financements à court, moyen et long terme aux personnes
traditionnellement exclues du système bancaire, en particulier aux artisans, aux
jeunes diplômés de l'enseignement supérieur ou d'une école professionnelle, aux
chômeurs ayant une qualification professionnelle, exerçant ou désirant exercer
dans l’agriculture, la pêche, l’élevage, la petite industrie, l’artisanat et les petits
métiers en général.
La première agence de la BRS a ouvert ses portes en 2005, son siège social se
trouve à Niamey en république du Niger.

 La CNCAS

La caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) s'est


constituée sous forme de société anonyme avec conseil d’administration en avril
1984, son capital social est estimé à deux milliards trois cent millions de francs
CFA (2300000000 f CFA). Ses activités ont véritablement commencé avec
l'ouverture d'un premier guichet à Dakar en mars 1985.
Initialement limité aux opérations avec les acteurs du secteur primaire
(l’agriculture, la pêche, l’élevage), la vocation de la CNCAS a été pendant
longtemps conservée. Mais aujourd'hui son statut tend progressivement à se
rapprocher de celui des banques classiques par une diversification de ses
activités à d’autres domaines de l’activité économique.

4- Les Autres établissements financiers

Les services financiers de proximité se sont particulièrement développés


au Sénégal pour s’intéresser à l’ensemble des opérateurs à faibles revenus non
servis par les services bancaires. Cette cible représente 80 à 90% de la
population de la zone franc.
Les institutions de micro crédit constituent un circuit de financement alternatif

17
pour une partie non négligeable de la population n’ayant et ne pouvant avoir
accès au crédit classique , elles sont surtout concentrées sur les régions de Dakar
et de Thiès avec une décentralisation dans les régions de Kaolack,
Tambacounda, Kolda et Ziguinchor , les autres régions étant faiblement
couvertes. Ces institutions interviennent essentiellement pour soutenir
l’agriculture et le commerce. Au Sénégal on peut citer : le crédit mutuel du
Sénégal, le PAMECAS, l’ACEP…

 Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

Initié par le Gouvernement Sénégalais, le Ministère Français de la


Coopération et le Centre International du Crédit Mutuel (CICM), le Crédit
Mutuel du Sénégal (CMS), à l’origine Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit
(CPEC), a démarré ses activités en 1988 à Thiaré (Kaolack), et compte depuis
près de 80 caisses, réparties à travers tout le Sénégal, devenant aujourd’hui le
plus dense réseau mutualiste au pays.
Ayant pour objectif de permettre un large accès des populations aux services
financiers, le CMS offre à ses sociétaires de nombreux produits et services.
Le CMS a, entre autres vocations, de combattre l’usure et l’endettement
excessif, d’encourager la pratique de l’épargne et de défendre les intérêts de ses
210.000 sociétaires.

 L’UM PAMECAS

Le PAMECAS est un réseau constitué de 30 mutuelles d’épargne et de


crédit localisées dans la région de Dakar (27) et (3) dans la région de Thiès. Au
début, c’était le Projet d’Appui aux Mutuelles d’Epargne et de Crédit au Sénégal
qui a démarré ses activités en 1995, financé par l’Agence Canadienne de
Développement International (ACDI).
En septembre 1998, l’Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation
de l’Epargne et du Crédit au Sénégal est créée avec au total 21 caisses
populaires.
Aujourd’hui le réseau PAMECAS dispose plus de 56 caisses sur Dakar, Thiès,
Louga, Saint Louis et Touba et compte 200 000 membres
Le PAMECAS a pour mission de faciliter l’accès à des services d’épargne et de
crédit de qualité quels que soient vos moyens et votre secteur d’activité.

18
 L’ACEP (Alliance de Crédit et d’Epargne pour la Production)

L'Alliance de crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP) est un


établissement d'épargne et de crédit à statut mutualiste qui a pour vocation
d'octroyer des crédits aux petites et moyennes entreprises sénégalaises. ACEP se
compose d'un siège à Dakar et de bureaux régionaux supervisant des agences
locales composées chacune d'une personne. Institutionnalisée en 1993 sous la
forme mutualiste, ACEP a atteint l'autonomie financière. En décembre 1997,
ACEP touchait 5 511 micro entrepreneurs emprunteurs et plus de 8 000
épargnants dont 27 % de femmes.

ACEP octroie des crédits à des groupes solidaires et des crédits individuels
(70% des crédits) et propose des produits d'épargne. Les durées de prêts varient
de 1 à 24 mois. Les prêts sont plafonnés à 15 millions de FCFA. Les crédits
octroyés par l'ACEP sont majoritairement utilisés pour des activités de
commerce.

Section 2 : la Clientèle des Banques

La relation banque - clients revêt aujourd’hui une importance toute


particulière. En effet, ces relations doivent être mutuellement bénéfiques.
Le client qui dépose ses fonds auprès des banques désire obtenir des crédits en
cas de besoins et des rémunérations pour avoir des produits financiers.

De la même façon, les banques qui prêtent des fonds qui ne leur appartiennent
pas entièrement, ont besoin de voir ces crédits remboursés, augmentés des
intérêts parce que les crédits octroyés auront été bancables.

Par conséquent, la banque doit être un dispensateur avisé de crédits et ne devra


mettre en place que les concours dont elle a une suffisante certitude que les
remboursements se feraient sans incident , capital et intérêts générés par ce que
les projets financés auraient été rentables.

Donc dans la relation, il faut qu’il y ait un avantage mutuel pour le


développement de l’économie dans son ensemble.

Les banques sénégalaises ont pour la plus part une stratégie commerciale
ciblée par types de clientèle car les clients aussi nombreux qu’ils sont éprouvent
des besoins variés .Globalement on peut trouver 3 (trois) types de clients :

19
1 Les Grandes Entreprises
2 Les Particuliers
3 Les PME / PMI

1- La Clientèle des Grandes Entreprises

S’agissant la clientèle des grandes entreprises, les banques


sénégalaises leurs proposent en général une offre diversifiée de produits et de
services.
C’est un segment de clientèle très convoité et très concurrentiel, elles disposent
en général d’un service personnalisé et de l’écoute permanente d’un chargé de la
clientèle.
La banque offre pour le cycle d’exploitation de l’entreprise plusieurs types de
crédits à court terme, mais il convient à l’entreprise et à ses dirigeants de choisir
les crédits les plus adaptés à leurs activités.
On reproche souvent aux banques sénégalaises de ne pas suffisamment financer
les grandes entreprises désireuses de procéder à de gros investissements. Pour
lever des fonds importants rapidement, celles-ci sont alors de plus en plus
obligées, à l'image des Industries chimiques du Sénégal (ICS) dernièrement, de
se tourner vers le marché obligataire.
On note également les difficultés qu’éprouvent les sénégalais pour accéder au
crédit bancaire notamment les taux d’intérêt appliqués par les banques qui sont
très élevés obligeant les demandeurs de se tourner vers les institutions de micro
crédit ,une forte propension à demander des garanties que les entrepreneurs sont
souvent dans l’impossibilité de fournir ainsi que la durée de montage du crédit
qui est parfois très longue.

2- la Clientèle des particuliers

Au lendemain des indépendances, les banques africaines étaient


extraverties parce que leurs rôles étaient de satisfaire la demande exprimées par
les succursales des grandes entreprises européennes installées chez nous. Mais
aujourd’hui le lendemain des indépendances a façonné les esprits et de
nouveaux entrepreneurs individuels sont nés et le système bancaire
majoritairement dominé par les banques étrangères est aujourd’hui dans
l’obligation de se tourner non seulement du coté des grandes entreprises mais
du coté des particuliers que les banques considèrent comme un créneau de
rentabilité.

20
Le particulier mérite d’être segmenté, car les particuliers aussi nombreux et
divers qu’ils soient, éprouvent des besoins variés.
Il est tout à fait logique que parmi les particuliers on en désigne des prioritaires
et à ces prioritaires qui ont des revenus nettement supérieurs aux particuliers ; on
ouvre des comptes prioritaires et qu’on les traite de clients privilégiés.

Les particuliers éprouvent quelque soit leur catégorie des besoins de


consommation, d’équipement, d’immobilier, de loyer, de loisir et divers.
Pour tous ces besoins exprimés, les banques d’aujourd’hui mettent à leur
disposition les meilleurs produits possibles pour la satisfaction de ces besoins.

La banque d’aujourd’hui attache une importance toute particulière à la clientèle


des particuliers pour plusieurs raison :

 le développement des institutions de micro finance avec une forte


mobilisation de l’épargne des particuliers, une forte propension à
satisfaire les besoins exprimés par ces particuliers.
 le réseautage des banques qui est lié à leur volonté de se rapprocher à
cette clientèle, c’est pourquoi actuellement on note dans les points les plus
reculés de la banlieue de Dakar l’implantation de bureaux de d’agences.
 Les banques se sont vite aperçues que les particuliers constituent un
créneau rentable et sure.

Pour obtenir du crédit, ces clients particuliers sont obligés de faire des
domiciliations irrévocables de leurs revenus.

Malgré l’apparition de certains nouveaux produits, notamment


l’introduction de la monétique (les cartes bancaires et les guichets
automatiques …), on reproche aux banques leur manque d’innovation et la
mauvaise qualité des services proposés, notamment le mauvais accueil dont sont
victimes une majorité de clients.

3- Les PME / PMI

Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent aujourd’hui la


base du tissu économique du Sénégal. Les acteurs du développement au
Sénégal les reconnaissent non seulement comme le moteur de la croissance,
mais également comme un levier puissant du secteur privé et elles représentent
près de 90% des entreprises au Sénégal.

Mais malheureusement, au Sénégal les PME / PMI constitue un segment de


clientèle beaucoup moins attractif pour les banques.
Entités fragiles du fait de la faiblesse des moyens financiers dont elles disposent,

21
les PME sénégalaises éprouvent des besoins de financement à savoir :

1. le besoin de financer l’implantation, précisément celui de financer


l’investissement et le fonds de roulement de départ ;
2. le besoin de financer le développement de l’activité, c’est-à-dire le besoin
de financer l’acquisition d’équipements nouveaux ;
3. le besoin de financer le fonds de roulement.

Mais malgré la diversité des besoins les PME sont confrontées à un


certain nombre de contraintes les empêchant d’avoir accès à des
financements. Parmi celles-ci, on peut noter :

o Manque de transparence dans la gestion du fait de la défaillance du


système d’information de gestion.

o Faible niveau des fonds propres, donc bas degré de capitalisation

o Exigence, par certaines institutions financières, d’importantes garanties


dont la plupart des PME ne disposent pas.

En plus on reproche souvent aux banques sénégalaises de ne financer les PME


car ces dernières ne leurs proposent pas suffisamment de dossiers bancables.

Section 3 : les Différents Crédits Bancaires

Le prêt est un crédit par le quel un agent économique ou une entreprise


s’engage à emprunter une certaine somme auprès d’une banque ou d’un
établissement de crédit ou même auprès d’une tierce personne afin de satisfaire
un besoin de financement immédiat tout en s’engageant à rembourser cette
somme soit sous la forme de versement périodique constant soit en intégralité.
Ce remboursement se fera en majoration d’intérêts. Ainsi, compte tenu des
besoins de tout un chacun, les banques ont mis à la disposition de ses clients
divers types de crédits.

1 - le Découvert

Le découvert ou l’avance en compte courant est une avance que la banque


octroie à l’entreprise, en lui autorisant à rendre son compte débiteur sans pour

22
autant exiger d’elle un livre d’endettement comme garantie. Ce crédit peut avoir
une durée plus longue, de quelques semaines à quelques mois et peut être
renouvelé.

Mais le montant maximum du découvert auquel l’entreprise ne peut pas aller au


deçà et la durée sont fixés d’avance par la banque en fonction de l’assiette du
crédit demandé.

Aussi, il arrive qu’aucune date limite de remboursement n’est fixée par la


banque et que le crédit soit renouvelé en permanence ; ce qui attribut à ce
découvert son caractère simple et souple.

Ainsi le découvert bien que simple et souple est une formule très chère d’autant
plus que la banque ne dispose pas de garantie sur papier qu’elle pourrait
mobiliser auprès de la banque de France.

2 - La Facilité de Caisse

Il s’agit d’une ouverture de crédit de très courte durée (quelques jours)


accordée notamment en fin de mois, afin de permettre aux entreprises de payer
leurs salariés.

Le banquier ne consent cette facilité à l’entreprise que dans certaines limites (le
montant maximum en est fixé) et s’il est assuré que le solde du compte de
l’entreprise sera de nouveau créditeur au bout de quelques jours.
Exemple : une entreprise qui a livré une valeur de 20 millions de FCFA et qui
attend d’être payé dans 15 jours, la banque par la facilité de caisse peut accepter
de rendre son compte débiteur pour le montant souhaité.

La durée est inférieure à la période qui sépare deux échéances. Il s’agit en effet
d’un crédit destiné à permettre à l’entreprise de dépasser ses échéances. C’est la
raison pour la quelle son montant maximum est en principe égal à un mois de
chiffre d’affaires.

3 – Le Crédit d’escompte

L’escompte constitue la forme la plus ancienne du financement de


mobilisation de créances commerciales. Le crédit d’escompte est une procédure
de mobilisation de créances qui porte sur les effets de commerce.

Aussi une entreprise qui se trouve en difficulté financière peut remettre à sa

23
banque en les endossant des effets qu’elle détient en portefeuille. La banque en
contrepartie créditera le compte de l’entreprise des montants figurant sur les
effets minorés des agios (commissions et charges d’intérêts calculés en fonction
d’un taux d’intérêt et du temps restant jusqu’à l’échéance des effets) ; le
recouvrement des créances est assuré par le banquier à la date d’échéance.

Mais en cas de non paiement de créances le banquier débitera le compte de


l’entreprise du montant des effets impayés.

4 - Le Crédit Immobilier

Le logement est l’un des besoins des particuliers les difficiles à satisfaire
sans l’épargne. Ce produit existe depuis des décennies mais généralement c’est
la longueur d’épargne qui pousse certains clients à résigner (48 mensualités
avec un minimum d’épargne de 10000 ou 200000FCFA). L’Afrique ne
manque pas d’épargne mais il se pose le problème de sa mobilisation, certes les
banques ont suffisamment de ressources liquides mais ils ont des contraintes
réglementaires liées à la transformation de ces ressources.

En résumé, la loi bancaire dit aux banques : « si vous avez des ressources
instables de 100, vous n’avez pas le droit d’utiliser plus de 25 pour faire des
crédits dont la durée de remboursement dépasse l’année ». Ce qui explique les
banques consacrent leurs efforts à faire des crédits à court terme.

5 - L’Affacturage

D’origine anglo-saxonne, l’affacturage occupe une situation originale


dans les moyens de financement à court terme. En effet elle s’analyse comme
une vente de créances c’est à dire que l’entreprise pour mobiliser ses créances,
peut vendre toutes ses créances ou en partie à une société spécialisée dite société
d’affacturage qui se charge de leur recouvrement.

L’affacturage permet non seulement à l’entreprise de mobiliser ses créances


mais offre également à l’entreprise une prestation de service et en même temps
se dégage du risque de non paiement.
Cependant, son coût est relativement élevé, il comprend outre le taux d’intérêt,
une commission d’affacturage très variable entre 1,5% à 2,5% du montant des
créances cédées.

Notons que l’affacturage ne semble pas intéresser les grandes entreprises qui
disposent de services spécialisés et qui souhaitent gérer elles- mêmes leurs
créances.

24
Par contre, cette formule peut être intéressante pour les PME qui ont quelquefois
des difficultés à encaisser les créances de leurs clients surtout ceux à
l’exportation.

En somme l’affacturage bien que coûteuse permet à l’entreprise de réduire ses


dettes commerciales, ce qui tend à renforcer la capacité d’emprunt de
l’entreprise auprès des banques.
6 – Le Crédit documentaire

Cette forme de crédit dite traditionnelle en matière de commerce


international permet à l’entreprise exportatrice des produits à l’étranger de pas
courir des risque d’insolvabilité de son client d’être payé dés l’expédition des
marchandises. Elle permet en outre à l’importateur de fournir au vendeur la
certitude qu’il sera payé mais aussi de ne pas régler au comptant

Aussi le procédé de ce crédit est très simple, il suffit que la banque de


l’importateur adresse à son correspondant étranger une lettre d’ouverture de
crédit et qu’il l’autorise à payer les frais contre remise des documents. Ainsi,
après l’expédition des marchandises le correspondant adresse les documents au
banquier de l’importateur pour obtenir le règlement.

Mais cette transaction nécessite bien entendu un coût lequel se compose des
diverses commissions à payer, ses frais sont supportés en principe par
l’‘importateur à l’égard de sa banque mais aussi au correspondant se trouvant au
pays de l’exportateur.

7 - Le Crédit de Campagne

C’est un crédit fondé sur les conséquences des fluctuations


saisonnières de l’activité de l’entreprise bien que l’expression ait une origine
rurale. On désigne sous le terme d’une manière générale la couverture des
besoins de différentes natures : stocks, créances sur la clientèle, avances
consenties aux fournisseurs.

Le crédit de campagne a une durée déterminée et un objectif précis. Il ne


dépasse généralement pas 9 mois, puisqu’il s’agit d’un crédit étroitement
rattaché au cycle d’exploitation. Il peut être matérialisé ou non par des effets
financiers.

25
8 - Le Crédit Relais

C’est un crédit à court terme qui sert à une opération financière.


Dans l’attente de la réalisation d’une augmentation du capital ou de l’émission
d’un emprunt obligataire, l’entreprise peut avoir besoin de fonds pour
poursuivre l’exécution de son programme d’investissement.
Aussi pour faire face à ce défaut financier elle peut faire appel à un crédit relais
auprès de sa banque.

En résumé, on peut dire que les banques sénégalaises mettent à la disposition de


sa clientèle plusieurs types de crédits pour la satisfaction de leurs besoins mais
on constate que le découvert semble le seul crédit qui existe pour les entreprises
commerciales tandis que pour les particuliers les prêts personnels semblent le
seul remède, alors que d’autres types de concours existent et le reproche qu’on
peut faire aux banques c’est de ne pas faire suffisamment de marketing bancaire.

Section 4 : Un Système Bancaire Extraverti

Au lendemain des indépendances, les grandes banques qui ont existé


étaient dans leur immense majorité les succursales des banques européennes et
particulièrement françaises telles que la BNP (Banque Nationale de Paris)
société mère de la BICIS, la BIAO-Sénégal, du réseau BIAO installé presque
partout en Afrique et à l’origine de la CBAO actuelle, mais également le Crédit
Lyonnais (Paris) qui détient jusqu’à présent 95% du capital du Crédit Lyonnais
Sénégalais (CLS).
Les banques africaines étaient extraverties parce que leurs rôles étaient de
satisfaire la demande exprimée par les succursales des grandes entreprises
européennes installées chez nous, par conséquent elles n’accordaient aucune
importance aux clients locaux.
Le système bancaire était essentiellement dominé par des capitaux étrangers, les
succursales et filiales des banques étrangères jouaient un rôle important dans
l’intermédiation financière au Sénégal

Mais aujourd’hui des changements ont commencé à intervenir petitement au


niveau du système avec la création des banques sénégalaises qui ont commencé
à rivaliser avec ces puissantes banques et le développement de la Micro finance
qui est caractérisée par un accès facile au crédit, leur proximité, la souplesse de
leurs conditions et la rapidité disponibilité du crédit.

26
Section 5 : Un Système Bancaire Réglementé

La loi portant réglementation bancaire en vigueur dans l'Union


Monétaire Ouest Africaine (UMOA) institue deux types d'institutions : les
banques proprement dites et les établissements financiers. Il existe peu de
distinction entre banques et établissements financiers .Cette distinction perd par
ailleurs son intérêt lorsqu’on étudie les principales opérations effectuées par les
deux types d’institutions que sont : le crédit et le placement.
Selon les définitions données par la loi sénégalaise de 1990, reprenant la loi
portant réglementation bancaire au sein de l’UMOA, sont considérées comme
banque « les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont
il peut être disposés par chèque ou virement et qu'elles emploient, pour leur
propre compte ou le compte d’autrui en opérations de crédit ou de placement ».

Selon les mêmes instruments, les établissements financiers sont « les personnes
physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle
pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change,
ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient en opérations de
placement, ou qui servent d'intermédiaires en tant que commissionnaires,
courtiers ou autrement dans ces opérations ».

La recherche de distinction entre banques et établissements financiers n’est pas


aisée. Lorsqu’on se réfère aux opérations effectuées par les deux types
d’institutions, on se rend compte que la loi semble confiner l’activité bancaire
aux activités de crédit et de placement alors que concernant les établissements
financiers, elle cite les opérations de crédit, de placement, de vente à crédit ou
de change. Le critère est portant peu pertinent car on sait qu’en pratique, les
banques s’adonnent à l’activité de change. Cependant, elles ne font jamais de
vente à crédit.

En fin de compte, il est possible de constater que les banques et établissements


financiers effectuent quasiment les mêmes types d’opérations exception faite de
celle de vente à crédit que la loi semble réserver aux établissements de crédit.
Par ailleurs, ces opérations sont effectuées pour le compte de ces institutions
elles mêmes ou au contraire pour le compte de leurs clients. Aussi, les fonds
servant au financement de ces activités peuvent provenir aussi bien de la
clientèle que de ressources propres. Pourtant, la définition de l’institution
bancaire fait ressortir un élément que l’on ne trouve pas du tout dans celle des
établissements financiers. Les banques sont seules à pouvoir mettre à la
disposition de leur clientèle des chéquiers et à procéder à des virements
concernant les fonds déposés par leurs clients.

A l’exclusion des établissements financiers, les banques sont donc seules à

27
pouvoir mettre à la disposition de leur clientèle des moyens de paiements

Par ailleurs ne sont pas considérés comme banques ou établissements financiers,


les entreprises d'assurance, les organismes de retraite, les agents de change ainsi
que les notaires.

L'agrément en qualité de banque ou d'établissement financier est prononcé par


arrêté du Ministre des Finances, après avis conforme de la Commission
Bancaire.

Au plan réglementaire, il n'existe aucune distinction entre les banques en


fonction de la nature de leurs activités. En effet, c'est le concept de banque
universelle qui fonde le cadre réglementaire dans l'UMOA. Toutefois dans la
pratique, certaines institutions bancaires se sont spécialisées notamment dans le
financement de l'habitat, de l'agriculture ou du commerce extérieur.
Par contre, la loi portant réglementation bancaire pose le principe de la
spécialisation des établissements financiers, et un décret réglemente les
opérations des diverses catégories d'établissements financiers.
Dix-neuf (19) établissements, soit 68% de l'effectif des établissements
financiers, sont spécialisés dans le financement de la vente à crédit et/ou le
crédit-bail. Six sont spécialisés dans la promotion de l'épargne et des
investissements, deux dans la vente à crédit et un dans l'affacturage.
La loi bancaire prévoit des dérogations relatives à la forme juridique concernant
les banques et établissements financiers publics à statut spécial dont la liste est
arrêtée par le Conseil des Ministres de l'UMOA. Des dispositions dérogatoires
sont également prévues en faveur des institutions islamiques ne recourant pas au
taux d'intérêt dans leurs relations avec la clientèle.
S'agissant des opérations effectuées, il n'est pas prévu pour les banques de
restriction à l'exercice des activités de crédit et de collecte de l'épargne.
Par contre, il est expressément interdit aux banques et établissements financiers
de se livrer à des activités commerciales, industrielles, agricoles ou de service,
sauf lorsque ces opérations sont connexes à l'activité bancaire ou nécessaires au
recouvrement de leurs créances.
S'agissant des établissements financiers, la loi bancaire énumère les activités
pouvant être exercées (opérations de crédit, de placement, de change,
d'intermédiation). Ils sont répartis en trois (3) groupes comportant chacun
plusieurs catégories d'activités. Chaque établissement financier exerce les
activités relevant de la catégorie pour laquelle il a obtenu un agrément.

 Dans le premier groupe, figurent ceux d’entre eux qui font profession
habituelle d effectuer pour leur propre compte des opérations de prêts (
prêts à l’acquisition de meubles corporels, prêts à l’acquisition d’un
immeubles ou de parts de société donnant droit à l’attribution ou à la

28
jouissance d’un immeuble, prêts à la construction ou pour tous autres
travaux immobiliers, crédits différés, crédit-bail mobilier, crédit- bail
immobilier) , d’escompte, de prise en pension, d’acquisition de créances,
de garantie ( par cautionnement, aval ou autrement), de financement de
vente à crédit ou de crédit –bail

 Dans le second groupe, on trouve les établissements qui reçoivent


habituellement des fonds qu’ils emploient pour leur propre compte en
prises de participation dans des entreprises existantes ou en formation ou
en acquisition de valeurs mobilières (autres que les actions) émises par
des personnes publiques ou privées.

 Enfin, dans le troisième groupe, figurent les établissements qui font


profession habituelle d’effectuer, pour leur propre compte , des opérations
de vente à crédit ou de change ou qui servent habituellement
d’intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers, ou autrement
dans des opérations de crédit, de placement, de vente à crédit ou de
change.

On pourrait en déduire qu’à l’heure actuelle, le système bancaire sénégalais


n’assure que partiellement sa mission de financement de l’économie. L’une des
raisons généralement invoquées est le fait que le tissu bancaire sénégalais est
dominé essentiellement par des capitaux étrangers, ces dernières étant plus dans
une logique d’accompagnement des entreprises multinationales que dans celle
du financement de l’économie locale.

Ainsi, on note une prépondérance des banques françaises au Sénégal : en ce qui


concerne le critère du total bilan, la CBAO arrive en tête avec 442, 822
milliards contre 441 ,630 milliards en 2006.
La CBAO et la SGBS font 46 % de la masse bilancielle totale des 14 banques du
classement qui font ensemble 1 922 milliards.
Avec 237 milliards, la BICIS filiale de la BNP arrive en troisième position.

En outre le système bancaire sénégalais est soumis à des contraintes de


réglementation qui ne leur permettent pas d’accomplir efficacement leur
mission.

29
Chapitre 2 : L’Environnement de l’Activité Bancaire

L’environnement, tant économique, juridique que réglementaire au sein


duquel les banques exercent leur activité est extrêmement complexe et difficile.

Dans ce contexte, on peut se demander si les banques sénégalaises sont en


mesure de remplir leur mission de financement de l’économie, si l’on admet que
la mission de tout système bancaire est de collecter l’épargne et de l’orienter
vers des investissements productifs.

Le système bancaire sénégalais peut-il aujourd’hui remplir correctement sa


fonction d’intermédiation financière, à travers un financement approprié de
l’économie dans un environnement contraignant et très difficile?

Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord analyser les contraintes
liées à l’environnement économique ; juridique et réglementaire dans lequel
évoluent les banques sénégalaises et enfin le rôle du système bancaire
sénégalais dans l’économie.

Section1 : L’Environnement Economique

1 La Crise Bancaire des Années 80

Au milieu des années 80, les pays membres de l’UMOA (union


monétaire ouest africaine) ainsi que tous les autres pays de la zone franc CFA
sont confrontés à une grave crise économique qui affecte tous les secteurs de
l’économie et plus particulièrement le secteur financier. Celle-ci s’est manifestée
de manière spéculative à travers les difficultés qu’ont connues de nombreuses
banques et institutions non bancaires.

Durant les années 80, on observe dans tous les états membres un déclin de la
production, une détérioration des termes de l’échange, une baisse des recettes
publiques.
La réglementation bancaire et le cadre comptable qui comportaient de multiples
défauts sont l’un des principaux facteurs à l’origine de la crise des institutions
bancaires. Ainsi la mauvaise gestion des établissements bancaires s’est traduite
par réduction de la marge bénéficiaire ce qui a fortement augmenté leur
vulnérabilité.

30
A la fin de l’année 1988, plus de 30 banques dans l’ensemble des pays membres
de l’UMOA sont en situation de difficultés déclarées c’est à dire connaissant des
problèmes de rentabilité et de solvabilité.

La situation au Sénégal est assez grave puisque la quasi-totalité des banques du


secteur public s’est effondrée. Ceci est illustré par la liquidation de la banque
nationale de développement du Sénégal ( BNDS) en 90, la faillite de la société
financière pour le développement de l’industrie (SOFISEDIT) en 1989 et a
fermeture de la société nationale de la banque (SONABANK)en 1989, on note
aussi la cessation d’activité de plusieurs banques commerciales telles que
l’Union Sénégalaise de Banque (USB)en 1989, Assurbank en 1990 , la banque
Sénégalo-Kowétienne (BSK) en 1990 et la Banque of crédit and commerce
international (BCCI) en 1991.

Ce tableau ci-dessous nous montre globalement le nombre de faillites bancaires


de 1980 à 1995 dans les pays membres de l’UMOA.

Tableau : Nombre de faillites bancaires de 1980 à 1995 dans l’UMOA

Bénin Burkina Cote Mali Niger Sénégal Togo Total


d’Ivoire
Faillite 4 1 8 0 3 7 4 27
(dont état)
(2) (1) (6) (2) (3) (1)

Fusion,
Absorption 0 1 1 0 1 0 0 3

Total 4 2 9 0 4 7 4 30

Source : BCEAO, Bilan des banques et des états financiers de l’UMOA


La crise bancaire des années 80 a eu des conséquences néfastes sur l’économie ;
nous devons distinguer les coûts privés des coûts sociaux des faillites.

- Les coûts privés des faillites bancaires sont ceux supportés par les
propriétaires des banques concernés et par tous ceux qui ont des intérêts
financiers, à savoir, les déposants, les détenteurs d’obligations émises par les
banques et les autres créanciers.

31
Les coûts privés des faillites bancaires sont de deux types. Les faillites font
supportées des coûts privés directs. En effet les procédures de redressement
judiciaire ont été coûteuses pour l’ensemble des pays : honoraires des
administrateurs provisoires ou des liquidateurs désignés par le tribunal ;
dépenses supportées par les créanciers pour faire valoir leurs droits.

Les faillites font aussi supportées des coûts indirects. Ceux ci sont liés aux
difficultés de fonctionnement de la banque : difficulté pour recruter et conserver
le personnel ; temps consacré à la procédure judiciaire plutôt qu’à la gestion de
la banque ; opportunité d’investissement et de vente qui ne peuvent être saisies ;
difficultés pour trouver les moyens de financement.

Un autre coût indirect du fait que les déposants qui sont à la fois créanciers et
clients de la banque doivent non seulement établir des nouvelles relations de
clientèle avec d’autres banques mais aussi récupérer le montant de leur dépôts,
ce qui peut prendre du temps.
La récupération par les déposants du montant de leurs dépôts dans les pays de
l’UMOA pendant et après les faillites bancaires ne s’est pas fait sur le principe
« Premier arrivé, premier servi », principe qui consiste à rembourser la totalité
de la somme due au premier arrivé. Dans ces pays, le remboursement a plutôt
été échelonné dans le temps sur la base d’un montant fixé par les autorités.
Ainsi, un déposant qui avait dans son compte, par exemple, 1millions de francs
CFA, ne pouvait faire qu’un retrait d’un montant inférieur ou égal à 500 000
francs CFA, et ce une fois par mois dans le meilleur des cas.

Cette situation a pour conséquence la fuite devant les institutions financières et


le développement accéléré de la finance informelle dan ces pays.

En outre cette situation n’est pas singulières aux ménages, les entreprises ont
aussi été mises en difficultés par le blocage de leurs dépôts dans les banques
défaillantes, et ont eu un accès très difficile aux ressources bancaires de moyen
et long terme pour financer leurs investissements. Ce qui a entraîné la faillite de
plusieurs d’entre elles.
- A coté des coûts privés, il y’a des coûts supportés, non pas par les
ménages et les entreprises ou le gouvernement, mais par toute la société.
Quand les faillites bancaires se multiplient, le public s’efforce de ne pas en
supporter les coûts et échange ses dépôts contre des billets.
Les banques pour se protéger contre le risque, vont détenir des réserves
excédentaires plus importantes, ce qui accentue la contraction de l’offre de
monnaie. Cette réduction de la masse monétaire peut enclencher un processus
récessionniste. Ce qui a pour conséquence une baisse de l’activité économique et
une augmentation du chômage.

32
Ces faillites ont également fragilisé la politique de la banque centrale qui ne
pourrait pas atteindre les objectifs de réduction de l’inflation parce que les
contre parties de la masse monétaires étaient utilisées pour financer les pertes
des banques.

Cette crise a été néfaste pour le développement des pays membres de l’UMOA.
En effet, il devenait très difficile de financer les opérations d’investissement
puisque les mauvais crédits avaient évincé les crédits sains.
Ces mauvais crédits ont affecté négativement la rentabilité des banques et les ont
incités à limiter les risques.

2- Les Contraintes Liées à l’Environnement Socio-


Economique

Les établissements bancaires sénégalais subissent implacablement des


contraintes liées à leur environnement socio-économique et à la structure de
l’économie sénégalaise.

Une caractéristique essentielle des banques sénégalaises est qu’elles exercent


essentiellement leur activité en milieu urbain, se concentrant sur la frange aisée
de la population et les grandes entreprises. On parle dès lors de sur bancarisation
localisée au détriment du secteur rural. La majeure partie des banques
sénégalaises ont leurs agences dans la région de Dakar, les zones rurales sont
très mal couvertes par les banques. On identifie donc la faible couverture du
territoire sénégalais par les banques.

Même lorsque ces agences sont installées dans les autres régions, elles occupent
les grandes villes telles que Thiès, Saint Louis, Kaolack…

Répartition des agences bancaires au Sénégal

Agences de
la région
Dakaroise
Agences des
autres
régions

33
D’après le graphique ci- dessus nous distinguons que 61% des agences bancaires
au Sénégal sont situées dans la région de Dakar, alors que 39% seulement se
trouvent dans les autres régions du Sénégal.

Il convient de souligner que les banques se heurtent aux difficultés de


l’environnement au sein duquel elles évoluent, tout d’abord le manque de
culture bancaire de la majeure partie de sa population.

La majeure partie de la population ne connaît pas exactement le rôle des


banques et les perçoit comme des institutions à buts lucratifs ou comme un
démembrement de l’Etat. Cette attitude a expliqué la faible bancarisation des
populations et a favorisé l’explosion du système financier informel.

L’influence du cadre économique dans lequel le secteur bancaire exerce son


activité est également importante pour comprendre le faible taux de
bancarisation.

L’économie sénégalaise, bien qu’étant la deuxième de l’UEMOA après la Côte


d’Ivoire, n’en est pas moins fragile, souffrant d’importantes rigidités
structurelles.

En effet, le Sénégal est un pays sahélien disposant de peu de ressources (classé


155 sur 174 pays selon l’indice de développement humain du PNUD). Ce pays
reste donc pauvre malgré une croissance économique soutenue depuis la
dévaluation du F CFA en 1994.

Parmi les facteurs explicatifs figurent une distribution très inégale des revenus,
un gaspillage, un bas niveau du taux d’épargne et d’investissement, une
croissance importante des activités tertiaires et informelles et des faiblesses
structurelles, comme l’insuffisance des infrastructures et un taux
d’alphabétisation très bas, qui mettent une bonne partie de la population à l’écart
de la progression du reste de la société.

En outre, la faiblesse du tissu industriel et une économie largement fondée sur


une culture d’importations, comme en témoignent l’importance du déficit de la
balance commerciale fait que les banquiers privilégient le financement du
négoce au détriment de l’industrie.

Ainsi, la centrale des risques à fin décembre 1998 indique une répartition des
crédits à court terme principalement en faveur des secteurs du commerce (47
%), des services divers (19 %), de l’industrie (17 %), du bâtiment et travaux
publics (7 %).

34
Quant aux crédits à moyen terme, ils étaient orientés à hauteur de 24 % vers le
secteur du commerce, à hauteur de 27 % vers celui de l’industrie et de 18 % vers
les services divers.
Enfin, les crédits à long terme profitaient à près de 43 % au secteur du
commerce.

Une des caractéristiques les plus marquantes de l’économie sénégalaise est le


faible taux de l’épargne intérieure. On note parallèlement d’importants transferts
de ressources vers l’étranger. Ce bas niveau de l'épargne intérieure explique le
recours constant aux ressources extérieures pour financer l’investissement. A ce
titre, le Sénégal fait partie des pays d’Afrique subsaharienne qui ont reçu le plus
d’aide par habitant : sur la période 1975-1997, le volume d’aide par habitant est
évalué à plus de 1500 dollars. D’ou les difficultés de remboursement de la dette
extérieure

Comme nous avons pu le voir, des facteurs socio-économiques expliquent pour


une grande part les difficultés de la collecte de l’épargne par les banques
sénégalaises.

Toutefois, ces dernières n’ont-elles pas leur part de responsabilité dans cette
situation ? Ainsi, les montants importants réputés être collectés par les réseaux
informels ne témoignent-ils pas de l’insuffisante adaptation des banques à leur
environnement ?

Section 2 : L’Environnement Juridique et Réglementaire

1- L’Encadrement de la Forme Juridique des Banques

La loi prévoit, dans le cadre de la solidité financière de ces institutions, le


principe d’un capital minimum lors de leur constitution. Selon l’article 20 de la
loi l’UMOA portant réglementation bancaire, les banques doivent
nécessairement être constituées sous la forme de sociétés anonymes à capital
fixe.
Le dispositif prudentiel applicable aux banques et aux établissements financiers
adopté par le conseil des ministre de l’UMOA fixe par ailleurs le montant le
capital minimal des banques à un milliard de francs CFA et à trois cent millions
de francs pour les établissements financiers. Le capital social doit par ailleurs
être totalement libéré au jour de l’agrément à concurrence du montant minimum
prévu dans la décision d’agrément. Toute modification dans la forme juridique,
transfert de siège social à l’étranger, opération de fusion par absorption, ou de

35
scission doit être autorisé par le ministre des finances.

Une seconde ligne de contrôle concerne le choix des dirigeants des


établissements bancaires et financiers. Ceux-ci en effet doivent être de la
nationalité de l’un des états membres de l’union, sauf dérogation exceptionnelle
accordée par le ministre des finances. Ces dirigeants doivent par ailleurs être
d’une probité morale irréprochable. Ils ne doivent pas avoir été condamnés à des
peines suite à une infraction à la législation économique.

2- Le Contrôle de la Constitution et du Fonctionnement des Banques

Les contraintes qui présent sur les banques ont pour finalité d’une part de
préserver leur bonne santé financière du fait de leur place qu’elles occupent dans
le financement de l’économie et d’autre part de la protection des intérêts des
tiers particulièrement des déposants de fonds. Les règles qui s’imposent aux
banques concernent leur constitution et leur fonctionnement.

a- L’organisation de la surveillance

La BCEAO définit la réglementation applicable aux banques et établissements


financiers et exerce à leur égard des fonctions de surveillance.

Dans le cadre du renforcement de la surveillance des banques et établissements


financiers, le Conseil des Ministres de l’UMOA a, au cours de sa séance
extraordinaire du 27 juin 1991, instauré de nouvelles règles prudentielles
applicables aux banques et établissements financiers portant sur les domaines ci-
après :

1 Les conditions d’exercice de la profession


2 Les réglementations comptables
3 La réglementation des opérations effectuées par les établissements de
crédit
4 Les normes de gestion

Au Sénégal, la nouvelle loi portant réglementation bancaire a été transposée


dans le droit national par la loi 90-06 du 26 juin 1990. Parallèlement, la
convention portant création de la Commission Bancaire a été transposée en droit
national par la loi 90-19 du 26 juin 1990.

36
C’est le concept de banque universelle qui fonde le cadre réglementaire au
Sénégal, même si dans la pratique, certaines banques se sont spécialisées,
notamment dans le financement de l’habitat (Banque de l’Habitat du Sénégal)
ou de l’Agriculture (Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal).

En témoigne la définition générale donnée par l’article 3 de la loi bancaire :


« Sont considérés comme banques les entreprises qui font profession habituelle
de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèques ou virements et
qu’elles emploient, pour leur propre compte ou pour le compte d’autrui, en
opérations de crédit ou de placement ».

La nouvelle loi bancaire fixe des conditions plus strictes en ce qui concerne la
délivrance des agréments. L’objectif est de préserver l’intégrité du secteur
bancaire, mais cela rend plus difficile l’accès à la profession par des privés
nationaux comme en témoignent les difficultés de la naissance de plusieurs
nouvelles la banques, faute de capital suffisant car le capital minimum est
désormais fixé à un milliard de F CFA.

En outre, la possibilité de retrait d’agrément est désormais prévue, même si dans


les faits, elle n’a encore jamais été appliquée au Sénégal.

L’article 44 de la nouvelle loi bancaire donne compétence au Conseil des


Ministres de l’UMOA pour prendre toutes les dispositions concernant
notamment :

1 Le respect par les banques d’un rapport entre les différents éléments de
leurs ressources et de leurs emplois
2 Les normes de gestion que les banques doivent respecter en vue
notamment de garantir leur liquidité, leur solvabilité, la division de leurs
risques et l’équilibre de leur structure financière.

En application de ces dispositions de la nouvelle loi bancaire, le Conseil des


Ministres de l’Union a adopté les réglementations suivantes qui feront l’objet
d’une exposition plus détaillée :

1 Réglementation des participations


2 Réglementation des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au
personnel
3 Réglementation relative aux immobilisations
4 Limitation du total des immobilisations et des participations par rapport
aux fonds propres

37
En vue de limiter les risques d’insolvabilité et d’illiquidité qui sont apparus au
cours de la crise bancaire, des mesures spécifiques ont été prises en matière de
provisionnement des risques en souffrance et de renforcement des fonds propres.

Afin de favoriser un renforcement systématique de leurs fonds propres par


l’affectation des résultats bénéficiaires, l’article 27 de la nouvelle loi bancaire
impose aux banques et établissements financiers de constituer une réserve
spéciale, incluant toutes réserves éventuellement exigés par les lois et
règlements en vigueur, alimentée par un prélèvement annuel sur les bénéfices
nets réalisés, après imputation, le cas échéant, du report à nouveau déficitaire.

Un taux de 15% a été retenu et cette réserve spéciale demeure obligatoire, quelle
que soit le niveau atteint par le montant cumulé de cette réserve par rapport au
capital social de la banque ou de l’établissement financier concerné.

La réserve spéciale peut servir à l’apurement des pertes, à condition que toutes
les autres réserves disponibles soient préalablement utilisées.

Des règles plus strictes de provisionnement ont également été établies après le
laxisme observé jusqu’à la crise bancaire des années quatre-vingt.
Il est notamment stipulé qu’une provision de 100% devait être opérée pour les
créances douteuses et litigieuses, après prise en compte de la valeur d’expertise
de réalisation des garanties disponibles et que les créances irrécouvrables
doivent être passées en pertes pour l’intégralité de leur montant.

La règle de couverture des risques est désormais définie par un rapport


minimum à respecter dit « rapport fonds propres sur risques ».
Ce ratio comporte au numérateur le montant des fonds propres effectifs de la
banque et au dénominateur les risques nets.
Le pourcentage à respecter a été fixé dans un premier temps à 4%, compte tenu
du changement de base de calcul. Il sera ultérieurement relevé à une valeur
supérieure ou égale à 8% pour se rapprocher des règles internationales en
matière de solvabilité.

Afin d’éviter une transformation excessive des ressources à court terme en


emplois à moyen ou long terme, il est convenu d’introduire une disposition
réglementaire imposant aux banques le financement d’une certaine proportion
de leurs actifs immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à moyen et long
terme par des ressources stables : c’est le coefficient de couverture des emplois à

38
moyen et long terme par des ressources stables.

La norme à respecter est fixée à 75% minimum. En effet, il est généralement


toléré une transformation de 25% des ressources à court terme en emplois à
moyen et long terme.

Nous verrons que ce ratio est donné pour responsable du faible financement des
investissements productifs par les banques, car il limite fortement les possibilités
de transformation. En effet, les ressources collectées sont essentiellement
constituées de dépôts à vue ou à très court terme que les banques doivent pour
satisfaire les besoins de la clientèle, transformer en crédits à échéance de plus en
plus éloignée.

Rares sont les établissements en mesure de respecter cette norme. Accusées de


ne pas intervenir suffisamment dans le financement des investissements, les
banques sénégalaises vont pourtant bien au delà de ce qu’elles sont autorisées à
faire.

En matière de division des risques, le montant total des risques pouvant être pris
sur une seule et même signature est limité à 100% des fonds propre.

La réglementation sur la liquidité prendra la forme d’un rapport entre d’une part
les actifs disponibles et réalisables ou mobilisables à court terme (numérateur) et
d’autre part le passif exigible à court terme ou les engagements par signature
susceptibles d’être exécutés à court terme (trois mois maximum).

Le ratio de liquidité à respecter par les établissements assujettis est de 100%.


Toutefois, cette norme est provisoirement fixée à 60%.

Ce dispositif prudentiel avait été rendu nécessaire au lendemain de la crise du


système bancaire. Toutefois, certaines dispositions étant jugées trop strictes par
les établissements bancaires compte tenu de l’environnement dans lequel ils
opèrent, il n’est pas toujours respecté par ces derniers.

Concernant la conformité aux travaux du comité de Bâle, les principes dégagés


influencent fortement les travaux des régulateurs des banques africaines, ce qui
risque de rendre le dispositif prudentiel encore plus difficile à respecter par les
banques sénégalaises.

39
La position des banquiers sénégalais concernant les règles prudentielles du
comité de Bâle est mitigée. Concernant les filiales européennes ou américaines
(SGBS, BICIS, CLS, Citibank) sont en général fortement encadrées par leurs
maisons mères, elles affichent une certaine sérénité quant aux conséquences des
modifications du contexte réglementaire. Pour les banques locales, l’impression
générale est que la réforme avantage les banques dont la clientèle est analysée
par les agences de notation (ce qui n’est pas le cas de la clientèle des banques
africaines) ou celles ayant les moyens de se doter de systèmes internes
performants, ce qui compte tenu des investissements nécessaires, est loin de leur
paraître évident.
Conformément aux travaux du comité de Bâle, le dispositif prudentiel applicable
aux banques sénégalaises est appelé à se renforcer, se traduisant par un
désavantage concurrentiel au profit des banques internationales.

S’il est vrai que les banques internationales sont mieux placées face à la
réforme, il n’en demeure pas moins que l’ensemble du système bancaire
sénégalais aura beaucoup de mal à respecter les nouvelles dispositions du ratio
de solvabilité international, la mise en place de modèle internes risquant de
peser très lourd sur leurs charges d’exploitation.

b- le Fonctionnement de la Commission Bancaire

La Commission Bancaire, créée le 24 avril 1990 et présidée par le gouverneur de


la BCEAO est chargé de veiller à l’organisation et au contrôle du système
bancaire dans l’UEMOA.

La Commission Bancaire est chargée de veiller notamment à l’organisation et au


contrôle des banques et établissements financiers.

La Commission Bancaire procède ou fait procéder, notamment par la Banque


Centrale à des contrôles sur pièces et sur place auprès des banques et
établissements financiers, afin de s’assurer du respect des dispositions qui leur
sont applicables.

Des sanctions pécuniaires ou disciplinaires (allant du simple avertissement au


retrait d’agrément) sont également prévues.

40
c - le contrôle du fonctionnement des banques

Pour assurer la solvabilité et l’équilibre financier des banques et


établissements financiers, plusieurs séries de contrôles ont été mises en place
parmi ces contrôles on peut citer :

1- le contrôle par les commissaires aux comptes : la réglementation


prudentielle repose en grande partie sur les données comptables, celles-ci
doivent présenter toutes les garanties de fiabilité. Aussi, la loi bancaire a-t-elle la
certification des comptes des banques et établissements financiers par des
commissaires aux comptes, choisis sur une liste agréée par la cour d’appel ou
tout autre organisme habilité en tenant lieu. En outre, le choix des commissaires
aux comptes est désormais soumis à l’approbation de la commission bancaire
qui pourra ainsi juger de la compétence et de la moralité des personnes appelées
à certifier les comptes des banques.

2- la publication des comptes : outre la communication par chaque banque


et établissement financier, au pus tard le 30 juin de chaque année, des
documents de fin d’exercices, la loi bancaire prévoit, en son article 40, la
publication au journal officiel et à la diligence de la Banque Centrale, des
comptes annuels de chaque banque.

3-le contrôle interne des opérations : les banques et établissements


financiers doivent se doter d’un système de contrôle interne permettant
notamment de vérifier le respect des dispositions et usages en vigueur dans la
profession et de garantir la qualité de l’information financière et comptable.

Les obligations incombant aux banques et établissements financiers dans


le domaine du contrôle interne sont précisées par instructions de la
Banque Centrale ou circulaire de la commission bancaire.

Section 3 : Le respect de la Réglementation Prudentielle

 la réglementation des prêts aux actionnaires, aux dirigeants et au


personnel : le montant global des concours (y compris les
engagement par signature ) pouvant être consenti par les banques
et établissements financiers aux personnes participant à leur
direction, administration, gérance , contrôle ou fonctionnement, ne
doit pas dépasser 20%de leurs fond propres effectifs. Seuls, les
fonds de garanties interbancaires ayant le statut d’établissement
financier et qui ne font pas appel public à l’épargne et aux

41
emprunts bancaires pour leur financement, sont exclus du champ
d’application de cette réglementation compte tenu de la spécificité
de leurs opérations.

Les crédits garantis par nantissement de marchés publics ou de produits à


l’exportation sont pris en considération pour l’application de cette disposition.

Conformément aux dispositions de l’article 35 de la loi portant


réglementation bancaire, le seuil de 20% pourra être modifié à tout moment
par une instruction de la Banque Centrale.

Les banques et les établissements financiers sont tenus de notifier à la


Banque Centrale et à la commission Bancaire de l’UMOA tout concours à un
seul dirigeant, actionnaire ou personne participant à leur gérance, contrôle ou
fonctionnement dont l’encours atteint au moins 5% de leurs fonds propres
effectifs.
Par personnes participant à la direction, administration, gérance , contrôle ou
fonctionnement, il convient d’entendre notamment le Président -Directeur
Général, les Administrateurs, les Gérants, les dirigeants de fait , les
liquidateurs ou l’administrateur provisoire, les personnes ayant la qualité de
Directeur et, par assimilation, les secrétaires généraux et conseillers, les
commissaires aux comptes et tout le personnel de l’établissement .

 La réglementation des prises de participation dans des entreprises


autre qu’une banque, établissement financier ou société
immobilière : dans le soucis notamment d’éviter que les banques
ne puissent, par des prises de participation dans des entreprises,
contourner l’interdiction qui leur est faite d’exercer des activités
industrielles, commerciale, agricoles ou des services (articles 33
de la loi bancaire), les normes ci-après ont été retenues :

Il est interdit aux banques et établissements financiers de détenir,


directement ou indirectement, dans une même entreprise, autre qu’une banque,
un établissement financier ou une société immobilière, une participation
supérieure à 25% du capital de l’entreprise ou à 15% de leurs fonds propres de
base.
Cette limitation s’applique désormais aux établissements financiers, à
l’exception de ceux spécialisés dans les opérations de capital-risque ou
d’investissement en fonds propres.

42
 La réglementation des immobilisations hors exploitation et
participations dans des sociétés immobilières : le montant global
des immobilisations hors exploitation et participations dans des
sociétés immobilières dont les banques et établissements
financiers peuvent être propriétaires est limité à un maximum de
15%de leurs fonds propres de base. Les immobilisations
nécessaires à l’exploitation des banques et établissements
financiers, au logement de leur personnel, et au fonctionnement
des œuvres sociales sont donc exclus du champ d’application de
cette disposition. En outre les immeubles dévolus à une banque ou
un établissement financier au titre de la réalisation de garanties
immobilières sur un client défaillant, ne sont également pas pris en
considération, à condition qu’il en soit dans un délai maximum de
deux ans. Au delà de cette période, la commission bancaire est
habilitée, par délégation du Conseil des Ministre de l’Union, à
accorder une prorogation de ce délai, au cas par cas.

Cette limitation s’applique désormais aux établissements financiers, à


l’exception de ceux spécialisés dans les opérations de capital-risque ou
d’investissement en fonds propres

 La limitation du total des immobilisations et des participations par


rapport aux fonds propres : En plus du respect des diverses
limitations relatives aux participations dans des entreprises et aux
immobilisations hors exploitation, l’ensemble des actifs
immobilisés des banques et des établissements financiers, hormis
ceux spécialisés dans les opérations capital-risque ou
d’investissement en fonds propres, doit être financé sur des
ressources propres. Les immeubles acquis à titre de réalisation de
garanties ne sont pas pris en considération dans ce plafond, sous
réserve qu’il en soit disposé dans un délai de deux ans ou qu’ils
bénéficient d’une dérogation de la Commission Bancaire, au cas
par cas.

Pour l’application de cette règle, l’ensemble des immobilisations corporelles


ou incorporelles et les participations sont à prendre en considération, à
l’exclusion d’une part, des frais et valeurs immobilisés incorporels et d’autre
part, des participations dans les banques et établissements financiers et des
dotations des succursales. Le total des immobilisations et participations ainsi
défini, ne peut excéder 100%des fonds propres effectifs nets des
participations dans des banques et établissements financiers et des dotations
des succursales
43
 Les banques et établissements financiers sont en outre tenus
de constituer une réserve spéciale, en plus des réserves légales en vigueur, par
un prélèvement sur les bénéfices nets réalisés. Le dispositif prudentiel prévoit
que cette réserve spéciale est alimentée par des prélèvements annuels sur les
bénéfices nets réalisés. Cette réserve prévue par la réglementation bancaire
s’ajoute à celle prévue par l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales et
applicables aux sociétés anonymes.
Il apparaît donc que le cadre réglementaire et juridique dans lequel s’exerce
l’activité bancaire au Sénégal est très contraignant et est à l’origine d’une
attitude restrictive des banques à l’égard des crédits consentis à l’économie.

Section 4 : Le Rôle des Banques dans le système Economique

Les banques doivent jouer un rôle de premier plan si l’on veut


développer l’économie d’un pays. Cela pour plusieurs raisons.
En effet, les banques jouent un rôle primordial dans la création monétaire avec
les crédits accordés et cette création de monnaie par le système bancaire dans
son ensemble, représente plus de 80% des contreparties de la masse monétaire.
Il appartient également aux banques de faire le financement des
investissements. Cela, nous le savons, nécessite une bonne connaissance de
l’entreprise avec un dossier bancaire solide d’une analyse financière où la
banque en connaît mieux sur la rentabilité du projet à financer ou purement et
simplement sur la profitabilité de la relation. Des avis techniques motivés sont
dégagés quant à la décision finale sur un dossier. La banque s’appuie sur un
certain nombre de principes d’analyse du crédit tels que les éléments de la
rentabilité, sur l’étude des moyens (base des données, détermination des charges
générées par chaque traitement, catalogue des « conditions » applicables à la
clientèle), l’étude des emplois et des ressources de l’entreprise mais également
sur la profitabilité.
N’oublions cependant pas que les banques n’ont pas un pouvoir de création de
monnaie indéterminée par le biais des crédits. Cela signifie qu’elles ont un
certain nombre de contraintes.
Mais il faut dire que dans nos zones, les banques ont encore beaucoup de
travail à faire puisque les taux de bancarisation encore faibles (entre 9 et 20%)
doivent pousser les banques locales en zone UEMOA à encore mieux se
déployer pour faciliter autant que possible les conditions d’ouverture de compte
et d’octroi de crédits aux agents économiques.

Toutefois, une limite importante à l’action du système bancaire dans le circuit


économique, c’est la structuration de leur portefeuille de ressources. Il est
constaté que les dépôts à vue constituent les ressources les plus importantes des
banques. Par conséquent, la critique qui est faite au système bancaire composé

44
majoritairement de banques commerciales qui ont des impératifs de rentabilité,
c’est qu’elles ne font pas suffisamment de crédits d’investissement, est une
critique à relativiser. En effet, elles ne disposent pas de ressources stables leur
permettant de satisfaire ces investissements. Sinon, du point de vue de la
structuration, elles subissent la « transformation » c'est-à-dire, qu’ elles sont
obligées d’utiliser des ressources courtes pour financer des emplois à moyen ou
long termes. Et on le sait, les nouvelles dispositions prudentielles et le contrôle
permanent des autorités monétaires de l’activité bancaire constituent des limites
objectives à l’action des banques dans le financement à risque de l’économie.

45
Chapitre 3 : Le Financement de l’Economie Sénégalaise
par l’Intermédiaire des Banques
L’économie sénégalaise se caractérise par un faible taux de progression du PIB,
le bas niveau du taux d’épargne et d’investissement, la croissance des activités
tertiaires et informelles, une répartition des revenus très inégales entraînant une
aggravation de la pauvreté. En 2000, alors que les parts des secteurs primaire et
secondaire représentaient respectivement 19,4% et 21,1% du PIB, le secteur
tertiaire contribuait pour 50,6%. On a en outre estimé à 54,2% la contribution du
secteur informel au PIB en 1996.
Une des caractéristiques les plus marquantes de l’économie sénégalaise est le
faible taux de l’épargne intérieure : 13,3% du PIB en 1997 contre 24,7% en Côte
d’Ivoire et 16,2% dans l’UEMOA (UEMOA, 2000). On note parallèlement
d’importants transferts de ressources vers l’étranger. Ce bas niveau de l'épargne
intérieure explique le recours constant aux ressources extérieures pour financer
l’investissement. A ce titre, le Sénégal fait partie des pays d’Afrique
subsaharienne qui ont reçu le plus d’aide par habitant : sur la période 1975-1997,
le volume d’aide par habitant est évalué à plus de 1500 dollars. D’ou les
difficultés de remboursement de la dette extérieure dont le service est passé de
19,7% des exportations en 1981 à 50,8% en 1988.
De 1992 à 1995, la proportion des ménages pauvres est passée de 33% à 58%.

Par ailleurs, la réforme du secteur bancaire a été considérée comme l’une des
mieux réussies de celles qui ont été entreprises au Sénégal. Elle a notamment
entraîné la fermeture de sept banques sur les quinze que comptait le pays. On
doit l’exécution des mesures prévues à la forte implication de la BCEAO dans le
processus de réforme. Mais si la restructuration du secteur a permis aux banques
de retrouver des niveaux de solvabilité et de rentabilités acceptables, elle ne leur
a pas fait jouer un rôle accru dans le financement du développement.
En ce qui concerne la réforme du secteur parapublic, si de 1987 à 1991, seules
19 entreprises sur les 40 prévues ont pu être privatisées ou liquidées, le
mouvement s’est intensifié par la restructuration ou privatisation, entre 1996 et
1999, de 12 des plus grandes entreprises publiques dont la Société Nationale des
Eaux et la Société Nationale des Télécommunications.

Les faibles performances du Sénégal sur le marché mondial se sont traduites par
le fait que, près de vingt ans après l’épuisement de la capacité exportatrice de la
filière arachidière, aucun secteur n’a été réellement capable de prendre le relais
sur les marchés extérieurs.

Après la dévaluation du franc CFA, les pressions inflationnistes ayant été plus
défavorables aux produits locaux qu’aux produits importés, ces derniers sont

46
restés globalement plus compétitifs sur le marché que les premiers.
Contrairement aux attentes, il n’y a donc pas eu de substitution des productions
locales aux importations. D’où la forte croissance des importations observée
après 1994.
Par ailleurs, rien dans l’environnement dans lequel évoluent les agents
économiques n’ayant réellement changé (infrastructures, procédures
administratives et judiciaires, etc.), peu d’investisseurs ont été attirés par le
marché sénégalais. Faute d’une réelle volonté politique pour préserver l’ordre
public et pour combattre la corruption, l’insécurité dans la vie quotidienne et
l’anarchie dans les espaces publics, les performances des entreprises sont de plus
en plus affectées.

Malgré les efforts importants réalisés depuis les indépendances, le système


financier sénégalais se caractérise par une très faible bancarisation. Il comptait
7,6 agences bancaires par million d’habitants dans la première moitié des années
1990. En 1995, ce ratio est tombé à 7,3 ; seulement 1,3% de la population est
titulaire de comptes bancaires. Pourtant, les banques représentent l’essentiel du
système financier. La part du capital des banques commerciales dans le total du
capital des institutions financières n’a cessé d’augmenter. Elle était de 52,9%
entre 1960 et 1974. Elle a dépassé 85% à partir de 1990. Cette prépondérance
grandissante des banques commerciales s’est faite au détriment des banques de
développement et des institutions financières non bancaires.

Le net recul des banques de développement dont la qualité de la gestion était de


plus en plus décriée a coïncidé avec une plus forte implication des investisseurs
privés nationaux et étrangers dans le capital des institutions financières. Cet
intérêt du secteur est motivé par la réorientation de la politique communautaire
de gestion de la monnaie et du crédit qui privilégie les instruments de marché au
détriment des mécanismes administratifs.
Par ailleurs, l’activité bancaire est nettement concentrée autour d’un faible
nombre de banques.

Les banques opèrent ainsi dans un marché oligopolistique où très peu


d’institutions collectent l’épargne et octroient du crédit. En outre, les principales
banques sont des filiales de banques françaises telles que la Société Générale, la
Banque Nationale de Paris (BNP) et le Crédit Lyonnais. Ceci n’est pas sans
conséquence sur la structure du commerce international du Sénégal.

La BCEAO a cherché à introduire une plus grande concurrence dans le système


financier grâce à l’adoption en 1993 d’une réglementation spécifique aux
mutuelles d’épargne et de crédit.
L’avènement du marché financier régional constitue aussi un pas dans cette
direction. En ce qui concerne les banques, les nouvelles orientations de la

47
BCEAO ont permis l’arrivée de nouveaux intermédiaires : ECOBANK et la
Bank of Africa (BOA) ont récemment déjà ouvert chacune une agence à Dakar.

A la date du 30 juin 2001 le secteur bancaire sénégalais comporte 10 banques


représentées par 54 agences à travers le pays pour un total de bilan de 623
milliards. La répartition géographique des banques laisse apparaître leur forte
concentration dans les zones urbaines. Les zones rurales sont très faiblement
bancarisées. Les banques assurent quasiment l’exclusivité des transactions
financières liées au commerce international. Elles sont en majorité des filiales de
banques françaises avec un réseau de banques correspondantes dans les pays de
la sous région, notamment au sein de l’UEMOA.

La participation des banques sénégalaises dans le financement de l’économie est


réputée faible. Par exemple, la part du crédit bancaire dans le PIB fluctue autour
d’une moyenne de 13% depuis la restructuration du secteur bancaire en 1986.

Section 1 : Les différents secteurs de l’économie sénégalaise

1- Le secteur primaire

Le Sénégal, avec une population de 70 pour cent rurale représente à


dominance agricole. Cependant, ce secteur primaire bien qu'occupant plus de la
moitié de la population du pays ne contribue que près de 10,4 pour cent dans la
formation du PIB.
Plusieurs facteurs ont contribué à ce manque de performance du secteur. Parmi
eux, certains sont liés à la nature (conditions climatiques) et d'autres au déficit
de financement. Ces deux facteurs combinés, ont contribué à la dégradation de
la fertilité des terres et une baisse considérable des rendements des principales
cultures. C'est ce contexte particulièrement difficile qui caractérise l’agriculture
sénégalaise d'aujourd'hui.
Pour développer cette activité génératrice de revenu et faire reculer la pauvreté
dans la ville et surtout dans la campagne, il est nécessaire de disposer d'un
système de crédit adapté et accessible. Le crédit au Sénégal ne semble pas
adapté aux réalités surtout dans le monde rural. En effet, les banques ont
tendance à demander toutes sortes de garanties à quel point qu' il parait légitime
de se demander si un individu qui dispose de toutes ses garanties réclamées, aura
besoin d'un crédit ou alors des apports personnels très élevés pour une bonne
frange de la population, quand elle n' applique des taux d'intérêt à la limite de
l'usure.
Il serait également intéressant de créer des institutions spécialisées dans le crédit
à des projets visant à l’exploitation familiale et les jeunes sans aucune garanties
mais simplement sur la base de leur fiabilité et qui n'auraient pas pour vocation
48
de chercher des bénéfices. Si un taux d'intérêt devrait être appliqué, il devrait
être bas et simplement destiné à augmenter les fonds pour pouvoir prêter plus
après recouvrement. Les échéances de recouvrement pourraient être aussi
allongées.
En outre, il pourrait être développé des mécanismes permettant aux individus de
financer eux mêmes certaines activités dans les domaines comme l'agriculture,
l'élevage, l'artisanat et de l'éducation informelle en ayant recours à des procédés
communautaires : tontines, crédit mutuel villageois ...dans le cadre
d'organisation associatives. L'épargne locale doit être mobilisée au profit du
développement local afin de pallier les défaillances du système bancaire et
classique. Il faudrait par conséquent développer un fonds permettant
d'accompagner les efforts personnels des populations les plus démunies dans le
développement de l'agriculture. Il faut aider à la création et au développement
d’entreprises locales.
En milieu rural, même lorsque les femmes assurent la direction du ménage, elles
se voient fréquemment refuser la personnalité juridique avec comme
conséquence, l'impossibilité d'accès au crédit et aux capitaux nécessaires à
l'augmentation de leurs productions.
Pourtant au même titre que les agriculteurs, les agricultrices ont besoin d'acheter
des semences sélectionnés, des engrais et des produits phytosanitaires. Dans le
cas de la région du fleuve, il faut investir sur le matériel d'irrigation, de transport
et de tout autre matériel d'allégement des travaux. Or les restrictions imposées
aux femmes à l'accès aux services financiers entravent leurs efforts pour
l'amélioration de leurs activités agricoles génératrices de revenu.
Bien que les difficultés d'accès au crédit que connaissent les petits exploitants
agricoles soient communes pour tous, les femmes sont plus mal placées, étant
donné qu'elles ne peuvent satisfaire aux conditions de garanties nécessaires.
La réticence des banques à prêter aux femmes s'explique par plusieurs facteurs:
l'analphabétisme, le manque d'expérience en matière d'emprunt ; elles sollicitent
généralement de petits prêts et participent rarement aux activités de
développement et de vulgarisation qui constituent les relais avec les bailleurs de
fonds. Leur participation reste très limitée aux activités de coopératives et
d'associations agricoles. Elles sont dominées par les hommes et sont
défavorisées lors du partage des crédits alloués.
Très souvent à cause de l'exode rural, une femme sur trois est l'unique soutien de
famille en milieu rural, en plus de l'éducation des enfants et la prise en charge
des personnes âgées.
Le secteur bancaire devrait davantage accorder une importance aux producteurs
agricoles. Il est paradoxal que les banques présentent une surliquidité élevée
alors que le secteur agricole présente des besoins de financement importants.

49
2- Le Secteur secondaire

Le secteur secondaire comprend l'ensemble d'activités économiques


correspondant à la transformation des matières premières en produits finis ou
en bien de consommation.
L e secteur secondaire sénégalais comprend plusieurs sous - secteurs à savoir
:
- Le secteur Artisanat : Le sous-secteur artisanat compte 77 927
entreprises regroupant au total 158 268 employés qui sont répartis dans 111
corps de métiers (recensement de 1992). L’artisanat joue un rôle fondamental
de régulateur de la conjoncture dans le processus de développement. Il
contribue pour 12% à la production nationale avec un taux d’utilisation de la
main d’œuvre urbaine qui varie de 30 à 60%.
Il est catégorisé en trois sections :
• la section production qui représente 68% des entreprises artisanales ;
• la section artisanat de services 19% ;
• la section artisanat d’art 13%.
Le sous-secteur artisanat est cependant caractérisé par son manque
d’organisation. Les regroupements sous forme de GIE, d’association et de
coopératives sont limités (6% des entreprises artisanales). Par contre, des
organisations professionnelles fortes ont vu le jour. C’est le cas de la Fédération
Nationale des Professionnels de l’Habillement (FENAPH), de l’Association des
Femmes Restauratrices du Sénégal (AFRES), etc.
Depuis l’indépendance du Sénégal, la politique de l’Etat en matière de
développement du secteur artisanal a évolué dans plusieurs sens pour aboutir en
1977 à la création de l’Union Nationale des Chambres de Métiers (UNCM) et
les Chambres de Métiers Régionales (CMR) dont les organes de délibération
sont composés exclusivement d’artisans démocratiquement élus par leurs pairs.
Les chambres de métiers et l’union des chambres de métiers sont devenues
fonctionnelles qu’à partir de 1981. Ils ont connu dès leur démarrage des
difficultés de fonctionnement à cause d’une insuffisance de moyens financiers.
Le sous-secteur artisanat a traversé plusieurs péripéties dans la recherche de son
développement. Elle connaît, malheureusement, encore des difficultés pour son
plein épanouissement. Ces difficultés communes à l’ensemble des composantes
du sous-secteur, sont d’ordre technique, institutionnel, réglementaire et surtout
financière.
Les difficultés d’accès au financement sont principalement dues au manque de
confiance des banques vis à vis du secteur, mais également à l’absence de
structures de financement adaptées aux besoins du secteur, ainsi aux taux
d'endettement très élevés.
- Le secteur de l'industrie : Dans la phase de croissance soutenue que connaît
l’économie depuis 1994, les industries exportatrices tirent avantage de la
dévaluation pour autant que la baisse des cours mondiaux leur en laisse une

50
marge. Le fait que la plupart des grandes entreprises exportatrices restent
spécialisées dans l’exploitation d’avantages comparatifs naturels expose ainsi
l’économie à une relative vulnérabilité.
Cette situation appelle à mettre davantage l’accent sur la diversification de la
production manufacturière par le fait de PME/PMI d’exportation. Une telle
restructuration de l’appareil de production devrait, par ailleurs, permettre à la
fois de remédier au caractère chronique de la balance commerciale et de
renforcer la capacité du secteur industriel à générer de nouveaux emplois pour la
résorption du chômage et du sous-emploi. Pour ce faire, l’amélioration du cadre
macroéconomique a besoin d’être accompagnée d’un renouveau de l’esprit
d’entreprise.

L’expérience accumulée par le Sénégal et les autres pays en développement


depuis plus de quarante ans appelle à reconnaître comme prioritaires les
objectifs ci-après :
 L’adoption d’une stratégie industrielle flexible à même de se
concentrer, au fil des périodes, sur les industries et
entreprises à haut potentiel ;
 L’appui au relèvement du niveau technologique et à la
formation de capital humain dans les entreprises
 L’intégration des politiques de substitution aux importations
et d’orientation vers les exportations dans une démarche
globale de promotion de la compétitivité de l’économie.
Pour atteindre ces objectifs, il importe de tenir compte des défis et des
opportunités liés à la mondialisation dans la mise en place de politiques
efficientes de renforcement des capacités technologiques, humaines et
financières des entreprises, principaux acteurs du développement industriel. Les
actions ci-dessous concourent à la réalisation de ces objectifs :
 Une plus nette orientation des investissements publics vers le
relèvement de la productivité ;
 Le ciblage de l’appui technique et des politiques de l’Etat à
des entreprises et des branches judicieusement choisies.
 L’appui aux industries liées à l’agriculture, notamment dans
le but de réaliser la sécurité alimentaire dans un contexte de
réduction du coût de la vie donc de stimulation de la
demande solvable des populations pauvres.
 L’établissement de relations de partenariat stratégique entre
le secteur privé local et les entreprises étrangères dans les
secteurs clés.
 L’exploitation des opportunités offertes par l’intégration
régionale et la coopération avec les pays voisins.
Les défis et opportunités liés à la mondialisation concernent, particulièrement, le
commerce de produits industriels, les flux de capitaux étrangers, le transfert de

51
technologie, l’aide publique au développement et des regroupements régionaux.

La stratégie de développement industriel repose sur une politique industrielle


globale, des politiques de renforcement des capacités technologiques et
organisationnelles, la formation de capital humain, la promotion de l’esprit
d’entreprise et des PME/PMI, des mécanismes de financement appropriés et la
participation du secteur privé au financement des infrastructures.
La politique industrielle globale à privilégier comprend :
 L’identification des industries existantes ou potentielles qui
peuvent être promues avec succès avec les ressources
limitées disponibles ;
 Le renforcement des capacités humaines et technologiques
dont ces industries ont besoin ;
 La mise en place d’une stratégie de financement des activités
de renforcement des capacités qui inclut la contribution des
entreprises à ce financement ;
 La mise en place d’un dispositif d’appui aux entreprises et de
suivi des performances de ces entreprises.
Des capacités technologiques et managériales accrues sont nécessaires pour
satisfaire une demande de plus en plus éclatée et exigeante sur les marchés
intérieurs comme extérieurs. Il faut davantage innover, améliorer la qualité des
produits sans sacrifier la compétitivité prix. Les techniques appropriées ciblant
le client, sont généralement plus intensives en facteur travail mais requièrent une
coopération plus étroite entre l’Etat et les entreprises au sein desquelles des
ressources humaines de qualité sont nécessaires pour tirer tout le parti de cette
collaboration.
A l’échelle de l’entreprise, le développement industriel nécessite une gamme
étendue de qualifications dans les domaines des finances, de l’exploitation, des
approvisionnements, du marketing et de la gestion.
Pour permettre à l’appareil de production d’accéder à un palier supérieur du
développement technologique, il y a lieu de généraliser l’éducation secondaire et
la formation technique. Des programmes de formation professionnelle sont à
mettre en œuvre dans les entreprises tournées vers l’exportation. Des initiatives
similaires doivent cibler les micros et petites entreprises. De même, les grandes
entreprises devraient être incitées à investir dans la formation, au besoin à l’aide
de fonds de qualification professionnelle, spécialement quand celles-ci sont
disposées à faire bénéficier de cette formation à des PME/PMI.
Par ailleurs, l’expérience internationale montre qu’il importe d’intégrer les
modules de formation professionnelle destinés aux PME/PMI dans des
programmes comprenant l’accès aux crédits, l’appui technique et l’assistance en
marketing. La gestion de ces programmes par des institutions de formation
privées est mieux perçue par les associations d’entreprises.
Ces dernières s’avèrent être les meilleurs canaux de transmission aux

52
entrepreneurs des informations sur la technologie et des autres programmes de
promotion de l’esprit d’entreprise et des PME/PMI. Organiser autour des
grandes entreprises des grappes de PME/PMI contribue à accroître la
compétitivité de ces dernières sur les marchés internationaux. Ainsi, relever le
défi de la mondialisation requiert une coopération plus étroite entre entreprises.
Au plan financier, l’accès insuffisant à un crédit formel approprié est une
contrainte majeure au développement des micros et petites entreprises. Un
programme de micro crédit approprié devrait :
 être sponsorisé par une grande banque commerciale locale.
 fournir un crédit sous formes de paquets financiers.
 viser à devenir entièrement autofinancé et compétitif sous un
horizon de deux à trois ans ;
 être géré par des agents de micro crédit entièrement
responsabilisés et basés dans les localités où le crédit est
octroyé.
 inciter au regroupement d’entreprises de même taille ou de
taille différente.

3 - L e secteur tertiaire

Depuis une dizaine d’année, l’économie sénégalaise se porte relativement bien


en raison d’une croissance soutenue, portée par un secteur tertiaire dynamique.
Toutefois, la base économique du pays reste fragile en raison d’une faible
diversité des activités, d’un tissu industriel peu développé et d’une dépendance
importante.
Depuis plus d’une dizaine d’années, le secteur connaît une véritable embellie. Il
enregistre une hausse de 5,5 % en 2005, grâce aux télécommunications. Les très
bonnes infrastructures ont engendré de nombreux investissements dans les télés
services (centre d’appel) et l’Internet. En matière de tourisme, le Sénégal est
entré dans le peloton de tête des pays africains recevant des milliers de touristes.
Près de 700 000 pour l’année 2006, d’après les chiffres du gouvernement.
Malgré son potentiel, le secteur connaît quelques difficultés à savoir des
difficultés d'accès au financement.

Section 2 : Les sources de financement

Toute structure, pour de développer a besoin d’un financement, par contre


les besoins sont de nature diverses : besoin de financer le développement de
l’activité, besoin d’acquérir de nouveaux matériel, besoin de financer un
marché, besoin de financer son implantation…

Il pourra s’agir également de financer la création d’entreprise ou le démarrage

53
des activités, d’investir dans des équipements pour assurer l’expansion ou de
soutenir le fonds de roulement (FR) pendant les variations saisonnières du
marché pour faire face aux besoins d’une campagne de commercialisation des
produits agricoles .

Toute entreprise qui recherche des ressources pour le financement de ses


investissements a généralement recours à deux principales sources de
financement que sont :

1 le financement par fonds propres


2 le financement par endettement

A- Le financement par fonds propres

Ce mode de financement implique, pour les entreprises, le recours


aux ressources propres. Ces ressources sont déjà disponibles dans l’entreprise où
doivent être apportées par les actionnaires

1- L’Autofinancement
L'autofinancement consiste, pour une entreprise, à financer ses
investissements sans faire appel à des capitaux extérieurs. Il peut être constitué
par les amortissements de l'exercice, le bénéfice du même exercice ou ceux des
exercices précédents : les réserves. L’amortissement étant déductible
fiscalement, l’entreprise constate ainsi une charge sans sortie de fonds ; ce qui
lui permettra de trouver des moyens supplémentaires pour financer ses
investissements. Il représente, pour l’entreprise, ce que l’épargne représente
pour les particuliers.
Cette forme de financement est assez avantageuse pour l’entreprise car elle :

1- évite la constitution d’un dossier et ne souffre d’aucun délai pour sa


réalisation,
2- est facile d’accès dans la mesure où son contrôle est assuré par les
responsables de l’entreprise,
3- peu chère étant donné qu’elle ne nécessite aucune charge financière.

L’autofinancement apparaît donc comme un mode de financement très


avantageux pour les entreprises. Il se révèle néanmoins très souvent,
insuffisant pour répondre à tous les besoins de financement à long terme de
l’entreprise. Ainsi il y a d’autres alternatives.

54
2- L’Augmentation de capital

L'entreprise peut, si elle veut financer sa politique d'investissement,


accroître son capital soit en émettant de nouvelles actions, soit en augmentant le
nombre de parts sociales. Cette méthode peut prendre différentes formes selon
les modalités choisies
a- L’Augmentation de capital réservée aux anciens
actionnaires

Dans ce cas, l'entreprise émet de nouvelles actions (augmentation de capital en


numéraire) sous la forme d'une augmentation de capital réservée à ses
actionnaires actuels. Cela présente l'avantage de ne pas faire appel à de
nouveaux actionnaires et donc de ne pas modifier la répartition du capital entre
les actionnaires. C'est le cas notamment des entreprises familiales qui veulent
garder le contrôle de leur entreprise. Les anciens actionnaires souscrivent donc à
l'augmentation de capital au prorata de la part qu'ils détiennent déjà dans le
capital de l’entreprise.

b- L’Augmentation de capital avec appel à de nouveaux


actionnaires

Dans un certain nombre de cas, l'augmentation de capital ne peut pas être


souscrite par les anciens actionnaires. L'entreprise va donc émettre de nouvelles
actions (augmentation de capital en numéraire) qui seront acquises par de
nouveaux partenaires. Cette stratégie a comme conséquence, l'entrée au capital
de l'entreprise de nouveaux actionnaires; ce qui peut entraîner un changement de
majorité dans le capital de l'entreprise. Cette technique est notamment mise en
oeuvre lorsqu'une entreprise s'introduit sur le marché boursier pour financer son
développement. C'est le cas, entre autres, des entreprises innovantes qui
s'introduisent au nouveau marché pour trouver les financements dont elles ont
besoin et que ne peuvent apporter les actionnaires initiaux

c- L’augmentation de capital par apport en nature

Il arrive qu'une entreprise augmente son capital non pas pour disposer de
nouvelles ressources financières, mais en contrepartie de l'apport par un
partenaire extérieur de biens réels, que ce soit des immobilisations corporelles
ou incorporelles. Dans ce cas, l'augmentation de capital n'est que la contrepartie
d'un apport en nature. Cette méthode peut être mise en place dans le cas du
rachat d’une entreprise par une autre. Cette méthode présente l'avantage de ne
pas faire appel à de nouveaux actionnaires pour obtenir les fonds nécessaires au
rachat d'une autre entreprise et permet aussi d'éviter de financer ces besoins par
un recours à l'endettement.

55
d L’augmentation de capital par conversion de créances

Cette technique, moins utilisée que les précédentes, permet à l'entreprise de


modifier son équilibre financier en transformant une dette en part de capital.
Mais cette technique est forcément limitée en capacité puisque l'augmentation de
capital ne peut alors excéder le montant de la dette initiale

B- Le financement par endettement


C’est un moyen de mobilisation des ressources financières externes en
ayant recours à un emprunt (le crédit).
En effet, le crédit dépend essentiellement de son coût de revient ainsi que son
impact sur la structure du bilan et sur le cycle d’exploitation. Il s’agit d’une
possibilité offerte aux entreprises qui ne peuvent mobiliser leurs propres
ressources pour se financer

1 Le recours à l'emprunt obligataire

Dans ce cas, l'entreprise décide d'aller se procurer des ressources financières sur
le marché financier en émettant un emprunt obligataire à long terme divisé en un
certain nombre de parts qui vont être souscrites par un nombre important de
préteurs. Ceux-ci se portent acquéreurs des titres négociables émis par
l'entreprise dans le cadre de son émission d'emprunt. Ils deviennent détenteurs
d'obligations qui sont assorties d'un coupon représentant le taux d'intérêt de
l'emprunt émis par l'entreprise.
A l'échéance de l'emprunt, les préteurs se voient rembourser le capital égal à la
valeur de l'obligation acquise. L'accès au marché financier est néanmoins
réglementé et n'est accessible qu'aux grandes entreprises qui souhaitent mettre
en place des emprunts obligataires d'un montant important. Ces entreprises sont
alors notées par des organismes selon le degré de crédibilité qu'elles ont, c'est à
dire en fonction du risque qu'elles présentent de ne pas pouvoir assurer le
paiement des intérêts et le remboursement du capital emprunté à l'échéance du
prêt. Si une entreprise ne peut aller directement sur le marché obligataire, elle se
tournera alors vers un organisme préteur unique.

2- Le recours à l’emprunt bancaire

Les banques peuvent financer les investissements par le crédit classique en


intervenant, soit sous la forme de crédit classique à moyen ou long terme, soit
sous la forme de crédit-bail

56
a- Les crédits à moyen terme

D'une durée de 2 à 7 ans, les crédits à moyen terme, destinés à financer les
investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque
conjointement avec un établissement spécialisé (Banque de développement des
PME, etc.)
Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du
bien financé.
Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que
la durée d'utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci
s'applique donc à des investissements de durée moyenne tels que les véhicules
et machines, et de façon plus générale, à la plupart des biens d'équipement et
moyens de production de l'entreprise.

La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de


l'entreprise qui, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le
remboursement du crédit, mais encore le paiement des intérêts.
Dans tous les cas, un financement par un crédit à moyen terme ne doit pas
couvrir la totalité de l'investissement; il est logique que l'entreprise qui désire
s'équiper fasse un effort d'autofinancement. Le pourcentage du programme
d'investissement financé par un crédit à moyen terme est compris en général
entre 50 % et 75 % du montant TTC de l'investissement.

L'octroi d'un crédit à moyen terme fait, de la part du banquier, l'objet d'une
étude poussée car le risque provient de la durée et de l'importance du prêt. Il
faut étudier les incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement
et prévoir la situation financière de l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil
de production et aussi de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un
plan prévisionnel de financement qui mettra en parallèle l'ensemble des charges
et ressources de l'emprunteur, afin de dégager les possibilités futures de
l'entreprise à faire face à ses dettes et d’assurer un bon dénouement de
l'opération de crédit. L'analyse d'une demande de crédit à moyen terme repose
principalement sur l'étude de différents éléments tels que la situation
économique et financière, la rentabilité de l'entreprise avant l'opération, pendant
et après l'opération mais également les garanties offertes (personnelles ou/et
réelles choisies en fonction des biens financés et de la situation de
l'emprunteur).

b- Les crédits à long terme

D'une durée de 7 à 20 ans, les crédits à long terme pour l'investissement sont
distribués par les institutions financières spécialisées comme la Banque de
développement des PME, le Crédit Foncier, etc. Pour ce type de financement,

57
les banques ne jouent, la plupart du temps, qu'un rôle de relais avec toutefois,
dans certains cas, une participation au risque avec l'établissement prêteur.
Les institutions financières spécialisées assurent le financement de ces crédits
sur ressources provenant principalement d'emprunts obligataires

Les conditions d’éligibilité d’une banque sénégalaise

Exemple de la Banque régionale de solidarité

Date de création : La BRS est une société anonyme avec conseil


d’administration, créée le 10 Mai 2004 à Lomé, au capital de 24 milliards
réparti entre ses actionnaires
Domaine d’intervention : Toutes opérations financières, commerciales ;
mobilières et immobilières, collecte des fonds, distribution de crédit, gestion et
mise à disposition des moyens de paiement

Type de financement : Crédit de fond de roulement et d’investissement et


commerce extérieur pour PME de production ; commercialisation des produits
locaux
Garanties : caution, nantissement
Montant du prêt : plafond 10 000 000 F CFA
Taux d’intérêt : 12% pour les crédits à moyen terme et 13 à 14% pour les
crédits à court terme
Durée du prêt : de 3 à 12 mois pour fond de roulement et de 3 à 5 ans pour
investissement.
Document du prêt : étude de faisabilité, compte d’exploitation prévisionnel sur
5 ans pour le crédit à moyen terme, plan de trésorerie, états financiers pour les
entreprises déjà opérationnelles, statut, régime commerciale, NINEA

Délai de traitement du dossier : 2 à 3 semaines


Niveau de signature : directeur du crédit, directeur général, comité du crédit

C- les Autres sources de financement

1-Capital risques

C’est un moyen de financement développé par les banques d’affaires et les


établissements financiers. Le capital-risque constitue un capital qui est investi
dans une entreprise à risques élevés, qui est soit en difficultés ou alors se trouve
dans un secteur d’activité en très forte évolution mais sensibles (hautes
technologies). L’investisseur accepte de placer ses fonds dans une entreprise
dont le risque de faillite est élevée mais présentant néanmoins des taux de
rendement très attractifs.

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Le capital risque est important surtout pour le financement des entreprises en
démarrage.

2-.Subventions gouvernementales

Les subventions gouvernementales, aides ou prêts non remboursables


constituent pour l’essentiel des sommes versées ou des allocations accordées
par l’Etat. Octroyées sans contrepartie apparente et directe, elles sont données
dans un but social ou économique à une entreprise. Elles ont souvent pour but
d’alléger une charge ou pour encourager une action déterminée. Les
subventions constituent une part importante des dépenses de transfert effectuées
par la puissance publique en direction des entreprises.
Les subventions peuvent revêtir plusieurs formes : avantages fiscaux,
tarifications spéciales, indemnités compensatrices pour une insuffisance du prix
de vente.
Le type de subvention est défini d’après les ententes intervenues quant aux
règles d’allocation des fonds ou d’indemnités entre les organismes pourvoyeurs
et les entreprises.

Lorsqu’une subvention est accordée, les conditions d’utilisation de cette


dernière, ainsi que certaines exigences, sont précisées dans le contrat.
Les objectifs particuliers et les buts recherchés sont également spécifiés. Les
obligations que doivent respecter le bénéficiaire de ces largesses de l’Etat
constituent des règles à ne pas enfreindre sous peine de se voir suspendre les
subventions.

3-Le crédit-bail

Le crédit-bail dénommé encore leasing, est une technique de financement d'une


immobilisation par laquelle une banque ou une société financière acquiert un
bien meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise, cette dernière ayant la
possibilité de racheter le bien loué pour une valeur résiduelle généralement
faible en fin de contrat.
Ce type de financement est réservé aux biens standards. Il a des avantages tels
que sa grande souplesse d'utilisation et le fait qu’il n'exige aucun
autofinancement. L'utilisateur étant locataire du bien financé et il n’a pas à
fournir de garantie. Il n'y a pas d'immobilisation au bilan puisqu'il s'agit de
location. Et les loyers sont passés en frais généraux à condition que la durée de
location corresponde à la vie économique du bien loué.
Toutefois, il faut noter que le crédit-bail ne présente pas que des avantages. En
réalité, il faut savoir qu’il s'agit d'une technique de financement d'un coût élevé
surtout pour les petits investissements. Il est en plus réservé aux biens
standards. Et ces biens financés ne peuvent pas être donnés en garantie. Le

59
locataire en rachetant le bien, même pour une valeur résiduelle faible, doit
l'amortir à l'issue du contrat.

Ces structures existent au Sénégal. Nous pouvons citer :

 Locafrique
 Le guichet crédit bail BICIS
 Le guichet crédit bail de la SGBS

Section 3 : Les difficultés d’accès au financement bancaire

Une autre plainte régulière de l'économie sénégalaise concerne l’inaccessibilité à


des prêts bancaires. Les banques exigent des garanties que les clients ne
peuvent pas fournir, surtout la clientèle des PME.
Les banques installées en Afrique sont généralement des banques commerciales
dont la maison mère est en Europe. Ces banques ne sont pas adaptées aux
contextes africains car les garanties classiques qu’elles demandent ne sont pas à
la portée de toutes les couches de clientèle.
Les PME et la population la plus défavorisée sont généralement exclus du
système bancaire, soit parce qu’ils présentent des garanties immobilières non
transformables en argent, soit parce qu’ils sont dans l impossible de fournir les
garanties exigées par les banques. La clientèle la plus aisée, basée dans les
capitales, est la clientèle privilégiée, mais les taux de crédit excessifs qui sont
appliqués découragent beaucoup d’entre elle.

1- les Garanties

L’octroi d’un crédit bancaire est généralement soumis à des conditions tenant à
la sécurisation même du crédit accordé. Les institutions financières ont mis en
place un système de garanties classique composé de sûretés personnelles comme
les cautions, mais également de sûretés réelles composées de biens mobiliers et
immobiliers.
Parmi les sûretés personnelles on peut citer :

a- le cautionnement

C'est un contrat par lequel la caution s'engage, envers le créancier qui


l'accepte, à exécuter l'obligation du débiteur si celui -ci n'y satisfait pas par lui
même.
Le cautionnement est très souvent conventionnel mais peut aussi avoir un
fondement légal lorsque c'est la loi qui impose une caution au débiteur. Il est
judiciaire lorsque c'est le juge qui impose une telle caution au débiteur. C'est une

60
convention qui lie le créancier et la caution, le débiteur n'est pas lié par le
contrat.
Le cautionnement ne se présume pas, il doit être constaté par écrit sous peine de
nullité. Cet écrit doit renfermer la mention en chiffre et en lettres de la somme
maximale garantie.
Il peut être donné pour couvrir toutes les dettes du débiteur envers un créancier,
il est alors dit général. Il doit cependant prévoir une somme maximale librement
déterminée par les parties. Outre le principal, le cautionnement peut s'étendre
aux accessoires de la dette et aux frais de recouvrement de la créance.
Cependant certains cautionnements sont interdits. Ce sont ceux par les quels une
société anonyme ou une SARL cautionne ses dirigeants (administrateurs,
directeurs, directeurs adjoints, conjoints...).L'acte uniforme prévoit cependant
que cette interdiction ne s'applique qu'aux établissements bancaires et financiers.

b- la Lettre de garantie

C'est la convention par laquelle, à la requête ou sous instruction du donneur


d'ordre, le garant s'engage à payer une somme déterminée au bénéficiaire, sur
première demande de la part de ce dernier. La lettre de contre garantie est la
convention par la quelle, à la requête ou sur instruction du donneur d'ordre ou du
garant, le contre garant s'engage à payer une somme déterminée au garant, sur
première demande de la part de ce dernier. La lettre de garantie doit être
nettement distinguée de la lettre d'intention qui se résume le plus souvent, en un
simple engagement moral n'emportant aucune obligation juridique déterminée.
La lettre de garantie doit être constatée par écrit. Elle doit contenir sous peine de
nullité : la dénomination de lettre de garantie, le montant maximum à garantie,
la date d'expiration, les conditions de demande de paiement.
Lorsque le donneur d'ordre ne paie pas, la demande en paiement doit être faite
par le bénéficiaire, au plus tard le jour d'expiration de la garantie ou de la
contrepartie. Il doit indiquer au garant que le donneur d'ordre à manquer à ses
obligations envers lui et en quoi consiste ce manquement.
En ce qui concerne les sûretés réelles on distingue les sûretés réelles mobilières
et immobilières
A- les sûretés réelles mobilières

Nous verrons une sûreté réelle mobilière sans dépossession : le


nantissement et une sûreté réelle avec dépossession : le gage

a- le Nantissement

C’est une sûreté par la quelle le débiteur ou un tiers donne en garantie d'une
créance un bien meuble corporel ou incorporel sans s'en dessaisir. L'acte

61
uniforme prévoit 4 types de biens pouvant être objet de nantissement :
- Le nantissement du fond de commerce : lorsqu'un fond de commerce est donné
en nantissement, certains éléments de ce fond doivent nécessairement être
effectués à la garantie. Il s'agit de la clientèle, le l'enseigne (signe extérieur qui
permet d'individualiser un établissement), du nom commercial (toute appellation
sous la quelle un commerçant exerce son activité), du droit au bail (droit
d'occuper les lieux et droit de renouvellement du bail), des licences
d'exploitation.
Par contre d'autres biens ne font pas obligatoirement partie du nantissement mais
les parties peuvent en discuter autrement. Il s'agit des brevets d'invention,
marques de fabrique et de commerce, les dessins et modèles.
- le nantissement des matériels professionnels et des véhicules automobiles : le
matériel professionnel correspond aux biens d'équipement d'une personne pour
l'exercice de sa profession. Les véhicules concernés sont ceux soumis' une
déclaration de mise en circulation et à immatriculation administrative. Le
nantissement doit être inscrit au registre du commerce et du crédit mobilier pour
être opposable aux tiers. Le nantissement confère au bénéficiaire un droit de
suite et de préférence. Une fois donnés en nantissement, les biens deviennent
indisponibles pour le débiteur qui ne peut les vendre sans le consentement du
créancier.
- le nantissement des droits sociaux et des valeurs mobilières : ce sont les droits
d'associés et valeurs mobilières des sociétés commerciales et ceux cessibles à
des personnes morales soumises à l'immatriculation au registre du commerce et
du crédit mobilier. Le nantissement n'est valable que s'il fait l'objet d'un écrit qui
contient certaines mentions dont le montant de la créance garantie, les
conditions d'exigibilité de la dette principal et des intérêts.
- le nantissement de stocks : peuvent être nantis les matières premières, produits
d'une exploitation agricole ou industrielle, les marchandises destinées à la vente
à condition de constituer un ensemble de choses fongibles.
Le nantissement des stocks apparaît comme un warrant sans déplacement des
stocks. Il laisse aussi la possibilité au débiteur de les vendre. Les tiers
acquéreurs de tels produits sont cependant protégés puisqu'en matière de
meubles. La possibilité donnée au débiteur de vendre les stocks constitue une dé
protection pour le créancier. Ce dernier ne bénéficie pas par ailleurs de droit de
suite. Mais, s'agissant de biens fongibles, c'est à dire disponibles en plusieurs
exemplaires, il a juste l'obligation de reconstituer les stocks continuellement. Le
contrôle est effectué par le créancier lui même et un banquier domiciliataire. Le
cas échéant, il doit constituer immédiatement le prix chez le banquier
domiciliataire faute de quoi le créancier dispose de la liberté de réaliser la sûreté.

62
b-le Gage

Il n'est pas très utilisé par les institutions bancaires et de crédit sauf pour le gage
de meubles incorporels.
C'est un contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier ou à un tiers
convenu entre les parties pour garantir le paiement d'une dette. C'est une sûreté
avec dépossession. Le meuble peut être corporel ou incorporel. La constitution
du gage nécessité un écrit. Le gage doit être enregistré sous peine d'être
inopposable aux tiers. L'écrit confère au contrat date certaine. L'écrit doit
contenir certaines mentions notamment : la somme due, les indictions relatives à
l'assiette du gage, la quantité et la nature s'il s'agit d'une chose fongible.
Le créancier gagiste bénéficie d'un droit de rétention qui correspond à la
prérogative reconnue au créancier gagiste de retenir la chose jusqu'à complet. Il
dispose aussi d'un droit de suite. Le non paiement de la dette à l'échéance
conduit le plus souvent à la vente forcée de la chose. La procédure de vente est
judiciaire et nécessité toujours un titre exécutoire (le créancier même en accord
avec le débiteur ne peut vendre le bien). La vente ne peut se faire sans
estimation préalable par un expert. La procédure de vente forcée est écartée si
une procédure collective est ouverte contre le débiteur.
Une fois vendu, le prix du bien vendu est utilisé au remboursement de la
créance. Cependant le créancier gagiste ne vient qu'en quatrième position après
le créancier de frais de justice, le conservateur, les salariés pour leur super
privilège. Le créancier gagiste peut cependant demander l'attribution du bien en
paiement pour éviter le concours de ces autres créanciers.

B- les sûretés réelles immobilières

a- L'hypothèque

Dans l'hypothèque, un bien immeuble est donné en garantie du paiement


d'une dette. L'hypothèque est souvent conventionnelle, résultant d'un contrat.
Elle peut cependant être légale, forcée. L'hypothèque fait partie des sûretés
préférées par les institutions bancaires et financières.

Le constituant de l'hypothèque doit être nécessairement propriétaire de


l’immeuble ou titulaire d'un droit réel immobilier régulièrement constitué. Par
ailleurs, le constituant doit disposer du droit d'aliéner l'immeuble.
L'hypothèque est un acte solennel : elle n'est valable que si elle est constatée par
écrit et subordonnée à l'accomplissement d'une formalité : une inscription
(inscription hypothécaire au livre foncier). L'inscription est une mesure de
publicité pour rendre la sûreté opposable aux tiers. La date d'inscription
détermine l'ordre de paiement au cas ou plusieurs hypothèques ont été
constituées sur un même immeuble. L'acte constitutif doit indiquer le montant

63
garanti et éventuellement le taux d'intérêt et la date de son cours.
L'hypothèque, dans l'acte uniforme OHADA ne peut porter que sur un immeuble
immatriculé. Le non paiement de la dette conduit à un droit de saisie. Le
débiteur peut échapper à la saisie s'il arrive à prouver que le revenu net de ses
immeubles pendant 2 années suffit pour le paiement de la dette en capital, frais
et intérêts.
La saisie immobilière commence par un commandement de payer. A partir de sa
publication, il opère dessaisissement de débiteur hypothécaire qui garde la
possession de l’immeuble mais son droit d'administration est paralysé. Il perd
son droit d'aliénation. Une fois l’immeuble vendu, le créancier hypothécaire a un
droit de préférence. Le créancier conserve le droit de se faire payer
intégralement avant les autres. S'ils sont plusieurs, ils sont payés selon l'ordre de
leur inscription.
Permettant de garantir l’exécution des obligations de leurs débiteurs et de
limiter les risques d’impayés, le système de garanties mis en œuvre par les
banques doit cependant faire l’objet d’une réflexion approfondie, certaines de
ces garanties étant difficilement exigibles compte tenu de la nature des
promoteurs et de la complexité des problèmes fonciers dans la plupart des pays
de l’UEMOA.

2- Le Taux d'intérêt

En 1993, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a


décidé de libéraliser les activités bancaires dans toute la zone monétaire ouest
africaine. Cette importante décision avait pour objet d’assurer aux
consommateurs des services bancaires dans des conditions de concurrence
profitables. Le pari ne semble pas gagné. Les coûts du loyer de l’argent et de
l’ensemble des services offerts par les banques avoisinent les 15%. Il s’y ajoute
un autre phénomène, encore plus préoccupant pour les économies de nos pays.
En effet, une définition classique de la banque considère que celle-ci a pour
vocation de collecter de l’épargne pour faire des crédits aux citoyens et aux
entités économiques. Nous sommes loin du compte, si l’on en juge par la nature
des activités bancaires au Sénégal. Quand on lit le bilan global des banques, on
note que celles-ci sont loin de considérer le crédit comme leur activité
principale. En 2008, une institution financière de la place a affiché un bilan brut
de huit(8) milliards de FCFA.

Quand on décompose le contenu de ce bilan, on constate que les résultats


réalisés sur les activités de crédits constituent moins de 30% du global. Soit un

64
peu plus de deux(2) milliards de FCFA. Les six(6) autres milliards ont été
réalisés sur les autres activités connexes au crédit. Au Sénégal, les banques ne
sont que des prêteurs à gage qui font tout sauf le métier de banquier. Les
attitudes des banques et leurs pratiques laissent croire que celles-ci travaillent
contre l’économie nationale. Ce sont de hauts lieux de thésaurisation de
l’épargne nationale. Et qui en plus organisent, selon leurs
intérêts du moment, une fuite vers l’étranger de cette épargne, car elles sont
toutes d’origine étrangère.

On dit généralement que les institutions financières, en particulier les banques,


sont d’une importance capitale pour la bonne marche des affaires dans un pays.
Voire ! Les taux d’intérêts pratiqués par les banques sénégalaises sont très
onéreux, selon les bénéficiaires des crédits bancaires. Ces derniers doivent, en
plus, faire un véritable parcours du combattant, pour pouvoir bénéficier d’un
crédit. Quand il y arrive, il est tenu dans une ignorance totale qui semble
volontairement organisée, pour lui soutirer le maximum d’argent. A l’appui de
cette volonté, on brandit des données techniques, détails et des considérations
multiples, échappant totalement au contrôle des clients pour tenter de justifier un
tel état de fait. Un exemple : dans certaines banques de la place, l’ouverture d’un
compte vous oblige à souscrire à une assurance absurde dont les termes se
présentent ainsi qu’il suit : le contrat proposé stipule qu’en cas de souscription
pour un montant variant entre six mille et seize mille francs, vos héritiers
toucheront en cas de décès un capital d’un million. Et ce, quelles que soient les
années de cotisation cumulées.

Ce capital ne varie pas, il est fixe. En outre, si vous fermez votre compte de
votre vivant, vous perdez tous les bénéfices de cette assurance. Totalement
absurde. Il y a beaucoup trop d’autres frais qui sont imposés dans les relations
entre les clients et la banque. Dans ce type d’assurance, les banques s’associent
avec des assureurs pour organiser et imposer un produit dont l’utilité n’est
nullement établie. Cette assurance liée à l’ouverture d’un compte est une
arnaque qui ne dit pas son nom. Personne ne contrôle les banques de ce point de
vue. Même pas la Banque centrale qui laisse faire. Quand on se hasarde à des
comparaisons entre ce qui se passe généralement dans les pays de la zone de
l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA) et dans un pays comme le Ghana,
on reste frappé par les différences constatées dans les pratiques en matière de
fixation des taux du loyer de l’argent. Au Ghana, les taux varient au maximum,

65
entre 9 et 11%, alors que dans notre pays, ces mêmes taux se situent entre 7,5%
et 17%. En clair, si vous empruntez à la date d’aujourd’hui, la somme de trente
(30)millions de F CFA à votre banque, payable sur cinq(5) ans, vous aurez payé,
au terme de ce délai, un capital total et des intérêts cumulés de quarante
deux(42) millions. Les intérêts payés à la banque sont de l’ordre de douze(12)
millions. Les consommateurs et les associations de consommateurs sont
unanimes sur la question : le loyer de l’argent est onéreux. Cependant, certains
techniciens de banque indiquent que la cherté est motivée par un souci de
sécurité. Ils précisent qu’il subsiste une nécessité de prendre en compte plusieurs
facteurs pour apprécier un taux. L’octroi de crédits est soumis donc à des
conditionnalités variées.

Dans ce jeu disproportionné, les clients ont le sentiment d’être abandonnés à


eux-mêmes et à l’appétit insatiable des banques. Face aux récriminations des
consommateurs, les banquiers, pour calmer les esprits et rassurer la clientèle,
tentent d’apporter des justifications. Ils font d’abord des conditions d’ordre
environnemental et de facteurs fondamentaux qui, déterminent les taux du loyer
de l’argent. Les taux d’intérêts dépendent de l’environnement juridique,
économique et politique du pays. Si toutefois, ces propos recueillis auprès de ces
spécialistes qui tentent de rassurer la clientèle, n’ont pas empêché les
consommateurs d’établir une comparaison entre les taux pratiqués sur les prêts
bancaires dans l’hémisphère Nord et ceux en cours chez nous. Les différences
notées dans les taux entre le Nord et le Sud s’expliquent par plusieurs facteurs.
Les économies ne sont pas les mêmes, les niveaux de vie non plus… En Europe
ou aux USA, nous sommes dans une économie de marché où le consommateur
vit avec sa carte bancaire. Or ici, c’est un marché de petites économies où le
client fonctionne avec sa porte monnaie. Ce n’est pas pareil. Toujours pour
convaincre, le banquier pose le débat sur la valeur des monnaies. Il affirme : la
force de la monnaie y est également pour beaucoup. Cette explication est peu
convaincante. En outre les risques en Europe et aux USA sont moindres, par
rapport à ceux encourus par les banques dans nos pays. Cet état de fait est
surtout lié à la stabilité économique constatée dans les pays du nord.

Vu le niveau de développement économique du Sénégal, les consommateurs ont


beaucoup plus d’incertitudes quant à leurs revenus futurs, par conséquent, ils
présentent plus de risques. L’économiste international qui fait la navette entre
les USA, l’Europe et le Japon, pour s’occuper des filiales, pose également le

66
postulat du coût de financement des banques. Les banques sénégalaises
empruntent localement ou utilisent les dépôts de leurs clients pour faire des
prêts. Les banques internationales utilisent des sources de financement plus
variées et peuvent donc bénéficier de taux plus compétitifs.

Les banquiers ont l’habitude de soutenir que la BCEAO leur loue l’argent avec
un taux de 9%. Ce qui, n’est pas une bonne raison pour expliquer le
surenchérissement du loyer de l’argent. C’est trop cher. Aussi bien pour les
intérêts que pour les frais de dossiers bancaires. Exemple de conditions de
remboursement excessivement chères : un prêt à hauteur de 20.000.000 F Cfa
d’un taux de plus de 12% pour une durée de 7 ans, revient à 32.000.000 F Cfa.
Le client n’a aucune possibilité pour discuter des taux, sinon une très faible
marge que lui concède le banquier qui règne en maître absolu. La question des
taux bancaires est préoccupante pour les consommateurs.

La Banque centrale qui est l’organe de contrôle en la matière n’est pas d’accord
avec les banques sur les taux appliqués. La BCEAO prévoit un barème avec des
taux maximums et laisse aux institutions financières la latitude d’appliquer leurs
propres taux. Ce qui, du reste, s’explique par la libéralisation du marché.

Toutefois, une barrière infranchissable subsiste. C’est un taux d’usure estimé à


18% uniforme dans la zone UEMOA qu’il ne faudrait, sous aucun prétexte,
dépasser. Les banques ne se soucient guère de la rentabilité des projets du client.
Elles se focalisent plutôt sur la constitution des garanties pour la couverture des
risques. Suffisant, pour qu’on assimile les banques et autres institutions
financières de la place à « des trésorières ». Les attitudes et les comportements
des banques contraires à leur devoir d’information et de conseil vis-à-vis de la
clientèle, sont critiqués. Les clauses bancaires portant sur les pénalités sont à
revoir qui explique la notion de « dé protection » qui frappe le client face à une
situation aussi draconienne. Vous ne payez pas à terme périodique échu, la
banque vous fait payer une pénalité. Vous payez par anticipation, la banque vous
fait payer également une pénalité de 3% du crédit restant. Ce qui n’est pas
normal, surtout dans le dernier cas de figure ». Mais comme dit l’adage, « qui
peut le plus, peut le moins ».

67
Pour parfaire ses performances, le système bancaire sénégalais pourrait se
structurer de la manière suivante :

- L'offre de produit reste encore très faible, les banques sénégalaises devront
diversifier leur offre de produits afin de pouvoir satisfaire toute les couches de
la population tout en créant de nouveaux produits. Cibler les fonctionnaires et
créer un produit adapté à leurs besoins.

- Elargir le réseau du GAB (guichet automatique bancaire) dans toutes les


agences réparties dans la ville de Dakar et dans les régions.
- Faire suffisamment de marketing bancaire axé sur les services de la banque
tels, que les crédits. Car certains clients ne connaissent pas très bien les
différents types de crédits existants. Former les commerciaux, les gestionnaires
de compte etc....

- Faire une campagne afin de relancer les produits de banque par Internet (e-
bank) et de sms banking. Ex : faire un phoning en utilisant la base de données
clients.

- Améliorer la qualité de l'accueil et de l'écoute. Ce point extrêmement important


est malheureusement négligé alors qu'il est à la base pour l'atteinte des objectifs
et l'influence positive sur la clientèle

- S'attaquer à la cible des élèves, étudiants en faisant une campagne de


promotion pour l'ouverture d'un compte.

- Assouplir les conditions de banques (garanties, taux d’intérêt, frais d’accès au


crédit, apport) afin de pouvoir servir la population démunie

- Multiplier les structures, les instruments et les outils adaptés dans toutes les
régions du pays, une décentralisation étant nécessaire pour atteindre toutes les
populations.

68
Dans cette nouvelle approche de la banque, trois missions fondamentales
devront être assignées au système bancaire :

• Le financement de l’investissement : la poursuite d’une telle mission de


financement du développement appelle à une transformation radicale des
établissements existants, dans la nature de leurs ressources financières et
humaines. S’agissant des ressources financières, le financement de
l’investissement, financement long par excellence, exige de la part des
banques des ressources propres plus substantielles ainsi qu’une bonne
proportion de ressources stables. Du côté des ressources humaines, les
métiers de la banque devraient être renouvelés et un accent particulier mis
sur les compétences en matière d’analyse financière et de gestion, ces
qualifications étant indispensables pour assurer le conseil des entreprises
et promoteurs d’entreprises.

• La seconde mission fondamentale qui devrait être confiée au système


bancaire africain est d’accélérer l’intégration économique sous-régionale.
A cet égard, il ne fait pas de doute que des systèmes bancaires cloisonnés,
ou reliés via une holding ou une maison mère « délocalisée », ne peuvent
remplir cette fonction. Il faudrait pour ce faire, des banques bien campées
dans leur espace d’exercice, et que par ailleurs, des actions décisives des
pouvoirs publics accréditent clairement la volonté politique d’intégration
et incitent les banques à chercher à établir des relations de correspondant
entre elles. De même, on observe depuis peu l’émergence des banques
privées ayant des filiales dans plusieurs pays.

• La troisième mission du système bancaire africain devra être la recherche


d’une jonction efficace entre le secteur bancaire moderne et celui des
institutions financières de proximité. Il s’agira d’assurer une continuité
des espaces financiers à l’intérieur de chaque Etat, de manière à couvrir
tous les segments de marché et ainsi assurer une meilleure collecte de
l’épargne nationale et son utilisation la plus efficace. Les relations entre
groupements informels d’épargne et de prêt, institutions mutualistes
d’épargne et de crédit et banques inscrites comme telles, ne doivent pas se
limiter à celles, anonymes, entre déposant et dépositaire. Elles devraient
s’élargir à des rapports inédits de conseil et de partenariat permettant des
garanties mutuelles. On peut aussi envisager la constitution de groupes,
organisés chacun autour d’une grande banque, avec en cascade des
échelons élevés vers le bas, des garanties d’avance de trésorerie, et des
contrats de fiducie pour la réalisation de certains prêts de faible montant.

Ces trois grandes missions permettent d’esquisser les grands traits d’un paysage
bancaire nouveau. La vision qui émerge pourrait être consolidée par un retour

69
de l’Etat comme acteur au même titre que les investisseurs privés nationaux et
étrangers, dans ce secteur qui doit par ailleurs être concurrentiel.
Seule l’émergence de nouvelles institutions qui viendraient compléter le
paysage bancaire actuel permettrait la transformation nécessaire du système
actuel vers une promotion active du développement

70
A travers cette étude, nous avons pu dégager un certain nombre de conclusions :
L’environnement économique et juridique au sein duquel les banques
sénégalaises évoluent est très contraignant et pèse sur l’intermédiation
bancaire.

Ce que l’on peut noter, c’est que plusieurs facteurs caractérisent le système
bancaire sénégalais : La proportion importante de capital étranger, la
prépondérance du financement d’opérations à court terme de secteurs tels que le
commerce au détriment du financement des investissements, la faiblesse des
crédits consacrés aux PME / PMI mais aussi les difficultés liées à la collecte de
l’épargne et à la gestion des moyens de paiement.

En outre, le constat c’est qu’au lendemain de la dévaluation intervenue en


janvier 1994, les banques sénégalaises sont aujourd’hui saines, la solvabilité et
la liquidité sont restaurées et des marges confortables sont dégagées par la
production bancaire.
Cependant, d’importants progrès restent à accomplir en matière de gestion
bancaire dans des domaines tels que la stratégie commerciale, la gestion des
ressources humaines, la gestion de la clientèle, la gestion des risques ou encore
le contrôle de gestion.
C’est ainsi qu’on peut dire sans recul que le rôle des banques commerciales dans
le financement du développement reste toutefois limité, compte tenu du fait
qu’elles n’ont ni les moyens, ni la volonté de s’attaquer au financement de
certains secteurs stratégiques de l’économie sénégalaise (PME / PMI,
agriculture, habitat social).

En effet, les banques privilégient à juste titre la rentabilité (opérations de


services, apportant de substantielles commissions) au détriment du financement
du développement, les risques accompagnant de tels financements étant
incompatibles avec le rendement attendu du capital.
Dès lors, il faut dire que les banques commerciales sénégalaises doivent faire
un nécessaire effort de proximité et d’adaptation au contexte culturel ;

71
l’exemple de groupes locaux tels qu’Ecobank ou Bank of Africa (BOA), étant
riche d’enseignements à ce sujet.

En outre, le rôle de l’Etat et des bailleurs de fonds apparaît déterminant pour la


création d’institutions spécialisées et de structures d’appui qui viendraient
compléter le paysage financier sénégalais, afin que des structures comme les
PME/PMI aient un appui institutionnel beaucoup plus solide.

Par ailleurs, le mutualisme pourrait constituer une solution pour aider le secteur
informel à se structurer. Parallèlement, des banques de développement
pourraient être instituées pour accompagner les investissements longs. Les
nouveaux instruments financiers (titres de créances négociables, émissions
obligataires…) et des outils tels que le capital investissement pourraient aider à
dynamiser et à moderniser le cadre de l’intermédiation financière au Sénégal.
C’est pourquoi, on peut préjuger que l’avenir de la banque sénégalaise dépendra
de la volonté politique de mettre en place les structures appropriées et
également de la capacité des banques commerciales à mettre en place les
réformes structurelles nécessaires pour améliorer la qualité de leur gestion pour
s’adapter aux besoins de la clientèle. Cet avenir, nous le présumons fortement,
dépendra également des évolutions de l’environnement économique, politique,
social et juridique de l’UEMOA en relation avec le contexte international
continuant de mettre en œuvre une réglementation prudentielle de plus en plus
contraignante.

72
QUESTIONNAIRE ADRESSEE AUX ENTREPRISES

1- Quel est le nom de l’entreprise ?


2- Quel est le secteur d’activité ?
3- Par quel moyen financez vous votre activité ?
Par fonds propres
Par Emprunt bancaire
Autres
4- si c’est par emprunt bancaire quelles sont les exigences des
banques ?

5- arrivez- vous à remplir ces conditions ?


OUI
NON
6- quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour accéder au
financement de votre activité ?
7- Etes vous satisfaits des services bancaires ?
8- quelles sont les démarches relationnelles déployées par les banques
envers vous ?
QUETIONNAIRES ADRESSEES AUX BANQUES

1- Le nom de la banque
2- Entretenez vous des relations commerciales avec les entreprises ?
1 OUI
2 NON

3- Quelle sorte de crédit avez-vous l’habitude d’offrir aux entreprises?


1 Long moyen terme ?
2 Court terme ?

4- Pourquoi ?
5- Que reprochez-vous aux entreprises ?
6- Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans votre métier ?

73
Livres
 BERNET-ROLLANDE Luc « L’essentiel en économie et en
banque : principes de techniques bancaires » ; 3éme édition
DUNOD

 MANCHON Eric « Analyse bancaire de l’entreprise », collection


CFPB ; 5ème édition

PRISSERT Pierre « Economie Monétaire et Bancaire » Collection


Banque ITB
Revues spécialisées
 Intelligence Magasine
 Micro finance et développement ; revue spécialisée en Microfinance
 Performance Magasine
 Réussir, octobre 2007, article traitant de l’économie et de la monnaie en
Afrique de l’Ouest

Support de cours
1-Gestion et Pratique Bancaire : M. Cheikh Diop professeur de banque
sup deco 2007 /MASTER 2
2-Gestion de trésorerie : M. Aboubacar Dianté professeur de gestion
de trésorerie sup deco 2007/MASTER 2
3-Droit Bancaire : sup deco 2007/MASTER 2

Sites Internet
www.bceao.int
www.finance gouv@sentoo.sn
www.cercle finance.com
www.adepme.sn
Moteur de recherche :
Google; www.altavistar.fr

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