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Chapitre 1 : Les stocks

NCT04

Les stocks sont des biens qu’une entreprise détient à une date donnée dans le but de les
vendre dans le cours normal de ses affaires ou de les utiliser pour fabriquer un produit
destiné à la vente.

Parce que les stocks sont bien souvent un des éléments les plus importants de l’actif d’une
entité, il convient d’apporter le plus grand soin à leurs mesures et leur présentation dans les
états financiers. Toute erreur dans la comptabilisation de ces éléments d’actifs a un effet
direct sur l’état de résultat et le bilan.

La norme comptable tunisienne NCT04 traite des questions associées à l’évaluation, la


comptabilisation et la présentation dans les états financiers des stocks autres que :

- Les stocks de travaux en cours liés à des contrats de construction, y compris les contrats
de prestations de services qui leurs sont directement rattachés. De tels contrats sont
traités au niveau de la norme comptable NCT09 – Contrats de construction.

- Les instruments financiers (régis par la norme internationale IAS 39 – instruments


financiers – comptabilisation et évaluation)

- Les stocks de minerais dans les industries extractives et les stocks de cheptel, de produits
agricoles et forestiers dans les états financiers des producteurs régis par des normes
comptables spécifiques (Norme internationale IAS 41 – Agriculture)
Section 1 : Détermination des coûts d’entrée en stock
Le coût d’entrée des stocks correspond au coût d’acquisition pour les éléments achetés et au
coût de production pour les éléments produits.
Il inclut l’ensemble des coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils
se trouvent.
Dans la définition du coût attribué aux stocks, il est nécessaire d’inclure les coûts
incorporables, c’est-à-dire les coûts associés directement aux éléments de stocks et qui font
donc partie intégrante de leur évaluation.

1.1- Le coût d’acquisition

Le coût d’acquisition des stocks comprend le prix d’achat, les droits de douanes à
l’importation et les taxes non récupérables par l’entreprise, ainsi que les frais de transport,
d’assurance liés au transport et tous les autres coûts directement liés à l’acquisition des
éléments achetés.
Toute réduction commerciale (remise, rabais et ristourne) et autres éléments analogues
doivent être déduits du coût d’acquisition.

1.2- Le coût de production

a- Les coûts incorporables


Le coût de production des stocks comprend le coût d’acquisition des matières consommées
dans la production, et une juste part des coûts directs et indirects de production pouvant être
raisonnablement rattachés à la production.

Les coûts directs et indirects de production comprennent les coûts de main d’œuvre directe,
de main d’œuvre indirecte, des amortissements et d’entretien des bâtiments et équipements
industriels et des frais de gestion et d’administration de la production. Ces coûts doivent être
analysés pour déterminer la juste part qui peut être considérée comme ayant contribué à
amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Lorsque le niveau réel de production est inférieur à la capacité normale de production, les
frais généraux fixes de production, tels que les charges d’amortissement des bâtiments et des
équipements industriels et les frais de gestion et d’administration de la production, sont
imputés au coût de production à hauteur du niveau réel de la production rapportés à la
capacité normale de production.
Les frais généraux fixes de production non imputés au coût de production sont constatés en
charges de la période au cours de laquelle ils sont encourus.

La capacité normale de production, correspond au niveau de production nominal, diminué de


la perte de capacité résultant des périodes normales de congés et arrêts de travail et des
activités d’entretien planifiés.

Le montant des frais généraux fixes imputés à chaque unité produite n’est pas augmenté par
suite d’une baisse de production ou d’une capacité inutilisée. Les frais généraux non affectés
sont constatés en charges de la période au cours de laquelle ils sont encourus.

Dans des périodes de production anormalement élevée, le montant des frais généraux fixes
imputés à chaque unité produite est diminué de façon que les stocks ne soient pas mesurés au-
dessus de le coût réel.

Les frais financiers qu’entraîne la détention des stocks destinés à la vente, sont
habituellement passés directement en charges. Ils sont constitués par des intérêts consécutifs
au financement des opérations et ne sont pas considérés comme un coût. En effet, les intérêts
servant à financer la détention de stocks ne sont en règle générale, pas incorporés dans la
valeur de ces stocks. Toutefois, et conformément à la NCT13 relative aux charges
d’emprunts, les frais financiers peuvent être inclus dans le coût de stocks si les conditions
suivantes sont satisfaites :

- Les frais sont directement affectables à l’acquisition ou la production des stocks (dont la
durée de préparation est substantielle),
- Il est probable qu’ils engendreront des avantages économiques futurs,
- Ils peuvent être mesurés de façon fiable.
Dans ce cadre, la NCT04 ajoute que, le cycle d’acquisition, de stockage ou de production,
doit être supérieur à 12 mois. Il s’en suit que les charges financières engagés pour des stocks
qui sont fabriqués de façon répétitive ainsi que pour des produit finis fabriqués en larges
quantité sont exclus de la possibilité de capitalisation.

b- Les coûts non incorporables :

En principe, les coûts qui ne sont pas engagés pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état
où ils se trouvent sont considérés comme non incorporables.

Ainsi, le coût des matières anormalement gaspillées, de main d’œuvre ou d’autres dépenses
perdues, qui ne sont pas encourues pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se
trouvent, ne doivent pas être incorporés au coût de production.

Les frais de vente et les frais généraux d’administration, ne sont pas considérés comme
directement liés à la production des stocks. Il s’agit de coûts non incorporables.

En effet, dans la plupart des cas, ces charges, et spécialement les frais d’administration, ont si
peu de rapport ou un rapport tellement indirect avec le processus de production, que toute
tentative de répartition serait purement arbitraire.

1.3- Considérations particulières

Pour les activités commerciales, il peut être approprié d’évaluer les stocks à la valeur de
réalisation nette, réduite de la marge bénéficiaire normale.

Pour les autres activités, et lorsqu’il n’est pas possible de déterminer le coût des stocks,
l’évaluation peut être effectuée soit au coût d’acquisition ou de production de biens
équivalents constaté ou estimé à la date la plus proche de l’acquisition ou de la production,
soit à la valeur de réalisation nette réduite de la marge bénéficiaire normale.
Les produits résiduels, notamment les déchets et les sous-produits, sont évalués à leur valeur
de réalisation nette. Cette valeur doit être déduite du coût de production du produit principal.

Les coûts d’acquisition ou de production peuvent être déterminés sur la base d’un coût
standard, dans la mesure où le coût global ne s’écarte pas de manière significative du coût
global réel de stocks pendant la période considérée.

Section 2 : Valorisation de stocks

2.1- Les méthodes de valorisation des stocks

Il est probable qu’au cours d’un exercice, les marchandises et les matières soient achetées à
des coûts différents. Ainsi, lorsque les stocks doivent être évalués à un coût et que différents
achats sont effectués à des coûts unitaires différents, la question est de savoir quel coût
retenir?

a- Le coût individuel

Les éléments de stocks identifiables sont évalués à leurs coûts individuels. Cela suppose que
nous sommes en mesure d’identifier chaque article vendu et chaque article encore en stock.
On attribue le coût d’achat réel de chaque article vendu au coût des marchandises vendues,
tandis que le coût réel de chaque article en magasin représentera la valeur du stock de
clôture.

L’application de cette méthode est limitée, et on ne peut l’utiliser avec succès que dans les
situations ou on traite un nombre relativement faible d’article couteux et faciles à identifier.

Pour les éléments de stocks, qui ne sont pas ordinairement fongibles et les produits fabriqués
et services affectés à des projets spécifiques, une identification spécifique de leurs coûts
individuels sera déterminée article par article ou catégorie par catégorie.
b- La méthode du coût moyen

Comme son nom l’indique, la méthode du coût moyen consiste à attribuer les coûts aux
articles stockés selon la base du coût moyen des tous les articles semblables acquis ou produit
durant toute la période considérée.

La méthode du coût moyen pondéré utilisée avec la méthode de l’inventaire périodique est
souvent appelée la méthode du coût moyen pondéré.

c- La méthode du premier entré premier sorti (PEPS)

La méthode PEPS suppose une répartition des coûts entre les articles en stocks et les articles
consommés ou vendus suivant l’hypothèse selon laquelle les articles sont consommés ou
vendus dans l’ordre ou l’entreprise les achetés ou fabriqués. On suppose que les articles
achetés ou fabriqués en premiers, sont les premiers à être vendus ou consommés.
Les coûts des articles restants en stocks à la fin de la période, sont valorisés aux coûts des
stocks les achetés ou produits en derniers.

Un des principaux avantages de la méthode PEPS réside dans le fait que le stock de clôture
est évalué à une valeur proche du coût actuel, étant donné qu’il est toujours composé des
articles achetés ou fabriqués en derniers. Ceci est particulièrement vrai pour les stocks qui ont
une rotation rapide.

Remarque : La NCT04 ne fait pas référence à la méthode du Dernier Entré Premiers


Sorti (DEPS).

2.2- Le choix d’une méthode de valorisation des stocks

Le choix d’une méthode de valorisation des stocks est le résultat d’un compromis, car il est
rare qu’une formule corresponde parfaitement au contexte de toutes les entreprises. Ce choix
relève d’un jugement professionnel.
Une entreprise, peut en même temps, utiliser différentes méthodes d’évaluation des stocks
pour différents types de stocks, mais une fois choisie, il convient de l’appliquer avec
constance d’un exercice à l’autre, en accord avec la convention de permanence des méthodes.

Section 3 : La comptabilisation des stocks

3.1- Catégories de stocks

Dans le cas des entreprises commerciales, un seul compte de stock, intitulé stock de
marchandises, apparaît dans les états financiers.
Dans le cas des entreprises industrielles, on trouve habituellement les 3 comptes de stocks
suivants :
- Stock de matières premières,
- Stock de produit en cours,
- Stock de produits finis.

Le coût attribué aux biens et aux matières achetées mains non encore en voie de fabrication
ou de transformation est présenté dans le compte de stock de matières premières.
On impute au compte stock de produits en cours, le coût des matières premières utilisées, le
coût de la main d’œuvre directement engagée dans le processus de production ainsi qu’une
juste part des coûts indirects de production.
Le coût attribuable aux produits achevés mais non encore vendus à la clôture de l’exercice est
présenté dans le compte stock de produit finis.

3.2- Méthodes de comptabilisation

Deux méthodes peuvent être utilisées pour la comptabilisation des stocks : la méthode de
l’inventaire permanent et la méthode de l’inventaire intermittent.
a- La méthode de l’inventaire permanent :

Dans la méthode d'inventaire permanent, les produits achetés ou fabriqués sont portés dans le
compte de stock au moment de leur acquisition ou production. Leurs sorties pour être utilisés
dans la production ou pour être vendus constituent des charges de l'exercice et sont portées,
de ce fait, dans l'état de résultat.

b- La méthode de l’inventaire intermittent

Dans la méthode d'inventaire intermittent, tous les achats sont considérés provisoirement
comme des charges de l'exercice et les stocks sont déterminés de manière extra-comptable à
la date de l'arrêté de la situation comptable et portés dans les comptes de situation et de
résultat. Les stocks correspondent ainsi aux charges préalablement comptabilisées et non
consommées à la date d'arrêté de la situation comptable.

3.3- Le choix d’une méthode de comptabilisation

Selon la NCT04, la comptabilisation des flux d'entrée et de sortie des stocks par la méthode
d'inventaire permanent est plus appropriée dans la mesure où elle permet d'établir une
correspondance directe entre les coûts des stocks vendus et les revenus y afférents. Elle
permet également un suivi comptable des stocks et favorise l'arrêté rapide des situations
comptables périodiques.

La méthode de l’inventaire permanent s’adapte particulièrement bien aux articles dont le coût
unitaire est élevé.

En revanche, les stocks composés d’un nombre élevé de produits et dont le coût unitaire est
faible, sont généralement suivi selon la méthode de l’inventaire intermittent.

Quelle que soit la méthode de comptabilisation retenue, les stocks doivent faire l'objet d'un
inventaire physique au moins une fois par an.
Section 4 : Evaluation des stocks à la date de clôture

Le principe est que l’évaluation des stocks à la date de clôture doit se faire à la valeur la plus
faible entre son coût et sa valeur de réalisation nette

4.1- Détermination de la valeur de réalisation nette

La valeur de réalisation nette des stocks doit être déterminée sur la base de l'hypothèse la plus
vraisemblable de la valeur probable de réalisation des stocks dans des conditions normales de
vente. Il est également tenu compte des données connues après la clôture de l'exercice dans la
mesure où ces données confirment les conditions existantes à la clôture de l'exercice.

La valeur du marché, connue à la clôture de l'exercice, constitue généralement une mesure


appropriée de la valeur probable de réalisation des éléments de stocks destinés à être vendus
(marchandises, produits finis et produits en cours). Toutefois, pour les stocks détenus pour
satisfaire des contrats de vente fermes, le prix spécifié dans le contrat est plus approprié.

L'évaluation des matières premières et consommables destinées à être utilisées dans la


production à la valeur de réalisation nette est envisagée lorsqu'une baisse des prix des
matières premières ou consommables est telle que le coût des produits finis atteint un niveau
supérieur à leur valeur de réalisation nette. Le coût de remplacement constitue généralement
une mesure appropriée de la valeur de réalisation nette des matières premières et
consommables.

L'estimation de la valeur de réalisation nette est faite pour chaque type d'éléments en stocks,
ou par éléments autrement regroupés dans la mesure où leur traitement regroupé permet de
mieux refléter le résultat de la période, par exemple lorsque la vente des éléments regroupés
se fait de manière simultanée.
4.2- Dépréciation des stocks

L'évaluation des stocks à leur valeur de réalisation nette doit aboutir à la constatation de toute
dépréciation et perte éventuelle sur les stocks détenus par l'entreprise en charges de l'exercice
au cours duquel la dépréciation ou la perte s'est produite.

Les pertes éventuelles sur les engagements fermes d'achat d'éléments stockables doivent être
également déterminées et constatées en charges de l'exercice, dans la mesure où les contrats
de vente conclus ou d'autres circonstances indiquent que la vente de ces éléments se fera à
des conditions ne permettant pas de couvrir ces pertes.

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