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Thème
Pour l’obtention du
Octobre 2003
Dédicaces
Je dédie ce travail à :
Amina
Remerciements
Je remercie particulièrement :
9 Le personnel de la DRE ;
9 M. MAZARI de la DEJRC ;
assistance ;
SOMMAIRE
Introduction générale 1
Depuis une dizaine d’années, l’Algérie subit d’énormes changements dans les comportements
sociaux, économiques, politiques, voire même culturels. Ces mutations sont dues à la
transition d’une économie planifiée et administrée, caractérisée par une relative stabilité de
l’environnement et une faible concurrence locale, à une économie de marché. Cela implique
pour les dirigeants une ouverture sensible de leur conception traditionnelle de la gestion.
Ce nouvel environnement mouvant et incertain, caractérisé par une concurrence accrue, par la
primauté de l’offre et de la demande et par la possibilité de faillite, implique une
compétitivité constamment renouvelée de tous les secteurs de l’économie et particulièrement
de ceux des services dont le secteur bancaire est au cœur.
En effet, il n’est plus requis aujourd’hui de démontrer l’importance du rôle qu’est appelé à
jouer le système bancaire dans toute stratégie de développement. La présence d’un système
bancaire performant : sain, solide, dynamique et ouvert a été, partout dans le monde, un
facteur déterminant pour favoriser la réussite de politiques de progrès et de prospérité. En
revanche, un système bancaire affaibli a toujours été parmi les facteurs qui ont entraîné
l’échec d’autres politiques de développement et de croissance.
1
L’Organisation Mondiale du Commerce
publiques économiques et de la loi n°90/10 relative à la monnaie et au crédit, ces textes
juridiques ont permis d’attribuer l’autonomie aux banques algériennes. Par conséquent, ils ont
permis d’élargir le champ d’action de ces banques et d’encourager l’émergence de la
concurrence dans ce secteur.
Face à cette situation, nos banques doivent faire preuve de plus d’imagination et d’innovation
afin de s’adapter aux profondes mutations, se préparer aux éventuels bouleversements et
devenir plus compétitives et mieux armées.
C’est ainsi que dans ce contexte, la multiplication des besoins d’une clientèle de plus en plus
diversifiée et exigeante a conduit ces banques à se doter de stratégies de plus en plus orientées
vers le client. A cet effet, elles ont par exemple élargi leurs gammes de produits en fonction
des nouveaux besoins et accru leur capacité d’intervention dans la prestation d’un nombre
grandissant de services divers (Ingénierie financière, Assurances, etc.) ; elles ont également
renforcé leurs structures par l’extension des réseaux d’agences, l’intégration de nouvelles
fonctions (ex. Marketing, Contrôle de Gestion, Contrôle Interne, Audit), etc.
Mais l’efficacité de telles stratégies est, en grande partie, déterminée par la performance des
agences : unités de base de l’exploitation bancaire. Ces unités sont à la base de la performance
globale de la banque ; elles doivent œuvrer en fonction des orientations et choix stratégiques
qui leur sont déployés, dans la limite des moyens mis à leur disposition et dans le cadre des
contraintes réglementaires notamment les limites opérationnelles du contrôle interne.
En d’autres termes, c’est au niveau de l’agence que se dessine l’avenir de la banque. c’est à
son niveau que les produits sont commercialisés et les services prestés, les relations avec les
clients sont créées et entretenues, les besoins exprimés ou même potentiels de la clientèle sont
recensés, …
Ceci ne peut être concevable que dans le cadre d’un système permettant d’assurer et de
vérifier en permanence la performance des actions entreprises au niveau opérationnel et leur
cohérence avec les objectifs généraux de la banque. Ce système doit être cohérent et objectif
et peut être articulé aux systèmes d’évaluation et d’incitation des hommes.
Les systèmes de mesure des performances des agences bancaires s’insèrent dans ce cadre. La
mise en place de tels systèmes s’avèrent, à l’heure actuelle, nécessaire et incontestable pour
les banques algériennes. A cet effet, une analyse approfondie sur la nature de ces systèmes,
leurs objectifs et les principes de leur construction, sur les problèmes liés à leur mise en place
ainsi que sur les éventuelles propositions à même d’améliorer leur efficacité revêt un caractère
pertinent, voire problématique.
De tels systèmes sont généralement confiés au contrôle de gestion, car ce dernier s’illustre
comme un instrument de mesure, de pilotage et d’amélioration des performances et répond
aux exigences et aux attentes des banques. Grâce à ses outils, Il permet de mesurer la
réalisation des objectifs fixés et d’instaurer une communication efficace entre les différents
niveaux hiérarchiques, notamment entre l’agence et le siège.
A cet effet, nous tenterons, par le biais de ce mémoire, d’apporter des éléments de réponse
aux préoccupations suivantes :
 Quels sont les objectifs d’un système de mesure de performances des agences
bancaires, les principes de sa construction et les préalables à sa mise en place ?
 Quels sont les principaux outils qu’offre le contrôle de gestion à l’effet de mesurer
les performances des agences bancaires ?
 Comment est effectuée la mesure des performances des agences de la CNEP-
Banque ? Quelles sont les carences ou incapacités entravant la mise en œuvre
effective d’un système de mesure des performances de ces agences ? Que peut-on
suggérer en vue d’y remédier ?
Pour répondre à cette problématique, nous avons structuré notre mémoire en six chapitres
distincts mais complémentaires :
Le premier chapitre a pour but de mettre en évidence le lien existant entre la mesure des
performances et le contrôle de gestion. Il portera sur ce dernier, sur ses objectifs et sur ses
principaux outils,
Le second chapitre tentera de clarifier les notions de performance, de sa mesure et de
l’agence, en général, et de la mesure des performances des agences bancaires en particulier. Il
tentera également d’expliciter les objectifs et les enjeux associés à cette mesure,
Quant au troisième chapitre, il essayera de cerner les principes de construction d’un
système de mesure des performances des agences bancaires et les éventuels préalables à sa
mise en place,
Dans le quatrième chapitre, seront présentée les deux principaux outils du contrôle de
gestion qui permettent la mesure de performances des agences bancaires, en l’occurrence, le
compte d’exploitation analytique et le tableau de bord de l’agence ;
Le cinquième chapitre, quant à lui, sera consacré à l’exposé d’une méthodologie de
conception et de mise en place d’un système de mesure des performances des agences
bancaires ;
Enfin, le sixième chapitre mettra en exergue le cadre actuel de la mesure des performances
des agences de la CNEP-Banque et les perspectives en la matière. Nous analyserons les
problèmes et les carences constatés pendant les trois mois de stage que nous avons effectué à
la Direction de la Prévision et du Contrôle de Gestion de cette banque. Nous essayerons par la
suite, de formuler quelques recommandations qui nous semblent réalisables.
A l'origine, le contrôle de gestion s'est développé à partir des années 30, aux Etats-Unis,
au sein des grandes entreprises industrielles. Il est apparu pour répondre à un souci de
recherche permanente de l'efficacité et aux besoins des dirigeants de mieux maîtriser la
gestion, compte tenu des contraintes organisationnelles telle que la nécessité de
décentralisation des décisions. Il est également apparu pour répondre à un besoin d'évaluation
des performances des managers, des activités qu'ils gèrent, des produits qui en résultent et de
celles des centres de responsabilité dans lesquels les décisions sont mises en œuvre.
Le contrôle de gestion bancaire trouve ses origines dans le contrôle de gestion industriel.
Mais il n’est intervenu dans le monde bancaire qu'à la fin des années 70. Ce retard s'explique
d'une part, par la limitation de la concurrence, due à l'encadrement réglementaire qui a
longtemps marqué le secteur bancaire et, d'autre part, par la difficulté de mettre en place une
comptabilité de gestion des activités bancaires. Ces dernières, étant multiples et complexes,
rendent délicates la fixation des objectifs et la mesure de performance.
Néanmoins, ce retard par rapport aux entreprises industrielles s'est résorbé peu à peu
grâce aux différentes mutations et évolutions qu'a connues le secteur bancaire. De ce fait, le
contrôle de gestion joue actuellement un rôle-clé dans les banques modernes en tant
qu'avantage concurrentiel. Il est devenu leur système nerveux. Il constitue une fonction
indispensable qui, par son intermédiaire et son recours à un grand nombre d'instruments de
gestion, sont définis et déclinés les objectifs, mesurés et diffusés les résultats et les
performances, responsabilisés les différents niveaux hiérarchiques, etc.
Le concept de contrôle de gestion est souvent difficile à cerner car il repose sur deux
termes (contrôle et gestion), eux-mêmes susceptibles d'avoir un contenu varié.
La notion de contrôle fait souvent penser aux aspects répressifs des contrôleurs, entendue
dans le sens de vérification et de surveillance. Toutefois, cette définition semble aujourd'hui
en voie de dépassement au profit de l'acceptation anglo-saxonne du terme (control) employé
dans le sens de maîtrise. Contrôler signifie également « piloter la performance recherchée par
l'entreprise »1.
1
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.15
6
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
La gestion, quant à elle, peut se définir comme « l'activité sociale qui consiste à utiliser
les ressources dans une organisation de la façon la plus performante possible afin de réaliser
le mieux les buts assignés à cette organisation »1. En effet, gérer c'est choisir un but, c'est
mettre en œuvre un plan d'actions, c'est mesurer et décider pour survivre et se développer.
Pour d'autres auteurs, le contrôle de gestion est défini comme « une démarche
permettant à une organisation de clarifier ses objectifs de performance et d'en piloter la
réalisation progressive, en assurant la convergence des actions engagées par les différentes
entités de la structure » 3.
De ce qui précède, il apparaît que le contrôle de gestion est un processus qui met en
relation trois éléments. Ces éléments définissent le champ d'actions de chaque responsable:
1
ERFI (Equipe de Recherche sur la Firme et l’Industrie), Université de Montpellier I, Initiation à la gestion,
Edition Eyrolls, Paris, 1991, p.1
2 ème
ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3 édition, Revue banque
éditeur, Paris, 2000, p.49
3
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.34
4
AMAZIGH, Le Contrôle de Gestion Bancaire, Edition Technique, 1978
7
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Objectifs
Pertinence Efficacité
Contrôle
de gestion
Moyen Résultats
Efficience
Mettre en place un système de contrôle de gestion n'est pas une chose aisée,
particulièrement quand les activités sont multiples et complexes comme c'est le cas de la
banque. Il importe alors de s'interroger sur les objectifs recherchés de cette mise en place.
8
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Le contrôle de gestion, lors de son exercice, a de multiples objectifs qui sont, ici, précisés
en référence à deux aspects majeurs.
Cela suppose que le contrôle de gestion soit en mesure de mettre en place un système de
comptabilité analytique et un système d'informations permettant la collecte, la synthèse,
l'analyse et la diffusion de la bonne information, au bon moment.
Le contrôle de gestion est défini depuis quelques années comme "une démarche de
pilotage de la performance de l'entreprise"1. Cette définition indique la nature de l'objectif
visé par le contrôle de gestion qui est le pilotage de l'organisation. En fait, piloter c'est à la
fois, fixer des objectifs, mettre en œuvre des moyens et prévoir des régulations assurant
l'adéquation objectifs-moyens.
Les systèmes de pilotage sont alimentés par le système d'informations et s'appuient sur
des outils comme la planification stratégique, la planification opérationnelle, la gestion
budgétaire ou le contrôle des risques qui s'articule autour du contrôle interne.
1
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.19.
9
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Rappelons que la banque a pour caractéristique d'être une entreprise de réseaux exerçant
de multiples activités disséminées sur de nombreux sites et diversifiées sur plusieurs métiers.
Il est alors indispensable de maintenir la cohérence entre sa stratégie, ses objectifs et les
différentes décisions que les opérationnels sont amenés à prendre continuellement. Ce rôle est
assigné au contrôle de gestion de part la nature de ses outils, qu'il convient d'ailleurs de
présenter.
Ne seront présentés que les principaux outils du contrôle de gestion bancaire d'une façon
synthétique, notre but, ici, n'étant pas de présenter les aspects liés aux différents outils en
détail.
Elle permet de découper le résultat global par centre de profit et de porter une
appréciation sur les éléments internes de la compétitivité de la banque. La démarche de calcul,
qui sera détaillée plus loin par agence bancaire, se décompose en les quatre étapes
intermédiaires suivantes:
La détermination des charges affectées. Elle consiste à ajouter aux charges propres du
centre de profit, les charges des centres de structure et de support et les charges liées aux
prestations rendues par les centres opérationnelles. (cf. chapitre 4 § I.2)
10
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Le calcul du RBE
RBE = PNB – charges d’exploitation
Ces calculs sont souvent complétés par différents ratios d'analyse et de suivi de la
rentabilité. Citons à titre d'exemple le ratio de profitabilité RP = RN / PNB qui mesure la
capacité du centre à générer des profits par son activité courante.
Il s'agit d'une dimension de plus en plus demandée au contrôle de gestion. En effet, il est
nécessaire pour la banque de savoir si la relation qu'elle entretient avec un client est profitable
ou non afin d'orienter ses choix commerciaux et sa stratégie de développement.
1 ème
ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3 édition, Revue banque
éditeur, Paris, 2000, p.49.
11
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Les prévisions servent de base pour la mise en œuvre des procédures budgétaires et de
planification ainsi que pour l'établissement de projections pluriannuelles de résultat et de
comportement des grands équilibres financiers.
III.2.2. Le plan
La planification stratégique a pour finalité de faire en sorte que soit posé un certain
nombre de questions sur l'entreprise. Les réponses à ces questions permettent d'évaluer les
forces et les faiblesses, les menaces et les opportunités en terme du positionnement
concurrentiel de l'entreprise, c'est à dire en prenant en compte les évolutions prévisibles de
l'environnement.
1 ème
ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3 édition, Revue banque
éditeur, Paris, 2000, p.254 .
12
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
C’est une action volontariste, entreprise par la banque en vue de reconnaître ses
possibilités d’actions et ses évolutions internes et externes ;
Elle constitue un moment fort dans la vie de la banque. Cette dernière étant tenue, dans le
cadre de la planification stratégique, d’une obligation de réflexions prospectives et
collectives qui guident ses actions ultérieures et qui mobilisent ses forces ;
La planification stratégique est enfin une nécessité pour répondre aux besoins de
transversalité des projets dont l’horizon est généralement supérieur à l’exercice et dont la
définition implique la participation de multiples directions.
III.2.3. Le budget
Il consiste à comparer le niveau des réalisations à celui des prévisions. Les écarts
dégagés sont analysés en recherchant leurs causes éventuelles, ce qui permet d'envisager des
mesures correctives permettant d'atteindre les objectifs ou de les réactualiser, même en cours
d'années, si le besoin s'en fait sentir.
1
ROUACH M. et NAULLEAU G., Contrôle de gestion et Stratégie dans la banque, Revue banque éditeur,
Paris, 2000. p23.
13
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Le tableau de bord décentralisé servant pour outil d'aide au pilotage des différents centres
décentralisés, il suit au moyen d'indicateurs appropriés, un nombre limité mais prioritaire et
pertinent de points clés de gestion contrôlés par ces entités.
1
LONING H., PERSQUEUX Y. ET COLL, Le contrôle de gestion, Dunod, Paris, 1998. p.70.
2 ème
ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3 édition, Revue banque
éditeur, Paris, 2000, p.290.
14
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Les indicateurs de pilotage diffèrent en fonction de leurs utilisateurs, c'est la raison pour
laquelle ils doivent être choisis et conçus de façon à assurer une cohérence des différentes
actions avec les plans stratégiques de la banque.
Ils cherchent à clarifier les objectifs stratégiques et à les traduire en valeurs cibles
concrètes en assurant le déploiement de la politique générale à l’intérieur de la banque. Ils
permettent, également, d’assurer un retour d’expérience sur la stratégie, de l’évaluer et de la
guider pour l’affiner progressivement2.
1
GERVAIS M., Contrôle de Gestion, 7ème édition, Economica, Paris, 2000, p.596.
2
Ibid., p.581.
15
Chapitre 1 Présentation du contrôle de gestion bancaire
Parmi les contributions les plus récentes dans ce domaine, le tableau de bord équilibré
(balanced scorecard) de KAPLAN R. et NORTON D. reste le tableau de bord à orientation
stratégique le plus répandu. En effet, bien qu’il reste centré sur la performance financière, cet
outil a pour objectif d’offrir une vision équilibrée de la performance en cherchant à
promouvoir un choix d’indicateurs plus cohérents avec la stratégie de l’entreprise. Ce choix
repose sur le modèle de causalité existant entre les quatre axes : finance, clients, processus
interne et apprentissage organisationnel (cf. chapitre2, §1.2.1).
Conclusion
Le contrôle de gestion bancaire est défini depuis quelques années comme un processus de
pilotage de la performance de la banque qui, grâce à ses outils (de suivi et de prévision)
assure une fonction de coordination des différentes actions et d’incitation des acteurs de la
banque à agir dans le sens des objectifs généraux.
16
Chapitre
Concepts de
2 base et objectifs
I. CONCEPTS DE BASE
Ainsi, pour LORINO Philippe « est performance dans l’entreprise tout ce qui, et
seulement ce qui, contribue à améliorer le couple valeur-coût (a contrario, n’est pas
forcément performance ce qui contribue à diminuer le coût ou à augmenter la valeur,
isolément) ». Elle est également « tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à atteindre les
objectifs stratégiques » 2.
I.1.1. L’efficacité
L’efficacité traduit l’aptitude à atteindre les objectifs. Elle est donc la capacité d’une
organisation à atteindre le but qu’elle s’est fixé. Elle peut être quantifiable et mesurable (ex.
le but de profit, de croissance) mais peut aussi parfois, s’apprécier de façon uniquement
qualitative (réussite ou échec du lancement d’un produit par exemple).
1
AGBODAN M.M. et AMOUSSOUGA F.G., Les facteurs de performance de l’entreprise, Actualité
Scientifique, France, 1995
2
LORINO P., Méthodes et pratiques de la performance, Edition d’organisation, Paris, 1998, pp. 18-20.
18
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
I.1.2. L’efficience
L’efficience, quant à elle, « maximise la quantité obtenue à partir d’une quantité donnée
de ressources ou minimise la quantité de ressources consommées pour une production
donnée »1. Nous entendons alors par efficience, la mesure d’absence de gaspillage dans
l’emploi de ressources (humaines, techniques, financières et autres) tout en étant efficace.
I.1.3. L’économie
L’économie renseigne sur le prix auquel ont été acquises les ressources utilisées pour
atteindre l’objectif fixé. Les ressources doivent se procurer au moindre coût.
Coûts
Efficacité : « sortie »
Efficience : « coûts/sortie »
Ainsi, par exemple, la réduction des coûts a, pendant longtemps, été le seul vecteur de
performance pris en compte. Aujourd’hui, et avec l’avènement du marketing et le
développement de stratégies de différenciation, les conditions de succès et de réussite sur les
1
MALO J-L. et MATHE J-C., L’essentiel du contrôle de gestion, Edition d’Organisation, 2ème édition, Paris,
2000, p. 106.
19
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
marchés ont évolué, et la variable prix (alignée aux coûts) ne prend parfois qu’une place
secondaire, comme c’est le cas par exemple de l’industrie des produits de luxe.
La mesure est une évaluation d’une grandeur par comparaison avec une grandeur
constante de même espèce prise comme référence (unité, étalon). La mesure de la
performance est alors l’évaluation du réalisé par rapport à un référentiel préalablement fixé.
Elle « permet avant tout d’objectiver la nature de la performance recherchée, ce qui favorise
une représentation commune de cette performance au sein de l’entreprise, point de départ
incontournable pour assurer la convergence des efforts engagés et des actions entreprises »1.
1
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.21
20
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
A posteriori, il s’agit de mesurer la performance passée qui porte le plus souvent sur des
éléments financiers (ventes, profit, part de marché, etc.) ;
En réalité, le choix d’une mesure n’est pas aussi simple qu’il paraît à première vue, car
les différentes mesures n’appréhendent toujours la performance que d’une façon incomplète.
Cette difficulté concerne aussi bien les mesures non financières que les mesures financières de
la performance, sauf que le degré de difficulté pour ces dernières est moindre.
Par exemple, la satisfaction des clients, qui est une mesure non financière, est une notion
difficile à cerner par une mesure unique tel qu’un niveau de fidélité, le nombre de
réclamations, les réponses apportées à une enquête de satisfaction, qui ne donnent qu’une
vision plus ou moins fidèle de cette satisfaction.
De même, la notion de profit, qui est une mesure financière, apparaît intuitivement claire
mais elle est difficile à représenter dès lors que plusieurs mesures peuvent lui être associées
(bénéfice comptable, la valeur actualisée des cash-flows, la valeur ajoutée, etc.) et que
chacune de ces mesures représente des avantages spécifiques, mais aucune n’est exempte de
défauts.
En outre, la mesure de performance peut être délicate, car la performance finale s’inscrit
dans la durée et on ne peut apprécier que des résultats intermédiaires, ponctuels, ne
s’exprimant pas nécessairement dans les mêmes termes que la performance finale.
Par exemple, on ne peut mesurer le bénéfice final d’une entité, mais uniquement une
suite de résultats annuels ; or, le bénéfice dégagé à une date donnée reflète de façon imparfaite
la performance obtenue, car un certain nombre d’actions engagées n’ont pas encore produit
21
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
leurs résultats qui ne se traduisent pas encore en terme de bénéfice. Ainsi, une bonne
performance à un instant donné pourra cacher des problèmes concernant la performance
future.
qui ont nécessité d’accorder une importance accrue aux inducteurs non financiers de la
performance et d’assurer leur suivi.
Ainsi, « le concept de performance doit passer par des résultats financiers compétitifs en
même temps que par la préservation ou le développement des capacités et compétences
stratégiques de l’entreprise »1.
1
BUGHIN-MAINDIAUX C. et FINET A., Les mesures non financières de la performance, Revue des Sciences
de Gestion, n° 175-176, France, 1er trimestre, 1999, p. 48.
2
Nous nous sommes basés essentiellement sur les travaux de BUGHIN-MAINDIAUX C. et FINET A., op. cit.
pp. 48-51.
22
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
Créer de la valeur pour les clients (perspective clients) se traduira en une création de valeur
pour les actionnaires (perspective financière), mais à la condition que les processus internes
soient maîtrisés (perspective processus interne), et pour s’assurer que le client de demain aura
la même appréciation positive, l’entreprise doit s’inscrire dans un processus d’apprentissage
et de développement (perspective d’apprentissage et de croissance).
1 L’axe financier
Comment nos Objectifs mesures
clients nous
En quoi
considèrent-ils ?
Sommes-nous
Les meilleurs ?
2 L’axe client
Objectifs mesures 3 L’axe processus
internes
Objectifs mesures
4 L’axe innovation et
apprentissage
Objectifs mesures
Un continuum temporel qui stipule que le lien de cause à effet existant entre la mesure
non financière (cause) et la mesure financière (effet) de la performance a un caractère non
exclusif qui les situe sur un continuum temporel : le progrès réalisé sur des indicateurs non
financiers influeront sur la performance financière.
23
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
Compétences et Résultats à
capacités stratégiques court terme
Satisfaction
des clients Part de
Qualité marché
Flexibilité Rentabilité
annuelle
Processus de
gestion
Polyvalence
du personnel
Flux Formation Investissements
d’informations Entretien
Partenariat Marchés
Les objectifs primaires et secondaires, les objectifs secondaires (la satisfaction des
clients par exemple) influencent également les performances finales à l’égard des objectifs
primaires, ils méritent donc qu’on en évalue la performance.
24
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
Cette approche permet de savoir, où, quoi, pourquoi et pour qui mesurer. La chaîne de
valeur de PORTER M. est la référence de base la plus utilisée à cet égard. Elle touche à la
problématique des mesures non financières du moment qu’elle met l’accent sur les
caractéristiques d’un produit pour qu’il apporte une valeur à son consommateur.
En effet, selon PORTER M., la chaîne de valeur sert à décomposer la firme en activités
pertinentes au plan stratégique. Elle est utilisée dans le but de comprendre le comportement
des coûts et de saisir les sources existantes et potentielles de différentiation1.
Ci-dessous, est présentée la chaîne de valeur d’une banque, adaptée par CANALS J. à
celle proposée par PORTER M. Elle met en évidence les occasions de création de valeur dans
une banque. Chaque activité crée de la valeur si :
INFRASTRUCTURE M
Activités A
de GESTION DES RESSOURCES R
soutien HUMAINES G
TRAITEMENT DES E
OPERATIONS
M
Activités COLLECTE SERVICES A
principales DES MARKETING
FINANCIERS R
RESSOURCES
G
E
Elle consiste à rechercher et à maîtriser les causes des coûts plutôt que de constater leurs
effets, et donc à apprécier les performances qualitatives et les performances quantitatives.
1
LORINO P., Méthodes et pratiques de la performance, Edition d’organisation, 3ème édition, Paris, 1998, p.97
25
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
En effet, c’est le fait de reconnaître que tout coût a une cause et que l’obtention des seuls
résultats financiers ne permet en aucun cas d’identifier les événements causant ces résultats
financiers qui poussent à la recherche d’indicateurs représentant la performance globale. Les
coûts n’en représentent qu’une partie.
L’enjeu de cette approche consiste à déterminer le bon arbitrage entre les trois
composantes de la performance, au travers desquels elle se mesure. Il s’agit des coûts, des
délais et de la qualité.
De toute manière, la performance n’existe que si elle se mesure par rapport à un domaine
d’actions et un horizon de temps. Elle ne peut se définir de manière absolue et est le plus
souvent attachée à la notion de responsabilité. Un responsable est celui qui peut ou doit agir
sur un ensemble de paramètres de la performance en vue d’atteindre un but qu’il s’est fixé ou
un objectif qui lui a été assigné, et qui doit rendre comptes sur sa performance et sur
l’utilisation des moyens qui ont été mis sous son autorité1.
Dans la littérature des sciences de gestion (gestion des contrats, finances), une relation
d’agence se crée entre deux ou plusieurs parties, lorsqu’une de ces parties, désignée comme
l’agent (mandataire), agit dans un domaine décisionnel particulier, soit de sa part, soit comme
représentant de l’autre partie, désignée comme le principal (mandant)2.
La mise en œuvre de cette relation est devenue de plus en plus indispensable dans un
contexte exigeant des firmes, notamment de celles de grandes tailles, la décentralisation et la
délégation de leur pouvoir de décision.
Ainsi, pour satisfaire à cette exigence et pour assurer l’efficacité de leur gestion, les
banques, à l’instar des entreprises de tailles, ont également adopté des mécanismes de
décentralisation et de délégation de leur pouvoir à différentes entités de gestion créées à cet
effet. Il s’agit par exemple des directions et départements fonctionnels, des directions
régionales, des succursales et des agences.
1
ALAZARD C., SEPARI S., Contrôle de gestion (manuel & application), Dunod, 5ème édition, 2001, p.8.
2
LORINO P., Comptes et récits de la performance, édition d’organisation, Paris, 1995, p. 36.
26
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
Pour toutes ces raisons, il est indispensable de mener une démarche de mesure de
performance de l’agence bancaire afin d’optimiser le réseau bancaire. Cette performance est
généralement mesurée par rapport à un référentiel (objectif ou but que l’agence se voit
assigner, qu’elle se fixe ou négocie, niveau de performances d’agences similaires, normes
sectorielles, limites fixées par le contrôle interne, etc.). Elle est nécessairement
multidimensionnelle, car les buts de l’agence sont multiples, et pose inévitablement les
mêmes difficultés évoquées ci-dessus.
La mesure des performances des agences bancaires ne peut constituer une fin en soi, elle
vise en effet une multitude d’objectifs et de buts que nous regrouperons comme suit:
La mesure de performance des agences bancaires assure avant tout une fonction sur le
plan cognitif dans la mesure où :
27
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
En effet, la définition des critères de mesure des performances des agences est une façon
privilégiée de faire connaître les choix stratégiques au sein de la banque. Car, cela permet
d'amortir le risque d'incohérence entre les buts globaux de la banque et les actions locales
prises au niveau des agences. Cette incohérence est souvent due à l'éloignement géographique
des agences, à la spécificité et la spécialisation de chacune et aux changements stratégiques, et
donc de direction, induits par l'incertitude de l'environnement. Cela constitue des freins
importants à une bonne communication au sein de la banque.
Ainsi, en fournissant à tous les niveaux de la hiérarchie des informations sur les résultats
produits par les agences (feed-back) la mesure des performances de ces dernières crée un
climat de communication au sein de la banque.
La mesure des performances des agences bancaires joue également un rôle très important
dans une perspective d'incitation des responsables d'agences en les mettant sous tension en
direction de la performance définie. Cette tension peut être transformée en une dynamique
créatrice de performance et d'apprentissage. Il s'agit, alors, de dynamiser leurs comportements
dans cette direction grâce aux systèmes de sanctions/récompenses indexés sur la performance
recherchée.
28
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
Prenons l'exemple du délai de traitement d'un dossier de crédit. Il peut constituer un très
bon indicateur de la satisfaction des clientèles demandeuses de fonds. Cependant, il ne peut
être le bon indicateur de performance sur lequel s'appuie le système de rétribution, si la
décision d'octroi ou de refus a été prise sans mener une analyse approfondie garantissant que
c'est la bonne décision.
1
KAPLAN R.S. et NORTON D.P., Le Tableau de Bord Prospectif : Un système de pilotage de la performance,
Harvard Business Review, les systèmes de mesure de la performance, Editions d’Organisation, Paris, 1999,
p.235.
29
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
subalternes d'un autre côté. Cela permet de mieux apprécier les performances et les
compétences, donne de la chance à chacun de s'expliquer, d'argumenter et de défendre sa
position, charge les responsables d'expliquer en toute franchise, à leur subordonnés pourquoi
ils ont reçu telle ou telle sanction ou récompense. Ce qui, pour ECCLES Robert G., signifie
"qu'ils devront apprendre à conduire de vrais entretiens d'évaluation des performances"1.
Comme nous l'avons déjà vu, la mesure des performances des agences crée une certaine
dynamique au sein de la banque. Cela se trouve bien dans l'expression américaine « what gets
measured gets managed », qui est traduite en français par « on ne gère bien que ce que l’on
mesure »2, ce qui signifie que pour piloter, il faut bien mesurer.
1
KENNEDY C., Toutes les réponses aux grandes questions du management, Edition Maxima, paris, 1996
2
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p. 44.
30
Chapitre 2 Concepts de base et objectifs
le réalisé et le prévu, dont l’analyse conduit à générer de la réactivité, car le diagnostic des
causes des écarts conduit à la détermination des plans d’action ou de décisions correctifs
(régulation) et permet, à moyen terme, d’ajuster ou de remettre en cause la stratégie
(apprentissage).
Par ailleurs, c’est grâce à la mesure que la banque peut se donner un cap de performance
commun, sur la base duquel elle pourra ensuite exercer une dynamique de contrôle de sa
performance et de celle de ses différentes agences.
Conclusion
Nous avons vu que la performance, mesurée a priori ou a posteriori, est à la fois : Efficacité,
Efficience et Economie, elle est multidimensionnelle, rattachée à un horizon et dépend d’un
référent (objectif, norme).
Pour pallier ces inconvénients, des mesures non financières de la performance doivent
également être prises en compte. Il s’agit de mesures prédictives qui rendent compte des
tendances sur les inducteurs de la performance à moyen et à long terme et qui conditionnent
l’atteinte de la performance financière. Trois approches facilitant la détermination de ces
mesures ont été proposées.
La mesure des performances des agences bancaires, en fournissant des informations sur les
actions entreprises, en incitant et en aidant à s’ajuster, suscite le progrès et l’amélioration des
résultats de ces agences, assure la cohérence et organise la convergence de leurs actions vers
les choix stratégiques de la banque.
31
Chapitre
Principes de construction et
3 préalables
I. PRINCIPES DE CONSTRUCTION
Une mesure de performance est considérée comme pertinente, si elle oriente les
comportements des managers dans le sens de l’objectif de l’entreprise, et donc de l’intérêt
général1. Dans cette perspective, la mesure de performance des agences bancaires doit être de
même nature que la mesure de performance globale de la banque.
Ainsi, dans une banque à réseau, recherchant à gagner de nouvelles parts de marché en
matière de collecte des fonds, la performance de chaque agence sera évaluée sur la base du
volume des dépôts qu’elle collecte. L’objectif global de la banque est alors transféré aux
différentes agences sans que ça ne pose de problème, car l’accroissement des parts de marché
de chaque agence conduit à l’accroissement de la part de marché globale de la banque.
Pour pallier cet inconvénient, et pour inciter les managers en charge des agences à agir
dans le sens de la performance globale de la banque, plusieurs possibilités existent2.
1
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.72.
2
Ibid. pp. 73-74.
33
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Cela veut dire, enrichir les critères de mesure de performance des agences en intégrant
des indicateurs qui conditionnent l’atteinte de résultats et dont la base du choix est la
détermination des variables d’actions. Ceci permet non seulement de mesurer la performance
actuellement obtenue, mais également des indices anticipant la performance à long terme.
Par exemple, les parts de marché gagnées, le nombre de comptes ouverts et ou clôturés,
le taux de provisionnement des créances, le nombre de dossiers en contentieux, constituent
des indicateurs dont la présence lors des analyses, empêche de se baser exclusivement sur les
résultats à court terme.
En effet, dans la pratique, les managers ne s’intéressent pas exclusivement aux résultats
financiers mais leurs objectifs intègrent le plus souvent de nombreux critères opérationnels
tels que la qualité de service, la productivité et le recouvrement des créances.
On peut également atténuer le biais du court terme en reliant les systèmes d’incitation
aux mesures à plus long terme des performances de l’agence. Cette possibilité génère
toutefois deux types de difficultés. D’une part, il est difficile de fixer avec précision, à
l’avance, le niveau de performance attendu à long terme, ce qui risque de faire percevoir le
système comme injuste et flou et donc peu motivant. D’autre part, les récompenses liées aux
actions à court terme sont beaucoup plus attractives que les récompenses basées sur le long
terme. De ce fait, pour être efficace, le système risque d’être coûteux.
Quand les performances de l’agence à court terme sont fortement liées à un système de
sanctions/récompenses, le manager en charge de l’agence est souvent incité à adopter une
attitude prudente lors de la négociation des objectifs, et à présenter les résultats les plus
favorables possibles. Par exemple, il peut jouer sur le nombre de dossiers à déclarer en
contentieux, les chèques sans provision et les dossiers de domiciliation non apurés à déclarer
pour présenter une meilleure performance.
En effet, comme la performance réalisée est le plus souvent comparée à celle attendue,
c'est-à-dire à un objectif préalablement défini, le directeur d’agence, en recherchant,
éventuellement, une récompense immédiate, peut être amené à négocier un niveau bas
d’objectifs par rapport aux capacités réelles de l’agence en sa charge. Cela ne peut le pousser
à travailler, ni à s’améliorer.
34
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
A cet effet, Peter Drucker a écrit « Rien n’encourage les hommes à améliorer leur
rendement qu’une tâche qui exige beaucoup d’eux. Rien ne leur donne davantage la fierté de
leur état et de leur réalisation. Si l’on se contente du minimum exigé, on ne fait que ruiner
toute raison d’agir. Si l’on insiste au contraire sur le maximum que le travailleur puisse
atteindre par un effort soutenu et grâce à sa capacité, on arrive toujours à créer cette raison »1.
Pour éviter ce genre de dérives, le lien entre la performance à court terme et les sanctions
qui en résultent peut être assoupli, en diminuant par exemple les sanctions en cas de contre-
performance, c'est-à-dire que le manager peut bénéficier d’un certain droit à l’erreur, par
exemple. On peut également agir sur la façon dont les objectifs sont déterminés afin de les
rendre plus réalistes. La problématique résidera alors dans la recherche d’un niveau de
pression qui puisse maintenir un enjeu suffisant pour les managers, tout en limitant les risques
de dérives à court terme.
Les éléments non contrôlables doivent alors être neutralisés, c'est-à-dire écartés du
système de mesure de performances des agences. Ils peuvent être carrément éliminés des
critères d’évaluation ou isolés de façon à scinder la performance en deux niveaux. Le premier,
ne retient que les éléments contrôlables et est utilisé pour évaluer le personnel de l’agence. Le
second tient compte de l’ensemble des éléments contrôlables et non contrôlables et sert ainsi à
évaluer toute l’activité de l’agence pour la période retenue.
Par exemple, il peut être jugé que les charges de structure peuvent, éventuellement, être
exclues du calcul de la rentabilité car l’agence n’a aucune maîtrise sur elles, elle les subit. Par
contre, les charges de support, étant, dans certains cas, en partie maîtrisables, peuvent être
seulement isolées du calcul des rentabilités.
1
KENNEDY C., Toutes les réponses aux grandes questions du management, Edition Maxima, paris, 1996, p.94.
35
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
• Le premier stipule que pour préserver la motivation de ces managers, il ne faut pas les
rendre responsables des situations sur lesquelles ils n’ont pas la possibilité d’agir, car
cela ne peut que créer un sentiment d’injustice et une perte de confiance et conduit ainsi
à une moindre performance de la part de ces responsables ;
• Le second préconise que cette limitation permet de mener des actions ciblées, en
indiquant à chacun ce qui est de son ressort spécifique, mais cela nécessite la distinction
des éléments contrôlables de ceux non contrôlables.
Toutefois, pour BOUQUIN Henri, la mesure de performance des centres de profit (et
donc des agences bancaires, ces dernières étant des centres de profit) doit permettre d’évaluer
distinctement les réactions de leurs responsables à des facteurs de turbulences, aux
phénomènes de surprise et discontinuité, sans pour autant neutraliser l’effet de ces facteurs.
Le problème qui se pose est qu’il n’est pas évident de trouver un moyen offrant cette
possibilité et constituant une solution systématique, en raison, le plus souvent, de
l’importance des ressources exigées1.
Dans les faits, les éléments non contrôlables peuvent être classés en trois catégories 2:
Dans la banque, la hiérarchie conserve le pouvoir sur certaines décisions qu’elle juge
importantes au regard de l’activité (fixation des taux d’intérêts et des pourcentages des
commissions à percevoir, décisions en matière d’octroi de crédit dont le montant dépasse le
plafond d’autorisation confié à l’agence, etc.)
La performance d’une agence peut également être affectée par des éléments externes à la
banque et donc difficilement contrôlables par son responsable. L’effet systémique de la faillite
d’une banque confrère, les politiques monétaires et fiscales, les attitudes et performances des
principaux clients, concurrents, etc., voire même des aléas comme un incendie, sont difficiles
à attribuer à une agence, pire encore à son manager.
1
BOUQUIN H., le contrôle de gestion, Edition PUF, France, 1997, pp. 242-245.
2
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, pp. 75-76.
36
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
traitement de certaines opérations, il ne dépend pas toujours de la seule agence qui a initié
l’opération, compte tenu de la nature des procédures à suivre dans leur traitement.
Le cas le plus simple est celui du délai de traitement d’un dossier de crédit dont le
montant dépasse les côtes déléguées à l’agence, cela fait que la décision d’octroi du crédit
relève de la hiérarchie immédiatement supérieure, à savoir la Direction Régionale. De ce fait,
l’agence ne saurait se voir responsable du retard dans la réponse causé par la succursale.
Par ailleurs, et du fait de la nature des activités bancaires, l’agence est nécessairement
amenée à s’engager dans des opérations sur des cycles longs, comme les crédits à moyen et à
long terme dont les conséquences sur sa rentabilité, et donc sur sa performance, ont des effets
retardés. Apprécier la performance actuelle de l’agence et donc de son manager actuel n’est
donc pas une chose aisée et pour ce faire, il est nécessaire d’arriver à démêler les
conséquences des décisions anciennes, pour les neutraliser, de celles plus récentes.
De ce fait, « les systèmes d’évaluation résultent souvent d’un compromis entre les
principes de pertinence et de contrôlabilité »1. La banque est alors contrainte d’un arbitrage
entre la construction de systèmes différenciés, coûteux et complexes, selon qu’elle cherche à
apprécier les performances de ses agences ou celle des managers, et la construction de
systèmes de mesure moins coûteux mais qui peuvent désorienter les comportements.
Quoiqu’il doive être évolutif, c'est-à-dire apte à s’adapter en fonction des changements
des circonstances et de la stratégie, le système de mesure de performance doit être
relativement stable dans le temps afin de pouvoir effectuer des comparaisons d’une période à
l’autre. De toute manière, sa complexité interdit de le modifier souvent.
1
GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle de Gestion et
Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002, p.18.
37
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
La vérifiabilité
La vérifiabilité signifie que la mesure doit donner le même résultat si elle est effectuée
par deux personnes différentes. Elle exige la participation des concernés par la mesure dans la
détermination des indicateurs de performance ainsi que la précision du mode de collecte et de
traitement des données requises pour évaluer les performances.
L’objectivité
L’objectivité signifie que la personne qui mesure n’a aucun intérêt personnel dans
l’évaluation. Cela suppose que les règles d’évaluation soient suffisamment explicite aux yeux
de tous, et qu’il y ait très peu de place pour l’interprétation et le jugement personnel.
Nous avons vu que les objectifs de la mise en place d’un système de mesure des
performances des agences bancaires étaient l’information des managers à des fins de pilotage,
et la création d’un dispositif d’incitation. Comme nous avons vu que la construction d’un tel
système préconisait le respect de certains principes comme la pertinence, la contrôlabilité et la
fiabilité.
Cela ne saurait se réaliser et un tel système ne pourrait être efficace si certains préalables
à sa construction n’ont pas été réunis, à savoir :
¾ La mise en place d’une comptabilité analytique pertinente incluant des outils et des
méthodes de calcul des coûts, ces derniers étant particulièrement complexes dans la
banque ;
1
BESCOS P.L., DOBLER P., MENDOZA C., NAULLAU G., GIRAUD F., LEVRILLE ANGER V., Contrôle
de Gestion et Management, Monchréstien, 4ème édition, Paris, 1997, p.419.
38
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Dans l’activité bancaire, les charges englobent des frais directement affectables à leur
générateur et d’autres frais indirectement affectables car difficilement identifiables par
produit, par client et même par agence.
L’affectation de ces charges aux différentes agences constitue une étape très importante
dans l’analyse des rentabilités et des performances de ces agences. La banque a donc besoin
d’une information régulière et normalisée pour contrôler ses coûts. Celle-ci peut être obtenue
grâce à la mise en place d’une comptabilité analytique pertinente.
La mise en place d’une comptabilité analytique dans la banque implique des choix
portant sur la partition de la banque en centres de responsabilité, sur les unités d’œuvre de
chacun de ceux-ci et sur les informations de base devant être recueillies.
Le principe consiste à faire transiter les charges par les centres de responsabilité, avant
de les attribuer aux produits par le moyen des unités d’œuvre. Cette ventilation est alors à la
base du rattachement des charges indirectes aux produits.
L’unité d’œuvre d’un centre de responsabilité est définie comme l’unité de mesure de
son activité. Elle s’exprime, le plus souvent, par une mesure physique (de temps, de poids, de
quantité, de volume, etc.). Une unité d’œuvre est retenue généralement lorsqu’elle est la
mieux corrélée avec l’évolution des coûts spécifiques de ces centres. Elle permet d’opérer les
transferts des coûts d’un centre de responsabilité vers d’autres centres ou vers des produits.
Pour cela, il est nécessaire de déterminer le coût de l’unité d’œuvre.
39
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Ces informations sont de deux ordres. Il s’agit d’une part, des données monétaires
d’origine comptable permettant de connaître les charges consommées pendant la période, et,
d’autre part, des données physiques quantitatives concernant les flux physiques qui
proviennent des différents centres de responsabilité.
40
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
L’analyse des résultats tirés des calculs analytiques permet de dégager les coûts
contrôlables de ceux non contrôlables pour arriver, grâce à certains calculs, à démêler les
conséquences des décisions anciennes de celles des décisions récentes. Cette analyse peut
avoir comme objectif :
Néanmoins, bien que l’activité bancaire soit considérée parmi les activités fortement
informatisées, la mise en place d’une comptabilité analytique dans la banque est plus difficile
que dans une entreprise industrielle, car les charges dans la banque comportent en majorité,
des frais de personnel et d’autres frais généraux dont l’effet sur les agences, et même les
produits n’est pas facilement identifiable.
Quoiqu’il en soit, et en dépit de toutes les difficultés, la banque doit lancer le défit de
construire une véritable comptabilité analytique qui serait apte fournir une base
d’informations destinées à la mesure de performance et à la prise de décisions de gestion.
41
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
L’information est considérée comme une ressource stratégique, au même titre que les
ressources financières, le capital humain et les biens matériels gérés par l’entreprise. Elle
assure la coordination entre les différents services de la banque et la cohérence entre les
différentes activités grâce aux systèmes de communication.
Nécessité de coordination
Définition
Plusieurs définitions ont été données pour cerner la notion de l’information. Retenons
1
celle de DAVIS : «l’information représente les données transformées sous une forme
significative pour la personne qui la reçoit : elle a une valeur pour ses décisions et ses
actions».
1
ALAZARD C., SEPARI S. Contrôle de gestion (manuel & application), DUNOD, 5ème édition, DEFC épreuve
n°07, p.84.
42
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Caractéristiques
En outre, c’est la qualité de l’information ainsi que les outils et moyens humains et
matériels utilisés pour son traitement qui conditionne la réussite d’un système d’informations.
1
LAURANT P., BOUAR F., Economie d’Entreprise, Edition d’Organisation, Paris, 1997, p.65.
43
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
autorités monétaires et pour le fisc, tient la comptabilité des opérations conclues avec la
clientèle, etc.), il reste assez peu orienté vers la gestion courante et l’évaluation
périodique des performances des différentes entités de la banque.
Dans les faits, le manifeste de la mise au point d’un système d’informations se justifie
par le besoin de l’entreprise en informations lui permettant de contrôler, de coordonner ses
actions et de prendre les bonnes décisions en s’appuyant sur des données prévisionnelles que
le système d’informations doit fournir.
Pour qu’il atteigne ses finalités et pour qu’il soit performant, le système d’informations
doit présenter les caractéristiques suivantes :
44
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Enfin, l’architecture d’extraction, de traitement et de diffusion des données doit être telle
qu’elle puisse assurer une sélectivité des données descendantes (permettant le déploiement de
la stratégie, par exemple) et une bonne agrégation des données ascendantes (servant à
contrôler les délégations de pouvoir et à mesurer les performances intermédiaires).
L’activité bancaire est très diversifiée et s’exerce dans une structure complexe où la
délégation de pouvoir et d’autorité est devenue une nécessité pour assurer l’efficacité de la
gestion.
Néanmoins, pour que ce système atteigne ses objectifs, il est nécessaire de déterminer la
liste des agences, le pouvoir de décisions qui leur a été délégué et le niveau auquel il s’arrête,
les opérations qu’elles peuvent effectuer, les moyens que leur sont alloués et des objectifs
qu’ils doivent atteindre. Dès lors, l’établissement de l’organisation interne de la banque et
celle des agences devient un impératif à la mise en place du système de mesure de
performances.
Plusieurs approches sont ainsi possibles, elles sont le plus souvent complémentaires et
elles définissent le cadre organisationnel qui, à son tour, défini la délégation d’autorité et la
répartition des différentes tâches au sein de la banque. Nous présenterons dans ce qui
suit l’approche par l’organigramme et celle par centres de responsabilité.
45
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
L’organigramme peut être défini comme une description des différents pôles d’activité
de l’entreprise. Au sein de la banque, deux types d’organigrammes peuvent être utilisés, à
savoir :
L’organigramme hiérarchique
Cela conduit à isoler les responsabilités, en identifiant les preneurs de décisions, et à faciliter
la localisation et le choix des informations essentielles et pertinentes dont les managers de
différents niveaux ont besoin.
L’organigramme fonctionnel
Un organigramme fonctionnel, qui fait coïncider les fonctions avec les différents niveaux
hiérarchiques de leur exercice, est présenté en annexe 01 (page I).
1
DE COUSSERGUES S. Gestion de la banque, Dunod, 2ème édition, paris, 1996. p.120.
46
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Les centres de coûts : entités de gestion qui n’engendrent que des charges engagées pour
la réalisation d’une prestation d’un produit. Ils peuvent être rattachés à l’une des catégories
suivantes :
 Les centres de structures qui effectuent des missions de soutien et de
coordination aux autres centres. Comme par exemple, la Direction Générale ou la
Direction des engagements ;
 Les centres de supports qui fournissent des prestations non répétitives.
Exemple : l’informatique, le marketing, les services d’imprimerie ;
 Les centres opérationnels qui réalisent des prestations répétitives identifiables
et aisément mesurables. Comme le traitement de chèques, d’ordres de bourse ou la
gestion des dossiers de crédits.
Les centres de profit : entités de gestion qui engendrent des coûts et des recettes et qui
dégagent ainsi une marge leur permettant de contribuer au résultat de la banque.
Les centres de profit correspondent aux agences, aux succursales ou à la gestion de trésorerie,
entre autres.
1
GUEDJ N. et collaborateurs, Le contrôle de gestion pour améliorer la performance de l’entreprise, Edition
d’organisation, 3ème édition, Paris, 2000, p.376.
47
Chapitre 3 Principes de construction et préalables
Dans les faits, dans les grandes banques, les agences sont rattachées aux directions
régionales, qui, chacune en coordonne un certain nombre. Les agences bancaires sont
généralement assimilées à des points de vente qui réalisent les opérations classiques de
dépôts, de crédits, de commerce extérieur, de mise à disposition des moyens de paiement,
ainsi que les opérations financières comme la commercialisation d’OPCVM ou le placement
d’actions ou d’obligations.
Conclusion
En effet, la qualité de ce système met en jeu de nombreux facteurs : les compétences des
acteurs, la réactivité organisée autour de ce système, la pertinence du système d’informations,
l’efficacité de l’encadrement tant dans sa conception que dans son exercice, le management
des ressources humaines, notamment sur le plan de la motivation.
48
Chapitre
Outils de la
4 mesure de performance
Il retrace le résultat de l'activité d'une agence grâce à sa présentation sous forme d'un état
de charges supportées et de produits réalisés pendant une période déterminée.
Produits Charges
¾ Produits d'exploitation bancaire ¾ Charges d'exploitation bancaire
L'élaboration d'un compte d'exploitation analytique par agence bancaire repose sur le
principe fondamental : l'agence est un centre de profit, d'où l'idée de la considérer comme une
banque à part entière avec ses propres clients et sa propre organisation logistique.
50
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Le PNB par agence représente la différence entre ses produits et ses charges
d'exploitation. Il mesure sa capacité à générer une marge d'intérêt reflétant son effort
d'intermédiation. En outre, il indique dans quelle mesure les produits d'exploitation bancaire
de l'agence couvrent-ils ses charges d'exploitation bancaire.
Tout comme une marge commerciale traditionnelle, la formation du PNB est influencée
aussi bien par la variation des taux d'intérêt que par le volume des encours de crédits et de
dépôts de l'agence.
L'effet taux : le PNB dépend des marges des taux en vigueur, il varie positivement avec
leur hausse. De ce fait, les agences profitent de la hausse générale des taux d'intérêts (jusqu'à
un certain niveau) puisque tous les emplois suivent ce mouvement alors qu'une large partie de
leurs ressources reste à taux fixes (comptes d'épargne, comptes de dépôt ordinaires).
Un tel mouvement accroîtra le PNB des agences à large résultat de collecte et donc améliorera
leur rentabilité et leurs performances. Car ce sont essentiellement ces agences qui auront plus
de chance à collecter des dépôts, dont une large partie reste à taux fixe, et plus de chance à
octroyer des crédits à taux variables.
L'effet volume des encours : le volume des activités a également un effet positif sur
l'évolution du PNB de l'agence. De ce fait, plus le volume des capitaux octroyés aux clients
est élevé, plus le PNB de l'agence sera développé. Ce volume est déterminé aussi bien par la
taille de l'agence, par sa stratégie propre (niveau d'aversion au risque par exemple) et par les
dépôts dont elle dispose.
Comme nous l'avons déjà vu, le PNB s'obtient par l'agrégation de trois postes, la marge
sur intérêts, les commissions bancaires et financières, les produits et charges divers. La
détermination du PNB par agence implique le passage par plusieurs étapes.
Les commissions financières comme les commissions sur titres, les commissions de
gestion des OPCVM ou d'ingénierie financière. Ne seront réparties sur les agences bancaires
que les commissions générées par des produits commercialisés par le réseau bancaire. Cette
répartition se fait au moyen de clés de répartition.
51
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Elle repose sur des mécanismes d'affectation des ressources aux emplois. Elle nécessite
également des mécanismes de mesure des capitaux et enfin la mise au point de taux de
cession interne des capitaux.
 La méthode du pool unique brut. Elle considère que toutes les agences cèdent à une
trésorerie centrale tous les dépôts qu'elles collectent et d'où elles empruntent tous les
capitaux dont elles ont besoin.
RESSOURCES EMPLOIS
AGENCE A AGENCE A
POOL DE TRESORERIE
RESSOURCES EMPLOIS
AGENCE B AGENCE B
 La méthode du pool unique net. Elle suppose que les agences compensent, en premier
lieu, leurs propres ressources et emplois. Seuls les excédents éventuels des ressources sont
reversés à la trésorerie. De même, seuls les besoins éventuels en capitaux sont couverts par
la trésorerie.
 La méthode du pool multiple brut. La méthode du pool multiple brut consiste à faire
correspondre les emplois aux ressources en terme de durée, de taux (fixe ou variable) ou en
terme de certains autres critères. Toutefois, la situation la plus courante reste celle qui
consiste à affecter les ressources aux emplois en fonction de leurs durées.
Ainsi, chaque agence transfère à un pool spécifique –court, moyen ou long terme– ses
ressources à court, moyen ou long terme. Le pool affecte ces ressources à des emplois
spécifiques suivant leur durée, conformément au schéma suivant:
52
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
 La méthode du pool multiple net. Il s'agit de la même démarche que pour le pool
unique net, sauf que les soldes sont établis en fonction des durées des capitaux.
Cela constitue la deuxième étape à franchir pour parvenir à déterminer la marge sur
intérêts. En réalité, la comptabilité ne fournit que des informations à une date déterminée pour
une valeur correspondant à un solde. Celui-ci n'exprime qu'une "situation patrimoniale"
statique et figée, puisque entre temps, des capitaux sont remboursés et d'autres sont empruntés
et prêtés. Or, c'est ce volume de capitaux qui est à l'origine des intérêts à la charge de la
banque et des intérêts en sa faveur, et non pas les soldes.
E = 1 ∑1 E i
n
n
• E : l'encours moyen journalier de la période choisie.
• E1, E2,....Ei....En : les encours journaliers en ressources ou en emplois d'une période
déterminée. Ils constituent les différences entre les mouvements débiteurs et créditeurs d'une
catégorie des emplois ou des ressources calculés chaque jour.
• n : le nombre de jours de la période choisie.
Exemple : l'encours moyen journalier des emplois est la somme des encours journaliers des
emplois quotidiens octroyés pendant une période définie rapportée au nombre de jours de
cette même période.
Les capitaux cumulés ou encore les encours journaliers sont pris en date comptable (date
d'enregistrement de l'opération), en date de valeur ou en date de trésorerie.
 La mesure des capitaux en date de valeur présente les deux limites suivantes:
• Les dates de valeur sont des conditions qui peuvent varier d'un client ou d'une
banque à l'autre;
• Elle ne tient pas compte des entrées ou des sorties effectives des fonds.
53
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
 La mesure des capitaux en date de trésorerie, bien que plus complexe à mettre en
œuvre, elle permet de calculer les capitaux véritablement disponibles pour la banque. Elle
permet de dégager le "float" clientèle qui est appelé aussi "trésorerie diffuse". Il résulte de
la différence entre les dates de valeur imputées à la clientèle et celles d'entrée ou de sortie
effectives des fonds pour la banque. La valorisation des capitaux flottants se fait, en
général, au taux du marché monétaire et donne un gain sur "float".
Le choix d'une de ces méthodes a une grande influence sur le calcul de la rentabilité de
l'agence et donc sur ses performances.
Il est clair que l'agence n'intervient pas sur le marché monétaire pour satisfaire ses
besoins en ressources ni pour placer ses excédents. En effet, tous les flux sont centralisés au
niveau d'un ou des pools de trésorerie qui se chargent de les redistribuer sur les agences à
besoin de trésorerie. On pourra dire qu'il s'agit d'un échange entre l'agence et le pool de
trésorerie. Il apparaîtra alors nécessaire de déterminer le principe suivant lequel est rémunéré
cet échange.
Dans ce cadre, l'utilisation des taux de cession interne s'avère une solution adéquate. Le
taux de cession interne est le prix auquel la trésorerie centrale rémunère les ressources
rapportées par l'agence ou, à l'inverse, facture les ressources demandées par celle-ci pour
refinancer ses emplois. Deux types de taux peuvent être employés:
 La méthode du taux unique. Elle consiste à ce que tous les fonds apportés ou
empruntés à la trésorerie par les agences soient facturés à un seul taux. Celui-ci est en
général le taux du marché monétaire ou un taux conventionnel propre à la banque, lui-
même, généralement, lié au taux du marché monétaire;
 La méthode du taux multiple. Elle consiste à mettre en place des taux de cession des
capitaux différents en tenant compte de la durée des ressources et emplois et la nature des
taux qui leur sont appliqués.
54
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Charges Produits
Intérêts payés à la trésorerie
Activités Prêts Intérêts reçus des clients
(refinancement interne)
Activités Collecte Intérêts reçus de la
Intérêts payés aux clients
des ressources trésorerie
Le RE n'est autre que la différence entre le PNB, majoré d'autres produits d'exploitation,
et les charges relatives à l'exploitation bancaire de l'agence intégrant les dotations aux
amortissements et aux provisions.
Il s'agit des charges propres de l'agence, auxquelles sont rajoutées les charges indirectes
des centres de structure et de support et les charges liées aux prestations rendues par les
centres opérationnelles.
 Les charges propres de l'agence sont des charges directes comptabilisées dans ses
propres livres, et qui la concerne directement dans le cadre des autorisations budgétaires
(frais de personnel, services, impôts et taxes, honoraires…) ;
 Les charges facturées par les centres de support. Les centres de support sont les
centres fonctionnels qui fournissent des prestations non répétitives qui répondent à des
demandes ponctuelles et spécifiques des utilisateurs, il s'agit par exemple des charges de la
gestion des immeubles, des services informatiques, d'imprimerie ou de maintenance.
Ces charges sont imputées aux agences au prorata des "unités d'œuvre" (Cf. page 39)
qu'elles consomment. Le nombre de mètres carrés gérés ou entretenus, le temps passé
auprès de l'agence, les opérations effectuées pour son compte sont des exemples d'unités
d'œuvre pouvant être utilisées ;
55
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
 Les charges des centres de structure comme les charges de Direction Générale, de
Marketing, de contrôle de Gestion ou d'Audit. Elles sont réparties sur les agences suivant
des clés de répartition conventionnelles. Il s'agit par exemple de répartitions au prorata des
effectifs, des charges de l'agence, de sa production ou encore proportionnellement aux
crédits qu'elle octroie ou aux dépôts qu'elle collecte;
 Les charges liées aux prestations rendues par les centres opérationnels. Ce sont des
charges facturées aux agences sur la base des coûts opératoires calculés grâce aux
méthodes de coûts standards, de coûts du marché ou de coûts unitaires moyen (total des
charges à affecter au centre / nombre d'opérations traitées durant une période donnée).
L'agence bancaire, étant un centre de profit, la démarche de calcul de ses charges est
identique à celle poursuivie pour déterminer les charges par centre de profit dont l'architecture
globale figure en annexe 02 (page II).
On dit souvent, mais à tort, que les charges propres sont parfaitement maîtrisables par
l'agence bancaire. A tort car, en période de sous-activité par exemple, le responsable de
l'agence ne peut s'engager seul dans une démarche de licenciement, étant données plusieurs
contraintes.
Quant aux charges de structure, l'agence n'a aucune maîtrise sur leur montant, c'est la
raison pour laquelle elles peuvent être écartées de son compte de résultat analytique. A la
différence des coûts opératoires, pouvant être négociables par l'agence, le prix de facturation
de l'unité d'œuvre n'est généralement pas négociable. A cet effet, l'agence peut en partie
contrôler les frais des services généraux en réduisant le nombre d'unités d'œuvre consommées.
PNB
+ Produits d'exploitation générale
- Charges d'exploitation générale
+- Dotations nettes aux amortissements et aux provisions
+- Autres produits et charges
= RE
56
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
PNB CHARGES
CHARGES
PRODUIT PROPRES
COUTS
D’OPERATIONS
NET
CHARGES DE
SERVICES
BANCAIRE GENERAUX
(a)
CHARGES DE
STRUCTURE
Marge sur
intérêts AMORTISSEMENTS
(b)
PROVISIONS ET
Commissions (c) PERTES ET PROFITS
ELEMENTS DIVERS
Autres éléments IMPÔTS
(d) RESULTAT NET
Légende
(a) Contribution sur charges propres
(b) Contribution sur charges propres et sur coûts d’opérations
(c) Résultat Brut d’Exploitation
(d) Résultat Net
57
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
A cet effet, et pour permettre une analyse fiable et pertinente reflétant la réalité des
performances de l'agence, son compte d'exploitation analytique doit être soutenu et consolidé
par un ensemble d'indicateurs cohérents, de productivité, de qualité de services, de
développement commercial, etc.
II.1. Définition
Le tableau de bord de l’agence bancaire est un tableau de bord décentralisé qui recouvre
un certain nombre d’instruments de mesure (tableaux, valeurs, ratios, graphiques, etc.).
Il renferme un flux d’informations diverses relatives à l’activité de l’agence et qui permettent
la prise de décisions au niveau de cette dernière. Ces informations doivent être mises à jour de
manière périodique afin d’aider au pilotage et de permettre un suivi permanent des
performances atteint par l’agence.
1
LEMAITRE P., DEAN P., GASNIER L., Guide du management dans le secteur bancaire, Edition
d’organisation, France, 1996, pp.246-247
58
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
En outre, le tableau de bord induit une analyse dynamique par la comparaison immédiate
qu’il permet entre les résultats obtenus et le référentiel fixé.
II.2. Caractéristiques
Les caractéristiques du tableau de bord de l’agence bancaire tournent autour des notions
suivantes :
Le tableau de bord ne doit pas être statique, il doit se baser sur un flux d’informations,
diverses mais pertinentes, continues et mises à jour, permettant la mesure et le pilotage des
performances de l’agence. Ces informations, indispensables à la production du tableau de
bord, peuvent être choisies parmi celles circulant au sein de l’agence elle-même, entre
l’agence et le siège ou encore entre cette dernière et les autres agences du réseau de la banque.
59
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
De ce fait, il est nécessaire de déterminer, pour chaque nature d’activité ou service rendu,
la période caractéristique nécessaire pour réactualiser les indicateurs du tableau de bord (le
jour, la semaine, le mois, etc.). Dans les faits, la périodicité du tableau de bord de l’agence
bancaire est généralement mensuelle.
Le tableau de bord de l’agence bancaire doit renfermer des indicateurs qui soient
pertinents, aussi bien pour l’agence que pour d’autres destinataires. Ces indicateurs doivent
fournir des mesures qualitatives et quantitatives qui couvrent les points clés de gestion de
l’agence et qui correspondent généralement aux critères suivants : la profitabilité, le niveau
d’activité, la productivité, la qualité de service et la sécurité des opérations (incluant le
contentieux).
Ainsi, l’efficacité du tableau de bord de l’agence est, en grande partie, conditionnée par
la satisfaction des indicateurs le composant, aux critères suivants :
Ces indicateurs doivent être précis, fiables et en nombre réduit en vue d’être légers et bien
exploitables par les responsables de l’agence ;
Ils doivent être bien compris par les utilisateurs du tableau de bord pour ne pas entraîner
des discussions sur leur utilité et leur sens. Pour cela, il est souhaitable que ces utilisateurs
soient associés à leur définition ;
Ils doivent qualifier des variables situées sous le contrôle effectif de l’agence bancaire afin
qu’ils soient réellement acceptés comme un contrat par les utilisateurs du tableau de bord, ces
derniers étant jugés à partir des chiffres produits par les indicateurs ;
Enfin, ils doivent être dynamisants, en fixant un référentiel ou une cible (prévision
budgétaire, résultats précédents, performance d’une autre agence, etc.) par rapport auxquelles
les performances de l’agence seront comparées.
60
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Les valeurs expriment généralement des mesures en valeurs d’activités tel la production
mensuelle de crédits immobiliers ou de crédits d’exploitation, le résultat d’exploitation ou de
consommation de ressources, les frais de personnel et les coûts de tenue des comptes.
Sur certaines de ces valeurs, des écarts absolus ou relatifs ((réalisé – objectif)/objectif)
sont calculés. Ils renseignent sur une tendance (lorsque la comparaison est faite avec des
données historiques) ou une performance (lorsque l’indicateur compare un réalisé à un
objectif).
Les ratios expriment également des coûts moyens ou des taux : coût moyen de la
ressource, taux de recouvrement…
61
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Exemple
Les tableaux sont, en général, conçus sur un modèle qui met en évidence les écarts entre
des réalisations et un référentiel.
Le modèle général des tableaux de bord décentralisés présenté ci-dessus rassemble les
principales analyses susceptibles d’être réalisées à partir du tableau de bord de l’agence
bancaire quelque soit la forme de l’indicateur retenu (valeur, ratio ou indice).
colonnes a b c d e f g h i j K
Indicateur 1
Indicateur 2
Indicateur 3
…
Ce modèle permet :
62
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Le cumul des différents indicateurs peut être déterminé en valeur (nombre de comptes
ouverts pendant la période, montant des créances irrécouvrables) ou en moyenne dans le cas
d’encours (suivi des encours de crédits et des dépôts, par exemple).
Toutes ces informations peuvent être renforcées par des visualisations graphiques et des
clignotants permettant d’attirer l’attention immédiate des personnes destinataires.
¾ Les graphiques permettent de visualiser, de manière directe et rapide, les évolutions, les
changements de rythmes et de tendances ou la répartition entre divers éléments.
Ainsi le poids des créances classées (compromises, très risquées ou à problèmes potentiels)
peut être représenté sous forme d’un camembert, l’évolution du résultat de l’agence sous
forme d’une courbe, etc.
¾ Les clignotants. Ils correspondent à des signaux visuels faisant ressortir un montant ou un
écart significatif dégagé d’une comparaison de la valeur d’un indicateur à une norme de
référence (un seuil limite).
Le fait qu’un clignotant « s’allume » témoigne d’une anomalie ou d’une déviation par rapport
à l’objectif. Cela peut être assuré grâce, par exemple, à l’association d’un système de couleur
aux niveaux de la performance réalisée (favorable → vert, défavorable → rouge, à surveiller
→ orange).
Le tableau de bord de l’agence bancaire, s’il est bien conçu et bien exploité, constitue un
outil irréversible de mesure, de suivi et de pilotage des performances de l’agence,
d’information et de motivation de ses responsables et un bon moyen d’appréciation du
pouvoir qui lui a été délégué.
Néanmoins, le tableau de bord peut engendrer des comportements passifs chez les
responsables d’agences tels que :
63
Chapitre 4 Outils de la mesure de performance
Pour éviter cette situation, la sélection et la détermination des indicateurs à retenir dans
le tableau de bord de l’agence, le pouvoir d’anticipation de ces indicateurs, les normes
auxquelles ils se comparent, les méthodes de négociation des objectifs de l’agence, la capacité
des responsables d’agences à comprendre, à analyser et à réagir par rapport aux informations
produites, le système d’incitation associé aux mesures fournies par le tableau de bord, sont
autant de point à étudier
Conclusion
Au terme de ce chapitre, nous devons mettre l’accent sur l’importance des outils classiques du
contrôle de gestion (la mesure de la rentabilité et le tableau de bord) dans la mesure des
performances des agences bancaires.
En effet, bien qu’ils soient difficiles à mettre en œuvre, ces outils contribuent à l’amélioration
des performances de l’ensemble des agences bancaires, et à l’adhésion de celles-ci aux
objectifs de la banque à travers la création d’un climat de communication et de dialogue.
Toutefois, ces outils risquent de fausser le jugement de la performance d’une agence, car le
chef d’agence n’a souvent aucune prise sur les facteurs de performances, de recettes et de
dépenses mis en avant notamment par le compte d’exploitation analytique. Ce dernier ne rend
compte que d’une façon incomplète de la performance de l’agence. Il se limite aux seules
mesures financières : rentabilité à court terme. Cela nécessite de le soutenir et de le consolider
par d’autres mesures cohérentes de productivité, de développement commercial, de qualité de
service, de satisfaction des clients, etc.
C’est en fait, le rôle du tableau de bord de combler cette lacune grâce aux indicateurs le
composant. Afin de remédier aux comportements passifs que peut engendrer le tableau de
bord, ses derniers doivent être choisis et sélectionnés avec prudence, en respectant certains
critères et en suivant une démarche spécifique telle que nous allons voir dans le chapitre
suivant.
64
Chapitre
Méthodologie
5 de conception
I. CONDUITE DU PROJET
La mise en œuvre d’un système de mesure des performances des agences bancaires
nécessite de programmer les étapes de conduite du projet de manière précise et détaillée, afin
de prévenir l’apparition d’éventuelles difficultés, favoriser l’adhésion des équipes à ce projet
et assurer la sortie des résultats de la mesure dans les meilleurs délais1.
Nous distinguons quatre étapes dans la gestion du projet, auxquelles il faut consacrer le
temps nécessaire. Ces étapes reprises dans le schéma ci-dessous, ne s’enchaînent pas
forcément de façon linéaire, du moment que des itérations et des allers-retours sont le plus
souvent nécessaires.
Le lancement
La conception
L’utilisation et le suivi
I.1. Le lancement
1
Nous nous sommes basés, dans ce chapitre, sur les travaux de : MENDOZA C., DELMOND M.H., GIRAUD
F., LONING H., Tableaux de bord pour manager, Groupe Revue Fiduciaire, Paris, 1999, pp. 47-164,
DE GUERNEY J., GUIRIEC J.C., LAVERGNE J., Tableau de bord de gestion, Edition DELMAS, 6ème édition,
Paris, 1990.et SELMER C., Concevoir le tableau de bord, Dunod, Paris, 1998, pp. 193-202.
66
Chapitre 5 Méthodologie de conception
L’informaticien, n’étant pas un banquier qui connaît les activités bancaires, doit recevoir toute
explication permettant de l’assister et de le guider dans la traduction des activités bancaires en
langage informatique, dans l’extraction des données, dans la construction des bases de
données, dans l’élaboration des applications informatiques ou des logiciels, etc. de plus les
différents besoins en informations doivent être clairement exprimés.
Ce projet est, en fait, un projet de management qu’il faut traiter minutieusement et avec
prudence, d’autant plus qu’il est rattaché à un dispositif d’incitation. Pour cette raison,
l’équipe doit être consciente de ses impacts organisationnels, culturels voir politique sur la
banque.
1
DE GUERNEY J., GUIRIEC J.C., LAVERGNE J., Tableau de bord de gestion, Edition DELMAS, 6ème
édition, Paris, 1990, p.43.
67
Chapitre 5 Méthodologie de conception
¾ Quels sont les objectifs assignés à ce projet ? Quels sont les changements qu’il va
apporter ?
¾ Quelle va être la réaction des membres de l’équipe ? Quels vont être les opposants au
projet ? Pour quelles raisons ?
¾ Quelles sont les compétences actuelles de notre équipe ? Comment pourrons nous les
développer ? Devons nous-introduire de nouvelles personnes, en remplacer ?
¾ Quelles sont les éventuelles oppositions au sein de la banque ?
I.2. La conception
L’étape de conception, que nous allons détailler ultérieurement (cf. § II, p.73 ), consiste
essentiellement en la détermination des indicateurs de performance, du mode d’alimentation
du système en informations et en la clarification des conditions de production et
d’exploitation des résultats.
Il s’agit d’une part, d’un projet qui touche à des aspects stratégiques (objectifs assignés
aux agences par exemple) et qui nécessite ainsi l’appui et la participation de la direction
générale. D’autre part, ce système cherche à orienter le comportement des managers en charge
des agences dans le sens de l’accomplissement des objectifs et des plans d’actions et dans un
but de pilotage et d’amélioration de leurs performances. Ceci exige l’adhésion de ces
managers au système et leur participation dans la détermination des indicateurs de
performance et des mesures y afférentes.
68
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Cette méthode suppose que le choix des représentants se fasse selon leur expertise dans leur
métier, leur connaissance des activités des différentes agences, leur confiance dans le groupe
du projet et dans ses travaux et leur reconnaissance par la population concernée.
La seconde consiste préconise de réunir toute la population concernée (au minimum tous
les directeurs d’agences). Cette méthode est plus coûteuse en temps et en énergie. Néanmoins,
elle est indispensable si des oppositions et des conflits se présentent, notamment quant au
choix des indicateurs de performance à articuler aux dispositifs d’incitation.
69
Chapitre 5 Méthodologie de conception
L’acceptation, dès le début, par tout le monde, des conséquences de la mise en place
d’un système de mesure de performance n’est pas évidente, d’autant plus que plusieurs
problèmes peuvent apparaître, constituant ainsi des obstacles à la poursuite du projet.
De ce fait, il est nécessaire d’examiner les dysfonctionnements qui peuvent surgir au fur
et à mesure de l’exploitation et de l’utilisation des résultats de la mesure. Cela est
particulièrement permis grâce à l’établissement d’un tableau de bord permettant le pilotage du
projet et la mesure de performance du système.
Nous allons, dans ce qui suit, étudier deux éventuels dysfonctionnements pouvant être
rencontrés :
Pour faire face à ces entraves, il est impératif de respecter le planning arrêté. Il est aussi
recommandé de ne pas chercher immédiatement un système complet fini, mais procéder
plutôt par apprentissages successifs en éditant les premiers résultats, autour desquels on
organise la réactivité (analyse, rétribution qui en résulte, prise d’actions correctives, etc.), ce
qui améliore le système au fil du temps.
Des discussions interminables autour de la fiabilité et la pertinence des mesures. Lors des
premières réunions d’analyse des résultats de la mesure de performance des agences, il est
tout à fait normal, que de multiples questions se posent sur l’adéquation et la pertinence des
indicateurs de performance retenus et sur leur capacité à traduire les niveaux de performances
réellement atteints.
70
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Cette étape consiste à clarifier les missions et à définir les objectifs de l’agence bancaire,
à identifier les variables d’actions et les poins clés de gestion, à trouver les paramètres de la
mesure et donc choisir les indicateurs de performance les plus pertinents et les références qui
y correspondent.
Bien que Ces sous-étapes soient simultanées et dépendantes, nous essayerons de les
distinguer successivement pour la bonne compréhension du processus de détermination des
indicateurs.
Nous l’avons vu, l’agence bancaire est un sous-ensemble de la banque doté d’un certain
pouvoir de décision et investi d’une obligation de performance cohérente avec l’étendu de ce
pouvoir, pour mettre en œuvre la politique générale de la banque.
71
Chapitre 5 Méthodologie de conception
La clarification des missions et la définition des objectifs de l’agence nous renvoie à une
notion centrale qu’est l’organigramme de gestion. C’est ce dernier qui permet de déceler ces
missions et objectifs. L’organigramme de gestion est une représentation formalisée des
responsabilités réellement exercées et des communications existantes entre les différents
niveaux hiérarchiques et fonctionnels de la banque1. Il facilite énormément l’explicitation des
missions et des objectifs de chaque agence ainsi que la délimitation de ses pouvoirs.
Généralement, la clarification des missions et objectifs passe par les réponses aux deux
questions suivantes :
Quels sont les points essentiels sur lesquels l’agence est évaluée ? Qu’attend-on de
cette agence ?
En quoi les décisions et les actions prises à son niveau contribuent-elles à l’atteinte
des objectifs globaux de la banque ?
Les missions de l’agence doivent bien décrire le résultat global attendu de cette dernière
et recouvrir l’ensemble de ses activités. Elles doivent être définies clairement et être
comprises par tous. Quant aux objectifs, qui sont généralement d’un nombre réduit, ils
doivent être clairement formulés pour un horizon de temps fixé et les mesures quantitatives
ou qualitatives de leurs réalisations doivent être possibles.
A titre d’exemple, l’agence peut avoir pour mission d’assurer la commercialisation des
produits de la banque dans de bonnes conditions de qualité, de coût et de délai. De cette
mission, se déduisent des objectifs qualitatifs et/ou quantitatifs pour lesquels des
performances sont attendues. Un objectif pouvant alors être assigné à l’agence ou qu’elle
aurait arrêté en concertation avec sa hiérarchie dans le cadre du processus de
planification/budgétisation, peut consister en la collecte de X dinars d’épargne sur livret ou
en l’octroi de tant de dossiers de crédits à la consommation pour le semestre par exemple.
La réflexion sur les variables d’action permet de mieux cibler les informations
importantes pour l’agence et réduit ainsi le nombre d’indicateurs à retenir sans prendre de
risque important. Elle consiste à identifier les points critiques de la mission à privilégier, pour
1
DE GUERNEY J., GUIRIEC J.C., LAVERGNE J., Tableau de bord de gestion, Edition DELMAS, 6ème
édition, Paris, 1990, p.24.
72
Chapitre 5 Méthodologie de conception
lesquels, il est essentiel que les résultats soient conformes à la performance recherchée et sur
lesquels l’agence aura les moyens d’agir.
Il s’agit d’une étape très délicate, d’autant plus qu’à ce niveau, les risques de confusion
entre objectifs et points clés ou variables d’actions ne sont pas négligés. Les points clés
constituent des éléments déterminants de la réussite ou de l’échec de l’agence dans l’atteinte
de ses objectifs. Cela nécessite de les suivre de très près et de mesurer leurs performances qui
conditionnent la performance finale et globale de l’agence. Il est à rappeler par ailleurs que les
variables d’action doivent être maîtrisées par cette dernière.
La recherche des points clés suppose d’adopter une démarche logique, pragmatique et de
s’appuyer sur l’expérience du contrôleur de gestion et des principaux concernés par la mesure.
Dans ce contexte, la participation du responsable d’agence devient presque exigée, car c’est
lui qui, grâce à la connaissance approfondie qu’il a de son activité, est le plus apte à expliciter
et à mettre en évidence les paramètres clés de sa performance.
En réalité, il n’existe pas de démarches standard à suivre pour déterminer les variables
d’actions les plus pertinentes mais seulement des approches complémentaires qui permettent
d’orienter la réflexion. L’approche fondamentale de réflexion sur les variables d’action
renvoie à la recherche des relations de cause à effet, comme le montre le schéma ci-après,
entre les paramètres conditionnant la performance de l’agence et les résultats qu’elle obtient.
VARIABLES
PERFORMANCE D’ACTION
Effet Cause
73
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Ainsi, si l’objectif d’accroître son Chiffre d’Affaires pour l’année N n’a pas été atteint, on
peut se poser la question : pourquoi ? réponse : l’agence a perdu certains de ses clients les
plus importants qui représentaient 30% de son activité. Pourquoi ? Réponse : ces clients
n’étaient pas satisfaits de la qualité de services rendus par l’agence. Pourquoi ? Réponse :
l’agence n’a pas déployé suffisamment d’efforts en matière d’amélioration de la qualité
d’accueil et de délais de traitement des opérations, notamment, ceux de traitement des
dossiers de crédit.
Ces choix résultent généralement de l’étude des besoins de ses clients et sont fortement
corrélés aux choix et orientations stratégiques de la banque.
Il convient par la suite d’inviter les participants à réfléchir sur les éléments les plus pertinents
servant de base à l’évaluation de leurs performances. Il est enfin recommandé de s’assurer que
pour tout objectif, une variable d’action au moins a été définie et que chaque variable d’action
retenue contribue effectivement à la réalisation d’au moins d’un objectif.
Cette méthode semble quelque peu anarchique mais est susceptible de produire des résultats
intéressants car elle favorise la créativité et l’imagination de tous les participants.
 D’autres méthodes, issues d’une démarche qualité, comme celle proposée par Ishikawa,
permettent également de modéliser les relations de causes à effets entre performance globale
et les variables d’action correspondantes. La démarche qualité fait prendre conscience que la
performance doit être recherchée auprès du client dont les besoins doivent sous-tendre
l’action de tous à l’intérieur de la banque et spécialement à l’intérieur de l’agence1.
1
SELMER C., Concevoir le tableau de bord, DUNOD, Paris, 1998
74
Chapitre 5 Méthodologie de conception
performance
recherchée
Variable Variable
d’action 4 d’action5
Causes Effet
Figure 5.3 : Digramme d’Ishikawa
Source : Adapté d’un schéma présenté dans ALAZARD C. et SEPARI S., Contrôle de gestion
(manuel & application), Dunod, 5ème édition, 2001, p.570.
Dès lors que les variables d’actions ont été précisées, la phase du choix des indicateurs et
des références peut débuter.
Les objectifs et les variables d’actions étant arrêtés, il convient de mesurer les
réalisations sur chacun d’eux. Pour ce faire, il est nécessaire de trouver les paramètres de
mesure correspondants afin de pouvoir tirer les indicateurs à retenir. En effet,
Une même variable d’action peut être mesurée de plusieurs manières (ex. nombre de
réclamations, sondage, dépouillement des carnets de doléances pour la satisfaction des
clients) ;
Traduire un point clé peut nécessiter plusieurs paramètres (ex. évolution des produits et
des charges d’exploitation bancaire pour l’accroissement du PNB) ;
Les objectifs qualitatifs doivent intégrer le système de mesure de performance (ex.
qualité de l’accueil et de services) ;
Ainsi, plusieurs indicateurs peuvent être tirés du même paramètre :
- Nombre de dossiers en contentieux, montant des dossiers en contentieux
réglés/montant de dossiers en contentieux, pour le contentieux ;
- Nombre de dossiers de crédits/effectif, portefeuille épargne totale/coûts
financiers, PNB/effectif, etc. pour la productivité.
1
SELMER C., Concevoir le tableau de bord, Dunod, Paris, 1998, p.54.
75
Chapitre 5 Méthodologie de conception
En effet, nous considérons que les principes de base à respecter dans le choix des
indicateurs découlent des principes de construction de système de mesure de performances
des agences bancaires, développés dans le chapitre 3, en l’occurrence, la pertinence, la
contrôlabilité et la fiabilité. Par ailleurs, les critères de sélections d’indicateurs sont :
¾ les résultats de l’agence sont-ils satisfaisants compte tenu des objectifs fixés pour la
période en question ?
¾ sont-ils équivalents, meilleurs ou moins bons que ceux qu’elle a obtenus au cours
des périodes antérieures ?
¾ sont-ils meilleurs que ceux affichés par des agences comparables de la même
banque ou d’une banque concurrente ?
¾ l’agence a-t-elle respecté les limites opérationnelles du contrôle interne qui lui ont
été déclinées ?
Ces références sont alors de nature diverse, elles sont constituées par des objectifs, des
valeurs passées, des normes internes ou externes, réglementaires ou opérationnelles.
76
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Les objectifs porteront à la fois sur les résultats attendus de l’agence, mais aussi sur les
activités et les ressources critiques pour les atteindre. Ils sont alors définis par :
En fait, plusieurs types de comparaisons permettant de situer les performances par rapport aux
objectifs sont envisageables 1:
Une valeur cible ou une limite fixée pour l’indicateur. Par exemple, la banque peut tolérer
un taux d’impayés de 5%, c'est-à-dire accepter un taux de recouvrement de 95 % ;
Une donnée passée. Ainsi, à titre d’exemple, la part de marché sera comparée à celles
enregistrées les périodes antérieures. Cela facilite la mise en exergue des tendances et leur
appréciation ;
1
MENDOZA C., DELMOND M.H., GIRAUD F., LONING H., Tableaux de bord pour manager, Groupe
Revue Fiduciaire, Paris, 1999, p.62.
2 ème
ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3 édition, Revue banque
éditeur, Paris, 2000, p.366-367.
77
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Dans les faits, le benchmarking ne se réalise pas seulement avec des entreprises externes, il
peut aussi se réaliser entre les agences d’une même banque. Cela suppose la mise en place
d’un système de recueil interne des meilleures pratiques.
Une opération de benchmarking interne peut consister, par exemple, à relever des écarts de
coûts de fonctionnement de plus ou moins 15% entre deux agences de même niveau. Ces
écarts sont à analyser afin de comprendre les raisons de ces différences et lancer des plans
d’action visant à mettre à niveau les agences les moins performantes.
Nous l’avons vu, le choix des indicateurs est lié non seulement à la mission de l’agence,
à ses objectifs et aux différentes variables d’action dont nous cherchons à mesurer la
réalisation, mais aussi aux coûts d’obtention de l’information, si elle n’existe pas dans la base
de données de la banque et à la possibilité de recueillir, en temps utile, les données de base
nécessaires à la mise à jour des indicateurs.
Pour remédier à cela, nous présentons ci-après, la démarche généralement suivie pour la
collecte des informations1.
1
DE GUERNEY J., GUIRIEC J.C., LAVERGNE J., Tableau de bord de gestion, Edition DELMAS, 6ème édition,
Paris, 1990, p.80.
78
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Etablir la liste des informations nécessaires pour le calcul des différents indicateurs ;
Rechercher si ces informations existent ;
Elaborer les informations manquantes ;
Au cours de ces étapes, tous les indicateurs sont revus et réexaminés. Certains des indicateurs
seront alors modifiés ou même écartés si les données nécessaires à leur alimentation ne
peuvent pas être recueillies dans des conditions satisfaisantes de coût, de délai, de qualité, etc.
Faire un choix définitif et le mettre en forme dans un cahier des charges. Le cahier des
charges regroupe les éléments permettant de localiser toutes les informations nécessaires à
l’alimentation du système de mesure de performance.
- si l’indicateur est une valeur absolue, préciser comment cette valeur est-elle
obtenue (information directe, produits de deux données de base, etc.) ;
- si l’indicateur est un rapport, préciser le mode de calcul de chacun des
numérateur et dénominateur ;
Nous notons que l’équipe qui se chargera d’effectuer les mesures n’est généralement pas
celle qui analyse les résultats de ces mesures. En revanche, les deux équipes doivent être
clairement identifiées et connues par tous.
79
Chapitre 5 Méthodologie de conception
 Par rapport aux besoins, aux choix de la banque et par rapport à ce qu’elle cherche
de cette mesure ;
 Par rapport à son système d’informations et aux fréquences de mise à jour des
différents indicateurs. Ces fréquences ne sont pas forcément les mêmes, compte tenu de
la nature des données nécessaires à l’actualisation des indicateurs.
Par exemple, compte tenu de la lourdeur et des coûts des opérations de sondage auprès de
clients, la banque ne peut y procéder à des intervalles rapprochés en vue de mesurer la
performance de ses agences en matière de satisfaction de sa clientèle. De ce fait, elle peut
retenir deux ans ou même trois ans comme périodicité d’actualisation de tels indicateurs.
Pour cela, il est recommandé de prévoir un comité qui s’en charge et des réunions périodiques
qui permettent d’établir un riche dialogue entre les délégués (responsables en charge des
agences) et le délégataire (direction générale). En effet, à cette occasion, le responsable de
chaque agence sera amené à commenter ses principaux résultats et à exposer les problèmes et
les projets éventuels.
A l’appui de ces réunions et pour rendre plus efficace la discussion, en centrant l’attention des
participants sur les éléments des plus importants, il faut que les présentations soient vives et
dynamiques. Cela est fortement favorisé grâce au développement des techniques
audiovisuelles.
80
Chapitre 5 Méthodologie de conception
Conclusion
En conclusion, la mise en œuvre d’un système de mesure des performances des agences
bancaires exige un travail important et délicat portant sur la détermination des indicateurs et
des références ainsi que sur leur articulation au système d’incitation. De ce fait, le projet
système de mesure des performances doit être confié à un groupe compétent et polyvalent,
capable d’obtenir l’acceptation et l’adhésion de tous au système.
Bien que la démarche que nous avons présentée dans ce chapitre reste très générale, elle peut,
quand même, constituer un intéressant guide pour conduire un tel projet.
L’important est d’adopter une méthode et de s’y tenir afin que la mesure de performance en
fonction des indicateurs retenus reste cohérente d’une période sur l’autre. L’important est
également d’avoir conscience que la mesure de performance n’est pas une science précise :
c’est quelque chose de subjectif mais qui requiert l’adhésion de tous afin qu’elle soit efficace.
81
Chapitre
Mesure de performance des
6 agences de la CNEP-Banque
1
DPCG : Direction de la Prévision et du contrôle de gestion
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
I. PRESENTATION DE LA CNEP-BANQUE
I.1.1. Historique
Depuis qu’elle est devenue banque, la CNEP a connu beaucoup de changements sur tous
les plans institutionnel, organisationnel, commercial, de gestion, etc. Pour retracer les
changements qu’a connus cette banque, la date du 06 avril 1997 constitue une bonne référence
permettant de reconstituer son historique.
La CNEP, en tant que caisse, avait pour principal objectif de susciter au niveau des
ménages une épargne substantielle destinée à être réinjectée dans le circuit économique,
notamment dans le secteur de l’habitat. Le réseau CNEP s’est par la suite élargi et développé
avec l’élargissement progressif de son champ d’activité et des missions qui lui ont été
assignés.
En outre, son capital social est fixé à 14 milliards de dinars, divisé en 14 000 actions,
d’une valeur de un million de dinars chacune. Ces actions sont entièrement libérées et
matérialisées par des titres établis au nom de l’unique actionnaire, le Trésor Public, en
l’occurrence.
83
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Sur le plan institutionnel, sa politique de développement est, dès lors, du ressort de son
conseil d’administration et la mise en œuvre de cette politique appartient à ses managers ;
Sur le plan commercial, la CNEP-Banque est d’une part, soumise à la libre concurrence
pour ses activités. Elle bénéficie du soutien du réseau des banques et établissements financiers
et offre les services de son réseau aux confrères. D’autre part, elle perd le monopole des
produits qu’elle commercialise, cela l’amène à la recherche d’une plus grande maîtrise de ses
charges et de diversification de ses activités afin de soutenir la concurrence.
En effet, conformément à ses statuts, la CBEP-Banque est habilitée à effectuer toutes les
opérations de banque définies par la loi sur la monnaie et le crédit, à l’exclusion, dans un
premier temps, des opérations de commerce extérieur.
Au niveau du secteur bancaire, la CNEP, en tant que caisse, ne pouvait octroyer de crédits
qu’à concurrence de ses ressources. Aujourd’hui, en tant que banque, elle peut faire plus de
crédits que ses seules ressources l’autorisaient. Elle jouit, en fait, d’un pouvoir de création
monétaire et a accès au refinancement auprès de la Banque d’Algérie. Elle peut également
délivrer des chéquiers à ses clients et leur ouvrir des comptes à vue (comptes courants aux
entreprises et comptes chèques aux particuliers et aux associations) ;
1
CNEP-Banque, Rapport 2001, p. 12.
84
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Dans son organigramme hiérarchique présenté en annexe 03 (page III), nous distinguons
trois niveaux de structures :
Les missions dévolues à ces directions sont prises en charge par des directeurs de
réseaux assistés, chacun, par six chefs de département (personnel et moyens, financement,
finance et comptabilité, informatique, épargne et contrôle du premier degré).
85
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Les agences
- 50 agences du type « A » ;
- 68 agences du type « B » ;
- 71 agences du type « C ».
Plus de détails sur l’organisation et les missions des agences de la CNEP-banque sera
précisé dans le paragraphe « l’agence CNEP-Banque : missions et organisation ».
N.B. Notons qu’en plus de ces agences, 3500 guichets des services des Postes &
Télécommunications sont mis à la disposition de la CNEP-Banque pour la collecte des
ressources au moyen de LEL (Livret d’Epargne Logement) et de LEP (Livret d’Epargne
Populaire).
Au 31 mars 2003
- L’épargne collectée est de : 446,416 milliards de dinars;
- Les crédits accordés sont de : 427,123 milliards de dinars ;
- Les parts de marché : la CNEP-Banque détient 19,57% des dépôts collectés par le
système bancaire et 37,43% des crédits qu’il octroi à l’économie.
(cf. annexe 06, page VII).
86
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Le département « prévision » ;
Le département « contrôle budgétaire » ;
Le département « contrôle des risques ».
Le contrôle de gestion doit alors être l’organe de conseil et d’assistance qui guide la
gestion globale de la banque et qui améliore ses performances en assurant les meilleures
conditions d’exploitation, d’efficience et de rentabilité.
87
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
II.1. Présentation
¾ L’organisation
88
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
En effet, les habilitations et les attributions ont été recensées et regroupées comme suit :
 Les agences « A », sises aux chefs lieux de wilayas, ont pour missions l’octroi de
toute catégorie de crédits ;
 Les agences « B », ont pour missions la distribution, uniquement, des crédits aux
particuliers (véhicule, confort, adaouet, convenance, accession à la propriété) ;
 Les agences « C » : leurs missions se résument dans l’unique activité collecte de
l’épargne, et donc aux attributions communes.
La détermination des rangs des agences et leur habilitation à exercer telle ou telle
fonction sont déterminées par décisions réglementaires, en fonction des niveaux de
performances qu’elles ont atteints. Dans ce cadre, une agence de type « C », en raison
essentiellement du taux de recouvrement de 100% qu’elle a réalisé, a été érigée, en juin 2003,
à une agence de catégorie « A ». En revanche, d’autres agences ont été suspendues de l’octroi
de certains types de crédits et d’autres y ont été habilitées.
Les performances des agences doivent alors être mesurées. Mais pour ce faire, il faut
définir l’organisation et les missions de ces agences. Pour cela, nous commençons par
présenter en annexe 08 (page IX), un organigramme type qui fixe l’organisation et les
fonctions que chaque catégorie d’agences est habilitée à exercer. Nous aborderons dans le
point suivant la question des missions de ces agences.
89
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
¾ Les missions
Nous remarquons qu’en sus des opérations de banque (réception des fonds du public,
opérations de crédit, mise à la disposition et gestion des moyens de paiement), il incombe à
chaque agence d’assurer des services de structures (comptabilité, administration, etc.). Les
missions dévolues à ces agences tournent alors essentiellement autour des attributions
-exposées ci-dessus- et des opérations qu’elles sont habilitées à effectuer.
Toutes les agences de la CNEP-Banque sont habilitées à collecter de l’épargne. A cet effet,
elles sont tenues d’assurer une gestion efficace des comptes et des opérations de la clientèle
déposante.
Les produits de placements offerts à la clientèle sont : Livret Epargne Logement (LEL) ;
Livret Epargne Populaire (LEP) ; Dépôt A Terme (DAT) logements ; Dépôt A Terme (DAT)
bancaire ; Bon De Caisse (BDC).
D’autres ressources à vue sont collectées à travers les comptes courants et de chèques ouverts
aux entreprises et aux particuliers.
Bien que la gamme de crédits proposés par la CNEP-Banque soient de diverses natures et
s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, le plus gros de ses financements
reste orienté vers le secteur de l’habitat.
90
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
- des crédits proposés aux promoteurs immobiliers publics ou privés, dans le cadre
des programmes de construction de logements. La décision d’octroi de ces crédits
est prise au niveau central, ce qui fait que l’agence n’a aucune prise sur ces
crédits. Ces derniers ne font pas l’objet d’échéanciers de remboursement ;
L’agence est chargée de la gestion des moyens de paiement qu’elle met à la disposition de sa
clientèle. Il s’agit des chèques, des cartes magnétiques du personnel, des virements, des
produits Western Union, etc.
L’agence doit assurer une gestion efficace, sur le plan comptable et financier, des
opérations qu’elle traite quotidiennement (enregistrement des opérations, transmission des
états comptables, pointage des comptes et soldes, gestion de trésorerie en fonction du plafond
autorisé, l’élaboration du budget, le contrôle comptable, etc.).
91
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
 La fonction administrative
L’agence doit assurer, elle même, le suivi et la gestion de son budget ainsi que la prise en
charge des différents aspects liés à son fonctionnement (moyens humains et matériels). De ce
fait, elle est chargée de :
 La fonction commerciale
L’agence doit assurer son développement sur le plan commercial par l’amélioration des
ventes des produits CNEP-Banque et de la gestion du marketing local en relation avec la
direction du marketing. A cet effet, elle est, par exemple, habilitée à :
92
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
L’analyse des Tableaux des Comptes Intermédiaire de Gestion, appelés également TCR
(Tableau des Comptes de Résultats). L’élaboration mensuelle de ces TCR est rendue possible
grâce à l’informatisation des agences. La méthode de calcul du résultat est présentée en
annexe 09 (page X) ;
L’exploitation des rapports d’activité et des états des lieux par les différentes directions du
siège afin de faire ressortir des éléments utiles aux analyses qu’elles effectuent. C’est le cas,
par exemple, de la Direction du Recouvrement (DR) qui mesure la performance des agences
en matière d’efforts déployés pour le recouvrement des créances. Cette performance est
mesurée à travers le taux de recouvrement (montant recouvré / montant échu, pour toute
catégorie de crédit). Précisions que :
 Les états des lieux sont des documents standardisés, de quelques pages, établis par les
agences et transmis à leurs directions de réseaux correspondantes, ces dernières se
chargent de les diffuser auprès des directions du siège. Ils servent de support aux
rapides présentations que chaque directeur d’agence est tenu de faire au Président
Directeur Général lors du comité exécutif.
 Les rapports d’activité mensuels sont des documents normalisés d’une centaine de
pages, publiés par chaque direction de réseau et diffusés auprès des différentes
directions centrales. Lors des comités exécutifs mensuels, chacun des directeurs
régionaux présente et commente au Président Directeur Général son rapport d’activité.
Les éléments ressortis de ces outils de gestion sont examinés et discutés lors des comités
exécutifs élargis aux directeurs d’agences, ces derniers sont tenus de faire au Président
Directeur Général de rapides présentations de leurs réalisations et des plans d’actions qu’ils
comptent engager.
 Les comités exécutifs élargis, récemment, aux directeurs d’agences sont des réunions
mensuelles auxquelles participent, sous la conduite du Président Directeur Général, tous
les directeurs centraux et chefs de départements centraux et régionaux.
La principale raison d’être de ces comités est le suivi de la réalisation des objectifs et la
mise en œuvre des ajustements nécessaires en temps utiles.
Le tableau de bord agence édité actuellement au niveau des agences dotées de l’applicatif
informatique « tableau de bord ». Il est beaucoup plus orienté vers la mesure des
performances que vers la gestion et l’aide à la décision
En effet, pour renforcer ces outils de suivi de la gestion décentralisée et ayant senti le besoin
et la nécessité de disposer d’un instrument pertinent, permettant le pilotage et la mesure des
performances, la CNEP-Banque a décidé de mettre en place un système de tableaux de bord.
93
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Les travaux ont commencé par l’élaboration d’un tableau de bord agence, il constitue la
première étape à franchir pour la mise en œuvre de ce système. Mais il reste encore un projet
en voie de finalisation,
Dans ce cadre, et après exploitation des TCR de l’ensemble des agences pour les années
1999, 2000 et 2001, 15 agences ont été déclarées structurellement déficitaires. Par la suite, il a
été procédé à des analyses approfondies de chacune de ces agences.
Pour les 13 agences restantes, il a été décidé de leur donner une autre chance à l’effet
d’obtenir un résultat positif et de faire preuve de développement, de progression et
d’amélioration. A cet effet, un plan de redressement a été établi, il comportait des mesures
d’urgences telles que :
- La compression de d’effectif ;
- La fixation d’objectifs de collecte de l’épargne et d’octroi de crédits ;
- Un rigoureux suivi de la réalisation de ces objectifs ;
- La fixation de la fin de 2003 comme délai accordé pour le redressement.
- La réhabilitation ou l’habilitation à l’octroi du crédit véhicule et/ou du crédit
hypothécaire.
94
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Le suivi de ces agences est actuellement assuré par la Direction des Réseaux
d’Exploitation (DRE), à l’aide des indicateurs suivants :
Nous avons pu recueillir les informations suivantes sur les circonstances de fermeture
des deux agences et sur la démarche suivie dans ce sens.
En effet, il s’agit de deux agences de type « B » qui présentaient une situation similaire ;
depuis leur ouverture, elles enregistraient des résultats déficitaires dus essentiellement à une
mauvaise qualité des prêts accordés, à une mobilisation des tranches sans respects des règles
élémentaires de sécurité des emplois, et enfin à un très mauvais suivi du recouvrement des
créances.
Par la suite, des réunions ont été initiées par la direction générale. Elles ont été tenues au
niveau du siège de la direction des réseaux en présence des messieurs les DGA pour examen
de cette proposition. Dans ce sens, des instructions ont été données pour la préparation du
dossier de fermeture en tenant compte des aspects particuliers de chaque volet d’activité et
surtout en étudiant minutieusement si la représentation de la CNEP-Banque dans cette localité
n’était pas rentable.
95
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Unité : 1 03 D.A.
750000
8018 509886
10000
500000
7500
1617 506 67717
5000 132 250000 87332
2181
2500
0 0
LEL LEP LEL LEP
Agence Moyenne Réseau
Agence Moyenne Réseau
En dépit de toutes ces raisons justifiant la fermeture des deux agences, nous nous
sommes quand même interrogés sur la façon dont ont été calculés leurs résultats. Nous avons
confirmé que même si nous affections à ces agences les produits et charges du siège central et
des directions de réseau, elles resteraient toujours déficitaires. Cela est bien illustré par le
schéma ci-dessous. (cf. annexe 10, page XI, pour les clés de répartition utilisées).
0 0
résult résult
comptable ag -50000 comptable ag
-50000 X Y
résult -100000 résult
analytique analytique
-100000 ag Y
ag X -150000
-150000 -200000
1999 2000 2001 1999 2000 2001
96
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
II.2. Commentaires
En effet, l’exemple des habilitations et des suspensions d’octroi de certains types de crédit et
les transitions des agences d’une catégorie à une autre nous semble édifiant. Ce type de
décisions, quoiqu’il soit fondé et justifié, devait obéir à des règles précises et explicites
notamment vis-à- vis des premiers concernés : les agences.
Les outils employés se caractérisent par l’utilisation massive du papier comme support de
transmission des informations, c’est particulièrement le cas des rapports d’activité et des états
des lieux. Il en résulte que le traitement de ces informations suppose la ressaisie et donc
l’augmentation du risque d’erreurs et des charges. Cela a engendré une lenteur, une lourdeur
et une certaine discontinuité dans la circulation de l’information.
En outre, nous avons constaté une sorte de désintéressement et de renoncement des différentes
directions à l’exploitation des états des lieux et des rapports d’activité ; ces derniers présentent
un risque de non-fiabilité du fait que :
 Les informations, notamment celles relatives à l’épargne, sont renseignées
manuellement à partir de registres d’opérations tenus au jour le jour au niveau de
l’agence. Il est inévitable que des erreurs se produisent lors du renseignement de ces
registres, car les opérations quotidiennes se comptent par centaine. Ainsi et comme il
n’y a souvent pas de vérifications, ces informations présentent des écarts importants
avec les systèmes comptables. Ces écarts s’amplifient forcément si l’on calcule les
cumuls sur la base de soldes initiaux erronés,
 En l’absence d’états uniformisés et de documents détaillés, des différences
d’interprétation importantes apparaissent sur le contenu des rubriques à renseigner,
 Les responsables en charge des agences, en prenant ces documents pour instruments
de surveillance et de contrôle sont tentés de chercher à montrer des performances
positives.
Ainsi, la fiabilité du document synthétisant les niveaux de recouvrement de l’ensemble des
agences, établi mensuellement par la direction du recouvrement sur la base des états des lieux
devrait être remise en cause.
97
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Le projet tableau de bord n’a pas démarré à cause essentiellement de problèmes d’ordre
techniques rencontrés lors de l’installation de l’applicatif informatique « tableau de bord » au
niveau des agences.
Nous avons vu que la conception de systèmes de mesure des performances des agences
bancaires requiert la définition de l’organisation de ces agences, de leurs missions,
attributions et tâches ainsi que l’identification des moyens dont elles disposent.
Quant à l’organisation officielle des agences de la CNEP-Banque, elle n’a pas subit de
modifications depuis novembre 1995 (avant que la CNEP ne devienne banque), alors que
depuis avril 1997, cette institution a connu des changements structurels (cf. § I.1.1.p.84) qui
se sont répercutés, bien évidemment, sur ses différentes structures, notamment sur ses
agences. Il en va de même pour les missions conférées à ces agences.
Toutes les directions centrales sont destinataires des rapports d’activité et des états des
lieux. Chacune en reçoit une copie, mensuellement, pour extraire et exploiter les données dont
elle a besoin. Nous avons remarqué que certaines directions font les mêmes traitements et
consolidations. C’est le cas par exemple de la DPCG et de la DR ; elles font les mêmes
traitements en matière de recouvrement (la PPCG calcule les montants recouvrés par rapport
aux objectifs et la DR les calcule pour déterminer les taux de recouvrement).
98
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Il s’agit en effet d’un système qui permet le classement des agences par rapport à un
ensemble d’indicateurs afin de pousser celles non performantes à s’insérer dans une
dynamique de recherche permanente de la performance.
Les caractéristiques du SEPA doivent dès lors être telles qu’elles conduisent à une
évaluation :
Globale, tendant à donner une vue synthétique de l’ensemble des critères pris en
considération ;
Relative, situant les agences analysées les unes par rapport aux autres ;
Hiérarchisée, offrant la possibilité de moduler l’importance attribuée aux divers
critères ;
Etablie pour l’ensemble des activités : épargne et crédits;
Tendant à intégrer l’approche prospective.
¾ description méthodologique
Pour arriver à l’édition des résultats de la mesure des performances des agences, il est
nécessaire de suivre les quatre étapes suivantes :
99
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
doivent traduire les grands axes définis par la direction générale et doivent être revus
périodiquement (annuellement) en fonction des orientations stratégiques.
A ce niveau, nous tenons à insister sur le fait que les modifications doivent être limitées d’une
année sur l’autre de manière à conserver un équilibre entre la modularité voulue pour le
système et la nécessaire continuité dans l’action entreprise au niveau de l’agence.
Pour être efficient, le SEPA doit dans la mesure du possible s’articuler sur des données qui
sont incontestables et dont la disponibilité dans le temps est assurée.
Le SEPA repose sur la mesure de données sur lesquelles les responsables d’agences ont prise.
De ce fait, le classement SEPA doit se baser sur les agences ayant les mêmes pouvoirs et
exerçant le même type d’activité.
Ces critères sont mesurés pour chacune des activités de l’agence à travers des indicateurs. La
pondération de ces indicateurs doit traduire les axes principaux d’objectifs poursuivis.
La liste des indicateurs retenus figure en annexe 11 (page XII).
¾ Méthode de calcul
Les fonctions du système d’informations relatives au projet SEPA ont fait l’objet d’une
informatisation. De ce fait, les informations devraient être directement puisées des structures
sources et leur traitement devrait être assuré par l’application informatique SEPA.
100
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Pour chaque agence, toutes les données utiles aux calculs sont regroupées dans un seul fichier
qui sera l’entrée principale de l’applicatif informatique. Ces données sont soit récupérées
automatiquement à partir des fichiers résultant de logiciels existants au niveau des structures
concernées, soit saisies manuellement sur des menus prévus pour cela. Les calculs sont faits
avec une précision de 6 décimales.
 pour chaque indicateur, la moyenne et l’écart type sont calculés. Tout indicateur
dont la valeur dépasse [moyenne + 2xécart type] est réduit à cette limite (borne
supérieure de l’intervalle retenu), tandis que tout indicateur dont la valeur est
inférieure à [moyenne – 2xécart type] est augmenté à cette limite inférieure.
 Les ratios dont le dénominateur était nul n’entrent pas en compte pour le calcul de
la moyenne et de l’écart type. La valeur normale (cf. point ci-dessous) de tels ratios
est fixée arbitrairement à 0.5 soit à la moyenne.
Transformation en points
Les valeurs sont centrées (soustraction de la moyenne) et réduites (division par l’écart type)
en utilisant la moyenne et l’écart type calculés au point ci-dessus. On obtient alors une série
de valeurs comprises entre (–2 et +2) nécessairement. Cela est vrai parce que la valeur
maximale est [moyenne + 2xécart type] et la valeur minimale est [moyenne – 2xécart type] et
qu’après avoir centré et réduit, moyenne vaut 0 et écart type vaut 1.
Les valeurs centrées réduites serviront de points d’entrée dans une table des ’’surfaces’’
d’une loi de distribution normale centrée réduite. Il s’agit de la fonction de répartition de cette
loi, elle est croissante et continue et permet d’attribuer à chaque valeur centrée et réduite, un
point (une valeur de probabilité, normale) qui sert à calculer le point SEPA (cf. point suivant).
Le but de cette opération est en effet d’obtenir des valeurs homogènes permettant la
comparaison des agences. Les valeurs qui en résultent sont comprises entre 0.0227 (pour -2)
et 0.9773 (pour +2)
Pour obtenir les points SEPA, les valeurs normales obtenues sont multipliées par les
pondérations attribuées aux indicateurs. Le minimum de points pour un ratio vaut donc
[0.0227 x pondération] tandis que le maximum de points vaut [0.9773 x pondération].
Enfin, le total des points SEPA est calculé pour toutes les agences, elles sont classées en
fonction de ces points.
101
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
III.2. Commentaires
• Le simple cahier des charges élaboré à cet effet ne présente pas le degré de
précision requis. Il devait indiquait la liste de toutes les données recherchées, leurs
sources et le mode de calcul des indicateurs afin de permettre à l’informaticien de
disposer de repères d’extraction et d’organisation ;
Mais il est à noter que ce problème concernant les créances contentieuses n’est que
momentané, car la Direction des Etudes Juridique et de la Réglementation du
Contentieux (DEJRC), en collaboration avec la Direction de l’Informatique a déjà mis
en place un groupe de travail, composé de juristes et d’informaticiens, chargés de
mettre au point une application pour la gestion du contentieux, cette application est en
mesure d’alimenter le SEPA. ;
• IL a été prévu des masques de saisies (sur le logiciel Microsoft Access où la base
de données est constituée) pour les données non informatisées. Mais aucune personne
n’a été chargée d’effectuer cette tâche.
 La solution qui a été préconisée pour remédier à ce problème est de puiser les
informations nécessaires à partir de l’application informatique relative au tableau de bord
agence. Mais ce projet n’a pas encore vu le jour, le tableau de bord est encore en période
de tests, ce qui a repoussé encore une fois le démarrage du projet SEPA. De plus,
102
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
SEPA est réservée au niveau central ; Les tests du tableau de bord ont fait ressortir des
différences entre les données extraites des systèmes comptables « agences » et celles
extraites au niveau central.
 Les problèmes ne sont pas seulement d’ordre technique. Nous avons constaté une
certaine inattention quant à l’intérêt du système et par conséquent la nécessité de démarrer
le projet SEPA reste éclipsée derrière d’autres aspects jugés prioritaires. Ce dernier n’a
d’ailleurs plus de « groupe de projet » et n’a pas fait l’objet de réelles interrogations ou
préoccupations depuis que ses fonctionnalités ont été confiées à la direction de
l’informatique pour informatisation ;
D’après les informations que nous avons pu recueillir concernant la conception et la mise
en place du SEPA, les responsables d’agences n’ont pas participé à la conception du système.
Leur acceptation et leur adhésion au système n’ont pas été sollicitées. Cela risque d’engendrer
son rejet et de créer des oppositions, car les premiers concernés ne sont pas suffisamment
informés de ses objectifs et finalités.
Egalement, certaines directions centrales, pouvant exploiter les résultats de ce système et faire
éventuellement des propositions, ne sont pas au courant de l’évolution du projet SEPA ou
même de son existence.
En effet, les directions centrales sont bien placées pour juger de la pertinence de certains
indicateurs, elles peuvent même en proposer quelques-uns et en faciliter l’alimentation en
informations. A titre illustratif, prenons la Direction des Réseaux d’Exploitation (DRE). Elle
devrait participer à la conception du SEPA, à tout le moins dans le choix des indicateurs,
compte tenu de ses compétences et des qualités qu’elle a en matière de suivi et de contrôle des
performances et des activités des agences.
Le classement SEPA se base sur les agences exerçant le même type d’activité. La CNEP-
Banque a retenu le regroupement de ses agences en fonction des catégories « A », « B » et
« C » qui, en réalité, étaient déterminées suite à des décisions purement administratives ; les
agences « A » sont des agences de Wilaya, les agences « B » de Daïra et les agences « C » de
Commune. Cela fait que les groupes sont hétérogènes et, du fait, certaines agences sont
lésées.
En effet, nous ne pouvons comparer et classer deux agences d’une même catégorie, l’une
implantée à Alger et l’autre à Adrar, par rapport à l’accroissement de l’activité, par exemple.
En outre, une bonne partie des agences « C » a été habilitée à accorder du crédit, notamment
le crédit véhicule, cela signifie qu’il n’y pas lieu de comparaison entre ces agences, car celles
qui ne font pas du crédit seront réellement désavantagées.
103
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Nous pouvons dire que le principe de contrôlabilité n’a pas été respecté dans la conception
du SEPA. Prenons l’exemple des ratios portant sur le crédit aux promoteurs, notamment ceux
d’acquisition et de réalisation des objectifs ; l’agence n’a pas de prise sur ces crédits, les
décisions y afférentes sont généralement prises au niveau central. De même pour les ratios de
recouvrement des créances contentieuses. En effet, à l’opposé des créances pré-contentieuses
dont l’effort de recouvrement relève de l’agence bancaire, celui des créances contentieuses est
généralement du ressort de la cellule juridique du réseau.
Aucun dispositif assurant le retour d’informations et d’expériences n’a été prévu pour le
traitement et l’utilisation des résultats de la mesure des performances. Il n’a été envisagé ni
d’instaurer un comité ou des réunions d’évaluation des performances ni de préparer des
dispositifs d’incitation et de motivation.
Cependant, l’étape de limitation des écarts, si elle corrige des valeurs trop élevées ou trop
faibles, risque de donner une série de valeurs dont la moyenne et l’écart type seront largement
différents, respectivement, de zéro et de un. Cela risque de donner une moyenne de points
SEPA, différente de la moitié de la pondération, et ne représente pas l’agence moyenne.
104
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Quant à la limitation des écarts, elle peut être soutenue par le fait que 95% des valeurs sont
comprises entre [moyenne – 2xécart type, moyenne + 2xécart type], la moyenne et l’écart type
étant calculés sur la base de toute la population.
Toutefois, du fait de cette limitation, les agences qui ont atteint des niveaux très élevés de
performance par rapport à un indicateur peuvent se voir lésées, en se comparant à des agences
qui sont juste à la borne de l’intervalle.
Le SEPA ne retient que les indicateurs dont la hausse exprime une situation favorable. Il
exclut de ce fait des indicateurs qui peuvent être pertinent tel que : Montant des dossiers en
contentieux / Total des engagements.
Le calcul des valeurs normales (nécessitant le calcul des intégrales) ne peut se faire à travers
les simples commandes du Visual Basic. Cela nécessitera l’installation du logiciel EXCEL
afin d’y faire ces calculs. De ce fait, les fonctionnalités actuelles de l’applicatif SEPA ne
permettent pas ce calcul.
Pour cette raison, l’illustration de la méthode de calcul, présentée en annexe 12 (page XIII) se
base sur des données réelles, extraites par cet applicatif, mais les différentes étapes de calcul
ont été réalisées par nous-même sur EXCEL.
Nous présentons également dans cette annexe, les différentes étapes de classement des mêmes
agences, pour la même période, mais sans procéder à la limitation des écarts. En effet, nous
estimons que cette étape biaise la réalité et risque de corriger des valeurs trop importantes qui
peuvent donner une série d’observations dont la distribution diffère de celle d’une loi normale
centrée réduite.
Dans les deux cas nous avons retenu les mêmes pondérations. Etant donné que nous n’avons
pas eu accès à la stratégie de la banque, nous nous sommes basés, dans la détermination des
pondérations, sur les informations qui nous ont été révélées lors des entrevus que nous avons
eu avec certains responsables.
1
ACCESS : c’est un Système de Gestion des Bases de Données.
105
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
III.3. Recommandations
L'esquisse d’étude que nous avons menée sur la réalité actuelle de la mesure des
performances des agences de la CNEP-Banque et les perspectives de cette institution en la
matière, nous a permis de relever les difficultés sus-citées. Nous tenterons à présent de
formuler quelques suggestions qui nous paraissent concevables.
La première chose sur laquelle nous insistons est de donner plus d’importance à la
redéfinition de l’organisation des agences et à la spécification de leurs missions et
attributions, en fonction du nouveau contexte dans lequel évolue la CNEP depuis qu’elle est
devenue banque.
Pour cela, le projet d’élaboration d’un organigramme de gestion qui a été lancé par la
Direction de l’Organisation doit aboutir à ses finalités le plutôt possible. Ce projet vise, entre
autres, la spécification des missions de l’agence dite prototype et l’établissement de son
organigramme dit organigramme-type.
En effet, ce projet devait allait de paire avec celui lancé par la Direction des Réseaux
d’Exploitation en vue d’arrêter une méthodologie de classification périodique de l’ensemble
des agences par catégories homogènes en s’appuyant sur une analyse critériologique. Cette
méthodologie a pour objectif de permettre à toutes les agences de pouvoir offrir à toute la
clientèle la même gamme de produits avec la même qualité de service. Mais pour être adaptée
aux différentes catégories d’agences actuelles « A », « B » et « C », elle se basera, dans un
premier temps, essentiellement sur le volume d’activité.
Ce système doit développer ses offres de services afin de faire face aux demandes de plus en
plus minutieuses et exactes de données, fournir des informations en temps réel et traiter un
volume de flux de plus en plus amplifié, etc.
Ces deux documents peuvent servir efficacement à l'obtention de l'adhésion des membres de
la CNEP-Banque aux différents projets qu'elle lance.
106
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Mettre en place une comptabilité analytique afin de pouvoir élaborer des comptes
d'exploitation analytique par agence au lieu de se limiter aux TCR. Le choix des clés de
répartition et des prix de cession interne doit être objectif et doit intégrer les objectifs de la
banque.
Le résultat ainsi déterminé ne doit pas être pris en considération dans le classement SEPA, car
la répartition des charges générales d'exploitation est subjective quelle que soit l'objectivité
des clés de répartition utilisées. Il est par contre indispensable que le PNB à incorporer dans le
SEPA soit calculé de manière analytique.
Les rapports d'activité et les états des lieux présentent des dysfonctionnements auxquels
nous ne voyons pas de solutions immédiates, vu l'état actuel du système d'informations de la
CNEP-Banque. En revanche, le tableau de bord agence renferme une grande partie des
informations recherchées de l'exploitation de ces documents. A ces effets, nous proposons de
renoncer à l'utilisation de ces outils dès que le tableau de bord agence devient opérationnel et
sa consolidation est rendue possible.
Pour les données ne figurant pas dans le tableau de bord, nous proposons d'étudier d'abord
leur pertinence, l'intérêt de continuer à les faire remonter à la hiérarchie et particulièrement le
degré de leur fiabilité ou les possibilités de les fiabiliser. Si leur utilité est prouvée, il est
possible de les faire reporter dans un document à part. Les états de ce document doivent être
standardisés et le contenu de leurs rubriques doit être détaillé afin d'uniformiser
l'interprétation des informations à y renseigner, cela veut dire que l'établissement d'un cahier
des charges détaillé est indispensable.
En effet, nous estimons que le fait de procéder autrement constituera un double emploi et une
charge supplémentaire tant pour les agences que pour les destinataires de ces outils.
107
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
 La réflexion sur les possibilités d’indexation des facteurs d’incitation, telle que la
rémunération, sur les niveaux de performance des agences.
Généraliser l’utilisation des tableaux de bord à toutes les agences et organiser des séances
de formations des opérationnels et des rencontres de diffusion ou de vulgarisation de la
culture d’utilisation du tableau de bord, à l’instar de celle opérée le mois de septembre.
108
Chapitre 6 Mesure des performances des agences de la CNEP-Banque
Conclusion
En conclusion de ce chapitre, nous tenons à souligner que les trois mois que nous avons passé
au sein de la CNEP-Banque nous ont permis de prendre connaissances des problèmes
pratiques pouvant entraver la mise en place d’un système de mesure de performances des
agences bancaires.
Ainsi, pour ce qui est de la CNEP-Banque, l’esquisse d’étude que nous avons menée, nous a
permis de conclure que la difficulté technique majeure a trait à l’information et à la
communication. La mise en place d’un système d’informations performant et d’un réseau de
communication interne est, de ce fait, un impératif inévitable.
Rappelons que la mesure de performance des agences de la CNEP-Banque ne doit pas rester
centrée sur l’aspect financier de la performance. Elle doit de plus en plus s’étendre aux
aspects et volets qui conditionnent la rentabilité financière, tels que la qualité de services
prestés et la satisfaction de la clientèle.
109
Conclusion générale
Nous commençons par rappeler la nécessité pour nos banques de disposer de systèmes de
mesure des performances de leurs agences ; ces systèmes présentent un aspect primordial leur
permettant de s’introspecter et de s’auto-évaluer en vue d’améliorer leurs performances.
En effet, la performance globale d’une banque est dans une large mesure conditionnée par
celles de ses agences, car l’agence bancaire représente l’entité intermédiaire qui la relie à ses
clients, elle est son unité de base d’exploitation à travers laquelle elle applique ses politiques
et réalise ses objectifs.
Toutefois, la performance d’une agence bancaire renferme une notion difficile à cerner à
cause de la multiplicité de ses aspects. La performance est une notion multidimensionnelle,
elle est à la fois efficacité, efficience et économie, financière ou non financière ; elle doit être
rattachée à un horizon de temps et dépend d’un référent ; sa mesure peut être effectuée a priori
ou a posteriori.
De ce fait, les techniques, les outils, les instruments et les indicateurs de mesure de
performance doivent être conçus dans le cadre d’un système permanent, cohérent et réactif. Ils
doivent être faciles à mettre en œuvre tout en permettant une analyse profonde des
performances des agences. Leur choix requiert de la rigueur, de la précision et de l’objectivité
puisqu’il conditionne la valeur des résultats de la mesure des performances ainsi que la
pertinence des conclusions qui en découlent. Ce choix conditionne la nature même des
décisions à prendre.
Pour ces raisons, la conception d’un système de mesure des performances des agences
bancaires préconise le respect de certains principes. La réussite de sa mise en œuvre est
contrainte par l’existence d’un système d’informations performant, d’une comptabilité
analytique pertinente et d’une structure organisationnelle délimitant les responsabilités et le
pouvoir décisionnel de chaque agence.
En référence aux principes que nous avons développés, la mesure des performances doit être
pertinente, en orientant les comportements des managers en charge des agences dans le sens
de la performance globale et de l’intérêt général de la banque ; elle doit être construite sur la
base des éléments maîtrisables par l’agence et relevant de ses efforts ; elle doit être fiable en
satisfaisant aux conditions d’objectivité et de vérifiabilité. De plus, le système de mesure de
performance doit être relativement stable dans le temps afin de permettre d’effectuer des
comparaisons d’une période à l’autre.
Le tableau de bord de l’agence bancaire, bien qu’il puisse engendrer des comportements
passifs chez les responsables d’agences, il permet de relever des défis quotidiens de maîtrise
et d’amélioration de leurs performances. Il suit, grâce à l’évolution d’indicateurs, le degré
d’atteinte des objectifs de l’agence et conduit à une analyse dynamique par la comparaison
qu’il permet entre les résultats obtenus et le référentiel fixé.
Dans les faits, il n’existe pas de système de mesure de performances exempt de défauts, ni de
système standardisé ou uniformisé. Un tel système est conçu en fonction de l’organisation de
la banque, de ses besoins spécifiques, des finalités et des objectifs qu’elle voudra lui assigner,
etc. Il en résulte qu’aucune démarche de conception ne peut prétendre à l’universalité ou à la
conformité pour toutes les banques.
Il est néanmoins possible de distinguer des étapes par lesquelles passe n’importe quelle
démarche de conception. Il s’agit essentiellement de la détermination des indicateurs de la
mesure de performance, du mode de leur alimentation en informations et des modalités de
production et d’exploitation des mesures. Le choix des indicateurs est une étape délicate et
difficile. Il devrait s’effectuer au travers d’une démarche interactive au cours de laquelle, des
réunions, des rencontres ou des ateliers de travail sont organisés en vue de cerner les pouvoirs
réellement délégués à l’agence et d’identifier ses moyens d’actions.
De même, la mise en oeuvre d’un système de mesure de performance des agences bancaires,
emprunte à la méthodologie universelle de gestion des projets, des itérations et des allers-
retours entre les étapes de lancement, de conception, de tests et de simulations et celle
d’utilisation et de suivi. Elle n’est certainement pas une œuvre solitaire. Elle doit être confiée
à un groupe de projet, piloté par une personne compétente, afin d’assurer l’efficacité du
système et d’obtenir l’acceptation et l’adhésion des concernés au projet.
Ainsi, pour ce qui est de la CNEP-Banque, l’esquisse d’étudier le cadre dans le quel s’effectue
la mesure des performances de ses agences a montré que ce dernier se heurte à des problèmes
d’ordre organisationnel, matériel et humain.
La performance des agences étant l'affaire de tous, il faut bien noter que les efforts fournis
par la DPCG dans ce sens resteront inopérants s'ils ne sont pas liés à ceux des différentes
entités de gestion de la banque et soutenus par les efforts de la Direction Générale.
Bibliographie
2. ALAZARD C., SEPARI S. Contrôle de gestion (manuel & application), DUNOD, 5ème
édition, DEFC épreuve n°07 ;
4. BESCOS P.L., DOBLER P., MENDOZA C., NAULLAU G., GIRAUD F., LEVRILLE
ANGER V., Contrôle de Gestion et Management, Monchréstien, 4ème édition, Paris, 1997;
9. DE GUERNEY J., GUIRIEC J.C., LAVERGNE J., Tableau de bord de gestion, Edition
DELMAS, 6ème édition, Paris, 1990 ;
12. GERVAIS M., Le Contrôle de Gestion, Edition Economica, 7ème édition, Paris, 2000 ;
13. GIRAUD F., SAULPIC O., NAULLEAU G., DELMOND M.H., BESCOS P.L., Contrôle
de Gestion et Pilotage de la performance, Gualino Editeur, France, 2002 ;
113
Bibliographie Mémoire de fin d’études
15. KENNEDY C., Toutes les réponses aux grandes questions du management, Edition
Maxima, paris, 1996 ;
16. LAURANT P., BOUAR F., Economie d’Entreprise, Edition d’Organisation, Paris, 1997 ;
17. LEMAITRE P., DEAN P., GASNIER L., Guide du management dans le secteur bancaire,
Edition d’organisation, France, 1996 ;
18. LONING H., PERSQUEUX Y. ET COLL, Le contrôle de gestion, Dunod, Paris, 1998 ;
19. LORINO P., Comptes et récits de la performance, édition d’organisation, Paris, 1995 ;
21. MALO J-L. et MATHE J-C., L’essentiel du contrôle de gestion, Edition d’Organisation,
2ème édition, Paris, 2000 ;
23. MENDOZA C., DELMOND M.H., GIRAUD F., LONING H., Tableaux de bord pour
manager, Groupe Revue Fiduciaire, Paris, 1999 ;
ème
24. ROUACH M., NAULLEAU G., Le Contrôle de Gestion Bancaire et Financier, 3
édition, Revue banque éditeur, Paris, 2000 ;
25. ROUACH M. et NAULLEAU G., Contrôle de gestion et Stratégie dans la banque, Revue
banque éditeur, Paris, 2000 ;
114
Liste des tableaux et figures mémoire de fin d’études
115
Liste des abréviations mémoire de fin d’études
116
Liste des annexes Mémoire de fin d’études
117
Annexe 01 : Organigramme fonctionnel d’une banque
DIRECTION GENERALE
D. CENTRALES
NIVEAUX
D. REGIONALES
AGENCES
1 2 3
Source : adapté d’un schéma présenté dans DE COUSSERGUES S., Gestion de la Banque, Dunod, 2ème édition, Paris, 1996, page 116.
I
Annexe 02 : Architecture générale du calcul des charges par centre de profit
Charges non
1ère phase 2ème phase 3ème phase 4ème phase 5ème phase
incorporables
Source : ROUACH M., NAULLEAU G., le contrôle de gestion bancaire et financier, 3 ème édition,
Revue banque éditeur, Paris, 2000, p.153
II
Annexe 03 : Organigramme Général de la CNEP-Banque
III
Annexe 04 : Organigramme de la Direction du réseau
DIRECTION DU RESEAU
Comité
de
Sécurité
IV
Annexe 05 : Les Directions Régionales et leurs agences de rattachement
ALGER CENTRE ANNABA BLIDA CHLEF
100%
20%
0%
1999 2000 2001 2002
100%
0%
2000 2001 2002
Parts de marché de la
CNEP-Banque au 31/03/03
100%
CNEP-Banque
Autres banques
50%
0%
DAV
DAT
C/Etat
C/Sect.
C/sect.
Privé
Pub
VII
Annexe 07 : Résultat de dépouillement des registres de doléances
(Avril 2002)
Un échantillon de 02 agences par réseau a été retenu pour l’exploitation de ces registres de
doléances. Le dépouillement a fait ressortir 1168 interventions qui ont été porté globalement
sur 02 aspects : la qualité de service et l’organisation, l’assiduité et l’état de l’agence.
 La qualité de service : sur les 1007 interventions qui ont porté sur cet aspect (soit 86% de
l’ensemble des interventions), 45% se sont exprimés avec satisfaction contre 55 qui restent
insatisfaits.
 L’organisation, l’assiduité et l’état de l’agence : sur les 161 autres interventions (soit
14%), 87% ont exprimé un mécontentement contre seulement 13% qui ont manifesté leur
satisfaction.
Les modalités ainsi que leur fréquence sont reprise ci-après, en distinguant les 02 aspects et
les 02 clientèles.
VIII
Annexe 08 : Organigrammes des agences CNEP-Banque
DIRECTEUR
Secteur Secteur
Administration et Financement
comptabilité
Organigramme Agence «B »
DIRECTEUR
Organigramme Agence «C »
DIRECTEUR
Section Section
Epargne Comptabilité
IX
Solde au Solde au Variation en
Compte Intitulé
31/12/01 31/12/02 K
70/ 71 Produit d'exploitation bancaire (1) 3 435 548 982 002 -2 453 545
Intérêt et produits assimilés 3 428 615 978 517 -2 450 098
Commissions perçues 6 933 3 485 -3 447
Autres produits d'exploitation bancaire 0 0 0
60/ 61 Charges d'exploitation bancaire (2) 321 652 972 166 650 514
Intérêts et charges assimilés 321 652 287 808 -33 844
Commissions versées 0 0 0
Autres prduits d'exploitation bancaire 0 684 357 684 357
PRODUIT NET BANCAIRE (3) = (1)-(2) 3 113 896 9 837 -3 104 059
67/68
Autres charges (10) 99 937 10 693 626 10 593 689
/69
67 Dotations aux provisions 0 6 340 754 6 340 754
68 Dotations aux amortissements 1 658 3 093 1 435
69 Charges hors exploitation 98 279 4 349 780 4 251 501
77/79 Autres produits (11) 1 725 123 5 476 181 3 751 057
Résultat d'Exercice (12) = (9+11) -10 4 476 832 -6 181 369 -10 658 201
Variation
en %
-71.42
-71.46
-49.73
202.24
-10.52
-99.68
570.74
-127.84
-49.18
24.86
14.20
-68.00
108.64
-130.08
66.67
-133.80
10 600.37
86.56
4 325.94
217.44
-238.07
Annexe 10 : Méthodologie de répartition des charges et produits
La répartition, en fin d’année, des charges et produits du siège central et des sièges Réseaux
sur les agences de la CNEP-Banque est réalisée suivant les clés de répartition définies comme
suit :
¾ Les charges
Les charges du siège central et des sièges des réseaux sont réparties au prorata des frais du
personnel de l’agence.
Chaque agence supporte un pourcentage (TS)i des charges du siège et un pourcentage (Trj)i
des charges du réseau de rattachement.
¾ Les produits
Les produits du siège central et des sièges Réseaux sont répartis suivant la clef ci-après :
Chaque agence doit recevoir un pourcentage (TPs)i des produits du siège et un pourcentage
(TPr)i des produits du réseau de rattachement suivant la formule suivante :
Montant (y) agence i
TPsi =
Total Montants (y)
Montant (y) agence i
TPri =
Total Montants (y) Réseau
Tel que :
XI
Annexe 11 : Codification, pondération et mode de calcul Des indicateurs SEPA
1. Indicateurs de Productivité : [ 230 points ]
code pondération Mode de calcul
P1 100 Portefeuille épargne total / effectif
P2 20 Portefeuille épargne total / coûts financiers
P3 20 Accroissement portefeuille épargne total / effectif
P4 50 Portefeuille total crédits aux particuliers / effectif
P5 10 Accroissement portefeuille crédits aux particuliers / effectif
P6 10 Portefeuille crédits bancaires / effectif
P7 20 Portefeuille crédit promoteurs / effectif
2. Indicateurs d’Acquisition : [ 100 points ]
XII
TABLE DES MATIERES
Introduction générale 1
I. Concepts de base 18
I.1. La notion de performance 18
I.1.1. L'efficacité 18
I.1.2. L'efficience 19
I.1.3. L'économie 19
I.2. La mesure de la performance 20
I.2.1. L'approche "modèle de causalité" 23
I.2.2. L'approche "modèle de création de valeur" 25
I.2.3. L'approche "activité" 25
I.3. La notion de l’agence bancaire 26
II. Objectifs de la mesure de performance 27
II.1. Un objectif d’information 27
II.2. Un objectif d’incitation 28
II.3. Un objectif de pilotage 30
CHAPITRE 3 Principes construction et Préalables 32
I. Principes de construction 33
I.1. Le principe de pertinence 33
I.2. Le principe de contrôlabilité 35
I.3. Le principe de stabilité 37
I.4. Le principe de fiabilité 38
II. Préalables à la mise en place d’un système de mesure de performance des
agences bancaires 38
II.1. La mise en place d'une comptabilité analytique 39
II.1.1. Les fondements d'un système de comptabilité analytique 39
II.1.2. L'architecture globale d'un système de comptabilité analytique 40
II.2. Le système d’informations 41
II.2.1. L'information, définition et caractéristiques 42
II.2.2. Définition du système d'informations 43
II.2.3. caractéristiques du système d'informations 44
II.3. La structure organisation 45
II.3.1. L'approche par l'organigramme 46
II.3.2. L'approche par les centres de responsabilité 47
I. Conduite du projet 66
I.1. Le lancement 66
I.2. La conception 68
I.3. Le test 69
I.4. L’utilisation et le suivi 70
II. Démarche de construction 71
II.1. La détermination des indicateurs de performance 71
II.1.1. Clarifier les missions et définir les objectifs de l'agence 71
II.1.2. Préciser les variables d'action 72
II.1.3. Choisir les indicateurs de référence 75
II.2. La collecte des informations 78
II.3. La clarification des conditions de production et d'exploitation des
mesures 79
I. Présentation de la CNEP-Banque 83
I.1. Historique et organisation de la CNEP-Banque 83
I.1.1. Historique 83
I.1.2. Organisation générale des structures de la CNEP-Banque 85
I.1.3. Statistiques diverses 86
I.2. Présentation de la Direction de la Prévision et du Contrôle de Gestion 86
I.2.1. Organisation de la DPCG 87
I.2.2. Missions de la DPCG
II. Cadre actuel de la mesure des performances des agences CNEP-Banque 88
II.1. Présentation 88
II.1.1. L’agence CNEP-Banque : missions et organisation 88
II.1.2. outils de la mesure des performances des agences
CNEP-Banque 92
II.2. Commentaires 97
III. Le projet SEPA (Système d’Evaluation de Performances des Agences) 99
III.1. Présentation 99
III.1.1. Caractéristiques du SEPA 99
III1.2. Mise en œuvre du SEPA 99
III.2. Commentaires 102
III.3. Recommandations 106